19 Juil

Côté Châteaux fête ses 3 millions de pages lues

Parti de rien il y a 7 ans, ce blog du vin enregistre en ce mois de juillet plus de 3 millions de pages lues. Un petit succès, au plus près de l’actualité de la vigne et du vin à Bordeaux, en Aquitaine, Nouvelle-Aquitaine, en France et dans le monde. Au départ un blog, puis une émission qui s’est ajoutée: Côté Châteaux a trouvé son public.

Lancé fin décembre 2013, le blog Côté Châteaux, créé et animé exclusivement par Jean-Pierre Stahl, journaliste à France 3 Aquitaine, vient de dépasser ce chiffre rond de 3 millions de pages lues. C’est pas mal, cela aurait pu être encore mieux, je l’avoue. Alimentant depuis le début au quotidien le blog, avec un post ou un article chaque jour, levant un peu le pied cette dernière année, Côté Châteaux a somme toute réussi à vous informer, à vous étonner, à surtout vous faire passer un bon moment.

Car la force de ce blog atypique est de jouer sur l’information, les photos, des reportages, des vidéos et des magazines… Bref, il est complet le gars…un peu comme une galette de sarrazin (jambon, fromage, oeuf, parfois tomate, ma préférée). Et puis, le sens de l’humour et de la dérision n’est jamais très loin non plus, ce qui en fait aussi le charme.

Durant ces années, Côté Châteaux s’est mis à la portée de tous : novices, amateurs (éclairés ou ceux qui n’ont pas encore la lumière (à tous les étages (qui a dit ça ?)), connaisseurs et professionnels. C’est ainsi que plusieurs milliers de personnes se sont mises à le suivre sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, LinkedIn, Insta,… Chacun y trouvant sa chacune ou plutôt l’info qui lui plaisait ou l’informait en des temps parfois records.

Ainsi sur toutes ces intempéries avec la rubrique vin…tempéries, Côté Châteaux a toujours été à la pointe et premier à vous informer, notamment lors du gel de 2017 (avec un pic de fréquentation plus de 37000 visites en une seule journée, cette année encore relatant les terribles journées de gel du mois d’avril 2021, sans parler de la grêle également de plus en plus fréquente et des maladies de la vigne comme le mildiou.

Vous avez été nombreux à apprécier également le magazine Côté Châteaux diffusé Sur France 3 NOA, un magazine sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine (Bourg, Blaye, Buzet, Cognac, Castillon, la Corrèze, Monbazillac, Sainte-Croix-du-Mont, Sauternes, ou sur les actualités du vignoble comme les nouveaux chais du Bordelais, les femmes du vin, la crise du coronavirus, le boom du bio. Bref 24 numéros au total tournés avec des smartphones, montés par votre serviteur, avec le concours de mes collègues Alexandre Berne, Sébastien Delalot et Charles Rabréaud.

L’insolite a aussi été mis en avant avec Michel Jack Chasseuil, le plus grand collectionneur de vin au monde: un magazine de 7 minutes diffusé sur France 3 Aquitaine puis sur Facebook qui a totalisé plus de 3 millions de vues. Il y a eu aussi récemment le vin au CBD, Catherine Ringer en Guest star du château de la Rivière, Philippe Geluck et ses chats invités de Bordeaux Fête le Vin, Bernard Hinault intronisé par la Jurade de Saint-Emilion…. De nombreuses thématiques ont été régulièrement couvertes comme la Cité du Vin, Bordeaux Fête le Vin, les Primeurs, Bordeaux Tasting, etc… Bref de quoi trouver de quoi boire… outre mes paroles, celles de mes interlocuteurs à l’occasion de ces événements, et avec l’analyse et le regard du reporter.

Allez Carpe Diem, j’espère que ne vous saoule pas trop depuis tout ce temps, vous savez me le rappeler à bon escient, en espérant pouvoir continuer à vous raconter ces histoires du monde du vin. Vive Côté Châteaux.

18 Juil

Fleur Cardinale : l’éclosion d’un superbe chai pour ce cru classé de Saint-Emilion

 Le château Fleur Cardinale à Saint-Etienne-de-Lisse en Gironde vient de terminer ses travaux au terme de 3 ans et demi de chantier. Une nouvelle page s’écrit pour la famille Decoster, avec Caroline et Ludovic, la jeune génération en charge du domaine. Fleur Cardinale ouvre ses portes au public cette semaine, et en avant première à l’occasion du Tour de France.

Ludovic et Caroline Decoster devant l’oeuvre réalisée par Marik Korus © Jean-Pierre Stahl

A l’entrée du nouvel accueil, Caroline Decoster m’accueille pour me présenter le nouvel écrin de Fleur Cardinale qui s’apprête à ouvrir pour ses portes ouvertes dès le 14 juillet pour 4 jours et à partir de la semaine du 19 juillet : « Bienvenue à Fleur Cardinale, on sort de 3 années et demi de travaux commencés en 2018. Mes beaux-parents sont arrivés en 2001, à l’époque le château était en Saint-Emilion Grand Cru, et avait 18 hectares de vigne. Il est passé en Cru Classé en 2006, aujourd’hui il compte 23,5 hectares et c’est d’ailleurs ce qui a motivé les travaux car en 2018 on était à la capacité maximale de production « .

« En 2017, le gel a précipité les travaux, car on s’est retrouvé avec un chai vide, on avait gelé à 97%. On a alors profité de cette catastrophe pour casser les murs. En 2018, on a donc décidé d’agrandir le chai à barriques et d’adapter la cuverie. Le parcellaire a fait tout bouger, puis on en a profité pour faire du réceptif pour les professionnels et aussi de faire de l’oenotourisme. »

C’est un des rares projets architecturaux sur Bordeaux où il a été fait appel au même architecte qui avait déjà oeuvré il y a 20 ans : Bruno Legrand : « on a reconstruit 1200 m2 de bâtiment avec un étage, nouvelle cuverie et 2 nouveaux chais à barriques, et à l’étage le réceptif. »

D’emblée, le visiteur est bercé par l’histoire de la famille Florence et Dominique Decoster, qui avait réalisé une première carrière dans la porcelaine que l’on retrouve en décor et dans les vitrines d’exposition. Un château très incarné par eux mais aussi la jeune génération Caroline et Ludovic avec leur idées bien senties d’aménagement et de conduite du vignoble.

Durant le 1er confinement, Caroline Decoster est entrée en contact avec le poète franco-sénégalais Souleymane Diamanka, qui a réfléchi sur le métier de vigneron et écrit des poèmes ou phrases spécialement pour le château : « je lui ai dis c’est tellement beau ce que tu nous écris que j’aimerais mettre ce que tu as déclamé sur les murs… ». Ainsi le premier message délivré à l’entrée de Souleymane Diamanka : 

Etre vigneron, c’est adopter une attitude humble, prendre l’habitude de s’adapter. Avant que la structure d’un vin ne soit noble, il y a tant de subtilités à capter, » Souleymane Diamanka

Avant de commencer la visite, l’oenotouriste est interpelé par une video de déambulation groovy aux accents hip-hop réalisée par le groupe Sandy Smoke, sur une chorégraphie de Global Mouvement Bordeaux (voir ci-dessous). Mais aussi une autre vidéo réalisée par Pierre Le Hong « pour que les gens comprennent où on est localisé, où on est situé par rapport à Saint-Emilion et par rapport à nos voisins comme les châteaux de Valandraud ou de Pressac. Avec cette video, on voit qu’on est vraiment sur cette ligne de coteaux nord avec une omniprésence de la forêt… » Et Caroline Decoster de dévoiler les 3 domaines qu’ils gèrent entre Fleur Cardinale, Croix Cardinale et Fleur Cardinale Blanc , au total 37 hectares. « Fleur Cardinale a été le 1er château du secteur à être classé en 2006, c’est le secteur le plus frais de l’appellation, pour arriver à maturité certaines années étaient compliquées, mais aujourd’hui avec le réchauffement climatique les cabernet franc et sauvignon arrivent à maturité… »

Et puis il y a ce couloir sensoriel qui mène à la vigne et permet au visiteur de s’imprégner de l’ambiance à la vigne, en fonction des saisons, avec un jeu de lumières, de chants d’oiseaux et de bruits de travaux à la vigne. « Je voulais un moment hors du temps avec un sentiment d’apaisement avec ces chants d’oiseaux et ce plafond où l’on découvrent de plus en plus de fleurs, qui symbolisent la récolte… »

Au bout du couloir, une jolie vision du vignoble de Fleur Cardinale planté à 75% de merlot, 18% de cabernet franc et 7% de cabernet sauvignon. « Là on a une emprise directe avec la vigne, on va au contact avec la vigne et on voit ce qui s’y passe ». Fleur Cardinale est depuis 2021 en conversion bio. Cette année, comme bon nombre de châteaux, le domaine est aussi confronté au mildiou mais cela devrait impacter moins de 15% de la récolte… 

Caroline Decoster dans le cuvier aux couleurs de l’étiquette © JPS

Le cuvier est aux couleurs de Fleur Cardinale, on est dans l’idée d’avoir un petit écrin, un petit cocon… » Caroline Decoster

Le cuvier comporte 17 cuves inox de 68 à 109 hectolitres, « pour mieux s’adapter au parcellaire, des cuves tronconiques, double peau pour gagner en précision et en terme d’extraction ».

Toutes seront remplies au moment des vendanges par un petit cuvon de 5 hectolitres. Et de préciser « on a gagné également en rapidité et en réactivité, à partir du moment où l’on goûte un raisin mûr à la vigne, la parcelle est ramassée assez rapidement. »

Le chai à barriques en 2 partie est très sobre, de couleur argile, « il y a suffisamment d’espace pour que tout le monde travaille dans le meilleur confort ». Juste à côté un chai expérimental: c’est la « pouponnière, le bébé de mon mari » ou l’antre de Ludovic Decoster qui y réalise là des micro-vinifications, « l’idée est de gagner en finesse dans la trame du vin, de gagner en complexité, avec seulement 8 à 10% qui va rentrer dans l’assemblage final. »

En haut de l’escalier demi-lune, qui surplombe une vinothèque vitrée, la boutique avec exclusivement des objets fabriqués en France et des livres qui n’ont pas été choisis par hasard, sans parler bien sûr des crus de la propriété. « On ne voulait pas que notre boutique ressemble au duty free de Roissy-Charles de Gaulle », précise Ludovic Decoster.

Les Decoster ont souhaité privilégier des visites privées, en famille, entre amis, par groupe maximum de 12 personnes: « on veut que ce soit paisible, que les gens prennent le temps ».Juste à côté une immense bibliothèque qui rassemble des livres et objets personnels des Decoster, avec une platine vinyl avec laquelle les gens pourront passer les disques qu’ils voudront tout en continuant leur visite sur la terrasse ou en train de déguster et de feuilleter un livre sur un canapé…

Le tout devant une oeuvre d’art de Marik Korus, qui réalisait traditionnellement des coraux en porcelaine et là un cercle de 858 fleurs de porcelaine blanche sur fond rouge qui rappellent le nom du château: « l’artiste a passé 4 jours à les visser une à une… »

Ce vaste espace mène à une première salle de dégustation mais aussi à une très grande salle-à-manger (dotée également d’une autre salle de dégustation attenante) qui donne l’impression de se sentir à la maison pour accueillir les visiteurs privés, professionnels et séminaires, avec une gigantesque table réalisée par Art Concept (qui a oeuvré précédemment à la Cité du Vin). L’ensemble a été réalisé avec l’agence de design intérieur Au Long Cours.

Les salles de dégustations de Fleur Cardinale donnent sur la terrasse-jardin © JPS

Tous ces espaces du 1er étage donnent sur une terrasse de 250 m2, avec au centre un jardin de 110 m2 agrémenté d’espèces locales de plantes vivaces (pennisetum, gaura, aster). Un jardin, réalisé avec le paysagiste Atelier Renan Rousselot,  agrémenté de lignes rouges pour symboliser les écosystèmes qui ne sont pas fixés dans le temps. Fleur Cardinale est une visite surprenante qui vous laissera aussi une impression hors du temps.

Hip-Hop à © château Fleur Cardinale par Sandy Smoke et Global Mouvement Bordeaux :

17 Juil

L’image du jour : une gigantesque fresque en l’honneur du Tour de France et des vignerons de Saint-Emilion

Vous allez la voir cet après-midi sur France 2. C’est une fresque remarquable qui a été commandée par le Conseil des Vins de Saint-Emilion et réalisée par Pierre Duc, un artiste de LandArt. A admirer vue du ciel !

La fresque de Pierre Duc commandée par le Conseil des Vins de Saint-Emilion © Guillaume Bonnaud

« C’est le Conseil des Vins de Saint-Emilion qui m’a sollicité, pour intervenir sur une parcelle de la Tour Figeac », m’explique Pierre Duc, venu spécialement de Besançon.

L’artiste a réfléchi et fait plusieurs proposition de dessins à réaliser sur cette parcelle (qui je le précise n’a pas été arrachée pour l’occasion): la première idée a été de faire déjà un Bacchus ou puis il s’est orienté vers une fresque alliant le vélo et le métier de vigneron: « on a retenu un tandem avec devant le maillot jaune qui pédale comme un pur sang et un vigneron qui pédale avec sa hotte dans le dos qui pédale moins vite, avec ses outils,… »précise Pierre Duc.

L’objectif était de mettre en valeur les viticulteurs et les cyclistes qui tous font des efforts considérables dans leur quotidien et en course.

Cette fresque a été réalisée avec des matériaux bio, de la paille, des écorces broyées, etc, 10 jours de travail pour une superbe restitution qui sera visible de l’hélicoptère du Tour de France cet après-midi et déjà saisie par Guillaume Bonnaud.

13 Juil

Eh mildiou…Tu arrêtes quand, les vignerons n’en peuvent plus !

C’est un sale type, un sale type de maladie qui se répand actuellement dans le vignoble bordelais comme dans d’autres vignobles français. En cause, les orages et les précipitations cumulées entre juin et juillet. D’où ces sorties de mildiou. « Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou ! » 

L’attaque de mildiou sur grappe ou rot brun © Philippe Carille

Il pourrait s’appeler Emile Diou, ou comme auraient dit les anciens eh mildiou ! D’une génération à l’autre, tous pourraient vous dire : il n’est pas fréquentable, le gars ! Et c’est même de mal en pis…« Ca fait maintenant des années qu’on prend, de la grêle, du gel et du mildiou », comme me le confie Philippe Carille, vigneron du château Poupille en Castillon, Côtes de Bordeaux, en bio certifié depuis 2008.

« Pour le moment c’est mitigé, ce n’est pas encore la catastrophe, mais c’est sorti vendredi sur grappe… Malgré qu’on n’ait pas eu de trou dans la raquette, on a réussi à passer après chaque pluie mais quand tu commences à avoir 60 mm puis 40 sur les 2 orages il y a deux semaines, et que ça continue toutes les semaines, cela devient compliqué. Cela a commencé à sortir sur grappe, et a continué ce week-end.

Ce n’est pas la catastrophe, mais ça devient compliqué. Il y en a qui diront que c’est une année de vigneron, c’est plutôt une année de chanceux… », Philippe Carille château Poupille.

« Chez certains viticulteurs, c’est pareil qu’en 2018, pour nous c’est moyen à part une parcelle qui est à 30% sur des porte-greffes »

Pour Jean-Jacques Dubourdieu, vigneron des châteaux Clos Floridène, Reynon ou encore Doisy Daëne : « c’est une grande, grande inquiétude, qui me fait penser à 2018, en pire, avec une fréquence de pluies importante. Cela touche surtout les cépages rouges comme le merlot qui est plus sensible. Et ce quelque soit le mode de culture, vertueux ou avec produits phytosanitaires avec un usage raisonné, on fait face à une grande pression. Il y a de la casse, on perd de la récolte tous les jours, 5 à 10%.

Traditionnellement au mois de juillet, on levait le pied au niveau des traitements mais là on est encore sous le feu » Jean-Jacques Dubourdieu de Clos Floridène et château Reynon.

« Le mildiou ? Pour tout le monde, il est là ! « , commente Nicolas Lesaint du château de Reignac à Saint-Loubès. « Mais chez nous ça va encore, c’est largement acceptable; il s’est surtout installé sur des vignes qui avaient gelé, avec une repousse plus tardive, on a plus une pression sur des feuilles, mais honnêtement je n’ai pas à me plaindre. On est en train de faire les effeuillages à la main, et le meilleur traitement c’est aussi le rognage sur les jeunes feuilles. »

Et Nicolas Lesaint de revenir sur l’amas d’eau qui est tombé depuis la fin de l’année dernière jusqu’à aujourd’hui:

DU 1er novembre à aujourd’hui, on a eu 1050 millimètres de pluies contre 560 à la même période un an plus tôt, «  Nicolas Lesaint du château de Reignac.

« En Alsace, c’est la catastrophe car le phénomène est plus tardif, si on avait eu la même chose il y a 15 jours, ça n’aurait pas été la même mayonnaise. Mais globalement on va s’en sortir. »

Pour Philippe Carille, « l’heure devrait être au pragmatisme, je n’ai jamais vu un tel bilan carbone, par rapport aux produits qu’on utilise. Nous on en est à 12 passages, mais j’en connais qui en sont à 16 ou 17 déjà. Est-ce qu’on est bon ou pas cela reste assez compliqué. Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou. »

A partir de jeudi, le retour d’un temps sec et beau devrait assécher tout cela et redonner du baume au coeur à nos vignerons pas mal malmenés cette année entre le gel, le mildiou… et qui a parlé de grêle. N’en jetez plus. Ils en ont assez.

12 Juil

Organisation Internationale du Vin : c’est finalement Dijon qui est retenue pour la candidature française par le gouvernement

Un camouflet pour certains, une décision politique pour d’autres, c’est finalement Dijon qui a été retenue ce jour pour représenter la candidature française pour obtenir le siège de l’OIV. Bien sûr Bordeaux et Reims sont déçues, bien sûr Dijon est heureuse. 

François Rebsamen, maire PS de Dijon (itw du 16/6/21) © France 3 Bourgogne-Christophe Gaillard

On l’a appris ce matin, le gouvernement français a décidé de proposer Dijon pour la candidature française pour obtenir le siège de l’OIV, qui jusqu’ici était à Paris, à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’OIV, considérée comme une sorte d’ONU du vin, dont la mission est d’harmoniser et normaliser le secteur viticole-vinicole dans le monde.

Ce siège est prévu au sein d’un hôtel particulier, l’hôtel Bouchu, dit aussi d’Esterno. Ce choix semble être un choix politique puisque le maire de Dijon, ancien ministre sous la présidence de François Hollande, a des liens étroits avec Emmanuel Macron et le gouvernement de Jean Castex, en effet il a été nommé en mai à la tête d’une commission sur la construction de logements (constructions en perte de vitesse) et pourrait être un soutien à Emmanuel Macron pour la prochaine élection présidentielle.

François Rebsamen (maire PS) expliquait le 16 juin dernier à mes confrères de France 3 Bourgogne : « c’est 48 pays, 48 ambassadeurs qui viennent, des centaines de conférences et de nuits, des relations, donc c’est très très bien » (pour Dijon).

A Paris depuis 1924, l’OIV souhaitait s’installer en province pour disposer de locaux plus spacieux. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères, lors de son intervention à l’Assemblée Générale de l’OIV ce jour a déclaré, selon le Bien Public : « la France en tant qu’Etat hôte souhaite que l’OIV puisse célébrer son centenaire en 2024 dans un nouveau siège qui reflète ses ambitions. Après un examen approfondi des solutions qui s’offraient, le gouvernement français et le directeur de l’OIV proposent une installation dans la ville de Dijon, capitale historique de la Bourgogne. Elle est au coeur d’une région viticole et universitaire mondialement connue. Elle est très accessible, 1h30 en train depuis Paris, et surtout elle offrira d’excellence conditions d’installation à l’OIV, pour consolider son rayonnement. »

L’arrivée de l’OIV est plutôt bien perçue à Dijon, comme une chance pour nombre d’hôteliers et de restaurateurs : « ce sera une excellente nouvelle qui une fois encore contribuera à la notoriété de Dijon, en plus avec la Cité de la Gastronomie qui va ouvrir en même temps ce sera une excellente chose pour la notoriété de notre ville, »  selon Patrick Jacquier, propriétaire de l’Hôtel de la Cloche.

Cette proposition de Dijon doit encore être approuvée à l’unanimité des 48 états membres, ce qui laisse encore présager d’un nouveau coup de Trafalgar, car l’autre ville en course est Rome, la capitale italienne, qui ne manque pas de charme et d’arguments, avec un aéroport international. On sera fixé en octobre prochain.

Sauternes-Barsac : un festival d’arômes pour ce week-end de portes ouvertes

Un pari osé, un succès à l’arrivée. L’ODG Sauternes-Barsac avait décidé il y a un mois et demi d’organiser des portes ouvertes en plein été. Les participants ont non seulement eu le beau temps mais aussi l’agréable surprise de découvrir ces très grands vins liquoreux et leurs vignerons.

Vincent Gallé de Rayne-Vigneau avec Nicole et Gilbert © JPS

Ca Bouge à Sauternes et Barsac ! Depuis quelques années, les vignerons et l’ensemble de leurs équipes très motivées se remuent pour faire découvrir ou re-découvrir leurs vins liquoreux qui peuvent se déguster à différents moments en apéritif, au cours du repas ou en fin de repas et même en cocktail…

Au Château Rayne-Vigneau, on pouvait ainsi croiser ce dimanche Nicole et Gilbert Balavoine, amateurs qui étaient éclairés et servis pour la dégustation par Vincent Gallé, chargé d’oenotourisme et de communication : « c’est bien de participer à une journée comme celle-là, l’été, on est venu assez souvent dans le Sauternais, on ne boit pas que du Sauternes à Noël, on aime bien cela à l’apéritif aussi », commente Gilbert. « Moi, je fais beaucoup de fois gras, alors c’est l’occasion de venir, mais ça se sert aussi en dehors du foie gras », ajoute Nicole.

Dégustation d’un côté, visite de l’autre, ça enchaîne, avec une organisation très bien sentie et des équipes accueillantes. Ainsi, Alicia Dumas, stagiaire, en charge également de l’oenotourisme, emmène un groupe visiter le vignoble : « le château de Rayne-Vigneau, ce sont 84 hectares dont 75 en production ; le vignoble est planté à 74% de sémillon, 24% de sauvignon et 2% de muscadelle. C’est ici le 2e point culminant de Sauternes. Il y a un micro-climat du au Ciron, cette rivière qui reste à 16-17°, même l’été, avec la formation de brume matinale essentielle dès septembre pour le développement du botrytis chinera, cette pourriture noble qui va venir se déposer sur les baies.

Si toutes les appellations fuient généralement ce champignon, à Sauternes on réussit à en faire de l’or, » Alicia Dumas du Château Rayne-Vigneau.

Et de décrire encore ce temps des vendanges qui monopolisent une centaines de personnes pour ramasser sur formes de tries successives ces raisins botrytis : « on passe 3 fois mais parfois jusqu’à 8 fois pour récolter ces baies confites. »

La visite se poursuit dans ce fameux chais à barriques, de couleur rouge: « on compte 2 ans d’élevage pour le Sauternes à Rayne-Vigneau, dont 12 mois en barriques, et là je vais vous proposer de déguster à la barrique le millésime 2020, qui sera livré en 2022, on le voit il est déjà très aromatique, très puissant », avec 140 grammes de sucre résiduel, mais avec une belle fraicheur… Et de terminer la visite par la dégustation du millésime 2010 avec ses arômes de fruits confits déjà plus prononcés, de coin et de pruneau également…Une visite qui se termine juste à côté de la boutique, avec des offres promos pour ces journées portes ouvertes.

Le château Haut-Bergeron, un îlot d’arômes… © JPS

L’éventail des châteaux ouverts était assez vaste, plus d’une trentaine, répartis sur 5 communes de l’ODG Sauternes et Barsac. Parmi les châteaux un peu moins connu, mais tout aussi intéressant, le château Haut-Bergeron accueillait avec sympathie ses visiteurs à Preignac : derrière le comptoir de dégustation, Patrick Lamothe, 8e génération de vigneron, et son épouse Carole, ainsi que son neveu Léo, 9e génération. Ce château de 42 hectares est heureux de participer à ses portes ouvertes d’autant qu’en 2020 on a fêté les 200 ans de la propriété avec le millésime 2020.

Carole Lamothe du château Haut-Bergeron © JPS

La famille Lamothe proposait à la dégustation l’Ilot, un vin 80% sémillon, 20% sauvignon, sur le millésime 2017, produit sur un îlot de 3,5 hectares au milieu du Ciron, puis son château Haut-Bergeron sur les millésime 2018 et 2014, mais aussi le 2020 avec une jolie bouteille qui représente l’histoire de la propriété : « on vit seulement depuis 2 générations du vin, avant d’être totalement viticulteurs on était aussi charpentier et tonnelier dans la famille », m’expliquait Patrick Bergeron. « Et sur l’étiquette 2020 qui me parle, tout y est retracé…C’est une bouteille qui nous plaît bien… »

Quant à la participation ? « On n’a pas eu l’affluence de novembre, mais finalement du monde tout le temps et c’est plutôt réussi, on peut passer plus de temps à échanger… » selon Patrick Lamothe.

Le château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, vignoble en bio © JPS

Au château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, Luc Planty revêtait sont superbe chapeau de paille de l’ODG, pour recevoir les visiteurs dans cet endroit si idyllique, avec son restaurant La Chapelle.

Le cocktail champêtre avec le Petit Guiraud © JPS

Et de faire déguster son Petit Guiraud 2019 ou son château Guiraud, mais aussi un cocktail champêtre réalisé avec le Petit Guiraud, un zest de citron, un cube de glace et une branche de romarin du potager, le tout dans un verre réalisé à paris d’une bouteille sérigraphie de Guiraud, original…

Luc Planty, directeur du château Guiraud faisant déguster le petit Guiraud 2019 © JPS

C’est bien, ce week-end, cela nous permet de voir les clients dans un autre cadre, autrement qu’au mois de novembre, sous la pluie ou le froid. On a eu 2 belles journées, très agréables, c’était festif et détendu, les gens commencent à profiter des vacances », Luc Planty directeur du château Guiraud.

Hier soir les apéros dorés au château la Tour Blanche ou encore la guinguette ont aussi attiré du monde. Pour Jean-Jacques Dubourdieu co-président  de l’ODG  Sauternes-Barsac: « samedi, c’était vraiment bien, d’autant que c’était une première, dimanche un peu plus calme avec des gens partis à la plage, mais quand même pas mal de monde. On a eu un peu moins d’achats qu’au mois de novembre, mais ça a bien marché et notamment aussi sur les Maisons du Vin de Sauternes et Barsac. On a eu un joli flux et l’expérience est plutôt positive. »

Patrick et Léo Lamothe eu château Haut-Bergeron à Preignac © JPS

Pour ceux qui auraient manqué ce rendez-vous, ne vous en faites pas, le week-end des 24 et 25 juillet, il y aura le Festival Libre Cours, un festival de chant lyrique avec les châteaux Coutet, Myrat, Daisy-Daëne et Gravas à Barsac.

Bravo pour autant d’effervescence au pays du liquoreux.

10 Juil

Samedi et dimanche liquoreux: ce sont les Portes Ouvertes à Sauternes et Barsac

Samedi 10 et dimanche 11 juillet 2021, les châteaux de Sauternes et Barsac vous ouvrent leurs portes. L’occasion de découvrir ces prestigieux châteaux qui produisent ces fameux vins liquoreux, qui se dégustent tout au long de l’année et pas seulement au moment des fêtes de fin d’année.

Ce week-end de grands départs, vous avez le choix : les bouchons ou bien les bouchons ? Certains malins répondront les bouchons de Barsac et Sauternes, et ils ont bien raison. Car c’est ça aussi les vacances, découvrir si vous en avez la possibilité, ces splendides châteaux crus classés, 1er grands crus classés ou pas classés du tout, et déguster ces grands vins  liquoreux sur les appellations Sauternes et Barsac.

Ce sont 32 châteaux et maison du vin  de 5 villages qui vous vous parler de leurs méthodes de production pour obtenir ces vins liquoreux à partir des cépages sémillons, sauvignons, et surtout du botrytis cinerea, ce champignon, appelée aussi la pourriture noble. Des vins qui peuvent se boire à l’apéritif, au cours d’un repas, pas seulement sur du foie gras, sur des viandes blanches, des mets asiatiques ou encore sur des fromages, et puis aussi en dessert ou fin de repas. Bref, c’est comme les goûts et les  couleurs, chacun a sa préférence pour les apprécier, mais en tout cas ce sont de très grands vins à découvrir ou redécouvrir.

1 / Château CAILLOU
9, caillou – 33720 BARSAC
05 56 27 16 38 – 06 03 75 04 27

2 / Château d’ANNA
16, rue Barrau – 33720 BARSAC 06 49 26 35 98

3 / Château de MYRAT
1, Myrat Sud – 33720 BARSAC 05 56 27 09 06

4 / Château DOISY-DAËNE 15, Gravas – 33720 BARSAC
05 56 62 96 99

5 / Château GRAVAS
6, lieu dit Gravas – 33720 BARSAC 06 83 12 03 27

6 / Château LA BOUADE
4, Impasse la bouade – 33720 BARSAC 05 56 27 30 53

7 / Château LA CLOTTE CAZALIS La Clotte – 33720 BARSAC
06 87 20 03 34

8 / Château LIOT Liot – 33720 BARSAC

05 56 27 15 31

9 / Château SIMON
7, Simon – 33720 BARSAC
05 56 27 15 35 – 06 38 68 58 14

10 / Vignoble du HAYOT ANDOYES – 33720 – BARSAC 06 38 47 68 78

11 / Maison des Vins de BARSAC 2, rue du Onze Novembre 1918
33720 BARSAC
06 38 47 68 78

 

BOMMES

12 / Domaine de CARBONNIEU 6, les Chons – 33210 BOMMES
05 56 76 64 48

13 / Château LA TOUR BLANCHE 33210 BOMMES
05 57 98 02 73

14 / Château LAFAURIE-PEYRAGUEY Lieu dit Peyraguey – 33210 BOMMES
05 24 22 80 11 – 06 70 17 92 20

15 / Château LAMOURETTE 4, la Mourette – 33210 BOMMES 06 49 26 35 98

16 / Château RAYNE-VIGNEAU 4, le Vigneau – 33210 BOMMES
05 56 76 64 05

17 / Château SIGALAS – RABAUD Sigalas Rabaud – 33210 BOMMES
05 57 31 07 45

18 / Domaine de PISTOULET 7, Augey Ouest – 33210 BOMMES 05 56 76 66 75 – 06 73 53 02 12

 

FARGUES

19 / Château HAUT-CLAVERIE
3, Impasse Thibaut – 33210 – FARGUES 06 38 57 65 03

20 / Château QUINCARNON
10, Route des Claveries – 33210 FARGUES 06 82 66 26 59

 

PREIGNAC

21 / Château BASTOR LAMONTAGNE
Domaine de Lamontagne – 33210 PREIGNAC 05 56 63 27 66

22 / Château BRIATTE VIGNOBLES ROUDES
3, La carotte – 33210 PREIGNAC 05 56 63 00 54

23 / Château d’ARMANJAN DES ORMES – 33210 PREIGNAC 05 56 62 35 78

24 / Château HAUT-BERGERON 3, Piquey – 33210 PREIGNAC
05 56 63 24 76

25 / Château SUDUIRAUT Suduiraut – 33210 Preignac

26 / Château VOIGNY
Vignobles BON
70, rue de la République – 33210 PREIGNAC 06 78 51 84 55

 

SAUTERNES

27 / Château d’ARCHE
Lieu dit Arche – 33210 SAUTERNES 05 56 76 67 67
Ouvert uniquement le samedi

28 / Château FILHOT 33210 SAUTERNES
05 56 76 61 09

29 / Château GUIRAUD 33210 SAUTERNES
05 56 76 61 01

30 / Château LAMOTHE-GUIGNARD 2, Lamothe Ouest – 33210 SAUTERNES
05 56 76 60 28

31 / MAISON DU SAUTERNES 14, place de la Mairie – 33210 SAUTERNES 05 56 76 69 83

32 / LA MAISON DU VIGNERON 2, rue principale – 33210 SAUTERNES 06 84 08 19 52

08 Juil

Bordeaux siège de l’OIV: encore une évidence…?

Qui de Bordeaux, Dijon ou Reims sera retenue comme ville candidate de la France pour être la ville qui accueillera le siège de l’Organisation Internationale du Vin ? Bordeaux semblait cocher toutes les cases, mais des bruits au plus haut sommet de l’Etat laissent présager que Dijon tiendrait la corde. François Rebsamen serait ainsi dans les petits papiers de vous savez qui… Mais comme c’est une course de longue haleine, on ne sait jamais…Rome pourrait aussi tout emporter.

La brochure préparée par la CCI de Bordeaux, d’une candidature portée par tous les acteurs du monde du vin et collectivités territoriales © JPS

« L’OIV à Bordeaux, une évidence ». C’est le titre de la très belle brochure qu’a éditée la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux. Une brochure qu’il ne faudrait pas mettre à recycler, même si le maire actuel est écolo…Cela serait bien dommage.

Cela fait un an que Bordeaux est sur les rangs comme Dijon et Reims, des capitales de vignobles reconnus mondialement. Depuis que la décision a été prise de décentraliser l’implantation de cette organisation internationale, sorte d’ONU du vin avec 48 pays représentés, les poissons s’agitent dans le bocal, lequel va ressortir ? Mystère…

A Bordeaux en mai dernier le directeur général de l’OIV et 5 délégués sont venus visiter les locaux de la CCI, 530 m2, 11 bureaux au 1er étage de la CCI, avec de superbes vues sur la statue des 3 Grâces, le miroir d’eau et la Garonne… En interne, les retours étaient très positifs « Bordeaux remplissait toutes les cases… »

Mais comme de l’accoutumée, le cheval qui fait la course en tête n’est souvent pas celui que l’on retrouve vainqueur à l’arrivée…Alors, on redoute bien sûr le résultat attendu le 12 juillet.

Bordeaux a pourtant derrière elle de nombreux acteurs et atouts comme en témoigne Jean-Jacques Dubourdieu, personnage qui se démène pour faire exister Sauternes et Barsac et vient de lancer ce jour des vélos électriques pour visiter son vignoble au château Doisy-Daëne à Barsac, avec la Bulle Verte. Légitime pour répondre à double titre puisque son père Denis Dubourdieu a été un éminent professeur de la faculté d’oenologie et a créé avec Alain Rousset à Villenave d’Ornon l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin qui a un rayonnement international. Pour lui la candidature de Bordeaux a bien sûr du sens.  

Jean-Jacques Dubourdieu vigneron au château Doisy-Daëne © JPS

Que le meilleur gagne mais c’est normal que tous les Bordelais souhaitent ardemment que cette institution trouve sa place à Bordeaux », Jean-Jacques Dubourdieu du château Doisy-Daëne

« Bordeaux c’est aussi une capitale européenne avec un aéroport, Bordeaux est à 2 heures de Paris en TGV, un lieu qui est déjà très touristique… », complète Jean-Jacques Dubourdieu, co-président de l’ODG Sauternes-Barsac. 

Si les atouts oenotouristiques, de production et de business de Bordeaux sont évidents, c’est donc Dijon qui tiendrait la corde d’un point de vue politique, avec son maire PS François Rebsamen, qui a une oreille attentive au plus haut sommet de l’Etat.

François Rebsamen, maire PS de Dijon (itw du 16/6/21) © France 3 Bourgogne-Christophe Gaillard

C’est vrai que la bataille entre les villes est assez féroce, ce sont 48 pays donc 48 ambassadeurs qui viennent, ce sont des conférence, des centaines de nuités, de relations, donc ce serait très très bien, formidable pour Dijon, » François Rebsamen maire PS de Dijon

Bordeaux est pourtant le 1er vignoble de France avec 111 000 hectares de vigne, 9000 noms de châteaux et 3,8 milliards de chiffre d’affaire...

La Cité du Vin, reconnue à l’international, aurait pu faire écho à l’arrivée de l’OIV… © JPS

Bordeaux a la légitimité et devient de plus en plus incontournable sur l’échiquier mondial du vin. Bordeaux a franchi une étape de plus avec la Cité du Vin, où maintenant on propose des structures et des niveaux de service internationaux, » David Bolzan, co-président de l’ODG Sauternes-Barsac.

La Place de la Bourse, et les locaux de la CCI, un bel écrin pour accueillir l’OIV © JPS

Sollicités dès ce matin pour réagir, mairie, chambre de commerce et CIVB n’ont pas voulu répondre sur le moment, préférant attendre la date et la décision du 12 juillet… Mais qui sait, au final, si Dijon ne remplit pas toutes les cases… car il n’y a pas d’aéroport comme à Bordeaux-Mérignac, il se peut aussi que le choix se porte sur Rome en Italie… Bordeaux perdrait ainsi de son influence internationale…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Margot Michel, Emilie Jeannot : 

07 Juil

Académie du Vin de Bordeaux : le Prix Montaigne 2021 est décerné à Michel Azouvi

« Français, on ne vous a rien caché », tel est l’ouvrage de Michel Azouvi chez Gallimard, récompensé hier soir par Pierre Hurmic et Jean-Pierre Rousseau de l’Académie du Vin.

Jean-Pierre Rousseau, Pierre Hurmic, Michel Azouzi et Xavier Darcos © Académie du Vin

C’était hier soir au Palais Rohan. Michel Azouvi s’est dit « très honoré de recevoir ce prix littéraire de Montaigne » par le jury présidé cette année par Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut. Ce prix littéraire décerné par l’Académie du Vin et la Ville de Bordeaux récompense depuis 2003  la qualité d’un essai portant des valeurs d’humanisme, de liberté et de tolérance, valeurs qui comptaient énormément pour l’écrivain maire de Bordeaux de 1581 à 1585.

François Azouvi, directeur d’études à l’EHESS, historien et philosophe, a réalisé un ouvrage sur la mémoire de la seconde guerre mondiale et sa mythologie nationale, il questionne la trace de la résistance encore vivace dans notre société, Il bat en brèche la croyance en le mensonge, consolateur d’une dissimulation de la réalité aux Français après la guerre, embellissant leur comportement et glorifiant la mémoire d’une résistance en vérité moins reluisante que sa légende dorée.

Ce prix constitué de 120 bouteilles de grands crus de Bordeaux, offerts par les châteaux memebres de l’Académie du Vin de Bordeaux, a donc été remis hier soir devant une cinquantaine de personnes présentes, suivi d’un dîner à la mairie avec l’Académie. Paul Veyne a reçu un prix spécial du jury pour l’ensemble de son oeuvre, il a été l’auteur de nombreux ouvrages  sur l’antiquité.

06 Juil

« Champanskoïe » et champagne… la guerre des bulles en Russie aura-t-elle lieu ?

 Poutine a décidé de s’attaquer à l’appellation champagne et a suscité l’émoi dans le champagne! Maintes fois usurpée, par d’obscurs producteurs de vins mousseux, l’appellation du vin prestigieux trouve sur la longue route de sa préservation un obstacle de taille, une loi signée du président russe Vladimir Poutine lui-même, un litige qui pourrait se régler devant l’OMC, a prévenu Paris.

 Le champagne français devrait s’appeler vin mousseux en cyrilique en Russie, sur la contre-étiquette, un comble © JPS

Cette nouvelle loi, signée vendredi, oblige les distributeurs de marques de champagne à inscrire sur la contre-étiquette, placée au dos de la bouteille, la mention « vin pétillant », réservant la traduction de champagne en russe – « Champanskoïe » selon la translittération française – aux producteurs russes de vins pétillants.

Une décision qui a « scandalisé » les producteurs de champagne, lesquels ont interpellé lundi les diplomaties française et européenne pour intervenir dans ce dossier. « Si d’aventure il y a des violations avérées des règles de l’Organisation mondiale du commerce, et bien nous poursuivrons, comme nous avions envisagé de le faire antérieurement à l’égard de la Russie. J’espère que le dialogue permettra de régler cette difficulté », selon Jean-Yves Le Drian, Ministre français des Affaires étrangères, à l’Assemblée Nationale.

Priver les Champenois du droit d’utiliser le nom « champagne » (en cyrillique) est scandaleux; c’est notre patrimoine commun et la prunelle de nos yeux », Maxime Toubart et Jean-Marie Barillère, coprésidents du Comité champagne.

Ils ont demandé aux entreprises champenoises de cesser toute expédition vers la Russie, jusqu’à nouvel ordre.

Selon le Comité champagne, si les vins de Champagne conservent le droit exclusif d’utiliser le nom champagne en caractères latins sur l’étiquette principale, cette nouvelle loi les oblige à renoncer au terme « Champanskoïe » et à se présenter sous le terme vin mousseux en caractères cyrilliques sur la contre-étiquette.

« Les Russes, ce qu’ils lisent, ce n’est pas le latin, c’est les caractères cyrilliques! », a déclaré à l’AFP Charles Goemaere, directeur général du Comité champagne.

La Russie n’est que le 15e marché d’exportation du champagne, avec environ deux millions de bouteilles sur les 150 millions vendues en moyenne chaque année hors de France, mais il est « relativement bien valorisé », parce que les Russes achètent de jolies cuvées, selon M. Goemaere.

Le Comité champagne regrette que cette loi « remette en cause plus de vingt ans de discussions bilatérales entre l’Union européenne et la Russie sur la protection des appellations d’origine ».

Déplorant n’avoir pas été informé de la mise en place de cette nouvelle législation, le comité se dit « déterminé à poursuivre les discussions avec les autorités russes pour obtenir le droit exclusif à l’usage du nom champagne.

Lancée en 1937, sous Staline, la marque « Sovetskoïe champanskoïe » devait désacraliser une boisson bourgeoise en la rendant accessible à tous les prolétaires de l’Union
soviétique. Parallèlement, plusieurs républiques avaient aussi lancé leur cognac, ou « koniak ». Ces boissons furent produites massivement et vendues à un prix accessible. Mais elles sont devenues par la même occasion synonymes de pâles copies de leurs versions françaises.

Après la dislocation de l’URSS, l’appellation « champanskoïe » a perduré, ce qui a commencé à poser problème, en particulier après l’adhésion de Moscou à l’Organisation mondiale du commerce en 2012. Elle reste aujourd’hui associée à une boisson festive et bon marché. Selon l’association russe des producteurs de vins pétillants, les usines du pays peuvent produire jusqu’à 220 millions de bouteilles par an, la grande majorité (216 millions) sur la base d’une méthode de production très différente de celle utilisée en France.

Appellation d’origine contrôlée, le terme « champagne » est jalousement défendu par la France, qui rappelle que le vin doit provenir d’un périmètre précis dans la région du même nom pour avoir droit de s’en prévaloir.

La défense de l’appellation Champagne est un combat ancestral des producteurs, qui se sont associés dès 1843 « contre les utilisations trompeuses de producteurs de vins mousseux », rappelle le Comité Champagne sur son site internet.

Depuis le milieu des années 80, il a cherché à étendre le champ de protection de l’appellation champagne contre les utilisations parasitaires qui en détournent et affaiblissent la notoriété. Un combat qui a débuté contre une cigarette et qui a notamment mis aux prises les viticulteurs de ce vignoble prestigieux avec un parfum de la maison Yves Saint Laurent.

Avec AFP