C’est un crève-coeur, un symbole qui s’en va… Le pacanier planté lors de la visite par Thomas Jefferson en 1787, avant qu’il ne devienne le futur président des Etats-Unis, n’a pas supporté la sécheresse de cet été, ou peut-être les vents du sud… Voilà ce qu’écrivait le château sur Facebook en fin de semaine.
Notre plus vieil arbre, le Roi parmi tous nos grands arbres, un des emblèmes du Château Carbonnieux s’est cassé dans la nuit.
Il s’agit d’un pacanier (noyer américain qui produit les noix de pécan), mais pas n’importe quel pacanier, notre pacanier offert par Thomas JEFFERSON aux Moines bénédictins propriétaires du domaine en 1787.
Toujours dans le ciel de Carbonnieux, au-dessus des tours, cet arbre magnifique, vieux de 235 ans a rendu les armes. La sècheresse et les vents forts de ces derniers jours ont eu raison de sa vieillesse.
Heureusement, aucun dégât matériel ou humain ».
Pour en savoir plus sur cet arbre ou l’histoire du Château:
C’est une réussite, une série qui continue à ravir les passionnés de BD et de vin. Les éditions Glénat viennent de publier un nouveau numéro intitulé le Sommelier avec comme scénariste Corbeyran et comme dessinateur Espé.
Pas de repos pour Alexandra Baudricourt dont le domaine viticole risque toujours la faillite.
Désormais séparée de son mari, elle est bien décidée à trouver les moyens nécessaires pour garantir l’indépendance de sa propriété et à faire évoluer ses méthodes de production, jonglant en permanence entre progrès oenologiques et retour à une culture plus saine.
Acculée, trompée, elle va très progressivement remonter la piste de ceux qui veulent lui fairedu tort et faire éclater la vérité sur l’accidentqui a coûté la vie de son chef de culture.
Le dernier épisode de la saison 2 de Châteaux Bordeaux nous entraîne au coeur d’une industrie en pleine mutation, où tous les coups sont permis. Entre deux rebondissements, cette saga familiale qui prend les allures d’un thriller, nous invite à découvrir l’univers des grandscrus et le quotidien mouvementé d’une femmequi ne recule devant rien pour protéger ce qu’elle a créé.
Châteaux Bordeaux – Tome 12 Le Sommelier 48 pages aux Editions Glénat par Corbetyran et Espé, 14,5€
Pour cette rentrée de septembre, je vous propose avec Alexandre Berne un magazine Côté Châteaux très complet sur ces vendanges historiques qui ont débuté avant le 15 août en Pessac-Léognan pour les blancs et fin août pour les rouges à Léognan, à Pomerol et à Saint-Emilion. Joli tour d’horizon avec 4 reportages et 4 entretiens au milieu des vignobles de Grandmaison, Couhins-Lurton, La Louvière et Troplong-Mondot.
Le n° 33 de Côté châteaux, numéro de rentrée, est intitulé « sécheresse et vendanges précoces ». Un signe. Le réchauffement climatique s’accélère et cet été on était aux premières loges pour le voir. Aussi ai-je voulu revenir à travers 4 reportages et 4 grands entretiens sur ces épisodes de canicule et sécheresse qui ont touché non seulement les hommes mais la vigne…. Allez bienvenue dans ces rangs de vigne, sous un soleil de plomb, certaines après-midi à plus de 50°… »en plein cagnard »…
Ce millésime 2022 sauvé du gel aura été marqué par4 épisodes de canicule, une sécheresse qui a conduit parfois à certains phénomènes de blocage de la vigne avec des baies parfois plus petites, ce qui devrait augurer d’un millésime plus faible en volume. Alors que la qualité sera au rendez-vous.
Du coup les vendanges se sont accélérées avec un raisin arrivé à maturité plus rapidement, avec deux semaines d’avance en moyenne. Ainsi les blancs ont commencé à être vendangés à la mi-août en Pessac-Léognan et les rouges, phénomène exceptionnel, fin août, en Pessac-Léognan, Pomerol ou Saint-Emilion sur quelques domaines.
Des vendanges historiques par rapport au démarrage qui est le plus précoce depuis très longtemps…Ce qui fait que la vigne, le végétal, a mûri rapidement », comment François Bouquier du Domaine de Grandmaison.
Ce numéro spécial millésime 2022 nous emmènera tout d’abord aux châteaux Carbonnieux et Luchey Halde pour ces vendanges en blancs historiques, avec un entretien suivant au Domaine de Grandmaison avec François Bouquier qui nous parle de cette sécheresse et de la récurrence ou non de ces phénomènes de réchauffement, c’est tout de même l’été le plus chaud depuis 2003, qui a battu depuis de nombreux records de températures sur ces 3 mois.
« Tout dépend du cycle végétatif dans la saison, il faut voir le cumul des précipitations au fil des mois, effectivement on a constaté cette année très peu de pluies; l’état sanitaire du vignoble est très bon, la vigne travaille au maximum avec tout ce soleil. »
Y aura-t-il assez d’acidité pour atteindre les équilibres ?« Ce qui est important c’est de prendre en considération nos terroirs constitué d’argile et de sols graveleux…Le mixte permet de combiner la maturité des raisins sur l’ensemble de la propriété. Une année comme celle-ci, où il fait très chaud, les terroirs argileux ont garanti une alimentation en eau et permettent une maturité optimale et les terroirs graveleux sableux eux sont davantage intéressants quand il y a des années plus pluvieuses. Il faut repenser le travail du sol et la moindre goutte d’eau il faut savoir la garder pour qu’elle serve pour les pieds de vigne…. »
Quant au phénomènes de blocage ? « On craignait beaucoup la taille des baies, cela va se confirmer sur les sols un peu sableux, sur les terroirs argileux ils se sont mieux sorti et on a eu la chance d’avoir quelques épisodes de pluie… », complète François Bouquier.
De retour à la Louvière, nous avons interrogé Jacques Lurton, le président des Pessac-Léognan sur l’adaptation des cépages bordelais, les degrés d’alcool qui risquent d’augmenter mais qui sont compensés au niveau des équilibres grâce à la fraîcheur qu’apporte les bons terroirs.
« A part 2003 et 2020, nous n’avions jamais commencé si précocement… Il y a une accélération de la variation climatique, en terme de somme de chaleur on n’avait pas vécu cela depuis 2003 et en terme de sécheresse depuis 1976... Même si cela peut-être en dents de scie, l’an dernier année extrêmement froide et pluvieuse et cette année extrêmement sèche et chaude… Il y aura un peu plus de sucre, cela veut dire un petit peu plus d’alcool, une acidité un petit peu plus faible…
On va faire des vins mûrs, très ronds, très chaleureux, très souples, à consommer plus précocement, mais c’est intéressant aussi car je dis souvent ces années chaudes c’est à l’avantage du consommateur », Jacques Lurton président des vignobles André Lurton
Quant à savoir si on s’achemine vers des vins californiens à Bordeaux ? « Depuis 2 décennies, les vins de Bordeaux n’ont jamais été aussi bons, on réussit des années exceptionnelles avec de très grands vins parce que maintenant ils sont rentrés en compétition complète avec les vins du nouveau monde sur les mêmes cépages, des vins chaleureux souples, faciles à boire, un peu plus précocement. Mais maintenant on en a encore sous la pédale à Bordeaux on arrive à passer tous ces millésimes assez chauds avec des acidités naturelles. On a des cépages comme le sauvignon en blanc ou le cabernet sauvignon qui ont encore des beaux jours devant eux avant qu’on soit obligé d’intervenir différemment. »
Face à cette année super sèche où la vigne a souffert, des solutions ont pu être trouvées, avec l’arrosage de manière exceptionnelle accordé par l’INAO :« c’est assez exceptionnel car la règle en AOC c’est la non autorisation d’irriguer… Et dans notre cahier des charges en 2016 en Pessac-Léognan, nous avons introduit la possibilité de déroger à cette interdiction… Avec une demande auprès des services de l’INAO, avec un justificatif de photos des vignes en souffrance, et aussi le type de terroir et la surface que l’on compte arroser… A ce moment là, l’INAO nous délivre cette autorisation et cela permet d’apporter un peu d’eau à des vignes en difficulté… » Cela a représenté un peu moins de 2% de la surface de l’appellation.
« J’ai eu la malchance que mon vignoble australien soit complétement brûlé, nous avons ces phénomènes récurrents en Australie de feux de forêts avec les complications que cela peut avoir, et surtout la prévention à laquelle il faut s’astreindre, on a connu cela ici mais c’est quelque chose de nouveau pour nous… »
La suite de ce côté châteaux nous emmènera à Saint-Emilion au château Troplong Mondot, où l’œnologue Thomas Duclos a demandé aux équipe du château de commencer à vendanger dès la fin août les rouges et notamment les merlots.
« Pourquoi, tout simplement tout le monde a vécu un millésime plutôt sec, avec de fortes montées en températures… On a la chance d’avoir à Troplong Mondot un terroir qui réagit plutôt bien à ces conditions, car il y a ici de l’argile et du calcaire sur une partie… Les argiles ont cette capacité à garder l’eau et à restituer l’eau, petit à petit, et donc le vignoble a fonctionné de façon normale malgré le manque de pluie et gros coups de chaud… »
La recherche de l’équilibre c’est important dans les vins et même avec des vins qui vont monter en degrés d’alcool, comme on peut le voir sur le vignoble californien, peut-on avoir des vins qui restent digestes, buvables ? « Complètement le but dans cette quête est d’avoir le vin qui va avoir le goût de l’endroit, la notion d’équilibre où on va contrebalancer de l’alcool par une aromatique fraîche et de l’acidité. L’aromatique est très importante, il ne faut pas cramler le fruit, ce qui vous amène dans la confiture et amène votre cerveau dans des choses lourdes »
L’occasion d’évoquer le goûts des fumées, après le colloque organisé par les œnologues de France. Pour lui, il n’y aura aucune répercussion sur les vins.
Enfin nous nous retrouverons avec Aymeric de Gironde, le directeur, dans le tout nouveau cuvier de Trolong Mondot pour goûter avec son oenlogue les premiers jus de ce millésime 2022, très prometteurs. « ce chai nous l’avons attendu durant 4 ans, 4 années de réflexion, de discussions et de petites baguarres interne. Mais ça y est il est en service depuis le millésime 2021, donc c’est notre 2e millésime à l’intérieur de ce chai… »
Et avec la palette des terroirs de Troplong, cela nous permet d’avoir toutes les identités, toutes les couleurs pour faire le tableau le plus complexe possible et le plus unique aussi dans l’idée de ce qu’est Troplong Mondot »
Côté Châteaux n° 34, un magazine de 26 minutes, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne à voir mercredi 21 septembre à 20h20 sur France 3 NOA et ici sur You Tube
Jacques Dupont a sorti son Spécial Vins jeudi dernier, avec de nombreux dossiers fort intéressants: une sélection de 10 appellations au top, 25 sites d’achat en ligne au banc d’essai et aussi une analyse des foires aux vins. A se procurer chez tout bon marchand de journaux. A lire sans modération.
Il y des sorties qui comme celles du Point peuvent être concurrencées par des événements qui occupent le devant de la scène médiatique: l’an dernier le décès de Jean-Paul Belmondo et cette année la disparition de la Reine d’Angleterre… Il n’empêche le pape de la critique française du pinard assume sa couronne et son fardeau,son Spécial Vins demeure toujours un grand moment de la rentrée… Mieux que des goodies, le Jacques et sa plume ! Toujours un événement que cette sortie Spécial Vins… Un Point, c’est tout.
« Je pense que ça ne marche pas trop mal d’après les retours des ventes et sur Twitter aussi… », commente le grand Jacques, tant il est vrai que moi-même aussi je le confesse, j’ai été occupé à faire des reportages sur Elisabeth II.
Enfin Jacques Dupont vous propose « une réflexion sur comment la vigne va évoluer, le réchauffement climatique on en parle depuis longtemps, mais à un moment donné il y a une réalité qui te saute à la tronche:c’est la réalité à l’été 2022, il y a eu une chaleur incroyable… »
« Il y a d’ailleurs une réflexion engagée avec le projet Laccave de l’Inra, mais jusqu’à présent on ne voyait pas vraiment le danger et ce que cela allait donner… Il y a une réflexion sur les porte-greffes (en Bourgogne le 161-49 ne résiste plus bien avec la chaleur), sur comment modifier la culture de la vigne, peut-être récupérer des vieux cépages qui ne mûrissaient pas avant… »
« On a aussi mis l’accent sur les vins hors appellations : une dizaine de propriétaires qui font leurs vins en dehors des AOC. »
« Sur la couverture, on a mis Raphaëlle Guyot, la fille qui relance la vigne au pays de Colette.Là bas, il y avait de la vigne sur un terroir d’argile,et de calcaire et de l’autre côté de la vallée on y faisait du vin jusqu’au phylloxéra… Elle s’est dit avant il y avait de la vigne et du vin ici, elle a replanté et du coup fait du très bon pinot noir, dans ce coin là en dehors des appellations contrôlées… »
On a aussi fait des transversales avec dans le Languedoc un focus sur le carignan... « Quand il est mené avec des petits rendements, cela donne des vins très bons, et en plus il est résistant aux grosses chaleurs… » Olivier Bompas, son accolyte,s’est chargé de déguster 160 vins là-bas.
« Il y a aussi un accent sur ces terroirs qui relancent le blanc, « comme un complément de gamme », des vignerons qui travaillent bien leur blanc et font des choses intéressantes en Chateauneuf du Pape, Vacqueyras ou Cairanne... « On parle aussi d’appellations en Bourgogne un peu méconnues comme Marange ou Monthélie où on peut trouver encore du vin abordable… »
Après, « on a passé 25 site d’achat en ligne au banc d’essai, en passant des commandes, en regardant leur catalogue et on a eu d’agréables surprises comme pour Duclot… »
« Puis comme à notre habitude, on a épluché les catalogues des foires aux vins: des milliers puis on a fait une sélection de 900 vins en print et 1200 sur le site du Point. On s’est rendu compte aussi qu’avec les faibles récoltes, de nouveau Bordeaux occupe pas mal la place… En Languedoc, en Bourgogne pas grand chose à vendre en volume pour la grande distribution. On revient donc à Bordeaux avec aussi pas mal de grands crus classés, on en trouve des abordables comme Cos Labory à prix intéressant, Bellegrave, Cantemerle…Et surtout entre 5 ET 15 €, on trouve des Médoc pas mal, des satellites de Saint-Emilion et des Côtes de Bordeaux…
« Et sur de grands millésimes 2018, 2019 et 2020, même des 2016 chez Intermarché à des prix raisonnables.On va ainsi se faire plaisir et rendre grâce à des producteurs… »
Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie dantesque s’est déclaré au château Gaby à Fronsac en Gironde. L’intensité des flammes a conduit à une toiture quasi totalement embrasée, rendant le château inhabitable… Un déchirement pour Damien Landouar, son directeur, le propriétaire Tom Sullivan et l’ensemble de l’équipe. Fort heureusement l’outil technique a été préservé.
C’est un spectacle de désolation ce matin à Fronsac. Château Gaby s’est totalement embrasé ce dimanche peu avant 2 heures du matin, le feu intense et des flammes dantesques ont réduit la toiture en cendres, les 900 m2 du châteaux sont inhabitables. Pour Damien Landouar, directeur des vignobles Tom Sullivan, c’est un véritable crève-coeur…
Beaucoup de tristesse, c’est pour moi un pan de ma vie professionnelle qui s’écroule… Cela fait 25 ans que je suis là, qu’on se bat pour son image, pour la qualité des vins, du vignoble, donc c’est très frustrant », Damien Landouar directeur château Gaby
Le pire a été évité, car 6 Américains, séjournaient au château. Fort heureusement, ils n’ont pas été blessés… Ce sont des amis du propriétaire Tom Sullivan(riche industriel spécialiste des parquets et cuisine aux USA) (propriétaire de 5 châteaux à Bordeaux sur la rive-droite).
« J’étais vraiment très très inquiète pour eux, d’autant qu’il fallait leur parler en anglais car ils ne parlaient pas français bien sûr; donc je suis arrivée à 2h30, j’ai ressenti un état de sidération, tout simplement j’étais devant et je ne comprenais pas ce qui se passait, c’était vraiment comme un cauchemar en fait », témoigne Sophie Villega, assistante de Damien Landouar.
Si la vingtaine d’oeuvres d’art a pu être mise à l’abris, les 50 pompiers dépêchés sur place ont réussi à préserver aussi le cuvier et le chai à barriques, situés à moins de 5 mètres du château. Ce château de 16 hectares dont 11 actuellement en production, avait été acheté par Tom Sullivan en 2016, il produit en moyenne 60 000 bouteilles à l’année.
L’outil technique est intact, ce qui nous permet de continuer à vendangercar on est en pleine vendange, donc à vendanger normalement… Car si en plus le bâtiment technique avait été touché, cela aurait d’autant plus impacté la récolte 2022, ce qui n’est pas le cas. »
Tom Sullivan est bien décidé à reconstruire ce château joyau du XVIIIe siècle et de Canon Fronsac. Cela sera un travail de longue haleine, avec une enquête qui commence et devrait conclure à un accident et avec les assurances qui vont dépêcher leurs experts.
(Photos Jean-Pierre Stahl)
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pauline Juvigny et Florian Dumont :
Les 11 et 12 juin 1992, Elisabeth 2 est venue à Bordeaux, accueillie par Jacques Chaban Delmas, les Bordelais et le monde du vin. Tous se rappellent cette visite d’Etat invitée par le Président François Mitterrand et ces instants désormais ancrés dans les mémoires.
Deux jours intenses en émotions, ces 11 et 12 juin 1992. Certains se souviennent de ce début de visite et cet atterrissage sur le tarmac de Bordeaux Mérignac. Une visite royale à Bordeaux, terre d’Aliénor d’Aquitaine, une visite d’Etat en France invitée par le Président François Mitterrand.
Stéphan Delaux, ancien adjoint au maire (sous Alain Juppé) et alors conseiller général en 1992 se souvient de l’engouement et de la ferveur suscités par sa visite auprès des Bordelais, ainsi que des belles réceptions organisées par le maire Jacques Chaban Delmas…
« Voilà ça c’est la réception qui a été donnée dans le jardin de l’hôtel de ville, le 12 juin 1992, après qu’elle ait circulé en ville en voiture, dans la superbe SM cabriolet de la présidence de la République… »
Photo Jacques Gaye, oenologue qui a entendu de nombreux « Vive la Reine » ce jour-là
Les Bordelais étaient très fiers c’était l’inauguration du marché des Grands Hommes, Chaban recevait la Reine d’Angleterre, c’est quand même …(rires), les Bordelais étaient heureux de voir la Reine et que Chaban reçoive la Reine aussi… », Stephan Delaux
Un public de bordelais conquis et captivé par sa majesté la Reine, qui à son tour reçoit Chaban et le Président Mitterrand à bord du Britannia, amarré au quai de Bordeaux…
« J’aurais bien aimé voir la Reine, je n’ai pas pu la voir disait à l’époque un Bordelais interrogé par des confrères… « Je l’ai vue, elle avait une robe bleue et une veste blanche, et la couronne dorée… »
Pour Hugues Martin, ancien maire de Bordeaux et alors adjoint au maire, adjoint de Chaban :« C’était effectivement quelqu’un qui rayonnait et qui fédérait toutes les sensibilités politiques de la Grande-Bretagne, et pourquoi pas de la France… »
Tous ceux qui l’ont approché en juin 1992 à Bordeaux ou à 2 reprises pour Allan Sichel, anglais d’origine, à la tête d’une maison de négoce,ont été marqué par sa simplicité…
« Evidemment c’est intimidant de rencontrer une personne de cette stature là, et en fait dès qu’elle nous regarde, c’est l’apaisement total…
Il y a ce regard dans les yeux qui est convivial, proche, chaleureux et puis ily a cette volonté d’échanger, très directement de manière très personnelle avec chacune des personnes qu’elle rencontre et cela m’avait vraiment profondément marqué… » Allan Sichel de la Maison Sichel
Amoureuse de la France et des vins de Bordeaux, Elisabeth II avait pu apprécié son vin de Margaux, un château Angludet 1990, au menu d’un déjeuner privé à Windsor en 2011; Allan Sichel a bien sûr mis l’Union Jack en berne au balcon de sa maison de négoce
Voici le nouveau classement 2022. Il consacre 85 propriétés : 2 premiers grands crus classés A, 12 premiers grands crus classés et 71 grands crus classés. Château Figeac tenait la corde depuis quelques années pour l’intégrer avec des travaux titanesques réalisés sur cette propriété familiale et un très très grand vin. Il rejoint Pavie en tête du classement. Des petits nouveaux font leur entrée comme crus classés et d’autres reviennent. Les réactions dans Côté Châteaux.
LA REACTION DE FIGEAC : « C’EST DE LA JOIE ET DE LA FIERTE ! » POUR BLANDINE DE BRIER-MANONCOURT
« C’est de la joie et de la fierté, vraiment ! », me confie Blandine de Brier-Manoncourt.
C’est vraiment une reconnaissance d’un travail sur le temps long et les qualités exceptionnelles du terroir de Figeac », Blandine de Brier-Manoncourt de château FIGEAC, 1er Grand Cru Classé A
« Cela nous encourage à poursuivre sur une voie commencée par nos parents, par Thierry Manoncourt, cela nous encourage à continuer. »
« Quand nous avons appris la nouvelle, nous sommes allés la partager avec notre équipe, le personnel, car on est en pleine vendange. Et à plusieurs reprises, certains m’ont dit « je pense à Monsieur Manoncourt, il aurait été content… » Il souhaitait en effet voir Figeac à la bonne place. »
Il y a une émotion, ce n’est pas un aboutissement, c’est une étape, c’est l’encouragement à continuer de travailler. »
A ma question, les travaux de Figeac ont du compter : « Nous n’avons pas fait ces travaux pour le classement. Quand nous avons décidé en 2016 de faire ces travaux, personne ne savait ce qu’il adviendrait du classement. Nous nous sommes posé la question de quoi a besoin Figeac pour travailler mieux, avec plus de précision. Certainement le nouveau chai, cet outil de travail faisait partie du dossier, mais ce n’était pas l’objectif de ces travaux. »
« Nous, on est aussi très content pour les autres, les châteaux distingués avec la qualité de leur vin, cela va dans le sens de la renommée de Saint-Emilion et même de Bordeaux, c’est le fruit du travail de dizaines de familles et d’équipes. »
Et de savoir ce que cela fait malgré le retrait des châteaux historiquement classés A ou d’autres : « Leur absence, ça, c’est leur liberté et cela n’enlève rien à la valeur de ce classement. C’est un booster de progrès. »
LA REACTION DE PIERRE COURDURIE, DU CHATEAU CROIX DE LABRIE PROMU GRAND CRU CLASSE DE SAINT EMILION
« On est heureux, tout simplement, c’est une belle récompense pour le travail qu’on fait ici avec Axelle depuis 10 ans. Cela récompense aussi les équipes. C’est une belle évolution, en bio, biodynamic et agroforesterie depuis 5 ans… C‘est un très beau classement pour Saint-Emilion. Je suis très heureux pour la famille Manoncourt et Figeac ».
Ce n’est pas pour autant que cela va changer notre vie, notre prix, on a fait cela pour savoir où on est parmi les vins de Bordeaux. C’est super. On est content pour l’appellation, cela va faire une belle récompense. », Pierre Courdurié de Croix de Labrie grand cru classé.
« On a vu les résultats sur la vendange 2022 de la biodynamie et de l’agroforesterie, et on se réjouit que pas mal de propriétés ont décidé de s’y mettre… »
« ON A ATTENDU LE DESSERT POUR LEUR DIRE », CHATEAU MANGOT : « POUR NOUR C’EST UNE FIERTE ET UNE NOUVELLE ETAPE »
« On a vu cela à midi, mais ça nous a pas coupé l’appétit », commente d’emblée Yann Todeschini qui avec son frère Karl sont fiers de rentrer avec Mangot dans le classement. « On était avec l’équipe, au repas de vendange et on a attendu le dessert pour leur annoncer ! »
C’est une belle récompense pour la famille, pour notre père et notre grand-père. Une récompense depuis nos débuts il y a 70 ans », Yann Todeschini château Mangot grand cru classé.
« Notre famille est partie de la coopérative, on est devenu avec notre père Saint-Emilion Grand Cru, 1ère bouteille en 1992, puis le domaine est passé en 100% grand cru depuis 2001 avec 100 000 bouteilles produites. Et puis voilà 2022, c’est des changements et des tranches de vie…. Même notre mère a pleuré, elle n’y croyait pas.
« C‘est une belle récompense, qui arrive en pleine récolte, on est un peu pressé, on est dans le jus des vendanges , à fond depuis lundi. Là ça va motiver tout le monde…
« Nous on n’a jamais été anti-classement, même si on n’avait pas postulé avant, c’est la seule appellation qui le fait et c’est bien que cela continue. Pour nous c’est fondé et c’est une nouvelle étape. »
Regardez le reportage sur les vendanges 2019 à Mangot par Sandrine Valéro et Nicolas Pressigout :
LE CONSEIL DES VINS DE SAINT-EMILION SOULIGNE UN CLASSEMENT UNIQUE AU MONDE QUI CONSACRE 85 PROPRIETES
Voici le communiqué du Conseil des Vins publié ce jour :
« Le Classement des Vins de Saint-Emilion est unique au monde. Créé en 1955 sous l’égide de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), il est le seul à être révisable tous les 10 ans. Il encourage ainsi chaque cru, prétendant ou déjà promu, à toujours rechercher l’excellence, millésime après millésime.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de la grande histoire de nos appellations qui s’écrit. Après de longs mois d’un travail très minutieux, les 7 membres de la Commission de Classement ont finalisé, sous l’égide du Comité National, la liste des crus classés de l’AOC Saint-Emilion Grand Cru pour les 10 prochaines années.
Cette liste adoptée ce jour par le comité National sera soumise par la suite à l’homologation des ministères en charge de l’agriculture et de de la consommation.
Ce nouveau classement consacre ainsi 85 propriétés : – 2 Premiers Grands Crus Classés A,
– 12 Premiers Grands Crus Classés,
– 71 Grands Crus Classés.
Ce classement récompense le travail des femmes et des hommes qui ont œuvré depuis des décennies pour hisser ou maintenir leur cru au sommet de l’appellation.
Afin de juger de la constance et de la qualité exceptionnelle des vins, la commission de classement s’est appuyée sur les travaux de Bureau Veritas certification France : 1343 échantillons ont ainsi été dégustés par un panel de 43 dégustateurs-experts mobilisés pendant 4 mois.
Tout en laissant une place majeure au vin et à la dégustation, le classement prend également en compte la notoriété du cru, la grandeur de ses terroirs et la conduite exemplaire de son vignoble. C’est ainsi qu’il tient compte de milliers de détails pour certains infimes, mais qui, tous ensemble, concourent à l’excellence de chaque cru.
Fidèle à ses principes et stable dans ses fondamentaux depuis 1955, le classement offre ainsi aux amateurs du monde entier un gage de qualité exceptionnelle dans le temps.
Le Conseil des Vins de Saint-Emilion remercie sincèrement l’INAO pour son implication sans relâche dans l’élaboration de ce classement.
« Nous tenons à féliciter l’ensemble des propriétés qui figurent sur cette nouvelle édition du classement des vins de Saint-Emilion ainsi que leurs équipes, car c’est bien une aventure collective et humaine exceptionnelle ! Il n’y a pas de grand vin sans terroir, sans femmes et sans hommes engagés. Nul doute que ce nouveau classement saura continuer à faire briller le nom de Saint-Emilion par-delà nos frontières » Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion ».
Cette semaine, les foires aux vins débutent un peu partout chez les cavistes, dans la grande distribution et sur les sites internet. Une opération qui va durer jusqu’à la mi-octobre. Hier soir 200 amateurs se pressaient pour assister à la soirée d’ouverture à l’Intermarché de Talence. Ce supermarché réalise ce jour-là son meilleur chiffre d’affaire, mieux qu’une veille de Noël.
Un caddie bien rempli, c’est pour Olivier la ruée sur les bonnes affaires avant même le coup d’envoi de la soirée… « Cela faisait 10 ans que je n’avais pas participé à la foire aux vins, donc je me suis dit cette année, j’y vais ! »
Ils étaient 200 à se presser pour dénicher des pépites ; des connaisseurs, éclairés et initiés... « C’est mon cousin qui l’élabore, un grand cru classé de Saint-Emilion, et donc pour faire honneur à ma famille, j’ai pris celui-là »… « C’est toujours intéressant d’avoir les bons conseils et les retours sur les millésimes », témoigne un autre client.
400 références proposées, entre 3 et 300€ la bouteille, la sélection a été opérée par des vignerons, consultant comme Stéphane Derenoncourt, ou encore un double champion du monde de la dégustation François Breteau :
J’ai du goûter à peu près 1400 échantillons, en 15 jours, donc cela représente à peu près 120 échantillons par jour…Il faut arriver à extirper les plus jolis, les plus beaux vins, les meilleurs rapports qualité-prix possibles », François Breteau champion du monde de la dégustation.
Et pour savoir quoi acheter, il y a bien sûr le catalogue de l’enseigne mais aussi les dégustations ce soir-là, car une vingtaine de vignerons et non des moindres (Jacques Lurton (La Louvière), Jean-François Quenin (Pressac) ou Bruno Baylet (Landereau)) sont venus à la rencontre des consommateurs, avec également les étudiants en 2e année du BTS technico-commercial de la MFR de Vayres sur le pont pour faire déguster de très beau vins de différents prix.
« Nous on est de Bordeaux et on cherche des choses plutôt tanniques, plutôt fortes, mais ce qui est important c’est plutôt l’équilibre du vin… » commente un client girondin.
« C’est toujours un grand plaisir d’être au contact des consommateurs, c’est enrichissant pour nous de voir les gens apprécier nos produits, c’est toujours un grand moment de partage donc oui on est très heureux de le faire…. »commente Loïc Chanfreau directeur des châteaux Fonréaud et Lestage.
« C’est la bonne humeur, c’est la convivialité, c’est le savoir-vivre », commente une cliente fidèle de ce supermarché.
Si certains se sont fixés un budget, d’autres peuvent acheter au coup de coeur…. » Environ une dizaine d’euros par bouteille », commente l’un… « Budget autour de 150, 200€ à peu près, je cherche un peu de tout notamment du champagne, …, je cherche essentiellement du Bordelais, Graves ou Pessac-Léognan, ici en Gironde, c’est ce que je préfère… » commente un autre client.
Cette journée et soirée de foire aux vins représente 1% du chiffre d’affaire annuel, le meilleur jour de l’année devant une journée de veille de Noël : « aujourd’hui, on devrait faire à peu près 40 000e de chiffre d’affaire sur la soirée, et le ticket moyen va être assez élevé car on va vendre pas mal de grands crus, donc ça va être aux alentours des 80€ »explique David Verkerke directeur de l’Intermarché de Talence.
Les rabais vont de 10 à 15% en moyenne, parfois plus, et notamment avec la ristourne qui s’applique après pour les clients de ce supermarché qui se voient recréditer de 10 à 15% en avantage carte si le ticket dépasse 100 à 150€… De quoi refaire sa cave pour les apéros, dîners entre amis ou en famille ou pour les repas de fin d’année… A consommer avec modération.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Xavier Granger:
Après les violents incendies en Gironde, l’Union des Oenologues de France a réuni un collège de scientifiques, d’oenologues, de laboratoires et de propriétés étrangères ou françaises qui ont été confrontés aux goûts de fumées. A date, il n’y a pas de problème sur les vins ici à Bordeaux. Les quantités analysées par les laboratoires sur des vignes proches des feux restes infimes, mais le problème mérite que l’on travaille dessus. Un appel à projet a été lancé. Témoignage également de vignerons proches de Landiras et Barsac.
Le 12 juillet à Landiras, le feu s’est déclaré à quelques centaines de mètres du domaine Liber Pater de Loïc Pasquet. Des fumées, qui selon les vents, ont pu venir par moment sur sa propriété.
Ici c’était irrespirable, ca piquait les yeux, le soleil était totalement voilé, on ne pouvait pas respirer donc il y avait des jours où on était très clairement exposé à la fumée, donc l’impact qu’on va avoir sur le raisin on ne le connait pas, parce qu’on n’a pas cette expérience » Loic Pasquet de Liber Pater.
Ses raisins ne révèlent aucun goût suspect, que de bons goûts de fruits rouges, toutefois ce feu intense qui a pu dégager des phénols volatils l’inquiète pour les années à venir…
« Ca peut-être préjudiciable, car le risque ultime c’est de perdre la récolte de Liber Pater. L’année dernière on a gelé, cette année on a le feu, donc on ne va pas perdre tous les ans des récoltes… »
Proche du vignoble des Graves, ces fumées ont aussi atteint Barsac-Sauternes. Au château La Clotte-Cazalis, Marie Pierre Lacoste goûte pour vérifier ses premiers jus de sauvignon, sémillon….
Ce que je goûte aujourd’hui, on ne trouve pas de goût de fumée, après on ne sait pas pendant les process de fermentation, les transformations aromatiques si le goût de fumée peut apparaitre un peu plus tard, on n’a pas de recul par rapport à cela, donc on va rester vigilant dans les semaines qui viennent et on reste très positif. » Marie Pierre Lacoste château la Clotte-Cazalis
Mardi soir, à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, l’Union des Oenologues de France avait convié de nombreux oenologues, scientifiques, responsables de laboratoires, directeurs de vignobles déjà impactés par des feux, à restituer leurs expériences et études en la matière. Pour Alain Blanchard professeur et directeur de l’ISVV ces problématiques de goûts de fumées dans les vins : « c’est un risque qui existe et est avéré. » « Cette année, c’est une alerte sur des problèmes qui peuvent revenir. »
Didier Fages, président de l’Union des Oenologues souligne que « le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce souffrent plus que nous »,également les USA; c’est un problème plus vaste qui peut toucher tous « les fruits qui pourraient absorber ces phénols volatils… » Tout en rassurant, les premières analyses ont montré peu de conséquences ici, et sont même en dessous des seuils de perception de ces molécules odorantes. Mais bien sûr, « il y a le sens du vent qui rentre en jeu… »
Les retours d’expériences ont été fructueuses selon Pierre-Louis Teissedre selon « une étude canadienne les incendies émettent dans l’air ambiant une grande partie d’hydrocarbures aromatiques polycycliques. Plus de 500 composés odoriférants volatils sont contenus dans la fumée dérivée du bois ».
Pour Vincent Renouf, directeur général du laboratoire Excell : » des notes fumées, médicinales, cendrées peuvent être perçues » dans ce qu’on appelle ces goûts de fumées. Fort heureusement, ces incendies sont arrivés très tôt, tous les vignes n’avaient pas encore connu la véraison, à la différence de la Californie en 2020 et de la Provence en 2021 (où présence de gaïacol sur mouts/raisins et vins), là sur les 400 analyses faites à date les données (à Bordeaux) sont très très rassurantes. »
La pluie tombée ces dernières semaines a pu aussi lessiver en partie les baies. Le vignoble bordelais dans son ensemble n’a quasiment pas été impacté. D’autres analyses seront sans doute effectuées sur les parcelles les plus proches des incendies après les fermentations.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Léo Prévost :
En Gironde, certains châteaux allient le travail et l’insertion. C’est le cas depuis plus de 5 ans au château la Garde qui fait appel aux travailleurs de l’ESAT Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde. 30 vendangeurs sur le pont depuis ce matin, très appréciés de tous.
C’est la reprise pour ces 30 travailleurs en situation de handicap de l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde, un coup d’envoi des vendanges en blancs au château la Garde à Martillac en Gironde; un travail important et aussi valorisant.
« C’est très facile, on met la main comme cela et puis on coupe comme ça pour ne pas se couper », explique Yannick, qui a commencé les vendanges il y a 25 ans déjà au château Crabitey « en 1997, ça date … » commente-t-il encore.
Sabrina :« nous faisons différentes activités au sein de l’ESAT qui sont assez sympathiques, moi ça fait 17 ans que j’y suis, on récolte donc la vendange, c’est assez simple, on coupe et on vide dans les cagettes, pour après mettre dans les cuves quand ce sera trié…Nous faisons plusieurs châteaux différents également. »
Tous sont majeurs et ont entre 18 et 60 ans, ils ont quelques « déficiences mentales légères ou moyennes, ou peuvent encore être autistes », selon Christophe Jussier chef d’atelier de l’ESAT Magdeleine de Vimont. Ce sont en tout cas des travailleurs professionnels, très motivés. Quelle est l’ambiance ici ? « Bonne, très bonne, le chef de culture est vachement sympa, on rigole bien, après il faut être sérieux au travail comme tout le temps… », commente Julien, habituellement sur les espaces verts, mais venu prêter main forte à la vigne.
C’est déjà une reconnaissance de leur activité, une professionnalisation de leur métier, puisque l’on met en place un ensemble de pratiques et de formations pour qu’ils puissent se professionnaliser dans ce métier qu’est la vigne, on le fait également sur le secteur du chai » Christophe Jussier ESAT Magdeleine de Vimont
Et de compléter :« Cela vient finaliser l’ensemble de toutes les pratiques qu’on met en oeuvre… On le sait 80 à 90% de la qualité d’un vin provient d’une qualité de vendanges donc pour eux c’est aboutir à un travail d’une saison qui se termine (car ils font aussi les travaux hivernaux et travaux en vert à la vigne) et qui va débuter par l’élaboration du vin aussi. On a aussi la possibilité de produire du vin sur l’ESAT… »
Cela fait 5 ans que ces travailleurs participent aux vendanges du château la Garde, qui compte 54 hectares (3,5 en blanc et 50,5 en rouge); ils effectuent ici un travail méticuleux.
C’est vraiment un travail de grande précision qu’ils maîtrisent à merveille; ils ne vont pas très vite, mais nous c’est exactement le rythme que l’on recherche, parce qu’on est dans une dimension de précision qui doit correspondre au micro-parcellaire, et aux variations de terroirs que nous avons sur la propriété », selon Pierre Estorge, responsable d’exploitation du château La Garde.
Pour Frédéric Bonnaffous, directeur des Domaines Dourthe : « on a voulu depuis des années privilégier des gens en local et aussi l’ESAT qui proposait des travailleurs handicapés pour les travaux de la vigne, que ce soit au moment des vendanges mais aussi toute l’année parce que c’est aussi important pour arriver à fidéliser des équipes, il faut leur proposer du travail toute l’année…Et nous le principe de proposer du travail à des établissements d’insertion, c’est quelque chose qui nous tenait à coeur dans la vision qu’on a de l’entreprise aussi de l’insertion de l’entreprise dans son environnement… »
L’ESAT de Castres-sur-Gironde collabore ainsi avec 15 propriétés viticoles et s’est spécialisée depuis quelques années dans les travaux de la vigne et des espaces verts.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Sarah Colpaert :