C’était dans les tuyaux depuis un bout de temps. Mercredi en assemblée générale extraordinaire, les vignerons de Saint-Emilion ont finalement adopté à 90% la mise en place de ce système de lutte contre la grêle, avec Selerys. Réactions de Franck Binard du Conseil des Vins de Saint-Emilion et de Karl Todeschini.
« C’est un très très beau projet… 2 ans et demi de travail ! Cela montre la solidarité des vignerons sur des sujets comme ceux-là »commente Franck Binard, directeur du Conseil des Vins, pour Côté Châteaux.
Depuis plus de 2 ans, les vignerons ont monté sur pied cette lutte organisée à l’échelle des appellations de Saint-Emilion et de ses satellites, avec le concours de la société Selerys. 7500 hectares et 900 vignerons seront ainsi mieux armés face aux orages de grêle. Cela concerne les appellations de Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand Cru, Lussac-Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion.
En 1884, on a été le premier syndicat à se créer, les vignerons se sont rassemblés contre le phylloxéra, cela montre bien que sur des sujets importants comme celui de la grêle aujourd’hui, il y a toujours une union qui fait la force », Franck Binard directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion.
« Les crus classés ont aussi accepté de faire un effort financier pour que ce soit possible pour tous. cela permet à chaque exploitation d’être couverte, sans cela ça n’aurait aussi pas été possible à cause du parcellaire…Cela va mettre 8 mois à être mis en place, en espérant que le système tienne sa promesse; on n’a pas une garantie à 100% mais cela permet de réduire le risque de 60 à 100% », poursuit Franck Binard.
Le système en lui même se veut à la fois très technique mais aussi très simple, dans la mesure où un radar balaye et détecte dans un rayon précis de 30 kilomètres tous les fronts orageux, en mouvement ou en formation. Le logicvel prévient ainsi les vignerons qui dès lors peuvent lancer tout ou partie des 37 lanceurs répartis sur le territoire, lorsque l’orage est à environ 7 kilomètres.
« C’est un accouchement important pour l’ODG, c’est juste un gros boulot qu’on a fait nous les élus et moi entant que président de la commission technique », commente pour Côté Châteaux Karl Todeschini.
Il fallait monter un projet pour être hyper efficace pour 1 protéger nos adhérents, 2 qui soit économiquement viable et 3 et sexy pour qu’il soit voté. L’issue est plutôt géniale, d’autant que le covid ne nous aura pas aidé, il nous a fait perdre 6 mois. C’est un gros travail qui va couvrir l’ensemble des appellations », Karl Todeschini.
Et Karl Todeschini de « remercier les vignerons » d’avoir compris l’intérêt de ce déploiement efficace. « Cela apportera de la solidarité par les temps de morosité, on sait se resserrer quand cela va mal et c’est plutôt assez brillant. »
Le site britannique Whisky.Auction met aux enchères, à partir de samedi et jusqu’au 9 février, cinq bouteilles de cognac de 1777, 1802, 1812, 1906 et 1914 qui ont fait partie jusqu’en 2003 de la collection de Jacques Hardy, descendant du fondateur de la maison Hardy, en Charente.
Chaque bouteille est accompagnée d’un certificat d’authenticité signé de Jacques Hardy, selon le site d’enchères. Le vendeur les avait acquises en 2003 auprès de Jacques Hardy, décédé en 2006 après avoir dirigé la maison Hardy pendant près de 50 ans.
Elles sont authentiques et documentées, elles avaient été acquises auprès de mon père par un acheteur américain, qui les remet en vente »,
Bénédicte Hardy, ambassadrice de la maison Hardy fondée en 1863.
Distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon, près de Cognac, en grande champagne (la zone de l’AOC qui produit les eaux-de-vie les plus fines), le cognac star de ces enchères « faisait partie de la dot de mon arrière-arrière-grand-oncle James Hardy » explique Mme Hardy.
Selon le site de vente, le cognac de cette bouteille a été conservé en fûts de chêne pendant plus de 100 ans puis transféré en dame-jeanne avant d’être embouteillé en 1936. Peu après, les flacons ont été données par James Hardy à ses neveux, dont Jacques.
Whisky Auction a indiqué à l’AFP que ses experts avaient établi une « estimation prudente » de 100.000 livres (environ 113.000 EUR) pour les 5 bouteilles, mais les prix pourraient dépasser ce total.
Alors qu’elle vient juste d’intégrer le bureau, Laure de Lambert Compeyrot du château Sigalas-Rabaud succède à Tristan Kressmann, du château Latour-Martillac. Une touche féminine, qui s’est déjà illustré pour son dynamisme à Sauternes et qui ne va pas manquer de le mettre au service de la Route des Vins.
L’élection s’est passée début janvier, Laure de Lambert Compeyrot, directrice générale du château Sigalas-Rabaud, 1er cru classé de Sauternes, a été élue à l’unanimité présidente de la Route des Vins en Graves et Sauternes.
Cette année, l’association, qui compte 150 membres (châteaux viticoles, restaurants, hébergement et bases de loisirs) et est dotée d’un budget de 80 000 euros, a donc accueilli 3 nouveaux membresdans son bureau dont Laure de Lambert Compeyrot qui allait prendre la présidence.
Au sein de son château elle a su lancer un blanc sec sans soufre, lancer des activités oenotouristiques avec ses chambres d’hôtes et plus récemment un café séché en barriques de Sauternes.
Voir ou revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-MichelLitvine à Sigalas-Rabaud :
Nul doute qu’elle va continuer à donner un nouvel élan avec toujours une réactualisation de la carte et du site internet à destination des oenotouristes, mais aussi il est question d’un aménagement ambitieux de l’Aire des Terres de Graves sur l’A62, sans parler d’une grande opération marketing pour la Route des Vins en Graves et Sauternes en 2021. Bonne chance à elle.
Voir ou revoir le Côté Châteaux n°11 spécial Sauternes :
C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements, à voir le 1er février à 20h10 sur France 3 NOA et en avant première sur Côté Châteaux.
Un numéro 20, ça se fête ! Côté Châteaux, le magazine 100% digital, tourné à l’iphone sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine, vous offre un dépaysement assuré. Un numéro 20 en terre de Madiran, par -3° en ce mois de janvier, histoire de réchauffer les coeurs en vous parlant de tannat et de Pacherenc-du-Vic-Bilh…
Notre première rencontre nous mène chez Denis Degache, un vigneron nouvellement installé, dont le nom ne doit pas vous être étranger, si vous êtes de fidèles lecteurs de Côté Châteaux, puisqu’il était jusqu’à très récemment directeur de la Cave de Crouseilles dans les Pyrénées-Atlantiques. Là, nous l’avons retrouvé en pleine période de la taille de la vigne et des bois à tirer sur sa propriété de Saint-Lanne dans les Hautes-Pyrénées.
Ce qui m’a poussé à venir à la vigne, c’est la passion, c’est la fibre paysanne, j’ai toujours rêvé un jour de devenir paysan. Et puis à l’âge que j’ai j’ai passé le demi-siècle, c’était maintenant ou jamais ! » Denis Degache vigneron.
« L’occasion s’est présentée, et depuis mars 2020, j’ai repris 6 hectares de vigne en location en Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, sur les cépages tannat et petit manseng.Le tannat, c’est un cépage local bien adapté à nos conditions climatiques, à nos terroirs ici, qui sont divers, là on est sur des argilo-calcaires, mais on a aussi des argiles graveleuses, et des galets roulés. Et ce tannat, ma foi, il est parfaitement bien acclimaté à nos terroirs, à notre terroir du piémont-pyrénéen… On pratique ici les vendanges en vert, parce que la qualité est fonction du rendement et ce rendement doit être maîtrisé quand on veut faire des grands vins en Madiran, c’est 4 à 5 grappes par pied, une grappe par rameau…
Le tannat, un cépage autrefois pas mal assemblé avec le cabernet sauvignon, et même parfois masqué par celui-ci, et aujourd’hui : « effectivement on a développé au siècle dernier le cabernet franc et le cabernet sauvignon qu’on assemblait avec le tannat, car le tannat avait comme particularité de libérer trop de tannins… Aujourd’hui grâce à la maîtrise que nous avons de ce cépage, on parvient à faire des vins délicieux, 100% tannat, sur le fruit, sur la gourmandise… »
Côté Châteaux vous dresse aussi le portrait d’une famille emblématique la famille Laplace, avec François le père (et 3e génération de vigneron, associé avec ses 2 frères et sa soeur), Camille etGrégory, ses enfants, mais aussi Bastien un de ses neveux. Tous 4exploitent le château d’Aydie, 80 hectares dans les Pyrénées-Atlantiques. Grégory va vous parler de cette période de taille de la vigne, une taille douce, et de ce cépage tannat, sur une parcelle de vignes qui ont 10 ans et qu’il va mener jusqu’à une quarantaine d’années, car « l’intérêt pour faire du bon vin c’est d’avoir de vieilles vignes. »
François Laplace va nous ouvrir les portes de ses chais à barriques et cuviers, où sont élevés déjà en blancs le Pacherenc du Vic Bilh en fut d’acacia, sur le cépage petit manseng, un vin liquoreux qui représente 15 % de la production du domaine, 60 000 bouteilles, aux arômes de fruits exotiques, ananas, pamplemousse, quand on le déguste jeune.
Ce Madiran 2017 qui va être mis en bouteille au mois d’avril, 15 % a été élevé durant les 18 premiers mois en futs de chêne, tout le reste étant élevé en cuve « pour mettre en avant l’aromatique du tannat: avec ce côté fruits noirs, fruits rouges, arômes de griottes… »,François Laplace château d’Aydie.
Quant à la jeune génération Laplace qui est à la manoeuvre désormais, Bastien Caubère-Laplace précise : « on essaie d’innover, d’amener notre plus, en gardant nos racines, mais en travaillant nos Madiran, en 100% tannat sur 2 cuvées; on peut les ouvrir maintenant comme se faire plaisir en les gardant entre 5 et 10 ans… Derrière on a aussi un 100% tannat en cuve béton pour avoir le fruit du tannat qui est en fait un vin et un jus bistronomique… On a aussi créé d’autres cuvées qu’on a nommées la basse cour pour faiure aussi un petit clin d’oeil à l’agriculture environnante en Béarn… »
« Le fait qu’une nouvelle génération arrive, c’est donner une nouvelle image à travers les bouteilles mais aussi on continue comme chaque année à faire des événements au domaine, qu’on va développer tous les étés pour montrer à tout le monde qu’Aydie est un village où on peut se retrouver et partager de bons moments tous ensemble »…complète Camille Laplace, en charge de la partie administrative financière.
Petit détour par la cave coopérative de Crouseilles, avec Loïc Dubourdieu l’oenologue qui va nous servir de guide… « Voici le chai de nos Madiran, avec le 2019 en barrique, ce sont nos grands vins, nos châteaux, nos sélections de terroirs. On va élever ce vin en fût pendant une durée de 12 mois…. Avec le bois, on ne cherche pas à aromatiser mais plutôt à apporter de la complexité aromatique. On va travailler sur l’affinage de ces tannins qu’on a extrait durant ces macérations… On va apporter de la sucrosité au vin et le rendre plus gourmand. Avec le tannat, on obtient ces notes de fruits noirs et toujours de la fraîcheur, une certaine tension, ce qui en fiat des vins gourmands et accessibles… »
Un peu plus haut, nous rencontrons le président de la Cave au château de Crouseilles Paul Dabadie: « je vous souhaite la bienvenue à la cave et au château de Crouseilles qui réunissent 120 vignerons de la’appellation Madiran et Pachernec du Vic Bilh… » « L’appellation a eu un renouveau juste après guerre et la cave a été construite en 1950… On vient de fêter les 70 ans de notre cave. Et les vignerons ont eu l’opportunité de reprendre ce vieux château du XVIIIe siècle, ils l’ont rénové pour en faire un lieu d’accueil et de réception. »
Aujourd’hui la gamme à la cave est très étoffée, « c’est l’avantage d’avoir plusieurs domaines, plusieurs terroirs… On a le pacherenc du vic Bilh sec élaboré avec du gros et petit manseng, du petit courbu, la ruffiac… Les Pacherenc doux sont toujours élaborés avec du petit manseng… » Et de déguster ensemble une belle bouteille de Prélude à l’Hivernal.
La Cave de Crouseilles représente environ la moitié de la production de l’appellation: « on vend 3 millions de bouteilles par an, beaucoup sur le marché français bien sûr, mais également partout en Europe », et ailleurs sur la planète.
Parmi les figures emblématiques de l’appellation, j’ai aussi souhaité rencontrer le pape de Madiran, Alain Brumont à la tête du château Montus à Castelneau-Rivière-Basse dans les Hautes-Pyrénées. « Je suis heureux de vous accueillir au château Montus. Sur le plan historique, il s’est passé énormément de choses sur 2 siècles, nous avons eu les Wisigots, les Romains, et puis nous avons eu une époque très intéressante l’époque napoléonienne :
« Ici dans ce château, il y a eu 3 frères, 3 généraux d’Empire, qui s’appelaient Nogues. Ces 3 généraux d’empire ont permis à château Montus d’être dégusté par Napoléon 1etr et Napoléon III », Alain Brumont du château Montus.
Alain Brumont va permettrre à Côté Châteaux de découvrir ce fabuleux château dans ses moindres recoins, qui accueille quelques 35 000 visiteurs à l’année, entre ses chambres d’hôtes décorées sur les thèmes de Bacchus et Dyonisos « ce qui lui donne un charme tout a fait original dans la région », et ses visites de chais.
Et de me faire découvrir ce que certains de mes confrères ont qualifié de « Cathédrale du Tannat », son immense chai à barriques, avec des barriques à en faire pâlir plus d’un maître de chai : « ici vous avez les 20 meilleurs tonneliers français et mondiaux, avec l’autrichien Stockinger ou le un grand tonnelier en Bigorre Ana. « Si vous voulez faire un grand vin, il faut savoir choisir ses barriques, le mérandier et le tonnelier. »
Petit saut au château Bouscassé dans le Gers à Maumusson-Laguian, « c’est là où je suis né, le berceau de la famille, où on est vigneron depuis 7 ou 8 générations ou même plus… », un château où Alain Brumont met un point d’honneur de goûter ses vins avec ses oenologues, tous les jours, pour voir leur évolution. Des oenologues fidèles à Alain Brumont comme Alain Dutil : « je suis arrivé en 1987 dans l’entreprise Brumont et j’ai eu l’honneur d’accompagner Alain pendant plus de 30 ans, j’ai pu assister à l’évolution et à l’explosion du château pendant les années 90 » Alain Dutil, oenologue est en passe de donner le flambeau à une nouvelle génération dont fait partie Antoine Véry « la nouvelle génération pour les 40 ans à venir… »
Alain Brumont possède 85 hectares sur château Montus et 90 sur Bouscassé, il est très fier de me montrer ce terroir magnifique, magique,sur la « parcelle mythique de la Tyre », où il y a installé 4 grandes lettres blanches, rappelant quelque peu la colline d’Hollywood. Il faut dire que ce n’est pas du cinéma malgré tout c’est « la parcelle qui nous a donné le meilleur vin jusqu’à présent, le terroirr le plus haut de l’appellation, ici passait une rivière il y a 2,5 millions d’années qui nous a déposé ces galets ». Un topo assez incroyable qu’il me fait dans sa cabane perchée dans un arbre vieux de 250 ans. Alain Brumont n’est pas peu fier également de me dire « nous nous trouvons dans la première région gastronomique au monde qu’est le Sud-Ouest…avec le foie gras, le noir de Bigorre, la truffe ou encore le caviar… « Et quand nous recevons nos invités on veut leur faire percevoir la qualité de cette région. »
La fin de ce Côté Châteaux nous emmène du côté de Lembeye dans les Pyrénées-Atlantiques, à la rencontre du chef Steffan Cauchois du restaurant de la Tour, en compagnie bien sûr de Paul Dabadie, de la Cave de Crouseilles.
Vous vous en doutez, vous commencez à connaître la recette du succès de Côté Châteaux, c’est toujours de terminer par un accord met et vin de l’appellation. En l’occurence, le chef nous propose « un pigeonneau à la madirannaise, avec échalottes, vin cuit, raisins, foie gras, des chips de jambon de pays, un peu de chocolat, cacao, avec une sauce à base de la Folie du Roy ». Voilà et Paul Dabadiue de nous proposer un Crouseilles Côte Abeilles : « on est vraiment sur l’élégance, on n’a poas cherché de surextraction, on est vraiment sur des sélection de raisins très fruités, l’élégance de ce vin se mariera très très bien avec ce pigeonneau. »
Voilà un numéro tout en saveur de Côté Châteaux à voir le 1er février sur France 3 NOA dès 20h10. Carpe Diem.
Regardez ici Côté Châteaux N°20 Spécial Madiran réalisé par Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec iPhone :
C’est nouveau, c’est à Bordeaux ! Cela dépoussière l’image des vins de Bordeaux et lutte contre le Bordeaux Bashing. « Tell Me, Iconic Winemakers » est une nouvelle boutique, un site internet et un nouveau concept de bouteilles équipées de la réalité augmentée qui met en valeur des petits vignerons de Bordeaux dénichés par les célèbres winemakers Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland.
On est jeudi et comme tous les jeudis, Marie est là. Marie Rolland, la fille de Michel Rolland, est fière de tenir cette boutique proche du centre de Bordeaux, avec également Nina Derenoncourt, à deux pas de la Place Gambetta et place des Martyrs de la Résistance, au 31 rue du Château d’Eau, pour une boutique de vin, c’est pas mal.
« L’idée, c’est celle de mon conjoint, Anthony Chicheportiche, il avait envie de travailler avec les grands Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland et de leur demander: c’est quoi Stéphane, c’est quoi, Michel, un Bordeaux à 10€ ? », Marie Rolland.
« Papa et Stéphane ont ainsi aimé l’idée et sont partis en quête de sourcer leur vin et trouver la réponse. Et ils l’ont trouvé sur la rive droite, sur deux propriétés qu’ils connaissaient déjà. Chacun leur propriété et chacun leur millésime. Ainsi, Stéphane est parti sur un 2019 à 50% merlot et 50% cabernet franc et Michel sur le 2018 80% merlot et 20 % cabernet franc. »
« Que ce soit Stéphane Derenoncourt ou Michel Rolland, les 2 avaient envie de soutenir Bordeaux », poursuit Anthony Chicheportiche, créateur du magazine Tasted et co-fondateur de Smart Bottle, et pour le coup chef d’orchestre d’Iconic Winemakers ( car comme il dit il faut savoir gérer Stéphane Michel et leur fille respective Nina et Marie…). « Les 2 ont souvent été taxé d’être une des raisons du Bordeaux Bashing pour faire des vins chers, mais c’est faux, il ne font pas que cela, et même des vins en dessous de 10 €. Là, on montre qu’on peut faire à Bordeaux, un vin abordable, bon, doté de technologie et où l’on dégage de la marge… »
Le concept et la bouteille sont équipés de la réalité augmentée avec Smart Bottle d’où le nom TELL ME : « c’est un projet 2.0, u peu nouveau, très différent de ce qu’ils font d’habitude. C’est remettre Bordeaux au centre du jeu, un beau projet en binôme, ils se sont bien amusés à le faire. Avec l’application Smart Bottle, on scanne l’étiquette, on peut aussi scanner les murs dans la boutique, et on voit apparaître Michel et Stéphane avec leurs explications. On a toujours dit derrière chaque bouteille il y a un producteur, cette fois-ci on y est, c’est le Bordeaux de demain ! Les jeunes, cela leur parle. »
L’idée, est de créer un certain engouement et de mettre en avant des vins qui manquent de visibilité. On voit des fois pour une pépite du Languedoc, on peut trouver 15 pépites à Bordeaux, mais on ne sait pas communiquer, alors que dans le Languedoc, ils ont un business modèle qui est prêt. A Blaye, à Bordeaux, dans plusieurs appellations ici, on trouve de super vins. Mais aussi on veut montrer qu’on peut faire des étiquette décalées, en y intégrant de la technologie, être présent sur les réseaux sociaux et faire le buzz. On s’est dit pourquoi on ne le ferait pas pour ces vignerons qui parfois ont du mal à communiquer ou joindre les 2 bouts et en mettre 2 en avant chaque semaine… Ce n’est pas facile de se mettre dans la position du viticulteur qui galère, l’idée c’est de créer une collection de vin et de sortir du Bordeaux bashing avec l’expertise de Michel et Stéphane, pourquoi en s’en priverait…? »
Tell Me, Iconicwinemakers, ce sont 2 vins de vignerons, des vins plaisirs, conseillés par Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland, ce sont des vins de lieux » Anthony Chicheportiche
C’est donc un projet antimorosité, et par les temps qui courent, cela fait du bien. Evidemment, il aurait eu un écho différent s’il n’y avait pas ce couvre-feu de 18h qui ne permet pas des soirées et apéros en boutique, comme ce qui se faisait traditionnellement, avec des amateurs qui souhaitent découvrir des vins gourmands. On y trouve aussi avec en quelques conserves de nourriture ou de foie gras pour concocter « un panier apéro », baptisé ainsi par Marie Rolland, un panier à récupérer avant le couvre-feu. Voilà une belle initiative, qui remet Bordeaux au centre des attentes des consommateurs qui recherchent des vins plaisirs, de petits propriétaires, faciles à déguster entre amis.
« Tell Me, Iconic Winemakers », 31 rue du château d’eau à Bordeaux, et sur iconicwinemakers.com
Malgré la crise et la pandémie de coronavirus, le Guide Michelin a tenu a récompenser comme chaque année des chefs méritants de l’hexagone. 57 tables nouvellement étoilées figurent dans la promotion 2021, dont 4 en Nouvelle-Aquitaine.
C’est une promotion un peu particulière, dans la mesure où tous les restaurants demeurent fermés et auraient du réouvrir le 20 janvier…
C’est depuis le Jules Verne au 2e étage de la Tour Eiffel qu’a été dévoilé ce midi le palmarès du Guide Michelin 2021, l’équipe du Michelin a été accueillie par Dominique Anton, le chef du Jules Verne. Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin a tenu à préciser:« alors même que nous faisons face à une crise sans précédent, il me tenait particulièrement à coeur d’honorer ce rendez-vous que nous donnons chaque année aux chefs, à leurs équipes et à tous les amoureux de bonnes tables. Depuis des mois, les restaurateurs se battent au rythme des fermetures et des réouvertures de restaurants. »
Après une année noire, pour les équipes du guide Michelin, il n’était pas question de publier un millésime blanc sans mouvement et promotion. Car les cuisiniers de France sont debout, et ils n’ont qu’une hâte, c’est de vous recevoir dans leur restaurant et de vous régaler, » Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin
C’est vrai que le contexte de crise et d’épidémie a été des plus défavorables à la démonstration des talents, mais quand bien même cette première fermeture du 15 mars au 2 juin, puis cette seconde depuis le 28 octobre qui perdure encore aujourd’hui, la résilience a été le maître mot et de nombreux chefs ont su faire preuve d’abnégation et d’un grand professionnalisme pour sortir toujours le meilleur d’eux-mêmes avec leurs équipes. Pour le Michelin également : « nos équipes au Guide Michelin ont fait comme les chefs, elles ont du s’adapter à la situation, elles ont fait preuve d’un investissement considérable en adaptant leurs congés sur les périodes de confinement des restaurants, pour être sur le terrain chaque jour d’ouverture des restaurants. Avec le renfort de leurs collègues internationaux, nos inspectrices et inspecteurs ont pu effectuer cette année autant de repas que les années précédentes, toujours fidèles à la même méthode, aux mêmes critères, la sélection que nous dévoilons cette année a la même qualité que d’habitude. »
Parmi les heureux promus, Alexandre Mazzia décroche les fameuses 3 étoiles si difficiles à avoir, avec son restaurant marseillais AM, il remporte la distinction gastronomique la plus dure à décrocher: LIRE ICI l’article du Michelin
Parmi les deux étoiles montantes, la cheffe landaise Hélène Darroze est distinguée de 2 étoiles pour son restaurant à Paris le Marsan, de même pour Cédric Deckert, pour la Merise à Lambach, qui effectue un parcours sans faute et une ascension rapide.
Dans ce nouveau palmarès, 4 chefs de la région Nouvelle-Aquitaine décrochent de nouvelles étoiles:
Alexandre Baumard, chef de l’Observatoire au Gabriel remporte une étoile, son restaurant venait juste d’être ouvert à l’automne le 21 septembre, avant le 2e confinement, mais le chef avait déjà pu montrer aussi son savoir faire au Logis de la Cadène, où il a décroché par il y a quelques temps une étoile également, un savoir-faire aussi maîtrisé pour la partie brasserie aussi au Gabriel avec le Bistrot.
Cela fait beaucoup de bien. C’est à la fois inattendu et tant espéré »,Alexandre Baumard chef de l’Observatoire au Gabriel Bordeaux
« L’objectif, quand on a ouvert le 21 septembre, était d’aller chercher cette étoile », me confie ce soir le chef Alexandre Baumard, seul étoile montante cette année à Bordeaux. « Et avec le confinement, on avait mis cette espérance de côté; en un mois et demi d’ouverture, avant le 2e confineront, on a réussi à marqué cette ouverture. En 2017, pour le Logis de la Cadene, on nous avait appelé pour monter sur Paris, là je ne le savais pas du tout. J’avais eu Stéphanie de Bouard-Rivoal ce matin au téléphone, on s’était encore dit si on avait pu ouvrir un peu plus tôt…Et quand je l’ai appris à midi, je me suis effondré, c’était fabuleux. J’étais très ému, je le dois à mes équipes de Saint-Emilion et de Bordeaux. C’est un travail général. On a deux fois une étoile. C’est une belle récompense et on va essayer de mettre les bouchées doubles et d’aller encore plus haut. »
Regardez le reportage de Gladys Cuadrat , Sylvie Tuscq-Mounet et Stéphanie Plessis:
En Gironde, Claire Vallée décroche sa première étoile à Arès avec l’Ona, en Charente ce sont deux chefs qui décroche aussi une étoile au Michelin : Guillaume Veyssière à Angoulême avec les Sources de Fontbelle et Marc-Antoine Lepage à Cognac, pour les Foudres au Chais Monnet.
Parmi les restaurants qui gardent leurs étoiles, à noter l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion qui réussi à garder 2 étoiles avec l’arrivée de Yannick Alléno en septembre dernier, à noter aussi Nicolas Masse 2 étoiles à la Grand Vigne aux Sources de Caudalie, une étoile pour Jérôme Schilling au restaurant Lalique Lafaurie-Peyraguey à Bommes, ou encore une étoile pour David Martin au Saint-James à Bouliac. Et tant d’autres dont le très populaire Philippe Etchebest avec sa table d’hôte au 4e Mur.
Interview de Claire Vallée, nouvelle étoilée du Michelin pour son restaurant vegan l’Ona à Arès sur le Bassin d’Arcachon, dans le 19/20 sur France 3 Aquitaine:
Voici les nouveaux restaurants 1 étoile du Guide MICHELIN France en 2021:
C’est un projet d’envergure, quasi-pharaonique, qui se dessine à l’emplacement de l’ESOG, l’ancienne école de sous-officiers de la gendarmerie qui a fermé ses portes en 2009. Depuis la mairie de Libourne avait espéré relancer une activité jusqu’à l’arrivée en 2019 de Michel Ohayon. Celui-ci souhaite faire de ces 6 hectares et 14 bâtiments un complexe totalement repensé, tout en gardant les anciennes casernes, pour en faire le 1er centre oenotouristique d’Europe où l’on va trouver « la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial », sans compter une offre de prêt-à-porter de luxe et un hôtel 5 étoiles, comme l’Intercontinental de Bordeaux.
C’est un projet qui décoiffe, en ces temps de paralysie et de pandémie covidaire… « Osons ! », aurait dit en son temps, Jean-Pierre Elkabbach. Eh bien Michel Ohayon, y croit et se lance avec de très nombreux partenaires dans un projet grandiose qui risque de faire passer Bordeaux désormais pour le « petit poucet », face à Libourne qui pourrait devenir l’ogre oenotouristique !
C’était cet après-midi un show que nous offraient Michel Ohayon, et Philippe Buisson depuis la salle des mariages de la Mairie de Libourne, avec la présence également de l’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang et Jean-Philippe Le Gal adjoint au maire en charge des casernes. La découverte de ce que Michel Ohayon dépeint comme « le 1er centre oenotouristique d’Europe »:
Ce sera la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial, et à côté de cela vous aurez toute une offre de mode très forte, des équipements de la personne, dans le luxe à prix très accessible, on va aussi dupliquer le grand hôtel intercontinental de Bordeaux ici au milieu des vignes, d’ailleurs le bâtiment a des similitudes assez fraternelles avec ce bâtiment », Michel Ohayon
Le projet est assez dantesque, d’ailleurs Michel Ohayon décrit dans son exposé « 2 bâtiments de plus de 120 mètres de long » que sont l’aile des soldats et le manège, perpendiculaires au Pavillon des Officiers. Ces casernes, que nous avons revisitées ce matin, font intimement partie de l’Histoire de Libourne, construites à partir de 1766 sous Louis XV et jusqu’en 1877, sous la IIIe République.
Nous sommes sur un site patrimonial fermé depuis 2009 de 6 ha avec 31000 m2 de bâtiments en plein centre ville, c’est un lieu vivant patrimonial auquel les libournais sont attachés et donc nous souhaitons le faire revivre et en faire un centre d’attractivité de Libourne », Jean-Philippe Le Gal
Même si le projet n’est « pas encore abouti » comme le précise Philippe Buisson, il est déjà pas mal avancé, une vidéo immersive a d’ailleurs été projetée cet après-midi à la presse. Fini donc le « dossier fantôme de l’ESOG », bonjour au temple de l’oenotourisme souhaité par Michel Ohayon qui va donner sa propre vision de ce qu’est l’oenotourisme, un terme qu’il n’aime pas forcément, mais qui sera redéfini par ce complexe touristique, commercial et multi-culturel… Car qu’on ne s’y trompe pas Michel Ohayon mise avant tout sur une rencontre d’hommes, avec « Philippe Buisson et son dynamisme qui m’encouragent et me donnent envie de faire », épaulé aussi par son ami architecte Michel Pétuaud-Létang.
« Ecrire un rêve nécessite beaucoup de contraintes »,fort de ce constat et du respect des casernes existantes, il y aura aussi de nouveaux bâtiments et également un décaissement pour permettre d’envisager des déambulations sur plusieurs niveaux avec plusieurs chemins d’accès à tous ces commerces de vin, de bouche et d’habillement…
« Le site vient en numéro 2, même si tout le monde dit toujours l’emplacement, l’emplacement »...continue Michel Ohayon qui reconnaît que « si cela n’avait été qu’un projet hôtelier, je reconnais que je ne l’aurais pas fait…La nous avons près de 7 ha en coeur de ville, avec une architecture remarquable, une alliance, une alchimie entre le minéral et le végétal… »
Il y a peu d’individus en France qui peuvent porter un tel projet avec une telle crédibilité et incontestablement Michel Ohayon en est un, en plus c’est un acteur girondin, un grand hôtelier bordelais et un viticulteur libournais…C’est l’histoire d’une rencontre comme il l’a dit d’hommes mais aussi d’un lieu, il a flashé », Philippe Buisson Maire de Libourne
D’autant comme le précise Michel Ohayon que Libourne est doté d’infrastructures qui emportent la mise aussi avec « une gare, un port, des infrastructures autoroutières » non loin. Et puis comme il dit « Libourne est au coeur de la bourgeoisie bordelaise qui fait notre blason, au coeur du vignoble connu mondialement Saint-Emilion, Pomerol, Bordeaux, près des plages océanes, avec un patrimoine exceptionnel ». Bref un cocktail ou un nectar qui devrait attirer l’abeille ou plutôt le touriste. Allez soyons fou, on a parlé peut-être de plusieurs millions qui pourraient venir jusque là. Il faut dire que Michel Ohayon dispose aussi de très nombreux partenaires 150 avancés dont les groupe LVMH ou Kéring qui seront de la partie.
Le Pavillon des Officiers ○ JPS
« L’idée, c’est de faire un endroit où près de 150 marchands vont présenter dans un décor de pierre, de bois, moyenageux ou futuriste, quelque chose d’exceptionnel, l’écrin sera sublime ! »En prime, Michel Ohayon compte également créer ici un musée automobile pour des vieux bolides des années 30 à 60, , un centre d’art contemporain et un lieu dédié à la brocante, des activités qui se complètent bien et plaisent aux amateurs de vin.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine, montage Robin Nouvelle:
Voilà une idée de cadeau à faire en cette fin d’année : « les Petites Mains de l’Ombre, Gestes & Savoir-Faire des Vins du Médoc », un livre de 114 pages de photos et de textes réalisé par Marie-Lys Bibeyran, elle même travailleuse à la vigne, qui a souhaité mettre en lumière tous ces anonymes sans qui aucun grand vin ne pourrait être produit. Un hommage aux travailleurs de la vigne. Côté château lui décerne la rubrique « Vigneron du Mois »
Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Marie-Lys, à quand remonte cette idée d’écrire ce livre et de photographier les « Petites Mains de l’Ombre » ?
Marie-Lys Bibeyeran : « en fait, j’ai commencé à faire des photos en janvier 2019, sans aucune idée précise, sans ce que je pouvais en faire… J’avais envie d’immortaliser des gestes, un savoir-faire, je trouvais cela beau et surtout je ne comprenais pas qu’il n’y ait rien de fait là-dessus, alors que le vin est pourtant un produit sacré… Cela a donc duré quelques mois, j’ai compilé des photos et mon entourage, notamment d’Info Médoc Pesticides m’en a dit beaucoup de bien, donc j’ai fait d’abord un calendrier, puis un livre et bientôt une expo photos. »
JPS : « Ce livre est donc un recueil de photos de ces Petites Mains de l’Ombre ? »
Marie-Lys Bibeyeran : « Oui, on y trouve une bonne cinquantaine de photos, chacune accompagnée d’un texte. On part d’une saison de taille et on suit les travailleurs des vignes sur 4 saisons, avec les travaux de sécaillage, pliage et taille… Chaque tâche est décortiquée, décrite et expliquée avec des termes techniques. Je fais référence aussi à un vocabulaire local, certaines choses se disent d’une certaine manière dans le Médoc et autrement sur d’autres etrritoires de la Gironde ».
« J’ai souhaité également prendre ces photos de ces travailleurs de manière anonyme, avec simplement leur prénom, il est nécessaire de respecter ainsi l’anonymat pour éviter qu’ils ne subissent une quelconque pression. »
« C’est avant tout une volonté de mettre en lumière tout le travail de réalisation d’un vin, qui est totalement obscurci ».
JPS : « Pour vous, il n’y a pas suffisamment de mise en valeur de ces travailleurs ? »
Marie-Lys Bibeyran : « Il n’y en a pas du tout, c’est aberrant. Le vin est un produit sacré, on a l’impression que le raisin pousse tout seul, c’est incompréhensible de ne pas mettre en avant ce savoir-faire. Ce n’est pas un travail simpliste, c’est très technique, sans parler de la pénibilité… »
« C’est très important que Dominique Feydieu (maire de Cussac-Fort-Médoc et vigneron) signe la préface, que ce soit un employeur. Je précise qu’on n’est pas là sur la question des pesticides, ni contre les employeurs, cela prouve qu’on peutr être employeur et faire vivre une entreprise dans le respect des travailleurs ».
Ce sont des beaux châteaux et des grands crus, mais tout cela n’existerait pas si on n’avait pas les Petites mains de l’Ombre et leur savoir-faire » Marie-Lys Bibeyran
JPS : « Qui sont ces Petites Mains de l’Ombre dans votre ouvrage ? »
Marie-Lys Bibeyran : « Ce ne sont que des travailleurs du Médoc, des permanents et des saisonniers, de toutes les appellations du Médoc. Ce sont des gens passionnés qui ont un lien viscéral avec la vigne. Moi-même je suis saisonnière dans les vignes, je peux vous dire que c’est rude, mais quand bien même ils ont une grosse conscience professionnelle, ils parlent avec beaucoup d’affection de leur vigne. Il y a aussi des gens qui sont arrivés de l’étranger, ou d’autres pas natifs du Médoc, et qui maintenant sont en CDI, il y a vraiment tous les profils… »
JPS : « Ces travailleurs, ces petites mains sont-ils ou sont-elles bien rémunéré(e)s ? »
Marie-Lys Bibeyran :« Absolument pas, il y a des gens qui sont là depuis une dizaine d’années et qui sont toujours au SMIC, ils ne gagent pas plus de 1200 euros. Les gens qui gagnent plus sont souvent au prix fait ou au rendement, il peut leur arriver de faire deux journées en une, ce pour améliorer leur niveau de vie. Au niveau reconnaissance sociale, cela traîne les pieds, tant au niveau du salaire que de la Mutualité Sociale Agricole, et avec après des problèmes de santé. Ces dernières années, on parle de plus en plus de robotisation, mais on n’obtient jamais la même qualité, ni le même savoir-faire qu’avec la main de l’homme. »
JPS : « Et là, en ce moment on est justement en plein dans l’actualité avec la taille de la vigne… »
Marie-Lys Bibeyran : « oui, en ce moment, on est en plein dedans. C’est la tâche qui dure le plus longtemps, de fin novembre à fin mars. De la taille dépend la récolte.Chaque tache a son importance. Avec le réchauffement climatique, le débourrement se fait de plus en plus tôt et il faut aller vite pour avoir au final et la qualité et la vitesse du travail ainsi fait.
Une belle idée serait pour les châteaux d’associer les travailleurs de la vigne en donnant le prénom de l’un d’eux à l’une de leur cuvée.
« D’autant que certains châteaux produisent 2, 3 ou 4 vins par propriété, donc ce serait une belle reconnaissance en donnant un prénom à une cuvée pour montrer leur implication. Mon père était maître de chai, j’ai grandi au milieu de ces gens qui ont vécu dans une misère sociale, vous n’avez effectivement pas beaucoup de considération quand vous travaillez dans la vigne ».
« Mais ce que je veux souligner c’est que je ne suis pas anti-viticulteur, j’aime une viticulture paysane, humaniste et c’est possible de concilier tout cela.Mon livre est un hommage aux travailleurs de s vigne et à cette viticulture-là. »
« Les travailleurs des vignes ont été emballés par le projet, enthousiastes à y participer : « enfin, on parle de nous ! », m’ont-ils dit, dans le respect et l’anonymat. »
Les Petites Mains de l’Ombre, par Marie-Lys Bibeyran, 114 pages, à consommer sans modération, 14 €, disponible sur le site thebookedition , à la Cave les Maîtres du Vin à Saint-Médard-en-Jalles, Maisons de la Presse de Pauillac et Castelnau, librairie de Corinne à Soulac, salon de thé KTea à Saint-Estèphe et à la Fnac et sur Amazon.
Cette année-là, on s’en souviendra. Rien n’a tourné rond à part le corona. Economie flapie, bars, restos fermés, salons et événements arrêtés. Même Terre de Vins qui organisait son Bordeaux Tasting, place de la Bourse puis reformaté au Hangar 14 à Bordeaux a du annuler l’événement pour offrir à la place un numéro spécial en kiosque: les 100 trésors de Bordeaux Tatsting. Peu importe, la vie continue, avec son lot de changements, des jours meilleurs vont forcément arriver. Joyeux Noël à tous.
« Résister Ensemble », c’est le titre de l’édito que signe Rodolphe Wartel, le directeur de Terre de Vins, qui comme tous les organisateurs de salons et d’événementiels cette année a du s’adapter à cause du Covid-19. Il cite d’ailleurs à bon escient Charles Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le plus au changement ». Et quel changement ! Bouleversant ou mieux bouleversifiant, bref les boules. Déjà que le monde du vin se prenait dans la tronche les baisses de commandes aux USA à cause de la taxe Trump, une chute des ventes vers Hong-Kong à cause des événements là-bas, des chutes aussi en Chine par ailleurs, celui-ci s’est pris de face la fermeture à 2 reprises des bars et restaurants, grands consommateurs de belles bouteilles et des ventes à l’export qui ont pas mal fléchi… Heureusement que la grande distribution a pu sauver la mise, et encore…
Il n’empêche, malgré ce contexte des plus difficiles, les vignerons, cavistes, restaurateurs ont cherché à s’adapter et les organisateurs de salons aussi en virtuel et proposant d’autres offres comme le fait depuis la mi-novembre Terre de Vins avec ce numéro spécial « les 100 Trésors de Bordeaux Tasting », que l’on aurait du trouver sur le salon de 2020 mais que l’on peut découvrir en kiosque dans ce beau magazine. De quoi faire un peu rêver et donner des idées de bouteilles pour nos réveillons et repas de Noël et Jour de l’an.
Bordeaux Tasting c’est ce rendez-vous annuel des amateurs de vin de la mi-décembre place de la Bourse, qui cette année du fait des règles sanitaires devait se tenir au Hangar 14. Chaque année 200 vignerons stars et 8000 passionnés de grands vins aimaient se retrouver pour échanger et déguster. Cette année le Covid-19 aura eu raison de cet événement. Quand bien même, dans cette résistance Côté Châteaux s’associe et ne résiste pas à l’idée de vous faire redécouvrir son numéro spécial de l’an dernier réalisé avec Sébastien Delalot en bas de cet article.
Vous allez pouvoir apprécier aussi ce magazine collector de Terre de Vins en kiosque, qui « maintient coûte que coûte » le lien et la vie entre passionnés du vin et de se réunir et retrouver même en petit comité pour partager quelques moments autour de plats de fêtes et de bonnes bouteilles. Terre de Vins vous propose d’ailleurs de retrouver ces vins sur bordeauxtasting.com jusqu’au 31 décembre, si ce n’est pas déjà fait.
Comme le dit Rodolphe Wartel et Côté Châteaux dans ses magazines aussi, « prenez-soin de vous », « faites vous plaisir » et « Carpe Diem ».Joyeux Noël les amis.
Regardez le numéro spécial Bordeaux Tasting réalisé en décembre 2019 par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot:
Jeudi 17 décembre avait lieu la vente aux enchères de vins offerts par de grands châteaux de Bordeaux et quelques sorties oenotouristiques sous le marteau d’Eric Lacombe de l’Hôtel des Ventes des Chartrons à Bordeaux. En direct live sur Interenchères et DrouotDigital, cette vente a dépassé les espérances de la Fondation Bergonié.
A la veille de Noël, on peut dire que c’est un bel élan du coeur, au profit d’une cause tout-à-fait remarquable, la recherche contre le cancer. Sollicités par la Fondation Bergonié, de nombreux châteaux, négociants et syndicats viticoles du Bordelais s’étaient mobilisés pour offrir quelques bouteilles, destinées à cette vente caritative, ainsi que quelques idées de séjours et visites oenotouristiques dans des châteaux, au total 117 lots vendus aux enchères à l’Hôtel des Ventes des Chartrons à Bordeaux, et surtout sur internet via Interencheres et DouotDigital.
Pour vous donner une idée, 6 bouteilles de Branaire-Ducru, cru classé de Saint-Julien, se sont adjugées au double de l’estimation de départ, ou encore parmi les vins qui font rêver, un double-magnum d’Yquem 2010 (1er cru supérieur) avec visite privative pour 2 et dégustation de 3 millésimes est parti pour 2100 €…Une impériale de Guiraud 2008 (1er cru classé de Sauternes), avec visite et dégustation au château, adjugé 450€. Enfin, un double-magnum de Ferrière 2006 (cru classé de Margaux), couplé avec visite et dégustation verticale de 4 millésimes et déjeuner au Wine Bar adjugé 430€….
Par ces temps de pandémie de Covid-19, le mécénat a ressenti cruellement les difficultés économiques traversées par bon nombre d’entreprises, dont certaines ont choisi aussi de réduire certains budgets par anticipation ou précaution, du coup il était nécessaire de trouver de nouvelles idées pour continuer à financer les programmes de recherche contre le cancer.
La solidarité est essentielle pour soutenir les maladies et faire face à ces nouveaux défis. Nous remercions infiniment les acteurs viticoles pour leur engagement et toutes les personnes qui ont participé cette vente solidaire pour leur soutien précieux », Marina Mas directrice Fondation Bergonié
Ces 74 015€ sont intégralement reversés aux chercheurs et soignants et vont ainsi permettre de contribuer au financement de 6 programmes de recherche au bénéfice des patients. Bravo à tous.