Incroyable ! Les abeilles sont bien malines, elles se sont rincées, à l’oeil, à coup de château d’Yquem et se sont passées le mot. C’était aussitôt l’attroupement : un énorme essaim s’est formé sur un pied de vigne d’Yquem. Bravo les filles !
Et voici le commentaire et la photo dénichée sur le site de château Yquem:
« Un essaim d’abeilles repéré aujourd’hui dans nos vignes ! L’apiculteur l’a prélevé en fin de matinée. »
Personne ne dit si Pierre (Lurton) ou Bernard (Arnault) sont restés « zen ». En tout cas, à Yquem, on ne manque ni de flegme britannique , ni de sens de la com pour le monde entier.
And in english s’il vous-plaît et pour les bees who speak fluently english :« Swarm of bees found this morning in our vineyard ! It has been taken away by the apiarist since. »
Pour en savoir plus sur le mythique château d’Yquem: page officielle Facebook et surtout l’article de Côté Châteaux lors des primeurs:
Yquem 2013 : « c’est le grand vin du millésime. La grande réussite est à Sauternes » selon Pierre Lurton
Les abeilles avaient également regardé le reportage sur les vendanges à Yquem et dans les autres châteaux de Sauternes en 2013 par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet
L’esprit d’Eddy Barclay planerait-il sur les Pessac-Léognan ? Non, vous ne serez pas obligés de vous habiller tous en blanc pour une grande soirée, c’est plutôt une grande sortie pour partager en toute convivialité la fraîcheur des Grands Vins Blancs de Pessac-Léognan le samedi 14 juin 2014 et découvrir ces magnifiques châteaux.
Dégustation de blanc à l’ombre devant l’un des joyaux de Pessac Léognan, château Olivier @ Pessac -Léognan
De plus, des pique-niques conviviaux dans des Châteaux autour du Blanc de la propriété vous sont proposés ce samedi 14 juin à 12h30 au prix de 25€ par personne.
Loïc Kressmann, propriétaire de Château Latour-Martillac @ Pessac -Léognan
– Château Carbonnieux, Cru Classé de Graves (20 places) – Château Couhins, cru classé de Graves(30 places) – Château Ferran (20 places) – Domaine de Grandmaison (15 places) – Château Haut-Bergey ( 20 places) – Château Haut-Nouchet (40 places) – Château Latour-Martillac, Cru Classé de Graves (25 places) – Château La Louvière (40 places) – Château Olivier, Cru Classé de Graves (40 places) – Château de Rouillac (40 places) – Château Le Sartre (20 places) – Domaine de la Solitude (40 places)
Réservation auprès du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan par e-mail à : info@pessac-leognan.com et par tèl : 05 56 00 21 90
Lancés en 2013, les Apéros Bordeaux Expériences ont redémarré à Paris puis à Lyon, Nantes et en Belgique au printemps ! Des afterworks aux couleurs de Bordeaux…
Opération Apéro Bordeaux Expériences
Le lancement de la nouvelle édition des Apéros Bordeaux Expériences a eu lieu le 29 avril dernier à Paris, au Perchoir, un lieu d’excéption où les Parisiens trendsetters aiment se donner rendez-vous. Les fidèles amateurs de vins de Bordeaux, venus notamment sur les précédentes éditions et les professionnelsdu vin ont tous répondu présent pour célébrer le top départ de cette édition 2014.
Cette soirée a permis de faire (re)découvrir toutes les couleurs desvins de Bordeaux, leur diversité d’arômes et de saveurs, grâce à un parcours d’expériences et différents ateliers animés par des «Bordeaux Wine-coachs» et des producteurs venus transmettre leur passion.
Le ton est donné : entre convivialité, échanges, dégustations etapprentissages ludiques etpédagogiques, les Apéros Bordeaux Expériences partent maintenant à la rencontre des amateurs dans de nouvelles villes pour la saison 2014 : Lyon, Nantes, Toulouse, Lille, Nice. Il leur suffira de s’inscrire gratuitement pour les prochains événements sur https://bordeaux-experiences.fr/
Prochains rendez-vous ouverts à tous de 19h à 23h:
> 14 mai à Lyon au Café du Pond,
> 21 mai à Paris pour un focus sur les blancs, (lieu à confirmer)
> 5 juin à Nantes au Molière,
> 18 juin à Paris pour un focus sur les rosés à La Dame de Canton.
(A consommer avec modération, l’abus d’alccol est dangereux pour la santé)
Encore un pavé dans la mare, mais les vignerons eux en ont marre ! Le laboratoire Excell de Mérignac communique sur des analyses réalisées sur 100 échantillons: 59 % auraient des quantités significatives de phtalate. 11% des vins analysés sont « non conformes ». Les vignerons considèrent que l’étude est faite par un laboratoire privé qui souhaite vendre ses services.
Le laboratoire Excell à Mérignac pointe du doigt les phtalates dans les vins et spiritueux @ Jan-Pierre Stahl
Arrêtez de tirer sur l’ambulance ont envie de dire les vignerons que nous avons rencontrés ! Après le millésime 2013, après la polémique sur les pesticides, voici un nouvel épisode qui jette l’opprobe sur la profession de vigneron.
D’après le laboratoire privé Excell situé à Mérignac en Gironde, « les installations vinicoles sont à l’origine des contaminations des vins et spiritueux par des résidus de phtalates: 59 % des vins analysés par le laboratoire Excell recèlent des quantités significatives de DBP (di-butyl-phtalate) »
Sur 100 bouteilles analysées par ce laboratoire privé, 11 % auraient des taux non conformes @ JPS
« Dans les vins et les spiritueux il n’existe pas de teneurs limites admissibles. En conséquence, dans l’Union Européenne, c’est la quantité maximale d’une substance autorisée dans les denrées alimentaires qui s’applique, (règlement CEE 2011/10). Globalement, si l’on compare les teneurs mesurées dans notre échantillonnage de vins et de spiritueux Excell constate plus de 11% des vins analysés sont non conformes. En ce qui concerne les spiritueux, 19% des échantillons analysés sont jugés non conformes; les eaux-de-vie anciennes analysées sont parfois excessivement contaminées par du DiBP non autorisé au contact alimentaire. », d’après le laboratoire Excell et son dirigeant Pascal Chatonnet, oenologue.
Cuves recouverte d’époxy @ JPS
« C’est l’utilisation de matériaux ou de contenants présents dans les entreprises depuis plusieurs dizaines d’années qui peuvent potentiellement poser problème. Ces molécules-là étaient utilisées de manière massive dans certains matériaux notamment dans les revêtements de cuves epoxy ou comme plastifiants dans certains tuyaux vinaires. Et ils sont encore utilisés par les viticulteurs et peuvent potentiellement contaminer la vendange ou les vins », selon Stéphane Boutou, responsable technique et ingénieur chimiste au laboratoire Excell.
Ces perturbateurs endocriniens sont montrés du doigt, sans doute à juste titre, car ils peuvent affecter potentiellement la reproduction chez l’homme.
Daniel Fenelon, viticulteur et maire de Belves -de-Castillon
Toutefois Daniel Fenelon, vigneron à Belvès-de-Castillon reste dubitatif sur cette polémique qu’il ne voudrait pas voir se transformer en nouveau « scandale » sanitaire. « Il n’y a pas de norme européenne au niveau des phtalates » concernant explicitement le vin, ajoute Daniel Fenelon. Le raisonnement est donc fait par extrapolation avec la directive visée ci-dessus.
S’il reconnaît que bon nombre de viticulteurs en Gironde utilisent encore des cuves recouvertes d’époxy, notamment pour les vieilles cuves en ciment ou celles qu’il avait racheté au Baron Philippe de Rothschild à Pauillac, il considère que ce problème de phtalates est certes un danger mais déjà connu de tous, en revanche il trouve fort que le laboratoire ait trouvé une solution pour éviter la contamination avec le revêtement en applicant une surcouche dont il aurait trouvé le secret…
« Que ce soit un laboratoire indépendant, très bien, je le crois, mais que derrière il préconise un produit, pour commercialiser un produit qu’il a inventé…Pour moi, c’est un petit peu choquant qu’un laboratoire indépendant…moi je trouve ça un peu gros quand même ! » dixit Daniel Fenelon, viticulteur à Belves-de-Castillon.
A cette heure, les deux parties se renvoient la balle. Le laboratoir incite à faire des analyses, ce d’autant que la Chine a mené toute une campagne contre les phtalates et a commencé à faire analysé des vins français…Pour Daniel Fenelon, cette question mérite peut-être un débat, mais il rappelle, comme le laboratoire lui-même, qu’il y a beaucoup de phtalates dans l’atmosphère et notre environnement. « On se pose moins de question pour les tuyaux PVC qu’on utilise pour l’eau » selon Daniel Fenelon.
Reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet
Samedi 10 et dimanche 11 mai, ce sont les « Spicy Portes Ouvertes 2014 » dans les Côtes de Bourg. Spicy car ce sont des vins typés, épicés et oh combien renommés. Des petits vignerons à découvrir avec leur fière production !
Le programme s’annonce riche et varié, alternant visites de vignobles et châteaux (à pied, en VTT, en voiture), dégustations de Côtes de Bourg et de produits du terroir…
Les châteaux des Côtes de Bourg ouvrent leurs portes aux amateurs qui vont parcourir la région durant ces deux véritables jours de fête ! Une occasion rêvée d’aller à la rencontre des hommes qui font ce terroir : jeunes repreneurs d’une exploitation et vignerons exploitant leur vignoble depuis plusieurs générations, tous ont à cœur de présenter leur appellation et de faire connaître ses multiples facettes.
Durant ces deux journées, les propriétés proposent des déjeuners ou des produits régionaux à emporter, ainsi que des promenades en calèche à travers le vignoble et des expositions de peinture et de créateurs d’art… A découvrir sans modération mais à consommer en faisant attention !
Il ne faut pas le prendre pour une barrique, Rémi. Mais en ce moment, il ne pense que douelles et transforme toutes ces barriques (qui ont une âme, celle du vin), en objets insolites et utiles comme ce fauteuil baptisé « Dowell ». So british and so design…
« Enfin prêt pour le concours de design » annonce Rémi Denjean à J – 10 de l’événement. « À cette occasion vous pourrez découvrir, l’ensemble des prototypes sélectionnés et faire la rencontre des designers. » Un concours organisé par H&A Location et baptisé « design-moi une barrique »
Venez découvrir 23 projets design insolites tous conçus à partir de barriques d’occasion du 16 au 27 Mai 2014 à la Halle des Chartrons de Bordeaux. Toutes les créations sont ICI.
Entrée gratuite du lundi au Vendredi de 12H à 15H et de 18H à 21H
Pour ce fauteuil « Dowell » pour ceux qui n’ont pas encore votés, il suffit de liker via le lien…
30 enfants ont participé à cette enquête inédite et ciblée. 53 pesticides suspectés d’être des Perturbateurs Endocriniens (PE) ont été recherchés, le résultat est éloquent: 21,52 résidus de pesticides PE ont été retrouvés en moyenne et par enfant.
L’enquête vaut ce qu’elle vaut, mais prévient l’association « Générations Futures » qui l’a menée, elle n’a pas de valeur statistique significative au regard du faible nombre d’échantillons analysés. Elle porte sur l’analyse de cheveux d’une population restreinte et volontaire. Au moins, elle a le mérite de porter le débat sur la place publique.
Générations Futures est une association loi 1901, sans but lucratif et agréée par le Ministère de l’Ecologie. Cette association est spécialisée dans le question des pesticides, et en particulier sur les risques sanitaires et environnementaux associés à ces toxiques et sur les alternatives à leur utilisation. L’avant-propos étant ainsi posé, entrons dans le vif du sujet….
Générations Futures, dans son rapport EXPPERT 3, s’est intéressé à l’exposition des jeunes enfants vivant ou allant à l’école dans les zones agricoles. Un laboratoire indépendant a été mandaté pour effectuer des recherches sur une mèche de leurs cheveux. Les prélèvements, faits par leurs parents, ont été réalisés d’octobre à décembre 2013, et les analyses début 2014. 53 pesticides suspectés d’être des Perturbateurs Endocriniens (PE) ont été recherchés sur les cheveux de ces 30 enfants.
Les résultats sont les suivants: 21,52 résidus de pesticides Perturbateurs Endocriniens ont été retrouvés en moyenne par enfant ; 639 picogramme/mg de cheveux par enfant ; 35 pesticides PE ou métabolites de pesticides sur 53 retrouvés au moins une fois soit 66,03% ; enfin 13 substances sur 53 retrouvées dans tous les échantillons dont de nombreux produits interdits en usage agricole. Certains étant en revanche autorisés pour des usages domestiques ou vétérinaires.
Cette « présence de plus de 21 substances pesticides PE en moyenne dans les cheveux analysés montre bien que dans la réalité nos enfants sont exposés à des cocktails importants de ces substances… », selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Générations Futures rappelle qu’il est urgent d’agir dès aujourd’hui pour réduire l’exposition du public, et a fortiori des enfants, à ces substances PE, confortée dans sa démarche par l’adoption le 14 mars par le Parlement Européen du rapport Westlund sur la protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens. La ministre de l’Écologie Ségolène Royal a présenté par ailleurs une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) visant à « protéger davantage la santé des Français et mieux anticiper les risques ».
Concernant le monde viticole pour être tout-à-fait juste, sur les 30 enfants et leurs parents volontaires, l’enquête porte au final sur 13 enfants résidant à proximité ou étant scolarisé à proximité d’une exploitation.
30 % des enfants étaient scolarisés dans une école à moins de 50 m d’une zone agricole pulvérisée par les pesticides. Pour les 70% restant, l’école est située à moins d’1 km de tels lieux. 63 % des enfants ont leur résidence principale à moins de 50 m d’une zone pulvérisée. Les 36 % restant se situent à moins de 200 m de telles zones.
Tous les producteurs en France utilisent des produits qui sont homologués par les pouvoirs publics et ne peuvent utiliser que ceux-là car il n’y a que ceux-là sur le marché. Si les pouvoirs publics doivent modifier les règles d’utilisation, nous appliquerons les règles qui nous seront imposées », selon Bernard Farges, Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB)
Toutefois, il précise que « l’analyse n’est pas scientifique », comme le soulignaient les auteurs de l’étude. Il précise que « la vigne est une plante très fragile »(on l’a vu avec les ravages du phylloxéra). « Elle est sujette au maladies. Même les viticulteurs bio utilisent des produits pour la protéger. Par ailleurs, les conditions sont ensuite décrites sur chaque produit et les producteurs sont de mieux en mieux formés ».
Rappelons pour terminer qu’une salarié viticole a obtenu gain de cause pour avoir inhalé des pesticides. La faute inexcusable de son employeur a été reconnue par la Cour d’Appel de Bordeaux.
Reportage de Jean-François Gea, Olivier Prax, Jean-Pierre Stahl et Bernard Hostein-Aris
Le prononcé de la peine du marchand de vins indonésien Rudy Kurniawan, initialement prévu fin avril à New York, a été reporté au 29 mai, a annoncé le tribunal fédéral à Manhattan. Il risque jusqu’à 40 ans de prison.
Un temps porté aux nues comme l’un des plus grands experts au monde, Kurniawan, 37 ans, avait été reconnu coupable le 18 décembre dernier de contrefaçon de grands crus français, une activité qui lui avait rapporté en quelques années des millions de dollars.
Rudy Kurniawan, Indonésien, avait réussi à gagner la confiance de riches amateurs et collectionneurs de vins. Il avait construit son ascencion sur un excellent palais et une mémoire des vins à faire pâlir les meilleurs sommeliers. Pour mettre ses proies dans sa poche, comme Madoff, il faisait preuve de générosité sans limite et régalait de ses meilleures bouteilles ses fin connaisseurs.
Mais en guise de « cave magique » qu’il revendiquait, il y avait une pincée de sorcellerie…Il avait monté chez lui à Arcadia, en Californie, un laboratoire de contrefaçons en grande séries. L’accusation avait dévoilé preuves à l’appui, ses fausses bouteilles, fausses étiquettes par milliers, ainsi que de la cire, des capsules, des bouchons…en pagaille. Il récupérait soigneusement des bouteilles anciennes, faisait des mélanges à partir de vins bien moins chers,étiquetait et scellait le tout. Ni vu, ni connu. Il les vendait alors avec de grands crus authentiques. « Un faussaire de vin prolifique, qui assemblait dans sa cuisine en Californie, tout ce dont il avait besoin » a dit de lui dans son réquisitoire en décembre 2013 le procureur Joseph Facciponti.
Son avocat, Jerome Mooney, avait plaidé la bonne foi, affirmant que Kurniawan n’avait jamais cherché à tromper personne. Pourtant les preuves sont accablantes, plus de 1000 faux grands crus de Bourgogne (Romanée-Conti , Ponsot et Roumier) et de Bordeaux (Petrus) achetés par 7 collectionneurs pour des millions de dollars venaient bien de sa « cave magique ».
Les 12 jurés du tribunal fédéral l’ont reconnu coupable de deux chefs d’accusation retenus contre lui, passibles d’une amende et d’une peine maximale de 40 ans de prison.
Sa peine sera connue finalement le 29 mai prochain.
Confirmation de tendance. La campagne des primeurs est « super dure », le marché est atone… Hormis quelques rares exceptions, il faut aller chercher les clients alors que traditionnellement, les clients s’arrachaient les Bordeaux sortis en primeurs. En cause, la baisse insuffisante de prix sur le 2013, une qualité moyenne et des stocks trop importants.
Un millésime 2013 pour lequel on doit remettre les pendules à l’heure…@ JPS
Pour Jean-Pierre Rousseau, directeur de la maison de négoce Diva, « C’est une campagne un peu mort-née en fait. Hélas, elle n’a jamais vraiment commencé. Tous les vins sont sortis, et malheureusement elle n’a pas recueilli les suffrages de nos clients à l’heure actuelle , même s’il y aura quelques mises à jour. Mais clairement, on n’a pas atteint à ce stade-là le niveau rapport qualité-prix qui suscite l’intérêt de personnes qui seraient prêtes à payer à l’avance des bouteilles à sauvegarder dans leurs caves tant pour les professionnels que pour les particuliers. »
Rien ne se vend ? « Pas tout-à-fait. Des 1ers crus classés et des vins produits en très petite quantité se sont vendus (histoire de sécuriser la bonne affaire car la rareté fait toujours monter les prix), mais pour le reste le téléphone ne sonne pas beaucoup dans notre environnement. C’est nous qui allons solliciter nos clients, sollicités par de nombreux confrères par ailleurs, du coup ils se disent que ça va être difficile à vendre et c’est un cercle vicieux. »
Jean-Pierre Rousseau, directeur de Diva @ JPS
Non seulement, ils se montrent nettement moins intéressés, mais ils négocient les prix (chose extraordinaire !), et ils nous disent qu’il y a d’excellents Bourgogne, vins italiens, espagnols et californiens ! » selon Jean-Pierre Rousseau, directeur de Diva maison de négoce.
« On peut déjà dire que cette campagne est à inscrire dans les anales comme l’une des plus mauvaises depuis trois décennies », conclut-il.
Chez « The Wine Merchant », Christophe Reboul Salze explique pourquoi certaines ventes et allocations ne sont pas honorées: « on a eu du mal à intéresser nos clients qui ont encore des stocks de 2012, de 2011 et de 2010 parfois et dont les trésoreries sont un peu tendues; ça ajouté à la force de l’euro par rapport au dollar, au yuan , au dollar Hong-Kong. On a assez peu de clients aux Etats-Unis, assez peu de clients intéressés aussi en Chine, on n’est plus dans le même business modèle qu’il y a 2 ou 3 ans, et cela on en a peut-être pas tenu suffisamment compte. »
« Ca veut dire que c’est compliqué pour vous négociants ? « Ah, oui, c’est très compliqué, nous sommes obligés de faire des choix parce que nous n’avons pas la capacité financière à financer des campagnes comme celle-là sur des millésimes qui ne sont pas des grands millésimes. »
« On ne voit pas très bien les prix s’améliorer plus tard dans un système de primeurs qui devrait normalement assurer une plus-value à ceux qui prennent le risque d’acheter en primeurs. »
En trois ans, on a agrandit nos chais pour stocker. On avait gagné de l’argent avec Bordeaux donc on ne veut surtout pas cracher dans la soupe et on essaie de soutenir au maximum. On l’a fait en 2011, on l’a fait en 2012, maintenant, ça devient difficile en 2013 car on a beaucoup de stocks en 2011, 2012 et 2010 ! » selon Christophe Reboul Salze Président de The Wine Merchant.
Donc pour le 2013 ? « Ah non, on ne peut pas tout acheter (fonction des allocations dans le système d’achat et d’attribution du nombre de caisses aux différents négociants de la place de Bordeaux), on essaie de s’expliquer avec les propriétés et on espère qu’ils nous rouvriront leurs portes quand on reviendra. »
Pour Olivier Bernard Président de l’Union des Grands Crus, « le négoce a demandé à baisser de 20 à 30 % sur un certain nombre de propriétés mais pour des marques comme Carbonnieux, elles n’ont pas besoin de baisser de 20 à 30 % car elles ne sont déjà pas chères ! Il y a un certain nombre de vins qui avaient besoin de donner un petit signal à la campagne, 5 % suffisaient, et d’autres avaient besoin de se remettre à un prix de consommation et non pas de spéculation. »
« Aujourd’hui, il y a une inégalité dans la mise en marché de ces grands vins. Certains ont très bien marché comme Lynch Bages parti dans la matinée et d’autres qui sont un peu plus calmes.C’est lié à comment s’est située l’affaire sur les trois dernières années. Globalement ces 2013, quand ils seront livrés dans 2 ans, ils seront très bons. »
Pour David Bolzan, directeur général de Cordier-Mestrezat, « la campagne est super dure, le marché est atone mais c’est un épi-phénomène ! »
« On juge les millésimes trop vite et ce n’est pas le bon timing…La leçon, c’est 2007, moi aujourd’hui j’en rachète en pagaille. »
« Il faut se dire qu’il y a eu une baisse de production de 50 à 80 % sur les grands crus classés et de 30 à 40 % sur les petits. Au final les vins sont corrects, même si parfois ils manquent de complexité. Conséquence, ils ne peuvent pas beaucoup baisser d’un point de vue comptable. »
« 2001, 2002, 2004 et 2008 ont été décriés également et après ils ont été beaucoup demandés. Donc pour moi, c’est un épi-phénomène ».
D’autres négociants confient que Bordeaux a été « arrogant » ces dernières années, et donc les Britanniques, les Chinois et les Américains, leur font payer cette attitude avec le 2013.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet
Hier soir 84 lots de grands crus de Bordeaux et un peu d’ailleurs étaient vendus aux enchères à l’hôtel Bristol à Paris sous le parrainage de Clovis Cornillac. Près de 50 000 euros ont été récoltés grâce à l’idée de Stéphane Derenoncourt de créer un bel élan de solidarité, avec des châteaux qui n’ont pas hésité à donner un peu…
Les enchères sont restées raisonnables mais tout de même l’initiative de Stéphane Derenoncourt, consultant pour des propriétés viticoles, est remarquable.
Si cette idée pouvait être reprise, cela aiderait bien des petits vignerons menacés de mettre la clé sous la porte car ils ont subi le 26 juillet et le 2 août 2013 de violents orages de grêle sur plus sieurs secteurs de Gironde. Au total, 1 400 propriétés impactées dont au moins 300 durement touchées, certaines à 85 % dans le secteur de Belves en Gironde et dans les Côtes de Castillon
Le soutien, ça reste davantage moral que financier car c’est une goutte d’eau dans un océan. Mais au moins les gens sont réconfortés et ça redonne une cohérence dans la région. Moi, je trouve ça très bien. » commentait hier soir Stéphane Derenoncourt.
Les lots les plus chers sont comme du Cheval Blanc sont partis aux alentours de 4000 euros, ainsi 3 magnum d’Ausone 2005 vendus également à 4 400 euros. Au total, près de 50 000 euros récoltés, une aide non négligeable pour l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux. Seule cette appellation était ciblée pour que les sommes reversées aux plus sinistrés ne paraissent pas trop ridicules. Car en effet, les dégâts sont estimés à 150 millions d’euros au total.
Ainsi pour Paul Cardoso, viticulteur sinistré présent hier soir lors de la vente: « C’est une aide, une aide supplémentaire. Il faudrait que nos institutions, que notre interprofession prennent conscience que les petites exploitations ont besoin d’être aidées »
Pour les acheteurs présents hier soir, certains avouaient « j’ai acheté 3 lots, je pense avoir fait de bonnes affaires mais la priorité c’était de soutenir cette initiative » ou encore : « c’est plus un geste que pour couvrir vraiment des besoins ». Une vente résumée ainsi par l’acteur Clovis Cornillac qui s’est senti concerné:
Je trouve assez élégant que des grandes maisons disent « et bien voilà, il y en a qui souffrent, alors on essaie de s’aider les uns, les autres » selon l’acteur Clovis Cornillac
Une vente de charité (mais où certains ont fait quelques bonnes affaires) au final qui aura redonné du baume au coeur aux petits vignerons sinistrés de Castillon.
Regardez le reportage de Patricia Chalumeau et Alexis Delcourt de France 3 à Paris