22 Jan

Waterloo à Mérignac : Emilio Multari fait partager sa passion de Napoléon

Emilio Multari avait fait les choses en grand ce vendredi soir au Ciné Mérignac pour la projection pour la première fois en France de Waterloo, le film d’Hugues Lanneau, réalisateur belge de la RTBF. De nombreux grenadiers et autres marins en uniformes napoléoniens ont fait en prime le spectacle.

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Les tambours Christian Calligaro et Rolland Peyré dans le hall du Cine Mérignac © JPS

Ils sont avant tout des passionnés,  des reconstitueurs de ces grandes pages de l’histoire. Emilio Multari est l’un d’eux, et comme eux, il avait participé à la grande reconstitution de la bataille de Waterloo en 2015 avec 6000 participants.

Emilio Multari vous avait déjà été présenté par Côté Châteaux en 2014 lorsqu’il avait rejoué l’avarie de gouvernail qu’avait subi Napoléon en 1808 en revenant en bateau d’Espagne. Il avait dû accoster au château de Portets qui porte toujours une trace de ce passage et raconte l’histoire pour les oenotouristes qui viennent visiter cette propriété viticole des Graves.

Napoleon 024Parmi la centaine de spectateurs, de nombreux férus d’histoire mais aussi de Napoléon. Certains sont aussi venus par amitié avec Emilio, comme Patrick Urtizverea, qui tient le bistrot « le Napoléon III » une institution, juste en face du CIVB, et des allées de Tourny. Il se souvient de cette belle soirée où il avait reçu dans son établissement l’Empereur (Franck Sanson) et l’Impératrice, avec d’autres reconstitueurs en juillet 2014; Emilio Multari et ses amis avaient bivouaqué place des Quinconces et animé ainsi Bordeaux tout un week-end…

Nadiejda et Liliane Grigorieff avec Jean-Marc Bellier en tenue de grenadier de la garde impériale. © JPS

Nadiejda et Liliane Grigorieff avec Jean-Marc Bellier en tenue de grenadier de la garde impériale. © JPS

Certains n’ont pas hésité à traverser la France, comme Rolland Peyré (de l’association les Tambours de l’Odyssée), venu de Ollioules près de Toulon, pour jouer spécialement du tambour avec Christian Calligaro de Bordeaux; « Emilio nous appelle et on arrive, c’est un fidèle parmi les fidèles », me confie Rolland Peyré. « Le réertoire Empire est un passage obligé pour la formation tambour ». Et un peu plus tard, sur scène, ce passionné d’expliquer « les tambours donnaient le pas et la direction. Deux roulements à droite, un roulement à gauche. » Il y avait 3 types de roulement dont le plus rapide était le pas de charge avec 120 pas à la minute.

Hugues Lanneau(à droite)

Emilio Multari, l’organisateur (au centre), avec Hugues Lanneau, le réalisateur (à droite) © JPS

Passé le verre de l’amitié offert par Emilio Multari et son association le Relais de l’Empire, ces reconstitueurs ont dévoilé et commenté les tenues qu’ils portaient à l’époque depuis la grande tenue de grenadier de la garde impériale avec ses gu^tres blanches et le bonnet en poils d’ours, celles d’ouvriers de marine de la 44e flotille distinguée à Wagram pour ses construction de ponts…une tenue de maréchal d’Empire et un colonel Marbot sabre au clair plus vrai que nature.

« Waterloo, l’ultime bataille », est donc ce film à mi chemin entre une fiction et un documentaire qui retrace la fin de Napoléon, sa dernière tentative de tenir tête à une Europe entièrement coalisée contre lui.

Emilio Multari sur scène avec une douzaine de reconstitueurs en uniformes napoléniens © JPS

Emilio Multari sur scène avec une douzaine de reconstitueurs en uniformes napoléniens © JPS

Le producteur Willy Perelsztein a eu l’idée de réaliser ce film en 2009, il en a parlé à Hugues Lanneau, réalisateur à la RTBF. « Il n’y avait pas vraiment eu de film consacré à la bataille de Waterloo et mon souci a été de raconter l’histoire en se basant sur des témoignages de soldats de l’époque,  affamés, la peur au ventre, la plupart d’entre eux ne sont pas revenus. Je voulais dépasser le vernis et montrer ces soldats les pieds dans la boue (certains ayant même perdu leurs chaussures), le sang avec des scènes assez dures. Mais ce film n’aurait pas pu être réalisé sans le concours des reconstitueurs : ils ont une expertise dans la gestuelle, ils savent très bien comment utiliser une arme, comment marcher au pas. »

Et Emilio Multari de confier : « j’ai moi-même tourné dans ce film, c’est assez impressionnant. Cela a été une expérience fascinante. » 

Un film qui n’a malheureusement été diffusé que sur Arte, mais qui a pourtant un intérêt historique important par ces témoignages de soldats. Une fin tragique commentée ensuite par le professeur Laurent Coste de l »université de Bordeaux : « Napoléon aurait pu gagner cette bataille de Waterloo, mais les alliés auraient rassemblé leurs forces et cela n’aurait fait que reculer l’échéance. Waterloo, c’est la fin tragique de cette aventure. » 

Pour la petite histoire, Napoléon était amateur de Gevrey-Chambertin. Son aide de camp le conservait précieusement , et notamment contre sa poitrine durant la campagne de Russie, ainsi il pouvait lui servir chambré. Mais à Waterloo son aide de camp n’avait pas pu le rejoindre.Il se dit que c’est faute d’avoir bu son verre de Chambertin le jour de la bataille de Waterloo que Napoléon connut la défaite.

Waterloo a fait 11000 morts et plus de 35000 blessés.

18 Déc

Emilio Multari vous convie à une grande soirée historique sur Napoléon et la bataille de Waterloo

Le 20 janvier prochain, son association « le Relais de l’Empire » organise une projection du film « Waterloo » d’Hugues Lanneau au Ciné Mérignac. Une projection avec des passionnés en uniformes, qui ont joué dans le film, et un débat avec le professeur Coste de l’Université de Bordeaux. Le Relais de l’Empire s’était déjà illustré il y a deux ans avec une reconstitution au château de Portets où l’Empereur avait accosté, après une avarie sur son bateau.

Emilio Multari, une passion incroyable pour Napoléon © Jean-Pierre Stahl

Emilio Multari, une passion incroyable pour Napoléon © Jean-Pierre Stahl

Ce Girondin est un passionné de Napoléon. A tel point qu’il a créé une association « le Relais de l’Empire ». Avec d’autres passionnés, ils font vivre le souvenir de l’Empereur des Français, à travers des reconstitutions historiques, en uniformes, sur les champs de bataille, ou lors d’autres événements comme un retour d’Espagne en 1808 à Bordeaux.

Napoléon, obligé d'accoster en 1808 de retour d'Espagne, au château de Portets © JPS

Napoléon, obligé d’accoster en 1808 de retour d’Espagne, au château de Portets © JPS

Sa passion lui est chevillée au corps. Emilio Multari se souvient, comme bon nombre d’entre nous, qu’il aimait « jouer aux petits soldats », mais lui l’est devenu, engagé très jeune dans l’armée italienne. Il était dans l’aéronavale, mécanicien superviseur dans la Marine Italienne où il a terminé comme adjudant. Aujourd’hui retraité de l’armée, il poursuit une carrière comme brancardier au Tripode à Bordeaux et de grand voyageur.

Toutefois cet amour pour l’Empereur est plus récent : « il y a 10 ans, j’étais devant une boutique où il y avait un échiquier avec des hussards de Napoléon ». Ce fut l’élément qui a déclenché chez lui cette passion débordante. Par la suite, il a rejoint une association « les Grenadiers d’Ile de France », en plein bicentenaire du sacre… » Et puis, il a créé à Bordeaux sa propre association « le Relais de l’Empereur ».

Napoleon au chateau de Portets en juillet 2014 © JPS

Napoleon au chateau de Portets en juillet 2014 © JPS

Emilio Multari a réussi en juillet 2014 à faire revivre à Bordeaux et à Portets durant tout un week-end une page de l’histoire napoléonienne. En 1808, l’Empereur de retour d’Espagne a eu une avarie avec le gouvernail de son bateau qui ne répondait plus. Il fut obligé d’accoster au château de Portets, le temps de reprendre des forces et de déguster le vin de la propriété.

Le défilé des troupes napoléoniennes place Peu Berland en juillet 2014 © JPS

Le défilé des troupes napoléoniennes place Peu Berland en juillet 2014 © JPS

Une scène rejouée par Emilio Multari et ces autres passionnés, dont Franck Samson, le sosie de Napoléon. Au cours de ce week-end, il avait suscité l’enthousiasme des Bordelais qui avaient pu voir parader l’Empereur et ses soldats, tant sur le pont de pierre (dont la construction fut ordonnée par Napoléon), que place Pey-Berland et dans la cour d’honneur du Palais Rohan.

© Emilio Multari

© Emilio Multari

En ce 20 janvier 2017, il fixe à nouveau rendez-vous à tous ceux qui aiment l’Histoire et Napoléon au Ciné Mérignac à 20h. Y sera projeté le film « Waterloo » d’Hugues Lanneau. Un film réalisé sur le champ de bataille, avec la vision qu’en avaient deux soldats, l’un britannique, l’autre français. « Le réalisateur viendra exprès de Belgique pour parlé de son film avec de vraies scènes de guerre, avec ces boulets qui arrachaient les membres. C’est un docu fiction. Il y aura un débat à l’issu avec le Professeur Coste de l’Université de Bordeaux et Mr Block du Musée d’Aquitaine. »

Emilio Multari présentant son prochain rendez-vous à l'Universté de Bordeaux ce 15 décembre

Emilio Multari présentant son prochain rendez-vous à l’Universté de Bordeaux ce 15 décembre

Mais le spectacle sera aussi assuré par une douzaine de passionnés qui auront revêtu leurs tenus de « hussards, lanciers polonais, marins ou grenadiers…il y aura 5 tambours t un fifre, des dames en tenue de cour… »

Bref un voyage dans l’Histoire à ne pas louper. Napoléon aura marqué, à tout jamais, de son empreinte l’organisation de la France qui remonte à son époque, ainsi que le droit français avec les codes napoléoniens, et notamment  code civil de 1804. Qui plus est, l’Empereur appréciait le vin, il avait cette « petite préférence pur le Chambertin. »

Pour communiquer avec emiliomultari@laposte.net

« Warterloo », un film de Hugues Lanneau, sur une idée originale de Willy Perelsztein, le 20 janvier 2017 à 20h au CinéMérignac – Entrée 10€

Revoyez « Napoléon au château de Portets », diffusé le 4 juillet 2014, un reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Karine Durandet 

30 Oct

Lumières d’automne en Bordelais

Côté châteaux n’a pas résisté à l’idée de vous faire partager ces belles lumières de couchers de soleil sur quelques châteaux, vignobles et parcs de propriétés viticoles autour de Bordeaux. C’est ainsi le passage à l’heure d’hiver avec ces belles couleurs de l’automne : un festival de jaune, orange, rouge et marron.

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Vous aurez bien sûr reconnu les châteaux Pape-Clément, Smith-Haut-Lafitte, La Louvière, Les Carmes Haut Brion (chai signé Philippe Starck-Luc Arsène Henry) et Couhins-Lurton. (Photos © Jean-Pierre Stahl)

23 Oct

Le Shtandart, le premier navire de guerre russe fait escale à Bordeaux ou quand la vodka accoste au pays du vin

Il vaut le détour, aussi beau que le Belem, l’Hermione et autres vieux navires et répliques. Celle-ci a été contruite à l’identique du navire de guerre de la flotte Baltique édifié en 1703 d’après les plans de Pierre 1er le Grand. A visiter et à admirer dans Capitale Mondiale du Vin encore aujourd’hui.

Le S © Bordeaux Tourisme

Le Shtandart et un fabuleux coucher de soleil © Bordeaux Tourisme

Construit en 1703 d’après les plans de Pierre le Grand,  la frégate « Shtandart » portant 28 canons, était le premier navire de guerre et le vaisseau amiral de la nouvelle flotte Baltique. Neuf navires ont été construits en suivant, servant à la défense de Saint-Pétersbourg.

UNE REPLIQUE TRES REUSSIE

Ce 3 mâts est une réplique exacte de l’ancien navire le Shtandart : les mâts et mâts de flèche, les œuvres dormantes et courantes, le cabestan, les canons, les sculptures de décoration, la barre à roue et l’appareil à gouverner, les échelles, les passerelles, les écoutilles et les lucarnes sont reconstitués comme à l’époque de Pierre 1er.

On peut compter des différences surtout à l’intérieur : à l’époque c’etait  a cale, où on gardait des tonneaux d’eau, des câbles de mouillage, des provisions, des boulets et de la poudre, aujourd’hui on y  trouve deux moteurs diesel, une génératrice, des pompes de cale, des citernes ainsi que le carré, la cambuse et les postes d’équipage.

Le S en pleine mer © Bordeaux Tourisme

Le Shtandart en pleine mer © Bordeaux Tourisme

LES ETAPES D’UNE RENAISSANCE

Le chantier du Shtandart fut réalisée en 5 ans, de 1994 à 1999, par le Centre d’éducation maritime de Saint-Petersbourg. Le bois nécessaire à la construction est venu de la forêt de Lindulovskaya à côté de Reschino.Un chantier formidable, financé par les gouvernements russe, britannique et de généreux donateurs, sur l’emplacement d’un ancien chantier naval sur les rives de la Neva et dans le cadre du « Shtandart Project » (un projet qui forme de jeunes russes à la construction navale en bois et à la navigation traditionnelle à la voile). Comme le Belem, le Shtandart est devenu un navire école grâce à une association russe.

Regardez évoluer ce fabuleux 3 mâts en pleine mer © Shtandart :

LES CARACTERISTIQUES DU NAVIRE

Année de construction : 1999 – Tonnage : 220 t. – Drapeau : Russie – Gréement : trois-mâts carré – Port d’attache : Saint-Pétersbourg – Voilure : 660 m² (14 voiles) – Longueur : 34,5 m – Tirant d’eau : 3,3 m – Hauteur des mâts : 33 m – Motorisation : 2 Volvo Penta TAMD 122P 560 ch (240 kW) – Capitaine : Vladimir MARTUS.

Escale à Bordeaux jusqu’au 25 octobre : entrée à 11h00 le 20/10 et sortie à 03h30 le 25/10, au Ponton d’Honneur – quai Richelieu.

Horaires de visites du 24 octobre : de 10h à 20h / Tarifs : 3€/adulte – 1.50 €/enfant – 9€/famille jusqu’à 5 enfants. Vente directe sur place au ponton d’Honneur

Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Michel Vouzelaud :

18 Sep

#Patrimoine : le château Castera fête 400 ans de commercialisation de ses vins

A Saint-Germain d’Esteuil, le château Castera célèbre la première vente notariée de ses vins en 1516; une histoire peu banale dans le Médoc où les châteaux remontent pour la plupart au XVIII ou XIXe siècles.

Dieter Tondera et le père de Thomas Press ont acheté Castera en 1986 © Jean-Pierre Stahl

Dieter Tondera et le père de Thomas Press ont acheté Castera en 1986 © Jean-Pierre Stahl

C’est un château peu connu, chargé d’histoire, mais tellement incroyable. Juché au fin fond du Médoc, ce  château remonte au XIIe siècle : »il existe des traces de ce château qui remontent à 1121 à la Tour de Londres, où ce château est décrit comme une forteresse », précise d’emblée et fièrement Jean-Pierre Darmuzey le directeur du château Castera. Une histoire qui se poursuit avec le Prince Noir dont la légende veut qu’il serait venu piller le château.

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En 1409, Henri IV d’Angleterre confisque le château à la famille Darsac. Mais l’histoire du commerce du vin commence réellement à l’époque de Montaigne. Le frère du célèbre écrivain qui séjourna à Castéra, avait épousé une héritière du château Antoinette, Dame Darsac et de Castera

Reproduction de l'acte notarié qui se trouve aux archives départementales : 380 livres tournois pour l'ensemble des récoltes de 1516 © JPS

Reproduction de l’acte notarié qui se trouve aux archives départementales : 380 livres tournois pour l’ensemble des récoltes de 1516 © JPS

Thomas Press l’actuel propriétaire commente : « Aujourd’hui on célèbre l’acte de vente au château du 21 janvier 1616, qui prouve qu’à Castera on a vendu du blé, des fruits et plus important du vin déjà il y a 400 ans ! On a reçu 380 livres tournoi, ce qui correspond à peu près à 12000 euros aujourd’hui, et on pense que c’était pour payer l’intégralité de la récolte de blés, de fruits et de vins à cette époque. »

Reconstitution de l'acte notarié de 1516 avec le Quatuor Vocal Le Plisson © JPS

Reconstitution de l’acte notarié de 1516 avec le Quatuor Vocal Le Plisson © JPS

Dieter Tondera et le père de Thomas Press, Carl Press, ont acquis le château Castera en 1986, 30 ans déjà. A l’époque, il avaient fait fortune notamment dans l’immobilier à Paris et avaient un goût prononcé pour les vins de Bordeaux, c’est ainsi qu’ils se sont mis en quête d’un château, se faisait conseiller au passage par un autre Allemand le Baron Stéphan Von Neipperg.

Les plus vieilles bouteilles du château dont une de 1868 en vitrine dans la Tour © JPS

Les plus vieilles bouteilles du château dont une de 1868 en vitrine dans la Tour © JPS

Voici d’ailleurs une bouteille du château du Castera de 1868 qui les a fort impressionné. C’est la plus vieille du château que l’on retrouve au 2e étade de la Tour…à l’époque c’était le Marquis de Vertamont qui en était le propriétaire. Dieter nous explique comment avec le père de Thomas ils sont tombés amoureux de ce château : « d’abord on avait une idée du vin de Bordeaux et puis on trouvait intéressant de s’engager dans une affaire historique et que c’était quelque chose d’important dans la vie. C’était un coup de coeur mais quand même réfléchi, on s’est renseigné avant, on a visité d’autres châteaux et puis on est tombé sur le château Castera, parce qu’il nous plaisait, notamment son histoire et on pensait qu’on pouvait faire quelque chose de bien de cela. »

CASTERA 085A l’époque du Marquis de Vertamont, le château du Castera, c’est ainsi qu’il l’appelait en ce temps-là, était l’un des plus gros domaines du Médoc. Il s’étendait quasiment jusqu’aux portes de Bordeaux. Aujourd’hui, ce sont 75 ha de vignes dont 65 en production sur « des sols relativement légers, ce ne sont pas des sols lourds ou puissants » commente Jean-Pierre Darmuzey. 300 000 bouteilles sont produites en moyenne chaque année dont plus de 200 000 de 1er vin, des bouteilles commercialisées pour 60 % à l’export dans 21 pays du monde.

Jean-Pierre Darmuzey, le directeur, faisait déguster le 2015 dans une atmosphère très chaleureuse © JPS

Jean-Pierre Darmuzey, le directeur, faisait déguster le 2015 dans une atmosphère très chaleureuse © JPS

Dans le chai à barrique construit au XVIIe, où seules de petites bougies de photophores illuminent l’endroit, Jean-Pierre Darmuzey commente la visite : « nous utilisons 35 % de bois neufs, nous avons 5 tonneliers, ça a été un travail assez long pour arriver à trouver les bons tonneliers. Le travail des tonneliers a évolué énormément et on voit que ce sont des gens qui sont très près du vin, ils sont à l’écouter pour nous trouver les meilleures essences de bois. C’est essentiellement Sylvain et Vicart qui fabriquent la majorité des barriques ici ».

A la dégustation, le château Castera 2009, Castera 1995 et les Essais 2010 © JPS

A la dégustation, le château Castera 2009, Castera 1995 et les Essais 2010 © JPS

Jean-Pierre Darmuzey est fier de présenter à son assistance de négociants, journalistes spécialisés, revues culinaires et autres blogeurs son millésime 2015, avec sur la table des dizaines de bougies qui affichent un joli « 400 » pour souligner cet anniversaire que peu de châteaux peuvent avoir le privilège de fêter.

CASTERA 124Quant au goût du vin a-t-il  nettement changé ? « Déjà en 1616 on avait un vin qui ressemble un petit peu à celui d’aujourd’hui, mais qui n’était pas stable et qui devait être consommé très vite, auparavant au Moyen Age on ajoutait des épices qui donnaient beaucoup de goût au vin et il faut savoir qu’à cette époque la le vin était une boisson saine car l’eau était très polluée et provoquait beaucoup de maladies », explique Jean-Pierre Darmuzey. 

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« C’est le moment où l’on a commencé à faire des macérations pelliculaires ou on s’est aperçu que la couleur était dans la peau, ça devait malgré tout être assez acide et assez puissant. Le claret avait un grand succès en Angleterre où il était assez connu car les Bordelais avaient des privilèges qui leur permettaient de vendre leurs vins avant ceux du haut pays, ceux du comté toulousain, du narbonnais, du vin de Cahors, ces vins là étaient bloqués tout l’hiver à Bordeaux, jusqu’à ce que tous les vins de Bordeaux soient consommés, et lorsqu’ils partaient en Angleterre, ils étaient piqués donc les vins de Bordeaux étaient meilleurs et beaucoup plus puissants. »

CASTERA 141Classé depuis 1932 parmi les Crus Bourgeois du Médoc, le château Castera a terminé d’écrire une nouvelle page de son histoire avec la fin des travaux de restauration en 2011; un château tourné désormais vers l’oenotourisme et qui a d’ailleurs reçu une récompense, un Best Of Wine Tourism. Un château qui n’a pas manqué de célébrer comme il se doit ce 400e anniversaire avec un repas inspiré du Moyen-Age avec deux cochons de lait à la broche, des chants d’époque (« Margot labourez les vignes ») interprétés par le célèbre Quatuor Vocal Le Plisson, le tout agrémenté de fabuleuses bouteilles de Castera 2009, 1995 et Les Essais 2010, en clin d’oeil bien sûr à Michel de Montaigne.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Alain Guinchard et Christian Arligué :

17 Sep

Journées du patrimoine : les balades se poursuivent en Cadillac

Ce samedi et demain dimanche, quelques châteaux de l’AOC Cadillac ouvrent leurs portes aux amateurs d’histoire, de patrimoine et de vins.

© Château Lamothe à Haux en Grionde

© Château Lamothe à Haux en Grionde

Des portes de Bordeaux à celle de Langon, la région des Cadillac et des Premières Côtes de Bordeaux révèle des paysages vallonnés façonnés par les vignobles et riches d’un patrimoine exceptionnel ; châteaux historiques, sites gallo-romains, villages fortifiés, somptueuses bâtisses attachées à la mémoire de personnages célèbres.

Les journées du patrimoine sont l’occasion unique d’entrer dans les châteaux viticoles des Cadillac et des Premières Côtes de Bordeaux pour y découvrir un univers riche et captivant qui fait l’identité de notre territoire.

4 châteaux de l’appellation ouvrent leurs portes aux visiteurs. Une opportunité pour les amateurs de pénétrer dans des sites chargés d’histoire mais aussi partager des moments d’échange avec les vignerons de Cadillac Côtes de Bordeaux.

Château Lamothe (Haux) : toutes les heures fixes, de 10h à 18h (le dimanche 18 uniquement) 05 57 34 53 00

Château Peneau (Haux) : 10h-11h30 et 15h-17h30 (le samedi 17 septembre uniquement) 05 56 23 05 10

Château Le Sens (Saint Caprais de Bordeaux): 10h-12h et 14-18h (les 2 jours) 05 56 21 06 43

Villa Gallo-Romaine (Loupiac) : 10h – 18h (les 2 jours) 06 48 21 91 25

Journées du Patrimoine : le Vicomte Loïc de Roquefeuil vous attend au château de Castelneau

Plongez dans l’Histoire avec le château de Castelneau et le Vicomte Loïc de Roquefeuil, 8e génération, qui vous fera découvrir ce joyau de l’Entre-Deux-Mers et son histoire. Rendez-vous à Saint-Léon en Gironde.

oenotourisme et grele 1 an après 178

Pour les visites guidées, rendez-vous devant la grille du château aux heures suivantes :

Samedi 17 septembre : 10h, 15h et 17h
Dimanche 18 septembre : 15h et 17h
(pas de visites le dimanche matin).

oenotourisme et grele 1 an après 189

La visite guidée/dégustation à 5€ au lieu de 15€ – Château de Castelneau 8, route du Breuil 33670 Saint-Léon 05 56 23 47 01

15 Sep

Un Chambertin de 1865 devient « la bouteille de Bourgogne la plus chère au monde : 35219 € ! »

Un nouveau record a été battu début septembre, chez Christie’s à Hong-Kong, avec la mise en vente de 2000 bouteilles de Bourgogne de la Maison Bouchard Père & Fils. 4 bouteilles de Bourgogne du XIXe siècle se sont envolées au delà de 15 000 €. « La bouteille de Bourgogne la plus chère au monde » revient à ce Chambertin de 1865.

© Maison Bouchard Père et Fils

© Maison Bouchard Père et Fils

« C’est une collection très intéressante car elle couvre à peu près tous les climats de la Bourgogne et c’est un témoignage exceptionnel par l’ancienneté de certaines bouteilles, la plus vieille datant de 1846″, avait déclaré à l’AFP Gilles de Larouzière, président des Maisons et Domaines Henriot, propriétaires de la Maison Bouchard Père et Fils avant les enchères qui ont transformé l’essai.

« Le succès de cet événement est une parfaite illustration de ce qu’incarne Bouchard Père & Fils : une grande Maison de Bourgogne qui cultive depuis près de 3 siècles le perfectionnisme et l’amour des grands terroirs de la Bourgogne » Maison Bouchard

Cette célèbre Maison ainsi commenté cette vente sur sa page web, fière de cet événement d’un retentissement mondial.

"La bouteille de Bourgogne la plus chère au monde" © Maison Bouchard

« La bouteille de Bourgogne la plus chère au monde » © Maison Bouchard

Ce sont ainsi 2000 bouteilles, réparties en 220 lots, qui se sont vendues sous l’égide de Christie’s. Ces bouteilles issues des caves de la Maison Bouchard Père et Fils, fondée en 1731, allaient de 1846 et jusqu’au millésime 2009. La Maison Bouchard abritent une collection de vins constituée depuis le XIXe siècle, et cette vente n’a pas totalement amputé le capital, puisque la collection comprend 150000 bouteilles.

C’est donc la bouteille de Chambertin 1865 qui s’est vendue 35 219 € et en fait « la bouteille de Bourgogne la plus chère au monde »  devant un Montrachet 1865 à 22 540 €, le Volnay Santenots 1865 s’est adjugé à 21 131 €, le Meursault Charmes 1846 à 15 496 €, et le Beaune Grèves Vignes de l’Enfant Jésus 1865 à 13 383 €.

Des exemples de Bourgognes de cet âge proposés à la vente sont extrêmement rares »Tim Triptree, directeur du département des vins chez Christie’s

16 bouteilles datant du XIXe siècle étaient ainsi présentés à cette vente aux enchères : « Les très bons résultats de la vente montrent que l’Asie cherche toujours à collectionner des bourgognes », a-t-il ajouté, précisant que les bouteilles avaient été débouchées et rebouchées pour vérifier la qualité des vins.

Pas mal non ? Qui dit mieux ?

Avec AFP.

07 Sep

Des Racines et des Ailes ce soir à 20h55 : « en Gironde, des vignobles aux grands lacs »

Partez à la découverte ou redécouvrez  le plus grand département de France métropolitaine :un territoire aux multiples visages avec son estuaire, sa façade atlantique, le bassin d’Arcachon, mais aussi ses multiples châteaux viticoles.

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Avec son estuaire emblématique, sa façade dunaire, ses vastes étendues de pins maritimes, ses grands lacs et bien sûr son célèbre bassin d’Arcachon bordé par la dune du Pilat, la plus haute dune d’Europe, la Gironde atlantique offre un riche patrimoine environnemental.

La Gironde intérieure est célèbre pour ses vignobles à la réputation internationale et son extraordinaire patrimoine architectural composé de châteaux viticoles, de forteresses médiévales ou de bastides préservées.

Alain Beschi, conservateur du patrimoine, nous entraîne à la découverte des plus grands domaines viticoles du Bordelais : Château Giscours, Château Margaux nous ouvrent leurs portes.

De son côté, Claire Steimer s’est intéressée au renouveau contemporain de ces prestigieuses propriétés. Depuis la fin des années 80, les plus grands architectes, à l’image de Jean Nouvel, Christian de Portzamparc ou encore Ricardo Bofill, signent en Gironde des réalisations spectaculaires.

Dans le Sauternais, nous assistons aux plus étonnantes vendanges de la région, celles qui donnent naissance à des vins blancs liquoreux d’exception.

Le long de la façade atlantique, Frédéric Gilbert, kayakiste confirmé, navigue sur le chemin d’eau qui relie les grands lacs médocains au bassin d’Arcachon. L’occasion de découvrir des sites naturels d’une grande richesse.

Au cœur du bassin, Matthieu Cabaussel nous fait partager sa passion pour l’Île aux Oiseaux.

Nous découvrons enfin quelques-uns des sites méconnus de la Gironde à l’image du port de Roque de Thau, ou du Ciron, une rivière  que des passionnés restaurent et entretiennent.

Réalisation : Raynald Mérienne Production : Eclectic Production, avec la participation de France 3

28 Août

Le Crémant d’Alsace fête ses 40 ans chez Dopff

C’était le 24 août 1976. L’Appellation d’Origine Contrôlée du crémant d’Alsace vevait de voir le jour. 40 ans plus tard, le crémant d’Alsace est devenu le deuxième vin effervescent le plus consommé en France après le Champagne. Aujourd’hui, c’est la la Fête des Vendanges au Domaine Dopff Au Moulin à Riquewihr, un domaine historique pionnier du crémant d’Alsace.

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Le crémant d’Alsace, une institution au © Domaine Dopff à Riquewihr.

L’histoire a débuté au début du siècle dernier avec Julien Dopff du domaine Dopff à Riquewihr et se poursuit aujourd’hui avec son arrière petit-fils. Un domaine familial qui remonte jusqu’en 1574 !

Dans un vaste hangar de Steinbach, au sud de la route des vins d’Alsace, des bouteilles défilent la tête en bas pour être soumises au processus de dégorgement, étape essentielle de la fabrication du crémant: on réfrigère le col de la bouteille pour emprisonner le dépôt dans un bouchon de glace. Puis on décapsule pour expulser le glaçon. Un vin pétillant doit être parfaitement brillant et limpide. Cette méthode, identique à celle utilisée pour le champagne, a été appliquée à certains cépages alsaciens (pinots blanc, gris et noir, riesling, parfois associés au chardonnay) dès la fin du XIXe siècle, d’abord à toute petite échelle, avant une explosion de la production après la création de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) en août 1976.

Mon père voulait valoriser le vin mousseux car le terme n’était pas trop élogieux. Avec le nom de crémant, ça a pu booster toute la profession en Alsace mais aussi dans d’autres régions », Pierre-Etienne Dopff

21% DE LA PRODUCTION DE CREMANT EXPORTEE

Devant son hangar, Jacques Cattin, président du Syndicat des producteurs de crémant d’Alsace, a le sourire. Sur les 35 millions de bouteilles de crémants d’Alsace produites annuellement, deux millions sortent de sa cave. Dominant largement en volume la production française de vins effervescents d’origine contrôlée (hors champagnes), le crémant d’Alsace se vend de mieux en mieux hors de France: 21% de la production est aujourd’hui exportée, contre 15% il y a dix ans.

Selon une étude de FranceAgriMer, la consommation mondiale de vins effervescents a cru de 4,1% entre 2005 et 2014, celle de vins tranquilles de seulement 1,3%. Synonymes de fête, « les bulles ont extraordinairement le vent en poupe en Europe et dans le monde entier », constate Frédéric Bach, directeur de l’association des viticulteurs d’Alsace, alors que le crémant représente aujourd’hui le quart des volumes de vin AOC produit en Alsace. En tête des acheteurs de crémant d’Alsace figurent la Belgique et l’Allemagne, mais les Etats-Unis, devenus les premiers consommateurs au monde de vins à bulles, offrent des perspectives prometteuses. 

Le crémant d’Alsace n’a pas forcément vocation à se développer encore beaucoup en volume. Notre souhait, c’est le positionnement dans le haut de gamme du marché mondial du vin effervescent » Olivier Sohler, directeur du Syndicat des producteurs de crémant d’Alsace.

COMPLEXITE AROMATIQUE ET TERROIR

Une mission pas toujours facile, le crémant évoluant dans une sorte de « ventre mou » entre l’image de luxe associée au champagne et l’attractivité de produits meilleur marché comme le prosecco italien, prisé des amateurs de cocktails. Face au prosecco, dont la deuxième fermentation (qui produit l’effervescence) se fait dans une cuve close et non dans la bouteille –ce qui revient nettement moins cher–, les producteurs de crémant d’Alsace ont tendance à repousser les limites de leur cahier des charges.

Celui-ci impose aujourd’hui une durée minimale entre tirage et commercialisation de 12 mois, contre 15 pour le champagne (3 ans pour les millésimes). Toutefois, certaines maisons laissent reposer des bouteilles 18, 24, 36 mois, et même cinq ans, pour produire des cuvées de prestige vendues jusqu’à 30 euros, l’allongement du temps de fermentation sur lattes augmentant la complexité aromatique. Le choix d’une fermentation plus longue que le minimum requis n’est pas négligeable pour les petits producteurs, pour qui elle représente de la trésorerie en sommeil.

« Produire un crémant à 8 ou 10 euros la bouteille n’est pas toujours très rentable », constate Jean-Pierre Rietsch, qui produit des vins naturels à Mittelbergheim et souligne que « le produit n’est peut-être pas suffisamment valorisé ». « En Alsace, il y a beaucoup de petits producteurs qui font du crémant, c’est très artisanal. Je ne sais pas si on peut influer sur l’avenir du crémant, face à des bulldozers comme le prosecco », estime Régine Baur, viticultrice à Voegtlinshoffen.

Pour le spécialiste des vins effervescents Guenaël Revel, « il faut faire attention à ne pas répondre uniquement par le volume à la demande étrangère: il faut rester authentique, car s’il y a bien une région qui a un terroir, c’est l’Alsace ». « Pendant trop longtemps, on a pensé que les vins effervescents étaient des vins technologiques, pour lesquels tout se faisait en cuverie, mais la nouvelle génération a compris l’importance du terroir », se réjouit l’auteur d’un guide des « champagnes et autres bulles ».

Avec AFP et France 3 Alsace.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Alsace V. Lemiesle, N. Meyer et A. Ahmed. Interviews : Pierre-Etienne Dopff, domaine Dopff – Etienne-Arnaud Dopff, domaine Dopff