2017 annus horribilis. Fin avril le gel des 21, 27 et 28 avril a été un sérieux coup dur pour nombre de vignerons. Cet après-midi, dans les Graves notamment, du côté de Podensac, une grosse averse de grêle a touché à nouveau le vignoble.
Des grêlons de quelques centimètres de diamètre, 3 ou 4 cm par endroit. Voilà le résultat du terrible orage de grêle qui s’est abattu en Gironde. Les endroits les plus marqués sont du côté de Podensac dans les Graves. Dominique Guignard, président des Vins de Graves, m’a confirmé que l’épicentre se trouvait là-bas, avec des vignes très touchées, notamment devant la maison des vins.
A Illats, d’autres parcelles ont été impactées. Le diamètre des grêlons et la force du vent qui a « vrillé certains arbres » montre l’ampleur du phénomène.
Certains amis de Côté Châteaux ont alerté de vignes « hachées » par endroit. Encore un cataclysme qui s’abat sur nos amis vignerons dont on va estimer les dégâts demain, avec tristesse.
Agreste vient de publier ses statistiques, la récolte de vin en 2017 serait l’une des plus basses de ces 10 dernières années, inférieure de 17% par arpport à 2016; le Bordelais a été particulièrement touché, même s’il est trop tôt pour le dire exactement il y aurait 35% à 50% de pertes. Tour de France de la récolte à venir.
« Selon les premières estimations établies au 17 juillet 2017, la récolte de vin pourrait s’établir en 2017 aux alentours de 37 à 38 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 17 % à celui de 2016 et de 16 % à celui de la moyenne des cinq dernières années.
Le gel de printemps affecterait fortement la production du Sud-Ouest (essentiellement du Bordelais), des Charentes, du Jura et de l’Alsace. Ces estimations sont fragiles et susceptibles d’être révisées, au regard de la grande hétérogénéité des situations au sein de chacun des bassins de production.
L’année 2017 présente une avance du cycle phénologique de 10 à 20 jours selon les bassins. Pour l’heure, la pression des maladies est faible dans de nombreuses régions grâce à des conditions climatiques chaudes et sèches. Les réserves hydriques des sols sont déficitaires dans certains bassins, comme l’Alsace, le Sud-Est ou la Corse. L’évolution de ce déficit au cours de l’été pourrait influer sur le niveau de la récolte à venir »
EN CHAMPAGNE
Le gel de printemps serait moins destructeur que celui de l’an passé et la pression des maladies est pour l’instant très faible. Le vignoble possède 10 jours d’avance sur la moyenne décennale. Début juillet, le stade fermeture de la grappe est atteint. La production est prévue en hausse sur un an (+ 8 %). Au 17 juillet, les volumes en AOP, indicatifs, n’ont pas encore été fixés par décision interprofessionnelle.
EN BOURGOGNE ET EN BEAUJOLAIS
Le gel a atteint le vignoble de Bourgogne fin avril, essentiellement le Clunysois et le Chablis, mais a été peu marqué dans le Beaujolais. La grêle a occasionné des dégâts sur certaines parcelles, notamment dans le Beaujolais et le Mâconnais. La floraison s’est bien déroulée, l’état sanitaire est préservé. La production de la zone est prévue en hausse sur un an (+ 14 %), après une année 2016 très déficitaire.
EN ALSACE
Le gel a entamé fortement la production (anticipée en baisse de 30 % par rapport à 2016), surtout pour les cépages précoces comme le Gewurztraminer. Le vignoble est très en avance, au stade fermeture de la grappe. Le déficit hydrique des sols est marqué. L’état sanitaire est bien préservé, sans risque actuel de maladies.
EN SAVOIE
480 ha de vignobles ont été détruits par le gel.
DANS LE JURA
Dans le Jura, le gel aurait amputé la moitié de la production.
EN VAL DE LOIRE
Le vignoble a été touché de manière variable par le gel fin avril (0 à 40 % de pertes). Le mildiou et l’oïdium sont peu présents. La végétation présente une avance de 15 jours par rapport à une année standard (stade fermeture de la grappe). Pour autant, la production est prévue en légère hausse par rapport à l’année précédente déficitaire (+ 7 %).
DANS LES CHARENTES
L’épisode de fortes gelées de fin avril aurait nettement entamé la production, anticipée en baisse de 30 % par rapport l’année précédente.
DANS LE BORDELAIS
La production serait fortement impactée par le gel de fin avril et pourrait diminuer de moitié par rapport à la récolte importante de 2016. Pour l’heure, la végétation a une avance de 2 à 3 semaines par rapport à 2016. L’état sanitaire est satisfaisant.
DANS LE SUD-OUEST
Le gel de fin avril et les dégâts occasionnés par la grêle dans certains vignobles réduiraient le volume prévu de récolte (- 18 %). L’état sanitaire est préservé pour l’heure, avec néanmoins quelques attaques d’oïdium.
LANGUEDOC ET ROUSSILLON
De sévères gelées ont affecté les vignobles de l’Aude et de l’Hérault auxquelles s’est ajoutée la grêle dans une partie de l’Aude. Les dégâts dus au gel sont variables. Dans le Gard, de la coulure affecte essentiellement le Grenache. Dans le Roussillon, les vignobles présentent une avance d’au moins une dizaine de jours comparés à 2016. La production du bassin est prévue en baisse sur un an (- 6 %).
SUD-EST
Le gel d’avril a occasionné des dégâts hétérogènes selon la localisation des parcelles. Au nord du bassin, la grêle a endommagé certaines zones, notamment en Ardèche. La coulure et le millerandage (baies de petite taille) sont importants, surtout sur Grenache, après une floraison parfois abondante. Le déficit hydrique est marqué. Au sud, la pression de l’oïdium est importante. La production est anticipée en baisse de 10 % sur un an.
CORSE
L’augmentation des surfaces permettrait le maintien de la production au niveau de 2016, malgré le gel. La végétation a une semaine d’avance. L’évolution du déficit hydrique dans les prochains mois sera déterminante.
La Cour Administrative d’Appel a débouté en juin dernier la mairie de Lussac qui faisait appel d’un jugement du tribunal administratif de Bordeaux. Ce dernier avait annulé le permis de construire d’un terrain de tennis couvert en date du 5 juillet 2013. La bâtisse était située en zone NC , comme « zone naturelle à protéger en raison de sa vocation viticole, agricole et d’exploitation du sous-sol ».
C’est une petite histoire, digne de cloche-merle. Un château en bio a vu se monter en face de chez lui un terrain de tennis camouflé en vert, sauf que le toit tout blanc attirait l’attention à des lieux à la ronde.
Ceci pourrait être drôle si ce terrain de tennis ne se trouvait juste en face du château de Bellevue, qui porte bien son nom pour le coup (droit). André Chatenoud, son propriétaire, a commencé dans la vigne à l’âge de 10 ans et ce n’est pas à l’âge de la retraite qu’il va se retirer si vite, quand bien même son château vient d’être vendu.
Aujourd’hui quand il sort de son beau château du XVIIIe siècle, il a de suite à gauche cette immense bâtisse vert kaki et blanc.
J’ai l’impression d’avoir une verrue devant moi tous les jours et c’est triste pour l’environnement » André Chatenoud propriétaire du château de Bellevue
Et d’ajouter « A l’origine, il y avait un verger. C’est une zone non constructible, parce que c’est une zone à l’origine agricole dans le Plan d’Occupation des Sols et que cela l’est toujours restée. C’est un hangar métallique type métallique, qui fait 10 mètres de haut, qui fait une réverbération pour les oiseaux, c’est vilain dans le paysage ! »
La solution toute trouvée serait d‘inciter le vigneron à se mettre au tennis : « j’ai essayé, je ne suis pas très doué pour cela mais je n’ai rien contre ceux qui jouent au tennis ! »
De son côté, Martine Cluzel, Madame le Maire de Lussac confirme que c’est bien elle qui a signé le permis de construire, c’était avant les dernières élections municipales, le 5 juillet 2013, tout en précisant « j’usqu’à une période assez récente c’était la DDE à qui nous avions délégué la compétence d’instruction des dossiers d’urbanisme, donc eux me soumettent les dossiers et moi je n’ai qu’une signature à donner, puisque eux connaissent notre plan d’occupation des sols, ils savent ce qu’il peut être fait ou pas, il ne faut pas dire que j’ai signé parce que j’avais un intérêt ou quoi que ce soit, non. Sur les 500 documents d’urbanisme qu’on m’a proposé à la signature, je les ai tous signés, il n’y a pas de raison que je refuse celui-là spécialement. »
André Chatenoud marchant le long de son nouvel et auguste voisin :
Cela a été construit en 3 journées, peut-être 4, exactement je ne sais pas car j’étais en déplacement à New-York à ce moment là, pour vendre mon vin, ils ont du en profiter pour que je ne le vois pas » André Chatenoud
Martine Cluzel, revenant sur la zone NC : « ce n’est pas en zone non constructible, c’est une zone NC, où peuvent être constuit des bâtiments liés à l’agriculture, ou peuvent être bâtis des bâtiments d’intérêt public, d’intérêt général. » Et votre serviteur de lui rappeler la précision apportée par la Cour Administrative d’Appel se référant à l’article 1er de la zone NC : »comme un château d’eau ou une station d’épuration, mais pas un terrain de tennis… » « Exactement, donc le tribunal a estimé que le terrain de tennis n’était pas un équipement d’intérêt général, bien que utilisé par les écoles, les administrés et le collège… »
André Chatenoud a été soutenu dans sa procédure dès le début par la Sepanso Gironde. Daniel Delestre me précise qu’ « il n’y avait pas de nécessité à créer ce terrain couvert alors qu’il y en avait déjà »(il existe déjà deux terrains de tennis en dur juste à côté), que « ce terrain couvert ne présente aucun intérêt architectural » et surtout qu’ « il faut préserver les paysages », non loin de la zone Unesco à vol d’oiseau ou à quelques lobes.
André Chatenoud souhaite que cette situation de fait se régularise : « dans un premier temps il devrait être démonté »et d’ajouter « que ceux qui ont bafoué le droit soient sanctionnés, mais il n’y a que l’Etat qui peut le faire. »
Suite à cet arrêt qu’allez vous faire Madame le Maire ,le détruire ?« Nous avons été débouté en appel, mais nous n’avons pas encore pris de décision.
Ce qu’il faut savoir c’est que nous sommes dans un plan d’urbanisme intercommunal qui prévoit que cette zone sera en zone de construction sportive...d’ailleurs quand on voit la salle, les terrains de tennis, le terrain de foot on voit bien que c’est une zone sportive. » Martine Cluzel Maire de Lussac
Quant à l’argument de l’Unesco « on n’est pas dans la zone tampon de L’Unesco, Lussac n’en fait pas partie. »
Alors qui du vigneron ou de l’élue va gagner la partie ? Pour l’heure, c’est château de Bellevue et ses vignes qui ont gagné en 1ère instance et en appel. La Mairie va-t-elle aller plus loin ? Pour un tie-break voire rejouer cette partie. Les raisins pour l’heure regardent passer les balles.
PS : Dans ce match, la commune de Lussac et la Communauté de Communes du Grand Saint-Emilionnais, ont aussi été condamnés à verser 1500 € à André Chatenoud au titre de l’artcile 761-1 du code de justice administrative
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet, montage Sabine Hostein
L’histoire est pour le moins insolite et elle est racontée avec humour sur le compte Facebook de la Gendarmerie de la Gironde. 3 jeunes ont dérobé un bus de transport scolaire pour une petite virée qui s’est mal terminée : dans un mur et avec la destruction de 13 pieds de vigne d’un fameux château.
« Leur périple commence le 25 juin vers une heure trente par le vol de deux véhicules à Saint-Estèphe. Nos trois lascars prennent ensuite la route de Lesparre-Médoc en ayant pris au passage deux copines mineures.
A Lesparre, ils dérobent ni plus ni moins qu’un bus de transport scolaire stationné devant le collège Les Lesques et font le trajet retour avec les trois véhicules jusqu’à ce que notre conducteur de bus rencontre un angle de mur après avoir détruit 13 pieds de vigne d’un château médocain très connu.
C’est alors que la solidarité fait son œuvre puisque les deux autres comparses prennent la fuite avec leur véhicule respectif laissant notre conducteur de bus seul s’expliquer avec les gendarmes de Pauillac appelés par un riverain.
L’enquête rondement menée permet d’identifier et d’interpeller les deux autres larrons. Nos pieds nickelés sont placés en garde à vue ; ils voulaient juste s’amuser…
Un amusement de courte durée et d’un certain coût pour les parents avec les réparations du bus, du mur, des pieds de vigne mais également des deux autres véhicules ayant aussi subi quelques dégâts.
Croquignol, Ribouldingue et Filochard, étant mineurs sont mis en examen pour vols, dégradations, conduites sans permis. Ils font l’objet d’une mesure judiciaire d’investigation éducative et d’une mesure de liberté surveillée préjudicielle ».
Et la gendarmerie d’ajouter :
« Oh, mères, écoutez-moi Ne laissez jamais vos garçons Seuls la nuit traîner dans les rues Ils iront tout droit en justice » *
Deux mois après le douloureux épisode de gel qui a meurtri le bordelais, Côté Châteaux est retourné à Saint -Emilion, l’un des secteurs les plus touchés avec en moyenne 80% des parcelles de vignes gelées. Rencontre avec 3 propriétés fortement impactées, les châteaux Rozier, la Grave-Figeac et Grand Corbin-Despagne.
Dans la nuit du 26 au 27 avril et encore le lendemain, c’était branle-bas de combat dans les vignes de Saint-Emilion. Un balai d’hélicoptères brassaient de l’air, tandis que des centaines de bougies essayent de réchauffer l’atmosphère…souvent en vain.
Le froid s’était fortement installé, et même plus tôt que prévu dans la nuit, avant que les hélicos ne décollent. Si les coteaux et les plateaux ont été épargnés ou quasiment, tout ce qui était en contre-bas et dans les combes subissait des -4 à -6°C.
15 jours à trois semaines durant, le paysage était devenu marron, de quoi miner le moral à plus d’un vigneron… Depuis, c’est reparti mon kiki mais pas youpi car ce sont surtout des feuilles et des branches sorties en buisson, très peu de grappes : « sur 5 pieds, on n’en n’a pas trouvé une…et vous voyez ces pieds, en broussaille. Ces bois ont été à moitié gelés, la grappe a gelée et c’est reparti en buisson… » explique Jean-Christophe Saby.
Au château Rozier à Saint-Laurent-des-Combes, 90% des vignes ont été touchées. 20 hectares sur 30 quasiment rasés voilà 2 mois. La repousse et le vert partout a de quoi redonner du baume au coeur, mais les grapillons sont trop rares et dispercés. Le château n’était pas assuré contre le gel.
Saint-Emilion a été impacté au final à 80% pour les parcelles, toutefois il est difficile de dire si on aura la moitié d’une récolte ou nettement moins.
En face de Cheval Blanc, le château La Grace Figeac est pile poil dans cette moyenne. Seules 20% des vignes sont restées intactes, d’une belle homogénéité et exemptes de maladies, elles ont même 15 jours d’avance (avec ces alternances de soleil et de pluies). « C’est une des rares parcelles qui n’a pas gelé, ici c’est 100% intact, par contre sur la propriété on a perdu 80% de la récolte, donc cette parcelle pour nous est très très précieuse, » confie Laurent Clauzel.
La récolte s’annonçait terrible, si seulement il n’y avait pas eu ce gel !
Alors que tout s’était arrêté durant près de 3 semaines après le gel, la vigne a repris ses droits et a fortement repoussé d’où aujourd’hui un énorme travail d’épamprage et de levage, comme en témoigne François Despagne propriétaire de Grand Corbin Despagne, cru classé de Saint-Emilion :
« Il y a beaucoup de gens, des occasionnels, qui étaient présents pour faire les façons dans les vignes début mai, mais comme il n’y avait rien à faire ils sont repartis dans d’autres régions françaises pour trouver d’autres travaux, et maintenant nous aurions besoin de beaucoup de main d’oeuvre et on a de grande difficulté à la trouver. »
Gelé à 100%, François Despagne estime qu’il ne pourra pas commercialiser d’ici deux ans 200 000 bouteilles entre son 1er vin château Grand Corbin Despagne, son 2e le Petit Corbin Despagne, et ses vignes sur Castillon et un peu sur Pomerol.
Fort heureusement les 2015 actuellement sur le marché et les 2016 en barriques vont essayer de compenser ces pertes. Mais le mal est fait : bon nombre de viticulteurs n’étaient pas assurés et ceux qui n’auront plus rien à vendre, s’ils n’ont pas de stocks, risquent de perdre des marchés pour quelques années.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christophe Brousseau et Corinne Berge :
L’Espagne est cette année le pays invité d’honneur de ce 19e Vinexpo. L’occasion de faire le point sur l’Espagne, toujours parmi les 3 pays plus gros producteurs de vin, qui a nettement amélioré la qualité de ses produits. L’occasion aussi de faire la fête au Palais de la Bourse où 110 bodegas faisaient déguster leurs vins avec des tapas. Invité également la star des fourneaux en Espagne Ferran Adrià, qui a quasiment provoqué une émeute.
L’ESPAGNE EN FORCE SUR LES STANDS DE VINEXPO : QUE CALOR
En ce lundi 19 juin, la température semblait remonter de Séville ou presque, avec près de 39° à l’ombre .Dans les travées du hall 1 où se trouvaient l’Espagne, des dégustations fort heureusement étaient rafraîchies par la climatisation au top le matin, mais en fin d’après-midi, on ne pouvait cacher sous le tapis cette chaleur qui au final commençait à rentrer dans le salon, avec à l’extérieur un soleil de plomb. Bref une ambiance sévillane.
L’Espagne, avec la France, mais aussi avec l’Italie, figure depuis des décennies parmi les pays les plus gros producteurs de vins au monde et cela se voit à travers les stands, avec 2000 m2 de surface occupée, soit le 3e pays par le nombre d’exposants après la France et l’Italie. Un gigantisme avec des vins à déguster au verre avec un « tasting flight » qui réunit 112 vins mais aussi sur les stands.
La famille Duprat, entreprise grossiste en boissons sur Biarritz, vient à chaque Vinexpo rencontrer ses fournisseurs et notamment ces Espagnols qui au fil des années ont amélioré la qualité de leurs vins : « on les distribue chez nous au Pays-Basque depuis une trentaine d’années, ce sont des vins qui se sont améliorés au fil des années, qui sont devenus très très souples, et pour lesquels il y a un vrai rapport qualité-prix » explique Lionel Duprat de PGLS Boissons.
Et ce représentant de bodega de confirmer : « les vins de la Rioja , ce sont les vins les meilleurs et les plus connus de l’Espagne, et ce sont des vins très compétitifs. »
Pour mieux comprendre ces parts de marchés que l’Espagne grapille au fil des ans :« On a aussi travaillé sur les vignes, les vignes au sud de l’Espagne sont aujourd’hui mieux entretenues et cela a amélioré la qualité », complète Javier Martinez de Salinas de Grupo Bodegas Olarra.
GROS SUCCES POUR A TASTE OF SPAIN PLACE DE LA BOURSE
Comme la température avait du mal à baisser, c’est qu’il devait y avoir une fiesta dans l’air ambiant, du côté de la place de la bourse. Bingo ! Pas moins de 110 bodegas enflammaient le Palais de la Bourse en faisant déguster les plus grands vins espanols parmi lesquels on pouvait trouver Tempos Vega Sicilia ou encore Pingus…les stars montantes espagnoles.
La folie espagnole était aussi dans la fréquentation, près de 1200 personnes, professionnels du vin du monde entier, étaient venus déguster ces vins mais aussi des tapas pour accorder avec ceux-ci.
Parmi les chefs, des stars des fourneaux : les chefs Ferran Adrià et José Andrés qui ont bien voulu répondre présent pour « A Taste of Spain », l’une des plus grandes expériences gastronomiques espagnoles jamais organisées en dehors de l’Espagne. La présence exceptionnelle de ces chefs à Bordeaux était à elle-seule The Event of the soirée.
Il fallait voir comment ça se bousculait autour de Ferran Adrià, le chef triplement étoilé, tant pour des interviews des télés espagnoles et françaises que pour des selfies et autres photos pour lequel le chef voulait bien se plier toutes les trente secondes. Ferran Adrià est considéré comme l’un des plus grands chefs au monde grâce notamment à ses créations pour son restaurant elBulli classé meilleur restaurant du Monde par le Magazine Restaurant en 2002, 2006, 2007, 2008 et 2009.
C’est jour de fête où il y a ensemble des cuisiniers et tout le monde du vin, on est très content d’être à Bordeaux, la capitale mondiale du vin » , Ferran Adrià, chef étoilé espagnol.
« Chaque bouteille de vin raconte une histoire, et la meilleure d’entre-elles offrira un véritable voyage aux plus chanceux – vers le terroir, le vignoble, la cave d’où il provient. Ce sont ces histoires que j’ai hâte de raconter à Vinexpo Bordeaux », explique José Andrés.
Pour Vinexpo, ces deux personnalités de la cuisine ibérique ont sélectionné et guidé 12 chefs, chacun originaire d’une région viticole espagnole, pour représenter leur terroir en cuisinant un plat en direct. Ont été choisis : Ignacio Echapresto, Diego Gallegos, Andreu Genestra, Pablo Loureiro, Miguel Angel Mayor, Aurelio Morales, Marcos Morán, Javier Olleros, Juan Carlos Padrón, Albert Raurich, Rubén Sánchez Camacho et Ignacio Solana Pérez.
Ces 12 chefs ont cuisiné des mets inédits qui ont accompagné la dégustation de 110 vins exceptionnels, sélectionnés par le célèbre magazine américain Wine Spectator, partenaire officiel de Vinexpo. Une soirée chaude et haute en couleurs, celles de l’Espagne bien sûr, le rouge et le jaune !
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Eric Delwarde, Charles Rabréaud et Christian Arliguié :
C’est le combat de sa vie, un combat du pot de terre contre le pot de fer. Pourtant elle ne lache rien. Depuis le décès de son frère Denis, ouvrier viticole, Marie-Lys Bibeyran se bat pour faire reconnaître que le cancer qui l’a emporté était du aux traitements récurrents dans la vigne, des traitements avec des pesticides.
Ce matin, dès 8 heures, ils étaient une vingtaine de personnes à venir soutenir Marie-Lys Bibeyran devant la Cour d’Appel de Bordeaux. Son frère, Denis Bibeyran a déclaré un cancer des voies biliaires intra hépatiques (cholangiocarcinome) en novembre 2008. Il travaillait dans les vignes depuis plus de 30 ans, et y effectuait des traitements de pesticides depuis plus de 20 ans.
Il décéda finalement en octobre 2009, sans avoir eu de réponse à sa question de savoir si sa maladie était liée aux « produits de la vigne ». Sa sœur Marie-Lys Bibeyran, a repris le combat et engagea en juin 2011 une procédure en reconnaissance post mortem de maladie professionnelle.
Mon frère est né le 7 juin 1962, on est le 7 juin 2017, il aurait eu 55 ans aujourd’hui, le fait que cette audience se tienne le 7 juin, ce n’est pas un hasard, aujourd’hui mon frère a rendez-vous avec son statut et cette reconnaissance de victime, ainsi que l’ensemble des victimes des pesticides », Marie-Lys Bibeyran.
Autour de Marie-Lys Bibeyran, des responsables d’Europe Ecologie les Verts, dont Pierre Hurmic célèbre avocat bordelais, mais également d’autres militants de Générations Futures, ou d’Alerte aux Toxiques comme Valérie Murat,qui a perdu son père également atteint d’un cancer à cause de l’utilisation de pesticides :
Il faudrait une obligation légale déjà et bannir les pesticides les plus dangereux, ça ce n’est même plus moi qui le dit aujourd’hui c’est le rapport de l’ONU, qui est sorti e début d’année, et qui est un rapport accablant sur l’agro-industrie et l’utilisation des pesticides, qui est solution qui ne peut pas être viable à long terme », Valérie Murat parole de l’association Alerte aux toxiques.
Après la confirmation par le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale des décisions de rejet des deux Comités Régionaux de Reconnaissance de Maladie Professionnelle, Marie-Ly Bibeyran a poursuivi son combat devant Cour d’Appel de Bordeaux. Celle-ci a ordonné par une décision du 16 avril 2015, une expertise sur pièces. Une expertise qui va être examinée scrupuleusement par la Chambre Sociale de la Cour d’Appel de Bordeaux.
L’audience qui s’est tenue en fin de matinée en environ une demie-heure n’a pas permis de dire quelle sera la position de la Cour, chacun des avocats a évoqué leur axe d’attaque et de défense, mais la Cour va répondre au fond à chaque argumentaire des conclusions déposées fin mai par les deux parties.
Me François Lafforgue, pour la famille Bibeyran, a regretté que la maladie ne figure pas parmi la liste des maladies déjà reconnues, tout en soutenant que son cancer soit de la même famille que l’un de ceux visés par le tableau. Son argumentaire vise dès lors à prouver « un lien de causalité direct et essentiel » :
« un lien essentiel », en prouvant d’abord que « Denis Bibeyran, n’était pas exposé à un facteur de risque extra-professionnel, ne fumant pas, et n’étant pas alcoolique, devenant malade à seulement 46 ans alors que ce type de pathologie apparaît d’habitude à 60 ou 70 ans. »
« un lien direct » : « oDenis Bibeyran était-il exposé aux pesticides, oui assurément ! L’étude lancée par Générations Futures révèle une enquête accablante : les salariés viticulteurs étaient particulièrement exposés aux pesticides, 11 fois plus que les riverains », selon les analyses qui ont été faites de traces dans leurs cheveux et « + de 45%d ces pesticides trouvés dans les cheveux sont cancérogènes. »
Me Lafforgue a regretté que l’une des propriétés où Denis Bibeyran n’ait pas donné la liste des produits qu’il avait utilisé avant les années 2000, toutefois il a précisé que ‘l’activité de traitement dans le bordelais était entre 11 et 15 traitements par an, donc bien évidemment il a utilisé des pesticides. Il n’était pas non plus dans une cabine fermée, il a travaillé dans des « bobards » en diffusant ces pesticides. »
L’avocate de la Mutualité Sociale Agricole, Me Françoise Pillet, n’a pas souhaité répondre à nos questions. A l’audience, elle a rappelé que : « la maladie de Mr Bibeyran ne figurait pas au tableau des maladies professionnelles, par deux fois les Comités Régionaux de Reconnaissance des maladies Professionnelles ont statué pour dire que cela n’était pas reconnu comme maladie professionnelle ».« Par ailleurs, les analyses des calendriers de traitements de 2000 à 2008 ne mettent pas en évidence qu’il était soumis aux pesticides organo-chlorés. » L’avocate a demandé la confirmation du jugement du TASS.
Si la reconnaissance à titre post mortem du statut de victime à Denis Bibeyran, intervenait, il s’agirait d’une décision qui pourrait faire jurisprudence. La Cour d’Appel rendra son arrêt le 21 septembre prochain.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet, montage Christophe Varone :
Jane Anson est une consoeur britannique, journaliste et correspondante pour Decanter à Bordeaux . Forcément très marquée par ces nouveaux attentats à Londres hier soir qui ont fait 7 morts et 48 blessés, les 3e en quelques semaines au Royaume-Uni, elle a bien voulu réagir aux questions de Côté Châteaux, solidaire des Londoniens dans cette terrible épreuve.
Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Jane, désolé de ce qui arrive à nos amis Britanniques, vous êtes vous-même Londonienne, je crois. Comment avez-vous appris cela ? »
Jane Anson* :« J’ai vécu à Londres avant de déménager ici, mais je ne suis pas de Londres, c’est mon mari qui est originaire de Londres. J’y étais la semaine dernière. Je croise les doigts pour les victimes. C’est encore un attentat, c’est horrible. Londres, Paris, Berlin, tous les pays en Europe doivent faire face ensemble à ce problème… »
JPS : « Aujourd’hui, la sécurité est-elle maximale à cet endroit comme le London Bridge ? »
Jane Anson : « Apparemment, il s’est passé 8 minutes après le 1er appel, une intervention de 8 minutes de la police pour neutraliser les terroristes, c’est impressionnant. »
JPS : « London Bridge, c’est un nouveau symbole ? »
Jane Anson : « London Bridge, et Westminster Bridge il y a environ un peu plus de 8 semaines… D’un point de vue logistique, c’est surtout un endroit où il y a pas mal de personnes. C’est horrible pour la Grande-Bretagne d’avoir 3 attentats dans un petit espace de temps. Ce n’est pas contre un pays en particulier mais contre une façon de vivre. »
JPS : « Culturellement en Grande-Bretagne, les policiers n’avaient pas tous des armes, est-ce que cela change ? »
Jane Anson : « On avait librement fait le choix de ne pas avoir mis en place une police avec des « guns » (armes), et c’est aujourd’hui un grand changement, heureusement, qui fait qu’il y a une très bonne réponse dans cette situation horrible. Mais cela intervient 5 jours avant une élection générale, je ne sais pas très bien, mais c’est peut-être voulu. »
JPS : « Tout autre chose, Jane, vous allez animer une conférence lors de Vinexpo sur le Brexit, c’est un thème important… »
Jane Anson : « Je l’ai déjà dit, je suis à 100% contre le Brexit, je suis triste. A titre personnel, je trouve stupide le Brexit. On doit rester en commun, ensemble, on doit trouver une solution. Toutefois, pour cette conférence, on va rester pratique et apporter des solutions. »
Côté Châteaux exprime ici toute sa solidarité aux familles de victimes et au Peuple Britannique touché par ces nouveaux attentats, ainsi qu’aux Français également blessés hier. 7 de nos compatriotes ont été blessés dont 4 dans un état grave. Un Français est décédé a-t-on appris en début de soirée par le quai d’Orsay.
*Jane Anson est journaliste pour Decanter, elle a par ailleurs écrit un beau livre sur Angelus et l’histoire de la famille de Boüard à la tête de ce château depuis 8 générations. Elle a par ailleurs écit un autre bel ouvrage sur Bordeaux Legends en anglais ou en français Elixirs Premiers crus classés 1855, avec Isabelle Rozenbaum, Préface de Francis Ford Coppola, un livre qui a reçu le prix Baron Philippe de Rothschild 2014, et Best Wine Photography in the Gourmand Awards 2013.
Quelque 200 vignerons en colère se sont rassemblés mardi matin au péage du Perthus, au Boulou dans les Pyrénées-Orientales, à la frontière avec l’Espagne, pour dénoncer la concurrence du vin espagnol. Ils ont aussi bloqué temporairement un autre segment de l’autoroute A9 dans l’Aude, à la mi-journée.
« Si l’Etat français ne nous protège pas (…) la régulation de marché, nous la ferons nous-mêmes sur le terrain », avait scandé devant la foule Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l’Aude.
Le péage du Perthus a été bloqué pendant une heure et demie, entraînant la coupure de l’A9 dans le sens France-Espagne et un bouchon de 7 km de poids lourds et véhicules légers, selon un communiqué de Vinci Autoroutes. Les manifestants, venus au Boulou (Pyrénées-Orientales) en convoi depuis Narbonne (Aude) où ils s’étaient réunis tôt pour une action surprise, ont interpellé par l’intermédiaire du sous-préfet présent Gilles Giuliani, le nouveau ministre de l’Agriculture, Jacques Mézard. « Un hélicoptère, des camions de CRS, voilà la réponse que l’on nous fait à la question des importations de vin, qu’il soit espagnol ou italien. C’est malheureux », a déploré M. Rouanet, sous un soleil éclatant.
« Nous ne sommes pas contre les importations à condition qu’elle soient régulées. Quand les importations de vin étaient à 6 millions d’hecto, il n’y avait aucun problème sur le marché français. Mais depuis qu’elles ont augmenté, nous avons été livrés à des spéculateurs et des profiteurs comme aux heures les plus noires de notre histoire », a-t-il ajouté.
Rassemblés en groupe face à un cordon de CRS, les viticulteurs ont enflammé des pneus et installé quelques tables, alors que leur porte-parole échangeait avec le sous-préfet. Ils ont levé le camp peu avant 11H00, après des sommations des CRS et un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre.
Une partie d’entre eux est ensuite repartie dans l’Aude, où ils ont mené une opération escargot puis un barrage filtrant sur l’A9 au niveau de La Palme pendant près de 2 heures, entrainant une paralysie du trafic sur 6 km, selon Bison Futé. Le barrage a été levé vers 14H30 après que le syndicat a obtenu l’assurance d’une rencontre avec le ministre « en personne », après les législatives, a affirmé à l’AFP M. Rouanet. Le sous-préfet de Céret avait, dans la matinée, proposé une rencontre lundi au ministère, mais le syndicat revendiquait une entrevue avec le ministère lui-même.
Lundi, c’est finalement une réunion « préparatoire » qui doit avoir lieu à la préfecture de l’Aude avec les « principaux acteurs de la filière et les services de l’Etat, a-t-on indiqué à la préfecture.
AFP.
Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Occitanie Alexandre Grellier et Frédéric Guibal :
Les vignerons de l’Aude font la chasse aux importations illicites de vin espagnol Intervenants : Philippe Tailhan, viticulteur // Baptiste Cabal, Viticulteur // Frédéric Rouanet, Président du Syndicat des Vignerons de l’Aude – Alexandre Grellier, Frédéric Guibal
Le tribunal correctionnel de Dijon a condamné ce lundi un Russe à quatre ans de prison, dont deux fermes, pour avoir vendu de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon de la Romanée-Conti.
Encore une affaire de piquette vendue pour l’un des plus prestigieux vin au monde… A Dijon, un Russe a été condamné à 4 ans de prison dont deux fermes et 150 000 euros d’amende pour utilisation frauduleuse d’une appellation d’origine contrôlée. Il doit par ailleurs verser plus de 550 000 euros de dommages et intérêts, dont quelque 300 000 pour la société civile de la Romanée-Conti. Cette dernière avait réclamé 500 000 €.
Les faits remontent entre 2012 et 2014, plus de 400 bouteilles avec des étiquettes contrefaites du célèbre domaine de la Romanée Conti ont ainsi été écoulées.
A ses côtés 2 prévenus Italiens, un père et son fils, pour lesquels le tribunal correctionnel a estimé qu’il ne pouvait être jugés dans la mesure où ils avaient déjà été condamnés en Suisse, en mars 2015, pour les mêmes faits. Lors de l’audience, le 27 janvier, des peines de trois ans de prison, dont deux ferme, et d’un an avec sursis, avaient été respectivement requises à l’encontre du Russe et des deux Italiens.
« C’est une prise en considération de l’atteinte à l’image du domaine », a commenté Marina Cousté, avocate de la Romanée-Conti.« C’est d’autant plus satisfaisant que c’est le cru le plus prestigieux mondialement parlant », a-t-elle ajouté.
Surune parcelle de moins de deux hectares, le domaine de la Romanée-Conti produit chaque année entre 5 000 et 6 000 bouteilles. «Il faut savoir que le romanée-conti est déjà un vin particulièrement touché par la spéculation: une bouteille d’un millésime 2009, vendu 1672 euros au domaine, coûtera plus de 8000 euros, rien qu’en ayant franchi les grilles», affirme Marina Cousté. «Cette spéculation cause un tort considérable à l’image du domaine». Les contrefacteurs revendaient la bouteille entre 11.000 et 25.000 euros. Le préjudice commercial s’établit ainsi à 1,5 million d’euros. écoulées par un réseau de distributeurs exclusifs et revendues à des prix pouvant dépasser 10 000 euros la bouteille.
Lors du procès, le russe, qui comparaissait libre après avoir effectué 18 mois de détention provisoire, avait assuré ignorer qu’il s’agissait de fausses bouteilles, niant aussi tout lien avec les prévenus italiens.
Le tribunal « couvre la détention provisoire, que nous jugeons abusive », a asséné son avocat Me Julien Dami Le Coz, dénonçant « l’exigence de la justice dijonnaise de satisfaire la partie civile principale ».
Qualifiant le dossier de « plus que branlant », Me Dami Le Coz a ajouté que son client n’avait pas exclu de faire appel, mais que la décision n’était pas prise.
Les prévenus italiens, qui ne s’étaient pas présentés devant le tribunal dijonnais, avaient écopé devant la justice suisse de 24 mois de prison avec sursis et 5.000 francs suisse d’amende chacun (environ 4.700 euros), ainsi que de 400.000 euros de dommages et intérêts pour le domaine de la Romanée-Conti.