C’est parti depuis lundi pour les vendanges en rouge. Partout dans le bordelais, la récolte des merlots se précipite avec les températures caniculaires de la semaine dernière. Des vendanges précoces du au réchauffement climatique qui augure d’un millésime qui pourrait être bon. Un millésime en volume moins important du fait aussi du mildiou et d’un manque de jus. Reportage ce lundi au château Larrivet Haut-Brion et au château de Rochemorin.
Un coup d’envoi général cette semaine pour la récolte des merlots comme ici au château Larrivet Haut-Brion.
Des merlots touchés de 10 à 15 % par le mildiou sur ces 52 hectares de cépages rouges. Il faut dire que la climatologie a été inhabituelle entre pluie, humidité et canicule.
A partir du mois de mai, on a eu des conditions météorologiques un petit peu compliquées, chaleur et humidité, un climat sub-tropical, qui n’est pas typiquement classique dans la région, donc il y a eu une pression mildiou assez importante… François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion
« On a réussi à la contenir, on a quelques traces de dégâts, mais ce qui nous sauve il y a une très belle sortie de récolte, cela a compensé. Mais derrière on a quelques petites attaques sur des zones spécifiques sur des parcelles qui manquent de ventilation… »
Au château, sur la table de tri, la vendange s’annonce plutôt belle. L’ensoleillement a permis de gagner en qualité et d’anticiper la récolte par rapport à un début d’été très frais. « C’est plutôt une belle surprise car on s’attendait à les vendanger un petit peu plus tard que ça et finalement la semaine dernière il y a eu un bel épisode de chaleur, cela a concentré les jus qui étaient pas mal dilués, donc on a des merlots qui ont un beau potentiel, on a des jolis tannins, ils sont légèrement concentrés là, avec quelques jours de forte chaleur, donc je pense qu’on part là sur un millésime de concentration… », selon François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion.
Si les merlots ont été plus impactés par le mildiou sur certains terroirs du bordelais, en Pessac-Léognan on se satisfait de cette première récolte. Elle sera toutefois moindre en volume que des années fastes comme 2016…Comme en témoigne Jacques Lurton, viticulteur du château Rochemorin, et président du syndicat viticole de Pessac-Léognan:
Notre problème est plus quantitatif que qualitatif… Depuis 2 décennies, le réchauffement climatique permet à Bordeaux de faire des bons vins presque tous les ans, vraiment des années catastrophiques comme on en a eu dans les années 60 ou 70 on n’en a plus » Jacques Lurton président du syndicat viticole de Pessac-Léognan
« Il se trouve que le dérèglement climatique entraîne des problèmes de gelée de printemps, on a des problèmes de grêle, des problèmes de sécheresse, des problèmes cryptogamiques avec le mildiou comme cette année, donc on a un vrai problème quantitatif… », continue Jacques Lurton.
Les vendanges des rouges entre merlots, cabernets, malbecs et petits verdots devrait s’échelonner sur 3 semaines jusqu’à début octobre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Floriane Pelé :