10 Sep

Vendanges 2019: saga Bernard, un savoir faire de grands blancs

Côté châteaux vous réserve un focus sur la famille Bernard dans sa prochaine émission Côté Châteaux diffusée à partir du 16 septembre sur NoA sur les vendanges en blancs, en Pessac-Léognan et en Sauternes. Car au Clos des Lunes, 64 hectares en Sauternes, la famille Bernard, du Domaine de Chevalier, fait essentiellement des blancs secs depuis 2011. Si elle a conservé 15 hectares pour faire du liquoreux, elle fait des secs sur 49 hectares avec ses Clos des Lunes d’Or, d’argent et blanches.

Hugo, Adrien et leur père Olivier Bernard au Domaine de Chevalier dans un chai de blancs où est élevé le millésime 2018 © Jean-Pierre Stahl

En ce mardi 3 septembre, c’est le 1er jour de vendange des blancs secs. « Bonjour à tous, l’objectif est toujours le même: bien doré, pas de vert, on essaie de faire un tri un peu serré », explique Hugo Bernard à sa troupe de vendangeurs.

Tous se montrent très appliqués pour ces vendanges par tries successives, pour ne prendre que les grappes mûres et repasser plus tard pour les autres.

C’est quelque chose qu’on nous a appris très tôt, un grand raisin c’est un raisin mûr, c’est le coeur du métier pour faire des grands blancs », Hugo Bernard.

« C’est quelque chose qu’on m’a appris petit, tout cela c’est une question d’équilibre dans le choix. C’est notre 1er jour de sec donc les choix vont s’affiner de mieux en mieux ».

Au nouveau chai du Clos des Lunes, domaine acheté en 2011 par la famille Bernard, rentrent les canettes de cette première récolte. Sur le pont à la réception Jean-Charles et Thomas Meilhan le maître de chai.

1er jour de vendanges à Clos des Lunes à Sauternes © JPS

« Là nous avons un pressurage automatique de deux heures et demi de temps, pour libérer ces jus…

C‘est un pressurage très lent on est sur une grappe entière, il faut éclater ces raisins tranquillementsans créer une pression trop forte…et extraire toute la quintessence à l’intérieur de ces raisins », Thomas Meilhan maître de chai du Clos des Lunes.

A l’analyse, le degré est de 13, avec une acidité totale de 4,4 et un PH de 3,12: « cela veut dire un très bel équilibre, une belle fraîcheur qui laisse présager un beau lot pour le grand vin », explique le maître de chai Thomas Meilhan.

Dans le chai à barriques, Hugo Bernard me confie:  « l’avantage des barriques c’est de faire des petits lots. On essaie de faire un maximum de petits lots, car on va faire des assemblages à la fin avec chacun des petits lots qu’on aura travaillé chacun de leur côté et ils vont apporter différentes choses dans notre vin. Ici on essaie d’avoir 20% de barriques neuves, ce n’est pas énorme, on n’essaie pas d’avoir une prise de bois énorme, l’idée de ce bois c’est vraiment d’affiner ces lots sur des lies très fines pendant 12 ou 18 mois pour la Lune d’argent ou la Lune d’or. Ici il va y avoir 150 barriques et dessus il va y avoir un choix de 25 pour faire la Lune d’Or ».

Quand on fait un selfie avec le trio, on dit merci Bernard…© JPS

Au Domaine de Chevalier à Léognan, je retrouve les 3 Bernard le père Olivier et ses deux fils Adrien et Hugo qui en file indienne, presque en communion oserais-je, me mènent dans leurs grands chais. Après avoir traversé le chai qui s’apprête à accueillir le 2019, ils me font entrer dans un second chai à barriques de blancs où repose le millésime 2018 depuis un an déjà…« le vin est assez gras, il fait presque penser à un Bourgogne… » dixit Olivier Bernard en goûtant son « bébé.  Il m’explique ensuite religieusement: « on ne fait pas des grands vins par chance, mais avec beaucoup de détails, beaucoup d’engagement, beaucoup de passion…avec beaucoup d’hommes et de femmes mais en même temps beaucoup de respect de la nature et de la terre. et c’est l’ensemble de ces éléments qui doivent être bien équilibrés. Ni trop d’homme, ni trop de terre, ni trop d’acidité, ni trop de sucre…

J’aime bien parler d’équilibre, de cette ligne magique sur laquelle les vins blancs se promènent, mais la base c’est d’être né sur un grand terroir… Et c’est tous ces éléments qui en parfaite harmonie donnent ces grands vins blancs. Où finalement il y a tout mais rien de trop », Olivier Bernard du Domaine de Chevalier.

Dans la bibliothèque, c’est alors la dégustation d’une bouteille de Lune d’Argent 2015, où les Bernard goûtent avec passion et technicité leur bébé. « Chaque millésime est différent et chaque année, on va apprendre. Moi, cela fait 35 ans que je fais du vin, et j’apprends tous les ans.  C’est un métier complexe, fait de diversité et de complexité que j’aime transmettre à mes enfants, » selon Olivier Bernard.

Quant à la transmission : « cette transmission de savoir, c’est cela que l’on suit aujourd’hui, qu’on est en train d’essayer de construire, d’une génération à l’autre. Pour moi, l’objectif est toujours d’aller un peu plus loin et de faire les plus grands vins d’un millésime à l’autre », m’explique Adrien Bernard.

Et le mot de la fin revient à Olivier Bernard avec toutes ses années de vigneron derrière lui : « le bon vin, c’est celui qui vous donne du plaisir, mais le grand vin, c’est celui qui vous donne l’émotion ».

09 Sep

Dans le Bordelais, des vendanges prometteuses dans un marché difficile

Dans l’Entre-deux-mers, grande appellation de vin blanc dans le Bordelais, les premiers coups de sécateur s’annoncent prometteurs: « la récolte est hétérogène, jolie et saine, avec du volume dans les parcelles » sans incident climatique, résume Thomas Solans.

Philippe Hébrard de la cave de Rauzan © Quentin Monaton

Ce jeune viticulteur empile des cagettes en plastique remplies de belles grappes de raisins blancs pour faire du crémant, alors que les saisonniers passent d’un pied de vigne à l’autre. Administrateur à la coopérative des Caves de Rauzan (Gironde), il s’inquiète davantage pour la récolte des rouges, prévue à partir 20 septembre dans un contexte économique tendu.

La sécheresse a permis d’obtenir des petits grains concentrés, gages de qualité, tout en éloignant les maladies. Mais elle a également, avec le gel et la grêle qui a touché 5% du vignoble bordelais, fait revoir à la baisse les prévisions de rendements.

Selon le directeur technique Jean-Marie Maurer qui attaque ses 42e vendanges au sein des Caves de Rauzan, « pour les blancs, c’est une bonne année mais pas exceptionnelle, c’est hétérogène. On a eu trop de chaleur, ce qui brûle pas mal les arômes ».

« Le rosé, à partir de cabernet franc, est très prometteur. Quant au rouge, c’est une bonne année mais les rendements vont baisser de 10 à 15% », à cause du froid et de la pluie, note cet oenologue. Pour les rouges, la météo des 15 prochains jours sera décisive, affirment les vignerons.

Selon le CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux), cette récolte 2019 qui s’annonce dans la moyenne décennale à environ 5 millions d’hectolitres, s’inscrit dans un contexte économique difficile. Pour preuve, dit-on à Rauzan qui compte 340 vignerons sur 3.750 hectares, l’arrivée de nouveaux adhérents à sa coopérative, attirés par la sécurité financière qu’elle apporte.

La récolte de 2017, amputée de 40% à cause du gel, a entraîné des pertes de marchés surtout pour les entrées de gamme. Face à la faiblesse de l’offre, les prix ont augmenté puis baissé avec la récolte correcte de l’année dernière et la chute de la demande. Pour les vins en vrac, un tiers des volumes se vend ces dernières semaines en dessous de 1.000 euros le tonneau contre 1.300 à la même époque l’année dernière.

L’interprofession pointe également des causes structurelles : des consommateurs davantage attirés par les blancs secs, rosés et crémants alors que Bordeaux produit à 90% du rouge, le poids de la grande distribution en déclin ou encore la baisse des exportations en Chine, son premier marché.

Aujourd’hui, des viticulteurs et négociants se retrouvent acculés financièrement. « Le marché est hypertendu », selon l’avocat spécialisé Olivier Bourru. « Il y a beaucoup de négociants qui ont du mal actuellement car ils sont en surstock en raison de moindres débouchés à l’export. Les négociants essayent de renégocier leurs dettes préventivement. Le phénomène est en augmentation depuis deux, trois mois », constate-t-il.

Dans la région bordelaise, les exportations ont chuté de 13% en un an, mais augmenté de 4% en valeur, avec une amélioration ces trois derniers mois (-7% en volume, +8% en valeur).

Certains viticulteurs et négociants ont des stocks équivalent à l’année dernière tandis que d’autres ne savent pas où stocker la nouvelle récolte. « C’est catastrophique, il ne se vend rien. C’est une crise très grave », s’alarme
Jean-Michel Letourneau, directeur de l’Union des coopératives vinicoles d’Aquitaine (UCVA) à Coutras, un des plus importants lieux de stockage de vin en Gironde pour les négociants et viticulteurs.

L’UVCA refuse de nombreuses demandes de stockage. « Je crains qu’il y ait des raisins qui restent sur les vignes cette année: la qualité sera bonne mais beaucoup espèrent une petite récolte », résume-t-il.

Au contraire, le directeur des Caves de Rauzan, Philippe Hébrard, souhaite une récolte normale: « si elle est trop importante, cela déséquilibre le marché, si elle est trop petite, on perdra des débouchés faute de pouvoir répondre à la demande ».

Avec AFP.

Pesticides: le gouvernement ouvre une consultation publique, sur le modèle du « grand débat »

Le gouvernement lance ce lundi la consultation sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de pesticides, anticipant sur son calendrier initial après des polémiques nées de tentatives de régulation locale.

Utilisation de pesticides dans les vignes du Médoc -Archives © Jean-Pierre Stahl

Cette consultation en ligne, d’une durée de trois semaines et ouverte à tous, porte sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de produits phytosanitaires agricoles dans tous les départements où aucune charte locale n’aura été signée, a indiqué le ministère de l’Agriculture.

Le gouvernement a proposé samedi de fixer cette distance minimale à 5 mètres pour les cultures dites basses (céréales par exemple) et à 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes ou l’arboriculture.

Il justifie cette décision par les préconisations scientifiques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) allant en ce sens.

La consultation « sur le modèle du grand débat », sera ouverte simultanément sur les sites du ministère de la Santé, de la Transition écologique et solidaire, et celui de l’Agriculture et de l’alimentation, a précisé un porte-parole du ministère de l’Agriculture lundi matin.

Elle durera jusqu’à fin septembre, et ses résultats seront analysés et dépouillés pendant deux mois afin d’élaborer un décret qui doit entrer en application le 1er janvier 2020, dans les zones où aucune charte départementale n’aura été signée, a précisé le ministère.

Elle devait initialement démarrer le 1er octobre, mais elle a été avancée et annoncée le week-end dernier, sous l’effet des polémiques créées par un arrêté municipal très médiatisé pris par le maire de Langouet (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff, suivi d’autres élus locaux. Son arrêté interdisait l’utilisation de produits phyto-pharmaceutiques à moins de 150 mètres d’habitations. Il a été suspendu par la justice administrative.

Parallèlement, d’autres consultations locales dans les préfectures se poursuivent pour l’élaboration de chartes départementales. « Le cousu-main de ces chartes prévaudra sur le décret » a prévenu le ministère. A ce jour, huit ont été signées.

« Nous croyons à l’intelligence locale: si une charte institue une zone de non traitement à 8 mètres ou au contraire à 50 mètres d’un bâtiment, c’est elle qui prévaudra sur le cadre national » a indiqué le ministère.

La FNSEA, principal syndicat de la profession agricole, a indiqué ce week-end qu’il privilégiait ces solutions locales pour encadrer les épandages de pesticides.

Le syndicat souhaite éviter autant que faire se peut un arrêté national. « L’objectif c’est de développer les chartes, le dialogue sur le terrain avec les maires et les associations de riverains, pour qu’on puisse trouver des solutions où tout
le monde s’y retrouve », a indiqué à l’AFP Christian Durlin, vice-président de la commission environnement.

La Coordination Rurale a en revanche exprimé ses doutes sur la création de telles chartes: « Qui va représenter la société civile dans les préfectures ? On ne le sait pas », a constaté Bernard Lannes, son président, lundi lors d’une conférence de presse. « Si on reste avec ce type de charte, tout le monde s’assoira dessus », a-t-il assuré
en rappelant l’échec, selon lui, de la charte que les agriculteurs avaient signé avec les industriels et la grande distribution à l’issue des Etats généraux de l’alimentation. « De trois à cinq mètres ce sont déjà des milliers d’hectares » enlevés à la production agricole, « mais 150 mètres, c’est non, car ça représente des millions d’hectares », a-t-il ajouté.

M. Lannes a également rappelé que l’Anses avait déjà déterminé pour chaque produit phytopharmaceutique homologué la zone de non traitement appropriée en fonction de la santé humaine.

De son côté, l’association Générations futures dénonce « les carences de cette évaluation » de l’Anses. « Ce n’est pas l’Agence qui est en cause mais la méthodologie à la fois obsolète et limitée imposée par le document guide de l’EFSA (Agence européenne) de 2014 pour l’évaluation des pesticides suivie par l’Agence« ,
assure-t-elle.

« Moi aussi, j’adorerais qu’on n’utilise plus aucun produit chimique » pour traiter les cultures, a dit la ministre de la Santé Agnès Buzyn dimanche, mettant néanmoins en garde, en tant que médecin, contre le risque de retour de « maladies disparues » sur des végétaux, et donc potentiellement dans l’alimentation, si aucun traitement n’était plus utilisé.

AFP.

 

07 Sep

35e marathon du Médoc : une grande fête populaire due à la mobilisation et la passion des châteaux

Revivez en images et en vidéo le 35e marathon des châteaux du Médoc. Nous vous avons fait vivre, durant plus de 6 heures d’antenne sur Noa, ce grand rassemblement populaire, qui sans l’envie des châteaux et la mobilisation des 3000 bénévoles, employés et propriétaires des châteaux ne serait pas ce succès que l’on connaît.

Au château Grand Puy Lacoste, au 2e kilomètre du parcours, l’équipe de Noa et France 3, Philippe, Charlotte, Thierry, Eric et JPS avec la famille Borie :  Emeline (à ma droite) et son frère Pierre-Antoine (à gauche) © JPS

Retrouvez ici la première émission sur NOA avec Pascal Zuddas, Fabrice Bidault, Jean-Pierre Stahl et Charlotte Sariq, réalisation Bruno Villa: 

Ambiance village gaulois avec le groupe Assurantourix &Band au château Pédesclaux au kilomètre 22 à Pauillac © JPS

Vincent Fabre, le président du Marathon du Médoc, Manon Lorenzetti à la tête de Pédesclaux et Emmanuel Cruse le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps au kilomètre 22 © JPS

Les Supers Héros, tel était le thème cette année, à consommer avec modération Mr Superman ! © JPS

Bruno Duboscq, le propriétaire du château Haut-Marbuzet à Saint-Estèphe © JPS

Retrouvez ici la seconde partie d’émission de l’après-midi sur Noa:

AND THE WINNER IS…

  • Le super héros 2019: Freddy Guimard, 2e victoire au Marathon des Châteaux du Médoc en 2h 26min 42s 
  • The Wonder Woman:  Nathalie Vasseur, 15è victoire chez les femmes au Marathon: 2h 58min 40s 

Chaude ambiance avec le groupe médocain « Rodéo sur Juliette » avec Jésus coureur qui s’est arrêté quand il a entendu la reprise de « Jésus revient parmi les siens… » de la Vie est Un Long Fleuve Tranquille film d’Etienne Chatillez © JPS

Au château Montrose avec Hélène Brochet, au kilomètre 37 à Saint-Estèphe, dernier direct avant la dernière ligne droite…pour Pauillac et pour nous monter le sujet du soir du 19/20 © JPS

Un joli couple en rose au château Montrose 2nd cru classé 1855, on est raccord au rose alors… © JPS

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thierry Gardet, Eric Delwarde et Stéphanie Plessis : 

06 Sep

C’est parti pour une nouvelle saison de masterclass à la Vinothèque de Bordeaux avec les châteaux de Camensac et Chasse Spleen

C’était hier soir le retour des Masterclass en plein coeur de Bordeaux. La Vinothèque accueillait Céline Villars-Foubet propriétaire des châteaux de Camensac et de Chasse Spleen pour une rencontre-dégustation d’1h30 avec une trentaine de passionnés.

Céline Villars-Foubet à la Vinothèque de Bordeaux @ Jean-Pierre Stahl

C’est un moment privilégié et assez exceptionnel pour tous ces amateurs de grands vins… Participer à une masterclass avec la propriétaire de Camensac et de Chasse Spleen, deux noms de grands châteaux du Médoc, un 5e cru classé en Haut-Médoc et une pépite de l’AOC Moulis, que Julien Doré a mis en avant en 2014 dans « Paris-Seychelles »

Tiens 2014, c’était justement le millésime que Céline Villars-Foubet avait décidé de faire déguster, moins recherché que les 2015 ou 2016, mais un millésime tout-à-fait honorable. « Depuis 2000 avec mon mari Jean-Pierre, nous avons eu l’idée de mettre une citation d’écrivain sur la bouteille: de 2000 à 2005, des citations de contemporains de Beaudelaire et depuis 2006, des écrivains vivants. Sur cette bouteille de 2014, Frédéric Beigbeder y a inscrit: « le chasseur de Spleen finit par collectionner des trophées de un mélancolie. »

Pour cette Masterclass, ce sont une trentaine d’amateurs, de connaisseurs et de passionnés de grands crus qui se sont retrouvés au 1er étage de l’immeuble de la Vinothèque de Bordeaux, juste au-dessus de la fameuse cave, située à deux pas du Grand Théâtre. « Je suis ravie de commencer la saison avec vous qui êtes venus si nombreux », commençait Céline Villars qui se présente notamment comme la soeur de Claire Villars à la tête de Ferrière et belle-soeur de Gonzague Lurton du château Durfort-Vivens. Avec sa famille, ils sont présents et propriétaire dans les 10 appellations du Médoc, pas mal…La réussite de sa famille remonte après guerre: « mon grand-père était pinardier, il était négociant chez Ginestet, il a commencé à acheter Haut Bages Libéral, Ferrière, Gruaud Larose, Citran…J’ai hérité de Chasse Spleen et j’ai pu acheter la moitié de Camensac. A partir de 2005, on a commencé à réveiller la belle endormie, Camensac était très visible dans les supermarchés, on a amélioré la qualité avec ce fabuleux terroir où l’on a deux types de graves; on allie différents types de caractères, si on a 68 hectares en production (sur un domaine de 75) on dénombre pas moins de 150 parcelles en HVE3. »

Madeleine Gaschignard qui a eu un faible pour le 2009 bien équilibré © JPS

« Camensac en gascon signifie le chemin qui mène à l’eau » (car il y avait à cet endroit beaucoup de jalles qui menaient à la Gironde) , commentait Céline Villars-Foubet, mais ce soir-là nos aficionados préféraient trouver le chemin qui mène à la dégustation de ses 5 vins : la closerie de Camensac 2014 (second vin du château) pour débuter « c’est the rapport qualité-prix » dit-elle avec un assemblage 70% cabernet-sauvignon et 30% merlot issus de jeunes vignes, puis château Camensac 2015 « extrêmement solaire, un grand millésime de garde, encore trop jeune pour être apprécié », mais qui dévoile déjà « une trame tannique assez fine, une texture soyeuse, velours… »

Une trentaine de connaisseurs et passionnés dans l’assistance dont Céline et Yannick Terrasse, ici avec Stéphane Venance © JPS

Une soirée riche en échanges et notamment sur l’essor des propriétés viticoles bordelaises qui finalement est assez récent comme aimait le rappeler Céline Villars-Foubet hier : « la prospérité à Bordeaux est relativement récente, depuis les années 90, avec aussi des phénomènes cycliques de crises… Le millésime 90 était l’un des meilleurs et pas très cher, à partir du 95 et avec aussi le 96, on a eu 2 grands millésimes successifs, puis le 2000 avec ses 3 zéros qui a attiré les convoitises et le commerce. Depuis cette époque, on a investi, refait les châteaux et les jardins. »

Le lien est tout trouvé avec 2009 de Camensac, un millésime opulent, très rond, fruité avec ses tanins soyeux et fondus, un millésime qui a fait plutôt l’unanimité dans l’assistance: « 2009, c’est le meilleur, j’aime bien les vins vieux, même si le 2015 n’est pas mauvais (pour ne pas dire bon, mais à attendre), c’est un millésime plus rond, velouté, à boire aujourd’hui et à acheter ça s’est sûr », me confiait Yannick Terrasse, un client fidèle venu de Saint-Morillon, avec son épouse Céline. Pour Madeleine Gaschignard de Bordeaux, « j’ai aimé le 2009, bien équilibré, des tanins souples, rond, très bon, avec un nez de vin vieilli, de cuir et fruits mûrs, une texture ultra souple, comme le 2015 beaucoup de fruits rouges… »

Stéphane Venance de la Vinothèque de Bordeaux et Céline Villars-Foubet de Camensac et Chasse Spleen © JPS

Autre moment exquis, avec la dégustation en avant-première de ce Chasse Spleen 2018 en blanc, tout juste mis en bouteille et que l’on va retrouver lors de la foire aux vins de la Vinothèque, un blanc sec très fruité avec ses notes d’agrumes, assemblage de 55% de sémillon, 45% de sauvignon et 5% de muscadelle.

Il y a un réel engouement autour de ces Masterclass, dont le succès ne se dément pas notamment à chaque Bordeaux Tasting en décembre avec Terre de Vins. La Vinothèque de Bordeauxsouhaite pérenniser ce modèle et en faire un réel rendez-vous: « on souhaite en faire une par mois, cela crée des liens avec les châteaux, cela démystifie et en plus en fait cela sur un format court d’une heure… », mais qui peut déborder avec la passion mutuelle des uns et des autres. « On a fait déguster Cos d’Estournel, mais aussi Léoville Barton avec Liliane Barton qui nous avait fait l’honneur d’être là, la dernière fois c’était très sympa avec Jean-Jacques Dubourdieu (le fils de Denis Dubourdieu) qui a fait déguster Reynon, Floridène et Daisy Daëne, là c’était un côté un peu plus technique, plus vigneron, capable de dire il faisait tel temps tel mois de septembre… »

Bref que de belles rencontres et des moments de partage et de plénitude que Côté Châteaux aime vous faire découvrir.

Les Masterclass de la Vinothèque de Bordeaux, une fois par mois, renseignements:  05 56 52 32 05

05 Sep

Emission spéciale 35e Marathon du Médoc sur NoA en direct du parcours et des châteaux du Médoc

Samedi 7 septembre, 8500 coureurs vont s’élancer depuis Pauillac pour sillonner les route et châteaux prestigieux du Médoc. Une course à suivre Sur NoA avec de nombreux points de directs dont ceux des châteaux partenaires qui attendent les coureurs et l’événement avec impatience. Côté Châteaux sera sur le pont avec eux, avant goût de ce qui vous attend.

« Les Supers Héros » vont faire leur show. Avec un tel thème pour ce 35e Marathon du Médoc, on s’imagine déjà que certains vont se sentir pousser des ailes et vont vouloir survoler ces 42,195 kms. Votre serviteur alias Batman ne va pas voler plus haut que d’habitude mais va rester ancré sur ce terroir de graves et en compagnie des châteaux qui serviront les ravitaillement et dégustations car 21 points de dégustations sont prévus.

En revanche, Emeline Borie fait figure de SuperWoman, car elle se souvient avoir participé au 1er marathon en 1984 : « j’étais déjà là mais pas bien vieille, j’avais 2 ans car je suis née en 1982. On a participé à tous, depuis toujours, mon grand-père Jean-Jacques Borie membre de la Commanderie du Bontemps avec Henri Martin ont été parmi les 1ers à accueillir le marathon. Le marathon passait par le parc en bas du château, à l’époque on donnait des éponges et on faisait quelques dégustations, puis on a arrêté et on les a reprises pour le 30e anniversaire, mais vu qu’on est au 2e kilomètre, pas cette année car ça sera l’heure du petit déjeuner. »

Le Marathon, c’est un événement festif, ça fait partie de notre ADN, le Médoc sans son marathon, il manquerait quelque chose », Emeline Borie du château Grand Puy Lacoste.

Pour ce 5e grand cru classé 1855, le marathon véhicule une image fort sympathique du Médoc dans le monde entier car la moitié des participants sont étrangers. « Quand on voyage dans le monde, Pauillac les gens connaissent et le marathon aussi, quand ils parlent du marathon ils ont des étoiles dans leurs yeux !« , continue Emeline Borie. Les coureurs vont donc passer à travers cette propriété de 90 hectares d’un seul tenant, dont 60 en production. Grand Puy Lacoste sort chaque année entre 250000 et 280000 bouteilles dont 150000 de 1er vin, pour une propriété qui est en agriculture raisonnée, HV3 depuis 1 mois, et qui a quelques parcelles qui s’essaient au bio.

Le marathon, c’est en fait une passion, un sacerdoce, une émotion, une mission. Ainsi Vincent Fabre, son Président, mais aussi vigneron en Haut Médoc à Cissac, mais aussi à Tayac et à Margaux, me confie : « je suis passé par là il y a && ans, on m’a dit tu serais bien Président. C’est une belle équipe qui organise sérieusement cette belle épreuve ».

On l’a limité à 8500 participants car c’est une jauge qui fonctionne bien, même si au début ça bouchonne un peu, ça déroule bien par la suite », Vincent Fabre président de l’Association du Marathon AMCM. 

« Pour la 30e édition, on est passé à 10000, on a vu que ça se compliquait, donc on est revenu à 8500 coureurs car on veut une épreuve qualitative avant tout. Cette année, on a 45 % d’étrangers, moyenne d’âge 43 ans, des CSP ++, on doit répondre à la prouesse ».

Ce marathon va donc être l’occasion d’une grande émission sur NoA, la chaîne 100% Nouvelle Aquitaine de France 3 : elle sera animée par Pascal Zuddas journaliste sportif de la rédaction de France 3 Aquitaine, mais aussi Fabrice Bidault, autre journaliste de France 3 qui va avoir 2 casquettes non seulement en tant que commentateur, mais aussi en tant que coureur, et puis je serai en compagnie de Charlotte Sariq depuis 4 châteaux du Médoc pour vous faire vivre l’ambiance et la mobilisation des châteaux sans qui ce marathon ne serait pas ce qu’il est.

A Pédesclaux, au 22e kilomètre, je serai en compagnie de la propriétaire Manon Lorenzetti et d’Emmanuel Cruse, le grand Maître de la Commanderie. Un château magistral terminé en 2014, mariage de pierre et de verre, un travail de deux ans, que l’on doit à l’architecte Jean-Michel Wilmotte avec son chai 100% gravitaire, construit à fleur de colline sur une croupe de Médoc, avec un dénivelé de 7 mètres. Cette étape va être l’occasion de faire connaissance avec cette jeune génération de Lorenzetti, Manon, 26 ans, qui reprend le flambeau de cette propriété achetée par son père en 2009, après avoir acquis Lilian Ladouys. Elle est entouré de Vincent Bache-Gabriel pour la conduite du vignoble et du chai et de l’oenologue Eric Boissonneau.

« On est assidu depuis le début au Marathon, on a une équipe de 40 coureurs, on fait partie des propriétés qui tous les ans montent une équipe, beaucoup de nos clients nous demandent à courir le marathon, donc on leur offre, on les sponsorise », commente Cindy Ceres du château Pédesclaux.

Aux environs de 13h, nous serons depuis une autre pépite de Saint-Estèphe Haut-Marbuzet, avec le propriétaire Bruno Dubosq, un château prisé des connaisseurs, l’un des vins pour ne par dire le vin préféré du Président Mitterrand : « absolument, c’était son vin préféré, il y a eu pas mal de papiers là-dessus, De Gaulle avait un champagne comme vin préféré, pour Pompidou, c’était Chasse Spleen et Mitterrand Haut-Marbuzet. »  « Mon grand-père a acheté en 52, une époque où la vigne ne valait rien, il l’a acheté en rente viagère. » Aujourd’hui Haut-Marbuzet représente 75 hectares, plantés en 50% merlot, 40% cabernet Sauvignon, 5% cabernet franc et 5% petit Verdot. »

Enfin de retour l’après-midi, et alors que les 1er coureurs seront arrivés depuis près de deux heures, dans la seconde partie d’émission, nous nous retrouverons à château Montrose avec Hélène Brochet directrice de la communication qui en est à son 7e Marathon à Montrose et auparavant à Mouton-Rothschild. Elle nous parlera de ce château qui a été entièrement réhabilité par la famille Bouygues avec un chai cathédrale, 7 ans de travaux

Le Marathon du Médoc sur .3 NoA de 9h à 13h15 et de 14h20 à 16h30.

04 Sep

Portes ouvertes samedi 7 et dimanche 8 septembre en Castillon Côtes de Bordeaux

A vos agendas… Ce week-end est assez intense entre le marathon du Médoc pour 8500 coureurs, les châteaux du Médoc  et un public toujours aussi nombreux, mais si vous recherchez une ambiance plus zen, à découvrir les châteaux de la rive droite, vous pouvez opter pour les Portes Ouvertes en Castillon, ou pourquoi pas assister aux deux…

Jean de Boigne sur le pont au château de Pitray où se tiendra un marché gourmand © JPS

Sur l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux, les vignerons vous accueillent lors des Journées Portes Ouvertes samedi 7 et dimanche  8 septembre. Venez profiter d’un moment chaleureux et découvrir (ou redécouvrir) les vins de l’appellation lors d’animations inédites !

l’occasion des Journées Portes Ouvertes, les châteaux vous proposent des visites mais aussi des activités diverses et variées : présentation du travail de viticulteur, parcours biodiversité, musique, food trucks…Tout est réuni pour passer un moment convivial !

Les amoureux de gastronomie pourront profiter du marché gourmand le dimanche à partir de 12h30 au Château de Pitray dans un cadre idyllique. L’après-midi, participez à l’atelier culinaire animé par Cyril Carrini, gagnant du Meilleur Pâtissier saison 4 ! Les enfants pourront eux aussi profiter d’animations qui leur sont dédiées comme les balades à dos de poney.

Après avoir régalé vos papilles, venez profiter de la musique avec Mika V, ancien champion du monde d’accordéon, qui vous fera danser au rythme de son nouveau titre « Badam Badam ».

Les amoureux de la nature ne seront pas en reste et pourront découvrir l’appellation à pied, à vélo ou à cheval le dimanche matin. Plusieurs façons de découvrir de manière originale l’appellation, et bonnes dégustations, avec modération (n’oubliez pas de recracher aussi lors de ces dégustations).

ILS SONT EGALEMENT MOBILISES:

  • Paul Cardoso au Château Haut Beynat : visite du domaine familial, soirée animée par Christophe Egreteaud à la Mairie de Saint Magne le samedi soir (19h)
  • Céline Loste Lydoire au Château Bellevue: ateliers pour enfants, randonnée, repas breton et jeu du palet
  • Comte Von Neipperg au Château d’Aiguilhe : visites guidées thématiques et environnementales

Avec les Castillon Côtes de Bordeaux.

02 Sep

Foires aux Vins : l’éclairage de Jacques Dupont, avec la sortie jeudi du Spécial Vins du Point

A vos tablettes ! Alors que démarrent cette semaine les foires aux vins qui vont durer 5 à 6 semaines partout en France, Jacques Dupont sort jeudi prochain son supplément vins avec le magazine Le Point. Un éclairage utile pour bien décrypter les foires aux vins et les sujets d’actualité de la planète vin.

Jacques Dupont, le célèbre journaliste critique du Point lors des primeurs 2019 à Fronsac © JPS

Plus de 30000 vins ont été passés au crible, 34 catalogues de la GD, de chaînes et cavistes passés à la loupe, une opération vérification sur l’authenticité de domaines ou châteaux et non de châteaux inventés, pour au final ne retenir que 700 vins. Voilà le travail de ces apôtres de Bacchus: Jacques Dupont et Olivier Bompas.

QUID DES CEPAGES ANCIENS

« On a terminé ! », Jacques Dupont et son acolyte Olivier Bompas sont des hommes heureux. Le Spécial Vins, le supplément traditionnel du Point sort en effet ce jeudi 5 septembre et c’est à chaque rentrée du Point l’événement sur la planète vin.

« Cette année, on insiste un peu sur la montée des alcools, sur la montée des prix et puis sur cette contradiction entre la recherche de cépages anciens qui peuvent résister à la grillure et la difficulté de faire admettre cela à l’INAO, pour qui il faut au minimum 10 ans et le vignoble a le temps de mourir ! Je prends l’exemple de Plaimont qui a recherché des cépages anciens dont l’un est très connu le « tardif » qu’ils ont réimplanté depuis 2008 et dont ils ont fait des micro-vinifs.  Ils ont voulu le remettre dans leur appellation mais ils sont désolés, ils voient le tannat qui monte dans les tours, et il y a une contradiction entre cette volonté et la représentation de l’INAO et des instances du monde viticole.

13 APPELLATIONS AU CRIBLE

« On passe en revue 13 appellations, notamment on s’est intéressé à Listrac dont on parle peu, dans le Médoc, et qui peut faire de très bons vins ». On y retrouvera aussi Pommard, Régnié, Languedoc, Monbazillac, Pouilly-fumé, les Rieslings alsaciens, l’AOC Corse etc.

« On a fait aussi un truc amusant, avec une chercheuse de l’ISVV, Stéphanie Marchand, sur les défauts du vin : elle nous donne des explications sur les mauvais goûts du vin, d’abord avec le liège et ce fameux goût de bouchon, mais aussi un vin peut sentir le poulailler, l’oeuf pourri, la serpiellère…elle nous donne ses explications ».

Enfin, « on va retrouver aussi le grand tableau des millésimes et les « témoins » « : vignerons, œnologues, courtiers dans chaque région qui racontent le petit dernier (2018) et signalent leurs millésimes préférés parmi ceux des dix dernières années.

LES GRANDS CRUS DE BORDEAUX PERDENT DU TERRAIN

« Pour les foires aux vins, il est incontestable que les grands crus de Bordeaux perdent du terrain en grand distribution. Il y a une montée des crus bourgeois, des satellites, des Bordeaux de milieu de gamme et une forte présence de la Bourgogne, mais là aussi attention il y a pas mal de trucs bidons (les grands vignerons de Bourgogne ne font pas d’immense volumes). Il y a aussi de plus en plus de petits Côtes du Rhône avec lesquels on peut se faire plaisir et aussi quelques grands noms en Languedoc. Mais il y a moins de grands crus classés naturellement dans les magasins, ils demeurent sur les sites (de vente en ligne) et il y a encore une fois beaucoup plus de milieux de gamme, ce qui n’est pas pour me faire plaisir mais tout de même, et un peu moins de bling bling…

LES CONSEILS POUR ACHETER UNE BONNE CAVE

Autre dossier intéressant et attendu, « les 5 points qu’il faut savoir pour acheter une cave d’appartement, une cave à vin pour les gens qui ne s’y connaissent pas… » Encore de bons tuyaux que nous offrent le tandem de journalistes inséparables, spécialisés dans le vin Jacques Dupont et Olivier Bompas, ancien sommelier.

Spécial Vins par Jacques Dupont et Olivier Bompas, avec le numéro du Point à paraître jeudi 5 septembre chez tous les marchands de journaux.

30 Août

Les Caves de Rauzan mènent une expérimentation de culture « zéro chimie »

Vont-ils faire encore bouger les lignes ou ce voeu va-t-il rester pieux, en tout cas les Caves de Rauzan annoncent mener une expérimentation zéro produit chimique. Après avoir annoncé l’abandon de produits CMR, ils vantent ce nouveau modèle qui pourrait être reproduit par les 330 viticulteurs adhérents de la cave de Rauzan.

Philippe Hébrard marchant dans cette partie de vignoble expérimentale au château Canet © Quentin Monaton

L’IDEE, C’EST… FINIS LES PRODUITS DE SYNTHESE, LE CUIVRE ET LE SOUFFRE

La vigne, bien que liane, rustique, est aussi une plante fragile, en particulier sous un climat océanique. Depuis des décennies, les viticulteurs ont usé et abusé de produits chimiques pour la traiter, juste après guerre il fallait produire énormément de vin et donc les firmes ont ainsi planché sur des traitements pour éviter toutes sortes de maladies et champignons, et sur des désherbants pour éviter que les mauvaises herbes ne fassent trop de concurrence à la vigne. Des produits plus ou moins dangereux pour la santé, notamment avec les traitements les plus nocifs appelés CMR (cancérogène, mutagènes et reprotoxiques).

Entrés dans les moeurs, difficile d’en sortir, et pourtant de nombreux efforts sont faits avec déjà l’abandon des produits CMR par les caves coopératives de Rauzan, Tutiac ou Buzet, des traitements raisonnés de plus en plus dans le bordelais et de nombreuses conversions en bio et biodynamie. Toutefois, la question est posée sérieusement par les caves de Rauzan qui ont décidé de mener une expérimentation au château Canet (depuis de nombreuses années en bio) sur 1,5 hectare (0.765ha de Sémillon et 0.765ha de Merlot), en s’interdisant les produits de synthèse, mais aussi le cuivre et le soufre. Il utilise uniquement des extraits de plantes et des sels minéraux.

« Cette année cela se passe plutôt bien, l’année dernière c’était beaucoup plus compliquée à cause des pressions maladies de champignons, le mildiou en l’occurrence », explique Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

Cette année, il y a eu moins de pression, grâce à notre mode de conduite en biodynamie, la vigne a su réagir et finalement a contenu ces attaques de champignons, » Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

« Il va y avoir des apports au niveau du sol pour favoriser la vie du sol, la flore, la matière organique va se dégradée naturellement et du coup le sol va être très vivant. Il va y avoir des apports au niveau du feuillage de la vigne,  qui va avoir pour rôle de faire réagir la vigne sainement par rapport  à des attaques, tout cela à base d’extraits de plantes, de sels minéraux, dynamisé pour favoriser leur action et appliqué à des moments propices en travaillant sur le calendrier lunaire. »

« Oui c’est un long combat, aux caves de Rauzan on prend le taureau par les cornes et on se dit il faut y aller car effectivement, car on a besoin de démontrer au consommateur que Bordeaux et les caves de Rauzan en particuliers, se comporte(nt) de manière responsable vis-à-vis de enjeux environnementaux. Il faut qu’on progresse la-dessus et moi en tant que directeur des caves de Rauzan, je souhaite qu’elles soient en avance sur ces thèmes là., » précise Philippe Hérard.

LES PRINCIPES

L’expérimentation « zéro chimie » engagée par les Caves de Rauzan est une démarche globale qui privilégie deux axes :
– En premier lieu, l’amélioration de la qualité du sol par une augmentation et une diversification de l’activité biologique souterraine. Un support plus riche engendra-t-il un meilleur équilibre pour la plante et induira-t-il une plus grande résistance ?

– Le second principe de cette expérimentation consiste à rechercher les causes des désordres au lieu de lutter contre les symptômes. On modifie le milieu pour obtenir de la vigne la réaction espérée sans détruire l’équilibre de l’environnement.

Pour ce millésime 2019, cela va être la première récolte de la parcelle zéro chimie, une année à marquer d’une pierre blanche qui si elle est concluante, pourrait être dupliquée dans d’autres vignobles.

29 Août

5e Afterwork en Médoc : le 5 septembre au château Marquis de Terme

Même si la rentrée aura sonné pour certains écoliers, les parents qui reprennent le boulot auront bien droit aussi à un petit moment de récréation. Le 5 septembre prochain, le château Marquis de Terme organise un nouvel afterwork de 18h30 à 21h.

A vos agendas… Le prochain Afterwork en Médoc aura lieu à Margaux au Château Marquis de Terme. Un moment de détente en musique avec le groupe « Comptoir du Rock » pour un concert Pop Rock et un moment pour déguster les vins de la propriété.

Vous pourrez ainsi déguster 3 verres, avec une assiette de petite restauration (une formule à 20€). Des jeux de badminton, ping pong et mölky sont également prévus.

Informations et réservations: 
Facebook @afterworkenmedoc • Instagram @afterworkenmedoc
www.afterworkenmedoc.fr

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