29 Mai

Grêle : le lourd tribut payé par Cognac

Avec 10000 hectares touchés par la grêle du week-end dernier, Cognac et la Charente ont sévèrement été impactés par ce phénomène climatique. En proportion, 1/7e du vignoble de Cognac a été touché, plus qu’à Bordeaux.

Les dégâts qui laissent sans voix © Vignobles Plaize

Dans le bassin Charente-Cognac, ce sont plus de 10.000 hectares qui ont subi les dégâts dus à la grêle du samedi 26 mai, dont 3.500 hectares  « très fortement touchés (plus de 80% de destruction) » selon l’estimation du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC). Le vignoble charentais correspond à 78.000 hectares, dont 72.000 destinés à l’eau-de-vie de Cognac. 

La zone la plus touchée en Charente se situe dans la zone des Borderies au nord-ouest de la ville de Cognac, des parcelles très difficiles à reconnaître tellement elles ont « pris cher ».

Sur leur page Facebook, les vignobles Plaize commentaient :

« Sans mots face à un tel désastre !!!!
Le destin s’acharne après le gel de 2017 maintenant la grêle…..
Il va falloir du courage pour faire face mais bon il faut toujours regarder devant et penser à l’avenir.
70% de l’exploitation touchée de plein fouet et malheureusement la récolte 2019 sûrement affectée aussi…. »

Philippe Martineau, lui aussi, a perdu 75% de sa prochaine récolte, c’est d’autant plus dramatique qu’il ne possède plus de réserve climatique ce procédé qui permet de pallier les aléas météorologiques; cette année il va faire appel à son assurance. « Heureusement qu’on a cela, car l’année dernière, avec le gel, j’ai perdu mes stocks de réserves climatiques et cette année, si je n’avais pas été assuré j’aurais pu mettre mon entreprise en grande difficulté. »

Au niveau du BNIC, des mesures d’accompagnement vont être mises en oeuvre comme l’étalement des cotisations MSA ou des mesures d’exonération de taxes foncières sur tout ce qui est non bâti par exemple », commente Claire Caillaud, directrice de la communication BNIC.

Une réunion de crise doit se tenir en fin de semaine pour une éventuelle inscription de ce phénomène en catastrophe naturelle.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Poitou-Charentes de B. Pillet, C. Guinot et C. Pougeas (intervenants : Simon Bourdet, technicien d’expérimentation au BNIC ; Philippe Martineau, viticulteur ; Claire Caillaud, directrice de la communication BNIC)

Raccord au rouge : la Jurade de Saint-Emilion fait son show à Hong-Kong

Dédilé des Jurats, dîner divin, coupe des vins et dégustation des vins de Saint-Emilion…A Vinexpo Hong-Kong, pour le 20e anniversaire, on charme à tout va les Chinois.
Toges rouges et blanches, chapeau et ambiance Moyen-Âge: la Jurade de Saint-Emilion confrérie des vins de la Cité millénaire du Bordelais, a ripaillé ce week-end au « Nid d’oiseau » de Pékin, le stade des JO 2008, avec l’ambition de promouvoir ses crus en Chine.
« Qui sont ces gens? Des membres d’une Eglise chrétienne? », s’interrogent des passants chinois devant la cérémonie des membres de l’organisation bachique française, dont les tenues peuvent faire penser à celles de prélats catholiques.
Depuis 70 ans, la jurade intronise des personnalités chargées de promouvoir les vins de Saint-Emilion. Sa création remonte à 1199, lorsque l’Aquitaine était sous domination anglaise: elle réunissait alors des notables (« jurats ») de la commune, à qui Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, avait concédé une certaine indépendance.
Parmi les membres connus et intronisés parmi la Jurade figurent des comédiens (Dany Boon, José Garcia, Julie Gayet), des chanteurs (Sting), des ex-sportifs (Eric Cantona) ou  encore des hommes politiques (Vladimir Poutine, François Baroin, Albert II de Monaco). Des Chinois ont également rejoint l’organisation ces dernières années. Dont l’une des actrices les plus populaires du pays: Zhao Wei (Vicky Zhao), intronisée membre
en 2012 et propriétaire du château Monlot à Saint-Emilion.
« Le but, c’est que dans leurs repas d’amis, dans leurs fêtes qu’ils font chez eux, les membres mettent à l’honneur nos vins », explique Jean-François Galhaud, président du Conseil des vins de Saint-Emilion, en enfilant sa robe rouge et son petit chapeau.
A côté du monumental stade olympique, il intronise lors d’une cérémonie solennelle une dizaine de nouveaux membres chinois — dont Zhang Guoli, un acteur très connu en Chine. Avant de faire servir à 300 personnalités locales du monde de la culture, du sport et des affaires un dîner arrosé de plusieurs crus de Saint-Emilion.
« J’ai rejoint la jurade car la France est un pays séduisant et que j’adore boire du vin », explique tout juste intronisée Yuan Zidan, scénariste
du feuilleton télévisé à succès « Ode to Joy » — le « Sex and the City chinois ». « Je vais parler des vins de Saint-Emilion à mes amis, dont beaucoup sont des sportifs connus. S’ils en boivent lors de fêtes, beaucoup de gens de notre milieu en boiront », assure Yan Dinan, ex-champion du monde de kickboxing, en recevant sa cape de membre.
La jurade s’est implantée à Pékin avec une « chancellerie » en 2014, dans l’espoir de relancer ses ventes. Une initiative payante: le volume de Saint-Emilion exportés en Chine a bondi de 52% sur un an en 2017, à 22,5 millions de litres.
« Pour les Bordeaux, la Chine est devenue le marché numéro un. C’est un potentiel de consommation fabuleux », note Jean-François Galhaud.
Les Chinois ont bu 1,46 milliard de litres de vin l’an passé — soit environ un par habitant. Actuellement 5e consommateur mondial, derrière les Etats-Unis, la France, l’Italie et l’Allemagne, le pays asiatique sera au 2e rang en 2021, selon Vinexpo, organisateur de salons internationaux.
« Au début, seule une élite fortunée achetait du vin. Auquel elle ne connaissait pas grand-chose. Elle achetait le pouvoir de l’étiquette, comme
d’onéreuses bouteilles de Lafite-Rothschild par exemple. Ça s’est arrêté brutalement après l’arrivée aux affaires de Xi Jinping » en 2013, souligne M. Galhaud, en référence à la campagne anti-corruption lancée par le président chinois. Les ventes de vins, perçus comme des produits de luxe trop ostentatoires, en avaient pâti. « Mais ça a ouvert la voie. Depuis, un nombre croissant de Chinois rejoignent la classe moyenne et beaucoup commencent à vraiment s’intéresser au vin. »
En quelques années, près de 150 domaines du Bordelais sont ainsi passés sous pavillon chinois.
Avec AFP
(Photos Vins de Saint-Emilion)

28 Mai

« Des orages de grêle aux conséquences désastreuses »: 7100 hectares confirmés dont 3400 touchés à 80%

Les ODG, le CIVB et la Fédération des Grands Vins de Bordeaux ont tenu leur réunion de crise de 15h30 à 17h15 à Beychac-et-Caillau. L’état des lieux que Côté Châteaux vous a donné en primeur est confirmé : 7100 hEctares touchés par 2 épisodes de grêle les 21 et 26 mai.

Les surfaces grêlées atteignent 7100 hectares dont 3400 hectares à 80%, compromettant la récolte 2018 et aussi celle de 2019, lorsque les bois sont atteints.

  • Les secteurs les plus touchés sont Blayais/Bourgeais : 5500 ha, dont 3000 à plus de 80%;
  • Secteur Médoc : 1200 ha dont 400 à plus de 80%.
  • Secteur Entre-Deux-Mers : 400 ha
  • mais aussi Pessac-Léognan à estimer…

C’est le 3e épisode climatique important en 6 ans qui fragilise de plus en plus de petits vignerons, aussi des mesures sont envisagées par l’interprofession et les associations viticoles.

« Les mesures envisagées sont des mesures « classiques », je dirais, comme des reports d’échéances MSA, allègement voire dégrèvement des taxes foncières sur le non-bâti, » commentait Bernard Farges.

On demande des mesures fortes de la part de l’Etat, qui n’ont pas pu être mises en oeuvre en 2017, notamment la mobilisation de cautions par l’intermédiaire de la Banque Publique d’Investissements. » Bernard Farges vice-président du CIVB.

Cet après-midi, Jean-Luc Gleyze le président du Conseil Départemental s’est rendu à Bourg et à reignac dans le Blayais, il compte bien se montrer solidaire des viticulteurs par quelques mesures comme par le passé. Le Préfet de Région se rendra à Macau dans le Médoc mais aussi dans le Blayais et le Bourgeais.

Une réunion publique réunira aussi les vignerons victimes à 14h30 à Saint-Christoly de Blaye.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères et Ines Cardenas

Grêle à Bordeaux : c’est encore pire que ce qu’on pensait, 7000 hectares touchés…

Bordeaux recense au fur et à mesure les dégâts. Ce matin, 7000 hectares ont bien été impactés, davantage que les 3000 à 5000 estimés hier matin. Une réunion de crise va avoir lieu cet après-midi à Beychac-et-Caillau avec la Fédération des Grands Vins, le CIVB et les appellations touchées.

Samedi, j’ai pu croisé des vignerons groggy, mais aujourd’hui c’est pire que ce qu’on pensait : 7000 hectares pour l’heure touchés par la grêle… mais cela pourrait être encore plus.

COTES DE BOURG ET BLAYE, LES PLUS IMPACTES

En Côtes de Bourg 40% de l’appellation, 2500 hectares ont été sévèrement impactés.

Dans le Blayais, même topo avec 1000 totalement rasés « C’est considérable », commente Michael Rouyer directeur de Blaye. « Berson, St Christoly, c’est ravagé. Reignac, Marcillac St Vivien également bien touchés. »

LE SUD MEDOC EGALEMENT

Mais il y a aussi le Médoc avec Macau,  Parempuyre et Ludon avec le château d’Agassac. Jean-LucZell, le directeur général me confie ce matin :« on est touché sur la partie la plus à l’ouest. 20 hectares fauchés, pas de récolte sur ces 20 ha cette année. Sur le reste, c’est plus où moins touché. On avait déjà tout ébourgeonné, épampré, on avait une belle récolte… » Malheureusement, c’était avant samedi 14h.

Samedi, c’était à pleurer, c’était la piscine dans les vignes », Jean-Luc Zell château d’Agassac.

A PESSAC-LEOGNAN DE GRANDS NOMS TOUCHES

Egalement Pessac-Léognan, château Brown est touché de 50 à 70% également le célèbre cru classé Smih Haut Laffite en partie touché.

Pour Jean-Christophe MAU directeur de Brown : « on va dire qu’aujourd’hui, ça va un peu mieux, mais hier et avant-hier on était un peu groggy ! Bon, c’est la nature. Tout le vignoble, 35 ha d’un seul tenant, a été touché. Maintenant il faut attendre un mois pour voir. On a du prendre de 50 à 70%; maintenant, il faut attendre. »

Pour Smith Haut-Lafitte, « pour l’instant c’est difficile à dire, mais samedi on a l’impression que c’était la nuit à ce moment là. » m’explique Fabien Teitgen, directeur technique. « On n’est pas comme à Bourg totalement haché, mais on on a des bois impactés, on ne sait pas trop ce que cela va donner. Nos 80 ha ont été touchés à des degrés divers. »  « Smith n’avait jamais été touché, en 25 ans c’est la première fois que je vois la grêle ici. »

LES EVENEMENTS CLIMATIQUES SE SUCCEDENT A BORDEAUX

La plaie du gel du 27 avril 2017 n’est pas encore refermée qu’arrive ce nouveau drame. Souvenez vous 39% de la récolte a été perdue l’an dernier avec l’une des plus faibles productions, enregistrées à Bordeaux, 3,6 millions d’hectolitres.

Les autres événements climatiques sont encore dans les mémoires comme la grêle de 2013 avec 15000 hectares touchés et celle de 2009 également.

REUNION DE CRISE AVEC LA FEDERATION DES GRANDS VINS ET LE CIVB

A 15h30, la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, le Civb et l’ensemble des appellations touchées vont faire un état des lieux et évoquer les pistes habituelles de reports d’échéances bancaires de cotisations MSA ; voire d’autres aides peut-être du département ou de la région. Car de nombreux vignerons aujourd’hui à Bordeaux sont fragilisés.  Si la superficie du vignoble reste à 112000 hectares, le nombre de vignerons exploitants a été divisé presque 2 en 20 ans il n’en reste que 5800 à ce jour. 

Enchères : 103700 € pour une bouteille de Vin Jaune du Jura de 1774, record battu !

Une bouteille de Vin Jaune du Jura, datée de 1774, a été adjugée 103.700 euros, et deux autres flacons du même millésime ont atteint 76.250 euros et 73.200 euros lors d’une vente aux enchères samedi à Lons-le-Saunier (Jura).

« Je ne pensais pas que les bouteilles se vendraient aussi cher, le dernier record, en 2011, était de 57.000 euros », a annoncé, très satisfaite, la commissaire-priseur de la maison Jura Enchères, Brigitte Fénaux. Aujourd’hui, « la conjoncture économique est différente », a-t-elle ajouté.
Les trois bouteilles datées de 1774, qui pourraient être les plus vieilles bouteilles de vin en circulation, recèlent du Vin Jaune produit par le vigneron arboisien Anatoile Vercel (1725-1786).
Les acquéreurs sont « des Canadiens et quelqu’un qui achetait pour des Américains qui ont des attaches en France », a précisé Mme Fénaux qui a tenu le marteau.
« Il y avait des vignerons dans la salle, qui ont applaudi, qui étaient heureux, c’était émouvant », a-t-elle relaté.
Les flacons, de type « bourgogne », c’est-à-dire avec un corps ample et un col fin, et d’une contenance de 87 cl,  ont été conservés plus de 200 ans par les descendants d’Anatoile Vercel dans une cave enterrée et voûtée d’Arbois, la capitale des vins du Jura. Les trois bouteilles en ont été retirées mardi en vue des enchères.
Une dégustation de ce même Vin Jaune avait été organisée en 1994 au Château Pécauld, à Arbois, par 24 professionnels du vin.
De couleur ambrée, avec un goût « de noix, d’épices, de curry, de cannelle, de vanille et de fruits secs », le liquide avait été noté 9,4 sur 10 par les testeurs,
qui avaient conclu avec cette formule: « A renouveler dans 100 ans ».
Deux bouteilles de la même cuvée avaient déjà été vendues, en 2011 à Arbois pour 57.000 euros et en 2012 à Genève pour 46.000 francs suisses (soit 38.300 euros).
Une cinquantaine d’enchérisseurs a participé à cette vente qui a démarré calmement, selon la commissaire-priseur, « et finalement, il y a eu beaucoup d’enchères », a-t-elle souligné. La vente de l’ensemble des 115 bouteilles proposées s’établit à 310.526 euros (frais compris), selon Mme Fénaux.
AFP

27 Mai

Grêle : entre 3000 et 5000 hectares de vignes très touchées en Gironde

24 heures après les violentes chutes de grêle, les vignerons pansent leurs plaies et les syndicats viticoles ont commencé à estimer les dégâts fort importants. Deux secteurs ont énormément payé : les Côtes de Bourg et le Blayais. Le Sud Médoc, Pessac-Léognan et quelques secteurs de l’Entre-Deux-Mers ont été en partie touchés.

Les dégâts hier en début d’après-midi en © Côtes de Bourg, dus à la grêl tout juste tombée…

En cette fin de matinée, Bernard Farges, le vice-président du CIVB, me confiait « on a une vision plus large mais pas encore très précise. « On peut dire qu’entre 3000 et 5000 hectares ont été très touchés. Il faut attendre pour avoir plus de précisions ».

« La zone la plus vaste, c’est le Blayais et le Bourgeais…Il y a également eu le Haut-Médoc (Ludon, Parempuyre, Macau), une partie de l’Entre-Deux-Mers (Pellegrue). Le vignoble charentais et celui de Cognac ont aussi été très touchés ».

La vraie différence avec ce qu’il se passait il y a 10 ans, on n’avait pas des orages de grêle aussi massifs », Bernard Farges Vice-Président du CIVB.

Et d’ajouter : « ce qui est terrible, c’est la succession d’événements, l’an dernier, l’année suivante, c’est dur ! Economiquement, cela va être compliqué et moralement aussi. »

26 Mai

Des vignes totalement hachées par la grêle en Côtes de Bourg

Les premiers constats effectués cet après-midi sont dramatiques. De nombreux domaines ont perdu la récolte à venir. Des bois sont meurtris pour deux millésimes. Les Côtes de Bourg estiment les dégâts à 1500 hectares touchés.

Une couche de grêlons intacts 2 heures après le drame dans la vigne des Côtes de Bourg © Jean-Pierre Stahl

Lansac ou Samonac, le haut de l’appellation des Côtes de Bourg est jonché de feuilles et branches cassées..

En suivant Didier Gontier et Stéphane Donze, le directeur et président de l’appellation, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à nous: une route fume encore, 2 heures après cet amas de grêle qui n’a rien laissé sur les bois de vigne !

On est abasourdi par l’impact, par la gravité sur la récolte mais aussi sur celle qui va arriver derrière car on ne sait pas quels sont les bois qu’on pourra récupérer de la vigne », Stéphane Donze président de l’appellation

Lionel Lorente du château du Luc à Bayon commente avec eux cet épisode des plus violents : « c’est pire qu’en 2009, le même couloir de grêle qu’on a eu en 2009 mais avec des intensités plus fortes ».

En 10 minutes à 14 heures, de gros grêlons de 2 à 3 centimètres, très tranchants ont totalement haché la vigne à de nombreux endroits.

Stéphane Donze, Cyril Giresse et Didier Gontier, observant les dégâts © JPS

Cyril Giresse, du château Gravette Samonac, vient évaluer cette catastrophe en se tenant le visage… Ses 9 hectares de vigne, d’un seul tenant, sont totalement hachés.

Cela a duré 10 minutes à un quart d’heure, avec des grêlons très gros… Il y avait un vent assez violent, qui les projetait sur la végétation. Cela a été bref mais très, très fort », Cyril Ginesse

« On a d’autres vignobles à Bordeaux qui sont touchés aussi mais on a une Fédération des Grands Vins, on a une interprofession, un syndicat viticole et des collectivités qui seront là surtout dans ces moments difficiles ».

« On mettra tout en oeuvre pour les soutenir dans cet épisode violent », m’explique Didier Gontier directeur des Côtes de Bourg.

La solidarité devra jouer à plein, alors que bon nombre de vignerons à Bordeaux ont été fragilisés par le gel en avril 2017 où 40% de la récolte a été perdue.

Et pour résumer, Gérard Ginesse, le père de Cyril a lancé « belle apparence, petite abondance » disaient les anciens…la voix de la sagesse en cette fin de journée où la nature avait repris ses droits et où un soleil brillait, comme un pied de nez à tout ce qui venait de se passer.

Il y a toujours une lueur d’espoir, celle de se dire qu’au moins la France entière aura parler de cette fabuleuse appellation qui gagne à être plus connue et qui a des stocks à s’arracher en guise de solidarité avec les vignerons des Côtes de Bourg.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Delphine Roussel-Sax et Rémi Grillot :

La grêle est à nouveau tombée dans le bordelais avec de gros grêlons cette fois !

Encore des intempéries dont Bordeaux se serait bien passées. En cette fin de semaine, quelques vignes avaient déjà été impactées par un premier orage de grêle. Rebelote en ce début d’après-midi avec des grêlons de 2 à 3 cm…

Pour évaluer la taille des grêlons tombés durant 5 minutes © JPS

Ca suffit, n’en jetez plus ! Bordeaux a payé un lourd tribu en 2013 avec la grêle qui avait ravagé plusieurs milliers d’hectares, avec 1600 domaines touchés. A cette époque de nombreux châteaux avaient été fragilisés, certains ont même abandonné. Puis il y a eu le terrible épisode du gel d’avril 2017, avec 3 jours de gel intense les 21, 27 et 28 avril,  40% de récolte en moins et plus d’1 milliard et demi de pertes.

En ce début d’après-midi, un orage de grêle a sévi durant plus de 10 minutes avec des grêlons qui au fil du temps grossissaient pour s’amasser en couche compacte, les grêlons retrouvés étaient de 2 à 3 centimètres .

On croise les doigts pour souhaiter que les vignerons du bordelais ne soient pas trop touchés car cela risquerait d’être un drame absolu pour certains déjà mal en point.

« CATASTROPHIQUE » EN COTES DE BOURG, « BLAYAIS RAVAGE »

D’après les premiers retours, l’orage se serait abattu « de Bordeaux à Pauillac en passant par le blayais », selon Bernard Farges président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur et vice -président du CIVB, qui me confirme un peu plus tard que « le Blayais est aussi ravagé ».

Michaël Rouyer , directeur des Vins de Blaye-Côtes de Bordeaux témoigne en cet fin d’après -midi : « dur, dur, c’est la catastrophe. Franck Jullion (le président) fait le tour des propriétés. Tout le sud de Berson, Saint-Christoly de Blaye, Marcillac, ça a pris aussi. En 2017, on avait eu 30% de volumes perdus, ça va être très compliqué pour certains. »

Didier Gontier, directeur des Côtes de Bourg, me donne l’état des lieux : « c’est catastrophique, complet…à Bourg, c’est haché… »; confirmation par une autre amie et connaissance de Côté Châteaux, Amélie Osmond du Clos du Notaire qui me confie « on a pris cher » avec une émotion non dissimulable.

D’autres comme Camille-Gaucheraud bien touchés par le gel en 2017 dans le Blayais n’a  « absolument rien » selon Freddy Latouche et c’est tant mieux. Pas tous les ans tout de même.

Et pourtant comme le rappelle Michaël Rouyer « il y avait une sortie de belles grappes, assez fournies. Un an après le gel, ces paysages de désolation, ça fait beaucoup ! »

25 Mai

Le Point spécial Bordeaux : focus sur les nouvelles fortunes du vin et le millésime 2017

Le Guide de Jacques Dupont est paru ce jeudi 24 mai, avec en couverture Silvio Denz. Il l’a présenté lors d’une soirée spéciale au Bistrot du Sommelier où l’ensemble des acteurs du monde du vin de Bordeaux étaient présents. 40 vignerons « coup de coeur » ont fait dégusté leur vin. Un numéro du Point, très riche, qui se focalise aussi sur les nouvelles fortunes du vin.

Gérard Linaires, le maître de chai de Mouton-Rothschild (1er CC), affiche un 18,5 et un coup de coeur, avec Jacques Dupont du Point © JPS

Cette année encore, Jacques Dupont et Olivier Bompas, les deux journalistes et critiques du Point, ont analysé, goûté, dégusté « une fois, deux fois et plus parfois en cas de doute » les vins de Bordeaux.  5 semaines en immersion dans le plus grand vignoble de France, en sous-marin, durant cette campagne de primeurs : « on a commencé par les dégustations syndicales à partir de la deuxième quinzaine de mars où tout a été dégusté à l’aveugle » puis on a eu trois semaines en avril  pour visiter les châteaux et faire les portraits de viticulteurs. Jacques a fait plutôt la rive droite et moi le Médoc », me précise Olivier Bompas, journaliste et sommelier.

Quant aux notes globales octroyées par le tandem sur le millésime 2017 : 15 pour les rouges du Médoc, de Fronsac et du coeur de Pomerol, 16 pour les blancs secs et les liquoreux.

Amélie Vergès de Castel la Rose, 27 ha en Côtes de Bourg (noté 15), et le château Fonbadet à Pauillac (15-15,5) © JPS

« Globalement, c’est une année compliquée à cause du gel, il y a eu tout un travail de tri, cela a influencé aussi sur l’assemblage. La rive gauche s’en sort un peu mieux que la rive droite où c’est plus disparate et moins homogène que sur la rive gauche », continue olivier Bompas; « des vins avec de la souplesse, de la fraîcheur, pas des tanins monstrueux, les vins avaient des profils de « buvabilité » déjà très agréables, avec pas trop d’alcool cette année »

Parmi les « appellations au top » pour Jacques Dupont et Olivier Bompas : « Saint-Estèphe, les crus bourgeois ou assimilés du nord-médoc, Bourg, Cadillac, Sauternes et Barsac non gelés. »

Jacques Dupont, Etienne Gernelle directeur du Point, et Olivier Bompas au Bistrot du Sommelier de Bordeaux © JPS

Hier soir, c’était au Bistrot du Sommelier de Bordeaux l’événement du monde du vin : la parution du Guide de Jacques Dupont inséré dans l’hedomadaire le Point spécial Bordeaux. 40 châteaux coups de coeur étaient présents dont Mouton-Rothschild qui n’a pas été impacté par e gel : « on n’a pas du tout été inquiété par le gel, c’est la chance de cette bande de Pauillac, entre estuaire et océan qui nous permet d’être protégé par cette calamité qu’est le gel. On a réalisé un 2017 avec beaucoup de fruit (fruits noirs, cassis, cerise noire), de la sucrosité, une belle fraîcheur. Beaucoup de précision sur les tanins et une formidable longueur », me commente Gérard linaires, le maître de chai de Mouton, 1er cru classé de Pauillac.

Pour  ces coups de coeur ? « Il y a bien sûr la qualité, mais aussi l’élan qu’on peut avoir en dégustant un vin, une vraie émotion avec un vin », Jacques Dupont

 « On fait aussi jouer la nouveauté, quand un vin est noté 15 dans une appellation et qu’il y a un nouveau, on le signale par un coup de coeur. On a aussi tendance à « favoriser l’ascenseur social » avec des jeunes qui démarrent et travaillent très bien, on a tendance aussi à leur mettre une coup de coeur. »

Charlotte et Valentin Généré Milhade de Vieux-Chaigneau © JPS

Dans cette dégustation du Point, il y a bien sûr de grands noms de châteaux mais aussi des découvertes fort sympathiques comme le château Vieux Chaigneau en Lalande-de-Pomerol. Charlotte et Valentin Généré Milhade, tous deux 30 ans, ingénieurs agronomes diplômés de Montpellier, ont racheté ce château avec ses 6 hectares en 2014. « C’était une propriété bâtie par un couple avant nous et qui voulaient le transmettre à un autre couple. Ils ne voulaient pas le vendre à un investisseur qui n’aurait pas habité la maison. On s’est marié en 2014 et c’est la même année qu’on a acheté la maison et les vignes, et depuis on s’en occupe tous les deux. » Si le 27 avril 2017, ils ont perdu 50% de leur récolte en une nuit, leurs vignes non touchées leur ont permis de faire un très grand vin, noté 15 et coup de coeur, assemblé à 90% Merlot, 7% cabernet sauvignon et 3% cabernet franc, un millésime assez frais, très équilibré » selon Valentin, « fruits noirs, bouche velouté » selon Jacques Dupont.

Anne Sophie Gillet du château Boutillon avec son compagnon Damien Pagès château Noaillac © jps

Autre belle rencontre, Anne Sophie Gillet du château Boutillon en Bordeaux Supérieur, qui présentait avec son compagnon Damien Pagès (château Noaillac),  sa cuvée Luigi (du nom de son grand père Luigi Filippi) : « un 100% merlot, élévé en barriques de chêne neuf. » Un joli millésime 2017, noté 15,5-16, (fruits rouge, bouche e prise de bois vin frais, et juteux, élégant bonne longueur, finale relevée ») avec un message sur la bouteille que son grand-père aimait répéter à souhait : « verser doucement, c’est là l’authenticité ». Un peu comme le blog Côté Châteaux qui cultive au quotidien l’authenticité et les vrais gens !

24 Mai

On the road again avec le Saint-Emilion Wine Trip

Le désormais célèbre tub Citroën des Vins de Saint-Emilion et autres appellations associées reprend la route en France et en Belgique. Entre 7 et 10 étapes prévues. Un concept toujours aussi convivial et original.

Le Saint-Emilion Wine Trip avec un vieux tub Citroën de 1976 © Jean-Pierre Stahl

Le Saint-Emilion Wine Trip a repris du service ! Avec déjà le festival ODP à Talence, au profit des pupilles orphelins des sapeurs pompiers de France, le week-end dernier du 18 au 20 mai. Mais la camionnette vintage des vignerons de Saint-Emilion ne va pas s’arrêter là et va faire entre 7 et 10 stops cette année dans les villes de France et de Belgique. Une nouvelle occasion de (re-) découvrir les quatre appellations des vins de Saint-Emilion et de rencontrer les vignerons.

Les vins de Saint-Emilion, des vins accessibles

Les vins de Saint-Emilion sont des vins accessibles qui viennent jusqu’à vous. Sur le concept du food truck, les vignerons ont décidé de se mettre en mode « nomade ». À l’occasion de grands festivals culturels ou de grands marchés gourmands, ces passionnés poseront leurs valises en compagnie d’un sommelier, pour vous présenter 16 vins différents à chaque fois, issus des 4 appellations : Saint-Emilion, Saint-Emilion Grand Cru, Lussac Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion.

Saint-Emilion Wine Trip, mode d’emploi

Le Saint-Emilion Wine Trip, comment ça marche ? C’est très simple. Sur l’une des haltes, rendez-vous à la camionnette vintage peinte aux couleurs de Saint-Emilion. Sur place, vous pourrez vous initier à la dégustation et prendre part à des formations. Les cavistes locaux sont étroitement associés à ce Saint-Emilion Wine Trip. Vous pourrez retrouver toute l’année dans leurs boutiques des vins de Saint-Emilion. Les maîtres-mots de ce voyage sont : partage, convivialité et proximité !

PROCHAINE ETAPE

  • BORDEAUX : Festival Ahoy à l’Iboat

Une immersion culturelle et festive de trois jours et deux nuits aux Bassins à flot à Bordeaux. Encore une fois cette année, le Wine Truck de Saint-Emilion s’arrêtera à proximité de l’Iboat pour vous proposer des dégustations.  Du 1er au 3 Juin 2018

  • LIBOURNE – Fête de la Confluence 

La ville de Libourne inaugure ses nouveaux quais et ponton de plaisance. 3 jours de convivialité avec au programme : festival de food trucks, plusieurs concerts, des jeux pour petits et grands et des animations en lien avec l’eau.  Du 22 au 24 Juin 2018

  • SAINT-ÉMILION – Marché des Producteurs

Profitez d’une escapade à Saint-Emilion pour découvrir et déguster les produits du terroir au marché des producteurs de pays. Des animations musicales vous y attendent, et vous pourrez partager des repas festifs ! Le Wine Truck s’y trouvera sur les 4 dates de cet été.  Le 7 – 14 – 21 et 28 Aout 2018

  • MONTMARTRE – Fête des vendanges

L’évènement parisien immanquable. Depuis 1934, Paris célèbre le vin du Clos Montmartre durant 5 jours où le goût et la gastronomie sont à l’honneur !  À l’occasion de cette 84ème Fête des Vendanges de Montmartre, retrouvez le Wine Truck des vins de Saint-Emilion. Du 12 au 14 octobre 2018

Avec Vins de Saint-Emilion

Revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Thierry Julien lors du lancement en 2016 du Saint-Emilion Wine Trip