17 Juil

Les Côtes de Bourg une nouvelle fois touchées par la grêle

Durement touchées le 26 mai dernier, les Côtes de Bourg ont une nouvelle fois été impactées dimanche, mais de manière moins importante. 5 villages des Côtes de Bourg sont concernés cette fois-ci dont Mombrier « très touché » selon Didier Gontier.

ImpactS de grêle sur les vignes du Bourgeais juillet 2018 © Côtes de Bourg

« On a un secteur très touché, c’est Mombrier : l’épicentre du phénomène » commente Didier Gontier directeur des Côtes de Bourg. « En faisant un tour plus précis, on se rend compte que le phénomène s’est intensifié, on le voit sur les impacts. Quasiment toutes les parcelles ont été touchées sur Mombrier et certaines grappes touchées à 100%, un impact sur chaque baie…Plus on s’éloigne, plus les dégâts diminuent. Mais cela concerne Bourg, Lansac, Teuillac, Pugnac et Mombrier ».

« Ceux qui étaient en bordure d’épisode du 26 mai et avaient échappé à la grêle, sont dedans cette fois. On en a marre, là 2018 c’est bon ! C’est un truc de folie entre le suivi phytosanitaire et la grêle. »

L’appellation voisine de Blaye-Côtes de Bordeaux n’a pas été épargnée non plus mais « moins violent qu’en Côtes de Bourg, on s’en tire pas mal », me confie Michaël Rouyer directeur.

« On a Pugnac, limitrophe avec Bourg, Marcillac et Saint-Vivien un peu touchés. Ce sont une dizaine de viticulteurs contre 130 la dernière fois. Cela représente une centaine d’hectares grêlés ».

impact de grêle vignes Bourgeais juillet 2018

Enfin, pour revenir sur les Graves, « on a été bien touché sur le secteur du Langonnais : à Langon, Roaillan, Saint-Pierre de Mons, Mazères, à vue de nez cela représente 500 hectares », témoigne Dominique Guignard. Il y a eu des zones touchées partiellement mais au centre du couloir, c’est du 100% de pertes. On a des vignerons qui avaient fait une mauvaise récolte en 2016, gelé en 2017 et grêlé cette année, pour qui c’est très très compliqué. »

A tous ces vignerons sinistrés, difficile de leur souhaiter du courage, mais je le fais quand même. Envers et contre tout, on a une pensée pour eux.

Je laisserai enfin ce mot de bon sens d’un vigneron victime de cette grêle : « je fais partie de ces victimes, j’accepte les lois de la nature, mais jamais l’inconscience humaine et la lâcheté dans l existence du dérèglement climatique ».

Bernard Farges : « c’est une année terrible, très compliquée pour Bordeaux »

Bernard Farges, le président de l’appellation « Bordeaux et Bordeaux Supérieur » et vice-président du CIVB commente ce matin pour Côté Châteaux ce nouvel épisode de grêle qui a secoué dimanche une fois de plus plusieurs appellations à Bordeaux. 10000 hectares ont été endommagés depuis fin mai « c’est énorme ».

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Bernard, quelle réaction ce matin après ce nouvel épisode de grêle ? »

Bernard Farges : « C’est une année terrible, très compliquée, on prend 10000 hectares depuis fin mai, c’est énorme ! »

JPS : « 10000, ça comprend les 7000 de fin mai, 2000 dimanche, et …? »

Bernard Farges : « Il y avait déjà eu des orages le 4 juillet dans l’Entre-Deux-Mers, mais aussi du côté de Castillon. Et il y a eu dimanche soir la grêle sur le Langonnais, Sauternes, le Sud Médoc et une autre partie du Médoc, Blaye, Bourg, une partie vers Galgon, dans les Bordeaux et Bordeaux Sup. Ca reste encore orageux, mouate. Sur le sud Médoc et le Langonnais, il y a eu de très gros grêlons. »

JPS : « Est-ce à dire que ce type d’événement orageux et ce type de grêlons, vous n’en aviez pas vu de tels avant ? »

BF : « Non, mais des grêlons comme cela cela revient souvent. Des orages comme dimanche, on en a tous les ans l’été. Mais cela vient s’ajouter à l’énorme sinistre fin mai (plus de 7000 hectares touchés en Gironde) et c’est une succession d’événement climatiques comme le gel d’avril 2017; pour les propriétés qui ont gelé et grêlé, cela devient très compliqué ! »

JPS : « J’imagine que pour le vignoble qui a pris la grêle, cela va être difficile de récupérer la vendange ? »

BF : « Il faut espérer que le temps se mette au sec et que cela cicatrise au plus vite, mais il faut reconnaître que ce n’est pas comme quand on prend une grêle 10 jours avant les vendanges, où on peut anticiper à ce moment-là. »

JPS : « Que dire de plus aujourd’hui ? »

BF : « Il faut attendre la reconnaissance de catastrophe naturelle, les mécanismes après sont connus et seront mobilisés comme l’exonération de taxe sur le foncier non bâti ou encore l’achat de vendange, avec l’Etat nous sommes maintenant très bien rodés sur ces mécanismes souvent mobilisés. »

16 Juil

Viticulture : la grêle a fait de nouveaux dégâts sur plusieurs secteurs du Bordelais

C’est un nouvel épisode d’orage et de grêle assez violents qui a été vécu hier après-midi et cette nuit. Après le drame survenu le 26 mai dernier où plus de 7000 hectares ont été impactés en Gironde et 10000 à Cognac, les dégâts sont très sérieux : 2000 hectares de vignes touchées dans le Bordelais dont 1000 sur Langon-Sauternes. Le sud Médoc est bien touché aussi, les Graves mais aussi les Côtes de Bourg.

La taille des grêlons tombés au Taillan en Gironde hier après-midi © Michel Versepuy sur Twitter

« C’est un couloir assez large entre Léogeats, Sauternes et Fargues qui a été très touché, c’est la totalité de la récolte qui est à terre ou bien impactée sur ce secteur », me confie Marion Enard conseillère viticole de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.

Les grêlons étaient par endroit de la taille d’une balle de golf, cela s’est passé pendant le match des bleus, durant une vingtaine de minutes », Marion Enard Chambre d’Agriculture de la Gironde.

Les dégâts à Sauternes au château Lamothe-Guignard © Daniel Detrieux

Ce matin, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et les différents syndicats viticoles tentent d’évaluer les dégâts. Les secteurs les plus touchés seraient du côté de Langon, Sauternes et le Médoc. Confirmation est donnée à 11h30 par Christophe Chateau directeur communication du CIVB : « 2000 hectares touchés dont 1000 sur Langon-Sauternes, le reste sur le sud Médoc.

Photo des vignes de La Lagune, postée sur Facebook par Caroline Frey

Les propriétés les plus impactées Guiraud et La Lagune. » Caroline Frey, la propriétaire de La Lagune, publie d’ailleurs en cette fin d’après-midi sur son compte Facebook une photo avec ce commentaire : « hier soir à La Lagune , le coup de grâce … »

La Chambre d’Agriculture de la Gironde est aussi ce matin sur le terrain, au chevet des viticulteurs et des maraîchers très touchés également. De leur côté, la première estimation donnée à 11h30 et qui reste provisoire : « 2000 hectares de vignes touchés en Gironde dont 1000 sur Langon-Sauternes, le reste dans le sud Médoc du Taillan à Ludon ». 

Un numéro vert a été activé par la Chambre d’Agriculture de la Gironde pour répondre aux questions des sinistrés : 0800 002 220 (coût d’un appel local).

Les nouvelles arrivent au compte-goutte, une fois de plus, la nature s’est rappelée à ces paysans de la terre, qui n’avaient pas besoin de cela et auraient aimer fêter comme tout le monde le fait d’être champions du monde, mais là cela relativise tout.

SAUTERNES BIEN TOUCHE

Xavier Planty, le président de l’ODG de Barsac et Sauternes est ce matin bien morose : « c’est désespérant, Guiraud est touché à 100%, la production de grand vin est très compromise ». Et d’ajouter : « cela a touché Guiraud mais pas Yquem, tout Fargues, mais pas le coeur de Rieussec, ça part depuis Pujols-sur-Ciron, Guiraud, Filhot, Lamothe et ça remonte sur le Langonnais ».

On a pris 45 millimètres de pluie et de grêle, lors de la 1ère mi-temps, avec des grêlons gros comme une phalange », Xavier Planty château Guiraud.

« Il n’y a pas une année où on se prend un coup de ce genre… » On comprend le désarroi de tous ces grands châteaux et des plus petits qui mouillent le maillot tout au long de l’année sur le terrain de la viticulture pour essayer de faire de grands vins et qui sont rattrapés par ces satanées intempéries qui sonnent comme une injustice.

Dans ce genre de désastre, le phénomène est souvent circonscrit à des endroits bien restreints. On parle de couloirs de grêle, c’est ainsi que les voisins prestigieux et autres 1ers crus classés de Sauternes, situés à 1km à Bommes n’ont pas eu de dégât, comme le château Rayne-Vigneau : « on n’a rien sur le secteur de Bommes, nous n’avons pas été touchés mais restons solidaires de nos voisins !  » me confie Vincent Labergère son directeur. C’est aussi cela qui est rageant, c’est que ça se passe sur de petites zones, de manière intense et violente, de quoi mettre à terre les efforts d’une année de labeur.

REBELOTTE A BOURG !

« Cela a duré 10 minutes, mais pas de la violence du 26 mai dernier, cela a touché les communes de Bourg, Lansac, Mombrier, Teuillac et Pugnac », me confie Didier Gontier, directeur des Côtes de Bourg.

On est champion du monde…de la grêle, Didier Gontier des Côtes de Bourg.

« On a fait un flash pour demander 1 retour sur les dégâts : des parcelles qui n’étaient pas touchées le 26 mai, on été touchées là. On va avoir un gros souci de protection des baies impactées, il va falloir traiter les vignes contre le botrytis. C’est de l’acharnement, ce millésime 2018 ! »

Assemblée générale du © CIVB où Allan Sichel a commenté ce nouvel aléa climatique

LA REACTION D’ALLAN SICHEL LORS DE L’AG DU CIVB

Cet après-midi, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a commenté lors de l’assemblée générale du CIVB : « les conséquences de ces épisodes sont dramatiques pour les propriétés touchées, certaines d’entre elles ayant déjà subi de très importantes pertes lors du gel de 2017. Au niveau de la globalité de la filière bordelaise cependant l’impact restera léger ; la récolte globale 2018 s’annonce belle, même si nous devons rester prudents face à la très forte pression des maladies favorisée par les conditions météorologiques printanières particulièrement humides ».

La multiplication des aléas climatiques majeurs nous engage à mettre en place des outils pour garantir la pérennité des exploitations et de nos activités commerciales, je parle ici de l’assurance récolte mais aussi du VCI », Allan Sichel président du CIVB.

« Nous sommes heureux et très satisfaits des évolutions récentes validée par l’INAO et l’état pour augmenter la possibilité de constitution de VCI lors de chaque vendange et en autorisant un volume de VCI cumulé pouvant atteindre une ½ récolte ». Et d’analyser que l’impact du gel 2017 commence à se faire sentir : « la faible récolte 2017 vient directement impacter les volumes enregistrés en contrat d’achat qui sont en baisse de 18 % à fin juin », bien qu’à l’export « +3% en volume (2,123 millions d’Hl) et + 8% en valeur (2,061 milliards d’euros) » ont été enregistrés sur 12 mois glissants (fin mars).

Sacré millésime, après un premier épisode de grêle fin mai, une attaque fulgurante de mildiou en juin et juillet, revoilà la grêle… Courage à nos amis vignerons.

Regardez le reportage à Sauternes de Hélène Chauwin et Jean-Pierre Magnaudet :

15 Juil

Coupe du Monde : la fièvre monte à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine pour encourager les Bleus

Comme lors de la demi-finale, la ferveur est à son apogée du côté du monde du vin et de la gastronomie. Vignerons, responsables techniques, ouvriers viticoles et propriétaires de châteaux, chefs cuisiniers et sommeliers, bref tous les amis de Côté Châteaux sont derrière l’équipe de France.

Reignyx chevauchant le coq français © Nicolas Lesaint, directeur technique du château de Reignac à Saint-Loubes (33)

Je crois que les 3 mots qui sont importants sont : la sérénité, la confiance et la concentration », Didier Deschamps sélectionneur de l’équipe de France.

A la Grange aux Oies à Nieuil avec le chef sommelier © Patrice Devaine, président des sommeliers de Poitou-Charentes et le chef cusinier Pascal Pressac : « Les 3 couleurs de la victoire…
Allez les bleus ⚽🇫🇷

13 Juil

Stop aux rumeurs infondées ! Vinexpo se tiendra bien à Bordeaux du 13 au 16 mai 2019

C’est une rumeur, une fake news, qui court et qui voudrait qu’il n’y ait pas Vinexpo Bordeaux en 2019. Anne Cusson, la directrice de communication de Vinexpo vient ce matin de la démentir auprès de Côté Châteaux. Il y aura bien Vinexpo Bordeaux en 2019 car c’est « le navire amiral du groupe ». 

En 2017, Vinexpo Bordeaux avait innové avec WOW, les World Organic Wines, dans le Hall 3 du parc des expositions © JPS

S’il y a bien un sport où le gaulois est champion du monde, c’est le « bashing » ou plutôt « l’auto-bashing ». On a connu le French Bashing à une époque, lancé en 2003 par nos amis Américains (du fait de la position française différente sur l’Irak), idem avec les essais nucléaires relancés par Jacques Chirac en 1996, le Bordeaux Bashing par toute une série d’acteurs mondiaux du monde du vin et par Cash Investigation (au sujet des traitements avec pesticides), voici maintenant un Vinexpo Bashing qui débuterait… Allons, soyons sérieux !

Anne Cusson, directrice de la communication de Vinexpo, est formelle : « la rumeur de la non-tenue de Vinexpo à Bordeaux en 2019 est infondée. C’est une rumeur incompréhensible ».

Vinexpo Bordeaux a toujours été le vaisseau amiral du groupe Vinexpo, le plus important salon, c’est une opportunité économique qu’on ne peut pas laisser partir », Anne Cusson, Vinexpo.

On voit mal un Alain Juppé qui a toujours soutenu la filière vin à Bordeaux, lançant il y a 20 ans la Fête du Vin, en alternance avec Vinexpo Bordeaux, laisser faire une chose pareille. Le maire de Bordeaux a toujours défendu bec et ongle ce salon à Bordeaux, montrant même beaucoup de chauvinisme à de multiples reprises.

On voit mal aussi la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, actionnaire majoritaire, laisser filer un tel filon, alors que « ce salon compte énormément pour la région et pour toute l’économie locale. La CCI ne peut pas laisser passer cette rumeur infondée,  » poursuit Anne Cusson.

Ce qui est sûr c’est que Vinexpo Bordeaux a été avancé, selon le souhait commun de Guillaume Deglise, l’ancien DG de Vinexpo, et de Patrick Seguin, président de la CCI de Bordeaux : « les dates ont été avancées du 13 au 16 mai 2019 », cela pour se positionner plus tôt dans le calendrier des salons, mais aussi pour régler le problème, vécu en 2017, de possible canicule en juin. Par ailleurs, Anne Cusson me confirme aussi la tenue du nouveau salon Vinexpo à Paris : « du 13 au 15 janvier 2020, avec un positionnement différent, plus axé sur les CHR (cafés, hôtels et restaurants), mais aussi sur les spiritueux. »

Vinexpo reste le plus important salon du groupe, avec plus de 40000 visiteurs, venus de 150 pays, les objectifs restent les mêmes, de conserver Vinexpo et de le maintenir à sa taille actuelle.

Certes, Guillaume Deglise a quitté la direction générale, mais va être remplacé, c’est en septembre que son successeur nous sera présenté. Il avait mis en place avec son équipe de nombreuses nouveautés et redonné un nouvel élan qui va continuer à porter ses fruits. Certes, il y a la concurrence de ProWein à Dûsseldorf en Allemagne qui rassemble plus de monde au mois de mars, mais c’est bien pour contrer ce salon que Vinexpo Paris a été lancé en janvier les années paires et que Bordeaux a été avancé les années impaires. Certes, quelques vignerons ou acteurs du monde du vin entretiennent aussi ces critiques sur Vinexpo Bordeaux, mais à force de critiquer, ils se tirent peut-être eux-même une balle dans le pied. Car s’il n’y avait plus de Vinexpo Bordeaux, on parlerait moins de Bordeaux, le marché du vin étant mondial, le consommateur a tout loisirs de chercher ailleurs. A force de s’auto-flageller, sport bien gaulois, il en reste toujours des marques (ou des marks pour faire un clin d’oeil). Achtung, pas d’Anschluss avec les Allemands. Ils ont été éliminé de la Coupe du Monde non ? C’est comme si on disait que les Français n’aillaient pas être champions du monde. Cocorico, bon sang.

Non Vinexpo Bordeaux ne ferme pas, bien au contraire, Vinexpo Bordeaux donne rendez-vous à la planète vin et spiritueux du 13 au 16 mai 2019.

12 Juil

Le festival des « Herbettes&Vinoglyphes » au château Carbonnieux ou « la haute couture végétale » par François Maurisse

C’est une exposition à vous couper le souffle à voir au château Carbonnieux tout l’été. Une ode à Dame Nature à travers de petits personnages créés par François Maurisse. Des oeuvres de toute beauté à base de fleurs, de tiges et de bois de vigne que lui offre la forêt, la nature et le vignoble. S’y joint son inspiration démesurée digne d’un défilé de haute couture française.

François Maurisse, « l’exflorateur », avec Christine et Philibert Parrin © Jean-Pierre Stahl

« Je suis un exflorateur, j’ai d’ailleurs déposé un brevet. J’ai réalisé là plus de 70 herbettes et 40 vinoglyphes. »

« Je suis venu il y a 2 ans à Carbonnieux car je savais qu’ils étaient amateurs d’art et responsable d’équilibre entre l’homme et la nature. Je suis venu dans leurs vignes, et j’y ai trouvé des bleuets, cela a donné la Demoiselle de Carbonnieux… »

François Maurisse a un parcours long comme le bras, une gouaille et une joie de vivre communicantes. Pour bien comprendre son cheminement, il commence bien sûr par le commencement « je suis né à Lourdes », évidemment ça prête à sourire mais quand on admire ses oeuvres, on se dit qu’il en va du miracle car il saisit l’instant le plus remarquable dans ce qu’offre la nature au quotidien, mais avec ce lien miraculeux, ce don du ciel, qui fait qu‘il donne vie à des demoiselles, réalisées à partir de fleurs et de tiges, ce sont ses herbettes.

« A 8 ans, mon papa m’a emmené dans des lacs de montage pêcher à la mouche », c’est ainsi qu’a commencé son initiation qui l’a sans doute marqué à vie. Même s’il s’est orienté vers le métier d’ingénieur du son, a créé le studio Carat et a travaillé avec des groupes bien connu comme Noir Désir ou Tribal Jam, il a toujours été passionné par l’image, un vrai « fana de la technique artistique ».

« A un moment donné, j’ai eu envie de partir en Afrique, j’y suis resté, 10 ans en vacances, j’ai fait chercheur d’or et collectionneur de coléoptères et de papillons. J’ai senti que j’étais que mes origines c’était là-bas, à travers la nature et surtout la lumière ». Parti vivre des expériences avec des gens exceptionnels, qui ont la base pour survivre, cela a marqué François.

Après les événements de Côte d’Ivoire, de retour à Bordeaux, il collabore avec TV7 pour les un 52′ mensuel « les yeux de l’aventure ».

« Mais il y a 7 ans, je plaque tout, il y a encore quelque chose au fond de moi qui ne s’est pas exprimé. Je pars alors en bivouac avec table, chaise et matériel de chirurgie ». « Et je laisse mon instrument être guidé par la nature. Tout débute ainsi avec une paire de ciseaux, de la colle et d’éléments végétaux ». Et c’est ainsi qu’il donne la vie à toutes ces dons de la nature » :

Ca c’est une robe, ça c’est un bras, ça ça va être un chapeau, je suis à l’écoute de ce qu’on veut bien me dire, je suis comme un messager », François Maurisse.

« Je colle alors ces éléments avec de la résine de pin, et crée un elfe de matière végétale de 25 à 30 centimètres de haut, que j’épingle sur un fond blanc ». François alors en fait une photo car malheureusement son oeuvre est éphémère, ensuite il la reproduit sur une toile pour en faire un véritable tableau. Un chef d’oeuvre de la nature avec la main de l’homme.

Pour Christine Perrin, du château Carbonnieux : « c’est de la haute couture végétale, il devrait vraiment être contacté par des couturiers. » Et  Christine Perrin de raconter « mon grand-père adorait les fleurs de la passion, quand on était enfant il avait planté une treille avec cette plante, sans le savoir François Maurisse a fin un clin d’oeil à mon grand-père. »

11 Juil

L’euphorie des châteaux derrière l’équipe de France

Voici un florilège de réactions sur les réseaux sociaux de quelques  châteaux de Bordeaux ou d’appellations durant le match France-Belgique et au terme de la qualification 1 à 0 de la France en finale de la Coupe du Monde dimanche prochain. Et si c’étaient eux qui avaient porté chance aux Bleus ?

Le plus dur ce soir ça va être de choisir…
#reignyx #france #belgique #vinoubiere #foot #coupedumonde © Nicolas Lesaint château de Reignac

#reignyx #foot #france #belgique #brel © Nicolas Lesaint château de Reignac

10 Juil

Au coeur de la Citadelle de Blaye, le Clos de l’Echauguette devient bio

Connaissez-vous le Clos de l’Echauguette ? C’est un micro-vignoble unique au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le voici désormais estampillé de la mention « Vin Biologique ».

C’est un micro-vignoble de 15 ares, planté à 100% merlot, qui a la particularité d’être au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce petit vignoble, propriété du Syndicat Viticole de Blaye, se veut être un vignoble exemplaire dans l’optique de « promouvoir une viticulture responsable ».  Ainsi cette parcelle est devenue le terrain d’expérimentations biologiques : jachère fleurie, hôtel à insectes, nichoirs à abeilles, poulailler, rosiers… « Autant de moyens de prévenir naturellement les nuisibles et maladies, et de préserver la biodiversité ».

UN VIGNOBLE A VOCATION PEDAGOGIQUE

Ce vignoble à vocation expérimentale et pédagogique est également inscrit au programme de la Gironde Verte du CIVB; la Gironde verte vise à faire découvrir la vigne et à sensibiliser les jeunes à l’environnement viticole girondin.

OUVERT AU PUBLIC DURANT L’ETE

En voilà une bonne idée se sortie : durant tout l’été, le Clos de l’Echauguette ouvre ses portes au public afin de présenter la démarche expérimentale mise en place dans ce lieu d’exception. Au programme : visite et dégustation
commentées les mercredis après-midis, et dans le cadre d’une balade en petit train dans le vignoble les jeudis après-midis. Une croisière œnologique Blaye-Bourg au départ de Bordeaux le vendredi inclut également la visite du micro-vignoble.

Grâce à cette offre œnotouristique estivale, nous voulons faire connaître davantage ce lieu chargé d’histoire et le savoir faire associé » confie Mickaël Rouyer, directeur de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.

UNE SOIREE UNIQUE AU CLOS DE L’ECHAUGUETTE

Le millésime 2016, premier élaboré en bio, sera dégusté en avant-première lors de la Soirée du Clos de l’Echauguette, mercredi 1er août. 737 bouteilles (une par pied de vigne) ont été élaborées dans le plus grand respect de l’environnement et seront bientôt en vente à la Maison du Vin de Blaye.

09 Juil

Retour sur la Fête de la Fleur 2018

C’était le 15 juin dernier, en plein Bordeaux Fête le Vin, la traditionnelle Fête de la Fleur organisée par la Commanderie du Bontemps. Plus de 1000 personnes étaient invitées à ce grand rendez-vous  du monde du vin.C’est une tradition instaurée depuis 1949 par la Commanderie du Bontemps. Chaque année est célébrée la Fête de la Fleur. Une fête qui marque la floraison de la vigne.

La Fête de la Fleur s’est installée au fil des ans comme le rendez-vous incontournable des amateurs de vin du monde entier. Cette année, elle prenait place comme par le passé au Jardin Public ; d’autres années, elle s’était tenue place des Quinconces et lors des années impaires où Vinexpo est organisé à Bordeaux, elle a lieu dans de célèbres châteaux du Médoc (comme Montrose ou Lascombes), des Graves (Malartic-Lagravière), de Sauternes ou Barsac.

La soirée de gala a débuté, comme il se doit, par la fameuse cérémonie
des intronisations. Pour cette Fête de la Fleur 2018, 31 nouveaux commandeurs ont en effet été intronisés par le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps Emmanuel Cruse, dont l’Ambassadeur des Etats-Unis en France, son excellence Mme Jamie McCourt.

Le chef Julien Lefebvre, Chef étoilé au restaurant du Château Cordeillan-Bages à Pauillac, qui a réalisé ce dîner d’exception avec Mr Cazes et Emmanuel Cruse – Commanderie du Bontemps © Phil-Labeguerie

Tout le monde du vin, propriétaires, négociants, distributeurs, journalistes, ainsi que quelques personnalités du cinéma, de la musique, ou des chefs étoilés étaient de la Fête (excepté votre serviteur qui couvrait le fameux concert magistral de l’ONBA à Darwin avec Paul Daniel), à noter la présence parmi les invités Adriana Karembeu.

06 Juil

2e Confluent d’Arts : Goran Bregovic transcende 2000 festivaliers au château de la Rivière

Lancé l’an dernier, le festival Confluent d’Arts a trouvé son public au château de la Rivière. Après Youri Buenaventura l’an passé c’est au tour de Goran Bregovic survolté de faire danser plus de 2000 festivaliers sur sa musique slave et son orchestre de cuivre « des mariages et des enterrements ».

Dominique Beyly, Goran Bregovic, Xavier Buffo et Gilles Troulet, les organisateurs de Confluent d’Arts © Jean-Pierre Stahl

« Ce festival est  né, il y a maintenant un an, d’une envie commune de partager la culture, le vin et un lieu magique ici au château de la Rivière », commente d’emblée Xavier Buffo, le directeur général du château de la Rivière.

Emmanuelle Roques et Claire Dufau de Bordeaux pour ce festival magique au château de la Rivière © JPS

« C’est la volonté partagée de faire un festival pluri-disciplinaire : de la musique, du cinéma, des dégustations, du théâtre de rue et des expositions, c’est mêler les arts au sein d’une propriété viticole. »

La team de bénévoles sans qui le festival n’existerait pas © JPS

Pour cette première journée du festival, Mexique et Balkans étaient à l’honneur dans les jardins du magistral château de la Rivière, sur les hauteurs du fronsadais.

L’artiste sculpteur et plasticien verrier Luc de Muelenaere avec ses personnages fantasmagoriques

« Incroyable,, c’est vraiment l’endroit idéal pour écouter de la musique, avec des amis », témoigne Emmanuelle Roques de Bordeaux.

Apostol Cumbia en 1ère partie © JPS

Apostol Cumbia, un groupe franco-mexicain transmettait dès 19h30 la chaleur de l’Amérique Latine.

Pour Dominique Beyly, co-organisateur et maire de La Rivière, qui fut à l’origine de Fest’Arts, il y a 25 ans à Libourne : « C’est un pari, c’est un challenge, en même temps il n’y avait rien sur le fronsadais. Il était important de créer cet événement sous une forme de multiples expressions artistiques. »

Ce festival est né l’année dernière, a trouvé son public, et c’est un plébiscite dès la première soirée. »  Dominique Beyly, co-organisateur et maire de la Rivière.

Les musiciens de Goran Bregovic ont joué en fendant la foule compacte © JPS

Mais la tête d’affiche tant attendue, c’est Goran Bregovic le célèbre compositeur originaire de Sarajevo, qui s’est illustré par de nombreuses musiques de film comme celle d’Underground dans les années 90, une carrière boosté par Emir Kusturica qui en a fait son compositeur fétiche. 

Goran Bregovic, avant d’entrer sur scène © Jean-Pierre Stahl

Je viens d’une famille qui depuis toujours avait une petite vigne ; mon père produisait 1000 litres de vin par an mais le buvait tout seul ! (s’amuse-t-il), alors j’adore venir dans les vignes ! Goran Bregovic

S’il n’a pas trop « la chance de jouer dans des endroits comme celui-là » qu’il trouve « formidable », le chanteur-compositeur slave continue « je viens d’une tradition où la musique était toujours faite pour alcool… (bon, la loi nous oblige à dire à ce moment là : attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé…mais l’abus de Goran et de sa musique hier rendait les gens heureux). « Nous on n’avait pas la musique classique, à l’époque de Monte Verdi et des premiers opéras, nous on avait juste un instrument avec une corde ! »

« Moi j’aime bien l’idée que je vais laisser un peu dans cette tradition de la musique, quand j’imagine le destin de ma musique les femmes sont sur les tables dansant, les musiciens ils ont un bon bakchich, c’est de la joie avec cette musique ».

Goran Bregovic une atmosphère slave unique © JPS

Quant à savoir si aujourd’hui cette terre des Balkans est apaisée ? « C’est un endroit difficile, pendant 5 siècles, on était l’unique frontière directe entre catholiques, orthodoxes et musulmans, alors c’est pour cela qu’on a une histoire difficile, mais aujourd’hui on est dans un moment d’optimisme, j’ai l’impression. Tout le monde croit qu même en Europe il y a un plan pour nous. »

Deux heures d’un concert ébouriffant et entraînant avec ces 2 voix féminines bulgares et ces 6 cuivres rutilants. « Ca envoie toujours autant de steack ! Je l’avais déjà vu à Arles, il y a 15 ans, et il dégage beaucoup d’énergie », témoigne Thomas de Libourne. Une énergie communicative pour les 2000 festivaliers qui promettent de revenir.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot :