26 Jan

Côté Châteaux n°20 : une émission spéciale Madiran pour bien débuter l’année

C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements, à voir le 1er février à 20h10 sur France 3 NOA et en avant première sur Côté Châteaux.

 Un numéro 20, ça se fête ! Côté Châteaux, le magazine 100% digital, tourné à l’iphone sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine, vous offre un dépaysement assuré. Un numéro 20 en terre de Madiran, par -3° en ce mois de janvier, histoire de réchauffer les coeurs en vous parlant de tannat et de Pacherenc-du-Vic-Bilh

Notre première rencontre nous mène chez Denis Degache, un vigneron nouvellement installé, dont le nom ne doit pas vous être étranger, si vous êtes de fidèles lecteurs de Côté Châteaux, puisqu’il était jusqu’à très récemment directeur de la Cave de Crouseilles dans les Pyrénées-Atlantiques. Là, nous l’avons retrouvé en pleine période de la taille de la vigne et des bois à tirer sur sa propriété de Saint-Lanne dans les Hautes-Pyrénées.

Denis Degache s’est installé vigneron, un joli pari à plus de 50 ans © JPS

Ce qui m’a poussé à venir à la vigne, c’est la passion, c’est la fibre paysanne, j’ai toujours rêvé un jour de devenir paysan. Et puis à l’âge que j’ai j’ai passé le demi-siècle, c’était maintenant ou jamais ! » Denis Degache vigneron.

« L’occasion s’est présentée, et depuis mars 2020, j’ai repris 6 hectares de vigne en location en Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, sur les cépages tannat et petit manseng. Le tannat, c’est un cépage local bien adapté à nos conditions climatiques, à nos terroirs ici, qui sont divers, là on est sur des argilo-calcaires, mais on a aussi des argiles graveleuses, et des galets roulés. Et ce tannat, ma foi, il est parfaitement bien acclimaté à nos terroirs, à notre terroir du piémont-pyrénéen… On pratique ici les vendanges en vert, parce que la qualité est fonction du rendement et ce rendement doit être maîtrisé quand on veut faire des grands vins en Madiran, c’est 4 à 5 grappes par pied, une grappe par rameau…

L’équipe de tournage Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec au centre Denis Degache © Amélie Carré

Le tannat, un cépage autrefois pas mal assemblé avec le cabernet sauvignon, et même parfois masqué par celui-ci, et aujourd’hui : « effectivement on a développé au siècle dernier le cabernet franc et le cabernet sauvignon qu’on assemblait avec le tannat, car le tannat avait comme particularité de libérer trop de tannins… Aujourd’hui grâce à la maîtrise que nous avons de ce cépage, on parvient à faire des vins délicieux, 100% tannat, sur le fruit, sur la gourmandise… »

Côté Châteaux vous dresse aussi le portrait d’une famille emblématique la famille Laplace, avec François le père (et 3e génération de vigneron, associé avec ses 2 frères et sa soeur), Camille et Grégory, ses enfants, mais aussi Bastien un de ses neveux. Tous 4 exploitent le château d’Aydie, 80 hectares dans les Pyrénées-Atlantiques. Grégory va vous parler de cette période de taille de la vigne, une taille douce, et de ce cépage tannat, sur une parcelle de vignes qui ont 10 ans et qu’il va mener jusqu’à une quarantaine d’années, car « l’intérêt pour faire du bon vin c’est d’avoir de vieilles vignes. »

François Laplace va nous ouvrir les portes de ses chais à barriques et cuviers, où sont élevés déjà en blancs le Pacherenc du Vic Bilh en fut d’acacia, sur le cépage petit manseng, un vin liquoreux qui représente 15 % de la production du domaine, 60 000 bouteilles, aux arômes de fruits exotiques, ananas, pamplemousse, quand on le déguste jeune.

Ce Madiran 2017 qui va être mis en bouteille au mois d’avril, 15 % a été élevé durant les 18 premiers mois en futs de chêne, tout le reste étant élevé en cuve « pour mettre en avant l’aromatique du tannat: avec ce côté fruits noirs, fruits rouges, arômes de griottes… »,François Laplace château d’Aydie.

Quant à la jeune génération Laplace qui est à la manoeuvre désormais, Bastien Caubère-Laplace précise : « on essaie d’innover, d’amener notre plus, en gardant nos racines, mais en travaillant nos Madiran, en 100% tannat sur 2 cuvées; on peut les ouvrir maintenant comme se faire plaisir en les gardant entre 5 et 10 ans… Derrière on a aussi un 100% tannat en cuve béton pour avoir le fruit du tannat qui est en fait un vin et un jus bistronomique… On a  aussi créé d’autres cuvées qu’on a nommées la basse cour pour faiure aussi un petit clin d’oeil à l’agriculture environnante en Béarn… »

« Le fait qu’une nouvelle génération arrive, c’est donner une nouvelle image à travers les bouteilles mais aussi on continue comme chaque année à faire des événements au domaine, qu’on va développer tous les étés pour montrer à tout le monde qu’Aydie est un village où on peut se retrouver et partager de bons moments tous ensemble »…complète Camille Laplace, en charge de la partie administrative financière.

Loïc Dubourdieu, oenologue, responsable de la cave de Crouseilles © JPS

Petit détour par la cave coopérative de Crouseilles, avec Loïc Dubourdieu l’oenologue qui va nous servir de guide… « Voici le chai de nos Madiran, avec le 2019 en barrique, ce sont nos grands vins, nos châteaux, nos sélections de terroirs. On va élever ce vin en fût pendant une durée de 12 mois…. Avec le bois, on ne cherche pas à aromatiser mais plutôt à apporter de la complexité aromatique. On va travailler sur l’affinage de ces tannins qu’on a extrait durant ces macérations… On va apporter de la sucrosité au vin et le rendre plus gourmand. Avec le tannat, on obtient ces notes de fruits noirs et toujours de la fraîcheur, une certaine tension, ce qui en fiat des vins gourmands et accessibles… »

Un peu plus haut, nous rencontrons le président de la Cave au château de Crouseilles Paul Dabadie: « je vous souhaite la bienvenue à la cave et au château de Crouseilles qui réunissent 120 vignerons de la’appellation Madiran et Pachernec du Vic Bilh… » « L’appellation a eu un renouveau juste après guerre et la cave a été construite en 1950… On vient de fêter les 70 ans de notre cave. Et les vignerons ont eu l’opportunité de reprendre ce vieux château du XVIIIe siècle, ils l’ont rénové pour en faire un lieu d’accueil et de réception. »

Loïc Dubourdieu, oenologue et Paul Dabadie, président de la Cave © JPS

Aujourd’hui la gamme à la cave est très étoffée, « c’est l’avantage d’avoir plusieurs domaines, plusieurs terroirs… On a le pacherenc du vic Bilh sec élaboré avec du gros et petit manseng, du petit courbu, la ruffiac… Les Pacherenc doux sont toujours élaborés avec du petit manseng… » Et de déguster ensemble une belle bouteille de Prélude à l’Hivernal.

La Cave de Crouseilles représente environ la moitié de la production de l’appellation: « on vend 3 millions de bouteilles par an, beaucoup sur le marché français bien sûr, mais également partout en Europe », et ailleurs sur la planète.

Parmi les figures emblématiques de l’appellation, j’ai aussi souhaité rencontrer le pape de Madiran, Alain Brumont à la tête du château Montus à Castelneau-Rivière-Basse dans les Hautes-Pyrénées. « Je suis heureux de vous accueillir au château Montus. Sur le plan historique, il s’est passé énormément de choses sur 2 siècles, nous avons eu les Wisigots, les Romains, et puis nous avons eu une époque très intéressante l’époque napoléonienne :

« Ici dans ce château, il y a eu 3 frères, 3 généraux d’Empire, qui s’appelaient Nogues. Ces 3 généraux d’empire ont permis à château Montus d’être dégusté par Napoléon 1etr et Napoléon III », Alain Brumont du château Montus.

Alain Brumont va permettrre à Côté Châteaux de découvrir ce fabuleux château dans ses moindres recoins, qui accueille quelques 35 000 visiteurs à l’année, entre ses chambres d’hôtes décorées sur les thèmes de Bacchus et Dyonisos « ce qui lui donne un charme tout a fait original dans la région », et ses visites de chais.

La Cathédrale du Tannat avec Alain Brumont © JPS

Et de me faire découvrir ce que certains de mes confrères ont qualifié de « Cathédrale du Tannat », son immense chai à barriques, avec des barriques à en faire pâlir plus d’un maître de chai : « ici vous avez les 20 meilleurs tonneliers français et mondiaux, avec l’autrichien Stockinger ou le un grand tonnelier en Bigorre Ana. « Si vous voulez faire un grand vin, il faut savoir choisir ses barriques, le mérandier et le tonnelier. »

Petit saut au château Bouscassé dans le Gers à Maumusson-Laguian, « c’est là où je suis né, le berceau de la famille, où on est vigneron depuis 7 ou 8 générations ou même plus… », un château où Alain Brumont met un point d’honneur de goûter ses vins avec ses oenologues, tous les jours, pour voir leur évolution. Des oenologues fidèles à Alain Brumont comme Alain Dutil : « je suis arrivé en 1987 dans l’entreprise Brumont et j’ai eu l’honneur d’accompagner Alain pendant plus de 30 ans, j’ai pu assister à l’évolution et à l’explosion du château pendant les années 90 »  Alain Dutil, oenologue est en passe de donner le flambeau à une nouvelle génération dont fait partie Antoine Véry « la nouvelle génération pour les 40 ans à venir… »

Alain Brumont possède 85 hectares sur château Montus et 90 sur Bouscassé, il est très fier de me montrer ce terroir magnifique, magique,sur la « parcelle mythique de la Tyre », où il y a installé 4 grandes lettres blanches, rappelant quelque peu la colline d’Hollywood. Il faut dire que ce n’est pas du cinéma malgré tout c’est « la parcelle qui nous a donné le meilleur vin jusqu’à présent, le terroirr le plus haut de l’appellation, ici passait une rivière il y a 2,5 millions d’années qui nous a déposé ces galets ». Un topo assez incroyable qu’il me fait dans sa cabane perchée dans un arbre vieux de 250 ans. Alain Brumont n’est pas peu fier également de me dire « nous nous trouvons dans la première région gastronomique au monde qu’est le Sud-Ouest…avec le foie gras, le noir de Bigorre, la truffe ou encore le caviar… « Et quand nous recevons nos invités on veut leur faire percevoir la qualité de cette région. »

La fin de ce Côté Châteaux nous emmène du côté de Lembeye dans les Pyrénées-Atlantiques, à la rencontre du chef Steffan Cauchois du restaurant de la Tour, en compagnie bien sûr de Paul Dabadie, de la Cave de Crouseilles.

Le chef Steffan Cauchois avec Paul Dabadie © JPS

Vous vous en doutez, vous commencez à connaître la recette du succès de Côté Châteaux, c’est toujours de terminer par un accord met et vin de l’appellation. En l’occurence, le chef nous propose « un pigeonneau à la madirannaise, avec échalottes, vin cuit, raisins, foie gras, des chips de jambon de pays, un peu de chocolat, cacao, avec une sauce à base de la Folie du Roy ». Voilà et Paul Dabadiue de nous proposer un Crouseilles Côte Abeilles : « on est vraiment sur l’élégance, on n’a poas cherché de surextraction, on est vraiment sur des sélection de raisins très fruités, l’élégance de ce vin se mariera très très bien avec ce pigeonneau. »

Voilà un numéro tout en saveur de Côté Châteaux à voir le 1er février sur France 3 NOA dès 20h10. Carpe Diem.

Regardez ici Côté Châteaux N°20 Spécial Madiran réalisé par Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec iPhone : 

24 Jan

La présidente de Bourgogne-Franche-Comté offre du vin à Joe Biden

Marie-Guite Dufay, la présidente de Bourgogne-Franche-Comté, première région viticole de France, a offert jeudi au président américain Joe Biden deux bouteilles de vin
de Bourgogne dans l’espoir de le convaincre de lever la surtaxe sur les vins et spiritueux français.

Joe Biden, le jour de son investiture le 21 janvier 2021 © DR

Dans une lettre adressée au nouveau président des États-Unis, Mme Dufay demande une levée des « taxes Trump » qui « pénalisent » les viticulteurs de la région.

En gage de l’amitié franco-américaine, elle offre de plus à M. Biden une bouteille de la très réputée Côte de Beaune et une autre de vin blanc issu du cépage chardonnay emblématique des meilleurs vins de Bourgogne. La présidente de la région invite de plus M. Biden à participer à la prochaine vente des vins des Hospices de Beaune, les plus anciennes enchères viticoles de charité au monde qui ont traditionnellement lieu le troisième dimanche de novembre.

« Première région viticole de France, les vins de Bourgogne et du Jura subissent depuis octobre 2019 une taxe de 25% sur leur valeur commerciale en arrivant sur le sol américain », écrit Mme Dufay. « Cette mesure met en difficulté les vignerons et viticulteurs de mon territoire. Les États-Unis sont le premier marché export des vins de Bourgogne et le manque à gagner est déjà estimé à plus de 33 millions d’euros », souligne-t-elle.

« Il est donc nécessaire de reprendre les négociations avec l’Union européenne afin de rétablir des relations équilibrées et apaisées. Ce conflit « perdant-perdant » doit trouver une issue positive afin de faciliter l’accès aux vins de Bourgogne et du Jura aux consommateurs américains. En gage de cette confiance retrouvée, je vous offre, au nom de l’ensemble des Bourguignons Francs-comtois, deux bouteilles de vin », ajoute la présidente.

Depuis l’automne 2019, l’administration américaine surtaxe les vins français dans le cadre d’un vieux litige avec l’UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing.

Une deuxième salve de droits de douane est entrée en vigueur le 12 janvier. Elle étend les types de vins concernés (le champagne est toujours épargné) et englobe les cognacs.

AFP

21 Jan

« Tell Me » : Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland « les Iconic Winemakers » mettent à l’honneur les petits Bordeaux

C’est nouveau, c’est à Bordeaux !  Cela dépoussière l’image des vins de Bordeaux et lutte contre le Bordeaux Bashing. « Tell Me, Iconic Winemakers » est une nouvelle boutique, un site internet et un nouveau concept de bouteilles équipées de la réalité augmentée qui met en valeur des petits vignerons de Bordeaux dénichés par les célèbres winemakers Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland. 

Anthony Chicheportiche et Marie Rolland, devant les Iconic Winemakers Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland © JPS

On est jeudi et comme tous les jeudis, Marie est là. Marie Rolland, la fille de Michel Rolland, est fière de tenir cette boutique proche du centre de Bordeaux, avec également Nina Derenoncourt, à deux pas de la Place Gambetta et place des Martyrs de la Résistance, au 31 rue du Château d’Eau, pour une boutique de vin, c’est pas mal.

« L’idée, c’est celle de mon conjoint, Anthony Chicheportiche, il avait envie de travailler avec les grands Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland et de leur demander: c’est quoi Stéphane, c’est quoi, Michel, un Bordeaux à 10€ ? »,  Marie Rolland.

« Papa et Stéphane ont ainsi aimé l’idée et sont partis en quête de sourcer leur vin et trouver la réponse. Et ils l’ont trouvé sur la rive droite, sur deux propriétés qu’ils connaissaient déjà. Chacun leur propriété et chacun leur millésime. Ainsi, Stéphane est parti sur un 2019 à  50% merlot et 50% cabernet franc et Michel sur le 2018 80% merlot et 20 % cabernet franc. »  

« Que ce soit Stéphane Derenoncourt ou Michel Rolland, les 2 avaient envie de soutenir Bordeaux », poursuit Anthony Chicheportiche, créateur du magazine Tasted et co-fondateur de Smart Bottle, et pour le coup chef d’orchestre d’Iconic Winemakers ( car comme il dit il faut savoir gérer Stéphane Michel et leur fille respective Nina et Marie…). « Les 2 ont souvent été taxé d’être une des raisons du Bordeaux Bashing pour faire des vins chers, mais c’est faux, il ne font pas que cela, et même des vins en dessous de 10 €. Là, on montre qu’on peut faire à Bordeaux, un vin abordable, bon, doté de technologie et où l’on dégage de la marge… »

Le concept et la bouteille sont équipés de la réalité augmentée avec Smart Bottle d’où le nom TELL ME : « c’est un projet 2.0, u  peu nouveau, très différent de ce qu’ils font d’habitude. C’est remettre Bordeaux au centre du jeu, un beau projet en binôme, ils se sont bien amusés à le faire. Avec l’application Smart Bottle, on scanne l’étiquette, on peut aussi scanner les murs dans la boutique, et on voit apparaître Michel et Stéphane avec leurs explications. On a toujours dit derrière chaque bouteille il y a un producteur, cette fois-ci on y est, c’est le Bordeaux de demain ! Les jeunes, cela leur parle. »

L’idée, est de créer un certain engouement et de mettre en avant des vins qui manquent de visibilité. On voit des fois pour une pépite du Languedoc, on peut trouver 15 pépites à Bordeaux, mais on ne sait pas communiquer, alors que dans le Languedoc, ils ont un business modèle qui est prêt. A Blaye, à Bordeaux, dans plusieurs appellations ici, on trouve de super vins. Mais aussi on veut montrer qu’on peut faire des étiquette décalées, en y intégrant de la technologie, être présent sur les réseaux sociaux  et faire le buzz. On s’est dit pourquoi on ne le ferait pas pour ces vignerons qui parfois ont du mal à communiquer ou joindre les 2 bouts et en mettre 2 en avant chaque semaine… Ce n’est pas facile de se mettre dans la position du viticulteur qui galère, l’idée c’est de créer une collection de vin et de sortir du Bordeaux bashing avec l’expertise de Michel et Stéphane, pourquoi en s’en priverait…? »

Tell Me, Iconicwinemakers, ce sont 2 vins de vignerons, des vins plaisirs, conseillés par Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland, ce sont des vins de lieux » Anthony Chicheportiche

C’est donc un projet antimorosité, et par les temps qui courent, cela fait du bien. Evidemment, il aurait eu un écho différent s’il n’y avait pas ce couvre-feu de 18h qui ne permet pas des soirées et apéros en boutique, comme ce qui se faisait traditionnellement, avec des amateurs qui souhaitent découvrir des vins gourmands. On y trouve aussi avec en quelques conserves de nourriture ou de foie gras pour concocter « un panier apéro », baptisé ainsi par Marie Rolland, un panier à récupérer avant le couvre-feu. Voilà une belle initiative, qui remet Bordeaux au centre des attentes des consommateurs qui recherchent des vins plaisirs, de petits propriétaires, faciles à déguster entre amis.

« Tell Me, Iconic Winemakers », 31 rue du château d’eau à Bordeaux, et sur iconicwinemakers.com

18 Jan

Guide Michelin 2021 : Alexandre Mazzia 3 étoiles, Hélène Darroze et Cédric Deckert 2 étoiles parmi les promus

Malgré la crise et la pandémie de coronavirus, le Guide Michelin a tenu a récompenser comme chaque année des chefs méritants de l’hexagone. 57 tables nouvellement étoilées figurent dans la promotion 2021, dont 4 en Nouvelle-Aquitaine. 

Capture de l’article mis en ligne par le © Guide Michelin

C’est une promotion un peu particulière, dans la mesure où tous les restaurants demeurent fermés et auraient du réouvrir le 20 janvier…

C’est depuis le Jules Verne au 2e étage de la Tour Eiffel qu’a été dévoilé ce midi le palmarès du Guide Michelin 2021, l’équipe du Michelin a été accueillie par Dominique Anton, le chef du Jules Verne. Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin a tenu à préciser: « alors même que nous faisons face à une crise sans précédent, il me tenait particulièrement à coeur d’honorer ce rendez-vous que nous donnons chaque année aux chefs, à leurs équipes et à tous les  amoureux  de bonnes tables. Depuis des mois, les restaurateurs se battent au rythme des fermetures et des réouvertures de restaurants. »

Après une année noire, pour les équipes du guide Michelin, il n’était pas question de publier un millésime blanc sans mouvement et promotion. Car les cuisiniers de France sont debout, et ils n’ont qu’une hâte, c’est de vous recevoir dans leur restaurant et de vous régaler, » Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin

C’est vrai que le contexte de crise et d’épidémie a été des plus défavorables à la démonstration des talents, mais quand bien même cette première fermeture du 15 mars au 2 juin, puis cette seconde depuis le 28 octobre qui perdure encore aujourd’hui, la résilience a été le maître mot et de nombreux chefs ont su faire preuve d’abnégation et d’un grand professionnalisme pour sortir toujours le meilleur d’eux-mêmes avec leurs équipes. Pour le Michelin également : « nos équipes au Guide Michelin ont fait comme les chefs, elles ont du s’adapter à la situation, elles ont fait preuve d’un investissement considérable en adaptant leurs congés sur les périodes de confinement des restaurants, pour être sur le terrain chaque jour d’ouverture des restaurants. Avec le renfort de leurs collègues internationaux, nos inspectrices et inspecteurs ont pu effectuer cette année autant de repas que les années précédentes, toujours fidèles à la même méthode, aux mêmes critères, la sélection que nous dévoilons cette année a la même qualité que d’habitude. »

Parmi les heureux promus, Alexandre Mazzia décroche les fameuses 3 étoiles si difficiles à avoir, avec son restaurant marseillais AM, il remporte la distinction gastronomique la plus dure à décrocher: LIRE ICI l’article du Michelin

Parmi les deux étoiles montantes, la cheffe landaise Hélène Darroze est distinguée de 2 étoiles pour son restaurant à Paris le Marsan, de même pour Cédric Deckert, pour la Merise à Lambach, qui effectue un parcours sans faute et une ascension rapide.

Damien Amilien, chef pâtissier, Stéphanie de Boüard, la propriétaire, le chef Alexandre Baumard et Estelle Even chef adjointe au Gabriel © JPS

Dans ce nouveau palmarès, 4 chefs de la région Nouvelle-Aquitaine décrochent de nouvelles étoiles: 

Alexandre Baumard, chef de l’Observatoire au Gabriel remporte une étoile, son restaurant venait juste d’être ouvert à l’automne le 21 septembre, avant le 2e confinement, mais le chef avait déjà pu montrer aussi son savoir faire au Logis de la Cadène, où il a décroché par il y a quelques temps une étoile également, un savoir-faire aussi maîtrisé pour la partie brasserie aussi au Gabriel avec le Bistrot.

Cela fait beaucoup de bien. C’est à la fois inattendu et tant espéré »,Alexandre Baumard chef de l’Observatoire au Gabriel Bordeaux

« L’objectif, quand on a ouvert le 21 septembre, était d’aller chercher cette étoile », me confie ce soir le chef Alexandre Baumard, seul étoile montante cette année à Bordeaux. « Et avec le confinement, on avait mis cette espérance de côté; en un mois et demi d’ouverture, avant le 2e confineront, on a réussi à marqué cette ouverture. En 2017, pour le Logis de la Cadene, on nous avait appelé pour monter sur Paris, là je ne le savais pas du tout. J’avais eu Stéphanie de Bouard-Rivoal ce matin au téléphone, on s’était encore dit si on avait pu ouvrir un peu plus tôt…Et quand je l’ai appris à midi, je me suis effondré, c’était fabuleux. J’étais très ému, je le dois à mes équipes de Saint-Emilion et de Bordeaux. C’est un travail général. On a deux fois une étoile. C’est une belle récompense et on va essayer de mettre les bouchées doubles et d’aller encore plus haut. »

Regardez le reportage de Gladys Cuadrat , Sylvie Tuscq-Mounet et Stéphanie Plessis: 

En Gironde, Claire Vallée décroche sa première étoile à Arès avec l’Ona, en Charente ce sont deux chefs qui décroche aussi une étoile au Michelin : Guillaume Veyssière à Angoulême avec les Sources de Fontbelle et Marc-Antoine Lepage à Cognac, pour les Foudres au Chais Monnet.

Parmi les restaurants qui gardent leurs étoiles, à noter l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion qui réussi à garder 2 étoiles avec l’arrivée de Yannick Alléno en septembre dernier, à noter aussi Nicolas Masse 2 étoiles à la Grand Vigne aux Sources de Caudalie, une étoile pour Jérôme Schilling au restaurant Lalique Lafaurie-Peyraguey à Bommes, ou encore une étoile pour David Martin au Saint-James à Bouliac. Et tant d’autres dont le très populaire Philippe Etchebest avec sa table d’hôte au 4e Mur.

Interview de Claire Vallée, nouvelle étoilée du Michelin pour son restaurant vegan l’Ona à Arès sur le Bassin d’Arcachon, dans le 19/20 sur France 3 Aquitaine:

Voici les nouveaux restaurants 1 étoile du Guide MICHELIN France en 2021:

A Paris

Shabour, Paris 2e
Pantagruel, Paris 2e
Trente-Trois, Paris 7e
Gaya par Pierre Gagnaire, Paris 7e
Oxte, Paris 17e
MoSuke, Paris 14e

Dans le reste de la France :

Mickaël Féval, Aix en Provence (13)
Les Sources de Fontbelle, Angoulême (16)
Vincent Favre Félix, Annecy (74)
La Rotonde des Trésoms, Annecy (74)
Louroc, Antibes (06)
ONA, Bassin d’Arcachon / Arès
Pollen, Avignon (84)
Auberge Pom’Poire, Azay le Rideau
Castel Marie-Louise, La Baule (44)
L’Observatoire du Gabriel, Bordeaux (33)
L’Ardoise du Marché, Boulleret
La Vieille Tour, Cellettes
La Mère Germaine, Châteauneuf du Pâpe
Les Foudres, Cognac
Cibo, Dijon (21)
Au Gourmet, Drusenheim
Le Donjon – Domaine Saint-Clair, Etretat
Auberge du Cep, Fleurie
L’Opidom, Fondettes
La Table de la Mainaz, Gex
Le Fantin Latour – Stéphane Froidevaux, Grenoble (38)
Le Cerisier, Lille (59)
Miraflores, Lyon (69)
Rustique, Lyon (69)
Domaine du Colombier, Malataverne
Le Bistronomique, Manosque
Signature, Marseille (13)
La Salle à Manger du Château de Mazan, Mazan
La Table d’Antonio Salvatore au Rampoldi (Principauté de Monaco)
Reflet d’Obione, Montpellier (34)
Pastis, Montpellier (34)
Leclere, Montpellier (34)
Le Manoir de la Régate, Nantes (44)
Roza, Nantes
Les Agitateurs, Nice (06)
Duende, Nîmes (30)
Ochre, Rueil Malmaison
Le Verbois, St-Maximin
Colette, St-Tropez (83)
Villa Salone, Salon de Provence (13)
Les Plaisirs Gourmands, Schiltigheim
Au Crocodile, Strasbourg (67)
L’Or Bleu, Théoule sur Mer
Le Panoramic, Tignes
Château de Massillan, Uchaux
Le Jardin Secret, La Wantzenau
Moulin de Rosmadec, Pont-Aven
Auberge du Pont, Pont-du-Château

15 Jan

Covid et taxes américaines: les viticulteurs « saluent » les aides pour compenser leurs pertes

 Image d’illustration de vendanges cet été à  Bordeaux © JPS

La filière française des vins et spiritueux « salue » vendredi les aides renforcées annoncées par le gouvernement pour soutenir les viticulteurs dont les ventes souffrent de la crise sanitaire et des soubresauts d’un différend entre l’UE et les Etats-Unis qui les dépasse.

Jeudi soir, en détaillant les nouvelles mesures prévues dans le cadre du fonds de solidarité contre le coronavirus, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré que l’Etat consacrerait « un effort particulier » aux viticulteurs.

Ceux qui perdent 50% de leur chiffre d’affaires seront indemnisés à hauteur de 15% dans la limite de 200.000 euros par mois, et de 20% pour ceux qui perdent 70%
de chiffre d’affaires. Les grosses structures pourront en outre bénéficier de la prise en charge jusqu’à 70% de leurs coûts fixes, dans la limite de trois millions d’euros, imaginée pour soulager les secteurs frappés directement ou indirectement par les restrictions administratives prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

« Ces mesures constituent un signal positif », estiment dans un communiqué les représentants français de la filière – Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), Association générale de la production viticole, Comité national des interprofessions vin, Union des maisons et marques de vin.

« Les annonces faites hier constituent une ouverture que nous saluons », affirment Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgrimer, et César Giron, président de la FEVS, cités dans le communiqué.

Mercredi soir, les deux hommes avaient fait part de leur « déception » à l’issue d’une réunion à Bercy qui n’avait selon eux débouché sur « aucune mesure concrète ».

La prise en charge des coûts fixes pour les grosses structures « paraît pouvoir offrir un soutien aux opérateurs de notre secteur touchés par les sanctions américaines »,
relève M. Giron.

« Nous avons cependant besoin d’en connaître davantage les détails afin d’en mesurer la portée réelle pour toutes les entreprises, de l’amont comme de l’aval de notre filière, qui, depuis plus d’un an, subissent ces sanctions », poursuit-il.

Depuis l’automne 2019, l’administration américaine surtaxe les vins français dans le cadre d’un vieux litige avec l’UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing.

Une deuxième salve de droits de douane est entrée en vigueur le 12 janvier. Elle étend les types de vins concernés (le champagne est toujours épargné) et englobe
les cognacs.
AFP

 

Face aux sanctions américaines, Bruno Le Maire annonce que les viticulteurs pourront bénéficier d’une aide pouvant aller jusqu’à 200000€ par mois

Victimes collatérales du conflit UE/États-Unis sur les aides à Airbus et Boeing, les viticulteurs vont pouvoir bénéficier du fonds de solidarité contre le coronavirus, a indiqué jeudi soir le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire.

 Image d’illustration © JPS

« J’espère que cela aidera les viticulteurs à passer ces moments difficiles », a déclaré le ministre, qui a ajouté que le gouvernement poursuivait ses efforts pour obtenir « le soutien de la Commission européenne avec un fonds de compensation ».

Depuis le 12 janvier, l’administration américaine taxe à hauteur de 25% les vins et cognacs français, dans le cadre de son différend avec l’UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing. Le champagne est épargné. Une première salve de taxes, annoncée à l’automne 2019, visait aussi les vins français, mais dans une moindre mesure.

Le gouvernement a voulu faire « un effort particulier » pour les viticulteurs, a expliqué Bruno Le Maire en détaillant les nouvelles mesures prévues dans le cadre du fonds de solidarité contre le coronavirus.

Les viticulteurs « pourront bénéficier d’une aide jusqu’à 200.000 euros par mois, dès lors qu’ils perdent 50% du chiffre d’affaires », a indiqué le ministre de l’Économie. « Ils pourront également bénéficier de la prise en charge de coûts fixes, avec (un) plafond de 3 millions d’euros pour les grosses structures », a-t-il précisé.

Interrogée par l’AFP, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) ne souhaitait pas faire de commentaire dans l’immédiat, le temps d’étudier ces
annonces. Après un manque à gagner de 400 millions d’euros en 2020, la filière française des vins et spiritueux estime que sa perte de chiffre d’affaires pourrait dépasser le milliard d’euros en 2021.

AFP

13 Jan

Michel Ohayon lance le 1er centre oenotouristique d’Europe depuis les anciennes casernes de Libourne

C’est un projet d’envergure, quasi-pharaonique, qui se dessine à l’emplacement de l’ESOG, l’ancienne école de sous-officiers de la gendarmerie qui a fermé ses portes en 2009. Depuis la mairie de Libourne avait espéré relancer une activité jusqu’à l’arrivée en 2019 de Michel Ohayon. Celui-ci souhaite faire de ces 6 hectares et 14 bâtiments un complexe totalement repensé, tout en gardant les anciennes casernes, pour en faire le 1er centre oenotouristique d’Europe où l’on va trouver « la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial », sans compter une offre de prêt-à-porter de luxe et un hôtel 5 étoiles, comme l’Intercontinental de Bordeaux.

Le projet de centre oenotouristique avec une reconversion des casernes de Libourne par © Michel Ohayon et Michel Pétuaud-Létang

C’est un projet qui décoiffe, en ces temps de paralysie et de pandémie covidaire… « Osons ! », aurait dit en son temps, Jean-Pierre Elkabbach. Eh bien Michel Ohayon, y croit et se lance avec de très nombreux partenaires dans un projet grandiose qui risque de faire passer Bordeaux désormais pour le « petit poucet », face à Libourne qui pourrait devenir l’ogre oenotouristique !

Michel Pétuaud-Létang, Michel Ohayon, Philippe Buisson et Jean-Philippe Le Gal © JPS

C’était cet après-midi un show que nous offraient Michel Ohayon, et Philippe Buisson depuis la salle des mariages de la Mairie de Libourne, avec la présence également de l’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang et Jean-Philippe Le Gal adjoint au maire en charge des casernes. La découverte de ce que Michel Ohayon dépeint comme « le 1er centre oenotouristique d’Europe »:

Michel Ohayon © JPS

Ce sera la plus grande cave mondiale, le grenier du vin mondial, et à côté de cela vous aurez toute une offre de mode très forte, des équipements de la personne, dans le luxe à prix très accessible, on va aussi dupliquer le grand hôtel intercontinental de Bordeaux ici au milieu des vignes, d’ailleurs le bâtiment a des similitudes assez fraternelles avec ce bâtiment », Michel Ohayon

La conférence de presse « historique » à 14h depuis l’Hôtel de Ville de Libourne © JPS

Le projet est assez dantesque, d’ailleurs Michel Ohayon décrit dans son exposé « 2 bâtiments de plus de 120 mètres de long » que sont l’aile des soldats et le manège, perpendiculaires au Pavillon des Officiers. Ces casernes, que nous avons revisitées ce matin, font intimement partie de l’Histoire de Libourne, construites à partir de 1766 sous Louis XV et jusqu’en 1877, sous la IIIe République.

Jean-Philippe Le Gal,  adjoint au projet urbain de la ville de Libourne et aux casernes © JPS

Nous sommes sur un site patrimonial fermé depuis 2009 de 6 ha avec 31000 m2 de bâtiments en plein centre ville,  c’est un lieu vivant patrimonial auquel les libournais sont attachés et donc nous souhaitons le faire revivre et en faire un centre d’attractivité de Libourne », Jean-Philippe Le Gal

 Même si le projet n’est « pas encore abouti » comme le précise Philippe Buisson, il est déjà pas mal avancé, une vidéo immersive a d’ailleurs été projetée cet après-midi à la presse. Fini donc le « dossier fantôme de l’ESOG », bonjour au temple de l’oenotourisme souhaité par Michel Ohayon qui va donner sa propre vision de ce qu’est l’oenotourisme, un terme qu’il n’aime pas forcément, mais qui sera redéfini par ce complexe touristique, commercial et multi-culturel… Car qu’on ne s’y trompe pas Michel Ohayon  mise avant tout sur une rencontre d’hommes, avec « Philippe Buisson et son dynamisme qui m’encouragent et me donnent envie de faire », épaulé aussi par son ami architecte Michel Pétuaud-Létang.

« Ecrire un rêve nécessite beaucoup de contraintes », fort de ce constat et du respect des casernes existantes, il y aura aussi de nouveaux bâtiments et également un décaissement pour permettre d’envisager des déambulations sur plusieurs niveaux avec plusieurs chemins d’accès à tous ces commerces de vin, de bouche et d’habillement…

L’ancien manège à chevaux deviendra-t-il une gigantesque cave ? © JPS

« Le site vient en numéro 2, même si tout le monde dit toujours l’emplacement, l’emplacement »...continue Michel Ohayon qui reconnaît que « si cela n’avait été qu’un projet hôtelier, je reconnais que je ne l’aurais pas fait…La nous avons près de 7 ha en coeur de ville, avec une architecture remarquable, une alliance, une alchimie entre le minéral et le végétal… »

Il y a peu d’individus en France qui peuvent porter un tel projet avec une telle crédibilité et incontestablement Michel Ohayon en est un, en plus c’est un acteur girondin, un grand hôtelier bordelais et un viticulteur libournais…C’est l’histoire d’une rencontre comme il l’a dit d’hommes mais aussi d’un lieu, il a flashé », Philippe Buisson Maire de Libourne

D’autant comme le précise Michel Ohayon que Libourne est doté d’infrastructures qui emportent la mise aussi avec « une gare, un port, des infrastructures autoroutières » non loin. Et puis comme il dit « Libourne est au coeur de la bourgeoisie bordelaise qui fait notre blason, au coeur du vignoble connu mondialement Saint-Emilion, Pomerol, Bordeaux, près des plages océanes, avec un patrimoine exceptionnel ». Bref un cocktail ou un nectar qui devrait attirer l’abeille ou plutôt le touriste. Allez soyons fou, on a parlé peut-être de plusieurs millions qui pourraient venir jusque là. Il faut dire que Michel Ohayon dispose aussi de très nombreux partenaires 150 avancés dont les groupe LVMH ou Kéring qui seront de la partie.

Le Pavillon des Officiers ○ JPS

« L’idée, c’est de faire un endroit où près de 150 marchands vont présenter dans un décor de pierre, de bois, moyenageux ou futuriste, quelque chose d’exceptionnel, l’écrin sera sublime ! » En prime, Michel Ohayon compte également créer ici un musée automobile pour des vieux bolides des années 30 à 60, , un centre d’art contemporain et un lieu dédié à la brocante, des activités qui se complètent bien et plaisent aux amateurs de vin.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine, montage Robin Nouvelle: 

12 Jan

Boeing-Airbus: l’UE «regrette» les nouvelles taxes américaines et attend Biden

Côté Châteaux vous en parlait il y a une semaine, avec Georges Haushalter qui s’exprimait pour le négoce bordelais… Les nouvelles taxes, ce baroud d’honneur lancé par Donald Trump font réagir partout sur la planète vin en France et dans l’Union européenne. Bruxelles a dit «regretter» l’entrée en vigueur mardi de nouvelles taxes américaines sur certains produits européens dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus, qu’elle espère solder avec l’arrivée prochaine du président Joe Biden.

«Nous regrettons que les États-Unis aient choisi d’ajouter d’autres produits de l’UE à leur liste de représailles», a déclaré mardi une porte-parole de la Commission européenne.

L’exécutif européen se dit «impatient» de s’engager «de manière constructive avec la nouvelle administration américaine pour résoudre ce différend de longue date dans le cadre d’un programme transatlantique renouvelé», a-t-elle insisté.

Cette administration «aura les mains libres pour négocier», ont renchéri les producteurs de cognac par la voix du directeur général de leur interprofession (BNIC), Raphaël Delpech.

Nous espérons que le gouvernement français, l’Union européenne trouveront les moyens d’engager une discussion extrêmement rapide avec cette nouvelle administration pour d’une manière ou d’une autre arriver au moins à sortir nos produits de ce mauvais pas et suspendre les droits actuellement appliqués», Nicolas Ozanam, directeur général de la fédération des exportateurs de vins et spiritueux en France (FEVS).

«Les sujets ne seront pas réglés le 21 janvier du fait de l’arrivée de M. Biden», a toutefois averti M. Ozanam, soulignant l’urgence de la situation, les entreprises perdant de la trésorerie et risquant de perdre des parts du premier marché mondial, avec «potentiellement plus d’un milliard d’euros de pertes pour le secteur».

«Nous exhortons vivement les États-Unis, l’UE et le Royaume-Uni à retourner à la table des négociations sans délai et à parvenir à un accord pour suspendre immédiatement ces taxes», a déclaré une coalition de 21 organisations commerciales américaines, britanniques et européennes du secteur des vins et spiritueux.

L’application des nouvelles taxes est «contreproductive» et «ne contribue pas à créer un climat de confiance pour trouver une solution négociée», a estimé pour sa part Airbus, qui fait «confiance» à l’Europe pour défendre ses intérêts.

Washington avait annoncé en fin d’année des droits de douanes supplémentaires à partir du 12 janvier, visant des produits français et allemands: +25% sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et +15% sur les pièces de fuselage, d’empennage et autres pièces aéronautiques.

Ces taxes entrent en vigueur à quelques jours de la fin du mandat de Donald Trump, pendant lequel les relations commerciales des États-Unis avec l’UE se sont profondément détériorées.

Elles s’ajoutent à celles imposées depuis 2019 sur des produits européens (vin, fromage, huile d’olive, whisky) et sur les avions d’Airbus. Washington avait été autorisé à les appliquer par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans une décision miroir en octobre 2020, l’institution avait également autorisé l’UE à mettre en place des tarifs sur des produits importés des États-Unis.

Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l’Union européenne et les États-Unis, s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales, dans le conflit commercial le plus long et le plus compliqué traité par le juge de paix des échanges mondiaux.

Les États-Unis ont été autorisés à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) de biens et services européens importés chaque année, la sanction la plus lourde jamais imposée par l’OMC. En représailles, l’UE impose depuis début novembre des droits de douane sur 4 milliards de dollars d’exportations américaines.

AFP

10 Jan

Un thermopolium, « fast-food » antique, découvert intact à Pompei

Un thermopolium, sorte de « fast-food » de rue dans la Rome antique, a été mis au jour à Pompéi, orné de motifs polychromes et dans un état de conservation exceptionnel, ont annoncé fin décembre les responsables du site.

Publication sur © Twitter de Pompeii Sites fin décembre

 

Le comptoir figé par la cendre volcanique avait été en partie exhumé en 2019 mais les travaux ont été étendus pour préserver au mieux l’intégralité de l’emplacement, situé dans un quartier qui était très fréquenté au croisement de la rue des Noces d’argent et de la rue des Balcons.

Outre une fresque déjà connue représentant une Néréide (nymphe marine) sur un cheval, les chercheurs ont retrouvé, peints dans des couleurs vives, des animaux, en particulier de la volaille et des canards colvert qui devaient être consommés avec du vin ou des boissons chaudes. Et surtout, les scientifiques ont retrouvé dans les creusements de la table des reliefs alimentaires qui pourraient apporter de précieuses informations sur les habitudes gastronomiques à Pompéi au moment de l’éruption du Vésuve en 79 après JC.

Un fragment d’os de canard, mais aussi des restes de porc, de chèvre, de poisson et d’escargots ont été récupérés dans les pots en terre cuite. Plusieurs ingrédients étaient cuisinés ensemble, un peu comme une paella. Au fond d’une jarre ont été trouvées des fèves pilées, lesquelles servaient à modifier le goût du vin.

En plus d’être un témoignage sur la vie quotidienne à Pompéi, les possibilités d’analyse de ce thermopolium sont exceptionnelles, parce que pour la première fois on a exhumé un environnement entier », Massimo Osanna, directeur général du parc archéologique de Pompéi

Des amphores, une citerne et une fontaine, ainsi que des ossements humains, ont été découverts à proximité, notamment ceux d’un homme d’une cinquantaine d’année près d’un lit d’enfant. « L’échoppe semble avoir été fermée à toute hâte et abandonnée par ses propriétaires, mais il est possible que quelqu’un, peut-être l’homme le plus âgé, soit resté et ait péri au cours de la première phase de l’éruption, dans l’effondrement du grenier », a expliqué Massimo Osanna dans un entretien à l’agence Ansa.

L’autre corps pourrait être celui d’un voleur ou d’un fugitif affamé « surpris par les vapeurs ardentes avec à la main le couvercle du pot qu’il venait d’ouvrir », a-t-il ajouté.

Les thermopolium (du grec « thermos » qui signifie chaud, et « pôléô » qui signifie vendre) étaient très populaires dans le monde romain. Pompéi en comptait 80 à elle seule.

Pompéi, ensevelie par l’éruption du Vésuve en 79 après JC, est le deuxième site le plus visité d’Italie après le Colisée de Rome, avec près de quatre millions de visiteurs en 2019. Seul un tiers du site, qui s’étend actuellement sur 44 hectares non loin de Naples, a été mis au jour par les archéologues.

AFP

06 Jan

Bordeaux : 1 hectare de vigne peut se vendre 5000 euros, le même prix qu’1 m2 dans l’immobilier, un phénomène toutefois assez exceptionnel

Bernard Bouchon, vigneron à Bordeaux, pensait passer une retraite paisible, mais son fermage a été abandonné l’an dernier et le prix à l’hectare de ses vignes diminue régulièrement. Le foncier viticole a encore quelque peu diminué depuis un ou 2 ans sur les petites appellations de Bordeaux, il se situe autour de 12000 à 15000 euros selon la SAFER, mais sur certains terroirs, gélifs ou couloirs de grêle, les prix peuvent tomber à 5000 € voire ne plus se vendre du tout. Et à côté de cela, une vente a eu lieu l’an dernier à Pomerol à 8,5 millions l’hectare ! Côté châteaux a mené l’enquête.

Le constat de Bernard Bouchon sur la baisse de son patrimoine viticole © JPS

Bernard avait un nom prédestiné… Bouchon. Pour sûr, prédestiné au métier de vigneron et à Bordeaux, qui plus est, on l’était de père en fils…« Vous me demandez depuis quand je suis vigneron ? Depuis ma naissance ! Je suis fils de viticulteur et il n’était à l’époque pas envisageable qu’un fils de viticulteur puisse faire autre chose… A 14-15 ans, on travaillait déjà à la vigne… »

S’il a pris sa retraite en 2016, c’est aussi pour permettre à son épouse d’avoir elle-même une petite retraite en lui transférant une partie de propriété, même s’il sait que la retraite de sa femme ne sera pas mirobolante. Son château Gadis, il l’a acquis en 1978, 12 hectares achetés auprès de la SAFER dans l’Entre-deux-Mers en Gironde, aujourd’hui il compte 15 hectares au total.

Pour préparer sa retraite, il a vendu 3 hectares, mis 6 hectares en fermage et gardé 6 autres pour faire de l’ordre de 30 000 bouteilles, avec de la vente à la propriété qu’il a essayé de développer au maximum ces dernières années.

Le problème c’est que l’an dernier, celui qui lui louait ses vignes a abandonné le fermage au mois d’avril, en période de covid, car le prix du tonneau qui était monté jusqu’à 1500 € a chuté à 700 €, d’où l’impossibilité pour ce fermier de continuer en vendant à perte. « A 66 ans l’an dernier, je n’ai du coup pas pu trouver quelqu’un et je n’allais pas faire le travail, vu le prix diu tonneau, et donc je n’ai pas travaillé ces vignes… »

J’appartiens à une génération où on avait une fierté à reprendre une exploitation, aujourd’hui la fierté est accolée à un vrai malheur ».

« Le foncier viticole aujourd’hui traduit une difficulté majeure pour beaucoup avec un taux d’endettement assez élevé sur des valeurs foncières autrefois de 25 à 30 000 euros, rendus à 12 à 15 000 euros aujourd’hui avec un cours du tonneau à 700 € alors qu’il était monté à près de 1500… », commente encore Bernard Bouchon. »On est sur le foncier viticole le meilleur marché de France, même les terres arables valent plus cher. C’est insupportable d’arriver à payer moins cher la vigne que la terre nue… »

Dominique Techer porte-parole de la Confédération Paysane © JPS

A ses côtés, Dominique Techer de la Confédération Paysane qui constate que ce que vit Bernard est « général et un drame silencieux car on n’en parle pas.Les gens font leur comptes et donc tout ce que j’ai en fermage je l’abandonne, parce que je ne gagne pas d’argent dessus, et donc il y a des retraités qui gagnent 600 à 800 € de retraite, ils avaient un fermage pour faire un complément de retraite, et ils se retrouvent avec zéro » (rentrée au niveau du fermage).

« C’est dramatique parce ce que les viticulteurs ont investi en fonction de cette valeur du foncier viticole et de l’hectolitre de vin, donc les gens qui ont fait des investissements vont se retrouver dans une situation où la valeur de leur patrimoine ne suffira pas à rembourser les dettes qu’ils ont auprès du Crédit Agricole…J’éprouve un sentiment de tristesse car une profession que j’ai aimée , que j’ai connue toute ma vie , qui en arrive à une telle situation est une profession en perdition…je ne sais pas ce qu’il va en rester sur la génération suivante… » poursuit Bernard Bouchon.

Confirmation de cette tendance auprès du président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Stéphane Gabard, rencontré sur son domaine à Galgon : « au niveau des prix on constate une légère baisse, mais un marché assez stagnant.

Il y a quelques ventes qui s’effectuent mais cela va dépendre de la situation des terroirs, des parcelles, les bons terroirs ou à côté d’exploitations dynamiques ont tendance à se vendre, par contre on obtient des secteurs où là il y a carence d’acheteur et là ce n’est même plus une question de prix, il n’y a plus du tout de preneur »,  Stéphane Gabard pdt Bordeaux et Bordeaux Supérieur

Stéphane Gabard, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur © JPS

« On a un marché qui est très compliqué depuis quelques années avec des prix qui sont plutôt à la baisse, avec une succession de catastrophes naturelles qui impactent grandement nos récoltes donc une situation pour le viticulteur quand même assez dure, on a une pyramide des âges aussi passablement inversée avec une  majorité d’exploitations conduites par des personnes qui sont âgées voire très âgées, qui n’ont pas obligatoirement de repreneur, les métiers de la terre ne font plus rêver, on a une désaffection dans les lycées agricoles de jeunes en formation; donc voilà beaucoup de surfaces à prendre, qui doivent changer de propriétaires et tout compte fait peu d’acquéreurs. »

Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde © JPS

Pour Michel Lachat, gardien du temple ou plutôt de ces chiffres des transactions, en tant que directeur départemental de la SAFER Nouvelle-Aquitaine: « le vignoble bordelais est en crise, on peut dire, cela ne date pas du covid, les premiers signes on les a constaté en 2019 avec des vignes à vendre en situation importante, le nombre d’acheteurs qui diminue du fait de la situation économique: on a un rapport entre l’offre et la demande qui se détériore avec une offre conséquente et une demande plutôt légère », Michel Lachat directeur SAFER 33. Sans compter la disparité des prix avec certains hectares qui peuvent se vendre 2 à 3 millions d’euros à Pomerol, Pauillac ou Saint-Emilion et puis sur des parcelles les moins intéressantes du bordelais quelques milliers d’euros.

Le coeur du marché en vignes AOC Bordeaux se négocie entre 12000 et 15000 euros l’hectare pour des vignes en bon état, par contre pour des vignes mal placées, qui ont subi des sinistres climatiques liés au gel et dont le matériel végétal est en mauvais état, là on peut tomber assez bas, il y a eu des transactions à 5000 à 6000 € l’hectare effectivement », Michel Lachat directeur service foncier Gironde de la Safer

« Après pour des plateaux bien exposés notamment de l’Entre deux Mers avec des vignes bien structurées (d’un seul tenant) et des vignes qui sont aux normes par rapport au cahier des charges de l’appellation bordeaux, on voit encore des transactions se réaliser à 17000-18000 € l’hectare voire 20000 € même si ce n’est pas la règle aujourd’hui (entre 12000 et 15000€ l’hectare). Bordeaux est riche de 1000 et un talents en terme de viticulteurs et les périodes de crise sont aussi pour des personnes innovantes des périodes particulières pour exprimer un talent particulier. Dans cet environnement un peu dégradé, il y a des gens qui continuent à y croire et à investir »

Et pour être tout-à-fait juste, Michel Lachat souligne que « des jeunes continuent à s’installer avec des dispositifs un peu particuliers, soit parce qu’ils ont pu bénéficier de portage du foncier (la SAFER achète du foncier qu’elle stocke pendant 5 ans, ce qui permet à ces jeunes d’exploiter pendant 5 ans avant d’avoir à payer la première annuité foncière), soit en ayant recours à des groupements fonciers viticoles, on trouve toujours des investisseurs qui vont le mettre à disposition de viticulteurs qui vont l’exploiter, cela existe et peut permettre à des jeunes de se lancer en viticulture. »

 

Certaines vignes dont le fermage a été abandonné n’ont pas été travaillées l’an dernier © JPS

CA ce jour Bordeaux compte 5800 vignerons qui exploitent 110000 hectares de vigne, selon le CIVB, la surface moyenne est de 19 ha par vigneron, la production annuelle est en moyenne de 5 millions d’hectolitres de vin, 3 millions 900000 hectolitres ont été commercialisés sur les 12 derniers mois.

Prix du foncier moyen par appellation dans le vignoble bordelais selon la SAFER (chiffres actualisés):

  • Bordeaux-Bx Supérieur : 12000 – 15 000 €
  • Entre-Deux-Mers : 12 000 – 15 000 €
  • Côtes de Bordeaux : 13 000 – 20 000 €
  • Graves : 27 000 – 50 000 €
  • Sauternes : 30 000- 35 000 (et jusqu’à 100 000 proche Yquem)
  • Médoc : 35 000 – 50 000€
  • Haut-Médoc : 50 000 – 80 000
  • Saint-Estèphe : 280 000 – 900 000
  • Margaux : 1,2 million à 2 m
  • Pauillac : 2,5 à 3 en augmentation avec une vente à 3,5 m
  • Saint-Emilion de 200 000 0 2,5-3 millions
  • Pessac-Léognan de 450 000 à 700 000 €
  • Pomerol 2 à 3 millions avec une vente exceptionnelle à 8,5 millions d’euros (sur micro parcelle)

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