11 Mai

L’Entre-Deux-Mers s’offre une nouvelle reconnaissance Entre-Deux-Mers rouge

C’est une petite révolution locale. Jusqu’ici reconnue comme appellation de blancs secs, l’Entre-Deux-Mers pourra aussi produire des vins en Entre-Deux-Mers rouge, avec un cahier des charges rigoureux. Une volonté de monter en gamme et de hiérarchiser vis-à-vis des Bordeaux-et-Bordeaux Supérieur.

David Labat © vigneron château Vermont et président de l’Entre-Deux-Mers

Ils avaient déjà l’AOC Entre-Deux-Mers depuis 1937 (uniquement pour les blancs), il leur manquait une reconnaissance pour les rouges. C’est surtout pour mieux valoriser leurs vins et ne plus vendre (quand c’est possible) en Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Ils souhaitent ainsi mettre en avant les pépites qu’ils ont sur ce terroir…

On a voulu donner une identité sur nos vins rouges, puisqu’on est des producteurs de vins rouges avant tout, puisque le vignoble dans nos contrées est à 85% en rouge et 15% en blanc… » David Labat, président du syndicat Entre-Deux-Mers

Le futur Entre-Deux-Mers rouge, un grapillon de merlot 2023 …© JPS

« C’est pour mieux vendre bien évidemment puisqu’aujourd’hui Bordeaux, Bordeaux Sup c’est un océan de vin de vignerons ou de vins de marque, etc le client n’arrive pas très bien à s’y retrouver… », complète David Labat.

David Labat, président, avec Frédéric Roger, directeur du syndicat Entre-Deux-Mers © JPS

5500 hectares sont éligibles, plantés à plus de 4500 pieds à l’hectare, un gage de qualité avec une production limitée à 55 hectolitres à l’hectare. Le nouveau cahier des charges interdit par ailleurs la thermovinification et l’utilisation de copaux de bois. Un élevage du vin rouge en barrique est possible, ou en cuve, face à un consommateur de plus en plus exigent.

« Le consommateur aime boire moins mais mieux, donc on est complétement dans cet état d’esprit… C’est aussi la raison pour laquelle, on a voulu dans notre cahier des charges proposer des vins qui ont au moins un élevage de 14 mois… », selon David Labat.

Nicolas Thérèse, vigneron du château Nardique La Gravière © JPS

Quatrième génération de vigneron, Nicolas Thérèse, attendait avec impatience cette reconnaissance... Car s’il vend bien ses blancs secs (120 000 bouteilles)en France et à l’export (USA, Allemagne, Belgique), pour les rouges c’est plus difficile.

« Le chai est plein, c’est assez problématique…Aujourd’hui en Bordeaux, on a vraiment beaucoup de mal à distribuer nos produits… Et notre clientèle qui est consommatrice de vins blancs secs Entre-Deux-Mers s’est toujours posé la question pourquoi il n’y avait pas d’Entre-Deux-Mers rouge… ?« , commente Nicolas Thérèse, vigneron du château Nardique La Gravière

La dénomination Entre-Deux-Mers va s’appliquer pour les rouges à partir du millésime 2023 et se retrouvera dans le commerce en 2025. « L’idée de proposer une nouvelle appellation va pouvoir ainsi tirer les vins rouge de Bordeaux vers le haut… » selon Nicolas Thérèse.

De quoi répondre en partie à la crise viticole très prégnante à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Christel Arfel, montage Corinne Berge :