10 Sep

100 000 visiteurs pour la 5e opération « eat ! Brussels, drink ! Bordeaux »

Encore un pari gagné pour les organisateurs bruxellois, le CIVB et les 60 vignerons qui ont fait le déplacement pour cette 5e Fête du Vin de Bordeaux à Bruxelles qui s’est déroulée durant ce grand week-end, de jeudi à dimanche.

© CIVB – Guillaume Bonnaud

L’édition bruxelloise 2018 de Bordeaux Fête le Vin a réuni cette année 100 000 visiteurs, ce qui est pas mal au pays du Mannenken Pis. Plus de 90 000 dégustations
de vins de Bordeaux qui ont été servies sur les 8 pavillons vin présents au parc bruxellois : Bordeaux – Bordeaux Supérieur, Rosés de Bordeaux – Bordeaux Blanc – Entre-Deux-Mers et Crémants de Bordeaux, Médoc, Côtes de Bordeaux, Sweet Bordeaux, SaintEmilion – Pomerol – Fronsac, Graves -Sauternes et le nouveau venu Mouton Cadet.

RECORD BATTU POUR LES ASSIETTES DEGUSTEES

Ce sont près de 8 000 bouteilles qui on été dégustées avec les plats de 36 chefs bruxellois, allant de l’échine de porc ibérique, en passant par la tartare de saumon, le thon rouge, le risotto à la crème de truffe, jusqu’aux fromages affinés belges et comptoirs de desserts. Le record a été battu cette année avec 30 000 assiettes dégustées pendant
les 4 jours.

Un attrait aussi pour la diversité et la qualité des vins de Bordeaux qui ont pu montrer comme à Bordeaux, Québec ou Hong-Kong toute la gamme et l’accessibilité en prix des vins de Bordeaux.

ECOLE DU VIN ET SA TABLE BORDEAUX BLACKJACK

L’Ecole du Vin de Bordeaux  a accueilli et formé reçu près de 1 500 pesonnes. Elle était fière de présenter une nouvelle série d’ateliers, déjà présents lors de Bordeaux Fête le Vin en juin dernier : les parfums du Vin, l’Art de l’assemblage, Cheese & Tchin ainsi qu’une table Bordeaux Blackjack.

DES MASTERCLASS EN PRIME

Pour la première fois, 4 masterclass étaient proposées aux amateurs le plus experts : les Crus Classés de Graves, Les Grands Vins médocains, Les Grands Crus Classés de Saint-Emilion et les Grands Vins liquoreux avec les fromages affinés belges.

LA BANDE A BONNAUD

L’exposition « les belles gueules de Bordeaux » réalisée par le photographe Guillaume Bonnaud a été exportée pour la 1ère fois.52 portraits de vigneronnes et vignerons des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur, ont été exposés sur les grilles du parc, face au Palais Royal, on a pu aussi les retrouver et apprécier durant tout cet été à la Cité du Vin de Bordeaux.

09 Sep

« Noirs » by Nicolas et Romain Claris

Après 2 mois et demi d’exposition au Saint-James à Bouliac, Nicolas et Romain Claris vont décrocher aujourd’hui leurs oeuvres. « Noir, c’est noir… » la couleur a inspiré ces 2 Bordelais, du grand art.

Régis Castillon, Nicolas Claris, Valentine Castillon et Romain Claris à la soirée décrochage de « Noirs » au Saint-James jeudi dernier © JPS

Le 21 juin dernier, la fête de la musique et un match de l’équipe de France au mondial de foot avaient fait quelque peu de l’ombre au vernissage de cette expo au Saint-James. Mais vu qu’on célébrait le noir, les noirs, on était raccord. Et puis les amateurs d’art contemporain et de photographies étaient là.

Le noir n’est pas triste, ni sinistre; il sert de révélateur à la lumière et il nous révèle la matière », Nicolas Claris

Nicolas et Romain Claris en sont à leur 6e exposition ensemble. Nicolas, c’est le père qui excelle en photos, Romain, c’est le fils qui n’est pas moins original en videos, et quand tous deux sont inspirés le Saint-Esprit plane sur leur production.

© Nicolas Claris

L’an dernier, ils avaient commis ensemble « Rouge »,  un festival  de photographies artistiques ayant pris pour thème l’imprimerie et le château Angélus, le tout sur fond rouge. Une belle déclinaison de teintes de rouges jouant avec des lumières différentes captées au château Angélus et chez Print Dorure.

© Nicolas Claris

« Noirs » aurait pu s’inspirer du raisin et de ces multitudes de baies noires (que l’on s’apprête à vendanger à partir du 20 septembre dans le bordelais), comme « Rouge » s’était inspiré des cloches d’Angélus et d’ombres de verres portées sur un mûr… Là il n’en n’est rien, « habituellement on photographie des bateaux, des châteaux, des vignobles, là on voulait montrer notre capacité créative…« , me confie Nicolas Claris et c’est bluffant.

Nicolas Claris a su jouer avec ces matières nobles comme ces peaux de cuir, de lézard, de galuchat…mais aussi d’objets les plus basiques comme un arrosoir et son pommeau pour réaliser 2 tableaux extras dont l’un fait penser à des cercles de diamants, il n’en est rien c’est la lumière qui traverse les trous du pommeau, étonnant, sublime. Il y a aussi ces clichés et la video inspirés de charbon de bois, quand on les met sur le grill, Nicolas et Romain, brûlent de talent pour mettre en valeur de petits cubes de bois noircis, incroyable.

Et puis, il y a cette danseuse, « Isabelle Lecras, on lui a demandé sa collaboration pour faire des photos et une vidéo », avec un grand voile noir sur la Dune du Pyla : on passe du sable au charbon, ou du charbon à l’eau, au montage, avec ce voile noir qui amène à différentes émotions ou au rêve ».

© Nicolas Claris

Un joli travail de recherche et d’imagination qui a duré 6 mois pour mettre en scène 25 photos à partir d’une première sélection de 70.

Petit clin d’oeil à Nicolas et Romain Claris, ma touche à moi, en noir et blanc © JPS

« Noirs », c’est brillant, et ce n’est pas si « noir, c’est noir », moi qui m’habille toujours en noir, je vous le dis, ça donne de l’espoir !

Regardez le film Noirs de © Romain Claris :

Noirs – Le film from Romain Claris on Vimeo.

08 Sep

Denis Mayaud et Raphaelle Jourdrin remportent le 34e Martahon du Médoc

Chez les hommes, Denis Mayaud a remporté le maraton 2018 en soit 2h25mn43s, tandis que Raphaelle Jourdrin remporte l’épreuve chez les dames en 2h58mn52s. Bravo à tous.

Ancien coureur de cross, le limousin Denis Mayaud s’est imposé chez les hommes en moins de trois heures et demi soit 2h25mn43s devant Freddy Guimard (02h28mn27s) et devant le tenant du titre, le très grand champion qui a remporté 6 fois précédemment le marathon du médoc : Thierry Guilbaut (02h30mn51s).

Chez les dames, c’est la Bretonne Raphaelle Jourdrin qui a remporté l’épreuve en 2h58mn52s devant Nathalie Vasseur. 

07 Sep

Du baume au coeur en Côtes de Bourg : les vendanges en blanc ont commencé, de quoi oublier les orages de grêle

Les vendanges ont commencé en Côtes de Bourg pour les blancs. Une appellation du Nord Gironde qui a été durement touchée par deux gros orages de grêle des 26 mai et 15 juillet dernier. Ces premières vendanges réchauffent le coeur de ces vignerons comme ici au château Mercier.

Début des vendanges à 7h à Saint-Trojan © JPS

En Côtes de Bourg, depuis 7 heures ce matin, les vendanges en blanc commencent au château Mercier entre chien et loup… La machine à vendanger s’active à ramasser ces sauvignons gris sur une parcelle de 80 ares. Un instant d’émotion pour la famille Chéty, victime de la grêle le 26 mai dernier.

Christophe et Isabelle Chéty, du chateau Mercier © JPS

« C’e n’est pas oublié, cela reste dans nos coeurs, on ne va pas tout vendanger mais là nos blancs sont magnifiques, il faut penser à ce qui est beau et là c’est notre 1er jour et là pour les sauvignons gris qu’on rentre il y a une maturité superbe. » commente Isabelle Chéty du château Mercier.

Vignerons depuis 1698, les Chéty ont bien sûr connu de nombreux orages de grêle en plus de 3 siècles, mais surtout 3 phénomènes intenses en 40 ans.

« Effectivement, on a environ 30% de la propriété qui a grêlé et dont une grosse partie à 100% », continue Christophe Mercier, son frère; « mais heureusement, on constate aujourd’hui que cet été a été tès clément pour nous et ce qui n’est pas grêlé semble pouvoir être de très bonne qualité, on a des raisins qui sont sains ».

      De quoi remonter le moral alors qu’Isabelle Chéty nous montre ces 12 hectares de merlot qu’il a fallu tailler juste après la grêle et qui ne donneront rien cette année.

« Le couloir a vraiment commencé ici, sur la commune de Teuillac, et il n’y avait plus rien. »

Entre l’orage de grêle du 26 mai et l’autre du 15 juillet, ce sont près de 2500 hectares qui ont été touchés à des degrés divers (dont 1000 très impactés pour lesquels il n’y avait plus rien). Ces pertes de volumes risquent de se traduire par des pertes momentanées de marchés.

Le président des Côtes de Bourg Stéphane Donze © JPS

« Le problème, c ‘est surtout pour les viticulteurs qui n’avaient pas de stock. Même si le manque à gagner et la trésorerie se répeccute sur plusieurs années derrière (on met au moins 4 ans à se remettre…). Mais ceux qui n’avaient plus de dernier millésime et qui ne peuvent pas mettre en marché, vont perdre desmarchés aujourd’hui », commente Stéphane Donze le président des Côtes de Bourg.

Au château Mercier, la production pourrait avoisinner 1500 à 1700 hectolitres 2500 à 2800 habituellement.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Sabine Hostein, Isabelle Rougeot : 

Un milliardaire colombien a acquis une part minoritaire du château Petrus

La famille Moueix, propriétaire du célèbre château Petrus à Pomerol, a cédé 20% du capital du vignoble à Alejandro Santo Domingo, un milliardaire d’origine colombienne, indiquent jeudi Les Echos sur leur site internet.
Le montant de l’opération, qui a été réalisée il y a plus d’un an, n’a pas été dévoilé, selon le journal économique qui cite des « sources exclusives ».
Le célèbre domaine situé sur la commune de Pomerol, dans le Bordelais sur la rive droite de la Dordogne, forme un ensemble de 11,5 hectares et aurait été valorisé plus de 1 milliard d’euros, indique le quotidien.
L’acquéreur est notamment actionnaire du leader mondial de la bière belgo-brésilien AB InBev, qui a racheté son concurrent britannico-sud-africain SABMiller en 2016. Le prestigieux vin Petrus est le Pomerol le plus connu de Bordeaux.
AFP

04 Sep

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?

Ce 5 septembre sort en librairie ce livre écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud. Un bouquin qui s’inspire de la démarche de Loïc Pasquet, l’électron libre ou plutôt l’OVNI du bordelais, qui s’est mis en tête de retrouver le goût d’autrefois, d’avant-phylloxéra, à Bordeaux. Retour sur son initiative qui le place désormais en tête des vins les plus chers de Bordeaux.

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés © JPS

C’est pour certains un hurluberlu, pour d’autres un génie. Souvent décrié, toujours envoûté, Loïc Pasquet a continué depuis plus de 10 ans sa mission qu’il s’est fixée en 2006 de « retrouver le goût du vin d’autrefois, d’avant phyloxéra »

Pour Stéphane Derenoncourt, figure de Bordeaux et de Saint-Emilion, qui conseille une centaine de domaines dans le monde et signe la préface de ce livre : « c’est une mission bien singulière à laquelle s’accroche avec acharnement Loïc Pasquet », c’est presque un moine-soldat au service du terroir, qui a pourtant eu des déboires suscitant jalousies et vacheries comme avoir rasé ses pieds de vigne. (une plainte avait été déposée aussitôt).

En fait Loïc Pasquet, ce buté incompris, s’est mis en tête de planter sur un terroir de graves des cépages locaux, ancestraux plantés en franc de pied, c’est-à-dire non greffés, le tout avec en toile de fond « une viticulture qui s’inspire de vieilles pratiques respectueuses de l’environnement », comme le soulignent les auteurs Jacky Rigaux et Jean Rosen. Le premier auteur a précédemment écrit « Ode aux grands vins de Bourgogne » à propos du célèbre vigneron disparu Henri Jayer, dont les bouteilles s’arrachent partout dans le monde en salle des ventes à des prix incroyables. Le second, docteur en histoire de l’art et directeur de recherche au CNRS, est vice-président de l’association Rencontres des cépages modestes.

D’emblée les auteurs précisent que « le but de ce livre n’est pas de lui faire une publicité dont il n’a nul besoin, mais de démontrer que, en dehors des pratiques actuelles, sans l’apport d’intrants plus ou moins nuisibles au vigneron, au consommateur et à la planète, et sans le secours de l’oenologie, le nouveau vigneron pourra non seulement faire parler son terroir et produire de l’excellent vin en pratiquant une autre viticulture, mais aussi y gagner sa vie correctement. »

Des cépages de Saint-Macaire, Castet, tarnet, Petit-Verdot, Prunelard, Cabernet Franc, Carménère, Pardotte, Merlot, Cabernet Sauvignon et Malbec, en tout 11 cépages assemblés dans le Liber Pater rouge © JPS

Le hic, c’est que ce vigneron têtu qui s’est levé un beau matin pour reprendre ces cépages plantés en franc de pied est aujourd’hui suivi par les plus grands amateurs de vins étrangers chinois, russes, américains ou des émirats, et même Michel-Jack Chasseuil (le plus grand collectionneur de vin au monde).

Dans son vignoble de Landiras, il nous dévoile ainsi ces cépages très divers qui font sa fierté : « ici on a du petit verdot, là-bas du tarnay coulant, et de ce côté-ci du saint-macaire », nous montre-t-il sur ses parcelles de 3 ha en situées dans les Graves.

Ce sont des cépages qu’on a retrouvé dans des conservatoires nationaux ou dans les vieilles parcelles, ces cépages constituent Liber Pater ; pour les rouges on a 11 cépages assemblés et pour les blancs 3 cépages », Loïc Pasquet.

Ses bouteilles en blanc et en rouge se vendent à prix d’or ! 4300 € la bouteille chez Millésima par exemple, qui vend ce Liber Pater Collection « la Feuille » 2007, l’Orage 2009″ ou encore « la Scène » 2010 à ce prix là. Le pire c’est que paraît-il ces bouteilles se sont déjà revendues à l’étranger bien au-delà. « Vers l’infini et au-delà », Buzz l’Eclair sait que sur la planète vin parfois, c’est « no limit », on touche là au monde du luxe, à l’oeuvre d’art, aux choses dignes du surnaturel…

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet

Loîc Pasquet dans les chais de Millésima à Botrdeaux © JPS

Quand on se pose un instant et qu’on tente d’analyser l’histoire de la viticulture depuis l’arrivée du phylloxéra et la chimie mise sur un piédestal à une certaine époque, ça donne le tournis. C’est en fait ce que retrace ce bouquin : il y a eu l’arrivée de « potasse et d’engrais azotés de synthèse vantés par des agronomes bien formés qui sont devenus commerçants » explique Stéphane Derenoncourt, « sans parler des herbicides, pesticides et autres insecticides, utilisés à des doses à peine avouables de nos jours. On en mesure aujourd’hui les dégâts : appauvrissement de la vie bactérienne de nos sols, comme de la faune et de la flore…baisse de la durée moyenne de nos vignes, perte de goût. »

Loïc Pasquet a donc tout repris à l’envers, se documentant sur les anciennes pratiques, les anciens cépages, pour retrouver « le goût du lieu ». A l’inverse du mouvement de fond du XIXe avec « le négoce triomphant qui se focalisa davantage sur la marque que sur la recherche du goût du lieu », écrivent les auteurs du livre. Néanmoins ceux-ci pondèrent le propos reconnaissant aussi le réveil des vins fins dès la 2e moitié du XIXe à Bordeaux, en Bourgogne et en Champagne. C’est ainsi que Bordeaux vu le naître le classement de 1855 de grands vins fondés sur les notions de château, de terroir, de cépage et de prix bien sûr ou de notoriété pour ne pas froisser. Les auteurs reconnaissent que ce « classement s’avère encore pertinent aujourd’hui », prenant pour exemple Pontet-Canet, 5e cru classé, converti en biodynamie. (bon là on sent une petite tendance à soutenir ce type de profil…). Quelques paragraphes plus loin, retraçant les petits coups de canifs dans le classement avec Cantemerle (5e ajouté très tôt) et Mouton passé de 2nd à 1er crus classé en 1973,même si un Jean-Paul Kaufmann est favorable au statu quo, on relate que Loïc Pasquet serait plutôt favorable à un réexamen comme celui de Graves de 1959, tant il est vrai que « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même » dixit Loïc Pasquet (ça risque de tousser dans le landerneau). Mais on n’y est pas encore, il y a de la marge…

Un exemplaire de Liber Pater rouge La Scène millésime 2010

Revenons à nos moutons, la force du vigneron en recherche de vin fin, c’est en somme miser sur un fabuleux terroir. Ce fut le pari de Loïc Pasquet, ce Poitevin, qui trouva dans les Graves et ses sols drainants, « un terroir plutôt froid la nuit et chaud le jour où les vignes mûrissent harmonieusement leurs fruits,  avec des baies petites aux peaux épaisses qui libèrent peu de jus en vinification, synonyme de grand vin à venir » permettant la digne expression de ces cépages autochtones.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima est l’un des rares négociants de la place de Bordeaux à commercialiser Liber Pater © JPS

A l’heure où certains reviennent de l’ère industrielle et de la standardisation du goût, la typicité, qui n’a jamais disparue mais dont le terme avait peut-être été dévoyé, utilisé pour des raisons de marketing, fait ou pourrait faire son grand retour, exprimant pleinement le goût du lieu et du raisin. Bordeaux peut-elle suivre cet exemple ? Peut-être… ou pas.

En tout cas, la célèbre maison Millésima, leader de la vente de grands vins sur internet et en primeurs, possède quelques flacons de Liber Pater parmi ses 2,5 millions de bouteilles dans ses chais, quai de Paludate à Bordeaux. Pour Fabrice Bernard, le PDG :  « la clientèle n’est peut-être pas à Bordeaux, c’est plutôt une clientèle internationale… »

Ce vin là aujourd’hui, c’est vrai qu’on va plutôt aller le vendre sur des marchés américains, russes, asiatiques, et pourquoi pas le faire découvrir à ceux qui en ont envie :le tout est de trouver les amateurs qui ont envie de redécouvrir un vin tel qu’il était produit, c’est vrai que c’est une histoire, quelque chose de différent et c’est cela qui m’a plu dans cette histoire », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

Christophe Château du CIVB © JPS

Le CIVB accueille ce livre sereinement « pour moi on n’avait pas perdu le goût des vins de Bordeaux, le goût des vins de Bordeaux il évolue », commente Christophe Château. « Je n’ai jamais vu des vins de Bordeaux d’il y a 1000 ou 2000 ans, donc je ne peux pas vous dire si les vins d’aujourd’hui sont très différents.

Le goût du consommateur a évolué, les vignerons, et le climat, ont évolué, c’est une évolution perpétuelle et ce dont je suis sûr c’est que la qualité des vins de Bordeaux est bien meilleure qu’il y a 10 ans, il y a 20 ans et encore plus qu’il y a 50 ans » Christophe Chateau CIVB.

Et de compléter :  « bien sûr, c’est une expérimentation et toutes les expérimentations sont intéressantes, et aujourd’hui le consommateur a besoin qu’on lui raconte de belles histoires et ça c’est une très belle histoire à raconter. C’est un joli coup marketing et ça fait parler de Bordeaux, on sera vigilant à ce que les règles de l’AOC soient respectées ou si c’est pas le cas qu’il fasse son vin sans IG (indication géographique) ». Quant à la critique formulée dans le livre sur l’uniformisation du goût, Christophe Chateau répond: « je ne suis pas d’accord avec cela. Oui il y a des modes où les consommateurs aimaient les goûts liés au feu, au bois, à la vanille, au réglisse dans les vins, et on allait avec plus de bois neufs, des bois chauffés, et aujourd’hui le consommateur il préfère le fruit, la fraîcheur, l’équilibre. »

« Le Goût retrouvé du Vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud © JPS

Le nombre d’initiatives individuelles ces dernières années ne manquent pas, de plus en plus de propriétaires, viticulteurs retrouvent le sens du mot vigneron, ce paysan au service de la terre qui réussit à faire s’exprimer avant tout le goût et l’authenticité de la vigne. De là à dire qu’il n’ya  pas de bonnes choses à boire à Bordeaux, c’est faux, en revanche le goût de ce Liber Pater est bel et bien atypique, un grand vin fin de Bordeaux, avec des arômes de fruits, des notes florales assez exceptionnels. Dommage qu’il soit si cher, le grand public serait intéressé de le découvrir aussi mais la production en général avoisine 1500 bouteilles à 2000 bouteilles. Et comme ce qui est rare est cher…voilà aussi l’explication, mais pas seulement car si ce n’était pas un grand vin fin, il ne s’arracherait pas.

En août dernier, Wine Searcher a dévoilé le classement des 50 vins les plus chers au monde : Liber Pater se classe à la 17e place, avec un prix moyen de 4.321 dollars, devant Petrus mais juste derrière la Romanée-Conti. 

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen. A paraître le 5 septembre. 21 €

Retrouvez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague : 

03 Sep

Avec la rentrée, c’est aussi le top départ des foires aux vins

Traditionnellement, les foires aux vins débutent en septembre et se poursuivent jusque début octobre. Ces dernières années, certaines commençaient de plus en plus tôt fin août, on revient dans la norme. Elles correspondent presque avec la rentrée scolaire, qui a dit que les parents boivent pour oublier ? Avec modération bien sûr.

Voici les dates des foires aux vins dans les enseignes de la grande distribution :

Casino Supermarchés : du 31 août au 16 septembre
Géant Casino : du 4 au 16 septembre
Netto : du 4 au 16 septembre
Leader Price : du 4 au 16 septembre
Ma Cave par E.Leclerc (le site d’e-commerce de Leclerc) : du 4 au 1er octobre
Biocoop : à partir du 4 septembre
Vente-privee.com : du 4 au 20 septembre
Lidl : à partir du 5 septembre
Cdiscount : à partir du 6 septembre
Chateaunet.fr (Duclot) : du 7 au 30 septembre
Casino (petites enseignes) : du 10 au 23 septembre
Intermarché : du 11 au 30 septembre
Carrefour hypermarchés : du 12 au 24 septembre
Naturalia : du 12 au 20 septembre
Monoprix : du 12 au 27 septembre
Le Comptoir des Vignes (50 magasins) : du 15 septembre au 15 octobre
Carrefour Contact : du 21 au 30 septembre
Auchan Supermarchés/Simply Market : du 21 septembre au 7 octobre
Système U : du 25 septembre au 6 octobre
Auchan : du 25 septembre au 9 octobre
Carrefour Market : du 28 septembre au 14 octobre
Leclerc : du 2 au 13 octobre

02 Sep

2e édition de « Paille et Ripaille »: ça se poursuit encore ce dimanche à Langon !

« Paille et Ripaille » 2017 a été un succès. Que la 2e édition soit que diantre aussi festive ! Des nouveautés en pagaille et de l’authentique pour ripaille.

Cela se passe au Parc des Vergers de Langon en Gironde, un paradis pour amoureux de la terre et des animaux; pour cette 2e édition, les organisateurs espèrent faire aussi bien voire mieux que l’an dernier où 12000 personnes se sont régalé.

Ce festival des vins de Langon et de Sauternes, des produits du terroir et de la ferme plaît énormément, voici d’ailleurs des réflexions entendues sur place : « C’est authentique, ça manquait tellement », « C’est génial, il y a des animaux pour y amener les enfants »…

L’intérêt de Paille et Ripaille est de rencontrer ces hommes et ces femmes qui tentent un peu plus chaque jour de nous sensibiliser à la traçabilité et la qualité de leurs produits. Un événement débuté dès vendredi avec guinguettes et des soirées de concerts reggae, rock, musiques latines…

Quant aux enfants, ils ne seront pas oubliés avec des baptêmes en tracteurs, animations entre les stands, concours de cris des animaux de la ferme… La grande nouveauté c’est « Roule Ma Poule » un véritable petit village d’animaux où ces chérubins pourront rentrer dans les parcs et côtoyer, caresser d’adorables mini-chèvres, ânes, poules, etc.

N’hésitez pas, si vous ne saviez pas quoi faire en ce dimanche ensoleillé !

Horaires d’ouverture : dimanche de 10h à 22h ; entrée : 3€ (verre offert pour déguster) Ateliers et dégustations gratuits.

01 Sep

La preuve…pardon, la pieuvre : Bordeaux est bien tentaculaire !

Non, ils n’ont pas fumé la moquette, oui ils abusent du Bordeaux ! Dans les locaux du CIVB, on savait que certains avaient le bras long, mais de là à ce que ça se voit…à travers les fenêtres, eh bien c’est fait ! A l’occasion du prochain Climax, du 6 au 9 septembre, le CIVB et Darwin ont ainsi voulu souligner l’urgence de préserver la biodiversité. Des tentacules vertes jaillissent ainsi des fenêtres…et pourquoi pas ?

7 tentacules vertes sortent des étages supérieurs du CIVB © Jérémy Stahl

Ils ne manquent pas d’humour en tout cas et bon nombre de Bordelais ont apprécié ces 7 gigantesques tentacules qui se déploient dans les étages supérieurs de l’immeuble Gobineau, à l’angle des allées de Tourny et du cours du XXX Juillet. Là où il y a les têtes pensantes, sortent généralement de grandes idées, ces tentacules sont-ils ceux d’Allan Sichel, de Bernard Farges, d’Hervé Grandeau, de Fabien Bova ou de Christophe Chateau, difficile de les reconnaître…

Fanny et José : »je trouve ça vraiment original » © Jean-Pierre Stahl

Depuis vendredi, c’est la nouvelle attraction de Bordeaux, plus célèbre que la Cité du Vin, la Porte Cailhau ou la Grosse Cloche sur Instagram ou Facebook, les Bordelais et les touristes ne cessent de déclencher leurs appareils photos et de prendre des clichés ou des selfies avec leur téléphone portable. Ils ont perdu la tête, d’ailleurs la tête de la pieuvre, on la cherche toujours !

Je trouve ça vraiment original parce que l’architecture de Bordeaux en soi , c’est quelque chose de très historique, et de voir des choses comme ça cela casse ce côté-là » Fanny et José

En tout cas ces tentacules ont eu l’effet escompté, on ne parle que d’elles sur Insta et les réseaux sociaux © JPS

  Le but c’est d’interpeller et de faire passer des messages sur ce qui est fait et ce qui reste à faire en matière de biodiversité » Christophe Château du CIVB

 Vue l’urgence de protéger la biodiversité pour lutter contre l’extinction de certaines espèces, certains ont réfléchi, de la fumée blanche est sortie pour une idée verte !  C’est Simon Rossard, curateur à Darwin, qui a eu cette idée géniale au printemps dans l’optique du prochain Climax. Il l’a soumise à Philippe Barre et au CIVB.

Christophe Château du CIVB, et Philippe Barre, Simon Rossard de Darwin © JPS

« Les artistes contemporains britanniques Pete Hamilton et Luke Egan nous ont proposé cette installation. Il nous est apparu évident de la proposer au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ». selon Philippe Barre, fondateur de Darwin.

L’idée est de montrer ici que si on ne réagit pas le plus vite possible pour sauvegarder et restaurer même notre biodiversité locale comme planétaire, eh bien la nature reprendra ses droits de manière brutale, violente », Philippe Barre de Darwin.

Après avoir eu une position attentiste il y a 20 ans, le CIVB s’est engagé ces dernières années sur une démarche volontariste de diminuer voire abandonner à terme les pesticides, comme l’avait annoncé Bernard Farges, ancien président du CIVB. Cela passe actuellement par une agriculture raisonnée ou une transformation des propriétés en agriculture biologique ou en biodynamie. 

Christophe Chateau du CIVB explique : « aujourd’hui on travaille avec d’autres outils pour limiter l’usage des pesticides, on a des exemples concrets, on a un partenariat avec la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) sur la mise en place de chauve-souris qui vont venir jouer le rôle de pesticides mais sans avoir d’impact sur l’environnement. On a plus de 10000 hectares en Gironde où on fait de la confusion sexuelle pour éviter que les insectes se reproduisent sans dégrader la biodiversité aux alentours. » 

Mardi prochain à 10h30, le CIVB a prévu d’organiser une table ronde sur ce thème « viticulture et biodiversité », une bonne entrée en matière deux jours avant Climax.

En tout cas, on connaissait l’oncle Sam d’Amérique, maintenant voici la tentacule de Bordeaux, on n’arrête pas le progrès…de Lyon. A quand des petits hommes verts…de grappe en façade du CIVB ?

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Marc Lasbarrères, montage Corinne Berge :

31 Août

Champagne: « Expérience » chez Pommery

La célèbre maison de champagne Pommery, propriété de Vranken-Pommery Monopole, a invité une vingtaine d’artistes à produire des oeuvres dans ses caves et crayères, à voir à partir du 14 septembre.

La maison de champagne © Pommery à Reims

La maison de champagne Pommery a laissé libre cours à la création culturelle sur son domaine en invitant vingt artistes à produire des oeuvres in situ, dans sescaves et ses crayères, sous la houlette d’Hugo Vitrani, commissaire de l’exposition « Expérience Pommery #14 ».

Le résultat sera accessible au grand public à partir du 14 septembre et jusqu’à l’été prochain, au sein d’un parcours muséal qui s’insère dans la visite des caves de cette maison fondée en 1856.
Peinture, graffiti, musique, sculpture et vidéo offriront une nouvelle approche du monde souterrain, composé ici d’un dédale de galeries de 25 km où reposent,
à l’abri de la lumière, quelque 25 millions de bouteilles de champagne. La maison Pommery, propriété de Vranken-Pommery Monopole, est installée dans un château à l’architecture atypique sur la colline Saint-Nicaise à Reims (Marne), l’un des sites champenois classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec AFP