06 Juil

Côté châteaux n°32 : une émission spéciale au coeur de Bordeaux Fête le Vin

Le 32e numéro du magazine Côté Châteaux va vous emmener au coeur de la 11e édition de Bordeaux Fête le Vin, tellement attendue du public car cela faisait 4 ans qu’elle ne s’était pas tenue sur les quais de Bordeaux. Alexandre Berne et moi-même, nous donnons la parole aux amateurs de vin, aux vignerons exposants, vous allez découvrir 4 reportages réalisés à l’occasion de BFV dont un sur le terrible épisode de grêle. De nombreux entretiens avec les acteurs de la filière également, allez entrez Côté Châteaux Bordeaux Fête le Vin c’est chai vous !

Bordeaux Fête le Vin 2022, l’édition des retrouvailles ! Un public d’amateurs de vin et de cette grande fête populaire enthousiaste à l’idée de revenir sillonner les 1200 mètres de quais dédiés à ce patrimoine culturel qu’est le vin… « J’adore tellement la ville de Bordeaux que dès que je peux, je viens à la fête du vin… »

Depuis 2018, l’édition des 20 ans il n’y avait pas eu de fête du vin. Aussi anglais, belges, suisses, espagnols sont revenus en nombre : « nous on vient de Suisse , pour moi c’est une découverte, ce n’est que du bonheur…  » « Je suis plus que prêt à faire la fête, Bordeaux c’est le QG du vin dans le monde, où voulez-vous trouver meilleur vin? « commente cet anglais.

Et entre deux averses, les éclaircies ont tout de même prévalu, notamment les jeudi et vendredi soirs : « c’est super, la température est parfaite et il fait beau », « c’est bon, c’est frais, là à l’heure de l’apéro, c’est extra, il ne manque plus que le saucisson… » « c’est super sympa, cela a manqué ces dernières années avec le covid, on est vraiment content de retrouver tout cela… C’est une super ambiance dans tous les stands, dans toutes les animations… » « C’est vraiment formidable sur les quais dans un cadre magnifique », autant de réactions plutôt emballées par cette 11e édition.

L’objectif sur ces quais c’est de faire déguster des vins de terroirs… « C’est exactement cela, et cela  permet au consommateur de découvrir plein d’autres vins, on partage, on leur transmet notre passion et on peut prendre le temps quand il n’y a pas trop de monde de leur expliquer ce que l’on fait et de partager un moment, la convivialité », commente Pierre Rebaud du château de la Rivière... « quand on fait un bon travail à la vigne, après c’est beaucoup plus facile au chai et on fait des belles choses. »

Cette édition, c’est aussi une démarche environnementale un peu plus affirmée, voulue notamment par la mairie verte de Bordeaux, comme le souligne Julie Mounet Brun du château Moulin des Laurets en Puisseguin: « beaucoup de châteaux sont certifiés aujourd’hui, on ressent effectivement que c’est une demande des consommateurs, de voir des vins qui correspondent au profil gustatif qu’ils recherchent …mais aussi avec des manières de produire aujourd’hui où on fait attention à la biodiversité, à la manière où on consomme de l’eau et où on rejette des effluents dans la viticulture… Effectivement c’est une des attentes des consommateurs de vins aujourd’hui… »

Vous verrez également à travers un reportage que Bordeaux Fête le Vin aura commencé une semaine plus tôt avec les avant-premières de Bordeaux Fête le Vin et les restaurants et cavistes de Bordeaux Métropole qui ont été associés…

C’est aussi l’occasion de retrouver sur les grilles du Jardin Public une magnifique exposition signée par Guillaume Bonnaud, photographe à Sud-Ouest, qui a avec Xavier Sota sorti un ouvrage intitulé les « Gueules de Bordeaux » : « sur les grilles du Jardin Public, ce sont 23 belles gueules des Bordeaux Supérieur… Au total, il y avait 50 vignerons représentés dans le livre (sorti aux éditions Sud-Ouest), cela montre le travail du vigneron tout au long d’une année », à l’instar de Sylvie Courselle du château Thieuley dans sa cuve: « elle en bave, elle en bave, elle est rentrée dans la cuve pour sortir après tout le raisin, après la fermentation alcoolique, c’est très physique, on rentre dans la cuve et on a toutes les émanations du vin, et ensuite il faut sortir le mou, pour pouvoir le jeter et ensuite nettoyer la cuve… »

Guillaume Bonnaud, devant le portrait de Anne-Cécile Rozier sur les grilles du Jardin Public © JPS

Une séquence tournée sous la pluie et qui n’est pas sans rappeler tous ces aléas climatiques, gel, grêle, sans parler du mildiou et des maladies… Une grêle qui a touché plus de 14000 hectares en juin dans le bordelais et notamment les soeurs Rozier du château des Arras à Saint-Germain : « on peut vraiment penser à elles, elles ont tout perdu, la grêle est passée, et déjà en 2017 quand j’ai commencé ce travail là on a été confronté au gel et on a failli arrêter carrément le reportage sur ces 50 vignerons car beaucoup avaient gelé… On a pris le parti de continuer car cela fait partie des aléas du viticulteur , mais c’est vrai que pour Anne-Cécile Rozier, sa soeur et sa mère, c’est gravissime… » Vous aurez l’occasion d’ailleurs de voir ou revoir un reportage qui leur a été consacré le 24 juin dans le jt de France 3 Aquitaine. « Je suis fière de nous car on a monté cela (une visite des autorités sur leur vignoble très touché), on s’est dit ce n’est pas possible faut qu’on se réunisse, il faut qu’on soit soudé », témoigne Marie-Caroline Rozier, du château des Arras« Les vins que je vends aujourd’hui paient les avances que j’ai faites pour la récolte précédente, mais cette récolte que je ne vais pas avoir ne va pas payer ce que j’ai avancé ces derniers mois. »

Entre 2 averses, l’occasion est trop belle de se retrouver à la Cité du Vin au bout des quais, remplie de monde, avec Frédéric Lot et Gérard Spatafora qui ont écrit et co-produit un documentaire de 90 minutes narré par Jeffrey Davies « Eastbound Westbound, a winemaker’s story from Bordeaux and California », un film réalisé et co-produit par Julien Couson: « le coeur du sujet c’est comment se sont mises en place les relations culturelles entre les vins de Bordeaux, la France et les Etats-Unis et les vins californiens en l’occurrence… ce par l’intermédiaire d’un personnage clé, historique Thomas Jefferson, futur 3e président des Etats-Unis« , commente Frédéric Lot.

Frédéric Lot et Gérard Spatafora, auteur et co-producteurs de Eastbound Westbound © JPS

« Jeffrey Davies est le narrateur et co-auteur du film, il suit cette enquête à travers des rencontres », selon Gérard Spatafora : « il est allé voir la famille Tesseron, avec ses enfants, et puis Madame Adams qui est américaine et qui a un château à Saint-Emilion, nous avons aussi Claire et Gonzague Lurton , et puis bien sûr le Prince Robert du Luxembourg, sans oublier une personnalité très importante qui est Robert Parker… »

Un film docu présenté à Cannes « dans le cadre du marché du film qui est un salon business à la fois films, documentaires, séries, fictions, nous avons fait la même choses à La Rochelle consacré aux documentaires et nous avons inscrit également ce film dans douze festivals… »

Bordeaux, ses vélos et sa fête du vin sur les quais © JPS

Au Belvédère de la Cité du Vin nous retrouvons Christophe Chateau commissaire général de BFV, l’organisateur qui apporte son éclairage sur cette édition particulière avec ces vignerons (dont Yann Arthus Bertrand a tiré le portrait de ceux de Blaye en expo dans les jardins de la Cité du Vin et qu’il inaugure ce lundi 11 juillet) ont subi de gros dommages au mois de juin : « ça a été très dur de démarrer la semaine avec ce terrible orage de grêle lundi soir (20 juin) qui a dévasté près de 10 000 hectares du vignoble, le moral des troupes n’est pas au beau fixe, il faut l’avouer, mais au contraire on se serre les coudes et il faut regarder devant, reconstruire et on essaie de célébrer la fête et venir rencontrer les consommateurs pour remonter le moral des vignerons sinistrés. »

Christophe Chateau et Rudy Vervoort © JPS

Avec nous il y a le ministre belge, président de la région Bruxelles-Capitale, Rudy Vervoort : « nous participons avec les vins de Bordeaux à une activité tous les ans qui s’appelle « Eat! Brussels, drink ! Bordeaux », c’est l’occasion pour nous de faire venir les vignerons bordelais pour qu’ils présentent leurs produits dans un cadre festif, de partager le travail des vignerons et celui de nos chefs, nos grands cuisiniers…Ce sont des journées où on célèbre l’amitié entre Bordeaux et Bruxelles. »

Bordeaux Fête le Vin a énormément été dupliqué ces dernières années et récemment à Liverpool : « tout-à-fait, on était il y a 15 jours à Liverpool, Liverpool nous avait invité en 2018 quand Bordeaux accueillait la Tall Ship Regatta, les bateaux partaient de Liverpool pour aller à Bordeaux et on a noué des liens très forts avec eux et on a fait un Taste Liverpool, drink Bordeaux où ils se sont un peu inspiré de l’idée bruxelloise pour mettre en avant la gastronomie et les chefs de Liverpool, et cela a été une très très belle édition… », selon Christophe Chateau.

Par rapport à l’édition 2018, beaucoup moins de bateaux présents le long des quais mais tout de même le Belem et puis le Nao Victoria (réplique du 1er bateau de Magellan à avoir fait le tour du monde) où l’on retrouve Romain Bertrand de Gironde Tourisme, en charge de l’oenotourisme au sein de Bordeaux Wine Trip : « c’est le réseau qui rassemble l’ensemble des acteurs qui font de l’oenotourisme en Gironde, essentiellement des châteaux viticoles, mais aussi des hébergeurs, des restaurateurs, des prestataires d’activités de pleine nature, tout ceux par qui on peut découvrir ce qu’est le vignoble bordelais. »

« On a un site Bordeaux Wine Trip qui est le portail de l’oenotourisme en Gironde, où l’on retrouve toute l’offre qui existe…Et on a souhaité créer depuis 3 ans Pulpe, un média pour rendre tout cela plus vivant et montrer ce qu’est le vignoble bordelais…. »

La fin de ce numéro spécial est toute aussi spéciale, puisqu’elle se termine en musique et en dégustation ludique sur le stand de l’Ecole du Vin qui chaque soir propose des ateliers Rock and Wine… « Super, alors là c’est fantastique, c’est vraiment top, top, top…. » « On a vraiment une très grosse ambiance, on voulait au départ un atelier extrêmement ludique, en alliant un groupe de musique qu’on connaît bien et le vin, en montrant qu’à chaque étape de la dégustation on pouvait aussi accorder la musique et le vin… Le public est super enthousiaste, on essaie de les faire danser à la fin, parce qu’on est sur Bordeaux Fête le Vin et il faut impérativement que les gens s’amusent… », commente Benoît Manuel Trocard de l’Ecole du Vin.

Une ambiance de folie sur l’atelier Rock and Wine de l’Ecole du Vin © JPS

Ainsi se termine ce Côté Châteaux à voir absolument samedi 9 juillet sur France 3 NOA à 20H25. Carpe Diem, portez vous bien et bonnes vacances.

Regardez Côté Châteaux n° 32 réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, diffusé à 20h15 sur France 3 NOA :

23 Juin

De l’engouement à Bordeaux Fête le Vin dès l’ouverture : on n’est pas à l’abri de faire une bonne édition…

 « On n’est pas à l’abri…de faire une bonne é(m)dition »… Si la météo ne vient pas trop chagriner l’organisation, Bordeaux Fête le Vin pourrait attirer du monde sur les quais après 4 ans d’absence. Dès l’ouverture et ce midi, il y avait déjà pas mal d’amateurs de vin et de ces dégustations sur les quais. »

A 11 heures, les fans de Bordeaux Fête le Vin se bousculaient à l’ouverture non loin de la place des Quinconces. 4 ans qu’ils n’avaient pas revu cette manifestation sur les quais… A l’instar de cette habitante de Boulogne-Billancourt : « j’adore tellement la ville de Bordeaux que dès que je peux je viens à la fête du vin, et malheureusement on en a été privé à cause du covid… »

« Les vins de Bordeaux ? Fabuleux ! Moi je connais les Lalande-de-Pomerol, les Pomerol, les Saint-Emilion, les côtes de Bourg et je suis venu goûter un Saint-Estèphe… » commente un Girondin.

Les Anglais, Belges, Suisses, Espagnols sont venus en nombre pour cette première journée avec leur pass dégustation, 45 000 devraient être vendus comme en 2016, table le CIVB.

« Nous on vient de Suisse, pour moi, c’est une découverte et c’est que du bonheur, un joli partage… »

Je suis plus que prêt à faire la fête, Bordeaux c’est le QG du vin dans le monde. Où voulez-vous trouver meilleur vin ? »,  Philippe Humphries de Vine Horizons.

L’Ecole du Vin affiche déjà un bon succès… 16 ateliers très prisés avec des accords mets-vins avec des chefs, les Rock and Wine ou encore le Blending Bar avec ces anglais connaisseurs des vins d’assemblage…

On va leur mettre 20% de sémillon, on va garder 80% de sauvignon blanc, et à ce moment-là on va leur montrer ce qu’est un vrai Bordeaux blanc, assemblé…entier »,  Benoît Manuel Trocard de l’Ecole du Vin.

 

Autre nouveauté cette année, les vins frais de Bordeaux entre les blancs secs, les rosés, liquoreux et crémants…

Les vins frais c’est top ces temps-ci, comme il a fait très chaud, les gens apprécient bien, ils viennent découvrir et ce matin on a déjà eu beaucoup de monde… »   Laetitia Mauriac du château la Levrette.

Seule incertitude la météo, mais comme le dit Willy Rovelli sur France Bleu : « on n’est pas à l’abri de faire une bonne émission » ou édition…

« On me dit depuis des années il faut que tu viennes, il faut que tu vois, et là je viens d’arriver et là je commence à voir et c’est assez intrigant, on me dit qu’il y a 1,2 km sur les quais ? C’est hallucinant, hallucinant ! »

Les soirées ou afterworks s’annoncent déjà gavés de monde sur les quais de Bordeaux !

21 Juin

Orages de grêle : des dégâts importants dans le Bordelais

Plusieurs milliers d’hectares de vigne ravagés, c’est un nouvel épisode douloureux pour les vignerons de Bordeaux avec un Médoc pas mal impacté, mais aussi le blayais, Bourg ou encore Fronsac, le St Emilionnais…

L’heure n’est pas encore au bilan mais déjà « on sait que ce sont plusieurs milliers d’hectares qui ont été touchés… Sur Ludon, Macau, le Taillan, puis cela a traversé la Garonne, dans le Blayais, Boiurg, Saint-André-de-Cubzac, Galgon, Fronsac, avec des parcelles ravagées à 100% par endroits », commente ce matin Christophe Chateau directeur communication du CIVB…

« Ce qui est dur pour les viticulteurs, ce sont ces événements, ce dérèglement à répétition. Il y a un symposium à la Cité du Vin justement aujourd’hui sur le dérèglement climatique, c’est malheureusement la triste réalité… »

 


Un vigneron particulièrement touché estime « des dégâts entre 70 et 90% dans certaines parcelles, on voit les différences de dégâts entre les vignes rognées et les vignes levées, pour celles rognées il y a le plus de dégâts, , pour les vignes levées elles sont totalement couchées… C’est très compliqué. Sur Abzac, il y avait des grêlons d’1 cm et sur Coutras jusqu’à 6 cm… A Virsac, des images hallucinantes… »

Pour Didier Gontier des Côtes de Bourg : « le couloir de grêle est venu toucher les côtes de Bourg du côté de Prignac et Marcamps, notamment aux châteaux de la Brunette et au château Grissac…En Bordeaux et Bordeaux Sup, Saint Gervais bien touché… »

C’est catastrophique ici à Saillans© Hugues Laborde

Hugues Laborde est abasourdi et commente du Facebook : « quand l’effroi du matin vous ramène à l’état de petit garçon vulnérable. Le choc est dur à #Fronsac

« Sur Saillans où on a 12 hectares, on a pris 100% de pertes et il nous reste plus rien dans le secteur… C’est plus que catastrophique. C’est une zone très large. La semaine dernière, c’était du côté de Pellegrue dans l’Entre-Deux-Mers où on a chargé sérieusement… Cela commence à faire beaucoup. Je suis au syndicat des Bordeaux et notamment notamment à la commission des blancs, cela commencer à peser beaucoup. , mle tout lié à un contexte commercial plus difficile… Socialement à Bordeaux, cela risque d’être compliqué très rapidement. L’idée n’est certainement pas de passer pour des pleurnichards, j’ai grêlé à Fronsac et un négociant ce matin a osé négocier 10 centimes de moins sur une bouteille, ce n’est pas le moment…L’an dernier c’était le gel, cette année la grêle à Fronsac, ça commence à faire. Nous on fait partie du groupe Invidia, 5 propriétés, 160 hectares de vigne, 2 à St Emilion, 1 à Fronsac,  dans l’Entre-Deux-Mers, on a une dynamique et on arrive à essuyer les plâtres, mais quand je vois des indépendants qui ont gelé , puis subi le mildiou et à présent la grêle, je vois ce qu’ils peuvent vivre… Un nouvel épisode climatique cette saison mettrait nos appellations en grand danger… »

Sur le secteur de Saint-Emilion, « c’est surtout le nord qui a été touché, notamment Lussac plus de 200 hectares plus ou moins fortement touchés de 30 à 50% voire plus sur certaines parcelles. On a globalement évité le pire… », commente Franck Binard directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

16 Juin

C’est parti pour les avant-premières de Bordeaux Fête le Vin !

Ce sont 65 restaurants et cavistes qui sont sur le pont depuis ce midi et jusqu’à dimanche pour donner un avant goût de Bordeaux Fête le Vin. Des vignerons et châteaux investissent ces établissements partenaires pour faire découvrir les vins de Bordeaux et les promouvoir à la carte de leurs brasseries et caves. Focus sur le Familia et le Chai des Chartrons déjà en pleine action ce midi.

Pour ces avant-premières de Bordeaux Fête le Vin, plus d’une soixantaine de vignerons et de châteaux sont venus à la rencontre des clients pour faire découvrir leur vin, à l’image de Allison Poher du château Biston Brillette, en AOC Moulis, venue animer une dégustation au Familia dans les Halles de Bacalan en face de la Cité du Vin…

« C’est vraiment le bruit de la convivialité… » « Il est assez rond , c’est assez agréable… », selon des clients attablés, heureux de déguster un petit verre de Bordeaux avant de manger.

D’être autour d’une table c’est le meilleur moyen de célébrer cela, et de découvrir ces accords mets et vins à Bordeaux, c’est parfait… »,  Allison Poher.

Trop de restaurants n’offrent pas suffisamment de vins de Bordeaux, l’objectif est clair : rappeler les fondamentaux et boire avec modération des vins locaux. Ces établissements s’engagent à mettre plus de 50% de Bordeaux à leur carte.

On a toujours voulu et eu à coeur de faire la promotion des vins de Bordeaux, parce que c’est notre territoiree, c’est notre ADN… A la carte 90% de nos références sont des vins de Bordeaux, cela paraît normal », Nicolas Lascombes du Familia.

Les cavistes se sont mis aussi aux couleurs de Bordeaux, ici au chai des Chartrons rue Minvielle, Fabrice Dumont élève une cuvée spéciale durant 12 mois pour renouer avec l’histoire des chartrons…

« C’est la première fois (en 2019) qu’on a élevé ce vin là en barrique ici, 3 barriques, une de cabernet sauvignon, une de malbec, une de merlot », commente Fabrice Dumont.

Ce caviste s’est spécialisé sur ce qu’il appelle ses vins de chasseurs, de vieux millésimes de Bordeaux, qu’il vend aux particuliers, restaurants et à la grande distribution… Les Bordeaux constituent ici plus de 60% de sa cave…

« En fait des vins comme les buvaient nos parents, nos grands parents, quand ils avaient 10-15 ans (de vieillissement) et sur des petites appellations comme Bordeaux, Bordeaux Supérieur, on peut avoir des choses extraordinaires quand les vins sont bien faits, et on a appelé cela les vins du chasseur… car on boit des vieux vins avec des volailles, du boeuf maturé, bref y a des notes animales, donc pour rigoler on a appelé au départ cette petite sélection les vins du chasseur… »

Durant 4 jours, Bordeaux affiche déjà un air de fête, certains ont même prévu ce soir des concerts à la Rock School Barbey, à Saint-Médard, à Lormont ou encoire à l’Apéro Fronsac à la Halle des Chartrons…

15 Juin

Sandrine Garbay, un nouvel élan pour château Guiraud et Sauternes

L’ancienne maître de chai d’Yquem vient de prendre ses fonctions de directrice générale de château Guiraud. Cette oenologue va apporter son expertise tant en vinification qu’à la vigne, avec également de beaux projets oenotouristiques lancés dès cet été. Une nouvelle page d’histoire s’écrit à Guiraud et à Sauternes.

Sandrine Garbay, dans les vignes du château Guiraud © JPS

« Sandrine, voilà le début du millésime 2022, depuis sa naissance, là on est au stade petit pois… », le chef de culture de château Guiraud, Loîc Kersaudy, lui fait faire un petit tour du vignoble épargné cette année par le gel moins intense que l’an dernier où 95% de la récolte avait été perdue par -7 à -8°. Cette fois-ci les 6 éoliennes ont permis de réchauffer l’atmosphère lors de ces séquences de gel de printemps….

Sandrine Garbay fait figure de pionnière dans le vignoble bordelais. Elle fut ainsi en 1998 propulsée 1ère maître de chai féminine à Sauternes, officiant durant 24 ans comme maître de chai d’Yquem. La voici, depuis le 17 mai dernier, directrice générale de château Guiraud, autre grand nom de l’appellation et 1er cru classé.

Depuis plus de 20 ans, elle participe à cette magie de révéler ces raisins botrytisés, parmi les plus grands liquoreux au monde. « Sur ces 2 cépages, le sauvignon et le sémillon, se développe la pourriture noble qui fait toute l’identité de ces grands vins liquoreux de Sauternes, et effectivement j’ai appris à connaître parfaitement cette pourriture noble, à l’apprivoiser et à en tirer le meilleur pour produire ces grands vins liquoreux. »

Avec le chef de culture Loïc Kersaudy  JPS

« C’est une grande fierté et un grand honneur de pouvoir m’occuper de cette belle propriété, c’est surtout beaucoup de plaisir à superviser à la fois le vignoble et le chai, ce que je ne faisais pas dans ma précédente expérience, et donc je suis ravi de prendre en mains l’ensemble d’une propriété et d’être à la destiné de cette magnifique entité qu’est Guiraud qui est une propriété historique avec un ADN vraiment ancré dans cette exploitation. »

« Pendant toutes ces années j’ai acquis une expérience incroyable, sur la production des grands vins liquoreux, et l’idée c’est de continuer dans cette voie là, de remettre le vin liquoreux au centre de cette propriété château Guiraud, c’est de toute façon le vin historique de la propriété…mais aussi de participer à l’élan général de l’appellation Sauternes, on sent ici un dynamisme en train de se mettre en place et Guiraud doit s’inscrire dans ce dynamisme… »

Sandrine Garbay et Camille Beuriot, l’ancienne maître de chai d’Yquem avec celle de Guiraud, qui avait fait aussi un stage à Yquem…

Diplômée de l’Institut d’Oenologie de Bordeaux, Sandrine Garbay fut 24 ans maître de chai d’Yquem, aujourd’hui à Guiraud elle a à ses côtés Camille Beuriot nouvelle maître de chai et oenologue aussi diplomée de l’ISVV pour produire ces vins liquoreux si difficile à produire…

« C’est très impressionnant, moi je viens juste de commencer ma carrière donc c’est une sorte d’exemple, c’est pour moi une sorte de parcours à suivre et je sais que c’est une épaule sur laquelle je vais pouvoir me reposer au cours de mon travail au quotidien… », commente Camille Beuriot la maître de chai de Guiraud.

« C’est tellement particulier ces vendanges de pourriture noble, avec cette dépendance au micro-climat, et au climat de l’année, jusqu’au dernier moment, tout peut être perdu ou au contraire tout peut être magnifié, et on croise vraiment les doigts pour que cette année tout soit vraiment magnifié… » explique Sandrine Garbay. « On a essuyé quand même des années difficiles depuis 2018, 2019, 20 et 21…4 années dures pour Sauternes avec des aléas climatiques incroyables, on espère fort que  ce 2022 nous redonne le sourire… »

En attendant, château Guiraud ne dort pas et a acquis le restaurant le Saprien en plein coeur du village de Sauternes, créant ainsi une terrasse « le Cercle Guiraud » qui risque d’être fort prisée cet été, avec vue sur le château Guiraud.

« Historiquement, il y a un accueil au public qui est très développé au château Guiraud, 7 jours sur 7, il y a vraiment un sens de l’accueil, avec le restaurant la Chapelle sur site au sein même de Guiraud, qui fonctionne vraiment bien et amène beaucoup de monde également, et l’idée ici était de revenir à l’ex Saprien, cet endroit qui historiquement appartenait à Guiraud et on a développé cette terrasse pour cet été, avec un autre mode d’accueil version décontracté et chic, avec notre chef Fabien Florin et donc de mettre en avant les vins d’ici, donc oui cela va donner un nouvel élan, cela anime un peu plus le centre de Sauternes, on voit les touristes venir de plus en plus sur notre belle région. »

Cet endroit vient compléter une offre qui s’étoffe à Sauternes avec l’hôtel du château d’Arches, celui de Lafaurie-Peyraguey et son restaurant gastronomique, et bientôt aussi un hôtel en 2024 à château Guiraud.  Sauternes montre ainsi un nouveau visage, de la modernité et de la féminité, Sauternes se réinvente et va en prime créer prochainement une Cité du Vin en plein coeur du vignoble…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Fabien Dumont

 

 

14 Juin

Bordeaux Wine Week : ça démarre jeudi avec les restaurateurs et cavistes…

Ca sent bon la fête du vin…Alors que les quais de Bordeaux préparent leurs stands pour Bordeaux Fête le Vin, la ville va commencer à s’animer dès le jeudi 16 juin avec les restaurateurs et cavistes partenaires de la Bordeaux Wine Week

C’est comme un teasing… de Bordeaux Fête le Vin ! Des avant-premières destinées à faire monter la mayonnaise avant ces 4 jours de festivités. En fait, la fête va durer non pas 4 mais 11 jours ! Ce sont les cavistes et restaurateurs qui ouvrent le bal en tandem avec des vignerons qui se rendront dans leurs établissements pour faire découvrir le vins de Bordeaux…

Cette nouvelle formule a été totalement inspirée de l’édition précédente de Bordeaux Fête le Vin où pour cause de crise sanitaire seuls les brasseries, restos et cavistes de la métropole avaient animé l’édition 2021 car il n’y avait pas eu de dégustations autorisées sur les quais, hormis la dégustation avec les yeux de l’expo du Chat de Philippe Geluck…

L’objectif est pour les vignerons et négociants l’occasion de faire découvrir leur production et d’échanger avec les consommateurs, mais aussi de mettre davantage à la carte des restaurants ou des bars à vins une production locale parfois oubliée ou boudée.

Ce sont ainsi 67 restaurateurs, cavistes ou épiceries fines associés à ces vignerons qui vont accueillir les amateurs et consommateurs avec le sourire durant ces avant-premières, en partenariat avec l’UMIH de Gironde.

Les consommateurs qui auront bu un verre ou commandé une bouteille de Bordeaux pourront aussi gagner des pass dégustations pour Bordeaux Fête le Vin du 23 au 26 sur les quais et participer à un jeu concours.

Pour connaître les restaurateurs et cavistes qui participent à ces avant-premières: c’est ici

05 Juin

Les Petites Mains de l’Ombre et Marie-Lys Bibeyran remportent les Gourmand Awards 2022

C’est une belle reconnaissance pour Marie-Lys Bibeyran et son ouvrage consacré aux travailleurs de la vigne. Vendredi soir à Stockholm, son livre « Les Petites Mains de l’Ombre – Gestes et Savoir-Faire des Vins du Médoc » a reçu deux prix, deux distinctions internationales, qui doivent aussi rappeler que le vin est avant tout réalisé par des petites mains, sans lesquelles, il ne serait pas ce qu’il est.

© Marie-Lys Bibeyran et ses 2 prix des Gourmands Awards 2022

« Best Wine Book for Professionals » et « Best Wine Sustainability Book » décernés par les Gourmand Awards 2022 en Suède. Marie-Lys Bibeyran, ancienne salariée viticole, auteure des photographies et textes des Petites Mains de l’Ombre est  de retour sur ses terres médocaines et ne cache pas sa joie d’avoir reçu ces 2 prix :

« Il y a forcément une fierté personnelle, cela a été du travail, un travail qui m’a donné raison, car je savais que ce sujet était susceptible de parler aux gens et qu’il était nécessaire de faire ressortir ce travail de l’ombre… »

Je suis très heureuse pour les travailleurs des vignes, j’ai déjà vécu une belle aventure moi-même en faisant ce livre, ce qui m’a beaucoup plu et suivre ce chemin après, c’est juste fantastique », Marie-Lys Bibeyran

Deux prix, c’est tout de même pas mal, une belle surprise et une belle reconnaissance… « Je savais que j’étais nommée dans la catégorie livre professionnel sur le vin, en compétition avec d’autres auteurs d’Espagne, des Etats-Unis ou de Chine, mais je n’avais pas été prévenue pour la 2e catégorie sur le vin durable également… »

Aujourd’hui, « les travailleurs de l’ombre sont nombreux à me dire merci pour faire reconnaître leur travail… En tant que travailleurs de l’ombre, ils sont tellement invisibilisés. Il y a quand même quelque chose de volontaire là-derrière. En France le vin est très sacré, et il colle à l’image de la France, mais rien n’existe pour mettre à l’honneur ceux qui le font, comme si la récolte arriverait comme par enchantement dans les cuves à la fin… Ils ont l’impression de ne pas exister, cela limite aussi les tentatives de revendications. »

Un bel ouvrage, fruit d’un long travail d’une salariée viticole, qui connaissait le thème et les travailleurs qu’elle côtoyait au quotidien :

J’ai suivi les travailleurs de l’ombre sur 2 ans, pour prendre le temps de prendre en photos tous les gestes… Par exemple sur la taille j’ai consacré une dizaine de pages, ce sont tous les gestes, de toutes les tâches qu’ils accomplissent tout au long des 4 saisons… »

« Mes photos sont volontairement en noir et blanc car elles mettent bien en valeur ces gestes, elles sont accompagnées de textes très pédagogiques pour que les gens qui ne sont pas du milieu puissent bien comprenrdre, se familiariser. Il est essentiel quand on consomme ou encore plus encore quand on est passionné, qu’on sache comment on arrive jusqu’au verre de vin. »

Une chose est sûre, le travail de Marie-Lys Bibeyran fait aussi prendre conscience que sans ces petites mains, il n’y aurait pas de vin, « maintenant on voit de plus en plus les propriétés viticoles qui commencent à communiquer, là dessus, sur les gestes dans les vignes, mais pas forcément encore sur les petites mains de l’ombre, ce qu’elle trouve dommage…

En tout cas, cette aventure aura tiré deux enseignements : « j’espère faire prendre conscience aux travailleurs de l’ombre qu’ils font un travail formidable. Ils ne font pas cela parce qu’ils ne seraient pas capable de faire autre chose, c’est un travail très beau et précieux… Et à ceux qui aiment le vin, de chercher à savoir ce qu’il y a derrière la bouteille. Il y a d’ailleurs un proverbe chinois qui dit « quand tu bois l’eau du puis, n’oublie pas ceux qui l’ont creusé ». Il faut qu’on apprenne à respecter tout le travail des hommes et des femmes qui sont des passionnés malgré leurs conditions de travail, cette situation dans laquelle ils sont maintenus. Ils ne sont pas assez mis à l’honneur, ils sont plus dans l’ombre, il faut qu’on prenne davantage conscience de tout cela. »

« C’est une grande fierté d’avoir porté tout cela jusqu’aux Gourmand Awards en Suède où de nombreux pays ont été sensibilisés, le chemin du livre n’est peut-être pas terminé, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ».

Félicitations à Marie-Lys Bibeyran et aux petites mains de l’ombre, à qui Côté Châteaux décerne sa rubrique « vigneron du mois »

Lire ou relire :

Les Petites Mains de l’Ombre, un joli ouvrage qui met en valeur ces anonymes, travailleurs de la vigne par Marie-Lys Bibeyran

03 Juin

Cantenac-Brown : stupéfiante fresque monumentale au coeur de la vigne, signée David Popa

C’est une oeuvre magistrale et éphémère qu’a réalisé l’artiste David Popa en terre crue. Une oeuvre biodégradable qui devrait disparaître aux premières pluies…

© Le Pouvoir de la Terre par David Popa à Cantenac Brown

Cette oeuvre s’intitule le « Pouvoir de la Terre », elle a été réalisée en terre crue sur le plateau de Cantenac Brown, 3e cru classé de Margaux, pour qu’elle puisse disparaître comme par enchantement aux premières pluies…

David Popa explique : « ayant été élevé par une mère française très liée au monde du vin, j’ai de merveilleux souvenirs de mon enfance passée dans les vignobles, de séjours des chais et d’apprentissage du vin. Je ne suis certainement pas un expert dans l’art de la vinification, mais chacun sait que le secret d’un vin exceptionnel, c’est avant tout la terre. Et c’est cette terre que je prends comme support, avec tout le respect que nous lui devons. »

L’oeuvre éphémère sera conservée au travers d’un NFT, oeuvre numérique unique, qui sera vendue en cryptomonnaie; le produit de la vente sera reversé au conservatoire du littoral pour que celui ci puisse acquérir de nouvelles terres vierges et les épargner de toute urbanisation.

Regardez la vidéo de Cantenac Brown sur You Tube:

18 Mai

Château Guiraud : Sandrine Garbay succède à Luc Planty à la tête de ce 1er cru classé de Sauternes

C’est une page d’histoire qui se tourne à la tête de château Guiraud 1er grand cru classé 1855 de Sauternes. Une femme a pris hier  la direction du domaine, une figure car c’est Sandrine Garbay, la maître de chai du château Yquem. Elle succède à la famille Planty, Luc et Xavier, qui ont dirigé Guiraud pendant plusieurs décennies. Sandrine Garbay, la vigneronne du mois pour Côté Châteaux.

Luc Planty, lors des tries en octobre 2019 à Guiraud © JPS

C’est par un communiqué que Luc Planty, DG a fait savoir que l’histoire de Guiraud allait continuer mais sans lui à sa tête. Il a écrit ces quelques lignes hier:

« L’agriculture, l’agronomie et la biologie me fascinent depuis toujours. Rares sont ceux qui ont pu vivre leur passion dans un vignoble tel que celui du Château Guiraud, et j’en fais partie. Durant ces neuf riches années, j’ai mené des réflexions et acquit mon expérience, dans le but d’engager l’écologie du vignoble toujours plus loin. La viticulture, particulièrement à Sauternes, est un travail de patience, d’observation, qui a permis la reconnaissance de ce terroir fascinant au plus haut niveau. Ces années m’ont également fait vivre des émotions fortes tandis que Dame Nature jouait son rôle de rabat-joie. La pluie, la grêle, le gel, etc… et à chaque fois je m’étonne de la résilience si puissante de ce cru de prestige. »

« Il est temps pour moi de passer la main ».

« Chers amis, ce courrier vous est adressé pour vous remercier à la fois pour la promotion de notre vin et également pour la reconnaissance de notre savoir-faire et de nos recherches culturales. Château Guiraud a toujours évolué pour exprimer son terroir avec sincérité. »

Merci à tous. »

Sandrine Garbay et Pierre Lurton à Yquem en février 2019 © JPS

LA REACTION DE SANDRINE GARBAY POUR COTE CHATEAUX :

« C’est une grande joie, pour moi, de rejoindre l’équipe de Guiraud, et cette magnifique propriété ! C’est l’occasion de prendre plus de responsabilité, de m’occuper du vignoble du début à la fin, de la vigne à l’élaboration du vin, et de gérer entièrement cette propriété.

« C’est une belle propriété, avec un gros projet oenotouristique très encourageant, et quand on m’a proposé de la rejoindre j’ai accepté, c’est un grand bonheur. »

Sandrine Garbay en février 2019 dans les chais d’Yquem © Jean-Pierre Stahl

« Après 27 ans de carrière dans les chais de cette magnifique propriété d’Yquem, j’avais besoin d’un souffle nouveau et c’est arrivé à point nommé. Je reste sur Sauternes, avec une propriété qui bénéficie d’une très belle notoriété, au service de ces grands vins liquoreux et de cette pourriture noble que j’affectionne particulièrement. »

Félicitations et bonne réussite à Sandrine Garbay. Pierre Lurton l’a félicitée à Yquem pour tout son travail durant toutes ces années au service de cette prestigieuse propriété. A Yquem, l’histoire continue avec une équipe bien rodée avec Toni Lkhawand responsable des vinifications, Lorenzo Pasquini directeur d’exploitation, et Francis Mayeur directeur technique.

LE SYMPATHIQUE COMMENTAIRE DE PIERRE LURTON PDG D’YQUEM

De retour de Londres, le PDG d’Yquem a tenu à m’appeler ce soir pour rendre hommage à Sandrine Garbay : « que te dire sur Sandrine, que du bien ! Elle voulait faire autre chose, pour sa fin de carrière professionnelle, et elle m’a demandé, je ne l’ai pas retenue, je ne pouvais pas, je lui ai simplement souhaité bonne chance et tout le bonheur à reprendre un nouveau job… Et comme elle va à Guiraud, qu’elle reste à Sauternes, on pourra manger à l’occasion à midi. Elle apportera beaucoup à Guiraud et on aura toujours plaisir à la voir... »

Regardez le portrait de Sandrine Garbay réalisé par Jean-Pierre Stahl à 4′ sur les femmes du vin pour Côté Châteaux :

17 Mai

Viticulture : une nouvelle charte du bien vivre ensemble signée à Parempuyre

Après l’invalidation par le Conseil d’Etat des premières chartes de riverains, la chambre d’agriculture de la Gironde vient de rendre une nouvelle copie, tenant compte des décrêt et arrêté des 26 janvier 2022, avec élargissement des publics touchés et rendant l’information obligatoire. Réaction des signataires et associations environnementales ou anti-pesticides.

Régis Falxa, Denis Baro, Bernard Lauret, Jean-Louis Dubourg et Jean-Marie Grade © JPS

Cette charte du bien vivre ensemble a été signée cet après-midi par 28 acteurs du monde agricole et viticole au château Ségur à Parempuyre en Gironde. Ceux-ci s’engagent à afficher déjà en mairie un calendrier des traitements de la vigne. Et désormais, ils prévoient une obligation de prévenir les riverains et salariés autour des exploitations 8 heures avant traitement.

« Autour de Bordeaux, on sait que la pression urbaine augmente, plus on s’éloigne de Bordeaux moins c’est compliqué, et donc cette charte sera un bon lien entre la population et nous-mêmes  pour que nous puissions continuer notre activité », Régis Falxa président de la Fédération des Vignerons Indépendants.

Régis Falxa, président des Vignerons Indépendants de la Gironde © JPS

« Nous utilisons tous des produits phytosanitaires, on est sous un climat océanique, soumis aux aléas de pluie, d’orage, de beau temps, ce qui nous contraint à utiliser ces produits, evidemment de nombreuses démarches environnementales sont mises en place, notamment chez les vignerons indépendants (70% engagés dans une démarche environnementale…et en terme de dosage on est loin d’utiliser les doses homologuées… »

La chambre d’agriculture et le CIVB ont créé cette application BVE33 du bien vivre ensemble pour être alerté rapidement des traitements (en plus des traditionnels mails, sms, etc…) « Le but c’est de faciliter l’information. C’est une application qui permet aux agriculteurs d’informer les riverains, avec une géolocalisation des parcelles des traitements et du délai de ré-entrée à partir du moment où l’agriculteur valide son traitement, » commente jean-Louis Dubourg président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.

Jean-Louis Dubourg, président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde © JPS

« Les agriculteurs s’engagent avec cette charte à traiter correctement, quand il faut au bon moment, à la bonne dose, avec le bon produit, et à prévenir les voisins qui le souhaitent, et on a aussi un accompagnement technique fait par la chambre, où sur des parcelles à proximité de sites sensibles, on va venir conseiller les agriculteurs à utiliser des produits moins impactants pour l’environnement et le voisinage… »

L’appli BVE33 à télécharger sur smartphone © JPS

Pour les associations environnementales comme Alerte Pesticides Haute Gironde, un regret déjà d’ « avoir oublier de consulter les associations anti-pesticides comme la nôtre », mais aussi « une charte écrite sans les riverains » et « ne prenant aucune mesure spécifique » vis à vis des produits les plus dangereux « cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques », toutefois de moins en moins utilisés (6% selon la chambre d’agriculture en 2020, avec un objectif de 1% en 2030).

Pour Cyril Giraud de Générations Futures: « l’objectif premier de cette charte là, l’objectif premier ce n’est pas de protéger la population, mais de pouvoir déroger aux distances de traitement pour pouvoir traiter plus près des habitations que le respect strict de la réglementation… » Et de reconnaître: « il y a une obligation d’informer la population donc ça c’est une bonne chose, c’est quelque chose qu’on réclamait depuis longtemps, maintenant il va falloir être pointilleux, car toutes les personnes qui demandaient à avoir accès à la nature des produits qui sont épandus, se sont vues refuser cette information-là…Or nous on considère que c’est une information d’intérêt public…et que chacun a le droit de savoir à quoi il est exposé quand il y a des épandages près de chez lui. »

Pour la représente des salariés agricoles et viticoles, Corinne Lantheaume, secrétaire générale SGA33/CFDT, cette charte qu’elle a co-signée est nécessaire pour renouer un dialogue entre riverains et exploitants.

« Aujourd’hui rien que le fait de voir un tracteur provoque déjà de l’agressivité, j’ai un collègue qui pulvérisait une tisane d’ortie il s’est fait agressé par un voisin, …il faut arriver à se comprendre, remettre les choses à plat, dépassionner les débats, si on veut aller les uns vers les autres, il faut qu’on vive ensemble on n’a pas le choix, autant le faire dans de bonnes conditions… »

Cette charte sera soumise à la préfecture d’ici 2 mois et à une consultation publique en suivant.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazeres et Corinne Berge :