05 Avr

Bordeaux : ces vignerons qui ont une patte et s’éclatent en vins de France

Ils commencent à constituer une petite tribu… Celle des vignerons qui ont un savoir-faire et se démarquent en produisant des vins sans IG en vins de France… Par choix, ils commercialisent une partie de leurs cuvées en dehors des AOC, des pépites qui souvent sont plus valorisées.

Jean-Baptiste Duquesne, créateur du mouvement Bordeaux Pirate © JPS

S’il en est un qui revendique sa différence, c’est bien Jean-Baptiste Duquesne. Un vigneron dans les Graves à Saint-Pierre-de-Mons en Gironde. Il a créé voilà deux ans le mouvement Bordeaux Pirate sur facebook, qui regroupe 25 vignerons et quelques 2700 membres du groupe.

Devant un cépage de Jurançon Noir © JPS

Quand il ne produit pas en AOC et en bio avec la marque de son château Cazebonne, il s’éclate en produisant des vins de France. Ainsi il revisite ici sur son terroir des cépages d’autrefois, oubliés de Bordeaux, qui ne sont pas retenus par le cahier des charges de l’AOC…

« L’AOC définit un certain nombre de cépages, auxquels on a droit, et il y avait autrefois plus de cent cépages, et puis il y a une petite dizaine de cépages qui sont prévus dans les appellations de Bordeaux, et c’est ce patrimoine ces 90% de cépages qu’on a oublié qui m’intéresse de revisiter, pour se demander lesquels vont nous apporter des solutions à l’avenir… », commente Jean-Baptiste Duquesne. « On a classiquement le cabernet sauvignon, le merlot, le sauvignon, le sémillon, mais on a laissé de côté un certains nombre de cépoages qui étaient autorisés dans l’AOC en 1935 à titre accessoire (la pardotte, le saint-macaire, le mancin, le castets, le bouchalès, (autorisés en 1935 mais qu’on demandait aux vignerons d’arracher sous 10 ans) et peu à peu de manière effective et avec le gel de 1956 ces cépages ont disparu dans nos vignes… »

Sylvain Destrieux goûtant son blanc de noir Pas de la Colline 2021 ©JPS

Ainsi si le temps, le phylloxéra et le gel de 1956 ont rebattu les cartes, récemment le gel de 2021 a aussi contraint Sylvain Destrieux à s’adapter à Ruch. Vu que ses cépages de blancs ont gelé au Clos de la Molénie, il a fait comme en champagne un vin blanc issu de cépage rouge élevé 10 mois en jarre à l’extérieur…

« On a fait un blanc de noir car avec les dégâts de gel de l’an dernier, on n’avait quasiment plus de blanc…donc on a fait du blanc de noir avec du cabernet sauvignon, qui est le cousin du sauvignon blanc, don on sort un blanc plutôt atypique mais pas si incohérent que cela en fait, où on s’est inspiré des Champenois ou d’autres régions où ils font effectivement des  blancs de noirs… »

« Il est interdit dans le cahier des charges de Bordeaux, on ne peut pas en produire en AOC Bordeaux, par contre on peut le produire sur la région de Bordeaux mais il sera commercialisé de fait en vin de France. »

Sur sa dizaine de cuvées, Sylvain Destrieux produit la moitié en vins de France, ce qui représente 1/3 de ses volumes. Il les valorise mieux, parfois 50 % plus cher, car plus originaux comme sur cette cuvée Pas de la Colline: « on a gardé 100% des rafles, on l’a gardé pendant 18 mois, et c’est un assemblage assez atypique merlot 90%, 7% de malbec et 3% de sauvignon blanc…Donc on a fait un petit clin d’oeil à ce qui pouvait se pratiquer en Côte Rôtie en en Hermitage dans les Côtes du Rhône… »

Seulement 132 000 hectolitres sont produits en dehors des AOC à Bordeaux qui eux représentent 3,77 millions d’hectolitres. Un mouvement qui s’est fait jour et pourrait se développer vu les problèmes de commercialisation des vins rouges dans le bordelais.

Christophe Chateau du CIVB © JPS

« Cela reste quand même anecdotique, on est à un peu plus de 1% des surfaces et un peu moins de 2% des volumes, par contre c’est bien que certains puissent se tester en dehors du cahier des charges, et sur des sujets techniques et sur des sujets commerciaux, avec des cuvées particulières…. », commente Christophe Chateau directeur de communication au CIVB.

Jean-Baptiste Duquesne a fait 3 cuvées qui ne cadrent pas avec Bordeaux (au sens des AOC), ainsi avec le « Petnat » un vin pétillant naturellement qui n’est pas un crémant de Bordeaux, avec ses 5 cépages oubliés « comme en 1900 » ou encore avec son « Qui est Yin Qui est Yang » qui fait voyager ressemblant à plus à un gamay qu’à un Bordeaux… « Il est sacrilège de mélanger du raisin blanc et du raisin rouge, là on a fermenté du cabernet franc et du sauvignon blanc pour faire cette cuvée très atypique… Donc voilà ce que m’apporte le vin de France, il me redonne des territoires de liberté, proposer des nouveaux goûts, toucher de nouveaux consommateurs… »

Et preuve que les codes sont aujourd’hui bousculés, il a même fait appel à un rappeur pour décrypter et démocratiser ses vins de France…

Regardez le dossier de Jean-Pierre Stahl, Delphine Roussel-Sax et Olivier Pallas :

 

 

 

10 Fév

Ronan Laborde reconduit comme président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

A l’occasion de la réunion du conseil d’administration qui se tenait ce jeudi 10 février, Ronan Laborde, 42 ans, le propriétaire de Château Clinet à Pomerol a été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.

Ronan Laborde, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, lors des primeurs en juin 2020 © JPS

Non ce n’était pas la présidentielle qui fait tant couler d’encre en ce moment, mais Ronan Laborde aussi se présentait comme Emmanuel Macron, à sa succession… Le propriétaire de Château Clinet à Pomerol depuis 2003 a donc été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.

Président depuis 2019, il avait succédé à Olivier Bernard, ancien Président et propriétaire du Domaine de Chevalier. Il avait travaillé avec lui main dans la main durant 2 ans en tant que vice-président de la rive droite.

Je suis très heureux de la confiance témoignée parles membres de l’Union, pour poursuivre ma mission, et œuvrer à la grandeur etau rayonnement des Grands Crus de Bordeaux durant les prochaines années», Ronan Laborde

Engagé dans un contexte de crise sanitaire

Ronan Laborde n’a pas eu de chance mais comme bon nombre il a pris ses responsabilités en 2019 et a été confronté à la crise sanitaire où il a fallu continuer à promouvoir les Grands Crus de Bordeaux et les dégustations notamment lors de campagne primeurs revues et corrigées sur toute la planète vin: il y a donc eu des sessions de dégustations dans les grandes villes du monde, avec des envoi d’échantillons aux distributeurs et journalistes et en France dégustation à Paris et à Bordeaux dès le mois de juin 2020 quand cela a été à nouveau possible mais en comité plus restreint. L’UGCB a pu ainsi présenter les millésimes 2018 et 2019 dans les principaux pays consommateurs de vins.

L’accent mis sur la formation

A l’instar de Parcours Sup, l’UGCB a mis en place son « Parcours Grands Crus » en partenariat avec l’ISVV

Un programme de formation au Grands Crus de Bordeaux à destination des jeunes en sommellerie a ainsi été mis en place avec notamment les lycées hôteliers (mention sommellerie)

Une communication digitale au goût du jour

L’UGCB a lancé en 2020 Vintage by UGCB, un magazine digital consacré à l’actualité des membres de l’UGCB et de l’UGCB elle-même. L’UGCB a aussi financé la présentation de vins et d’appellations sur sa chaîne YouTube

Renforcer les liens avec la sommellerie française

L’UGCB est partenaire du concours ASI de meilleur sommelier du monde, un concours qui va se tenir en France en 2023, sous l’égide de l’UDSF et de son président Philippe Faure-Brac

Pour ce nouveau mandat de 3 ans, Ronan Laborde compte continuer à accroître ces liens entre les pros et les amateurs de vins du monde entier, continuer cette communication novatrice voire l’accélérer, tout en améliorant l’expérience immersive des grands crus vis à vis des pros et des amateurs passionnés.

LE CALENDRIER DES EVENEMENTS DE L’UNION DES GRANDS CRUS DE BORDEAUX

  • 14 février 2022 : Dégustation Millésime 2019 –WineParis & Vinexpo Paris
  • 14 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Bruxelles
  • 15 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Amsterdam
  • 21 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Paris
  • 25 28 avril 2022 : Semaine des Primeurs Millésime 2021 –Bordeaux
  • 17 19 juin 2022 : Week-end des Grands Crus –Bordeaux
  • 23 30 juin 2022 : Tournée Etats-Unis

20 Jan

Disparition d’Anthony Barton, « le plus Irlandais des Médocains » ou « le plus Médocain des Irlandais »

C’est une figure du monde du vin qui est décédée mardi à l’âge de 91 ans : Anthony Barton, considéré comme « le gentleman du Médoc ». Anthony était la 6e génération à la tête de Léoville-Barton (2e grand cru classé 1855) et Langoa-Barton (3e gcc). Cet Irlandais très amoureux du Médoc était connu pour sa « gentillesse et sa sympathie ».

Anthony Barton © château Léoville-Barton

C’est l’un des derniers des Mohicans du Médoc qui s’est éteint cette semaine… Anthony Barton le plus irish des Médocains ou peut-être l’inverse le plus Médocain des Irishs puis qu’il a choisi de reposer à Saint-Julien, sa deuxième terre de coeur.

C’était l’une des plus grandes figures de la viticulture bordelaise, qui a tout connu depuis l’après-guerre et jusqu’à nous jours, avec toute la révolution culturelle des vignobles bordelais », commente pour Côté Châteaux Emmanuel Cruse, Grand Maître de la Commanderie du Bontemps.

Anthony Barton était la 6e génération des Barton, à la tête des fameux châteaux Léoville-Barton, 2e grand cru classé 1855, et Langoa-Barton, 3e cru classé. Anthony Barton qui toujours resta irlandais de coeur et de passeport avait fait des études à  Eton et à Cambridge… Arrivé à Bordeaux en janvier 1951 à l’âge de 21 ans, il commença à   travailler dans la maison de négoce familiale et s’occupa surtout des marchés anglo-saxons. Il fut d’ailleurs l’un des précurseurs des voyages à travers le monde pour promouvoir les vins de ses propriétés et de Bordeaux en général.

De son union avec Eva Sarauw, danoise, naquirent deux enfants, Thomas, décédé malheureusement en 1990 dans un tragique accident de voiture, Lilian, aujourd’hui à la tête des propriétés.

De son parcours, on retiendra qu’en 1954 Seagram acheta 50% du capital de Barton & Guestier, avant de devenir un peu plus tard propriétaire à 100 % de la maison de négoce fondée par la famille en 1802. Toutefois,  Anthony Barton fonda sa propre affaire de négoce « Les Vins Fins Anthony Barton » en 1968, une affaire familiale qui perdure aujourd’hui, avec à sa tête sa fille Lilian et le mari de celle-ci, Michel Sartorius.

C’était un homme formidable, un ami, qui connaissait les marchés et le vin, qui aimait son métier. Un homme extraordinaire, c’est une grande perte pour Bordeaux, un vrai gentleman », Philippe Casteja président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855.

Anthony Barton devint propriétaire de Léoville-Barton et Langoa-Barton en 1983, lorsque son oncle Ronald lui fit donation (3 ans avant son décès) et quand Anthony a tenu à le remercier, l’oncle Ronald lui rétorqua « Ce n’est pas moi qu’il faut remercier mais ton ancêtre Hugh, c’est lui qui l’a achetée. »

Emmanuel Cruse tient à rappeler qu’Anthony Barton a toujours fait preuve d’énormément de « gentillesse et de sympathie, notamment avec les jeunes, j’ai le souvenir d’un vol Bordeaux-Londres, où j’avais voyagé à ses côtés, il a fait preuve d’empathie, de gentillesse, de bonté, des gens comme cela on n’en refera plus… »

Anthony Barton n’a jamais cessé de rénover et d’améliorer la propriété, il adorait ses vignes, le jardin et le château, il a progressivement passé le flambeau à sa fille Lilian surtout depuis 2010 et était heureux de voir ses petit-enfants Mélanie et Damien prendre aussi la même voie. « Il était souvent dans la mesure aussi, jamais un éclat de voix, il n’a jamais été dans le show, toujours dans la dignité. Il fait partie des grandes figures de l’histoire de Bordeaux qui disparaissent, des gens comme il n’y en aura plus, «  poursuit Emmanuel Cruse.

Anthony avait été couronné  par Decanter « Man of the Year » : il a marqué tous ceux qui l’ont croisé. Aujourd’hui Léoville-Barton (50 hectares) produit en moyenne 200 000 bouteilles à l’année et Langoa-Barton (20 hectares) 80000 bouteilles.

Emmanuel Cruse regrette que cette disparition survienne en cette période de covid car « on aurait été nombreux à l’accompagner si on avait pu ». Ses obsèques seront célébrées demain dans le Médoc, dans l’intimité familiale. Condoléances à sa famille.

 

 

04 Déc

Disparition de Christian Roche du Domaine de l’Ancienne Cure

C’est une triste nouvelle qui nous vient du Bergeracois. Christian Roche grand vigneron de Monbazillac est décédé. Les Vignerons de Bergerac ont tenu à lui rendre hommage. Côté Châteaux qui l’avait rencontré salue ici ce grand vigneron, sa mémoire et adresse ses condoléances à sa famille.

Christian Roche © Vins de Bergerac et Duras

« Ce samedi gris de fin novembre, une vague d’émotion parcourt le vignoble à l’annonce de la triste nouvelle de la disparition de notre charismatique vigneron. Il s’en est allé après la saison des vendanges… Cette image d’un grand gars aux yeux rieurs, que l’on a connu solide comme un roc (pas un hasard le patronyme Roche !) est ancrée dans notre paysage et l’imaginaire collectif de notre vignoble et le restera. Tout comme son domaine, l’Ancienne Cure, fièrement perché sur les coteaux de Colombier, accolé à la petite église au joli clocher-mur ».

« Un homme qui vivait ses passions à fond, avec ambition et audace. Amateur de rugby, il co-préside l’Union sportive d’Issigeac (UAI). Féru de courses hippiques, il perpétue le mémorable rendez-vous annuel de courses à l’hippodrome, toujours dans ce village médiéval qui lui est cher et où il est connu de tous ».

« Issu d’une famille d’agriculteurs, il reprend en 1989 les vignes du domaine familial, jusqu’alorst raditionnellement mené en polyculture. Quelques années après, l’Ancienne Cure s’inscrit dans les« valeurs sûres » du bergeracois. Sa large gamme de cuvées est référencée dans les circuits de la restauration gastronomique sur le territoire local et national, et même à l’export, en particulier aux Etats-Unis (l’Ancienne Cure s’affiche à la carte de restaurants new-yorkais étoilés). En 2009, il décide d’aller plus loin pour magnifier l’expression de son terroir et il entame la conversion en viticulture biologique, bien en avance sur le mouvement que l’on voit s’accélérer aujourd’hui. Cette prise de risque fait l’objet d’une décision mûrement réfléchie en famille, avec ses enfants, Julie et Corentin et bien sûr Nathalie, son épouse. Attentive et avisée, elle est le soutien de toujours en l’accompagnant dans tous les choix stratégiques et l’encourageant pour aller de l’avant. Son équipe, soudée autour du chef, le suit avec enthousiasme dans cette aventure couronnée de succès et qui propulse les vins du domaine encore un cran plus haut ».

« Visionnaire, il a toujours cru à ce vrai trésor qu’offre notre patrimoine viticole en matière de vins liquoreux avec Monbazillac, son appellation phare, qui donne un coup de projecteur particulier sur la région bergeracoise. Et puis, il rappelait avec fierté que son grand-père, Amédée Roche, fut à l’origine de la création de la cave de Monbazillac avec une poignée de vignerons dans les années 30 ».

« Doué pour la production de cuvées de rouges (3 hectares acquis en Pécharmant viendront compléter la palette déjà large) en plus de blancs secs de haute volée, il travaille les liquoreux en orfèvre. Afin derévéler toutes les facettes et les subtilités de l’appellation, il décline quatre cuvées dans sa gamme, du « jour de Fruit » sur la fraîcheur aromatique à la cuvée nectar dénommée l’Extase (petit clin d’œilmalicieux et pied de nez au côté parfois trop emphatique de certains dégustateurs). Sans oublier la dernière-née, la cuvée « Ca sulfit », sans sulfites, une véritable prouesse technique pour un vin liquoreux ».

« Véritable esthète du vin, son insatiable curiosité le pousse à aller découvrir les autres vignobles. Il noue ainsi des amitiés viticoles et transversales dans tous les vignobles de France avec une prédilection pour les petits cousins du Sud-Ouest. De ses périples de dégustation, il en tire de précieux enseignements qu’il partage avec ses confrères de Monbazillac. Il s’intéresse au rôle de la Muscadelle dansl’assemblage du Monbazillac, au côté du sémillon pour apporter de la fraîcheur, signature des grands liquoreux. De même, il oeuvrera pour l’introduction du chenin en cépage complémentaire dans le décret. Il participera également à la grande étude des terroirs bergeracois menée en 2000, passionné par la découverte des sols et sous-sols et leur rôle sur les qualités organoleptiques des vins ».

« Son sens de l’amitié va le pousser à s’occuper de la destinée d’un domaine qui a contribué à redonnerses lettres d’or au Monbazillac, le Château Haut Bernasse. Ce vignoble, après la disparition de l’artistevigneron, Jacques Blais, qui jouait du violoncelle au milieu des rangs de vigne, tombe à l’abandon.Christian se bat pour monter un projet de reprise, et aujourd’hui, le Château Haut Bernasse a retrouvéson aura, grâce à Julie, sa fille, et Romain Claveille, son gendre, à qui il a transmis sa passion ».

« Une belle histoire d’amitié et de famille, des valeurs qui comptaient plus que tout pour cet épicurien, simple, généreux et sincère ».

« Le jour suivant ta disparition, comme si le ciel était à l’unisson de ce deuil, un linceul de neige est venu recouvrir le plateau du canton d’Issigeac, ton cher terroir, au revoir l’ami Christian… »

« Les obsèques de Christian Roche ont eu lieu dans l’intimité et une collecte a été organisée en faveur del’APTED, l’Association des Patients porteurs de Tumeurs Endocrines Diverses, selon ses souhaits ».

Texte des Vignerons de Bergerac.

Lire ou relire :

La vie de château à Monbazillac : ces liquoreux fêtent les 80 ans de leur appellation !

10 Nov

Adieu l’ami, adieu Dewey, l’amoureux de Bordeaux

C’est une bien triste nouvelle que nous apprend l’un de ses disciples à l’Ecole du Vin où il a officié durant plus de 20 ans. Dewey Markham, new-yorkais nous a quitté à l’âge de 65 ans. Côté châteaux le met à l’honneur comme « vigneron du mois » car il avait l’âme d’un vrai amoureux du vin.

Dewey Markham, lors d’une visite du château de la Lagune en juin 2014 © JPS

« A Dewey, l’un de mes tous premiers Prof à l’École du Vin de Bordeaux, il y a 20 ans déjà », commente ce soir Benoît Manuel Trocard très triste, vigneron et lui-même intervenant à l’Ecole du Vin de Bordeaux qui considère que Dewey était « apprécié dans les châteaux, partout où il allait ». « Grand chercheur et passionné d’histoire sur les vins de Bordeaux. Tu as réalisé un très beau livre, sur le classement de 1855, que je garde encore, précieusement auprès de moi. Je suis si triste ce soir. 65 ans, c’est beaucoup trop jeune pour partir…Tu vas nous manquer l’ami. Ce soir je déboucherais une bouteille en pensant à toi ».

Guy Charnaud, photographe et auteur lui même d’un ouvrage sur 1855 : « Une très grande tristesse vient de m’envahir en lisant ton post Benoit ! C’était une très grande personne, d’une immense générosité……de beaux moments partagés ensemble chez lui à Merignac Arlac, à l’époque ! Vraiment triste ! »

Nicolas Lesaint de Reignac: « mon Dieu que Bordeaux vient de perdre un bel homme, la classe personnifiée, la gentillesse, la pertinence, la compétence, un oeil d’artiste, un palais subtile, un œil tellement brillant qu’il vous éclairait dès que vous le croisiez, le flegme que j’adore, la beauté que je cherche, Dewey Markham, Dewey, Dewey, mes pensées t’accompagnent où que tu sois. »

François des Ligneris, de l’Envers du Décor, avec Dewey Markham et Didier Lambert des Etablissements Thunevin à l’été 2016 © JPS

Moi-même, j’ai eu l’occasion de suivre Dewey en reportage plusieurs fois, avec notamment l’ami Bruno Delmas, lui aussi disparu. Je me souviens de cet horrible jour du 11 septembre où Dewey avait annoncé à une classe d’Américains en visite et en dégusation à Bordeaux l’horrible attentat. Je me souviens aussi de ce moment plus réjouissant avec Dewey au château la Lagune où il servait de guide oenotouristique à un couple d’Australiens, visite que nous avions également suivie. Sans oublier cette soirée à l’Envers du Décor, le repère des bons vivants à l’été 2016…Un chic type, généreux et amoureux de la France et de ses vins. Adieu l’ami.

Lire ou relire : Ils ont changé de vie: ces Américains vivent à Bordeaux et partagent leur amour du vin

Regardez ce reportage de Jean-Pierre Stahl et Ludovic Cagnato réalisé le 25 juin 2014:

 

07 Août

Disparition de Pierre Dubourdieu : « un personnage hors du commun, intuitif et intemporel »

Pierre Dubourdieu est décédé avant-hier midi alors qu’il allait avoir 98 ans le 27 août prochain. Propriétaire de Doisy-Daëne, ce travailleur acharné, intuitif, fan d’innovation a passé sa vie à rechercher l’excellence avec son fils Denis, lui-même disparu en 2016. Un vigneron et grand-père inoxydable que me raconte l’un de ses petit-fils, Jean-Jacques Dubourdieu. 

Pierre Dubourdieu en octobre 2017, entouré de ses petit-fils Jean-Jacques et Fabrice, lors d’un hommage vibrant à Denis Dubourdieu à l’ISVV © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « bonjour Jean-Jacques, toutes mes condoléances, j’ai appris pour ton grand-père, qu’est que tu as envie de me dire pour un petit hommage »

Jean-Jacques Dubourdieu : « le pauvre, il nous a quitté avant-hier midi. Il allait avoir 98 ans dans 22 jours, le 27 août, il était né en 1923. Il était en pleine forme jusqu’à fin juin; il avait un suivi cardio qui faisait son chemin et cela s’est détérioré subitement en juin, il est devenu plus fragile et avec un peu moins le moral.Je me suis installé avec lui à Doisy, il y a deux semaines et demie, ensuite il y a eu cette descente hyper rapide… »

« C’est dur car depuis 5 ans, je me suis beaucoup occupé de lui, suite au décès de mon père. Il a eu à vivre cela, la perte de son fils unique en 2016 et de sa femme 6 mois plus tard. C’est pour moi un exemple, car il a surmonté tout cela, il a survécu à ces épreuves , en allant voir sa vigne, en continuant d’aller sur le Bassin et au restaurant. C’est un exemple de ténacité et de courage. Il aura vu naître son arrière petit-fils Augustin, il y a 5 mois et demi, il aura vu aussi la rénovation de Doisy Dubroca, qui jouxte Doisy. »

Il m’a toujours impressionné, il a donné un bel exemple à toujours aller de l’avant, ce malgré la perte de son fils et de sa femme à 93 ans, certains ne s’en remettent pas de ce genre de pertes… »

JPS : « Quels étaient ses traits de caractère et qu’a-t-il apporté à Doisy-Daëne ? »

C’était un énorme travailleur, une force de la nature, il a commencé à travailler à 17 ans, il travaillait comme un fou. C’était un intuitif qui aimait améliorer la copie, il a passé sa vie à améliorer les choses pour rendre le travail moins pénible »

Il est passé du cheval de trait au tracteur repéré par GPS et au drone…Il a aussi imaginé des effeuilleuses, des presses automatiques, il a développé tout cela, il a été à l’origine de la stabulation à froid, de manière empirique…où on refroidit les blancs, les moûts, avant fermentation et où on pouvait contrôler la turbidité.

« Il a aussi développé Doisy-Daëne, c’était une toute petite propriété en 1947 quand il l’a reprise, il en a fait un village en rachetant les maisons autour. Il avait un grand ami, Pierre Coste, négociant à Langon, avec qui il avait développé la distribution de ses vins partout.

Mon père est arrivé aussi avec sa carrière d’enseignant et de chercheur, ils ont fait un super duo de 1976 à 2016, c’était quand même une sacrée équipe »

« Ils ont développé ensemble Clos Floridène, certes propriété de mes parents, mais qu’il suivait, il était en permanence sur le terrain, il a d’ailleurs arrêté sa carrière à 81 ans. Il est une partie aussi de la réussite de mon père, il l’a aidé d’une certaine manière. »

JPS : « Un sacré personnage… »

Jean-Jacques Dubourdieu : « Il avait la réputation d’un caractère affirmé. Il n’aimait pas la médiocrité, l’à peu près, il n’aimait pas ni le mauvais vin, ni la mauvaise bouffe, c’était un hédoniste.

« Il était assez direct, parfois un peu trop, beaucoup de gens s’en souviennent, il ne mâchait pas ses mots, et même en famille, on entendait des trucs un peu rudes, c’était pour nous un moteur… »

« Quand j’étais plus jeune, il me disait, tu n’as rien sans rien, si tu veux que ce soit bien fait, il faut se battre, chaque détail compte, et dans le vin la liste de recette est longue, lui était très sensible à cela et il m’a formé comme cela. A 20 ans, je trouvais qu’il en faisait trop, mais aujourd’hui à 40 je trouve qu’on n’en fait beaucoup plus que ce qu’ils nous a dit de faire… J’ai appliqué cela ».

Mon grand père était inoxydable, il était sur son tracteur à un moment donné et l’heure d’après il était capable d’être en complet et de recevoir des gens du bout du monde. »

« Mon grand-père était aussi un fana d’innovations : il a eu la 1ère bagnole, le 1er téléphone portable, 1ère voiture électrique et 1er vélo électrique…Quand la LGV est arrivée en 2018, mon grand-père a voulu connaître ce TGV qui mettait Paris à 2 heures de Bordeaux à plus de 300 km/h, on a fait un aller-retour dans la journée pour déjeuner à la Tour d’Argent. »

« J’ai eu mon père et mon grand-père à mes côtés, c’est une chance. Un grand-père qui a donné sa vie à son village, à Barsac. Il a choisi de mourir dans sa maison, à Barsac, on l’a accompagné. Un jour et demi avant de mourir, il nous avait demandé si on avait vendu assez de vin. Jusqu’en dernier, c’était lui le patron. C’était quelqu’un hors du commun, de très intuitif et au final intemporel. »

28 Mai

Jean-Baptiste Duquesne, la patte du vigneron en biodynamie au château Cazebonne

Voilà un vigneron qui a un joli savoir-faire, une patte. Même s’il n’est pas tout jeune, ce nouveau venu, grand amateur de vin depuis des années incarne la nouvelle génération de vignerons de Bordeaux avec une sacrée personnalité. A la tête du château Cazebonne, à Saint-Pierre-de-Mons, Jea-Baptiste Duquesne s’est lancé non seulement dans le bio, mais aussi la biodynamie. Il sort actuellement une dizaine de cuvées et en promet bientôt le double. Empêcheur de tourner en rond il a créé Bordeaux Pirate sur Facebook  « des vins en dehors des sentiers battus. » Il veut aussi remettre à la page les cépages d’autrefois. A découvrir aussi dans le prochain magazine Côté Châteaux le 7 juin sur France 3 NOA.

Jean-Baptiste Duquesne, vigneron au château Cazebonne © JPS

Jean-Baptiste Duquesne, un personnage, un vigneron un vrai. Embeded dans sa voiture , Jean-Baptiste Duquesne  m’emmène sur la partie surélevée de son terroir de Cazebonne… « Là, on va sur la parcelle de Couet, une parcelle où on a replanté 8 cépages oubliés, d’autrefois, qui étaient plantés au XIXe siècle,et c’est une parcelle où on devrait faire la 1ère récolte cette année…

« Là on est sur notre terroir de Cazebonne, sur ce qu’on appelle la croupe, c’est notre plus beau terroir de graves sur cette parcelle; c’est là qu’on a décidé de surgreffer 2 cépages d’autrefois…le mancin et le castets. On voit qu’on a nos premières grappes avec des repousses car ce sont des pieds qui ont gelé… Le mancin des palus était un très beau cépage d’autrefois en Médoc, tardif et qui aujourd’hui donne des choses très fines ».

Jean-Baptiste Duquesne sort un livre en juin « Bordeaux, une histoire de cépages aux éditions BBD sur les cépages historiques de Bordeaux :

J’ai identifié 52 cépages qui existaient dans les vignes à Bordeaux au XIXe siècle, en fait le vigneron il avait une palette, une palette de peintre énorme pour faire ses vins… », Jean-Baptiste Duquesne vigneron.

« Un cépage qui a plus d’acidité, qui est plus tardif, à 5% dans l’assemblage, il va me redonner de la fraîcheur, des équilibres, alors qu’avec le réchauffement climatique on a des vins qui montent en alcool avec des acidités qui baissent. Donc je veux retester ces cépages, les vinifier pour retrouver des possibles…. »

Les 40 hectares du château Cazebonne sont certifiés bio et biodynamie depuis le millésime 2020 : « dans le bio, il n’y a pas de produit de synthèse, on a droit au soufre et au cuivre, et après on travaille avec un certain nombre de plantes qu’on dynamise, qui vont permettre d’amplifier l’effet du cuivre pour limiter les doses…Nous notre combat, c’est de tenir à moins de 3 kilos de cuivre par hectare, et par an. »

« Le débat de dire, j’ai supprimé des produits de synthèse, j’ai supprimé le glyphosate ce n’est pas un débat suffisant. »

En fait pour moi, le vrai outil de mesure qui devrait être l’outil de mesure dans le bio, c’est pour cela qu’on est en biodynamie, ce serait un outil de mesure de la vie des sols…

Et de montrer: « là dedans, il y a de la vie, il y a de la vie là dedans, c’est cela notre métier et notre mission…Le sol, c’est quelque chose de vivant, il y a énormément d’oligo-éléments, cela ne se résume pas à de la potasse et de l’azote, pour nourrir une plante. Il y a beaucoup d’interaction dans ce sol, de symbiose, avec les champignons, avec les micories, qui permettent d’apporter à la plante ce dont elle a besoin… »

C’est alors la découverte de son chai, oh non pas un chai grandiose, mais un grand chai d’élevage et d vinification que me laisse à penser à ces endroits où l’on faisait des vins de garage… »Voilà notre modeste chai d’élevage… Globalement, on utilise la barrique sur notre grand vin, on ne veut pas des vins trop marqués par le bois, on veut des vins qui sont éclatants de fruits, qui ont de la fraîcheur, et des vins qui doivent être gourmands dès leur première année de consommation…Aujourd’hui, on vend notre 2019 et cela se goûte super bien ».

« L’amphore, elle a les mêmes vertus, elle est poreuse, on choisit nos amphores en fonction de leur porosité, donc on peut choisir des amphores qui sont cuites autour de 800° versus des amphores qui sont cuites autour de 1200° de cuisson. Et plus elles vont être chauffées à une température élevée, moins elles vont être poreuses et plus elles vont ressembler à une porcelaine. C’est ce qu’on cherche sur les amphores et sur nos parcellaires, c’est de revenir à la pureté du fruit, sans aucune aromatisation par le bois… »

« Là c’est notre cuvée entre amis 2020 qu’on vient de mettre en bouteilles…J’ai tendance de traaviller les blancs sur la richesse, sur la maturité avec des dates de vendanges poussées, assumées, en ayant des acidités qui baissent mais avec beaucoup plus de gourmandise au niveau des vins…

Avant tout, je crois que c’est cela qui est important, c’est refaire les vins qu’on aime…Quand on a une passion à communiquer, qu’on aime ce qu’on fait, qu’on aime ses vins, eh bien ça marche quoi !

Jean-Baptiste Duquesne, un savoir-faire à Saint-Pierre de Mons © JPS

« De plus en plus, on ne vend pas du vin, on vend une histoire…Pourquoi ce terroir, pourquoi ce raisin, pourquoi j’ai fait des choix oenologiques, des choix de vendanges, on a fait une fermentation en amphores, on a fait 2-3 mois d’amphores, et après on a fini le vin en barriques… Tout de suite la couleur est beaucoup plus jaune foncé et or… »

Je veux que mes clients me disent 15 jours ou un mois après, ta caisse je l’ai ouverte et les 6 bouteilles, je les ai bues, parce que c’était bon quoi ! »

Retrouvez le portrait réalisé par votre serviteur de Jean-Baptiste Duquesne dans le magazine de 26 minutes Côté Châteaux n°24 spécial Bio le 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 Noa :

08 Avr

Château Beauséjour HDL : la Safer a retenu le dossier de Beauséjour Courtin avec Joséphine Duffau-Lagarrosse

Le Conseil d’Administration de la Safer a finalement retenu le nom de Joséphine Duffau-Lagarrosse dans le dossier présenté par la société Beauséjour Courtin qui remporte la cession du domaine. Selon la Safer c’est le « maintien d’un lien historique entre cette exploitation viticole et un membre de la famille Duffau-Lagarrosse », et cela répond aussi au souci de la Safer de « permettre l’installation du jeune agricultrice ». Joséphine Duffau-Lagarrosse a accueilli la nouvelle ainsi: « c’est une grande joie, cette propriété j’y suis tellement attachée. » Côté Châteaux lui décerne la rubrique « vigneronne du mois ».

Joséphine Duffau-Lagarrosse en 2016 lors des vendanges au château du Taillan © JPS

C’est par communiqué hier en toute fin d’après-midi que les rédactions ont appris la nouvelle :  « le conseil d’administration de la Safer, qui s’est tenu le 7 avril 2021, a décidé d’attribuer la propriété à la société BEAUSEJOUR COURTIN sous la condition de garantir et de sécuriser l’installation de Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune agricultrice ».

« Pour gérer la vente de cette propriété de 6,24 ha plantés classée Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion s’élevant à 75 millions d’euros, les associés du Château Beauséjour HDL ont choisi de faire appel à la Safer. Dans ce cadre, la Safer a suivi la procédure réglementaire. Elle a lancé un appel de candidatures et a recueilli quatre candidatures à l’attribution du foncier », précise dans un premier temps la Safer qui a été sollicité dans le cadre d’une une intervention à l’amiable.

Le Château Beauséjour Héritiers Duffau Lagarrosse © Coline François

Joséphine Duffau-Lagarrosse qui voyait la propriété sans doute partir, a souhaité se rapprocher de la famille Courtin (groupe Clarins) pour monter avec un dossier dans lequel « je serai à temps plein sur la propriété et j’aurai aussi la direction de la propriété » me confie-t-elle cet après-midi. Certes elle ne sera pas actionnaire majoritaire, mais aura la gestion du domaine en relation avec les autres actionnaires et la famille Courtin.

Je lui ai demandé quelle a été hier sa première réaction quand elle a appris la nouvelle : « pour le coup, je suis restée sans voix. La journée a été très longue, et  arriver jusque là cela a été très long et pas facile. On est allé jusqu’au bout et voilà. Même là, je n’en reviens toujours pas, mais bien évidemment cela a été une grande joie car cette propriété j’y suis tellement attachée. Même si je n’ai pas eu l’occasion d’y travailler, j’ai toujours gardé un oeil dessus. Là, j’espère pouvoir aller loin et la porter le plus haut possible. »

La Safer rappelle que suite à l’avis du comité technique de la Safer le 18 mars dernier qui dans un premier temps n’avait pas privilégié ce dossier, la décision définitive a finalement été renvoyée au 7 avril, prise par le CA  de la Safer, avec représentants de la profession agricole, des collectivités, des acteurs de l’environnement et de l’Etat. Une décision, prise selon le communiqué en « transparence » avec « examen des différents projets de reprise » et « traitement identique », qui est  « conforme aux missions d’intérêt général de la Safer ». 

Château Beauséjour HDL © Coline François

Dans ses motivations de décision, la Safer précise : « dans le cadre du projet de cession du Château Beauséjour HDL, le conseil d’administration de la Safer Nouvelle-Aquitaine…a décidé » :

  • De maintenir la propriété et l’outil de travail dans son intégralité en ne divisant pas le parcellaire, afin de ne pas faire obstacle au maintien du classement Saint-Emilion 1er grand cru classé.
  • D’attribuer la propriété à la société BEAUSEJOUR COURTIN, détenue par la famille COURTIN, sous condition de permettre et sécuriser l’installation de Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune agricultrice.
  • De soutenir un projet d’agriculture durable respectueux de la biodiversité.
  • De maintenir le lien historique entre cette exploitation viticole et l’un des membres de la famille Duffau-Lagarrosse.

Quant à l’échéancier et le projet : « tout va se mettre en place petit à petit », complète Joséphine Duffau-Lagarrosse à qui nous souhaitons bonne chance et bon courage dans ses futures responsabilités à la tête de ce 1er cru classe B de Saint-Emilion.

25 Mar

Et voici le palmarès des vins blancs avec le Top Vin 2021 de l’Entre Deux Mers

Annulée l’an dernier à cause du confinement, l’édition 2021 du Top Vin de l’Entre-Deux-Mers s’est tenue lundi 22 mars à la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers à la Sauve en Gironde. Une formule allégée sans la présence des vignerons mais avec malgré tout un palmarès avec ses incontournables et des petits nouveaux…

Les vins finalistes du Top Vin 2021 à la Sauve © syndicat d’Entre-deux-Mers

Cette année, le jury réuni à la Maison des Vins de la Sauve était constitué d’étudiants en master Wine and Spirit Management de l’école d’hôtellerie Vatel de Bordeaux, ainsi que des sommeliers du campus de Bordeaux-Lac.

Ils ont départagé les 56 vins participants en désignant les 20 finalistes pour 4 lauréats dans le sprint final. Des vins blancs avec de nombreuses pépites dont le prix oscille entre 4,60 à 11 €.

L’Entre Deux Mers qui couvre 1700 hectares est une des appellations les plus grandes productrices de vins blancs de Bordeaux et se fait connaître chaque année avec l’opération Cabanes en Fête à Andernos.

 Voici les lauréats du TOP VIN :

Cuvée classique sur le millésime 2020:

  1. Château Landereau – Bruno Baylet à SADIRAC  
  2. Château Haut Rian par Pauline Lapierre à RIONS  
  3. Château Sainte Marie – Cuvée Vieilles Vignes par Stéphane Dupuch à TARGON

Catégorie « vin élevé en barriques » millésime 2019 : Château de L’Hoste Blanc – Vieilles Vignes par  Bruno BAYLET à SADIRAC 

Les autres finalistes du Top Vin sont :

  • AJISAÏ Château Landereau – Première Préssée – Bruno Baylet SADIRAC
  • Château Les Arromans – Joël DUFFAU  MOULON  
  • Château de l’Aubrade – Jean Christophe Lobre  RIMONS  
  • Château Darzac – Alain Barthe  NAUJAN ET POSTIAC  
  •  Château Ferran – Saint Pierre Tradition – A et B FERRAN   ST PIERRE DE BAT  
  •  Château La Freynelle – Scea vignobles Véronique BARTHE DAIGNAC  
  • Château Haut Domingue – Vignobles ACKER  ARBIS  
  •  Château Haut Garriga – EARL Vignobles BARREAU GREZILLAC
  • Château Grand Jean – Sophie DULON  SOULIGNAC  
  • Château Lagrange SCEA Vignobles LACOSTE CAPIAN  
  • Château La Lande de Taleyran – EARL Vignobles BURLIGA  BEYCHAC et CAILLAU  
  •  Château Marjosse – Pierre LURTON   TIZAC DE CURTON  
  • Château La Mothe du Barry – Cuvée French Kiss – Joël DUFFAU  MOULON 
  • Château Moulin de Launay – C&B GREFFIER   SOUSSAC
  •  Château Vermont Prestige – Elisabeth et David LABAT   TARGON
  • Château Vignol – Dominique DOUBLET  ST QUENTIN DE BARON

23 Mar

« Si Arsac m’était chanté » : une immersion en émotion dans l’histoire du château et de ses oeuvres contemporaines

En exclusivité, Côté Châteaux vous dévoile un avant-goût du spectacle de parlé-chanté du château d’Arsac dans le Médoc. Vous y découvrirez l’histoire du château de manière originale et de ses oeuvres contemporaines, histoire projetée sur le sol, les murs et les barriques des deux grands chais. Un immersion toute en émotion où le sens artistique est mis en avant et qui se conclue par une dégustation. A découvrir au château dès le 1er avril.

Philippe Raoux est un esthète et un ami des artistes. Une fois de plus il le prouve en mettant en scène l’histoire du château, avec Eric Bernard metteur en scène et directeur artistique. Un domaine qu’il a acheté en 1986 et pour lequel il a dépensé presque sans compter pour refaire ces vieilles bâtisses et ces vieux chais, mais aussi tout ce vignoble sur plus de 100 hectares.

On a une première projection qui raconte l’histoire de la reprise du château d’Arsac par Philippe Raoux dans toute la remise en état du château et une deuxième projection plus « fantasia », dans laquelle les différents ingrédients et éléments du vin vont venir se composer pour fabriquer le vin d’excellence, » Pierre Fossey scénographe.

Un spectacle de 45 minutes où en déambulation les visiteurs vont pouvoir admirer les 40 oeuvres contemporaines achetées chaque année par cet amateur d’art et de vin. Une visite oeno-musicale sur des textes écrits par  des auteurs bordelais François Gaulon et Muriel Ducros, avec Garlo comme compositeur, et avec Catherine Piffaretti et Jean-Louis Cassarino comme chanteurs.

« Ce qui est propre au château d’Arsac, c’est tout cet univers fantasmagorique et onirique important créé par toutes ces sculptures dans tout le parc… Le jour où Philippe Raoux a installé le pot de Raynaud dans les vignes, quel acte ! Donc, on a voulu transfigurer tout cela et remettre toutes ces oeuvres d’art au bénéfice du projet et de l’installation », explique Eric Bernard.

Eric Bernard et Philippe Raoux © JPS

Les installations d’art contemporain ressemblent à Philippe Raoux comme son vin lui ressemble, donc on a voulu réalisé au milieu de ces barriques réaliser une sorte d’éphéméride de tout ce qui est arrivé en terme artistique, de toutes ces installations, de les retrouver ici…de les transformer et de les faire s’animer et que tout cela soit un carnaval onirique important comme le vin peut l’être… » Eric Bernard metteur en scène.

Les visiteurs seront subjugués par la projection de ces images crées par Pierre Fossey, scénographe, et qui s’inspirent très concrètement des oeuvres  que l’on retrouve dans le parc et la vigne du château d’Arsac, comme celles des oiseaux de Folon, de la Grande Dame par Simon Beer…et bien d’autres.

C’est un projet en parlé chanté qui s’inspire des films de Jacques Demi que j’aime beaucoup, qui à la fois raconte l’histoire du château mais aussi glorifie certains moments de sa vie » Philippe Raoux, propriétairev du château d’Arsac.

Cette visite oeno-musicale ou ce son et lumière original se termine forcément par une dégustation des vins du château d’Arsac pour poursuivre l’expérience sensorielle.

A découvrir à partir du 1er avril au château d’Arsac : « Si Arsac m’était chanté » et ici diffusé dans le JT de France 3 Aquitaine, réalisé par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Stéphanie Plessis: