06 Fév

Vignoble de Bordeaux : que d’eau, que d’eau, que d’eau…

Cette semaine aura été marquée par de très nombreuses inondations en Nouvelle-Aquitaine et particulièrement en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et dans lesLandes. Quelques châteaux ont vu l’eau arriver à vitesse grand V dans leurs parcelles, notamment du côté de Barsac et dans le libournais. Témoignages de vignerons sous l’eau…

Dans les vignes du château de Rolland avec © Romain Garcia

Romain Garcia n’a que 31 ans, il venait juste de reprendre en mars 2020 le château de Rolland, 20 hectares à Barsac, mais déjà on peut dire que Dame Nature l’a plongé dans le bain et les joyeusetés des intempéries…

© Romain Garcia au château de Rolland

Après avoir subi une petite crue au mois de mai dernier, qui a amputé une partie de récolte, revoici cette semaine que « le Ciron a commencé à déborder, avec aussi un petit étang qu’on a sur la propriété, mais sans grande inquiétude… Mais avant hier, cela commençait à devenir critique, quand le Lot-et-Garonne est passé en rouge et que la Garonne est montée, on a vu l’eau passer au dessus de la digue, et là on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose…

On a évacué les 250 brebis qui pâturaient sur la propriété, on a aussi sorti les voitures, c’est impressionnant, l’eau est passée au dessus de le D113 et on a eu jusqu’à 3 mètres au plus bas. Fort heureusement elle n’est pas arrivée jusqu’aux bâtiments et le matériel a été préservé », Romain Garcia du château de Rolland.

« Par rapport à la vigne, on va avoir du nettoyage, avec de nombreux débris, mais je ne pense pas que cela remette tout en cause. Depuis que je suis né, je n’avais jamais vu cela, c’est pourtant déjà arrivé, ce sont des crues centenaires…

Certains en ont profité pour faire un peu de ski nautique dans la vigne…

« Jeudi après-midi, l’eau est ainsi passée au-dessus de la digue à 15h30, à 16h on a évacué les brebis, en une heure de temps on avait 1,5 mètre d’eau et à 17h30 l’eau recouvrait la 113 », complète Romain Garcia.

© Olivier Fargues, du château la Bouade a ressorti sa vieille barque par ces temps-ci elle a prouvé son utilité

Olivier Fargues, co-gérant du château La Bouade avec Stéphane Wagrez, témoigne ce matin pour Côté Châteaux : « on a un ruisseau le Saint-Cricq qui prend sa source à Cérons, il se jette dans la Garonne, il est insignifiant la plupart du temps, mais avant hier la Garonne est rentrée dans le Saint-Cricq et on a eu de l’eau dans les parcellesLes bâtiments sont restés au sec par chance, cela s’est arrêté à 200 mètres du château et des chais. Avant on avait 20 centimètres, avant que l’eau ne passe par dessus la digue, l’eau est alors montée tout doucement, et heureusement que la digue n’a pas complètement pété… Moi, je suis pêcheur, et au château La Bouade on a une vieille barque, on l’a remise à l’eau tellement c’étaitspectaculaire…Il y avait 1,5 mètres sur la 113. La maintenant, cela ressent tout doucement. On a eu jusqu’à 2 mètres dans les vignes… »

« Des dégâts ? Je n’ai pas assez de recul, mais si on regarde les palus, la vigne n’en meurt jamais, je vais avoir un surplus de travail avec beaucoup de déchets et de sarments dispersés. Sur les 23 hectares du château La Bouade, il ne reste que 3 hectares que je peux travailler, le reste est sous l’eau.. ».

Quand l’eau va se retire, je vais sans doute garder encore de l’eau car c’est une cuvette et les nappes sont gorgées, je pense qu’on va avoir quelques difficultés au printemps , on risque d’avoir une pression maladies importante avec notamment le mildiou. Cela va dépendre des conditions climatiques du printemps », Olivier Fargues du château La Bouade.

© Olivier Fargues marchant sur l’eau…ou presque, dans ses vignes du château La Bouade

Entre Barsac et Cérons, les inondations sont de mise, d’autres secteurs ont été sacrément touchés cette semaine notamment du côté de La Réole et dans le Lot-et-Garonne.

« Après avoir gelé l’an dernier, c’est du harcèlement climatique, mais bon il faut être philosophe, notre stock est sauf et on a pu protéger les papiers et nos ordinateurs, alors qu’en 1981 l’eau était montée jusque dans les chais ! Cela prouve que la digue est très efficace aussi. »

En tout cas, Romain Garcia résume l’état d’esprit des vignerons victimes de ces inondations : « mieux vaut que cela arrive maintenant qu’au mois d’avril ou mai ! », tant que la vigne est endormie en cette période hivernale. Bon courage à tous.

04 Fév

Ouf, pour la Saint-Vincent le vin a tout de même été béni…

C’est une tradition dans de nombreuses régions viticoles, et particulièrement à Bordeaux. Chaque année le vin est béni par l’Archevêque à l’occasion de la Saint-Vincent, patron des vignerons. Evidemment en cette période d’épidémie, ce n’était pas gagné d’avance, mais si, la Commanderie du Bontemps a veillé à ce que cette tradition soit respectée avec masques et distanciation… Alléluia.

Le défilé des Commandeurs en l’Eglise Saint-Rémi de Bacalan avec l’Archevêque de Bordeaux © Commanderie du Bontemps

 Cette cérémonie dure depuis plus de 50 ans et est orchestrée de main de maître par la Commanderie du Bontemps. Elle débute traditionnellement par une messe et se poursuit par un déjeuner avec quelques 700 personnes où les vignerons, maîtres de chai, responsables techniques ou d’exploitation, sont mis à l’honneur et invités par les châteaux.

Malheureusement, cette année, l’organisation a été chamboulée, vous pensez bien à l’heure où les restaurants sont toujours fermés, il aurait été saugrenu de maintenir une telle manifestation, qui n’aurait d’ailleurs pas été autorisée.

Olivier Bernard n’a pas hésité à emplir le calice de l’Archevêque avec le vin nouveau © Commanderie du Bontemps

Il n’empêche la messe, elle s’est bien tenue avec les membres de la Commanderie du Bontemps et la petite barrique avec le vin de la nouvelle année a été bénie par Monseigneur Jean-Paul James, Archevêque de Bordeaux, assisté par le Père Francis Ayliès, en l’Eglise Saint-Rémi de Bacalan à Bordeaux. La Saint-Vincent honore Vincent de Saragosse, diacre et martyr du IVe siècle, qui est devenu le patron des vignerons.

Si cette année, la cérémonie a été célébrée en comité plus restreint, les vignerons espèrent que l’an prochain, le déjeûner pourra se tenir à nouveau, il alterne généralement entre le Médoc et les Graves, le Sauternais et Bordeaux.

03 Fév

Des bouteilles de vin de retour à Bordeaux après un voyage dans l’espace

Douze bouteilles de vin et 320 sarments de vignes sont arrivées lundi soir à Bordeaux après avoir passé respectivement quatorze et dix mois au sein de la station spatiale internationale (ISS) pour une expérience scientifique. Revenus le 13 janvier sur terre à bord du cargo Dragon de la société privée SpaceX, les sarments de vigne de merlot et cabernet sauvignon et les bouteilles ont ensuite été acheminés vers Bordeaux où ils seront comparés à des lots restés au sol dans les mêmes conditions de conservation.

« La mission WISE est le premier programme de recherche appliquée privé complet visant à tirer parti de l’environnement spatial pour relever les défis de l’agriculture de demain sur une Terre plus chaude avec moins d’eau potable », explique à l’AFP Nicolas Gaume, co-fondateur avec Emmanuel Etcheparre, de Space Cargo Unlimited, à l’origine du projet.

Dans l’ISS, les bouteilles de vin ont été conservées dans les mêmes conditions que sur terre, hormis la gravité. « Lorsque l’environnement terrestre est recréé dans l’espace comme sur l’ISS, le seul paramètre qui change par rapport à la Terre est la gravité quasi nulle. Cela expose la vie sur l’ISS à un stress immense », explique Nicolas Gaume. « Notre approche est que les divers éléments végétaux que nous exposerons à ce facteur de stress spatial développeront plus de résilience » à d’autres stress, comme ceux liés au changement climatique, souligne ce passionné. « Ce que nous apprenons dans le domaine viticole, nous prévoyons de le développer dans d’autres domaines agricoles », ajoute-t-il.

Le coût de cette opération menée en partenariat avec l’Institut des sciences de la vigne et du vin de Bordeaux (ISVV), l’université d’Erlangen (Allemagne) et le CNES n’a pas été communiqué. « L’équipe compte aujourd’hui une quinzaine de chercheurs impliqués dont la Pr Stéphanie Cluzet de l’ISVV en charge de notre principale expérimentation » et « le professeur Michael Lebert du département de biologie cellulaire de l’Université FAU Erlangen en Allemagne, un des plus grands spécialistes européens sur la recherche en agriculture spatiale », selon Nicolas Gaume.

Une dégustation privée du vin, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, est prévue fin février à Bordeaux avec l’oenologue et agronome Franck Dubourdieu.

Une bouteille de vin avait déjà été envoyée dans l’espace en 1985 mais sans enjeu scientifique. C’était une petite bouteille de Lynch-Bages 1975, que le propriétaire Jean-Michel Cazes avait apportée à l’ex-spationaute Patrick Baudry qui embarquait dans la navette Discovery à Houston.

« Je n’avais pas l’ambition de contribuer à une expérience scientifique, mais plus simplement de faire parler du vin de Bordeaux« , reconnaît Jean-Michel Cazes qui avait « fait faire une étiquette spéciale » pour l’occasion.

La bouteille de Lynch-Bages n’a jamais été débouchée: elle trône toujours sur une étagère dans la salle à manger des Cazes.

AFP
 

31 Jan

L’union fait la force : les Vignerons de Saint-Emilion adoptent un système de défense collectif contre la grêle

C’était dans les tuyaux depuis un bout de temps. Mercredi en assemblée générale extraordinaire, les vignerons de Saint-Emilion ont finalement adopté à 90% la mise en place de ce système de lutte contre la grêle, avec Selerys. Réactions de Franck Binard du Conseil des Vins de Saint-Emilion et de Karl Todeschini.

 

« C’est un très très beau projet… 2 ans et demi de travail ! Cela montre la solidarité des vignerons sur des sujets comme ceux-là » commente Franck Binard, directeur du Conseil des Vins, pour Côté Châteaux.

Depuis plus de 2 ans, les vignerons ont monté sur pied cette lutte organisée à l’échelle des appellations de Saint-Emilion et de ses satellites, avec le concours de la société Selerys. 7500 hectares et 900 vignerons seront ainsi mieux armés face aux orages de grêle. Cela concerne les appellations de Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand Cru, Lussac-Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion.

En 1884, on a été le premier syndicat à se créer, les vignerons se sont rassemblés contre le phylloxéra, cela montre bien que sur des sujets importants comme celui de la grêle aujourd’hui, il y a toujours une union qui fait la force », Franck Binard directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

« Les crus classés ont aussi accepté de faire un effort financier pour que ce soit possible pour tous. cela permet à chaque exploitation d’être couverte, sans cela ça n’aurait aussi pas été possible à cause du parcellaire…Cela va mettre 8 mois à être mis en place, en espérant que le système tienne sa promesse; on n’a pas une garantie à 100% mais cela permet de réduire le risque de 60 à 100% », poursuit Franck Binard.

Le système en lui même se veut à la fois très technique mais aussi très simple, dans la mesure où un radar balaye et détecte dans un rayon précis de 30 kilomètres tous les fronts orageux, en mouvement ou en formation. Le logicvel prévient ainsi les vignerons qui dès lors peuvent lancer tout ou partie des 37 lanceurs répartis sur le territoire, lorsque l’orage est à environ 7 kilomètres.

« C’est un accouchement important pour l’ODG, c’est juste un gros boulot qu’on a fait nous les élus et moi entant que président de la commission technique », commente pour Côté Châteaux Karl Todeschini.

Il fallait monter un projet pour être hyper efficace pour 1 protéger nos adhérents, 2 qui soit économiquement viable et 3 et sexy pour qu’il soit voté. L’issue est plutôt géniale, d’autant que le covid ne nous aura pas aidé, il nous a fait perdre 6 mois. C’est un gros travail qui va couvrir l’ensemble des appellations », Karl Todeschini.

Et Karl Todeschini de « remercier les vignerons » d’avoir compris l’intérêt de ce déploiement efficace. « Cela apportera de la solidarité par les temps de morosité, on sait se resserrer quand cela va mal et c’est plutôt assez brillant. »

 

30 Jan

Sept interpellations après un vol de grands crus de Bordeaux pour 800 000 € de butin

Sept personnes, dont un Chinois, ont été interpellées sur l’agglomération bordelaise, quatre d’entre elles écrouées, après un vol en septembre de grands crus de Bordeaux, un butin d’environ 800.000 euros, dont la moitié a pu être récupérée, a-t-on appris samedi de source policière.

La saisie opérée par la Police Judiciaire de Bordeaux © Sébastien Delalot

Le vol, perpétré un week-end de septembre dans un entrepôt de négociant à Bruges, en banlieue nord de Bordeaux, portait sur quelque 1.600 bouteilles, dont des crus prestigieux tels Château Latour, Haut-Brion, Petrus, a-t-on précisé de même source. L’enquête de police judiciaire a permis de centrer, puis de conforter les soupçons sur plusieurs personnes, dont des membres d’une même famille, en divers points de l’agglomération, comme Bordeaux, Mérignac, Artigues-près-Bordeaux, Saint-Loubès, Blanquefort.

Une opération sur plusieurs sites mardi matin impliquant une cinquantaine de policiers, Brigade de répression du banditisme et Brigade de recherche et d’intervention notamment, a permis l’interpellation de sept personnes, dont une femme. Un des individus a brièvement été menaçant avec une arme lors de l’interpellation, faits qui font l’objet d’une procédure incidente.

Surtout des caisses de 1ers crus classés et grands crus © Sébastien Delalot

Ces suspects, âgés d’une trentaine ou quarantaine d’années, aux profils variés, étaient pour la plupart connus de la police pour des faits de délinquance moyenne, vols, recel, stupéfiants notamment. Quelques-uns ont pu être associés au cambriolage, d’autres à un rôle d’intermédiaire pour écouler le butin, et le ressortissant chinois, négociant sur la place de Bordeaux, au rachat d’une partie des bouteilles destinées à l’exportation.

Ils ont été mis en examen vendredi pour vol aggravé, recel de vol aggravé, association de malfaiteurs notamment. Quatre ont été écroués, trois autres placés sous contrôle judiciaire.

Près de la moitié du butin, soit environ 800 bouteilles, ont pu être récupérées. Les perquisitions ont aussi permis de saisir quelques milliers d’euros, deux armes d’épaule, de petites quantités de stupéfiants.

© Sébastien Delalot

Le vol de grands crus est un phénomène « prégnant » sur la place bordelaise, avec des préjudices qui deviennent plus importants, et désormais avec une destination à l’exportation, a-t-on précisé de source policière.

En décembre, un vaste réseau de vol et recel de grands crus avait été démantelé, lors d’une opération conjointe police-gendarmerie avec 25 interpellations en Gironde, Dordogne et dans la Loire, portant sur un butin de quelque 5 millions d’euros.

Avec AFP

Insolite : un cognac de 1777 vendu à partir d’aujourd’hui aux enchères

Le site britannique Whisky.Auction met aux enchères, à partir de samedi et jusqu’au 9 février, cinq bouteilles de cognac de 1777, 1802, 1812, 1906 et 1914 qui ont fait partie jusqu’en 2003 de la collection de Jacques Hardy, descendant du fondateur de la maison Hardy, en Charente.

Chaque bouteille est accompagnée d’un certificat d’authenticité signé de Jacques Hardy, selon le site d’enchères. Le vendeur les avait acquises en 2003 auprès de Jacques Hardy, décédé en 2006 après avoir dirigé la maison Hardy pendant près de 50 ans.

Elles sont authentiques et documentées, elles avaient été acquises auprès de mon père par un acheteur américain, qui les remet en vente »,
Bénédicte Hardy, ambassadrice de la maison Hardy fondée en 1863.

Distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon, près de Cognac, en grande champagne (la zone de l’AOC qui produit les eaux-de-vie les plus fines), le cognac star de ces enchères « faisait partie de la dot de mon arrière-arrière-grand-oncle James Hardy » explique Mme Hardy.

Selon le site de vente, le cognac de cette bouteille a été conservé en fûts de chêne pendant plus de 100 ans puis transféré en dame-jeanne avant d’être embouteillé en 1936. Peu après, les flacons ont été données par James Hardy à ses neveux, dont Jacques.

Whisky Auction a indiqué à l’AFP que ses experts avaient établi une « estimation prudente » de 100.000 livres (environ 113.000 EUR) pour les 5 bouteilles, mais les prix pourraient dépasser ce total.

AFP -Photo du site whisky.auction

28 Jan

Laure de Lambert Compeyrot devient la nouvelle présidente de la Route des Vins en Graves et Sauternes

Alors qu’elle vient juste d’intégrer le bureau, Laure de Lambert Compeyrot du château Sigalas-Rabaud succède à Tristan Kressmann, du château Latour-Martillac. Une touche féminine, qui s’est déjà illustré pour son dynamisme à Sauternes et qui ne va pas manquer de le mettre au service de la Route des Vins.

Laure de Lambert Compeyrot en octobre 2019 face à des grappes botrytisées   © JPS

L’élection s’est passée début janvier, Laure de Lambert Compeyrot, directrice générale du château Sigalas-Rabaud, 1er cru classé de Sauternes, a été élue à l’unanimité présidente de la Route des Vins en Graves et Sauternes.

Cette année, l’association, qui compte 150 membres (châteaux viticoles, restaurants, hébergement et bases de loisirs) et est dotée d’un budget de 80 000 euros, a donc accueilli 3 nouveaux membres dans son bureau dont Laure de Lambert Compeyrot qui allait prendre la présidence.

 Au sein de son château elle a su lancer un blanc sec sans soufre, lancer des activités oenotouristiques avec ses chambres d’hôtes et plus récemment un café séché en barriques de Sauternes.

Voir ou revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine à Sigalas-Rabaud : 

Nul doute qu’elle va continuer à donner un nouvel élan avec toujours une réactualisation de la carte et du site internet à destination des oenotouristes, mais aussi il est question d’un aménagement ambitieux de l’Aire des Terres de Graves sur l’A62, sans parler d’une grande opération marketing pour la Route des Vins en Graves et Sauternes en 2021. Bonne chance à elle.

Voir ou revoir le Côté Châteaux n°11 spécial Sauternes : 

27 Jan

Champagne: les ventes mondiales ont chuté de 18% en 2020, mais le pire a été évité

Les ventes de champagne ont reculé de 18% en 2020 avec l’épidémie de Covid-19, avec 245 millions de bouteilles expédiées dans le monde, une année noire pour la profession qui estime néanmoins avoir évité le pire grâce à son organisation collective de limitation de la production.

Image d’illustration © JPS

« C’est une année noire, mais nous avons bien su gérer la crise en limitant la production (…) et le résultat au final est meilleur que ce que nous avions craint en juillet », a indiqué le président de l’Union des Maisons de Champagne, Jean-Marie Barillère, lors d’une conférence de presse en ligne avec Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne (SGV).
En valeur, l’ampleur du recul n’est pas encore totalement chiffrée, mais M. Barillèrea estimé la perte globale de chiffre d’affaires de la filière « à 1 milliard d’euros de moins qu’en 2019 ».

Alors que le niveau des ventes de champagne est souvent lu comme un indicateur de la confiance ou des crises économiques, « depuis 50 ans, c’est la première crise champenoise où l’export a fait mieux que le marché français » a noté M. Barillère. Les ventes en France, à 114 millions de bouteilles l’an passé affichent en effet un recul de 20%, alors qu’à l’export, la baisse est limitée à 16%, à 131 millions
de bouteilles.

« Cette crise sanitaire n’est pas une crise comme les autres » a estimé M. Barillère. Pour lui, le recul des bulles dans l’hexagone n’a rien à voir avec une baisse de moral des Français qui auraient perdu le sens de la fête, mais vient du quasi arrêt du tourisme international et de la fermeture de tous les relais de consommation que sont hôtels, cafés et restaurants. « Lors de nos discussions interprofessionnelles en juin, nous estimions le recul des ventes en 2020 à 30% » a rappelé M. Toubart, en saluant les efforts d’innovation déployés par les vignerons pour développer la vente directe en ligne notamment, ou en click and collect.

Après la difficile décision prise en juillet par la filière de réduire significativement ses rendements de vendange et donc ses volumes de vin cette année pour éviter surproduction et effondrement des prix, les deux responsables se sont félicités du « maintien de la valeur du champagne » qui « n’a pas été bradé » et de l’absence de « casse sociale » ou de faillite dans le domaine, même si certains regroupements sont en cours.

AFP

26 Jan

Côté Châteaux n°20 : une émission spéciale Madiran pour bien débuter l’année

C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements, à voir le 1er février à 20h10 sur France 3 NOA et en avant première sur Côté Châteaux.

 Un numéro 20, ça se fête ! Côté Châteaux, le magazine 100% digital, tourné à l’iphone sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine, vous offre un dépaysement assuré. Un numéro 20 en terre de Madiran, par -3° en ce mois de janvier, histoire de réchauffer les coeurs en vous parlant de tannat et de Pacherenc-du-Vic-Bilh

Notre première rencontre nous mène chez Denis Degache, un vigneron nouvellement installé, dont le nom ne doit pas vous être étranger, si vous êtes de fidèles lecteurs de Côté Châteaux, puisqu’il était jusqu’à très récemment directeur de la Cave de Crouseilles dans les Pyrénées-Atlantiques. Là, nous l’avons retrouvé en pleine période de la taille de la vigne et des bois à tirer sur sa propriété de Saint-Lanne dans les Hautes-Pyrénées.

Denis Degache s’est installé vigneron, un joli pari à plus de 50 ans © JPS

Ce qui m’a poussé à venir à la vigne, c’est la passion, c’est la fibre paysanne, j’ai toujours rêvé un jour de devenir paysan. Et puis à l’âge que j’ai j’ai passé le demi-siècle, c’était maintenant ou jamais ! » Denis Degache vigneron.

« L’occasion s’est présentée, et depuis mars 2020, j’ai repris 6 hectares de vigne en location en Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, sur les cépages tannat et petit manseng. Le tannat, c’est un cépage local bien adapté à nos conditions climatiques, à nos terroirs ici, qui sont divers, là on est sur des argilo-calcaires, mais on a aussi des argiles graveleuses, et des galets roulés. Et ce tannat, ma foi, il est parfaitement bien acclimaté à nos terroirs, à notre terroir du piémont-pyrénéen… On pratique ici les vendanges en vert, parce que la qualité est fonction du rendement et ce rendement doit être maîtrisé quand on veut faire des grands vins en Madiran, c’est 4 à 5 grappes par pied, une grappe par rameau…

L’équipe de tournage Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec au centre Denis Degache © Amélie Carré

Le tannat, un cépage autrefois pas mal assemblé avec le cabernet sauvignon, et même parfois masqué par celui-ci, et aujourd’hui : « effectivement on a développé au siècle dernier le cabernet franc et le cabernet sauvignon qu’on assemblait avec le tannat, car le tannat avait comme particularité de libérer trop de tannins… Aujourd’hui grâce à la maîtrise que nous avons de ce cépage, on parvient à faire des vins délicieux, 100% tannat, sur le fruit, sur la gourmandise… »

Côté Châteaux vous dresse aussi le portrait d’une famille emblématique la famille Laplace, avec François le père (et 3e génération de vigneron, associé avec ses 2 frères et sa soeur), Camille et Grégory, ses enfants, mais aussi Bastien un de ses neveux. Tous 4 exploitent le château d’Aydie, 80 hectares dans les Pyrénées-Atlantiques. Grégory va vous parler de cette période de taille de la vigne, une taille douce, et de ce cépage tannat, sur une parcelle de vignes qui ont 10 ans et qu’il va mener jusqu’à une quarantaine d’années, car « l’intérêt pour faire du bon vin c’est d’avoir de vieilles vignes. »

François Laplace va nous ouvrir les portes de ses chais à barriques et cuviers, où sont élevés déjà en blancs le Pacherenc du Vic Bilh en fut d’acacia, sur le cépage petit manseng, un vin liquoreux qui représente 15 % de la production du domaine, 60 000 bouteilles, aux arômes de fruits exotiques, ananas, pamplemousse, quand on le déguste jeune.

Ce Madiran 2017 qui va être mis en bouteille au mois d’avril, 15 % a été élevé durant les 18 premiers mois en futs de chêne, tout le reste étant élevé en cuve « pour mettre en avant l’aromatique du tannat: avec ce côté fruits noirs, fruits rouges, arômes de griottes… »,François Laplace château d’Aydie.

Quant à la jeune génération Laplace qui est à la manoeuvre désormais, Bastien Caubère-Laplace précise : « on essaie d’innover, d’amener notre plus, en gardant nos racines, mais en travaillant nos Madiran, en 100% tannat sur 2 cuvées; on peut les ouvrir maintenant comme se faire plaisir en les gardant entre 5 et 10 ans… Derrière on a aussi un 100% tannat en cuve béton pour avoir le fruit du tannat qui est en fait un vin et un jus bistronomique… On a  aussi créé d’autres cuvées qu’on a nommées la basse cour pour faiure aussi un petit clin d’oeil à l’agriculture environnante en Béarn… »

« Le fait qu’une nouvelle génération arrive, c’est donner une nouvelle image à travers les bouteilles mais aussi on continue comme chaque année à faire des événements au domaine, qu’on va développer tous les étés pour montrer à tout le monde qu’Aydie est un village où on peut se retrouver et partager de bons moments tous ensemble »…complète Camille Laplace, en charge de la partie administrative financière.

Loïc Dubourdieu, oenologue, responsable de la cave de Crouseilles © JPS

Petit détour par la cave coopérative de Crouseilles, avec Loïc Dubourdieu l’oenologue qui va nous servir de guide… « Voici le chai de nos Madiran, avec le 2019 en barrique, ce sont nos grands vins, nos châteaux, nos sélections de terroirs. On va élever ce vin en fût pendant une durée de 12 mois…. Avec le bois, on ne cherche pas à aromatiser mais plutôt à apporter de la complexité aromatique. On va travailler sur l’affinage de ces tannins qu’on a extrait durant ces macérations… On va apporter de la sucrosité au vin et le rendre plus gourmand. Avec le tannat, on obtient ces notes de fruits noirs et toujours de la fraîcheur, une certaine tension, ce qui en fiat des vins gourmands et accessibles… »

Un peu plus haut, nous rencontrons le président de la Cave au château de Crouseilles Paul Dabadie: « je vous souhaite la bienvenue à la cave et au château de Crouseilles qui réunissent 120 vignerons de la’appellation Madiran et Pachernec du Vic Bilh… » « L’appellation a eu un renouveau juste après guerre et la cave a été construite en 1950… On vient de fêter les 70 ans de notre cave. Et les vignerons ont eu l’opportunité de reprendre ce vieux château du XVIIIe siècle, ils l’ont rénové pour en faire un lieu d’accueil et de réception. »

Loïc Dubourdieu, oenologue et Paul Dabadie, président de la Cave © JPS

Aujourd’hui la gamme à la cave est très étoffée, « c’est l’avantage d’avoir plusieurs domaines, plusieurs terroirs… On a le pacherenc du vic Bilh sec élaboré avec du gros et petit manseng, du petit courbu, la ruffiac… Les Pacherenc doux sont toujours élaborés avec du petit manseng… » Et de déguster ensemble une belle bouteille de Prélude à l’Hivernal.

La Cave de Crouseilles représente environ la moitié de la production de l’appellation: « on vend 3 millions de bouteilles par an, beaucoup sur le marché français bien sûr, mais également partout en Europe », et ailleurs sur la planète.

Parmi les figures emblématiques de l’appellation, j’ai aussi souhaité rencontrer le pape de Madiran, Alain Brumont à la tête du château Montus à Castelneau-Rivière-Basse dans les Hautes-Pyrénées. « Je suis heureux de vous accueillir au château Montus. Sur le plan historique, il s’est passé énormément de choses sur 2 siècles, nous avons eu les Wisigots, les Romains, et puis nous avons eu une époque très intéressante l’époque napoléonienne :

« Ici dans ce château, il y a eu 3 frères, 3 généraux d’Empire, qui s’appelaient Nogues. Ces 3 généraux d’empire ont permis à château Montus d’être dégusté par Napoléon 1etr et Napoléon III », Alain Brumont du château Montus.

Alain Brumont va permettrre à Côté Châteaux de découvrir ce fabuleux château dans ses moindres recoins, qui accueille quelques 35 000 visiteurs à l’année, entre ses chambres d’hôtes décorées sur les thèmes de Bacchus et Dyonisos « ce qui lui donne un charme tout a fait original dans la région », et ses visites de chais.

La Cathédrale du Tannat avec Alain Brumont © JPS

Et de me faire découvrir ce que certains de mes confrères ont qualifié de « Cathédrale du Tannat », son immense chai à barriques, avec des barriques à en faire pâlir plus d’un maître de chai : « ici vous avez les 20 meilleurs tonneliers français et mondiaux, avec l’autrichien Stockinger ou le un grand tonnelier en Bigorre Ana. « Si vous voulez faire un grand vin, il faut savoir choisir ses barriques, le mérandier et le tonnelier. »

Petit saut au château Bouscassé dans le Gers à Maumusson-Laguian, « c’est là où je suis né, le berceau de la famille, où on est vigneron depuis 7 ou 8 générations ou même plus… », un château où Alain Brumont met un point d’honneur de goûter ses vins avec ses oenologues, tous les jours, pour voir leur évolution. Des oenologues fidèles à Alain Brumont comme Alain Dutil : « je suis arrivé en 1987 dans l’entreprise Brumont et j’ai eu l’honneur d’accompagner Alain pendant plus de 30 ans, j’ai pu assister à l’évolution et à l’explosion du château pendant les années 90 »  Alain Dutil, oenologue est en passe de donner le flambeau à une nouvelle génération dont fait partie Antoine Véry « la nouvelle génération pour les 40 ans à venir… »

Alain Brumont possède 85 hectares sur château Montus et 90 sur Bouscassé, il est très fier de me montrer ce terroir magnifique, magique,sur la « parcelle mythique de la Tyre », où il y a installé 4 grandes lettres blanches, rappelant quelque peu la colline d’Hollywood. Il faut dire que ce n’est pas du cinéma malgré tout c’est « la parcelle qui nous a donné le meilleur vin jusqu’à présent, le terroirr le plus haut de l’appellation, ici passait une rivière il y a 2,5 millions d’années qui nous a déposé ces galets ». Un topo assez incroyable qu’il me fait dans sa cabane perchée dans un arbre vieux de 250 ans. Alain Brumont n’est pas peu fier également de me dire « nous nous trouvons dans la première région gastronomique au monde qu’est le Sud-Ouest…avec le foie gras, le noir de Bigorre, la truffe ou encore le caviar… « Et quand nous recevons nos invités on veut leur faire percevoir la qualité de cette région. »

La fin de ce Côté Châteaux nous emmène du côté de Lembeye dans les Pyrénées-Atlantiques, à la rencontre du chef Steffan Cauchois du restaurant de la Tour, en compagnie bien sûr de Paul Dabadie, de la Cave de Crouseilles.

Le chef Steffan Cauchois avec Paul Dabadie © JPS

Vous vous en doutez, vous commencez à connaître la recette du succès de Côté Châteaux, c’est toujours de terminer par un accord met et vin de l’appellation. En l’occurence, le chef nous propose « un pigeonneau à la madirannaise, avec échalottes, vin cuit, raisins, foie gras, des chips de jambon de pays, un peu de chocolat, cacao, avec une sauce à base de la Folie du Roy ». Voilà et Paul Dabadiue de nous proposer un Crouseilles Côte Abeilles : « on est vraiment sur l’élégance, on n’a poas cherché de surextraction, on est vraiment sur des sélection de raisins très fruités, l’élégance de ce vin se mariera très très bien avec ce pigeonneau. »

Voilà un numéro tout en saveur de Côté Châteaux à voir le 1er février sur France 3 NOA dès 20h10. Carpe Diem.

Regardez ici Côté Châteaux N°20 Spécial Madiran réalisé par Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec iPhone : 

24 Jan

La présidente de Bourgogne-Franche-Comté offre du vin à Joe Biden

Marie-Guite Dufay, la présidente de Bourgogne-Franche-Comté, première région viticole de France, a offert jeudi au président américain Joe Biden deux bouteilles de vin
de Bourgogne dans l’espoir de le convaincre de lever la surtaxe sur les vins et spiritueux français.

Joe Biden, le jour de son investiture le 21 janvier 2021 © DR

Dans une lettre adressée au nouveau président des États-Unis, Mme Dufay demande une levée des « taxes Trump » qui « pénalisent » les viticulteurs de la région.

En gage de l’amitié franco-américaine, elle offre de plus à M. Biden une bouteille de la très réputée Côte de Beaune et une autre de vin blanc issu du cépage chardonnay emblématique des meilleurs vins de Bourgogne. La présidente de la région invite de plus M. Biden à participer à la prochaine vente des vins des Hospices de Beaune, les plus anciennes enchères viticoles de charité au monde qui ont traditionnellement lieu le troisième dimanche de novembre.

« Première région viticole de France, les vins de Bourgogne et du Jura subissent depuis octobre 2019 une taxe de 25% sur leur valeur commerciale en arrivant sur le sol américain », écrit Mme Dufay. « Cette mesure met en difficulté les vignerons et viticulteurs de mon territoire. Les États-Unis sont le premier marché export des vins de Bourgogne et le manque à gagner est déjà estimé à plus de 33 millions d’euros », souligne-t-elle.

« Il est donc nécessaire de reprendre les négociations avec l’Union européenne afin de rétablir des relations équilibrées et apaisées. Ce conflit « perdant-perdant » doit trouver une issue positive afin de faciliter l’accès aux vins de Bourgogne et du Jura aux consommateurs américains. En gage de cette confiance retrouvée, je vous offre, au nom de l’ensemble des Bourguignons Francs-comtois, deux bouteilles de vin », ajoute la présidente.

Depuis l’automne 2019, l’administration américaine surtaxe les vins français dans le cadre d’un vieux litige avec l’UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing.

Une deuxième salve de droits de douane est entrée en vigueur le 12 janvier. Elle étend les types de vins concernés (le champagne est toujours épargné) et englobe les cognacs.

AFP