16 Fév

Ronan Laborde succède à Olivier Bernard comme nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Ronan Laborde, le patron de Château Clinet à Pomerol, a été élu mercredi soir nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Un jeune président qui succède à un autre jeune dans sa tête Olivier Bernard, au terme de 2 mandats. Chapeau messieurs.

Ronan Laborde à Pomerol en mars 2017 © JPS

C’est la nouvelle génération de Bordeaux. Ronan Laborde est ce jeune propriétaire dynamique qui est à la tête de Clinet et de la marque Ronan by Clinet à Pomerol. Nous l’avions rencontré il y a deux ans pour la réalisation de notre magazine sur les nouveaux chais à Bordeaux.

Ronan Laborde s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs: Patrick Maroteaux et Sylvie Cazes l’ ont invité à faire partie de l’Union des Grands Crus de Bordeaux en 2003. L’UGCB, c’est cet organisme qui défend les grands crus de Bordeaux à travers des dégustations en France et dans le monde et qui a lancé le fameux week-end des Grands Crus au mois de mai, et qui l’an dernier avait été jumelé avec la gigantesque fête du vin.

C’est donc un président un petit peu plus jeune que le précédent, le très dynamique Olivier Bernard qui a rempli 2 grands mandats et mouillé le maillot comme on dit, qui prend les rênes de l’UGCB :  « nous souhaitons continuer les belles actions entreprises depuis des années. Les leviers d’amélioration sont marginaux, les comptes sont bons, les taux de participation aux événements également. Sur 134 membres, 111 étaient présents lors de notre dégustation parisienne cette semaine, 122 nous ont suivis à Londres et 100 aux États-Unis » a-t-il confié à Terre de Vins.

Ronan Laborde va faire ses premiers pas de président à l’occasion du grand rendez-vous international de la Semaine des Primeurs début avril : « nous proposons cette année une nouvelle formule pour les primeurs. Plus personnalisée, elle permettra aux journalistes de déguster les primeurs 2018 plusieurs fois et à leur rythme ». Bonne chance au nouveau président de l’UGCB.

A lire sur Terre de Vins, revoir également  le magazine sur les nouveaux chais du bordelais avec Ronan Laborde réalisé sur France 3 Aquitaine :

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

12 Fév

Philippe Faure-Brac, on boit ses paroles sur la vocation de sommelier : « c’est un métier de passion, réellement de passion, c’est juste un métier fantastique. »

Les sommeliers français étaient réunis dimanche et lundi à Bordeaux, l’Union Nationale de la Sommellerie tenait d’ailleurs son conseil d’administration au Mercure Mériadeck. L’occasion d’interroger son président et aussi meilleur sommelier du monde 1992. Philippe Faure-Brac est l’invité de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac. Comment se porte aujourd’hui la sommellerie française ? »

Philippe Faure-Brac : « La sommellerie française se porte bien, elle fête d’ailleurs cette année son cinquantième anniversaire. Cinq décennies d’histoire des fédérations de toutes les associations régionales. C’est une association qui reste extrêmement active, il y a plus de 1500 membres au niveau national ce qui est déjà une bonne chose ».

« Et puis surtout on intervient de plus en plus dans les écoles où les élèves sont en formation, pour présenter le métier, en travaillant avec le Ministère de l’Education nationale pour le référentiel de formation et c’est toujours une sommellerie qui est le repère au niveau international parce que beaucoup d’étrangers viennent en France pour se former auprès des sommeliers. »

 JPS :  » C’est dit-on un métier qui manque de bras ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier dans lequel il n’y a pas de chômage et où les bonnes volontés sont les bienvenues. C’est un métier passionnant et on s’aperçoit que cela donne une sorte de statut particulier : on arrive dans un restaurant et même dans une réception, on voit qu’il y a quelqu’un qui a la grappe… Spontanément, on a envie d’aller le voir, de discuter avec lui, de lui demander des conseils, on sait que c’est quelqu’un qui a de la culture…et qui a de la profondeur dans son explication, qui a du vécu souvent, donc c’est un vrai repère et il y a beaucoup de travail dans cet univers là. »

JPS : « Est-ce que c’est difficile d’acquérir toute cette connaissance ? »

Philippe Faure-Brac : « Cela peut des fois montrer que c’est une montagne inaccessible, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de notre métier, c’est qu‘il n’y a pas de limite effectivement dans la connaissance. C’est difficile, peut-être, mais comme on dit : tout ce qui est difficile peut être aussi attractif. Et c’est vrai que la difficulté d’apprendre est une source de motivation voire d’épanouissement super intéressante. »

JPS : « Après il faut vraiment avoir la vocation parce qu’il y a des horaires, ce sont ceux de la restauration, de l’hôtellerie et forcément il faut avoir un peu cette mission de  » « moine-soldat » ?

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier de passion, réellement de passion, donc on ne compte pas ses horaires, quand on finit le service on peut aller faire des dégustations, on peut se plonger dans un bouquin, on peut aller rencontrer des confrères, il n’y a pas trop de limite, il faut en avoir conscience et être très serein avec cette dimension là des choses, parce que c’est juste un métier fantastique ! C’est un métier où on se lève le matin et on a envie d’apprendre pour mieux partager, c’est ça vraiment la vocation de notre métier. »

11 Fév

La Sommellerie Française : une vocation et de nombreux débouchés !

Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.

Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.

Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.

Théo Beaupère © JPS

« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».

Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.

C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.

Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».

Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».

DidierJeanjean, avant tout la transmission des savoirs sur les terroirs © JPS

Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.

A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

09 Fév

Un instant magique avec Jeffrey M. Davies : « à la découverte des grands cabernet-sauvignons de la Napa Valley

Il n’y avait que du beau monde hier soir à l’Univerre à Bordeaux. Jeffrey M. Davies avait convié la génération montante des grands vignerons du bordelais pour découvrir et déguster de grands vins de la Napa Valley. Un feu d’artifice d’arômes et de saveurs. 

Jeffrey M.Davies, Marielle Cazaux, Lisa Perroti-Brown, Romain Ducolomb, Guillaume Pouthier, Aymeric de Gironde, 2e rang : Karim Nasser, Jean-Cristophe Meyrou et Thomas Duclos © JPS

Ce dîner-dégustation est une idée de génie que Jeffrey Davis avait eue lorsque j’avais tiré le portrait à Xavier Leclerc, le Monsieur Vin du Groupe Auchan, à l’occasion des foires aux vins de septembre sur le sourcing de la grande distribution dans le bordelais. Malheureusement Xavier Leclerc ne pouvait être des nôtres hier soir : « cette idée est venue d’un déjeuner avec JP et Xavier, on a essayé de la mettre en oeuvre en décembre, mais elle n’a pas pu se faire, on s’est rabattu sur février. J’en ai parlé à Lisa Perroti-Brown (rédactrice en chef du Wine Advocate) qui m’a dit je suis à Bordeaux début février, oui j’aimerais bien venir et amener quelques vins, et notamment le 1er… » Un grand blanc 2014 de la Sonoma « la Proportion Dorée » de Morlet Family Vineyards, un assemblage de 60% sémillon, 32% de sauvignon blanc et un peu de muscadelle. Un grand blanc de Californie boisé à la robe vieil or, et aux arômes d’agrumes, citron, orange, chèvrefeuille qui selon Robert Parker le compare à un Haut-Brion Blanc. Et il lui a donné la note maximale de 100.

LA GENERATION MONTANTE DE BORDEAUX

La soirée s’annonçait de haute voltige avec comme comité de dégustation de grands vignerons du bordelais parmi lesquels on pouvait croiser Guillaume Pouthier des Carmes Haut-Brion, Romain Ducolomb de Beychevelle, Aymeric de Gironde de Troplong Mondot, Marielle Cazaux de la Conseillante, Jean-Christophe Meyrou des Vignobles K, des directeurs généraux ou techniques de ces grands châteaux. Parmi les pointures également Thomas Duclos oenologue consultant chez Oenoteam. Avec bien sûr en chef d’orchestre Jeffrey M. Davies, de la Maison de Négoce Signature SelectionS, l’un des meilleurs dégustateurs, un Américain échoué depuis des années dans le bordelais, un puits de science sur les propriétés de Bordeaux et de la Napa Valley, qui a un réseau impressionnant avec pour le seconder durant cet instant magique son collègue et associé Karim Nasser.

Cette dégustation de plus de 4 heures a été orchestrée comme un feu d’artifice, avec des tirs simultanés de 2 à 3 grands flacons, pour accompagner chaque plat. Même si la couleur dominante était le rouge, les sensations passaient par des instants d’étonnement, en passant par l’enchantement en milieu de bouche, et en finale une retombée souvent heureuse, mais aussi parfois avec une note preignante de bois.

Le puits de science Jeffrey M.Davies nous contait l’histoire de ces domaines prestigieux dont certains comme Carter, un peu plus de fraîcheur du fait de sa situation et de son exposition. « Carter Cellars, a été créé en 1998 par Mark Carter. Il partage le même « winemaker », Mike Smith, avec Myriad Cellars, Quivet Cellars, et quelques autres étiquettes ».

DE GRANDS VINS DE LA NAPA VALLEY

L’étonnement de ces grands vins de Californie passe tout d’abord par cette comparaison avec les vins de Bordeaux sur ces cépages communs de calernet sauvignon. La Californie bénéficie d’un ensoleillement et d’un climat qui se traduit par des maturités optimums, souvent plus abouties, mais aussi avec un degré l’alcool important entre 14 et 15°( que l’on retrouve aussi de plus en plus dans le bordelais). Cette « terre d’abondance » (traduction de Napa dans la langue des Indiens Wappo) répartie sur plus de 16000 hectares bénéficie de micro-climats avec des écarts de température importants entre le jour et la nuit qui favorisent la bonne maturité. Les sols sont différents de ceux du bordelais oscillant entre de la lave volcanique et des cendres, mais aussi composés de de sédiments des marées de la baie de San Francisco.

La salve de trois vins de Las Piedras Vineyard, (façonnés par Fait Main, Myriad, et Schrader) , était étonnante par ces arômes de fruits très envoûtants, entre mûres écrasées et de cassis, aux couleurs intenses entre bordeaux et violet. Un Carter « Beckstoffer Las Piedras Vineyard » de 2015 exceptionnel noté 98. « Las Piedras aurait été planté dans les années 1840 par un dénommé Edward Bale. Il était ainsi le premier vignoble planté dans ce qui est devenu aujourd’hui l’appellation (AVA) de St. Helena. Beckstoffer l’a acquis en 1983 et l’a planté avec deux clones de Cabernet Sauvignon. Situé en pied de côte des Mayacamas, toujours au sud-ouest de St. Helena, il tire son nom de son sol composé de petits cailloux. 8.9 hectares ».

De grands vignerons, oenologues et dégustateurs de Bordeaux… sur un excercice californien © JPS

Parmi les grands vins encore dégustés ceux du vignoble appelé « Dr. Crane qui se trouve au sud-ouest de St. Helena, il appartient aussi à Andy Beckstoffer, grand propriétaire de vignes dans la Napa Valley. Andy l’a acheté en 1997 et l’a replanté en 1998 avec Cabernet Sauvignon, Petit Verdot, et Cabernet Franc. 8.5 hectares. Aujourd’hui, il vend les raisins de cet illustre vignoble à de nombreux « wineries » dont Myriad et Realm qui sont très heureux de pouvoir les avoir. Il tire son nom du Dr. George Belden Crane qui l’a planté à l’origine en 1858. Il est ainsi le plus ancien vignoble toujours en exploitation dans toute la Napa Valley », commente Jeffrey M.Davies. Et de compléter : « Andy Beckstoffer est également propriétaire 36 hectares (dont 33.6 sont plantés) du célèbre vignoble appelé To Kalon à Oakville. Il l’acquis en 1993. Mondavi, UC Davis, et la famille Macdonald sont également propriétaires de To Kalon. Il a été planté à l’origine par Hamilton Crabb en 1868 et est ainsi le deuxième vignoble le plus ancien de la Napa Valley à toujours être exploité. Il a été replanté en 1994 avec Cabernet Sauvignon and Cabernet Franc… »

Des vins de garde, d’une exceptionnelle jeunesse même ce 2007 semblait ne pas avoir bougé… Et pour terminer un petit Beaulieu Vineyard « Georges de Latour » de 1970 Une réserve privée qui donnait encore à rêver, avant de terminer sur une note plus bordelaise avec ce fabuleux Suduiraut « Crème de Tête » de 1989. Un bouquet final impressionnant, avec dans le rôle de l’artificier en chef Jeffrey M. Davies, le plus frenchy des Américains de Bordeaux, un gentleman du flacon. Thanks for this moment   Mister Jeffrey.

 

07 Fév

13e édition de Blaye au Comptoir à Bordeaux : les clients sont toujours contents de voir le vigneron qu’il y a derrière la bouteille

C’est ce jeudi et encore demain vendredi l’opération Blaye au Comptoir à Bordeaux. 50 vignerons de l’appellation se déplacent dans les restos, bistrots et chez les cavistes pour faire connaître leurs vins et ce terroir du nord-gironde.

A Fours en Gironde, Sandrine Haure exploite 13 hectares de vignes certifiées bio depuis 2013.

Le château l’Haur du Chay © JPS

Un petit vignoble en Blaye Côtes-de-Bordeaux qui commence à avoir de grosse commandes…

Aujourd’hui on a une grosse attente du consommateur, cela fait 10 ans que nous sommes en bio, ils sont vraiment à la recherche de ce genre de produit, nos ventes sont en croissance constante, »Sandrine Haure du château l’Haur du Chay.

C’est sa première participation comme vigneronne à cette 13e édition de  Blaye au Comptoir, où durant deux jours 50 vignerons de l’appellation investissent 50 bistrots, restaurants, cavistes et bars à vin de Bordeaux.  « Ca rappelle la convivialité, sur ce que l’on sait faire le midi… », m’explique Romain Cazalas du Bistrot du Coq rue Lecoq à Bordeaux. « Les clients à chaque fois sont très contents et nous c’est toujours un bonheur de pouvoir y participer chaque année ».

« Est-ce que je peux vous faire déguster mon vin » demande Sandrine aux clients déjà attablés. « C’est un 2015, Blaye Côtes de Bordeaux rouge. Ca c’est un  rouge qui est boisé, vieilli 18 mois en barriques. » 

La réaction des consommateurs est plutôt favorable parfois c’est une agréable surprise, d’autant que le 1er verre est gratuit.  « Cela va permettre aux vignerons de se faire connaître, surtout actuellement je pense qu’il y a de la concurrence aussi dans le pays même et à l’étranger, surtout que ce sont des vins qui ne sont pas très connus, donc moi je trouve que c’est très bien », Sandrine consommatrice.  « Ils sont toujours content de voir le vigneron qu’il y a derrière la bouteille et ils aiment qu’on leur explique le bio »

Si Blaye est aujourd’hui la 5e appellation de France vendue en grande distribution, elle a toujours un léger déficit d’image dans les restaurants de Bordeaux d’où l’intérêt de cette opération annuelle :

« On a coutume de dire qu’à Bordeaux même les vins de Bordeaux ne sont pas en terrain conquis », commente Michaël Rouyer le directeur du syndicat viticole de Blaye ; aujourd’hui Blaye produit 30 à 35 millions de bouteilles chaque année.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

 

05 Fév

La Cave de Rauzan demande à ses adhérents d’abandonner les CMR

C’est un signal fort donné à la viticulture girondine. La Cave de Rauzan a pris une décison en conseil d’administration : l’arrêt de l’utilisation des pesticides les plus dangereux pour la santé, ceux qualifié de CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique). Les vignerons seront accompagnés par des techniciens durant cette transition.

Denis Baro et Philippe Hébrard, le président et le directeur des Caves de Rauzan Grangeneuve © Jean-Pierre Stahl

Denis Baro, le président de la Cave de Rauzan, nous montre son local de produits phyto-pharmaceutiques. Un local où il ne reste que quelques cartons et bidons de produits de traitements pour éviter les malaldies de la vigne comme le mildiou.

« La mesure que l’on a prise c’est inciter les adhérents à ne plus utiliser les CMR produits, qui sont très décriés », commente Denis Baro président des Caves de Rauzan et Grangeneuve « On va bien évidemment continuer à traiter nos vignes car c’est la base de notre revenu, donc traitons mais de manière plus naturelle, même si entre le bio et le tout conventionnel, il y a un juste milieu que nous essayons de mettre en place (en diminuant aussi les intrants) sur notre coopérative ».

Aussitôt le courrier envoyé le 22 janvier aux 340 adhérents de Rauzan-Grangeneuve, la Confédération Paysane a réagi : « un grand bravo à la cave de Rauzan ». Elle salue ainsi cette demande de la cave « d’arrêter les CMR » tout en invitant « ceux à qui cela poserait un problème à se rapprocher des techniciens vigne de la cave. »

Dominique Techer, secrétaire de la Confédération Paysanne de Gironde © JPS

La Confédération rappelle que depuis Cash Investigation en mars 2016, « nous avions invité publiquement tous les acteurs à prendre en compte les évolutions de notre société et arrêter les CMR. » Elle pose aussi un problème et s’interroge par rapport à la baisse des ventes de Bordeaux ces derniers mois : « dans les foires aux vins de fin d’année, pour l’ensemble des appellations on était 2-3% de baisse (en France) et pour Bordeaux on était à -18%, il faut se poser des questions sur son image et voir comment on peut renouer avec la clientèle qu’on avait quoi. Je pense que ce qu’a décidé la cave de Rauzan, cela va  dans le bon sens. »

« Aujourd’hui, on a des clients qui nous demandent d’assurer l’absence de résidus de produits CMR dans les vins et donc après avoir sensibilisé fortement nos adhérents depuis quelques années, on a pris la décision d’arrêter les CMR cette année. »

Cette évolution, la Cave de Rauzan la considère comme naturelle, elle qui s’est engagée depuis plusieurs années dans le développement durable et le sociétal. La cave voit également depuis quelque temps la proportion de vignerons qui choisissent de faire du bio un peu plus importante.

04 Fév

Gros plan sur la barrique en cristal Lalique, une pièce unique pour sublimer le Sauternes

 C’est une première mondiale, une barrique réalisée en cristal. Une barrique de 225 litres à l’identique des bordelaises, avec ses cerceaux en cuir, rivets et bonde aussi en cristal. Cette barrique trône fièrement au beau milieu du chai du château Lafaurie-Peyraguey à Bommes. Côté Châteaux en immersion.

Cette barrique pèse 400 kilos et elle contient un 1er cru classé de Sauternes : le château Lafaurie-Peyraguey.

Ce n’est pas une surprise que cette idée ait germé ici à Sauternes, car le propriétaire de ce château n’est autre que Silvio Denz, le président de Lalique.

 

David Bolzan, le directeur des Vignobles Silvio Denz, avec la barrique en cristal © JPS

C’est une véritable prouesse technique d’avoir fait cette barrique, pour tout vous dire on a pris à peu près deux ans pour la réaliser, on a envoyé une vraie barrique en bois à la Manufacture Lalique à Wingen-sur-Moder et ils ont reproduit quasiment les mêmes mensurations d’une barrique pour la faire en cristal. Il a fallu 2000 heures de travail, 12 corps de métier différents », David Bolzan directeur des Vignobles Silvio Denz.

Le fond de cette barrique reproduit la gravure « femme et raisin » très art déco réalisée par le maître verrier et bijoutier René Lalique (1860-1945), que l’on trouve également dans l’Orient Express.

Une sacrée transparence © Jean-Pierre Stahl

Cette barrique qui trône fièrement au beau milieu du chai est bien sûr une véritable oeuvre d’art, plus qu’une barrique d’élevage, le vin pourra y poursuivre son vieillissement.

La bouteille avec gravure en or, finalisée dans les fours Lalique © JPS

Effectivement la barrique en chêne est le symbole de l’élevage des grands vins, en l’occurrence ici la barrique en cristal servira de vieillissement ». 

« L’avantage du chêne, c’est qu’il laisse passer un petit peur d’air et il y a un  mélange intéressant entre l’air et le vin, qui permet un élevage en douceur, là c’est hermétique,  en revanche au dessus de la barrique il y a une bonde elle-même en cristal, et par ce trou-là il peut y avoir aussi un effet part des anges… »

Non content d’avoir réalisé la barrique en cristal, le château a lancé une série limitée de 100 bouteilles à l’or fin.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Charles Rabréaud et Véronique Lamartinière.

03 Fév

Un moment d’enchantement pour la traditionnelle Percée du Vin Jaune à Poligny

S’il y avait bien un endroit qui vibrait ce week-end, c’était à Poligny dans le Jura pour la Percée du Vin Jaune. Un moment béni des Dieux pour lancer le Roi des Vins, élevé 6 ans et 3 mois en fût de chêne. Un millésime 2012 fêté comme il se doit.

La cérémonie de la Percée du Vin Jaune 2019 avec Vincent Ferniot comme parrain cette année © France 3 Franche-Comté Pascale Pfister

Il y avait du lourd pour la Percée du Vin Jaune avec notre ami de Midi en France, Jurassien de surcroît, Vincent Ferniot.

Pas moins de 18.000 visiteurs ce samedi, et près de 10.000 encore ce dimanche, malgré la neige et le froid, la 22e édition de la Percée du Vin Jaune a rempli son contrat, cette année encore, en démontrant qu’il s’agit d’une des grandes fêtes du vin en France, un moment incontournable à faire au moins une fois dans sa vie d’amateur de vin.

La cuvée 2012 a tout d’abord été bénie dans la Collégiale Saint-Hippolyte, un tonneau porté par les vignerons puis fièrement exhibée en calèche dans les rues de Poligny. « C’est une fierté quand même, quand on est dans le milieu viticole, de porter le tonneau c’est toujours sympa », confie un jeune et futur vigneron Kevin Cesco-Resia.

Et après une déambulation en fanfare dans les rues, Vincent Ferniot a eu l’honneur de percer le tonneau : « la star aujourd’hui, ce n’est pas moi, la star, celle que l’on vient célébrer aujourd’hui c’est le vin jaune. » Le public enchanté n’avait plus qu’à tendre son verre pour goûter le divin nectar tout en chantant « vin jaune » en son honneur.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Franche-Comté : Maxime MEUNEVEAUX, Hugues PERRET, Olivier ALLIROL et  Marie LOIR.

02 Fév

Connaissez-vous la Vinotte ? Pas « fiole » la guêpe !

En voilà une idée originale, comme les aime Côté Châteaux. Vinovae une boîte lyonnaise a lancé la Vinotte, une petite bouteille de 2 centilitres, à envoyer à ses clients pour faire déguster son vin. Un concept qui a déjà été primé en 2018 et qui commence à séduire le monde du vin.Alors là, la loi Evin, si vous voyez ce que je veux dire… Avec 2 centilitres, on n’en parle même pas. Vinovae a lancé la Vinotte, une bouteille digne de Lilliput, 2 centilitres à déguster sans modération, ou presque…

Il s’agit d’envoyer à ses clients ou de faire découvrir sur des salons ses vins, sans gâcher toute la bouteille, une fois ouverte…

Ce concept innovant a été lancé en 2017 par cette start-up Vinovae, et a été primé moins d’un an plus tard par l’Académie Amorim par un grand prix de l’Innovation et du Développement 2018.

Il permet de transformer vos bouteilles de vin de 75 cl en 36 vinottes, des échantillons de 2 cl, sans en perdre une goûte, ni les arômes car le procédé breveté assure une étanchéité avec une capsule à vis, imperméable à l’air, et un reconditionnement effectué entièrement sous atmosphère inerte, à l’abri de l’oxygène, histoire de préserver les qualités organoleptiques.

Une petite bouteille, mais une grande idée, la Vinotte by Vinovae © JPS

L’originalité est de pouvoir envoyer ses échantillons par la poste, dans une simple enveloppe, pour faire connaître au plus grand nombre et à un moindre coût. Vinovae précise ainsi que le viticulteur ou négociant divise par 10 ses frais d’échantillonnage. Ce n’est certes pas une solution miracle mais une idée originale pour mieux se faire connaître et le fait de déguster peut enclencher pourquoi pas des ventes. Une prospection moderne, et une com innovante avec des fioles personnalisables, que demande le peuple ?

Pour en savoir plus : Vinovae c’est ici.

31 Jan

Le classement Unesco… ça peut rapporter gros : après Saint-Emilion, Bordeaux, Blaye, voici le phare de Cordouan retenu comme candidat au patrimoine mondial de l’humanité.

Le phare de Cordouan vient d’être retenu par le comité décideur comme seul emblème de la France à candidater au patrimoine mondial de  l’Unesco. Une nouvelle étape qui nous rappelle il y a 20 ans le classement des 8 villages autour de Saint-Emilion et du vignole au titre de paysages culturels. C’était le 5 décembre 2019. Retour sur les retombées économique de ce classement à Saint-Emilion.

Saint-Emilion, sa cité millénaire, son vignoble et son classement Unesco :  ce sont plus d’un million de visiteurs qui déferlent chaque année dans ces ruelles chargées d’histoire. En 20 ans, le village s’il a conservé son patrimoine s’est tout même pas mal transformé, avec de très nombreux commerces . Les boutiquers de vin ont explosé, on compte plus d’une cinquantaine de cavistes, de même une cinquantaine d’enseignes entre les artisans d’art, commerces de souvenirs et de décoration en tout genre, sans compter les épiceries fines.

Nous, on ne draine pas 1 million de personnes par jour, mais il y a des fois où vous avez une centaine de personnes qui passent par les boutiques, ce qui est énorme.Cela se traduit en effet par des ventes importantes » Benoît Gaillard, caviste Ets Martin.

Plus d’une centaine de nationalités différentes viennent goûter aux charmes de Saint-Emilion : outre 60% de français, beaucoup d’anglais, d’américains, d’espagnols et de brésiliens passent par l’office de tourisme (300 000 passages) ,sans compter les belges et bon nombre de pays européens,mais aussi les japonais et les chinois bien sûr. La notoriété du classement y fait mais aussi celle plus récente du classement de Bordeaux également au Patrimoine Mondial. Tout ceci booste la fréquentation. Le nombre de nuités est aussi en constante progression, 187000 en 2017 selon le Grand Saint-Emilionnais

Nous avons une forte augmentation, le nombre de touristes est croissant, nous avons plus de 8% d’augmentation du chiffre d’affaire de l’office de tourisme du Grand Saint-Emilionnais, et par rapport à l’année dernière nous avons accueilli 245 bus de plus…« Bernard Lauret maire de Saint-Emilion.

Saint-Emilion a été le 1er vignoble en France classé Unesco le 5 décembre 1999 au titre de ses paysages culturels, avant la Bourgogne et la Champagne ( plus récemment).

Jean-François Galhaud, président du Conseil des Vins de Saint-Emilion et co-président de l’association « Juridiction de Saint-Emilion : Patrimoine Mondial de l’Humanité » revient sur le dossier qu’il a porté : « premier paysage viticole inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, mais c’est aussi toute cette histoire millénaire de Saint-Emilion, qui date des romains et qui est devenue très importante au niveau du Moyen-Age, avec notamment l’histoire de la jurade qui gérait avec autonomie la juridiction de Saint-Emilion. »

Aujourd’hui, Saint-emilion, Bordeaux et Blaye ont mis en place une politique commune des sites classés Unesco pour faire venir encore plus de touristes du monde entier en Gironde.