26 Déc

Gironde : un quart de l’appellation Blaye en bio

Après Castillon, une autre appellation de Bordeaux annonce qu’un quart de l’appellation Blaye-Côtes de Bordeaux est aujourd’hui  en bio.

Le Clos de l’Echauguette passe en bio © JPS

Le Syndicat viticole de Blaye a publié un état des lieux du niveau de certification environnementale de ses adhérents montrant qu’en 2020 28% des 5.900 hectares de vignes de l’appellation Blaye – Côtes de Bordeaux étaient en agriculture biologique (23% des quelque 400 exploitations de l’appellation) ou en conversion (13%).

« Une belle performance », juge le syndicat, supérieure aux 17% de surfaces viticoles en bio ou en conversion bio au niveau national. Dans l’ensemble, 85% du vignoble blayais est engagé dans une démarche environnementale (bio, HVE, Terra Vitis ou Agriconfiance), quand la moyenne du vignoble bordelais se situait à 65% en 2020 selon le syndicat. « Les données concernant la récolte 2021 devraient confirmer la tendance », explique encore le Syndicat viticole de Blaye.

Cette appellation, située majoritairement à flanc de coteaux en bord de Gironde, produit essentiellement des vins rouges (90% de la production) mais aussi des blancs secs.

Avec AFP

23 Déc

Côté châteaux a 8 ans : bon anniversaire au blog du vin !

Oups, j’ai failli oublier… Mais c’est le 23 décembre 2013 qu’a été publié le 1er article de Côté Châteaux. 8 ans plus tard, il est encore là ce fichu blog… Avec 3550 articles publiés et largement plus de 3 millions de pages lues. Allez encore un peu et on va fêter les 10 ans…

Jean-Pierre Stahl avec Guillaume Pouthier, lors des vinifications du millésime 2021 au château les Carmes Haut-Brion en octobre dernier © Alexandre Berne

23 décembre 2013… 23 décembre 2021… Que le temps passe vite. Et pourtant cela a commencé presque par une catastrophe avec l’accident d’hélicoptère au château de la Rivière où le nouveau propriétaire Lam Kok a connu un destin tragique avec l’ancien James Grégoire, une série de reportages suivis par votre serviteur sur le blog et France 3 Aquitaine… Aujourd’hui, on continue avec une catastrophe sanitaire qui se poursuit et a des effets désastreux sur l’humanité et aussi l’économie.

On espère malgré tout continuer à commenter l’actualité plus heureuse pour ces prochains mois, en espérant que Wine Paris puisse se tenir en février et plus tard en juin la Bordeaux Wine Week dont je vous parlais le 15 décembre lors de sa présentation…

Côté châteaux a essayé de couvrir toutes les actualités viticoles-vinicoles durant ces 8 ans, avec les grands châteaux mais aussi les petits et les pépites, tous ceux qui avaient à coeur de bouger et de faire preuve d’initiatives…

En 8 ans, il y a eu pas mal d’évolution, dans le bon sens, sur la manière de conduire le vignoble, avec sans doute des gens qui ont fait bouger les lignes, on en est encore qu’au début et on va continuer à suivre tout cela.

On a vu aussi s’inviter le réchauffement climatique qui va remettre en question beaucoup de choses, et notamment sur les cépages, les questions d’eau, d’irrigation ? Bref, cela continue d’évoluer.

Côté châteaux, c’est aussi une émission tournée avec des téléphones potables avec mon collègue Alexandre Berne chaque moi sur France 3 NOA

Evolution quand tu nous tient, on a vu aussi les goûts changer, ainsi à Bordeaux on a progressivement moins eu recours aux vins très boisés et bodybuidés pour revenir aux fondamentaux, à l’expression du lieu, du terroir et des cépages, le fruit a fait son grand retour… Et on a vu émergé partout en France des vignerons qui se sont fait un nom et à Bordeaux aussi… Mais aussi des cavistes et sommeliers qui ont suivi ce virage.

Bref, ça ne cesse de bouger malgré le ou les classements parfois figés, les lignes ne sont plus forcément droites, parfois sinueuses et des petits nouveaux bousculent parfois les règles établies. Tout en reconnaissant le travail sur des dizaines d’années remarquable fait par de nombreuses propriétés, il ya encore de quoi alimenter ce blog encore pour des années, si vous continuez à le suivre, cela vaudra sans doute le coup (à boire) ! Allez bonnes fêtes à tous et carpe diem.

18 Déc

Les Grands jours de Bourgogne du 21 au 25 mars

A vos tablettes, les prochains « Grands jours de Bourgogne » auront lieu en mars, du 21 au 25 mars 2022, si la crise sanitaire le permet. Notez le dans vos agendas.

Les prochains Grands Jours de Bourgogne auront lieu du 21 au 25 mars 2022. Après une interruption l’an dernier pour cause de Covid-19, vignerons et négociants donnent de nouveaux rendez-vous aux prescripteurs et journalistes du monde entier pour découvrir les derniers millésimes des 84 appellations de Bourgogne. 5 jours, 12 dégustations dans 10 lieux différents, de Chablis à Mercurey, 1.000 exposants et près de 6.000 vins.

Depuis 1992, soit 30 ans en 2022, les Grands Jours de Bourgogne réunissent, tous les 2 ans, les professionnels du vin et les acteurs du marché au coeur du vignoble bourguignon. De Chablis à la Côte Chalonnaise (pour des raisons pratiques, les vins du Mâconnais s’exposent à Beaune), en passant par la Côte de Nuits et la Côte de Beaune, les visiteurs parcourent les terroirs via 10 sites de dégustation.

Avec AFP

Pour en savoir plus, c’est ici

16 Déc

Bordeaux : les touristes sont-ils dans les starting-blocs pour venir goûter à la magie de Noël ?

A Bordeaux, le vin attire les touristes de l’hexagone et étrangers, cette année en prime les illuminations pourraient aussi les décider… Seront-ils présents pour les vacances ? Les hôteliers ont pour certains quelques bonnes réservations, pour d’autres ils sont dans l’attente de résas de dernière minute. Eléments de réponse. Mi-figue, mi raisin…

  Proche du marché de Noël, l’hôtel de Sèze sur les allées de Tourny a déjà des clients anglais venus profiter de la ville et de cette ambiance de fêtes de fin d’année...« Bordeaux est vraiment une ville très connue en Grande-Bretagne pour son vin et sa nourriture, c’est une très belle ville… », commente Jonathan Twentyman anglais résident au Portugal venu pour 2 jours à Bordeaux.

Ici les réservations sont plutôt bonnes pour la fin de semaine prochaine : « on a une bonne occupation sur le 24 et 25 décembre, en même temps au restaurant ce qui est assez surprenant car les gens dînent de plus en plus facilement au restaurant pour le réveillon de Noël et en hébergement actuellement on est pas loin des 80%… », pour Cédric Janvier directeur de l’Hôtel de Sèze.

Si Bordeaux attire toujours beaucoup de touristes français et espagnols en cette période de Noël, il manque pas la d’autres touristes étrangers notamment américains. Le taux d’occupation prévisionnel des hôtels n’est que de 50% en décembre.

On attend, on espère de nombreuses réservations de dernière minute, avec toutes ces activités, toutes ces illuminations que l’on a à Bordeaux sur cette fin d’année… » selon Olivier Occelli de l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole.

Entre les illuminations du grand théâtre, du parc bordelais et le fameux de la place Pey Berland, Bordeaux a de quoi séduire. Toutefois le contexte sanitaire a refroidi les ardeurs.

Les annonces sont plutôt pessimistes avec effectivement des restrictions de voyage, on demande aux gens de ne pas bouger, je pense qu’on aura toujours des réservations de dernière minute avec des gens qui diront on y va quand même,mais on enregistre tous les jours des annulations et je pense qu’on va finir la dernière quinzaine de décembre aux alentours de 30%, pas plus, et ca ne va pas aller en s’arrangeant donc c’est très préoccupant… » selon Jean-Philippe Burgeat président du club hôtelier de Bordeaux Métropole et directeur de l’Hôtel de Tourny.

Ces réservations restent en effet suspendues aux prochaines annonces du gouvernement. A suivre, en croisant les doigts.

 

14 Déc

Vins de Bordeaux : rebond à l’export mais des « difficultés » persistantes

Les vins de Bordeaux ont souffert en 2021 de « difficultés commerciales » liées à des volumes de vente et des prix « trop faibles », malgré un fort rebond des ventes à l’export, a indiqué l’interprofession, réunie en Assemblée générale à Bordeaux lundi.

Vendanges en septembre 2021 © JPS

« Parmi les éléments douloureux, rappelons nos difficultés commerciales et notre niveau de vente en volumes de vins toujours trop faible, particulièrement en France, tout comme des prix en rayon ou sur le marché du vrac, indignes pour notre filière », a déclaré le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges, en introduction de l’AG.

L’année 2021 a été « marquée par des soubresauts, (…) et des chocs parfois brutaux » comme le gel tardif en avril, qui a entraîné une récolte « presque nulle » sur de nombreuses exploitations du vignoble, a relevé M. Farges, sans toutefois donner d’estimations sur la production de la campagne actuelle, qui sera évaluée en début d’année prochaine.

Selon le CIVB, en 2020-21, l’indicateur commercial des sorties de propriété avait atteint 4,2 millions d’hectolitres (Mhl), en hausse de 9% par rapport à la campagne précédente.

A l’export, avec 1,94 Mhl expédiés d’octobre 2020 à octobre 2021, les ventes des vins de Bordeaux ont progressé en volumes de 15% par rapport à la même période l’an passé. Ce dynamisme est porté par les marchés chinois (+35% en Chine continentale et +13% à Hong Kong) et américains (+29%), après la levée par Washington des taxes contre les vins français, a précisé le CIVB. « Nous avons rebondi partout, sur nos marchés traditionnels comme sur des marchés mineurs », s’est félicité M. Farges, évaluant à 2,3 milliards d’euros l’ensemble des exportations cette année, soit une hausse de 36% en valeur.

Côté millésime, il s’attend à un cru 2021 « de bien meilleure qualité à celle déjà envisagée » avant les vendanges, qui viendra s’ajouter aux « stocks » des « deux belles
années » 2019 et 2020, « utiles pour alimenter les marchés ».

M. Farges s’est également satisfait de la labellisation RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de 13 viticulteurs et négociants du Bordelais début décembre, en profitant pour critiquer une filière parfois « incapable » d’empêcher « des actes de dumping de telle ou telle de nos entreprises ». La démarche, s’appuyant sur la norme internationale de référence ISO 26.000, vise à commercialiser, d’ici 2030, 30% des volumes du Bordelais avec un label RSE ad hoc, « Bordeaux cultivons demain ».
AFP

13 Déc

Un joli succès populaire pour Bordeaux Tasting avec près de 6000 dégustateurs sur le week-end

Pour cette 10e édition, Bordeaux Tasting a une fois de plus rencontré son public avec près de 6000 participants venus déguster les 200 pépites de vins de Bordeaux. La 10e édition festive a donc tenu ses promesses avec de nombreux gestes de sécurité sanitaire respectés. 

Mélanie Cisnéros du château de Rouillac avec de jeunes amateurs de vin © JPS

Bordeaux Tasting a refermé ses portes hier soir sur une note très positive. Déjà ce salon de la dégustation a pu se tenir, ce qui n’était pas gagné d’avance, vu le contexte de crise sanitaire, et la 5e vague de l’épidémie qui est toujours importante. Ce qui était notoire également, c’est que les gens ont dans l’ensemble respecté les consignes de sécurité en présentant tous un passe sanitaire, en se lavant régulièrement les mains avec du gel hydroalcoolique et en remettant leur masque entre chaque dégustation, ne le retirant vraiment qu’au moment de déguster.

Ce Bordeaux Tasting, s’il n’a pas battu le record de fréquentation qui était de 8000 personnes, avec 5 lieux, aura en tout cas été une 10e édition de haut vol, avec près de 6000 participants qui ont pu déguster sur 3 sites (Palais de la Bourse, Musée des Douanes et Espace Saint-Rémi).

L’espace St Rémi pour une dégustation de champagne © JPS

Une 10e édition qui avait fait la part belle aux grands Bordeaux cette année au Palais de la Bourse (200 propriétés) : « c’est un événement incontournable à Bordeaux, installé dans un lieu emblématique », selon Léa Rodrigues-Lalande du château de Castres et Pont-Saint-Martin, qui poursuit « pour nous vignerons, c’est une valeur sûre, pour tester nos vins et voir les attentes du consommateur… »

 

Les préparatifs de la master class avec Hervé Berland de château Montrose © JPS

Un Bordeaux Tasting qui a aussi  mis l’accent sur la pédagogie avec 19 ateliers ludiques de 30 minutes assurés par l’Ecole du Vin de Bordeaux, mais aussi permis aux plus connaisseurs de se faire plaisir et de rencontrer de grands propriétaires lors des 5 master classes dispensées au 2e étage du Palais de la Bourse dans un cadre un peu plus cosy.

A l’Ecole du Vin de Bordeaux, 19 ateliers étaient proposés © JPS

Bordeaux Tasting aura aussi permis aux visiteurs de mieux connaître de grands invités comme Christophe Urios, le manager de l’Union Bordeaux Bègles, propriétaire d’un domaine dans le Minervois, le meilleur sommelier de France 2020 Mathieu Potin ou encore le maire vert de Bordeaux, Pierre Hurmic qui a confié avoir commencé à boire du rouge en étant étudiant à Bordeaux et au fil des années, car chez lui,  son père ne buvait pas de vin du tout. Il a reconnu aussi le travail considérable accompli par Terre de Vins et la place que continue d’occuper Bordeaux avec son sobriquet de capitale mondiale et culturelle du vin  : « « Je salue le travail de transmission et de pédagogie qui est accompli, notamment dans le cadre d’un événement comme Bordeaux Tasting avec les ateliers animés par l’École du Vin »

08 Déc

La filière champagne prévoit un chiffre d’affaires record en 2021

 La filière champagne prévoit un chiffre d’affaires record en 2021, grâce à la reconstitution des stocks des professionnels après des mois de crise sanitaire et à la demande des particuliers, mais s’inquiète du nouveau variant Omicron, a-t-on appris vendredi auprès d’un de ses représentants.

Image d’illustration © JPS

Le chiffre d’affaires de la filière devrait dépasser 5,5 milliards d’euros pour 2021 pour 315 millions de bouteilles, surpassant le record de 5 milliards atteint en 2019, a expliqué à l’AFP Jean-Marie Barillère, co-président du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC) et président de l’Union des Maisons de Champagne (UMC), confirmant une information du journal l’Union.

M. Barillère constate un double phénomène de reconstitution des stocks des professionnels et de demande forte des consommateurs, ainsi que de bonnes tendances à l’export, notamment dans les pays anglo-saxons.

« La pandémie a entraîné de nouveaux modes de consommation et tout ce qui est liéà la convivialité à la maison, comme le champagne, connaît une tendance très positive« , souligne-t-il.

S’il se dit confiant sur le dépassement des 5,5 milliards d’euros, ce montant constitue à ce stade une estimation, avant la période cruciale des fêtes de fin d’année.

« Il y a 15 jours, je vous aurait dit que les perspectives étaient excellentes pour les fêtes mais maintenant avec le nouveau variant, je pense que cela va tempérernotre optimisme », a-t-il ajouté, prévoyant « un coup d’arrêt terrible » pour les domaines de l’événementiel et de la restauration, sans savoir s’il aurait lieu avant ou après les fêtes.

AFP

06 Déc

Ce bel hommage à Christian Roche vainqueur du 26e concours des crus de Monbazillac avec son Domaine de l’Ancienne Cure

« Le vainqueur, c’est l’Extase de l’Ancienne Cure de Christian Roche », une salve d’applaudissements retentit à Ludon-Médoc pour ce vigneron qui savait faire de subtils crus de  Monbazillac, un vigneron disparu il y a 9 jours. Un concours où 32 crus étaient en compétition. 

« Je voulais avoir une pensée pour Christian Roche, que beaucoup d’entre vous connaissent, et qui est parti le week-end dernier », commente son ami de toujours Paul Charron, originaire de Dordogne et responsable commercial au sein de la tonnellerie Nadalié, qui accueille cette année le 26e concours à Ludon-Médoc…

Un concours dédié cette année à ce grand vigneron de Monbazillac, déjà lauréat en 2016 sur son millésime 2015… Un concours qu’il aimait bien où cette année 32 crus se disputent le titre de meilleur liquoreux, le tout sous forme d’un tournoi de tennis en dégustation un contre un, depuis les 32e de finale…

Un tournoi assez ludique avec de fins dégustateurs, des sommeliers, des oenologues, vignerons, cavistes et restaurateurs, ayant un goût affirmé en matière de vins liquoreux… « J’aime beaucoup l’acidité et la fraîcheur, c’est pour moi un point important », commente Mélanie Legrand gérante du restaurant le Vin Quatre à Bergerac.

Il y a énormément d’aromatique cette année sur Monbazillac, on aime aussi la fraîcheur et l’acidité, on a ce côté boisé qui commence à revenir et à chaque fois on monte en gamme et là on va passer en 1/4 de finale et ça va être explosif »,   Benoît-Manuel Trocard, vigneron et formateur-animateur à l’Ecole du Vin de Bordeaux.

Un moment important pour l’appellation et ses 144 vignerons qui produisent quelques 9 millions de bouteilles de vins liquoreux sur 2360 hectares.

 C’est le coup de coeur, c’est ce qui plaît, , c’est ce qui fait le charme, pour nous c’est important de mettre en avant les vins de Monbazillac si importants avec leur richesse en sucre issue du botrytis », selon Eric Chadourne, président de l’IVBD (Interprofession des Vins de Bergerac et de Duras)

Et en finale, c’est Christian Roche avec son équipe qui l’emportent avec l’Extase de l’Ancienne Cure devant Fanny Monbouché de Teulet Marsalet, sous les applaudissements de toute l’assistance et de ces professionnels du monde du vin.

Christian a toujours été un grand vigneron, il a toujours été dans les duels au niveau de ce concours et cette année qu’il réussisse cela fait chaud au coeur, »Joël Lajonie responsable du concours des vins de Monbazillac.

Un grand millésime 2020 en bio, à déguster jeune ou à garder quelques années, pour les repas de fêtes, mais pas seulement. A déguster avec modération.

Photos Jean-Pierre Stahl.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato et Logan Pennes : 

L’AOC Corrèze a sorti son premier vin de paille

L’AOC Corrèze a sorti son premier vin de paille. Quelque 40.000 bouteilles de vin de paille de la toute jeune AOC Corrèze sont commercialisées depuis jeudi 1er décembre, une première pour ce vignoble du Limousin.

Jean-Louis Roche, fier de son vin de Paille de Corrèze – en janvier 2020 © JPS

Les vignes corréziennes ont toujours produit du « vin paillé », explique à l’AFP Jean Mage, président de la fédération des vins de Corrèze et exploitant à Beaulieu-sur Dordogne, mais en 2013 le Conseil d’Etat avait interdit aux vignerons locaux d’utiliser cette mention. « On a dû demander l’AOC (obtenue en 2017, ndlr) pour récupérer le droit de faire du vin de paille », dit-il.

Le vin de paille, célèbre notamment dans le Jura, est un vin liquoreux élaboré à partir de raisins issus des plus belles grappes que l’on laisse sécher tout l’automne avant de les presser en décembre et d’élever le jus obtenu, concentré en sucre, pendant trois ans, dont au moins 18 mois en barriques. Le premier vin de paille AOC Corrèze est un millésime 2018, la récolte 2017 ayant entièrement gelée.

« Notre particularité, c’est qu’on le décline en blanc et en rouge », explique encore M. Mage. Cette production représente environ 20% de la surface cultivée de la modeste AOC Corrèze, soit une quinzaine d’hectares. Le vignoble corrézien couvre une quelque 200 hectares, situés dans le sud-ouest du département.

Avec AFP

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04 Déc

Disparition de Christian Roche du Domaine de l’Ancienne Cure

C’est une triste nouvelle qui nous vient du Bergeracois. Christian Roche grand vigneron de Monbazillac est décédé. Les Vignerons de Bergerac ont tenu à lui rendre hommage. Côté Châteaux qui l’avait rencontré salue ici ce grand vigneron, sa mémoire et adresse ses condoléances à sa famille.

Christian Roche © Vins de Bergerac et Duras

« Ce samedi gris de fin novembre, une vague d’émotion parcourt le vignoble à l’annonce de la triste nouvelle de la disparition de notre charismatique vigneron. Il s’en est allé après la saison des vendanges… Cette image d’un grand gars aux yeux rieurs, que l’on a connu solide comme un roc (pas un hasard le patronyme Roche !) est ancrée dans notre paysage et l’imaginaire collectif de notre vignoble et le restera. Tout comme son domaine, l’Ancienne Cure, fièrement perché sur les coteaux de Colombier, accolé à la petite église au joli clocher-mur ».

« Un homme qui vivait ses passions à fond, avec ambition et audace. Amateur de rugby, il co-préside l’Union sportive d’Issigeac (UAI). Féru de courses hippiques, il perpétue le mémorable rendez-vous annuel de courses à l’hippodrome, toujours dans ce village médiéval qui lui est cher et où il est connu de tous ».

« Issu d’une famille d’agriculteurs, il reprend en 1989 les vignes du domaine familial, jusqu’alorst raditionnellement mené en polyculture. Quelques années après, l’Ancienne Cure s’inscrit dans les« valeurs sûres » du bergeracois. Sa large gamme de cuvées est référencée dans les circuits de la restauration gastronomique sur le territoire local et national, et même à l’export, en particulier aux Etats-Unis (l’Ancienne Cure s’affiche à la carte de restaurants new-yorkais étoilés). En 2009, il décide d’aller plus loin pour magnifier l’expression de son terroir et il entame la conversion en viticulture biologique, bien en avance sur le mouvement que l’on voit s’accélérer aujourd’hui. Cette prise de risque fait l’objet d’une décision mûrement réfléchie en famille, avec ses enfants, Julie et Corentin et bien sûr Nathalie, son épouse. Attentive et avisée, elle est le soutien de toujours en l’accompagnant dans tous les choix stratégiques et l’encourageant pour aller de l’avant. Son équipe, soudée autour du chef, le suit avec enthousiasme dans cette aventure couronnée de succès et qui propulse les vins du domaine encore un cran plus haut ».

« Visionnaire, il a toujours cru à ce vrai trésor qu’offre notre patrimoine viticole en matière de vins liquoreux avec Monbazillac, son appellation phare, qui donne un coup de projecteur particulier sur la région bergeracoise. Et puis, il rappelait avec fierté que son grand-père, Amédée Roche, fut à l’origine de la création de la cave de Monbazillac avec une poignée de vignerons dans les années 30 ».

« Doué pour la production de cuvées de rouges (3 hectares acquis en Pécharmant viendront compléter la palette déjà large) en plus de blancs secs de haute volée, il travaille les liquoreux en orfèvre. Afin derévéler toutes les facettes et les subtilités de l’appellation, il décline quatre cuvées dans sa gamme, du « jour de Fruit » sur la fraîcheur aromatique à la cuvée nectar dénommée l’Extase (petit clin d’œilmalicieux et pied de nez au côté parfois trop emphatique de certains dégustateurs). Sans oublier la dernière-née, la cuvée « Ca sulfit », sans sulfites, une véritable prouesse technique pour un vin liquoreux ».

« Véritable esthète du vin, son insatiable curiosité le pousse à aller découvrir les autres vignobles. Il noue ainsi des amitiés viticoles et transversales dans tous les vignobles de France avec une prédilection pour les petits cousins du Sud-Ouest. De ses périples de dégustation, il en tire de précieux enseignements qu’il partage avec ses confrères de Monbazillac. Il s’intéresse au rôle de la Muscadelle dansl’assemblage du Monbazillac, au côté du sémillon pour apporter de la fraîcheur, signature des grands liquoreux. De même, il oeuvrera pour l’introduction du chenin en cépage complémentaire dans le décret. Il participera également à la grande étude des terroirs bergeracois menée en 2000, passionné par la découverte des sols et sous-sols et leur rôle sur les qualités organoleptiques des vins ».

« Son sens de l’amitié va le pousser à s’occuper de la destinée d’un domaine qui a contribué à redonnerses lettres d’or au Monbazillac, le Château Haut Bernasse. Ce vignoble, après la disparition de l’artistevigneron, Jacques Blais, qui jouait du violoncelle au milieu des rangs de vigne, tombe à l’abandon.Christian se bat pour monter un projet de reprise, et aujourd’hui, le Château Haut Bernasse a retrouvéson aura, grâce à Julie, sa fille, et Romain Claveille, son gendre, à qui il a transmis sa passion ».

« Une belle histoire d’amitié et de famille, des valeurs qui comptaient plus que tout pour cet épicurien, simple, généreux et sincère ».

« Le jour suivant ta disparition, comme si le ciel était à l’unisson de ce deuil, un linceul de neige est venu recouvrir le plateau du canton d’Issigeac, ton cher terroir, au revoir l’ami Christian… »

« Les obsèques de Christian Roche ont eu lieu dans l’intimité et une collecte a été organisée en faveur del’APTED, l’Association des Patients porteurs de Tumeurs Endocrines Diverses, selon ses souhaits ».

Texte des Vignerons de Bergerac.

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