17 Fév

La Chine a réduit de 6% ses importations de vins en 2018

Les importations de vins par la Chine ont baissé globalement de 6% en valeur en 2018, illustrant le ralentissement de la croissance dans le pays, selon une estimation de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

Globalement « en valeur, les importations chinoises de vin ont baissé de 6% » l’an passé, a indiqué Antoine Leccia, président de la Fédération, lors d’une conférence de presse à Paris. « Nous avons mis en place un observatoire de tous les vins étrangers dédouanés en Chine », pour pouvoir calculer une estimation précise des importations chinoises de vins, quelles que soient les routes commerciales empruntées par les marchandises (vente directe ou réexportation), a expliqué M. Leccia en substance.

« Le seul pays producteur qui a vu ses exportations progresser l’an passé vers la Chine est le Chili, car il n’y a plus de taxe sur les vins chiliens depuis 2016 grâce à un accord de libre échange entre les deux pays », a-t-il relevé.

Selon cet observatoire, l’Italie, la France et l’Espagne, les trois premiers pays producteurs du monde, et exportateurs, subissent des baisses, mais dans des ampleurs très différentes: le recul des importations chinoises s’élève ainsi à 3,5% pour les vins italiens, à -8,7% pour les vins français, et à -20% pour les crus espagnols, a dit M. Leccia.

En ce qui concerne la France, le recul est sensiblement moins important que la baisse de 14,4% sur les exportations directes de vins et spiritueux vers la Chine annoncée par la FEVS mercredi.

« Ceci s’explique car l’observatoire nous permet de prendre en compte tous les vins d’un même pays qui arrivent en Chine, et nous prenons donc en compte aussi bien les exportations directes de la France vers la Chine que les vins français qui transitent par Singapour, Hong Kong ou le Royaume-Uni et sont ensuite réexportés vers la Chine » a expliqué un responsable de la FEVS.

AFP.

15 Fév

Vins et alcools: en 2018, la France a exporté moins mais mieux

La France a atteint un nouveau record d’exportation pour ses vins et alcools l’an passé, avec 13,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’étranger, malgré une baisse globale des volumes  et des reculs sur certains marchés sensibles comme la Chine.

Le Cognac a une fois de plus tiré les exportations vers le haut, ici chez Hennessy © JPS

Entre les inquiétudes liées au Brexit, le « risque » de voir l’imposition de taxes sur le vin aux Etats-Unis, ou des « difficultés de négociation » sur des certificats sanitaires en Chine, l’année 2018 a été une année « pleine d’incertitudes politiques » pour les exportateurs, a déclaré Antoine Leccia, président de la Fédération des Exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), au cours d’une conférence de presse à Paris.

En volume, les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 2,7% l’an passé, les vins d’appellations non pétillants chutant de 9,8%, en grande partie en raison de la récolte « historiquement faible » de raisin en 2017 due à des problèmes climatiques.

En valeur néanmoins, le montant des exportations françaises a continué de bondir (+2,4%) par rapport à 2017, grâce notamment au cognac. La Fédération s’est ainsi félicitée de la « quatrième année consécutive » de hausse du chiffre d’affaires global, qui passe « pour la première fois » de son histoire au-dessus de 13 milliards d’euros.

Les vins et spiritueux constituent le deuxième poste d’excédent de la balance commerciale française, derrière l’aéronautique.

ANNEE COMPLIQUEE VOIRE DIFFICILE POUR BORDEAUX

Les cinq premiers marchés restent les Etats-Unis (3,2 milliards d’euros, +4,6%), le Royaume-Uni (1,3 milliard d’euros, -0,6%), la Chine (1 milliard d’euros, -14,4%), Singapour (901 millions d’euros, +8,3%) et l’Allemagne (878 millions d’euros, +4%).

Bordeaux, touché de plein fouet par la chute de moitié de la récolte en 2017 et la baisse des exportations de vins AOC, a vécu une année « compliquée » , voire « difficile », mais s’en est « plutôt bien sorti », a estimé Philippe Casteja, PDG du groupe familial Borie-Manoux qui possède dix châteaux (Saint-Emilion, Pomerol, Saint-Estèphe).

Selon lui, les baisses ont surtout touché les « entrées de gamme », alors que sur les grands vins, la moyenne des prix a « plutôt monté ».

A noter, la hausse de 1,3% en volume et de 5,3% en valeur des exportations de vins à cépages sans indication géographique.

Ces vins, réunis sous le label « Vins de France » lancé il y a dix ans, sont destinés à capter le marché d’entrée de gamme et à satisfaire les consommateurs anglo-saxons, dont le choix est déterminé plus par le cépage que par le terroir. « Ces vins sont excellents pour capter une clientèle d’entrée de gamme, mais malheureusement la France a procédé à beaucoup d’arrachages de vigne dans le Languedoc et risque maintenant de manquer de volumes » pour satisfaire ces marchés, notait un expert en marge de la conférence.

Au chapitre des succès, le cognac a réalisé une « très bonne année 2018 en volume
et en valeur », selon le PDG de Courvoisier Patrice Pinet, également président du syndicat des maisons de cognac. Le chiffre d’affaires export de la filière s’est élevé à 3,12 milliards d’euros (+1,7%).

« Aux Etats-Unis, le premier marché, cognac a envoyé 90 millions de bouteilles » (+5%), profitant « de la croissance américaine et de la mode des alcools bruns ».

Les ventes ont progressé de 5,9% vers l’Asie « avec des marges de progression importantes », a-t-il ajouté. Le cognac a aussi une « bonne dynamique » dans certains pays africains, comme l’Afrique du sud et le Nigeria.

Toute la filière du vin française reste néanmoins très inquiète sur l’évolution du Brexit « à 43 jours de la date fatidique », a souligné M. Casteja. « Les importateurs britanniques nous suivent depuis des centaines d’années, nous restons confiants dans nos relations d’intimité », a-t-il ajouté pour se rassurer.

AFP.

12 Fév

Philippe Faure-Brac, on boit ses paroles sur la vocation de sommelier : « c’est un métier de passion, réellement de passion, c’est juste un métier fantastique. »

Les sommeliers français étaient réunis dimanche et lundi à Bordeaux, l’Union Nationale de la Sommellerie tenait d’ailleurs son conseil d’administration au Mercure Mériadeck. L’occasion d’interroger son président et aussi meilleur sommelier du monde 1992. Philippe Faure-Brac est l’invité de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac. Comment se porte aujourd’hui la sommellerie française ? »

Philippe Faure-Brac : « La sommellerie française se porte bien, elle fête d’ailleurs cette année son cinquantième anniversaire. Cinq décennies d’histoire des fédérations de toutes les associations régionales. C’est une association qui reste extrêmement active, il y a plus de 1500 membres au niveau national ce qui est déjà une bonne chose ».

« Et puis surtout on intervient de plus en plus dans les écoles où les élèves sont en formation, pour présenter le métier, en travaillant avec le Ministère de l’Education nationale pour le référentiel de formation et c’est toujours une sommellerie qui est le repère au niveau international parce que beaucoup d’étrangers viennent en France pour se former auprès des sommeliers. »

 JPS :  » C’est dit-on un métier qui manque de bras ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier dans lequel il n’y a pas de chômage et où les bonnes volontés sont les bienvenues. C’est un métier passionnant et on s’aperçoit que cela donne une sorte de statut particulier : on arrive dans un restaurant et même dans une réception, on voit qu’il y a quelqu’un qui a la grappe… Spontanément, on a envie d’aller le voir, de discuter avec lui, de lui demander des conseils, on sait que c’est quelqu’un qui a de la culture…et qui a de la profondeur dans son explication, qui a du vécu souvent, donc c’est un vrai repère et il y a beaucoup de travail dans cet univers là. »

JPS : « Est-ce que c’est difficile d’acquérir toute cette connaissance ? »

Philippe Faure-Brac : « Cela peut des fois montrer que c’est une montagne inaccessible, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de notre métier, c’est qu‘il n’y a pas de limite effectivement dans la connaissance. C’est difficile, peut-être, mais comme on dit : tout ce qui est difficile peut être aussi attractif. Et c’est vrai que la difficulté d’apprendre est une source de motivation voire d’épanouissement super intéressante. »

JPS : « Après il faut vraiment avoir la vocation parce qu’il y a des horaires, ce sont ceux de la restauration, de l’hôtellerie et forcément il faut avoir un peu cette mission de  » « moine-soldat » ?

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier de passion, réellement de passion, donc on ne compte pas ses horaires, quand on finit le service on peut aller faire des dégustations, on peut se plonger dans un bouquin, on peut aller rencontrer des confrères, il n’y a pas trop de limite, il faut en avoir conscience et être très serein avec cette dimension là des choses, parce que c’est juste un métier fantastique ! C’est un métier où on se lève le matin et on a envie d’apprendre pour mieux partager, c’est ça vraiment la vocation de notre métier. »

Champagne: un recul de 1,8% en 2018

Le champagne accuse un léger recul sur l’année 2018 avec une baisse de 1,8% des ventes qui s’établissent à un peu plus de 300 millions de bouteilles vendues. Rien de dramatique, vues les hausses des années précédentes.

Les ventes de © champagne restent toujours importantes malgré ce léger recul

Les ventes de champagne ont atteint « près de 302 millions de bouteilles », soit »une baisse de 1,8% par rapport à 2017″, a annoncé le Comité Interprofessionnel
du Vin de Champagne (CIVC) qui estime le chiffre d’affaires à 4,9 milliards d’euros.

La France est en recul de 4,2% avec 147 millions de bouteilles. Avec 76 millions de cols, l’Union européenne se contracte légèrement de 0,9% tandis que les marchés hors Europe progressent de 2,1% à près de 79 millions de bouteilles.

Les exportations représentent désormais plus de la moitié des ventes totales, ce qui constitue selon le CIVC « un renversement de tendance par rapport au siècle dernier ».

Avec AFP.

11 Fév

La Sommellerie Française : une vocation et de nombreux débouchés !

Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.

Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.

Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.

Théo Beaupère © JPS

« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».

Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.

C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.

Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».

Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».

DidierJeanjean, avant tout la transmission des savoirs sur les terroirs © JPS

Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.

A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

Collège de Parempuyre : une rencontre plutôt positive avec le département et la mairie

Le Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre a rencontré cet après-midi Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental de la Gironde, et le Maire de Parempuyre, Béatrice de François, au sujet du projet de collège. L’entrevue a plutôt été fructueuse et dans le sens du maintien du projet en face des vignes prochainement en bio.

Ludovic Coutant, président du Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre © JPS

Ludovic Coutant ne cachait pas ce soir sa satisfaction : « la rencontre a été plutôt positive, suite à la décision de Mr Fayat de passer en conversion bio, le projet est maintenu en face des vignes. La fin de la construction devrait se faire dans 3 ans, ce qui permet au chateau de faire sa conversion. C’est aussi positif car nos enfants vont aussi rester au chaud durant tout le temps de la construction dans le collège actuel. »

« La prochaine étape va être de rencontrer Madame Lucas pour avoir connaissance du plan de conversion et nous assurer qu’il va y avoir vraiment une conversion et une labellisation qui va se faire ».

« On va aussi proposer de mettre en oeuvre une charte entre le château, la commune et le collectif afin que nous puissions avoir une information sur les traitements en cuivre et en soufre ». Les parents restent sur leur position, se réjouissent de la conversion annonce en bio et espèrent vivement cette rencontre avec le château. La suite au prochain épisode.

09 Fév

Un instant magique avec Jeffrey M. Davies : « à la découverte des grands cabernet-sauvignons de la Napa Valley

Il n’y avait que du beau monde hier soir à l’Univerre à Bordeaux. Jeffrey M. Davies avait convié la génération montante des grands vignerons du bordelais pour découvrir et déguster de grands vins de la Napa Valley. Un feu d’artifice d’arômes et de saveurs. 

Jeffrey M.Davies, Marielle Cazaux, Lisa Perroti-Brown, Romain Ducolomb, Guillaume Pouthier, Aymeric de Gironde, 2e rang : Karim Nasser, Jean-Cristophe Meyrou et Thomas Duclos © JPS

Ce dîner-dégustation est une idée de génie que Jeffrey Davis avait eue lorsque j’avais tiré le portrait à Xavier Leclerc, le Monsieur Vin du Groupe Auchan, à l’occasion des foires aux vins de septembre sur le sourcing de la grande distribution dans le bordelais. Malheureusement Xavier Leclerc ne pouvait être des nôtres hier soir : « cette idée est venue d’un déjeuner avec JP et Xavier, on a essayé de la mettre en oeuvre en décembre, mais elle n’a pas pu se faire, on s’est rabattu sur février. J’en ai parlé à Lisa Perroti-Brown (rédactrice en chef du Wine Advocate) qui m’a dit je suis à Bordeaux début février, oui j’aimerais bien venir et amener quelques vins, et notamment le 1er… » Un grand blanc 2014 de la Sonoma « la Proportion Dorée » de Morlet Family Vineyards, un assemblage de 60% sémillon, 32% de sauvignon blanc et un peu de muscadelle. Un grand blanc de Californie boisé à la robe vieil or, et aux arômes d’agrumes, citron, orange, chèvrefeuille qui selon Robert Parker le compare à un Haut-Brion Blanc. Et il lui a donné la note maximale de 100.

LA GENERATION MONTANTE DE BORDEAUX

La soirée s’annonçait de haute voltige avec comme comité de dégustation de grands vignerons du bordelais parmi lesquels on pouvait croiser Guillaume Pouthier des Carmes Haut-Brion, Romain Ducolomb de Beychevelle, Aymeric de Gironde de Troplong Mondot, Marielle Cazaux de la Conseillante, Jean-Christophe Meyrou des Vignobles K, des directeurs généraux ou techniques de ces grands châteaux. Parmi les pointures également Thomas Duclos oenologue consultant chez Oenoteam. Avec bien sûr en chef d’orchestre Jeffrey M. Davies, de la Maison de Négoce Signature SelectionS, l’un des meilleurs dégustateurs, un Américain échoué depuis des années dans le bordelais, un puits de science sur les propriétés de Bordeaux et de la Napa Valley, qui a un réseau impressionnant avec pour le seconder durant cet instant magique son collègue et associé Karim Nasser.

Cette dégustation de plus de 4 heures a été orchestrée comme un feu d’artifice, avec des tirs simultanés de 2 à 3 grands flacons, pour accompagner chaque plat. Même si la couleur dominante était le rouge, les sensations passaient par des instants d’étonnement, en passant par l’enchantement en milieu de bouche, et en finale une retombée souvent heureuse, mais aussi parfois avec une note preignante de bois.

Le puits de science Jeffrey M.Davies nous contait l’histoire de ces domaines prestigieux dont certains comme Carter, un peu plus de fraîcheur du fait de sa situation et de son exposition. « Carter Cellars, a été créé en 1998 par Mark Carter. Il partage le même « winemaker », Mike Smith, avec Myriad Cellars, Quivet Cellars, et quelques autres étiquettes ».

DE GRANDS VINS DE LA NAPA VALLEY

L’étonnement de ces grands vins de Californie passe tout d’abord par cette comparaison avec les vins de Bordeaux sur ces cépages communs de calernet sauvignon. La Californie bénéficie d’un ensoleillement et d’un climat qui se traduit par des maturités optimums, souvent plus abouties, mais aussi avec un degré l’alcool important entre 14 et 15°( que l’on retrouve aussi de plus en plus dans le bordelais). Cette « terre d’abondance » (traduction de Napa dans la langue des Indiens Wappo) répartie sur plus de 16000 hectares bénéficie de micro-climats avec des écarts de température importants entre le jour et la nuit qui favorisent la bonne maturité. Les sols sont différents de ceux du bordelais oscillant entre de la lave volcanique et des cendres, mais aussi composés de de sédiments des marées de la baie de San Francisco.

La salve de trois vins de Las Piedras Vineyard, (façonnés par Fait Main, Myriad, et Schrader) , était étonnante par ces arômes de fruits très envoûtants, entre mûres écrasées et de cassis, aux couleurs intenses entre bordeaux et violet. Un Carter « Beckstoffer Las Piedras Vineyard » de 2015 exceptionnel noté 98. « Las Piedras aurait été planté dans les années 1840 par un dénommé Edward Bale. Il était ainsi le premier vignoble planté dans ce qui est devenu aujourd’hui l’appellation (AVA) de St. Helena. Beckstoffer l’a acquis en 1983 et l’a planté avec deux clones de Cabernet Sauvignon. Situé en pied de côte des Mayacamas, toujours au sud-ouest de St. Helena, il tire son nom de son sol composé de petits cailloux. 8.9 hectares ».

De grands vignerons, oenologues et dégustateurs de Bordeaux… sur un excercice californien © JPS

Parmi les grands vins encore dégustés ceux du vignoble appelé « Dr. Crane qui se trouve au sud-ouest de St. Helena, il appartient aussi à Andy Beckstoffer, grand propriétaire de vignes dans la Napa Valley. Andy l’a acheté en 1997 et l’a replanté en 1998 avec Cabernet Sauvignon, Petit Verdot, et Cabernet Franc. 8.5 hectares. Aujourd’hui, il vend les raisins de cet illustre vignoble à de nombreux « wineries » dont Myriad et Realm qui sont très heureux de pouvoir les avoir. Il tire son nom du Dr. George Belden Crane qui l’a planté à l’origine en 1858. Il est ainsi le plus ancien vignoble toujours en exploitation dans toute la Napa Valley », commente Jeffrey M.Davies. Et de compléter : « Andy Beckstoffer est également propriétaire 36 hectares (dont 33.6 sont plantés) du célèbre vignoble appelé To Kalon à Oakville. Il l’acquis en 1993. Mondavi, UC Davis, et la famille Macdonald sont également propriétaires de To Kalon. Il a été planté à l’origine par Hamilton Crabb en 1868 et est ainsi le deuxième vignoble le plus ancien de la Napa Valley à toujours être exploité. Il a été replanté en 1994 avec Cabernet Sauvignon and Cabernet Franc… »

Des vins de garde, d’une exceptionnelle jeunesse même ce 2007 semblait ne pas avoir bougé… Et pour terminer un petit Beaulieu Vineyard « Georges de Latour » de 1970 Une réserve privée qui donnait encore à rêver, avant de terminer sur une note plus bordelaise avec ce fabuleux Suduiraut « Crème de Tête » de 1989. Un bouquet final impressionnant, avec dans le rôle de l’artificier en chef Jeffrey M. Davies, le plus frenchy des Américains de Bordeaux, un gentleman du flacon. Thanks for this moment   Mister Jeffrey.

 

08 Fév

Disparition de Georges Vigouroux, le pionnier du Malbec à Cahors

Le monde viticole pleure la disparition d’un grand vigneron qui a redoré le blason de Cahors en remettant le Malbec sur le devant de la scène. Ses obsèques auront lieu ce lundi 11 février.

Georges Vigouroux, l’homme du Malbec et de Cahors © famille Vigouroux

Georges Vigouroux est décédé jeudi dernier à l’âge de 83 ans. Producteur et négociant dans le Lot, il a été un farouche artisan de la reconstruction du vignoble de Cahors depuis les années 70. Il avait ainsi replanté un vignoble sur le domaine de Haute-Serres, sur un terrain caillouteux dont peu de monde pensait qu’il allai en faire quelque chose et aujourd’hui c’est devenu un fleuron de l’appellation, un très grand vin recherché sur les tables de grands restaurants. Une destinée incroyable car il a aussi repris en 1983 les rênes du superbe Château de Mercuès pour en faire un hôtel de grand luxe Relais&Châteaux, très prisé  notamment des Américains.

Par sa volonté et son déterminisme, il a largement contribué à la réputation et aux exportations à l’étranger des vins de ses domaines Haute-Serres, Mercuès, mais aussi de l’appellation, au Canada, aux Usa, en Chine et en Europe. Bertrand-Gabriel Vigouroux a rejoint son père dans les années 90, ensemble ils ont présidé à la destinée du groupe. Georges Vigouroux s’est progressivement effacé pour transmettre ce qu’il avait mis en place. Le groupe Vigouroux géré par son fils comprend ces deux châteaux et s’étend désormais l’international avec des vignes plantées en Argentine. Côté Châteaux présente ses plus sincères condoléances à la famille et à ses amis de Cahors.

Les obsèques de Georges Vigouroux seront célébrées lundi en la cathédrale Saint-Etienne de Cahors à 10 heures.

07 Fév

13e édition de Blaye au Comptoir à Bordeaux : les clients sont toujours contents de voir le vigneron qu’il y a derrière la bouteille

C’est ce jeudi et encore demain vendredi l’opération Blaye au Comptoir à Bordeaux. 50 vignerons de l’appellation se déplacent dans les restos, bistrots et chez les cavistes pour faire connaître leurs vins et ce terroir du nord-gironde.

A Fours en Gironde, Sandrine Haure exploite 13 hectares de vignes certifiées bio depuis 2013.

Le château l’Haur du Chay © JPS

Un petit vignoble en Blaye Côtes-de-Bordeaux qui commence à avoir de grosse commandes…

Aujourd’hui on a une grosse attente du consommateur, cela fait 10 ans que nous sommes en bio, ils sont vraiment à la recherche de ce genre de produit, nos ventes sont en croissance constante, »Sandrine Haure du château l’Haur du Chay.

C’est sa première participation comme vigneronne à cette 13e édition de  Blaye au Comptoir, où durant deux jours 50 vignerons de l’appellation investissent 50 bistrots, restaurants, cavistes et bars à vin de Bordeaux.  « Ca rappelle la convivialité, sur ce que l’on sait faire le midi… », m’explique Romain Cazalas du Bistrot du Coq rue Lecoq à Bordeaux. « Les clients à chaque fois sont très contents et nous c’est toujours un bonheur de pouvoir y participer chaque année ».

« Est-ce que je peux vous faire déguster mon vin » demande Sandrine aux clients déjà attablés. « C’est un 2015, Blaye Côtes de Bordeaux rouge. Ca c’est un  rouge qui est boisé, vieilli 18 mois en barriques. » 

La réaction des consommateurs est plutôt favorable parfois c’est une agréable surprise, d’autant que le 1er verre est gratuit.  « Cela va permettre aux vignerons de se faire connaître, surtout actuellement je pense qu’il y a de la concurrence aussi dans le pays même et à l’étranger, surtout que ce sont des vins qui ne sont pas très connus, donc moi je trouve que c’est très bien », Sandrine consommatrice.  « Ils sont toujours content de voir le vigneron qu’il y a derrière la bouteille et ils aiment qu’on leur explique le bio »

Si Blaye est aujourd’hui la 5e appellation de France vendue en grande distribution, elle a toujours un léger déficit d’image dans les restaurants de Bordeaux d’où l’intérêt de cette opération annuelle :

« On a coutume de dire qu’à Bordeaux même les vins de Bordeaux ne sont pas en terrain conquis », commente Michaël Rouyer le directeur du syndicat viticole de Blaye ; aujourd’hui Blaye produit 30 à 35 millions de bouteilles chaque année.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

 

05 Fév

La Cave de Rauzan demande à ses adhérents d’abandonner les CMR

C’est un signal fort donné à la viticulture girondine. La Cave de Rauzan a pris une décison en conseil d’administration : l’arrêt de l’utilisation des pesticides les plus dangereux pour la santé, ceux qualifié de CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique). Les vignerons seront accompagnés par des techniciens durant cette transition.

Denis Baro et Philippe Hébrard, le président et le directeur des Caves de Rauzan Grangeneuve © Jean-Pierre Stahl

Denis Baro, le président de la Cave de Rauzan, nous montre son local de produits phyto-pharmaceutiques. Un local où il ne reste que quelques cartons et bidons de produits de traitements pour éviter les malaldies de la vigne comme le mildiou.

« La mesure que l’on a prise c’est inciter les adhérents à ne plus utiliser les CMR produits, qui sont très décriés », commente Denis Baro président des Caves de Rauzan et Grangeneuve « On va bien évidemment continuer à traiter nos vignes car c’est la base de notre revenu, donc traitons mais de manière plus naturelle, même si entre le bio et le tout conventionnel, il y a un juste milieu que nous essayons de mettre en place (en diminuant aussi les intrants) sur notre coopérative ».

Aussitôt le courrier envoyé le 22 janvier aux 340 adhérents de Rauzan-Grangeneuve, la Confédération Paysane a réagi : « un grand bravo à la cave de Rauzan ». Elle salue ainsi cette demande de la cave « d’arrêter les CMR » tout en invitant « ceux à qui cela poserait un problème à se rapprocher des techniciens vigne de la cave. »

Dominique Techer, secrétaire de la Confédération Paysanne de Gironde © JPS

La Confédération rappelle que depuis Cash Investigation en mars 2016, « nous avions invité publiquement tous les acteurs à prendre en compte les évolutions de notre société et arrêter les CMR. » Elle pose aussi un problème et s’interroge par rapport à la baisse des ventes de Bordeaux ces derniers mois : « dans les foires aux vins de fin d’année, pour l’ensemble des appellations on était 2-3% de baisse (en France) et pour Bordeaux on était à -18%, il faut se poser des questions sur son image et voir comment on peut renouer avec la clientèle qu’on avait quoi. Je pense que ce qu’a décidé la cave de Rauzan, cela va  dans le bon sens. »

« Aujourd’hui, on a des clients qui nous demandent d’assurer l’absence de résidus de produits CMR dans les vins et donc après avoir sensibilisé fortement nos adhérents depuis quelques années, on a pris la décision d’arrêter les CMR cette année. »

Cette évolution, la Cave de Rauzan la considère comme naturelle, elle qui s’est engagée depuis plusieurs années dans le développement durable et le sociétal. La cave voit également depuis quelque temps la proportion de vignerons qui choisissent de faire du bio un peu plus importante.