24 Août

Premiers coups de sécateurs pour les blancs en Pessac-Léognan

Smith Haut Lafitte et Rochemorin ont lancé ce matin leur première troupe de vendangeurs dans leurs parcelles les plus précoces. Des parcelles épargnées par le gel fin avril. Une belle récolte qui augure d’un bon millésime, les conditions cet été ont finalement été clémentes pour la vigne. Toutefois, le gel reste dans toutes les têtes.

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec des matinées relativement fraîches © Jean-Pierre Stahl

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec des matinées relativement fraîches © Jean-Pierre Stahl

8h, à Martillac, le soleil est depuis peu levé sur le château Smith Haut Lafitte, cru classé de Graves. Mais déjà une troupe bleue arpente les chemins menant à la parcelle à récolter. Ils sont ainsi 35 vendangeurs, tous vêtus du T-shirt « Proud to pick for SHL » à se diriger vers les rangs de vignes, emmenés par Ingrid Pigassou, la chef de troupe.

Ingrid, chef de troupe, distribuant les sécateurs © JPS

Ingrid, chef de troupe, distribuant les sécateurs © JPS

Fabien Teitgen, le directeur technique de Smith Haut Lafitte, leur fait un petit briefing avant de commencer : « Les grappes qui sont jolies, on les trie, on les nettoie, on prend le temps, on ne fait pas la course ce matin, on ramasse bien tranquillement »

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

C’est une parcelle de sauvignons blancs, de vignes âgées de 8 ans, qui est ramassée en premier. Les vieilles vignes vont attendre un peu plus, lundi prochain, voire dans une semaine pour d’autres. Au total 11 hectares de blancs vont ainsi être ramassés, ici à Smith Haut Lafitte, progressivement sur 3 semaines. Les vignes qui servent à la production du 1er vin ont été épargnées par le gel.

Fabien Teitgen, directeur technique de SHL © JPS

Fabien Teitgen, directeur technique de SHL © JPS

« En fait cet été la chaleur est arrivée au mois de juin, » explique Fabien Teitgen, directeur technique de Smith Haut Lafitte.;

La canicule du mois de juin a accéléré le cycle de la vigne, ce qui fait qu’on est très précoce, mais comme l’été n’a pas été très chaud, on a une belle acidité. Donc, on a et la précocité et l’équilibre qui est très bordelais », Fabien Teigen directeur technique de Smith Haut Lafitte.

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

« La saison a été plutôt une très belle saison, avec du sec et du soleil, et à la fin des beaux raisins, et on espère faire du bon vin avec ce que l’on a », commente Daniel Cathiard le propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic Fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Il y a eu déjà dans l’histoire le millésime 1947 où il y a eu un gel au début et puis on a fait peut-être le meilleur vin qu’on ait jamais fait à Bordeaux », Daniel Cathiard propriétaire de Smith Haut Lafitte.

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l'on aperçoit au loin © JPS

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l’on aperçoit au loin © JPS

A vol d’oiseau, à quelques centaines de mètres, une autre troupe s’active depuis ce matin également. C’est celle du château de Rochemorin, propriété d’André Lurton. Ici aussi ce sont 11 hectares de sauvignons blancs qui vont être ramassés durant 10 jours.

11 hectares de sauvignon blanc à ramasser © JPS

11 hectares de sauvignon blanc à ramasser © JPS

Sur les parcelles non gelées, on peut avoir le sourire, cette maturation nous a permis d’avoir suffisamment de sucre, d’acidité, et d’arômes », Vincent Cruège directeur relations extérieures Vignobles André Lurton..

Et d’ajouter : « pour tout ce qui est du reste, c’est quand même compliqué, voire dramatique, pour beaucoup de viticulteurs, nous y compris, parce qu’il y aura beaucoup de perte de récolte » 

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Lundi prochain ou la semaine prochaine, ce sera le gros des vendanges en blanc, avec une grande partie des propriétés de Pessac-Léognan, de Graves, Blaye, et en Entre-Deux-Mers. Un millésime qui s’annonce de qualité mais faible en quantité. On estime en effet entre 40 et 50% de pertes de récolte en Pessac-Léognan et environ 40% pour l’ensemble du Bordelais. A confirmer après les vendanges bien sûr.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Corinne Berge et Christian Arliguié :

22 Août

« La Géorgie, berceau de la viticulture » : 8000 ans d’histoire à voir à la Cité du Vin

8000 ans d’histoire de la viticulture en Géorgie, à contempler à la Cité du Vin de Bordeaux. Une exposition unique, véritable empreinte des premières traces de la viticulture dans le monde, à voir d’urgence. 125 pièces y sont exposées jusqu’au 5 novembre.

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Vénération de Dionysos, bronze du IIe siècle avant JC © JPS

C’est une histoire plusieurs fois millénaires. Les découvertes archéologiques en Géorgie ont permis de remonter à une histoire viti-vinicole de 8000 ans.

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Vous démarrez ainsi cette exposition temporaire par des fragments de jarre en céramique du VIe millénaire avant Jésus Christ, trouvés sur le site de Shulaveris Gora. De quoi vous laisser sans voix.

Carole Destribats,

Carole Destribats, médiatrice oenoculturelle à la Cité du Vin © JPS

On a les plus vieilles traces qui permettent de dire que la Géorgie est le berceau de la viticulture, avec notamment les deux fragments de jarre qui datent de 6000 ans avant Jésus Christ », Carole Destribats médiatrice oenoculturelle.

Et de compléter : « au fond de cette jarre (sur ces deux morceaux), on a trouvé de l’acide tartrique, l’acide le plus présent dans le raisin. »

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Une vague vous interpelle également avec une exposition d’une cinquantaine de contenants de -6000 ans avant JC  jusqu’à aujourd’hui sur une table chronologique de l’évolution des contenants vinaires.

L’actuelle Géorgie a vu se succéder durant la période antique deux importants royaumes : le royaume de Colchide et celui d’Ibérie. Le premier était décrit dans les écrits retrouvés « riche en or », il était réputé pour son orfèvrerie remarquable et prolifique, pays de de la toison d’or, le second très puissant également connu pour son explosion urbanistique.. Le vin, à cette époque, était déjà un produit commercial majeur grâce aux échanges avec d’importants centres du monde antique.

Le Tamada,

Le Tamada, en bronze remontant au VIIe ou VIe siècle avant JC © JPS

Du VIIe ou VIe siècle avant JC, une pièce majeure a traversée les siècle : la statuette du « Tamada » en bronze, haute de 7,5 cm, il s’agit d’un homme assis dans un fauteuil tenant dans sa main droite une corne destinée à boire du vin. Cette statuette témoigne de la civilisation de l’ancienne Colchide et de la tradition du banquet géorgien dont le « Tamada » était le chef de table qui invitait à porter un toast : « le tamada va avoir un rôle essentiel, c’est lui qui va porter les toasts, distribuer la parole, il doit avoir un rôle assez éloquent, un certain charisme, pour pouvoir avoir ce rôle et tenir aussi ses invités dans le débat. »

La vénération de Dionysos est également rappelée au cours de cette déambulation, avec des éléments en bronze retrouvés sur le site de Vani au IIe siècle avant JC. On peut aussi admirer 3 sarments de vigne enveloppés de feuilles d’argent de la seconde moitié du 3e millénaire avant JC témoins d’un rite funéraire.

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La Croix réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino © JPS

Après l’apparition du christianisme, la viticulture a connu un autre développement avec notamment le rôle des monastères. Une croix est aussi exposée réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino. Cette relique se trouve dans la cathédrale de Sioni à Tbilissi. Cette sainte avait prêché le nouveau testament et accompli des miracles, elle avait réussi à convertir le roi Mirian au christianisme qui devient au début du IVe siècle religion d’Etat en Géorgie. Par la suite, beaucoup de monastère ont participé à une production du vin un peu plus moderne en Géorgie.

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Car la jarre en terre cuite ou « Qvevri » symbolise véritablement la tradition ancestrale de vinification. On laissait macérer le jus de raisin avec les peaux dans des qvevris lors de la fermentation alcoolique et puis on récupérait après le jus dans une autre qvevri pour une conservation plus ou moins longue.Carole Destribats commente : « dans le quotidien des gens, on trouve beaucoup de familles qui vont vinifier leurs vins dans leurs qvevris, pour leur usage personnel au cours des repas ou des banquets. » On en trouvait de 5 litres et jusqu’à 8000 litres dans les maisons ou plutôt dans le « marani », cellier ou chai géorgien.

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Le Marani, le chai typique géorgien dans lequel était enterrés les qvevris © JPS

Un Marani qui a conservé au long des siècles une importance sacrée et religieuse, c’était aussi un lieu de recueillement  et de banquet pour les grandes fêtes comme des baptêmes ou des noces.

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Ce moment de banquet traditionnel était nommé « le supra » au cours duquel le Tamada portait ce rituel de toasts.

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Le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…© JPS

Le visiteur voyage ainsi au cours des époques et jusqu’à une période plus moderne où la photographie a pu immortaliser ces us et coutumes restées longtemps dans la tradition en Géorgie. L’étonnement est aussi au détour de cette fabuleuse photo de Géorgiens avec le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Cette exposition a pu être réalisée grâce aux prêts du Musée National de Géorgie et aux autorisations du gouvernement géorgien, pour permettre ainsi à un public international, qui fréquente la Cité du Vin, de mieux connaître la civilisation ancestrale de la culture du vin en Géorgie.

« Le cabinet du premier ministre et le ministère de l’agriculture géorgien se sont particulièrement impliqués », explique Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin ; « nous avons eu le soutien précieux du Musée National de Géorgie avec de grands professionnels de l’archéologie qui étaient nos interlocuteurs pour monter ce projet. C’est une exposition fondatrice pour nous, c’est la 1ère exposition vignoble invité, et symboliquement c’est assez fort car la Géorgie aujourd’hui est le premier endroit au monde où l’on peut attester des premières traces de viticulture. »

« Géorgie, le berceau de la viticulture », une exposition à voir à la Cité du Vin jusqu’au 5 novembre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Christophe Varone, Christian Arliguié : 

A ne pas manquer également :

21 Août

Coup d’envoi des vendanges en Gironde : avec le gel, les vignerons s’adaptent pour produire suffisamment de crémant pour leurs marchés

De mémoire de vigneron, on n’avait pas vu de vendanges aussi précoces mais si peu importantes. L’Union de Guyenne et les Vignerons de Saint-Pey Génissac ont décidé de sacrifier certaines parcelles de rouges pour maintenir un niveau de production de crémants, la Cave de Rauzan est aussi dans les starting-blocks pour un démarrage demain.

Coup d'envoi des vendanges ce matin à Branne en Gironde © Jean-Pierre Stahl

Coup d’envoi des vendanges ce matin à Branne en Gironde © Jean-Pierre Stahl

Ce matin à Branne, les premiers coups de sécateurs ont été donnés dès 8h30 avec les Vignerons de Saint-Pey-Génissac . Ce sont 120 coupeurs qui sont entrés en action et qui, au plus fort des vendanges, seront 300.

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Nicolas est venu d’Avallon en Bourgogne pour essayer de travailler près de 2 mois sur la région: « c’est la première fois que je le fais, pour l’instant ça va encore, avec le soleil il fait beau, donc on va continuer. » Ces vendanges de crémant devraient durer 2 semaines et demi pour récolter quelques 300 hectares.

Nicolas est venu d'Avallon faire les vendanges dans le Bordelais © JPS

Nicolas est venu d’Avallon faire les vendanges dans le Bordelais © JPS

Avec le gel des 27 et 28 avril, les vignes en contrebas, proche de la Dordogne, ont été sévèrement touchées, de l’ordre de 80 à 90%. Seuls les coteaux ont été épargnés et ont donné de beaux raisins bien sains.  »

Pierre Candelier © JPS

Pierre Candelier, responsable du site et technicien vinifications Vignerons de Saint-Pey Génissac © JPS

Sur les secteurs vraiment gelés, on risque de produire 15 hectos à l’hectare, ce qui est relativement faible, donc on a aussi des parcelles en coteaux pour compenser ce manque de rendement, »Pierre Candelier technicien vinifications Vignerons de Saint-Pey Génissac

Des merlots qui vont servir à faire du crémant en blanc de noirs © JPS

Des merlots qui vont servir à faire du crémant en blanc de noirs © JPS

Pour limiter la casse, ces parcelles de merlot qui servaient à faire du rouge seront consacrées à la production de crémant, du blanc de noirs.

« Le marché des crémants est en pleine évolution.Il progresse bien, donc pour nous il faut qu’on arrive à garder notre potentiel de production », explique Philippe Cazaux le directeur de l’Union de Guyenne et des Vignerons de Saint-Pey-Génissac.

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Philippe Cazaux le directeur de l’Union de Guyenne et des Vignerons de Saint-Pey-Génissac © JPS

On avait prévu de faire 27000 à 28000 hectolitres de crémant, malheureusement on n’en fera que 15000 cette année, » Philippe Cazaux le directeur de l’Union de Guyenne et des Vignerons de Saint-Pey-Génissac.

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Denis Baro, Président de la Cave de Rauzan © JPS

Chez les vignerons de Rauzan, on va vendanger dès demain mardi, excepté sur les parcelles qui ont gelé, soit 55% du vignoble, ce sera dans 2 à 3 semaines. « On fait des prélèvements comme d’habitude », commente Denis Baro, Président de la Cave de Rauzan, « 

On commence à prélever pour avoir une idée de la vendange future, sachant que sur ces parcelles gelées on a un retard de maturité par rapport aux parcelles non gelées, » Denis Baro, Président de la Cave de Rauzan

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A la cave de Rauzan, les analyses en sucre et en acidité augurent d’une belle qualité du millésime à venir même si tout n’est pas homogène. Julie Viellefond, assistante de production, à la cave de Rauzan témoigne : « on a des raisins qui sont assez sains mais c’est assez hétérogène, en fonction des parcelles qui ont été gelées, il y a du raisin qui est reparti mais qui n’est pas prêt à être vendangé et il y a du raisin qu’il faudrait vendanger maintenant. »

Les premiers bacs remplis de merlots à la Cave des Vignerons de  Saint-Pey Génissac © JPS

Les premiers bacs remplis de merlots à la Cave des Vignerons de Saint-Pey Génissac © JPS

L’objectif est de garder les marchés de ces effervescents toujours en croissance. L’an dernier, ce sont 8 millions de bouteilles de crémant de Bordeaux qui ont été commercialisées. Un record pour Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Anthony Capra, Eric Delwarde, Boris Chague :

20 Août

Finies les oua…cances, demain les oua…ndanges !

Vous n’allez tout de même pas perturber la sieste interminable de ma chienne ! Eh bien si, pas de pitié pour les oua-ouas, les bruits de sécateurs et de machines à vendanger vont commencer dans le Bordelais.

thumbnail_IMG_1445Dès demain, Côté Châteaux sera auprès des producteurs de crémants l’Union de Guyenne et la Cave de Rauzan-Grangeneuve qui vont commencer à rammasser en cagettes leurs raisins blancs pour réaliser leurs crémants en pleine effervescence sur le marché. Ils recherchent bien sûr pas mal d’acidité pour réaliser leurs crémants de Bordeaux selon la méthode traditionnelle.

Le coup d’envoi des premières vendanges de sauvignons pour les blancs secs vont aussi s’échelonner au fil de cette semaine avec Haut-Brion et la Mission, Latour-Martillac et Carbonnieux. Mais le gros des vendanges est prévu à partir du 28 septembre.

La météo est idéale avec des matinées fraîches à 14-18°, des journées qui se réchauffent entre 28 et 34°, et des risques de pluies en fin de semaine, qui pourraient accélérer les vendanges, si la pourriture venait à s’installer.

Mais pas de panique, l’état sanitaire du vignoble est assez bon, sur les parcelles de vignes qui n’ont pas gelé, la production s’annonce bonne en qualité et en quantité.

Et pour aller plus loin, lire ou relire :

Vendanges des blancs dans le Bordelais : ça se précise…

15 Août

L’été, Côté Châteaux agrémente aussi vos lieux de villégiature : 1 million 600000 pages lues

Le blog du vin continue même l’été. Il vient de dépasser 1 million 600000 pages lues, depuis sa création. L’occasion de vous informer en temps réel de l’actualité viti-vinicole, avec des infos de première main…

Côté Châteaux avec Jean-Pierre Darmuzey et

Côté Châteaux avec Jean-Pierre Darmuzey et Philippe Grynfeltt au château Castera ©  JS

Prenez du bon temps ! Sur le sable, en bord de plage ou de piscine, entre deux siestes, vous pouvez continuer à consulter votre blog du vin favori, car Côté Châteaux ne s’arrête jamais… Qu’il fasse beau ou plus mauvais, qu’il fasse chaud ou plus frais, c’est toujours l’occasion de découvrir de nouveaux châteaux et de pousser la porte des chais.

Une sculpture extraordinaire réalisée par Vincent Libecq à partir de casques de l'armée française en forme de grappe à l'entrée du château Castera © JPS

Une sculpture extraordinaire réalisée par Vincent Libecq à partir de casques de l’armée française en forme de grappe à l’entrée du château Castera © JPS

A Saint-Germain-d’Esteuil, près de Lesparre, le château Castéra est un des plus vieux châteaux de Bordeaux et du Médoc. Sa tour remonte au XIIIe siècle, mais surtout ce château a été occupé par le frère du célèbre écrivain, Michel de Montaigne, qui avait épousé une héritière du château Antoinette, Dame Darsac et de Castera. C’est aussi l’un des châteaux qui peut s’enorgueillir d’avoir retrouver un acte notarié de vente du vin en janvier 1516 !

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Ce sont ainsi 400 ans d’histoire qui ont été célébrés en septembre dernier . Un château qui mérite vraiment le déplacement et vous offre 3 types de visites : découverte, patrimoine et . Vous serez accueillis par les équipes de Jean-Pierre Darmuzey et Philippe Grynfeltt, un tandem qui a accompagné les phases de restauration du château et des chais depuis plus de 25 ans. Et qui réalise bien sûr des vins remarquables estampillés Crus Bourgeois, mais aussi un rosé fort sympathique, fruité avec de la structure, « Perle Rosé ».

214Ce week-end, Côté Châteaux vous a ainsi permis de mieux jauger le coup d’envoi des vendanges des blancs dans le Bordelais (3700 vues), mais aussi vous a fait rêver toute la semaine dernière à travers sa série de chais à visiter (« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais), sans oublier des visites oenotouristiques insolites (Plongeon dans l’histoire avec un oenotourisme insolite qui va vous étonner !) ou encore a mis en perspective l’idée d’un futur classement Unesco de Sauternes.

CaptureA venir la saison des chroniques mensuelles qui redémarre dès le mois de septembre avec un dossier et un éclairage de Frédéric Lot, mais aussi toute l’actualité des vendanges, des portraits, des nouvelles tendances, bref encore du grain à moudre, ou plutôt du raisin à presser.

13 Août

« Le chant de la vigne »: l’exposition d’Ines Diarte au château Carbonnieux

Histoire de marier culture et vin, voici une idée de sortie au châteaux Carbonnieux à Léognan en Gironde. Ines Diarte y expose ses oeuvres jusqu’au 31 août.

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A 20 min du centre de Bordeaux, la vigne chante depuis quelques siècles au château Carbonnieux, fondé au 13ème siècle par les moines bénédictins de l’Abbaye Sainte-Croix de Bordeaux.

L’exposition qui y est présentée cet été s’intitule aussi justement « Le chant de la vigne », on la doit à Ines  Diarte, une artiste franco-espagnole. 

Une exposition qui parle de la vigne, des raisins, de la terre… à travers des plaques d’acier tourmentées à l’acide, des eaux-fortes, des dessins d’étude…

«…J’aime avant tout la matière, y compris celle de l’air, et j’ai commencé á sculpter en créant et polissant les vides dans le métal. Maintenant je travaille avec des acides et les jeux de lumière sur les plaques de métal. Ce qui m’intéresse, c’est cette particulière cohabitation entre densité et légèreté, qui exprime l’essence même de la vie ». Ines diarte

Son point de départ est toujours le même : « quelle est l’essence de al vigne ? Quelle est sa structure ? Comment l’ébriété peut être  plastiquement représentée ? Comment représenter une cave de manière abstraite ? ». Pour voir son travail d’artiste, vous avez jusqu’au 31 août.

Château Carbonnieux (Best Of d’Or Wine Tourism) : ouvert  du Lundi au Vendredi de 8h30 à 17h30 et le Samedi de 8h30 à 12h30 – Tel 05 57 96 56 20

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11 Août

Vendanges des blancs dans le Bordelais : ça se précise…

La maturité des raisins sera bientôt optimale, avec 8 à 10 jours d’avance. Les vendanges devrait démarrer durant la semaine du 21 août pour les premiers. Plusieurs châteaux sont dans les starting-blocks. Le gros des vendanges est plutôt prévu pour la semaine du 28 août.

Des sauvignons blancs très sains avec une belle qualité arômatique © Jean-Pierre Stahl

Des sauvignons blancs lors de vendanges de septembre 2016 au château Bouscaut © Jean-Pierre Stahl

Parmi les châteaux les plus précoces, ceux qui sont en ville, dans la métropole bordelaise. Haut-Brion généralement tire le premier, mais la semaine prochaine une grande partie du personnel sera encore en vacances ou en reviendra juste. Selon Alain Puginier, cela ne devrait pas commencer avant la semaine du 21; même topo pour le château Bouscaut, Laurent Cogombles : « je pense qu’on va commencer la semaine du 21 août, je n’espère pas plus tôt sinon cela sera difficile à cause des vacances, de trouver des vendangeurs ».

Tristan Kressmann, co-propriétaire de Latour-Martillac, confirme à Côté Châteaux que cela se précise :

En 2011, nous avions démarré le 17 août. Nous avons l’habitude des vendanges précoces. On commencera sans doute durant la semaine du 21 août. Toutefois, cela va être des vendanges difficiles à cause du gel, il va falloir trier. » Tristan Kressmann Château Latour-Martillac.

Château Carbonnieux estime à un début de vendanges vers le 24 ou 25 août. Chez les vignobles André Lurton, rien n’est arrêté pour l’instant, la semaine prochaine devrait voir tout cela se décanter.

Laurent Cisnéros pour la château de Rouillac : « On pense démarrer fin août, début septembre, mais je dois faire un point lundi avec Jean-Christophe Baron. On n’a que 2 hectares et demi, chez nous ce n’est pas une grosse production. »

Olivier Bernard, à la tête de 100 hectares de blancs, 15 à Chevalier, 75 en Sauternais et encore 10 dans les Graves, nous dresse toute l’évolution de la vigne : « si nous avons une vendange précoce, c’est parce que nous avons eu une floraison tôt, début juin avec 10 jours d’avance. Après la période de sécheresse au moment de Vinexpo, nous avons eu 150 mm de pluie fin juin, ce qui a bien rassasié la vigne, et cet été, notamment en août nous avons des averses régulières, un temps plutôt frais avec des 15-16°C la nuit, pas de grosse chaleur, pas de brûlure…

Ce temps nous va bien, cela calme les choses. On a de belles acidités. Pour le moment, cela se présente très bien. Ce qui n’a pas gelé, c’est plutôt une belle récolte », Olivier Bernard Domaine de Chevalier et Clos des Lunes.

La nature a été quelque peu sélective, certains domaines ont été plus touchés que d’autres « on a perdu la moitié des blancs le 27 avril », me précise Tristan Kressmann. D’autres ont eu plus de chances, certains ont quasiment tout perdu. Pour le château de Reignac à Saint-Loubès, ce sera 15 à 20 % du volume habituel, « pour nous c’est tout petit, ça va être du top exclusif », explique Nicolas Lesaint, directeur technique du château. « Définir une date, c’est compliqué aujourd’hui, on sera dedans autours du 10-12 septembre. Alors même que les premiers coups de sécateurs en rouge seraient donnés vers « le 16-17 septembre, il y aura quelque chose à prendre sur les grappes. On a deux semaines et demi d’avance sur la véraison. »

Une drôle d’année, ce 2017, alors même qu’il s’annonce, pour ceux qui auront de quoi faire comme un bon millésime, tant en blancs avec cette fraîcheur, qu’en rouge, même si c’est un peu précoce de vendre la peau de l’ours ; mais déjà la véraison a eu lieu le 1er août pour les rouges. « On est assez optimiste sur les blancs et sur les rouges », me précise Olivier Bernard.

Ce dernier estime commencer le 28 août s’il est contraint, néanmoins s’il peut retarder au 4 septembre, ce serait mieux… A suivre.

08 Août

Le 5e Bal des Graves, c’est le 23 août au Cap Ferret

Le Bal des Graves revient le mercredi 23 août, sur le boulodrome du quartier des pêcheurs au Cap Ferret, de midi à minuit, pour une cinquième édition. L’occasion de découvrir et d’apprécier le savoir-faire des viticulteurs de la région des Graves, dont 10 seront présents pour ce Bal des Graves !

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UN RENDEZ-VOUS CHIC ET CONVIVIAL

Le Bal des Graves, organisé en partenariat avec le Syndicat Viticole des Graves, la Mairie du Cap Ferret et l’agence d’événementiel bordelaise La Pin-Up, est une occasion unique de découvrir et d’apprécier le savoir-faire singulier de cette grande région viticole. Véritable moment d’échange, familial, enjoué, élégant et convivial, le Bal des Graves met à l’honneur les vins de Graves le temps d’une belle soirée d’été sous les pins parasols du Cap Ferret, aux abords des cabanes pittoresques du quartier ostréicole du village.

Au cours de ce grand banquet gastronomique et musical, les participants pourront déguster les vins de Graves blancs et rouges de renom, des viticulteurs des Graves. Huîtres petites et grandes du Cap Ferret ou du Banc d’Arguin, planchas de poissons, coquillages et crustacés, produits du terroir et spécialités locales viendront ravir les papilles des fins palais.

Créé en 2012 grâce à la collaboration du Syndicat Viticole des Graves avec l’agence La Pin-Up, le Bal des Graves s’est imposé, en 5 ans, comme un rendez-vous atypique et original pour la promotion des vins de Graves. L’édition 2016 a séduit plus de 1500 personnes.

Léa du Château de Castres © Bal des Graves

Léa Rodrigues-Lalande du Château de Castres © Bal des Graves

LE PROGRAMME DU MILLESIME 2017

• De 12h00 à 14h00 : Ouverture pour l’inscription au concours de pétanque, dégustation de vin, stand fooding, animation musicale
• 17h00 : Ouverture du Bal des Graves, dégustation de vins de Graves, banquet musical, concours de pétanque, concert et DJ-set
• 00h00 : Fin

PETANQUE POUR LES GRANDS

Les joueurs de pétanque, quant à eux, trouveront leur bonheur sur le boulodrome du Cap Ferret avec un grand concours en doublette ou triplette.

Les plus petits ne seront pas en reste avec les pirates de Skin Jackin et leurs tatouages éphémères délirants, une pêche à la ligne, un Club Plage Mickey, un Skate Park et des jeux en bois. Le Wunderstudio de Pierre Wetzel, un studio photo mobile aménagé dans une caravane Airstream Liner de 1948, immortalisera ces moments pleins de convivialité et de partage.

Dominique Guignard du château Roquetaillade La Grange © Bal des Graves

Dominique Guignard du château Roquetaillade La Grange © Bal des Graves

Des concerts rythmeront cette folle soirée. C’est le trio de soul-pop J-Silk qui ouvrira le Bal des Graves. Issu de la scène actuelle qui mélange hip-hop, électro et pop à la façon de The Internet, Anderson Paak, Little Dragon et James Blake entre autres, J Silk est un patchwork-collage Neo-soul de vestes Adidas vintages, de synthés analogiques, de beats hip-hop et d’une et d’une voix sensuelle et singulière.

Puis, 45 Tours Mon Amour ! terminera le bal en célébrant la petite galette noire dans un set exclusivement à base de 45 tours : casting de selectors irréprochables, collections de pépites musicales… Le DJ cultive un postmodernisme, nostalgique et moderne, pour le plus grand plaisir des amoureux de la nuit.

Avec Vins de Graves.

06 Août

Le vin rosé monte en gamme et tutoie les grandes tables étoilées

Un rosé de huit ans d’âge à la carte d’un restaurant trois étoiles: impensable il y a vingt ans, cet attelage gastronomique signe la formidable montée en gamme des vins rosés, brouillant une image de vin de soif ou de barbecue véhiculée par Les bouteilles bon marché.

Le rosé, une proportion de près de 30% aujourd'hui sur le marché français © Jean-Pierre Stahl

Le rosé, une proportion de près de 30% aujourd’hui sur le marché français © Jean-Pierre Stahl

Parfaits sur du poisson grillé, des viandes blanches ou des plats orientaux, certains crus de Côtes-de-Provence ou d’appellation Bandol n’ont plus rien à voir, ni en prix, ni en qualité, avec les pyramides de rosés translucides proposés tout l’été à l’entrée des supermarchés de la Côte d’Azur, voire de toute la France.

« Les gens sont très surpris et assez réticents au début », observe Franck Perroud, sommelier au triple étoilé Michelin de la Vague d’Or à Saint-Tropez, qui flèche de grands rosés de son choix en accord avec certains mets. « Mais quand on leur fait goûter, ils découvrent quelque chose qu’ils ne connaissent pas du tout et généralement, ils finissent avec une deuxième bouteille! », dit-il.

Il exulte: « Avant, les gens buvaient le rosé de l’année, ou avec beaucoup de glaçons au bord de la piscine. Maintenant on peut proposer des cinq, six et même dix ans d’âge, il y a une gamme qu’on peut qualifier de gastronomique en terme de complexité et de savoir-faire et on s’aperçoit, sous l’impulsion de jeunes vignerons, que le rosé est le plus difficile à faire ».

Durant sa formation dans les années 1990 à l’Ecole hôtelière de Nice, M. Perroud se souvient que le rosé n’était même pas évoqué, alors qu’aujourd’hui, avec le chef Arnaud Donckele, il a mis une soixantaine de références à la carte. Essentiellement des rosés régionaux dénichés chez des débutants comme au domaine de La Pertuade à La Mole, ou chez des vétérans comme l’atypique Clos Cibonne, un pur cépage tibouren, cultivé près de Toulon.
PLUS DE 100 EUROS LA BOUTEILLE 

« On a fait évoluer le produit que faisait le grand-père dans les années 1940 mais on ne s’est pas laissé attirer par les levures, le goût myrtille, pamplemousse, etc », explique Olivier Deforges qui exporte son Clos Cibonne jusqu’à Los Angeles, Bangkok et Sydney. Le flaconnage, un format bourguignon, une couleur vert bouteille et une étiquette style bière d’abbaye, reste vieux jeu mais la vinification est très travaillée, le chai climatisé et depuis une quinzaine d’années, les ventes sont reparties à la hausse.

« C’est technique », confirme Guy Sauron, du Domaine Siouvette. « A tout moment, on a un risque d’oxydation qui donne une couleur jaune. Il y a un travail de dingue qui a été fait en cave et en vigne depuis vingt ans ».

Signe de la qualité qui s’améliore, les prix montent sans atteindre les niveaux stratosphériques des grands rouges et des grands blancs. La France est le pays qui vend ses rosés le plus cher à l’export.

Un bon rosé démarre à environ 15 euros la bouteille (contre un prix moyen en grande distribution de 2,70 euros les 75 cl) et une Cuvée Garrus du Château d’Esclans, près de Fréjus, propriété de Sacha Lichine, héritier d’une dynastie de viticulteurs d’origine russe installés à Bordeaux, se négocie à parfois à plus de 100 euros la bouteille: c’est le rosé le plus cher du monde.

Rencontré lors d’un salon des Côtes de Provence en mars, Guy Negrel, propriétaire-récoltant de la 7ème génération au Mas de Cadenet, raconte: « Ca me rendait malheureux cette mauvaise image du rosé qui date d’il y a trente ans. J’ai même entendu dire que le rosé n’était pas un vin! »

« Il y a eu les congés payés en 1936, les Français sont partis à la mer et ont découvert le rosé. Le succès a été énorme mais c’était mis en bouteille à Bercy et pas très qualitatif », dit-il. Au pied de la montagne Sainte-Victoire, ses vignes bio donnent un rosé élevé en barrique « pour plus de volume. On est sur des arômes de fruits frais, très bon avec de la tomate, ou de la tomate confite ».

AFP

05 Août

« Red Red Wine » enivre le 20e Reggae Sun Ska de Pessac

C’était l’un des groupes les plus attendus hier soir. UB 40 a enflammé le Reggae Sun Ska avec son tube planétaire, comme en écho au vin rouge de Bordeaux.

UB 40 a enflammé le campus de Pessac hier soir © Xavier Granger

UB 40 a enflammé le campus de Pessac hier soir © Xavier Granger

Le groupe mythique des années 80 n’avait pas pris une ride, ou presque, en tout cas pas plus que nous… Quelques 24000 festivaliers s’étaient pressés pour ce 20e anniversaire et cette 1ère soirée, avec Danakil, Toots Hibbert, et bien sûr les britishs de UB 40.

Fan de la 1ère heure, Côté Châteaux n’allait pas les louper et réaliser ce petit clin d’oeil, à l’occasion de leur passage à Pessac, mais surtout « Bordeaux » comme ils le soulignaient tous hier soir en prenant la parole.

D’autant qu’ils ont entonné leur célèbre « Red Red Wine » dans la capitale mondiale du vin. Une ode au vin rouge pour noyer le chagrin d’une séparation. Un tube écrit en 1968 par Neil Diamond, devenue tube planétaire avec les UB 40, qui ont démontré qu’ils avaient encore plein de pep’s… ou de red red wine à revendre.