28 Juil

Une originale Route des Vins de Bordeaux : « Sauternes au fil de l’eau »…

Dépaysement assuré ! Vous êtes bien sur la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes, mais ici une route au fil de l’eau…Ce n’est pas un hasard si cette balade se nomme « Sauternes au fil de l’eau », une découverte insolite en canoë du Ciron qui favorise les brouillards de septembre-octobre et la formation du botrytis, avant d’accoster au Domaine de Carbonnieu. Magie assurée.

Rendez-vous à la Halte Nautique de Bommes, à côté de Sauternes en Gironde. Là des touristes parisiens, Véronique et Benoît, venus dans la région pour un mariage, se sont dit on va profiter de ce séjour pour participer à cette balade de Sauternes au fil de l’eau.

 

« On s’est dit on va y aller à la fraîche pour visiter cette belle région de vignes », commente Benoît qui pensait avoir affaire à une chaleur étouffante mais ce mardi c’était plutôt couvert et ma foi presque plus agréable.

On ne vient pas à Bordeaux sans visiter, on reste quelques jours pour bien s’imprégner de ce terroir magique de Sauternes, c’est vraiment génial quoi » Benoît Rabourdin

Ce sont un peu plus de 3 kilomètres de descente en canoë qui attendent ces touristes et girondins amateurs de nature, dans ce havre de paix préservé et classé Natura 2000. « C’est très beau, cela fait une espèce de voûte, on se sent au coeur de la nature », commente Véronique.

Un cour d’eau qui favorise la pourriture noble nécessaire à la fabrication du botrytis qui va permettre le Sauternes.« Il faut savoir que c’est la confluence de la Garonne et du Ciron qui crée une brume en septembre et permet le botrytis dans la vigne », explique Florian Queyrel, le moniteur du club de Canoë-Kayak de Bommes-Nautique.

Après 3/4 heure de navigation, avec parfois quelques courants, c’est l’arrivée au Domaine de Carbonnieu, un vignoble de 23 hectares tenu par Alexis Charrier qui leur fait visiter son  chai à barriques:  « là, on a 37 fûts de chêne, cela fait a près 11 000 bouteilles »

On a des gens qui viennent de la France entière, donc du coup cela permet de faire découvrir plein d’arômes que ce soit des Sauternes en cocktail, des Sauternes sur le repas et là on peut balayer tous les accords possibles… »

C’est alors la dégustation de 3 millésimes du château, un dialogue riche avec le vigneron pour balayer les préjugés de vin trop sucré ou difficile à marier.

« Au niveau des accords, c’est vrai qu’on est sur une palette aromatique assez diversifiée, sur des viandes sur des poulets rôtis, sur des poissons sans sauce et après terminer sur des desserts, commente Laurent Moujon auteur de livres de recettes et d’association de mets et vins de Bordeaux. « Mais aussi sur des fromages persillés, des fromages afinés, au lait cru », ajoutait Stéphanie sa compagne. « C’est  vrai que le Sauternes se marie très bien avec tout type de cuisine et notamment épicée »

« On rentre dans le mystère de la complexité du vin, on voyage à la fois géographiquement, géologiquement aussi et dans les goûts quoi », conclue Benoît Rabourdin.

Sauternes, un vignoble de 2200 hectares avec ses 140 vignerons et ses vins liquoreux que ces touristes redécouvrent avec modération.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Beccheti, Stéphanie Plessis : 

A Fitou, dans l’Aude, les vendanges ont commencé fin juillet

Ses grands-parents vendangeaient les premières parcelles après le 15 août, ses parents autour du 10 août mais Laurent Maynadier, vigneron à Fitou (Aude), a effectué lundi 27 et mardi 28 juillet ses premières récoltes, un signe selon lui du réchauffement climatique.

Des vendanges qui ont débuté à Fitou avec © Laurent Maynadier

Dans cette commune des Corbières maritimes au bord des étangs et de la Méditerranée, « les vignes sont très très bien exposées, on a un cépage précoce, le muscat petit grain et le cycle végétatif débute plus tôt car il fait plus chaud en hiver et au printemps que dans les terres », explique-t-il à l’AFP.

« On conserve cette avance tout au long de la saison et on récolte beaucoup plus tôt que les confrères qui sont dans les terres », poursuit-il. Quasiment chaque année, les premières vendanges de France ont lieu ici, au coeur d’une des régions les plus ensoleillées du pays.

On sent bien l’impact du réchauffement climatique. Ces deux parcelles étaient récoltées par mes grands-parents aux alentours du 15 au 20 août, mes parents les
récoltaient entre le 10 et le 15 août » Laurent Maynadier, dont la famille est « depuis 13 générations » vigneron à Fitou.

Lui les vendangeaient traditionnellement début août mais en 2017 et cette année, la récolte a eu lieu dès la fin juillet. « On a une semaine d’avance ! « 

Les parcelles les plus précoces sont en « agriculture biologique avec des petits rendements et de gros soins » et « avec des raisins le plus qualitatif possible ».

Il y a une cuvée pour « un petit vin léger, sur le fruit » et autre partie est « récoltée dans 15 jours – trois semaines pour un vin de macération ».

AFP