31 Oct

Happy HalloWine : c’est pas sorcier d’être original, non ?

Voici un florilège de tableaux, photos et autres vidéos psychédéliques, croisés et postés sur les réseaux sociaux par nos amis vignerons qui savent toujours faire preuve d’originalité et d’inventivité dès qu’on leur parle d’Halloween ou Hallowine plutôt. Attention, il y a de gros malades…

Toute l’équipe du © château Climens à Barsac entourant Bérénice Lurton, vous souhaite un happy Halloween -photo F. Nivelle, maquillages Linda L. décoration Fabienne S.

« Au Château L’Haur du Chay,  les vignes ont tremblé… Attention, créatures mystiques et effrayantes se baladent dans le vignoble !  » © Blaye Côtes de Bordeaux – Photo Corinne Couette

« Il y a trois ans le vin de Reignac a réveillé les morts.  Depuis ils se donnent rendez-vous une fois par an pour boire l’élixir rouge de © Reignac. C’est aujourd’hui … »

« C’est au Chateau TAYAT que sorcières et vampires ont déversé leur colère ! » © Blaye Côtes de Bordeaux – photo Corinne Couette

Esprit, es-tu là ?
Incantations, bougies et ancêtres… Jessica est loin d’être seule au Château Nodot © Blaye Côtes de Bordeaux Corinne Couette.

Le Dom du Vin, © Dominique Noël sommelier girondin à Hong-Kong, flippant…

Regardez la vidéo de malades réalisée par le château de Reignac et la team de Nicolas Lesaint :

29 Oct

Pensées émues pour Bernard Lartigue du château Mayne-Lalande

Disparition à 71 ans  de Bernard Lartigue, une figure emblématique de Listrac, propriétaire du château Mayne-Lalande et ancien président de l’appellation. Certains qui l’ont bien connu témoignent et évoquent un vigneron humaniste. Dernièrement, il avait montré toute sa générosité en accueillant des personnels soignants dans ses chambres d’hôtes, personnels engagés sur le front du coronavirus lors du démarrage de l’épidémie.

Bernard Lartigue avec son chien

Hier Frédéric Lot, mon ami, président de la SAS E-Studioz-groupe Ozco et ancien de Millésima, a posté sur Facebook ce bel hommage que je me permets de relayer, tellement il est poignant :

« Il est parti en automne, lui qui aimait particulièrement, avec le printemps, ces deux saisons pour les belles lumières médocaines et listracaises en particulier.
Bernard Lartigue, homme affable comme ses vins, viscéralement attaché à ses vignes de Listrac, figure médocaine attachante du vin, fervent ambassadeur et donc défenseur de l’appellation Listrac – que sa famille et lui honoraient depuis plus de 6 générations – a tiré prématurément sa révérence.
Château Mayne Lalande, c’est lui. Remodelé de toute pièce par ses soins, démarrant en 1975 et signant son premier millésime en 82 (y’a pire!) , la propriété de 20 hectares était sa fierté. Il y puisait non seulement l’énergie, le sens terrien médocain qui ne l’a jamais quitté (lui qui se définissait comme un agriculteur heureux), le sens de l’hospitalité (incarné dans ses chambres d’hôtes « Les Cinq Sens »), le goût et la passion des gens, l’amour du terroir, la passion du « Sang de la vigne » tirée des ceps de Cabernet (son cépage préféré). Un chic type, passionnant, passionné, un vrai gentil sans manquer de caractère.


« Je garderai de très bons souvenirs, ceux nourris lorsque nos routes se sont croisées maintes et maintes fois sur le théâtre des dégustations primeurs ou lors de quelques déjeuners presse ou plus informels. Avoir du Mayne Lalande en cave, c’est avoir Bernard Lartigue chez soi! (ce qui marche aussi avec de nombreux autres vins indissociables de leur propriétaire). Là, je pense aux inoubliables 88, 90, 96, 2001, 2004, 2005, 2010, 2012 que j’ai eu le plaisir d’avoir en cave. Chaque bouteille de Mayne Lalande est indissociable du personnage, exprimant la faconde, l’authenticité, le franc-parler, l’amabilité, l’amitié, la simplicité sinon l’humilité, la droiture (le cabernet sauvignon jouant pleinement son rôle ici). Bernard Lartigue était – et j’en suis sûr, pas seulement à mes yeux – tout ça à la fois ».


« Il disparaît à l’âge de 71 ans.
Mes pensées, en cet instant, vont à ses proches et ses collaborateurs ».
Frédéric Lot.

Pour Loïc Siri, proche du vigneron de Listrac, voici un autre message touchant qu’il a publié aussi hier :

 « ADIEU L’AMI
Quelle vie tu as eu, quelle fougue, quel enthousiasme.
Derrière mon objectif j’ai été le premier spectateur de ta vie de vigneron, aussi un des derniers.
Il y a peu encore, je te chahutais pour que tu prennes la pause.
Je quitte l’ombre de mon métier pour te témoigner avec toute mon affection, tout ce que tu m’auras apporté.
J’ai saisi tes émotions, mesuré tes regards, pas que dans l’objectif, une complicité joueuse et affectueuse s’était installée.
J’ai commencé une vie de vigneron, tu m’as paternellement écouté, conseillé.
J’ai eu un véritable bonheur à mettre en lumière par la photo et l’écriture, cette nature exigeante et généreuse qu’était la tienne
Je sais exactement ce que tu aurais dit en lisant ce texte.
J’ai le timbre de ta voix gasconne, tes traits d’humour goguenards qui raisonneront longtemps.
J’ai perdu mon papa vigneron il y a trois ans, je n’ai jamais reçu la même écoute, la chaleur, l’attention sincère que tu m’as accordées.
Il n’y a pas pas une fois, pas une seule où je n’ai pas eu de la joie à venir au Mayne.
Tu auras rendu ma vie plus riche et heureuse, Bernard, je pense ne pas être le seul.
Oui bien sûr je retiendrai ton talent indefectible de vigneron, mais surtout cette humanité rare qui se voyait en tout chez toi: une chaleur rayonnante qui m’accompagnera toujours.
Je suis bien triste ce soir, mais même si cette étape avec toi se termine, elle a été fantastique.
Merci l’ami
Adieu
MAIS À PLUS TARD. … » Loïc SIRI

28 Oct

Covid-19 : les restaurateurs bordelais redoutent un nouveau confinement…

Ce soir à 20h, le Président Macron va annoncer des mesures plus restrictives, pour éviter que l’épidémie ne continue sa progression fulgurante. Un possible reconfinement de 4 semaines a été évoqué ces dernières heures, ou un confinement partiel. Les restaurateurs bordelais interrogés aujourd’hui redoutent de devoir à nouveau fermer leur établissement. Tour d’horizon.

Attablés en terrasses de bars ou de  brasseries bordelaises, les clients profitent en ce mercredi des derniers instants avant l’annonce d’un possible reconfinement (4 semaines) ou d’un confinement partiel (week-end avec couvre-feu les soirs en semaine). La fatalité et la résignation sont bien là comme en témoigne cette cliente :

Il va falloir s’adapter à nouveau, on n’a pas le choix, c’est difficile oui, c’est difficile, c’est vraiment une privation de nos libertés, évidemment », une cliente bordelaise.

Pour le café du Port, un établissement réputé de Bordeaux qui existe depuis 30 ans au pied du Pont de Pierre, c’est un nouveau coup de massue

Jean-Marie Geilh, propriétaire du Café du Port © JPS

On va repartir comme au mois de mars avec une fermeture précipitée et de la marchandise et des stocks qu’on va être obligé de jeter ou de distribuer à tout le monde, avec de la perte financière qui va nous tomber dessus pour la deuxième fois dans l’année, et qui va mettre à mal nos sociétés », Jean-Marie Geilh propriétaire du Café du Port

Au Bistro du Sommelier, on espère encore que les mesures annoncées permettent un service le midi au moins : « on ne sait pas encore trop ce qu’il va se passer, si on va être confiné ou à moitié confiné…donc c’est très compliqué pour nos entreprises à stocker; on travaille à flux tendu depuis plusieurs jours…

Hervé Valverde, patron du Bistro du Sommelier © JPS

Si c’est une fermeture partielle, on s’est préparé, on fera (pour le soir) des plats à emporter depuis ici, les gens pourront commander depuis notre site internet ou sur Facebook, et si c’est une fermeture totale, on fermera on va s’adapter, on ne va pas être hors la lori on va accepter » Hervé Valverde du Bistro du Sommelier.

Là aujourd’hui je suis mieux préparé qu’il y a 6 mois, j’ai un peu moins de stocks, je vais au marché tous les matins, je peux y aller aussi l’après-midi, et j’attends, je suis comme tout le monde… », complète-t-il.

Bastien Demary et Christophe Lagarde en cuisine du Bistro du Sommelier © JPS

En cuisine, ça chauffe, l’ambiance est toujours celle de fourneaux qui bruissent de jolis petits plats et de viandes qui mijotent ou qui grillent, le chef Christophe Lagarde dépeint l’ambiance « un petit peu anxiogène, comme depuis le début du déconfinement »

On ne sait pas ce que l’on va devenir, c’est un peu pénible. S’il ne nous annonce pas un confinement on va essayer de proposer de la vente à emporter, et prolonger le service du midi pour essayer de glaner quelques couverts à droite et à gauche », Christophe Lagarde chef du Bistro du Sommelier

Porte-parole des restaurateurs, Marc Vanhove qui a lancé son concept de Bistro Régent (3 restaurants historiques à Bordeaux ilm y a 10 ans) et des restos franchisés(146 en France aujourd’hui) s’en fait pour ses 1800 salariés avec ces mesures très restrictives et brutales:

Marc Vanhove, créateur des Bistro Régent © JPS

La casse avait été annoncée, on avait dit entre 30 et 40%, là je pense on va approcher les 40-50% et surtout si cela se renouvelle après le mois de décembre » Marc Vanhove.

Et de poursuivre : « car en décembre on va relâcher tout le monde, mais au mois de janvier ou février, comme cela va remonter, on pourra pas stopper, ils seront obligés de reconfiner un mois pour recalmer l’épidémie…Et là cela va être un coup de bâton sur la tête des plus faibles qui seront affaiblis et malheureusement il y aura de plus en plus de fermetures et de  chômeurs sur le tapis… »

Viticulture: une vendange mondiale stable en 2020, mais « sous la moyenne » (OIV)

La production mondiale de vin devrait être globalement stable en 2020, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) qui s’inquiète de l’impact du changement climatique sur la vigne, les vendanges 2020 s’inscrivant « sous la moyenne » des cinq dernières années. Pour l’année 2020, l’OIV, basée à Paris, estime la production mondiale de vin à 258 millions d’hectolitres, après 256 Mhl en 2019.

Image d’illustration © JPS

« Pour la deuxième année consécutive, le volume de production peut être défini comme « sous la moyenne », ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour le secteur viticole étant donné le contexte actuel où les tensions géopolitiques, l’épidémie de Covid-19 et le changement climatique ont généré un très haut niveau de volatilité et d’incertitude sur le marché mondial du vin » a déclaré l’Espagnol Pau Roca, directeur général de l’OIV, lors d’une présentation des chiffres annuels.

L’OIV anticipe en effet une baisse des ventes de vin de quelque 10% sur la planète cette année, marquée par les circonstances exceptionnelles de la pandémie et du confinement qui ont fermé tous les restaurants du monde quasiment en même temps, et des taxes américaines sur plusieurs vins européens.

Dans l’Union européenne, la récolte est estimée à 159 Mhl, soit 5% de plus qu’en 2019, avec un recul de 1% du premier producteur mondial, l’Italie, à 47,2 Mhl, une très légère progression de 4% en France (43,9 Mhl), le deuxième mondial, et un bond de 11% en Espagne (37,5 Mhl), le troisième.

La production de chacun de ces pays -qui représentent à eux trois 49% de la production mondiale de vin- est en dessous de leur moyenne quinquennale respective 2015-2020, souligne l’OIV.
Ceci résulte aussi bien de conditions météorologiques favorables au printemps et en été pour la vigne, que de mesures de régulation du marché en amont, certains vignobles ayant volontairement réduit leurs volumes pour ne pas trop affecter les prix déjà tirés vers le bas par la crise du Covid-19.

OURAGANS, SECHERESSE ET FEUX DE FORETS 

L’OIV souligne aussi l’impact des ouragans, sécheresses et feux de forêts dans plusieurs régions du monde, qui ont affecté beaucoup de domaines viticoles. Principale victime des aléas climatiques cette année, l’Argentine qui a vu sa production baisser de 17% par rapport à 2019 et de 13% par rapport à la moyenne quinquennale, à 10,8 M hl, en raison du phénomène El Nino.

En Amérique du Sud, le Chili qui accuse un recul de 13% de sa production 2020,à 10,3 Mhl, a lui aussi souffert de la sécheresse. Quant à l’Australie, elle a subi un fort déclin de sa production viticole, à 10,6 M hl (-11% par rapport à 2019 et -16% par rapport à sa moyenne quinquennale): « Les sécheresses ont réduit les rendements, et durant les incendies qui ont eu lieu à la saison des vendanges, les fumées ont souillé les grappes » explique l’OIV.

Idem aux Etats-Unis: Si les premières estimations de l’OIV, basées sur celles du ministère américain de l’agriculture (USDA) tablent sur une production américaine de vin de 24,7 Mhl en 2020, soit une hausse de 1% par rapport à celle de 2019, l’OIV prévient que ce chiffre pourrait être « revu significativement dans les mois à venir » lorsque « les effets réels des feux dans les vallées viticoles de Napa et Sonoma seront évalués ».

En revanche, l’Afrique du Sud, qui avait beaucoup souffert de la sécheresse et du manque d’eau les deux années passées, a vu sa production « revenir à la normale »,
à 10,4 Mhl, une hausse de 7% par rapport à 2019. M. Roca ne « pense pas » qu’à long terme le changement climatique « affectera » les volumes mondiaux de production de vin, car « une région en compensera une autre », a-t-il dit lors de son intervention.

La hausse de 2% de la production de vin en Russie, a été soulignée par l’OIV, le Russe devenant une de ses langues officielles. « C’est bien qu’ils deviennent producteurs, ils entrent au club des producteurs et consommateurs ! » a lancé M. Roca.

AFP

27 Oct

Michel Pastoureau, lauréat 2020 du Prix Montaigne de Bordeaux

C’était hier soir la cérémonie de remise du prix littéraire Montaigne de Bordeaux par le maire Pierre Hurmic et Jean-Pierre Rousseau Grand Chancelier de l’Académie du Vin. Michel Pastoureau a été consacré lauréat 2020 pour son ouvrage « jaune histoire d’une couleur ».

Jean-Pierre Rousseau, Michel Pastoureau et Pierre Hurmic © Frédérique de Lamothe

Cette année le prix littéraire Montaigne de Bordeaux récompense Michel Pastoureau, professeur à la Sorbonne et à l’école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale. Mondialement connu pour ses travaux sur l’histoire des couleurs en Occident et ses ouvrages et travaux sur les significations de l’héraldique, sur les blasons et les armoiries, Michel Pastoureau remporte ce prix littéraire pour « Jaune, histoire d’une couleur. » Un prix qui consacre les valeurs d’humanisme, de tolérance et de liberté, chères au célèbre écrivain bordelais et autre Michel, Michel de Montaigne, maire de Bordeaux de 1581 à 1585. Pierre Hurmic s’en souvient…en tant que juriste bien sûr.

Michel Pastoureau montre dans son ouvrage comment cette couleur « Jaune » était considérée comme quasi sacrée sous l’Antiquité grecque et romaine, étant synonyme de lumière et de prospérité. Dès le Moyen-Age, elle devient une couleur plus ambivalente et commence à s’apparenter à la maladie, à la félonie lorsqu’elle tire vers le vert tandis qu’elle reste un signe de pouvoir lorsqu’elle se rapproche de l’or ou du miel. Le déclin se poursuit à partir du XVI° siècle mais le jaune conserve cette ambivalence jusqu’à aujourd’hui encore. Richement documenté et illustré, le livre de Michel Pastoureau qui complète l’histoire qu’il a consacré au bleu, au noir, au vert et au rouge plonge le lecteur dans l’histoire culturelle de l’Occident.

Cette cérémonie s’est parfaitement déroulée dans le contexte de crise sanitaire avec une jauge maximale de 40 personnes présentes et sous une pluie abondante extérieure qui aurait plu au Président Hollande…Le lauréat s’est vu remettre par l’Académie du vin une vingtaine de caisses de Grands Crus de Bordeaux, tous membres de l’Académie du Vin de Bordeaux, histoire de refaire sa cave non pas de « jaune » maius plutôt de « rouge ». Félicitations.

23 Oct

Thomas Noël : « en fait caviste, c’est un métier…tu crées ta sélection, c’est le plus beau métier du monde »

Quand le ciel s’assombrit par moment, c’est que les éclaircies reviennent juste derrière. C’est un peu la formidable histoire de ce caviste passionné qui a fermé boutique à Paris, victime de la baisse de fréquentation liée au confinement puis à la désaffection de touristes dans la capitale, heureusement il avait ouvert il y a plus d’un an le Wine Shop à Fronsac en parallèle, qui est en passe de devenir l’une des plus belles caves de France…Côté Châteaux lui tire le portrait et lui décerne la rubrique « vigneron du mois »

Thomas Noël, caviste du Wine Shop à Fronsac © JPS

« Vous voulez bien un petit verre, ou pas ? » Au bout de 5 minutes, Thomas Noël a les yeux du caviste qui pétillent, « déjà que le sourire (derrière le masque), on ne peut pas le voir… », il faut bien que la convivialité et la sympathie transpirent dans ce monde assombri par tant de morosité ambiante. Et cela passe par le verre de dégustation…

On est bien là Tintin, dans l’antre du caviste qui a la passion chevillée au corps, qui a constitué tout seul sa caverne d’Ali Baba, sans les 40 voleurs, bien sûr… « L’histoire, elle est cool », me confie-t-il; « au début tu as juste des murs, et puis tu montes ta cave de A à Z, tu remplis avec ce que tu as déjà vendu. Tu pars de zéro et tu te crée une sélection, c’est le plus beau métier du monde. »

Aujourd’hui, « mine de rien on a quelques références, 798 » pour être exact, « ça m’a pris du temps de les compter…On attend 2000 bouteilles pour dans 15 jours, et c’est pour cela qu’on a surélevé des meubles ».

Thomas Noël avait ouvert une cave boulevard Saint-Germain à Paris, la Maison des Millésimes, il y a quelques années, le 28 août 2008, mais du fait de la crise liée au coronavirus, et au confinement, « Paris aujourd’hui, c’est en vente, je suis resté à – 72% du chiffre d’affaire (depuis le 13 mars)  et même -97% en avril; » Thomas avait deux employés et un loyer à sortir de 2700 € par mois…Il n’a pas pu résister malheureusement à la dure loi comptable, face aux pertes enregistrées et n’a pas pu bénéficier d’aides, mais a du se résoudre à la vente de sa boutique. « Du coup ici à Fronsac cela devient vraiment sérieux, je vais être à temps complet… »

Thomas Noël a ouvert The Wine Shop, cette cave forcément repérable sur le Port de Fronsac par ses volets rouges, le 4 juillet 2019, jour d’indépendance pour nos amis Américains. « Là je commence à réaliser ce qui s’est passé pour Paris, j’ai acheté à 500 mètres et je viens travailler à pied, l’été je suis en short, je ne sais pas si je n’y ai pas gagné en fait… »

Sa cave regorge de pépites : « Pierre-Yves Colin Morey à Chassagne Montrachet, j’ai Dujac et Gangloff qui vont rentrer, Paul Pillot, je suis tombé de ma chaise quand il m’a envoyé un texto, c’est ce qu’il y a de top de Chassagne aujourd’hui. Ici 60% de mes ventes c’est avec la Bourgogne, bien sûr on vend du Fronsac avec les touristes notamment, cela a marché dès le début. Il y a des vins de Fronsac et de Bordeaux superbes; au début on avait des frémissements, mais l’eau continue à bouillir, le tout avec humilité. »

A tel point que les gens qui viennent de loin et sont dans la région font désormais un détour par sa cave tant la notoriété et la sympathie qu’il inspire ont été largement partagés sur les réseaux sociaux. Jaoued Boussahaba, grand amateur de vin corrézien, me confie : « en tant que connaisseur, c’est une cave personnelle où le caviste connaît avec certitude les vignerons qu’il présente. Une cave d’épicuriens avec quelques vins de niche intéressants. Il y a une grande variété et l’accueil est top. J’ai entendu parler de cette cave sur un magazine spécialisé et bien m’en a pris de m’arrêter ici. »

« Je ne pensais pas que cela marcherait aussi vite », continue Thomas Noël tout en me faisant déguster un petit Chassagne Montrachet 1er cru 2017 La Romanée, « une tuerie… » ; « Thibaut Morey du Domaine Morey Coffinet, le mec est d’une grande humilité », il a vu son histoire et ses déboires à Paris sur Facebook et lui a demandé s’il pouvait l’aider en lui achetant du vin, ce qu’il a fait, mais Thomas lui a répondu surtout en lui permettant d’avoir une allocation…Et voilà comment s’est opérée une rencontre de plus dans ce beau monde du vin.

La grosse nouveauté qui arrive pour le 1er décembre : « je fais un site internet; toutes mes grandes allocations vont rester ici, mais il va quand même y avoir de belles allocations aussi sur internet, le confinement nous a montré qu’il fallait avoir un plan B pour travailler. »

Et s’il fallait résumer son leitmotiv, Thomas Noël explique:  « on a du partage de passion qui se transforme certes en achat mais ce n’est pas vraiment de la vente, c’est plus de la transmission de passion. C’est un vrai métier ». Bravo au Maestro du Flacon

Portes ouvertes dans les châteaux de l’appellation Fronsac ce week-end

Samedi et dimanche, une trentaine de châteaux de Fronsac et Canon Fronsac vous accueillent pour leurs traditionnelles portes ouvertes avec des règles sanitaires bien précises. 

Samedi 24 octobre et dimanche 25 les vignerons de l’appellation Fronsac, Canon Fronsac, à deux pas de Libourne et de Saint-Emilion sont heureux de vous accueillir de 10 h à 18 heures et vous invitent à découvrir leurs derniers millésimes.

Vous pouvez aussi  vous rendre à la Maison des Vins de Fronsacau coeur du village pour obtenir toutes les informations utiles sur les vignobles et les châteaux.

Pour voir quels châteaux sont ouverts et vous accueillent, c’est ici : la liste des châteaux ouverts

21 Oct

Meilleur caviste de France 2020 : Matthieu Potin consacré à la Cité du Vin

C’était ce lundi le concours du Meilleur Caviste de France organisé par le Syndicat des Cavistes Professionnels et par Terre de Vins à la Cité du Vin. Le tiercé gagnant est finalement 1er Matthieu Potin de la Vignery à Saint-Germain-en-Laye, Julien Lepage de la Vignery à Saint-Germain-en-Laye et David Morin de la Cave de Villiers-sur-Marne.

Matthieu Potain, le vainqueur du concours du meilleur caviste 2020 © Terre de Vins – Solène Guillaud

N’allez pas raconter de potin pour cette édition 2020, ou plutôt si, vous pouvez clamer la victoire de Matthieu Potin au terme d’une joute haletante. Caviste à la Vignery de Saint-Germain-en-Laye, il s’impose comme vainqueur du concours de meilleur caviste 2020 devant Julien Lepage du même spot et David Morin de la Cave de Villiers-sur-Marne.

Je ne sais pas si ma plus grande fierté c’est d’avoir gagné le concours ou que mon collègue et ami ait pris la 2e place ! », Mathieu Potin

Ils étaient 40 qualifiés, à la fin, il n’en restait plus que 5, les 3 mentionnés ci-dessus, avec un Prix Spécial Meilleur Jeune Caviste décerné à Alexis Zaouk des Caves d’Alex à Nanterre (92) : « c’est la première fois que je participe à un concours en tant que professionnel et j’ai adoré cette atmosphère et l‘adrénaline que provoque les épreuves et l’annonce des résultats. Ce concours est une vraie opportunité pour nous de mettre en lumière notre profession et un tremplin pour l’avenir ».

Mais aussi un Prix du public (attribué par les internautes) pour Franck Naudot des Caves Naudot à Bellerive sur Allier (03) : « je suis ravi d’avoir ce prix parce que je n’ai rien fait, autre qu’être le plus ancien participant à ce concours. C’est le public qui a tout fait. Avec ce prix du public, mes clients deviennent acteurs de la reconnaissance de la profession. »

Les lauréats de ce cru 2020 récompensés à la Cité du Vin © Terre de Vins- Solène Guillaud 

Créé en 2014 par le Syndicat des Cavistes Professionnels, ce concours du meilleur caviste souhaite mettre en lumière la profession de caviste, le concours récompense chaque année des professionnels s’étant distingués par leur expertise et leur sens du conseil. Aussi pour bien apprécier leur travail, un invité mystère s’est invité dans leur antre pour voir leur travail, cette évaluation a pu compter pour 1/5e de la note. Pour Patrick Jourdain, président du Syndicat des Cavistes Professionnels : « ce concours est très important pour nous, cavistes. C’est une reconnaissance de la part des consommateurs et de nos clients. Il permet de gagner une visibilité qui nous manque parfois encore. Quand on écoute les consommateurs, ils ont une bonne image du caviste, mais certains hésitent encore à pousser notre porte. Il faut qu’on fasse tout pour les faire pénétrer dans nos caves, leur faire découvrir notre passion, les produits, nous qui sommes ambassadeurs des vignerons, passeurs d’histoire ».

Avec Terre de Vins.

17 Oct

Week-end portes-ouvertes dans les châteaux des Graves

Ce week-end, 68 châteaux ouvrent leurs portes pour des visites et découvertes de ces châteaux aux portes de Bordeaux. Une idée de sortie pour ce week-end ensoleillé.

De Saint-Pardon de Conques à la Jalle de Blanquefort, à quelques kilomètres au nord de bordeaux, en longeant la Garonne, le territoire des Graves étend ses 3500 hectares de vignes. C’est sur ces terroirs d’exception, issus d’une histoire géologique longue et complexe que les châteaux des Graves vous proposent de venir découvrir l’univers des Vins des Graves durant le weekend des Portes Ouvertes les 17 et 18 octobre prochain.

Cet événement incontournable pour les amateurs de vin a su conquérir les visiteurs d’année en année, puisque c’est l’occasion d’entrer au cœur des chais pour en découvrir les secrets, à l’issue des vendanges. C’est également l’occasion de venir à la rencontre des hommes et des femmes qui œuvrent avec savoir-faire et passion pour créer les grands vins de Graves que l’on connait aujourd’hui, qu’ils soient rouges, blancs ou liquoreux.

Durant ces 2 jours, ces 68 châteaux vous ouvriront leurs portes, de manière exceptionnelle. Une occasion unique pour les débutants ou les amateurs de venir découvrir ou redécouvrir, dans une atmosphère conviviale, les vins de Graves au travers de dégustations, ateliers vignerons, d’animations familiales…

Enfin, les enfants pourront eux aussi partir à la découverte des vignobles grâce aux nombreuses animations proposées durant tout le weekend.

Avec vins de Graves.

15 Oct

Exclu : C’est confirmé, le Tour de France 2021 passera par Libourne et Saint-Emilion : « c’est une superbe nouvelle, ça c’est sûr »

La nouvelle commence à se savoir dans la Cité Millénaire, elle est toute fraîche, une confirmation a été faite au maire de Saint-Emilion que le Tour de France 2021 lui fera l’honneur d’une arrivée sur Libourne le 16 juillet  et d’un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet 2021, juste avant l’arrivée sur les Champs-Elysées le 18 juillet.

Bernard Lauret, le maire de Saint-Emilion : « bien sûr j’ai sauté de joie ! »

« C’est une superbe nouvelle, ça c’est sûr ! », commente en exclusivité Bernard Lauret le Maire de Saint-Emilion à Côté Châteaux. « On pensait l’avoir en 2019 pour les 20 ans de la Juridiction classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, mais on ne l’a pas eu. Là c’est fait. Bien sûr, j’ai sauté de joie pour le tourisme, surtout dans cette période actuelle avec le contexte de covid… »

« Pour nous, ce n’est que du positif car nous avons eu peu de touristes cette année, j’espère que cela va faire venir du monde. C’est vrai qu’en juillet et en août, on a eu de la fréquentation, mais cela ne va pas compenser 10 mois où on a eu personne…et notamment en septembre, peu de monde. Cela risque d’être compliqué pour la suite. A titre d’exemple, depuis le début de l’année on a reçu 100 bus, l’an dernier à la fin décembre 2400…80 000€ de taxe de séjour pour l’heure en 2020 contre 250 000€ en 2019… »

Saint-Emilion va resplendir partout dans le monde avec la retransmission du Tour du France © JPS

« J’ai reçu la lettre hier de Christian Prud’homme qui soulignait le succès médiatique de la 107e édition, ils ont eu énormément de demandes, mais il est heureux de m’annoncer que Saint-Emilion sera ville étape du Tour de France 2021 avec un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet. La dernière fois qu’on a eu le Tour c’était en 1996, avec un contre-la-montre de 60-70 kilomètres, cette fois-ci ce serait environ 30 kilomètres sur la partie nord de Saint-Emilion, » avec bien sûr le passage devant et le survol en hélicoptère au-dessusde grands châteaux. »

Philippe Buisson, le maire de Libourne, commente de son côté : « j’attends le 29 avec un peu plus de sérénité qu’il y a quelques jours. Si tout cela se confirme, ce sera une grande fête à Libourne entre le 14 et le 19 juillet ! ». Et donc on attend cette fête avec impatience…

Du côté de la ville de Bordeaux qui s’était aussi portée candidate, Pierre Hurmic, le maire me confirme ce soir avoir eu Christian Prud’homme qui m’a dit que « c’était mort » pour 2021 mais ouvert pour l’année suivante 2022″. La candidature de Bordeaux avait alors été présentée « par mon prédécesseur », Nicolas Florian. Bordeaux restait toujours en attente, le choix semble s’être porté sur Libourne pour l’arrivée de l’étape du vendredi 16 juillet.

Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion se réjouit ce soir : « on est ravi de recevoir cette course avec une arrivée à Libourne et un contre-la-montre à Libourne-Saint-Emilion, cela va être super, une belle mise en lumière de notre région, de notre vignoble de Saint-Emilion inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité. On espérait d’ailleurs l’avoir en 2019 pour les 20 de l’inscription à l’Unesco. Cela va être une mise en avant de nos vignobles, de nos belles propriétés et 900 vignerons de St Emilion, Lussac et Puisseguin, auxquels on va aussi associer ceux de Montagne et Saint-Georges. On va montrer nos vignes bien tenues et appuyer sur les valeurs d’agroécologie qu’on défend dans le libournais. On veut montrer qu’on est des gens simples, qu’on aime bien rigoler, qu’on aime les choses simples, le Tour de France est très populaire et cela nous va bien à nous aussi… »

Vive le Tour et le Tour en Gironde, cela fait rêver. Vivement l’été prochain.