02 Avr

Portraits croisés de 2 vignerons de Bordeaux qui ont la passion du terroir

L’un est jeune et vient de reprendre le château le Tros en appellation Bordeaux, l’autre est expérimenté produit énomément de blancs secs et est président de l’appellation Entre-Deux-Mers. Tous deux sont amoureux de leur terroir et de fervents défenseurs des vins de Bordeaux, ils ont la passion chevillée au corps.

Mathieu Jabouin, sur sa nouvelle parcelle avec son fabuleux terroir de graves argileuses et ses merlots ©JPS

Mathieu Jabouin, 32 ans, est un vigneron amoureux des grands terroirs de Bordeaux. A la tête depuis l’an dernier du château le Tros à Tizac-de-Curton, il est fier de nous dévoiler ce plateau de 6 hectares de graves argileuses qu’il a acquis en 2020 pour compléter sa cinquantaine d’hectares en appellation Bordeaux.

On a ce terroir qui est magnifique, avec des graves très profondes…et on le ressent directement dans notre gamme de vins, que ce soit des vins fruités ou corsés, avec des sols comme cela on arrive à faire des merveilles », Mathieu Jabouin, château le Tros.

Chaque année à Tizac-de-Curton, il produit 300 000 bouteilles qu’il commercialise en vente directe au particulier…

« C’est vraiment une trame, un ADN, cet équilibre, ce fruité, ce charnu, quand on croque dans le vin, c’est juteux, c’est bon tout simplement…J’avais un professeur à l’école qui me disait 50% du terroir c’est aussi le vigneron », poursuit Mathieu Jabouin, tout en nous faisant déguster ses Pépites Noires.

A Sadirac dans l’Entre-deux-Mers, Bruno Baylet, 56 ans, rencontré en pleins soutirages de ses barriques, continue d’avoir le moral et de produire malgré la crise actuelle, avec un léger mieux sur les USA: « depuis 15 jours, nous avons 4 importateurs aux Etats-Unis qui ont déclenché des commandes, donc c’est plutôt positif. Mais ce qui est à l’arrêt, c’est le secteur restauration, traiteurs, c’est une grosse partie de notre clientèle donc il a fallu se diversifier notamment sur l’export où l’on s’ouvre de plus en plus et aussi avec des particuliers qui continent à nous suivre… », confie Bruno Baylet du château Landereau.

Depuis qu’il a repris château Landereau en 1988, il a relancé la production de blancs secs et y consace 25 hectares, sur les 80 hectares du domaine…

« Aujoud’hui on fait 3 vins blancs différents sur une douzaine de produits au total qui nous permettent de répondre aux besoins de consommation différents… »

On a cette chance dans l’Entre-Deux-Mers d’avoir un terroir à sauvignon, et d’avoir des terroirs où le sauvignon s’adapte très bien et va donner de très très belles choses…Ici à Landereau on est à la recherche de maturités abouties avec du fruit, quelque chose de très mûr, avec des vins sans acidité mais avec une belle fraîcheur…  » Bruno Baylet de château Landereau

Bruno Baylet, du Château Landereau, dégustant sa gamme de vins blancs © JPS

Sur ses 3 blancs qu’il produit, 2 ont été primés au Top Vin de l’Entre-Deux-Mers cette année sur le millésime 2020 et le boisé du château de l’Hoste au Concours Mondial du Sauvignon.

Regardez le reportage de JP Stahl, C.Michelland, E.Delawarde, I.Cardenas.

01 Avr

Vin argentin: ventes en hausse mais comptabilité dans le rouge

C’est le temps des vendanges en Argentine. Malgré une hausse des ventes durant la pandémie, la filière viticole grimace avec la baisse des revenus liés à l’oenotourisme et des comptabilités dans le rouge en raison de la dépréciation du peso.

Dans la province de Mendoza (centre-ouest) où est cultivé 70% du vin argentin avec la majestueuse Cordillère des Andes en toile de fond, Eduardo Pulenta,
propriétaire des 135 hectares de la bodega Pulenta Estate, préfère voir le verre à moitié plein.
« Nous sommes contents car la pandémie a augmenté la consommation et le tourisme local. L’effet se ressent même à l’international, on le voit dans nos exportations » dit-il, alors que les vendangeurs s’affairent dans l’automne austral à récolter les grappes charnues issues de ce sol aride.

Pourtant, l’horizon est sombre pour le secteur viticole argentin. Si la consommation a effectivement augmenté à l’échelle planétaire et que le vin argentin a profité de son prix compétitif pour gagner des parts de marché, la crise économique prolongée dans le pays, l’inflation élevée et les dévaluations successives
du peso (38% en 2019, 28% en 2020) menacent la rentabilité du secteur qui vient d’essuyer six années consécutives de baisse de son chiffre d’affaires. Et de nombreux établissements vinicoles craignent ne pas pouvoir tenir plus longtemps.
PROBLEMES DE TRESORERIE

« Nous vivons avec une monnaie, le peso, qui se dévalue. Si cela a redonné une grande compétitivité au vin en vrac, les matières sèches
importées dont nous avons besoin (bouchons, bouteilles) à l’inverse nous coûtent beaucoup de pesos. Les marges ont tendance à se réduire », explique Hervé Birnie-Scott, directeur des caves et vignobles de Chandon Argentine.

« C’est pourquoi presque tous les établissements vinicoles argentins ont des problèmes de trésorerie », ajoute-t-il.

Selon un rapport de l’Institut national de la viticulture, l’année 2020 s’est clôturée avec « un rebond de la consommation de vin sur le marché intérieur de +6,5% par rapport à 2019 ».

A l’export, le vin en vrac a profité de la dévaluation du peso pour augmenter les ventes en volume, notamment vers l’immense marché chinois, indique une étude du Centre d’études économiques des caves d’Argentine.

Cependant, « il n’en a pas été de même pour le chiffre d’affaires en dollars qui a diminué surtout pour les vins en bouteille, un plus bas depuis 2013 », indique-t-on de même source.

Avec une inflation qui atteindra 36% en 2020, la plus élevée d’Amérique latine après le Venezuela, « nous devons jongler pour faire comprendre » aux négociants en vins « que nous ne pouvons pas maintenir le même prix chaque année », explique M. Pulenta.

« IDENTITE PROPRE »

Pour tirer leur épingle du jeu, de nombreuses bodegas font le pari de tendre vers plus de qualité, au-delà du réputé Malbec (rouge).

Les vignerons s’accordent sur le succès des dernières récoltes. Avec un printemps et un été extrêmement secs, « 2020 a été plus chaud, ce qui nous a permis d’avoir plus de concentration, plus de couleur, plus de polyphénols, plus de tanins », décrit Javier Lo Forte, oenologue de Pulenta Estate.

Les espoirs sont également soutenus par le maintien de la tendance à la hausse de la consommation : « ça continue d’augmenter en ces premiers mois de 2021 », se félicite Mariano Di Paola, directeur de la vinification de Rutini Wines, un domaine de 400 hectares situé entre 1.050 et 1.200 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Hervé Birnie-Scott, un Français qui vit en Argentine depuis 30 ans, estime que la qualité des vins du « Nouveau Monde » est désormais reconnue, mais que les exploitations viticoles doivent encore relever le défi de trouver leur « identité propre » en tirant parti de la diversité des sols.

« Il faut tendre vers encore plus de qualité, vers des vins qui reflètent la particularitédes cépages et du sol où il a été cultivé. Et, petit à petit, le consommateur va rechercher cette typicité, la singularité de la variété cultivée dans un terroir particulier ».

AFP

31 Mar

Vin Jaune : pas de traditionnelle Percée mais des Portes Ouvertes et de belles Enchères

La traditionnelle fête viticole de la Percée du vin jaune, le plus prestigieux des vins du Jura, a été remplacée en 2021 par des portes ouvertes, mais les organisateurs ont maintenu la vente aux enchères de vieux millésimes qui s’est déroulée le samedi 13 mars à la Saline d’Arc-et-Senans (Doubs) dans des conditions inédites…

La cérémonie de la Percée du Vin Jaune en 2019 avec Vincent Ferniot comme parrain cette année là © Pascale Pfister

Une trentaine de personnes seulement étaient présentes dans la salle, mais amateurs et collectionneurs de vin du monde entier ont eu la possibilité de participer à l’événement en ligne.

Sur les 176 lots proposés à la vente, 76% ont ainsi trouvé preneurs. Des « acheteurs français, suédois, italiens, anglais, belges entre autres ont répondu présent », ont indiqué les Ambassadeurs du vin jaune, organisateurs de l’événement, dans un communiqué.

Un lot de 17 bouteilles de vin jaune a été adjugé 1.800 euros au profit de l’association caritative Sapaudia Franche-Comté, dont le but est de promouvoir le don de moelle
osseuse.

Élaboré à partir d’un unique cépage typique du Jura, le savagnin, le vin jaune mature pendant six années en fût de chêne. Ce vin de voile est ensuite mis en bouteille dans un flacon original de 62 cl, appelé clavelin. La Percée du vin jaune signe le début de la commercialisation du millésime entonné six années auparavant.

Avec AFP

28 Mar

Printemps rime avec « mercato » dans les châteaux et syndicats viticoles

Ca bouge dans le Bordelais. Cantemerle (Haut-Médoc) et Grand Corbin (Saint-Emilion) voient arriver Laure Canu à la tête de ces châteaux comme directrice (en remplacement de Philippe Dambrine), Thibaut Layrisse devient le nouveau directeur du syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux suite au départ de Michël Rouyer, enfin Pierre-Baptiste Fontaine devient directeur de l’AOP Sauternes et Barsac.

Laure Canu © Mathieu de Corta – Ozco

Place aux femmes ou honneur aux dames. Je commencerai par évoquer l’arrivée de Laure Canu, 39 ans, à la tête des châteaux Cantemerle (5e grand cru classé 1855) et Grand Corbin (grand cru classé de Saint-Emilion) comme directrice des domaines qui appartiennent au groupe SMA, et qui souligne là une brillante carrière. Elle succède à Philippe Dambrine qui va prendre une retraite bien méritée le 1er juillet prochain après 28 ans de bons et loyaux services. Laure Canu est diplômée d’un Master Spécialisé en Management des Vins et Spiritueux obtenu auprès de Kedge Business School, après avoir été avocate d’affaires au barreau de Paris auprès du Cabinet Mayer Brown de 2007 à 2010, elle s’est investi depuis 2012 dans différents grands crus du Médoc et de Saint-Emilion, notamment au château Angélus.

De son côté, Pierre-Baptiste Fontaine (diplômé en droit des affaires mention droit de la vigne et du vin) a pris depuis le 15 mars la direction des Appellations d’Origine Protégée Sauternes et Barsac, alors qu’en septembre dernier Jean-Jacques Dubourdieu et David Bolzan avaient pris tous deux la co-présidence de l’ODG, qui compte 140 propriétés sur 1800 hectares. Son rôle sera bien sûr de fédérer les vignerons, restructurer l’ODG et de se projeter dans le projet esquissé par les 2 présidents à savoir la création d’une Cité du Vin dans le Sauternais. Pierre-Baptiste Fontaine a sillonné déjà pas mal la France des terroirs en passant par l’ODG Beaujolais et Beaujolais Villages puis par le syndicat dénéral des Vignerons de Champagne.

Enfin, Thibaut Layrisse, 37 ans, ancien responsable commercial de Wine In Tube France, puis au sein de Immunerise Biocontrol France, devient directeur du syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux. Il succède à Michaël Rouyer, en poste depuis 2012, qui a participé à une belle visibilité de l’appellation à travers les opérations Blaye au Comptoir Paris et Bordeaux, le Printemps des Vins et le Jumping de Blaye….Michaël Rouyer a choisi de se consacrer à l’enseignement, la formation et du conseil auprès d’entreprises viticoles. Thibaut Layrisse va poursuivre la promotion et la visibilité de Blaye à travers toutes ces opérations, à commencer le week-end des 10 et 11 avril avec le Printemps de Blaye, et le digital. Bravo et good luck à tous.

27 Mar

Côté Châteaux n°22 spécial Crus Bourgeois, un an après leur nouveau classement

Voici le nouveau magazine que vous attendez tous. Ce mois-ci Côté Châteaux est parti dans le Médoc à la rencontre des Crus Bourgeois, un an après le nouveau classement établi pour 5 ans. Vous allez faire connaissance avec la jeune génération de vigneronnes comme Eléonore Pairault du château Corconnac et Alice de Courcel de Saint-Ahon, mais aussi rencontrer Pierre Cazeneuve qui a transformé Paloumey et qui conduit ce vignoble en bio, également les Cruse, une famille de femmes à la tête du château du Taillan, sans compter le domaine incroyable de Malleret avec son haras. Le tout agrémenté d’un entretien avec le Président des Crus Bourgeois Olivier Cuvelier et de sa cousine Sara au château Le Crock à Saint-Estèphe. A voir sur France 3 Noa, ce numéro 22 de Côté Châteaux, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne, lundi 29 mars à 20h05

Eléonore Pairault au château Corconnac, cru bourgeois à Saint-Laurent du Médoc © JPS

C’est un nouveau Côté Châteaux tout en rondeur et en saveur. On y découvre des jeunes, des moins jeunes, des vignerons qui osent, qui passent au bio, des portraits de gens attachants, avec chacun sa  particularité, du cru bourgeois tout court au cru bourgeois supérieur et au cru bourgeois exceptionnel, Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl et Alex Berne  ont sillonné une bonne partie du Médoc pour vous.

Pierre Cazeneuve avec son nouveau toit photovoltaïque à Paloumey © JPS

Ce numéro 22 fait la part belle aux jeunes générations, à commencer par le portrait de Pierre Cazeneuve qui a succédé à sa mère Martine (l’une des pionnières en tant que femme vigneronne) à la tête du château Paloumey à Ludon-Médoc. Une rencontre alors que se terminent d’importants travaux sur le domaine : « on est en plein travaux, comme tu le vois, on est en train de travailler à la finalisation de la pose de nos panneaux photovoltaïques avec une ombrelle qui fait 400 m2…qui va nous permettre d’être autonome, même un peu plus, en production d’électricité. J’avais pour idée d’investir vraiment dans cette énergie renouvelable…en plus cela a un côté esthétique, comme une cathédrale des photovoltaïques qui va nous engager sur les 30 prochaines années. »

Une belle reprise en main du château, le faisant entrer dans le XXIe siècle, et alors même que la vieille batisse du XIXe avait connu un incendie le 9 janvier 2020 aux alentours de 20h: « il y a des membres de ma famille à qui cela a foutu un coup, qui ont même pleuré et c’est tout-à-fait compréhensible parce que nous y avons vécu…Mais d’un accident, d’un point négatif, on va essayer d’en faire quelque chose de positif, et notamment dans sa capacité à être mieux isolé ou adapté aux usages de son temps…. »

Pierre Cazeneuve dégustant son premier millésime 2016 en conversion bio, avec Adeline Warthmann © JPS

Et alors que château Paloumey produit en  moyenne 180 000 à 200 000 bouteilles, Pierre Cazeneuve me fait découvrir son terroir fait de grave très maigre, c’est la caractéristique du terroir du sud Médoc, avec une nouvelle parcelle de 4 hectares qu’il vient d’acquérir et qu’il va consacrer en agroforesterie en plantant quelques 150 arbres autour de sa vigne. Un vignoble qu’il a souhaité passé en conversion bio dès sonb arrivée en 2016  :

Le passage en bio, c’était comme une évidence, je suis arrivé en août 2015, une évidence personnelle car c’est quelque chose que je voulais faire à la fois vis-à-vis de mes employés et de mes enfants, et j’avais l’impression que cela me permettrait d’aller plus loin encore dans l’expression de mes vins… », Pierre Cazeneuve du château Paloumey

Eléonore Pairault, pilote de drone pour son château Corconnac © JPS

Ce Côté Châteaux se poursuit par une rencontre assez étonnante d’une jeune fille Eléonore Pairault, au profil assez atypique, qui manage avec ses parents le château Corconnac à Saint-Laurent-du-Médoc :  » effectivement je fais partie de la jeune génération des viticulteurs médocains, et j’ai un parcours atypique parce que j’ai des études de droit spécialisé en droit aéronautique, droit spatial, et j’ai fait des stages chez Dassault Aviation, Airbus Hélicoptère, avant de rejoindre l’aventure viticole familiale… C’est pour cela auissi que j’utilise mon  dro,ne dans la vigne car cela me permet d’allier aéronautique et vin: cela nous sert pour faire des images et pour la communication du château, mais aussi pour faire des analyses de vigueur, de pieds manquants pour le vignoble. Dans tous les cas, cela fait partie des innovations et des progrès que l’on veut apporter… »

Philippe et Eleonore dans le chai dessiné par Philippe Pairault lui-même © JPS

L’épopée continue dans le chai avec le papa Philippe Pairault, qui a acheté avec son épouse Corconnac il y a une trentaine d’années, alors même qu’il ne venait pas d’un milieu viticole « à la base je suis architecte des Beaux Arts à Paris, Fabienne et moi étions très occupé à Paris, mais il nous manquait un côté concret, et c’est pour cela qu’on a décidé un dimanche matin d’acheter un château (Teynac à St Julien) et puis finalement on en a acheté deux (avec Corconnac) »; et aujourd’hui ils produisent un grand cru Bourgeois, avec davantage de merlot que de cabernet sauvignon  : « nous on se définit juste comme modeste fournisseur sels minéraux, d’oligo-éléments, et de plaisir sur la planète », « cette année, on a eu, alors qu’on présente très peu de concours 3 médailles d’or et 2 d’argent. » Un instant privilégié dans ce chai terminé en 2012 qu’il a lui-même dessiné avec ces cuves inxox : « on a visé le confort de travail, la praticité, ce sont quand même les premières cuves à éclairage led du monde ! L’acoustique a été étudiée, le résultat a un peu dépassé nos espérances car c’est devenu une salle de concert, dans laquelle se produisent des concerts spontanés, c’est tout-à-fait étonnant… »

Dans le chai du XVIe, Armelle et Caroline Cruse © JPS

Parmi les autres figures des Crus Bourgeois du Médoc, je vous propose de rencontrer les soeurs Cruse, 5 soeurs qui tiennent le château du Taillan, un château familial depuis 1896 au Taillan-Médoc: partout sur la propriété, les femmes sont présentes, comme Tatiana l’une des 3 filles d’Armelle Cruse qui s’occupe de e-commerce et de la communication globale mais aussi Marie-Caroline l’une des soeurs d’Armelle qui s’occupe de la logistique, de l’habillage des bouteilles, et de la gestion des stocks…

Tatiana, Caroline, Armelle et Guillemette Cruse © JPS

Ensemble, elles vont déguster dans leur fameux chais du XVIe siècle à l’ambiance très humide, avec Gérald Verrac : « autrefois, on élevait lot par lot les merlots et les cabernets, etc, mais aujourd’hui on a changé notre méthode, depuis l’arrivée de Gérald et depuis qu’on travaille avec Axelle Marchal, et donc on fait l’assemblage… » La touche apportée par la famille Cruse et toute cette génération féminine, elle a son empreinte », avance Gérald Verrac, « et l’idée c’est de continuer à la révéler et à la porter au plus haut niveau… » Et Armelle Cruse de commenter : « bon, on n’a pas eu une grosse récolte en 2020, mais franchement cela va être super.. ». Le château du Taillan produit en moyenne 100 000 bouteilles de premier vin, 20 000 de second, 20 000 de blanc sec et 6000 de rosé.

Entre une ambiance de dégustation du rosé de la propriété avec des touristes du Calvados  avec Johanna Videau responsable oenotourisme et dégustation du rouge du Taillan avec Armelle Cruse, vous allez aussi découvrir l’intérieur et l’histoire de ce château classé dès 1932, et rencontrer également la maman de ces 5 filles, Guillemette Cruse…

Sara et Olivier Cuvelier au château Le Crock © JPS

A Saint-Estèphe, Olivier Cuvelier en compagnie de sa cousine Sara vont nous parler de ce nouveau classement des Crus Bourgeois :

249 châteaux au total, 179 crus bourgeois, 56 crus bourgeois supérieurs et 14 crus bourgeois exceptionnels, ce classement est sorti le 20 février 2020 ; à l’origine, l’idée était de faire ressortir des châteaux de qualité derrière le classement de 1855″, Olivier Cuvelier président des Crus Bourgeois.

Alexandre Berne de France 3 NOA avec les Cuvelier dans le chai à barrique © JPS

« Ce n’était pas un vrai classement en 1932 mais un palmarès, par la suite il y a eu un classement et notamment en 2003 qui a été annulé en 2007, après on a eu à nouveau un classement annuel à partir de 2010 et nous sommes arrivés sur un classement quinquennal, assorti des 3 niveaux.  La qualité du vin est la porte d’entrée pour entrer dans la famille des crus bourgeois, c’est-à-dire, le classement a été élaboré d’abord par une dégustation de 5 millésimes à l’aveugle, les propriétaires pour accéder aux mentions complémentaires « supérieur » ou « exceptionnel » devaient fournir un dossier complet et il y avait également une visite des propriétés qui était prévue, et à la fin le jury en compilant ces notes de dégustation et de dossier établissait le classement ». Il y avait aussi un volet environnemental « le fameux HVE dont tout Bordeaux parle aujourd’hui, quand on a démarré il y a 6 ans on avait pensé qu’un volet environnemental était absolument nécessaire, HVE décrié à tort parce que c’est un chemin vertueux, maintenant je fais partie des gens qui pensent que d’ici 10 ans on sera tous bio parce qu’on ne pourra pas faire autrement… »

Aymar du Vivier devant le château de Malleret cru bourgeois exceptionnel © JPS

Parmi les autres focus incontournables, il y a bien sûr le château de Malleret qui a aussi réaliser d’importants travaux de rénovation de ses chais qu’Aymar du Vivier et Paul Bordes me font découvrir : « Cette propriété était endormie, on l’a réveillée…sans trop de difficultés, d’abord par le vignoble en adaptant les cépages les porte-greffes au sol, et puis de faire un cuvier où l’on puisse faire du parcellaire…Ici on a 50 cuves en ciment, designées par Sylvain Dubuisson, l’architecte de ce batiment…c’est l’architecte de Cartier. elles ont été fabriquées en Italie, à côté de Venise et cette couleur ressemble à la terre cuite…et on dirait un peu des amphores…

Paul Bordes et Aymar du Vivier dans le nouveau chai à barrique designé par

Et de déguster le millésime 2020 pour ce cru classé exceptionnel avec le cépage emblématique du Médoc très mûr avec des arômes de fruits noirs, un fraîcheur et des tannins hyper soyeux…

Un grand moment également partagé dans le Haras de Malleret, véritable pension haut de gamme pour purs sangs avec Barcelona montée par Pauline la cavalière : « une jument sélectionnée aux championnats du monde l’an dernier »… »Au départ quand il monte cette écurie au XIXe, c’est le balbutiement c’est le début des courses en France, on est obligé de faire venir des lads d’Angleterre, qui étaient logés au dessus du balcon-galerie », commente Aymar du Vivier.

Pauline, la cavalière du HarAs de Malleret © JPS

Aujourd’hui la tradition perdure avec Gérald Martinez co-propriétaire qui a mis l’accent sur ce Haras de luxe: « c’est considéré comme l’une des plus belles écuries en France et en Europe, avec chose fabuleuse une balnéothérapie pour chevaux…avec aquatrainer où les chevaux peuvent aller jusqu’à 9 km/h en immersion partielle avec de l’eau douce à 15°C », explique Paul Bordes directeur du château de Malleret. « Tout a été réfléchi par Géradl Martinez pour que les chevaux aient un confort total en venant ici. C’est exceptionnel de trouver cela dans la région et on a des clients qui viennent d’un peu partout puisque ce cheval est un cheval de l’Aga Khan. »

Enfin, ce Côté Châteaux se termine en beauté avec un château qui a misé aussi sur l’oenotourisme à Blanquefort: Alice de Courcel nous fait visiter son château Saint-Ahon et son parcours de plus de 1 km qui explique ce que représente les Crus Bourgeois, mais aussi les 4 cépages (cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot),qui entrent dans les assemblages des vins du château... « C’est une propriété familiale, un château qui a été construit au XIVe siècle, puis a été détruit et reconstruit, le château que vous avez devant vous date de l’après guerre… En 2011, nous avons souhaité faire une balade oeno-ludique, vraiment pour les familles ou pour les personnes qui ne sont pas du tout du monde viticole…. », explique Alice de Courcel. « Sur une année normal on peut accueillir 5 à 6000 personnes »

Alice de Courcel devant le château Saint-Ahon à Blanquefort © JPS

Et avant la séquence dégustation, nous ferons connaissance avec Mirabel l’ânesse, mascotte du château Saint-Ahon, qui a donné son nom au rosé de la propriété. « Là on va être sur le millésime 2014, on va être sur un vin qui va avoir 4 cépages différents : 60% de cabernet sauvignon, 30% de merlot, 5% de petit verdot et 5% de cabernet franc, travaillé un an en barrique, donc cela va être un élevage assez long…qui va nous permettre d’avoir un vin sur la structure, sur les tannins, et assez en finesse. Un vin typique du Médoc qui va être sympa à déguster sur une côte de boeuf ou un magret de canard…ou encore sur des plats en sauce comme du boeuf bourguignon… »

Côté Châteaux N°22 Spécial Crus Bourgeois, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne, à voir sur France 3 NOA le lundi 29 mars à partir de 20h05-20h10.

26 Mar

Les exportations de vins français ont bu la tasse en 2020

Les exportations françaises de vins ont lourdement chuté en 2020, accusant un recul de 11% en valeur, à 8,74 milliards d’euros, sous l’effet cumulé des « taxes Trump », du Brexit et de la pandémie de Covid-19, a relevé jeudi l’organisme public FranceAgriMer. En volume, les ventes de vins français à l’étranger ont également baissé, de près de 5%, à 13,6 millions d’hectolitres.

Image d’illustration © JPS

Avant même le Covid-19, l’année 2020 avait débuté dans un « contexte difficile » en raison d’un effet Brexit ayant conduit à la constitution de stocks en 2019 au Royaume-Uni dans la perspective de la sortie de ce pays de l’Union européenne au 31 janvier 2020, a expliqué Audrey Laurent, chargée d’études économiques à FranceAgriMer, lors d’une visioconférence.

S’y sont ajoutés, les fortes taxes douanières américaines sur les vins européens imposées à partir d’octobre 2019 par l’administration Trump en raison d’un différend commercial ancien et toujours non résolu autour des aides publiques à Airbus et Boeing. L’administration Biden a décidé début mars de suspendre ces taxes pour quatre mois, au grand soulagement de la filière viti-vinicole française.

En 2020, la crise du Covid-19, qui a conduit de nombreux pays à imposer des restrictions sanitaires, dont la fermeture des bars et restaurants à divers moments de l’année,
a eu un impact important sur les exportations de vins français, qui sont bien positionnés sur ce circuit de distribution.

Épargné par les taxes Trump, le champagne, vin festif, a été particulièrement touché par le contexte sanitaire. Ses exportations se sont effondrées de 20% en valeur et de 17% en volume.

Les exportations de vins AOP (Appellation d’origine protégée) ont aussi souffert, affichant un recul de 8% en valeur mais de 1% seulement en volume.

De leur côté, les importations de vins étrangers en France ont elles aussi baissé de 11% en valeur, à 710 millions d’euros. Elle reculent de 13% en volume à 6,31 millions d’hectolitres en 2020. Au total, l’excédent commercial français sur le vin s’est monté à 8 milliards d’euros en 2020.

AFP

25 Mar

Et voici le palmarès des vins blancs avec le Top Vin 2021 de l’Entre Deux Mers

Annulée l’an dernier à cause du confinement, l’édition 2021 du Top Vin de l’Entre-Deux-Mers s’est tenue lundi 22 mars à la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers à la Sauve en Gironde. Une formule allégée sans la présence des vignerons mais avec malgré tout un palmarès avec ses incontournables et des petits nouveaux…

Les vins finalistes du Top Vin 2021 à la Sauve © syndicat d’Entre-deux-Mers

Cette année, le jury réuni à la Maison des Vins de la Sauve était constitué d’étudiants en master Wine and Spirit Management de l’école d’hôtellerie Vatel de Bordeaux, ainsi que des sommeliers du campus de Bordeaux-Lac.

Ils ont départagé les 56 vins participants en désignant les 20 finalistes pour 4 lauréats dans le sprint final. Des vins blancs avec de nombreuses pépites dont le prix oscille entre 4,60 à 11 €.

L’Entre Deux Mers qui couvre 1700 hectares est une des appellations les plus grandes productrices de vins blancs de Bordeaux et se fait connaître chaque année avec l’opération Cabanes en Fête à Andernos.

 Voici les lauréats du TOP VIN :

Cuvée classique sur le millésime 2020:

  1. Château Landereau – Bruno Baylet à SADIRAC  
  2. Château Haut Rian par Pauline Lapierre à RIONS  
  3. Château Sainte Marie – Cuvée Vieilles Vignes par Stéphane Dupuch à TARGON

Catégorie « vin élevé en barriques » millésime 2019 : Château de L’Hoste Blanc – Vieilles Vignes par  Bruno BAYLET à SADIRAC 

Les autres finalistes du Top Vin sont :

  • AJISAÏ Château Landereau – Première Préssée – Bruno Baylet SADIRAC
  • Château Les Arromans – Joël DUFFAU  MOULON  
  • Château de l’Aubrade – Jean Christophe Lobre  RIMONS  
  • Château Darzac – Alain Barthe  NAUJAN ET POSTIAC  
  •  Château Ferran – Saint Pierre Tradition – A et B FERRAN   ST PIERRE DE BAT  
  •  Château La Freynelle – Scea vignobles Véronique BARTHE DAIGNAC  
  • Château Haut Domingue – Vignobles ACKER  ARBIS  
  •  Château Haut Garriga – EARL Vignobles BARREAU GREZILLAC
  • Château Grand Jean – Sophie DULON  SOULIGNAC  
  • Château Lagrange SCEA Vignobles LACOSTE CAPIAN  
  • Château La Lande de Taleyran – EARL Vignobles BURLIGA  BEYCHAC et CAILLAU  
  •  Château Marjosse – Pierre LURTON   TIZAC DE CURTON  
  • Château La Mothe du Barry – Cuvée French Kiss – Joël DUFFAU  MOULON 
  • Château Moulin de Launay – C&B GREFFIER   SOUSSAC
  •  Château Vermont Prestige – Elisabeth et David LABAT   TARGON
  • Château Vignol – Dominique DOUBLET  ST QUENTIN DE BARON

23 Mar

« Si Arsac m’était chanté » : une immersion en émotion dans l’histoire du château et de ses oeuvres contemporaines

En exclusivité, Côté Châteaux vous dévoile un avant-goût du spectacle de parlé-chanté du château d’Arsac dans le Médoc. Vous y découvrirez l’histoire du château de manière originale et de ses oeuvres contemporaines, histoire projetée sur le sol, les murs et les barriques des deux grands chais. Un immersion toute en émotion où le sens artistique est mis en avant et qui se conclue par une dégustation. A découvrir au château dès le 1er avril.

Philippe Raoux est un esthète et un ami des artistes. Une fois de plus il le prouve en mettant en scène l’histoire du château, avec Eric Bernard metteur en scène et directeur artistique. Un domaine qu’il a acheté en 1986 et pour lequel il a dépensé presque sans compter pour refaire ces vieilles bâtisses et ces vieux chais, mais aussi tout ce vignoble sur plus de 100 hectares.

On a une première projection qui raconte l’histoire de la reprise du château d’Arsac par Philippe Raoux dans toute la remise en état du château et une deuxième projection plus « fantasia », dans laquelle les différents ingrédients et éléments du vin vont venir se composer pour fabriquer le vin d’excellence, » Pierre Fossey scénographe.

Un spectacle de 45 minutes où en déambulation les visiteurs vont pouvoir admirer les 40 oeuvres contemporaines achetées chaque année par cet amateur d’art et de vin. Une visite oeno-musicale sur des textes écrits par  des auteurs bordelais François Gaulon et Muriel Ducros, avec Garlo comme compositeur, et avec Catherine Piffaretti et Jean-Louis Cassarino comme chanteurs.

« Ce qui est propre au château d’Arsac, c’est tout cet univers fantasmagorique et onirique important créé par toutes ces sculptures dans tout le parc… Le jour où Philippe Raoux a installé le pot de Raynaud dans les vignes, quel acte ! Donc, on a voulu transfigurer tout cela et remettre toutes ces oeuvres d’art au bénéfice du projet et de l’installation », explique Eric Bernard.

Eric Bernard et Philippe Raoux © JPS

Les installations d’art contemporain ressemblent à Philippe Raoux comme son vin lui ressemble, donc on a voulu réalisé au milieu de ces barriques réaliser une sorte d’éphéméride de tout ce qui est arrivé en terme artistique, de toutes ces installations, de les retrouver ici…de les transformer et de les faire s’animer et que tout cela soit un carnaval onirique important comme le vin peut l’être… » Eric Bernard metteur en scène.

Les visiteurs seront subjugués par la projection de ces images crées par Pierre Fossey, scénographe, et qui s’inspirent très concrètement des oeuvres  que l’on retrouve dans le parc et la vigne du château d’Arsac, comme celles des oiseaux de Folon, de la Grande Dame par Simon Beer…et bien d’autres.

C’est un projet en parlé chanté qui s’inspire des films de Jacques Demi que j’aime beaucoup, qui à la fois raconte l’histoire du château mais aussi glorifie certains moments de sa vie » Philippe Raoux, propriétairev du château d’Arsac.

Cette visite oeno-musicale ou ce son et lumière original se termine forcément par une dégustation des vins du château d’Arsac pour poursuivre l’expérience sensorielle.

A découvrir à partir du 1er avril au château d’Arsac : « Si Arsac m’était chanté » et ici diffusé dans le JT de France 3 Aquitaine, réalisé par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Stéphanie Plessis:

22 Mar

Nouveau coup de filet par les gendarmes : 6 receleurs de grands crus interpellés, 1000 bouteilles saisies en région parisienne

On vient de l’apprendre, en cet fin d’après-midi, les gendarmes ont continué à démanteler une filière qui écoulait de grands vins, filière déjà en partie démantelée de concert avec la PJ en décembre dernier. 1000 flacons de grands crus ont été récupérés d’une valeur marchande de 200 000 €.

De très grandes bouteilles saisies le 16 mars © gendarmerie nationale

Mardi 16 mars, ce sont 6 personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue en région parisienne, suite à une vaste opération menée par le groupement de gendarmerie de la Gironde, la section de recherche de Bordeaux et l’office central de lutte contre la délinquance itinérante.

Les vols avaient été opérés dans la métropole bordelaise auprès de négociants à l’automne 2019. Dès le mois de septembre, le parquet de Bordeaux avait ouvert une information judiciaire, police judiciaire et gendarmerie étaient alors co-saisies de cette affaire.

En décembre 2020, 14 premières interpellations avaient été opérées, très exactement le 8 décembre, 7 personnes avaient été écrouées et 7 autres aussi mis en examen et placées sous contrôle judiciaire.

Le 16 mars, une centaine d’enquêteurs ont été déployés et ont interpellés 6 receleurs de cette affaire en région parisienne, 15 lieux ont été perquisitionnés, 118 000 euros en liquide ont été récupérés, ainsi que plus de 1000 bouteilles, des grands crus comme Pétrus, Angélus, Yquem, Romanée-Conti Lafite-Rothschild ou encore Cheval Blanc pour une valeur marchande de 200 000 euros.

Sur les 6, un est ressorti libre, les 5 autres ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, avec une caution à régler. Interdiction de sortie du territoire leur a été notifiée.

(Photos de la gendarmerie nationale)

21 Mar

Du Bordeaux à 1,69€ : les vignerons disent non…

C’est une action coup de poing et de réprobation qui a eu lieu ce samedi devant un Lidl de Gironde. Une cinquantaine de viticulteurs se sont mobilisés suite à la promotion affichée à grand coup de publicité de vendre du Bordeaux à moins de 2€ la bouteille. Il n’en fallait pas plus pour que la goutte d’eau fasse déborder la vase… Et même si certains sont pris financièrement, le monde viticole réagit face à ces ventes qui sont en dessous du prix de production.

Les JA jeunes agriculteurs et la FNSEA de Gironde appelaient à manifester ce samedi matin devant un supermarché Lidl de Libourne…Tous dénonçaient les prix bas voire cassés en cette période de foire aux vins. Un coup de trop à l’heure où bon nombre de petits vignerons ont du mal à vendre leur vin, même si après il y a malgré tout une vente qui se fait… Pas à n’importe quel prix ont-ils voulu dire…

Dans son catalogue de foire aux vins de printemps, Lidl proposait qu 10 au 16 mars un Bordeaux « Terres d’Exception » à 1,69€ la bouteille, en achetant un carton de 6 pour 10, 14€ soit 2,25€ du litre avec un concept 4 bouteilles achetées, 2 gratuites.

Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudre, ce sont ainsi 50 vignerons qui se sont rassemblés ce samedi matin sur le parking d’un supermarché qui pratiquait ce type de prix :

C’est pour dénoncer les prix abusivement bas, pratiqués par certaines enseignes; aujourd’hui, le message que l’on souhaite faire passer, c’est qu’en dessous de 3€, ce n’est pas viable, c’est des vignes qui vont disparaître et derrière des emplois et des paysages », Jean-Baptiste Eynard président de la FNSEA de Gironde.

Une cinquantaine de viticulteurs étaient mobilisés ce samedi matin devant le supermarché de Libourne. Leur prochaine action visera le négociant qui a fourni l’enseigne pour cette promotion © Denis Salle – F3Aquitaine

« C’est une lassitude de voir toujours ce même paradoxe, de demander à l’agriculture de s’engager sur quelque chose de plus vertueux et et de plus cher alors que les prix de vente et de promotion établis par la grande distribution ne changent pas de stratégie, c’est toujours  avoir des prix les moins chers possibles pour remplir les magasins, quite à vider les vignes et mettre les viticulteurs dans l’impasse ».

De son côté la direction de Lidl France, même si elle entend la colère des viticulteurs, ne veut pas être seule responsable de ce marasme ambiant...une situation qu’elle estime généralisée:

Le marché est aujourd’hui à 1,69…Il y a même des Bordeaux Supérieurs qui se vendent à 1,50€  ou 1,67 dans des enseignes concurrentes, donc on n’a pas cassé un marché, on s’est aligné sur un marché existant… », Michel Biero directeur des achats de Lidl France.

« Pourquoi ? Parce qu’il ya des volumes astronomiques aujourd’hui, dus à la crise du bordelais, dus à la crise sanitaire, avec l’export qui a diminué fortement et donc ils se retrouvent vraiment avec des des volumes gigantesques qu’ils ont besoin d’écouler… », poursuit Michel Biero directeur des achats de Lidl France.

Les militants de la FNSEA ont déjà annoncé qu’ils comptaient continuer leur action en allant rendre visite au négociant qui a vendu le vin à ce niveau de prix…

Regarde le reportage de Denis Salle: