28 Avr

« Les vins lorrains ont besoin de votre soutien »: l’appel des vignerons qui ont soif d’excellence

Voyant passer sur Facebook, comme un vol de cigognes, un post de David Lelièvre vigneron à Toul, le fieffé Lorrain que je suis n’a pas résisté en période de guerre à l’appeler et lui proposer l’interview improbable « les Lorrains parlent aux Lorrains ». On a beau être journaliste, on est aussi chauvin et chauvin lorrain c’est divin. Quand un vigneron lorrain jette une bouteille à la mer, on ne peut que la saisir pour déguster ses paroles et vous faire partager cette renaissance du vignoble lorrain.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour David, ma première question, celle que pose traditionnellement un Lorrain à un Lorrain: « comment que c’est gros ? »

David Lelièvre : « Déjà j’ai perdu 15 kilos…Mais ça va bien, on vient d’avoir les premières pluies après un mois et demi de soleil, cela commençait à être sec, on a eu un super débourrage, on est plutôt content, ça commence bien ».

« Au niveau moral, on apprend à gérer le temps différemment, c’est difficile quand on a toujours été à fond de relativiser le temps, on se recentre sur les choses importantes, on repense les priorités dans la vie. »

JPS: « Les vins lorrains ont besoin de votre soutien », est-ce que c’est un appel du 18 juin ? »

David Lelièvre : « C’est une réponse commune de 3 appellations différentes sur un même secteur, avec l’IGP Meuse, l’AOC Moselle et l’AOC Côtes de Toul. Les vins lorrains, c’est une petite zone viticole, 250 hectares de vigne et une trentaine de domaines, en majorité en agriculture bio ou en conversion. Nous sommes 3 entités différentes mais qui collaborent beaucoup et travaillent ensemble ».

C’est un appel des vignerons aux Lorrains et aux clients de la France entière, jusqu’à Bordeaux et au-delà: « n’oubliez pas vos producteurs »,David Lelièvre vigneron à Toul.

« Les gens jouent bien le jeu avec les producteurs de légumes, de fruits, de fromages locaux, qu’ils n’oublient pas non les producteurs de vin aussi. Nos systèmes de distribution traditionnels sont plutôt bloqués, les restaurants sont fermés, les cavistes certains étaient fermés, ça commence à réouvrir (ils ont le droit, le vin étant considéré comme alimentaire par décret du gouvernement), l’export est aussi à l’arrêt. On voit les gens vont faire leurs courses une fois par semaine ou tous les 15 jours, ça serait bien qu’ils fassent leurs apéros avec des vins de vignerons et des vins lorrains… »

« Les vignerons sont toujours vivants, ils travaillent dans les vignes, en plein boom, mais on a des employés qu’on paie normalement, on a des sorties mais pas beaucoup de rentrées. C’est surtout un appel commun de Toul, de la Meuse et de la Moselle. De mémoire, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas communiqué ensemble. »

Oui, on sait faire du vin en Lorraine, David Lelièvre le prouve tous les jours © Stéphany Mansuy

JPS : « Aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire qu’en Lorraine on sait faire du vin, là c’est la question vache ? »

David Lelièvre : « Non ce n’est pas une question vache, c’est vrai que les Lorrains ont mis du temps et ont réappris à faire du vin.

Il y a 150 ans, il y avait jusqu’à 50 000 hectares de vigne(la moitié de la superficie du vignoble de Bordeaux aujourd’hui), mais le phylloxéra et les guerres et annexions sont passés par là.

« Il est toujours resté un peu de vigne, à la fin de la 2e guerre mondiale on comptait 500 hectares, on avait divisé par 100 la superficie en un siècle. Entre 1950 et 2000, on s’est concentré autour des 3 appellations, et on a réappris à faire du vin.Depuis les années 80, les vignerons se sont formés à Beaune, en Alsace, en Champagne, à Bordeaux (David Lelièvre a suivi une formation à Bordeaux Sup Agro à Talence et à Kedge) ou encore en Suisse pour apprendre à faire du vin ».

« On en est à la 2e génération de vignerons formés avec des BTS, des DNO. Et depuis 2000, après avoir récupéré un savoir-faire, on a récupéré le faire savoir ! »

Les Lorrains ont cette culture d’excellence. Quand on dit c’est bien, bien n’est pas suffisant, c’est difficile de contenter un Lorrain, on ne se contente pas de peu.

Joli gamay en formation au lieu dit Les Vignes L’Evêque © David Lelièvre

« Avec la canicule de 2003, les vins sont devenus plus ronds, il y a eu aussi le réchauffement climatique qui a profité aux zones septentrionales pour faire des vins qualitatifs, on a vu des plantations en Belgique et en Angleterre, les Allemands aussi font de grands vins ».

« On a eu aussi un engouement sur les rosés de qualité et de terroir, le Gris de Toul a été le grand bénéficiaire de cela, dans notre appellation nous avons cette spécialité en rosé, frais et croquant avec les cépages gamay et pinot noir… »

« Les planètes sont alignées pour nous et le 3e facteur c’est le retour à des circuits courts qui bénéficient à des domaines qui nous ressemblent, des domaines de vignerons. Nous produits ont tendance à partir aussi de plus en plus loin, ils n’arrivent pas encore à Bordeaux, car il y a plein de soiffards sur la route ! Par exemple, pour nous, la Maison Lelièvre que je tiens avec Vincent mon frère, on exporte 1/3 de nos vins. »

Il y a un vrai engouement sur les vins lorrains. Les vins du sud souffrent et nous on profite du réchauffement, on a des vins entre 12,5 et 13° naturellement avec un équilibre, acidité, fruits et alcool intéressant.

« Les vins valent autour de 10€. L’AOC Côtes de Toul a fêté ses 20 ans en 2018, il y a depuis un engouement, les gens sont fiers de ces vins produits en Lorraine. Et depuis 3-4 ans, il y a un vrai changement, quand on parle avec les gens des Côtes de Toul, ils nous disent ah oui j’en ai entendu parler, c’est du travail sur le long terme. »

JPS : « Parlons maintenant d’accords mets et vins lorrains…Qu’est ce qu’on va mettre sur une quiche lorraine, un pâté lorrain, une flammenkuche, des pommes de terres rôties et sur la traditionnelle tarte aux mirabelles ? »

David Lelièvre fier de sa production © Stéphanie Mansuy

David Lelièvre : « Alors sur la quiche lorraine, le pâté lorrain et la charcuterie, on a tendance à mettre du Gris de Toul, sa fraîcheur va bien se combiner avec le côté gras de la viande, il n’y a pas meilleur qu’une bonne quiche et un Gris de Toul, mais il se marie aussi avec pas mal de choses comme avec des fruits de mer et sur des barbecues… »

« Sur la flam, la crème fait que l’on va conseiller un blanc auxerrois, le cépage typique développé à la grande époque viticole lorraine, on le marie aussi avec des poissons en sauce ou des volailles à la crème… »

« Sur les rapés de pommes de terre et les « patates rôties » accompagnées en général de viande, là aussi on va mettre du pinot noir ou de l’auxerrois, ce sont les 2 cépages communs avec les 3 appellations de Lorraine ».

« Enfin, sur la tarte aux mirabelles ou le clafoutis aux mirabelles, on va mettre une « bulle lorraine », il y a une grosse production de vin pétillant, cela représente 25% de la production, on a une grande histoire avec la Champagne, une culture commune avec la bulle, fine, bien dosée, ronde on a de la fraîcheur et un sol argile-calcaire qui s’y prête bien ».

JPS: « Dernière question bien lorraine, avec tous ces vins quand est-ce qu’on va refaire la chouille ? »

David Lelièvre: « Là, on fait la e-chouille, on fait du WhatsApéro, de l’Apéro Confiné, en ligne avec ses potes… On a hâte de pouvoir ressortir pour faire la chouille, ça c’est sûr. On va inventer des choses, pour faire la chouille dans les vignes, pour les citadins qui viennent de passer deux mois dans des immeubles, pour profiter de l’air pur et de la verdure. »

(L’abus d’alcol est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

27 Avr

Des orages à répétition, avec une menace de grêle à chaque fois imprévisible

En 8 jours, le Bordelais a connu 3 épisodes orageux sur les 2 derniers week-ends, avec surtout beaucoup de grêle le vendredi 17 avril. « Un phénomène assez inédit » en ce printemps, « avec cette ampleur et cette récurrence » selon Philippe Raimond responsable technique du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Les dégâts dus à la grêle © Sophie Aribaud

Vendredi 17, samedi 18 et samedi 25 avril. Trois journées assombries par des orages avec plus ou moins de grêle, faisant surtout des dégâts le vendredi 17 avril en fin d’après-midi et début de soirée. Les autres épisodes étant plus légers et localisés.

A Saint-Sulpice-de-Faleyrens, Denis Barraud a grêlé deux fois…« Samedi, on a eu un petit peu de grêle mais pas beaucoup, là où on a eu le plus c’était la semaine d’avant le vendredi 17, on a été très touché de l’ordre de 40 à 50%. Ce samedi, c’était de l’ordre de 5%. Autrefois quand on avait un orage, on le voyait arriver, cela tenait vers 18-19h, il y avait beaucoup d’éclairs, là c’est imprévisible, ça monte noir, il y a beaucoup de vent, il y a beaucoup d’eau et beaucoup de grêle ».

A mon avis ce changement climatique promet des orages que l’on ne maîtrise pas, qu’on ne peut pas prévoir et surtout c’est inhabituel », Denis Barraud vigneron à Saint-Sulpice-de-Faleyrens.

 

Sophie Aribaud, conseillère viticole, commente également ce nouvel épisode de samedi : « il y a eu de l’orage, beaucoup d’eau, avec de la grêle sur Moulon et Saint-Sulpice-de-Faleyrens où j’ai un client qui a été gelé, puis grêlé deux fois…Cela a été très localisé, mais cette fois avec beaucoup d’eau, ce qui fait que les parcelles sont inaccessibles du fait de l’eau, et cela favorise toutes les maladies comme l’oïdium, le mildiou et le black rot… »

« C’est vrai que c’est difficile de rentrer dans les parcelles après 50 à 100 millimètres tombés ces derniers jours », poursuit Philippe Raymond, responsable technique du Conseil des Vins de Saint-Emilion. « Pour moi, ces orages, c’est assez inédit que cela arrive si tôt, de cette ampleur et avec cette récurrence.

Ces orages qui se succèdent, c’est assez exceptionnel. D’habitude, c’est plus tard. Ce dérèglement climatique n’est pas un vain mot, c’est étonnant que cela arrive si tôt », Philippe Raymond responsable technique Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Yann Todeschini du château Mangot à Saint-Etienne-de-Lisse n’a pas été touché, au niveau de ses vignes, en tout cas de manière très infime, il témoigne : « des orages de grêle si fréquent, si intense et spontanés, comme samedi et vendredi de la semaine passée, cela montre bien qu‘il y a une accentuation, il y a un phénomène climatique qui se passe de par la fréquence. C’est de plus en plus inquiétant et il faut être à même de s’adapter. Cela fait 3 ans qu’on a mis en place une réflexion et un système de lutte fiable, efficace et proportionné. Les années sont de plus en plus chaotiques, je me souviens mon grand-père me disait dans ta vie de vigneron tu auras 3 ou 4 aléas climatiques importants, là depuis 2009 où on est là, on en est à 5. » 

De nombreux viticulteurs ont pris en main ce combat difficile et se sont réunis pour être plus fort comme l’explique également Denis Barraud : « je fais partie d’une association grêle, nous en en ligne directe avec des lanceurs, sur WhatsApp. On a été alerté samedi à 16h.  Les ballons qui ont été expédiés ont pu faire mouche, plus que le vendredi d’avant où il y avait plus de vent. Samedi il y a eu quelques parcelles dans les palus qui ont été très touchées. Mais nous on a eu surtout beaucoup d’eau 40 à 45 millimètres en 15 minutes, c’est énorme et au port de Branne où j’habite 3mm. Il va falloir encore retraiter. Fort heureusement en ce moment j’ai quelques commandes qui tombent, je suis agréablement surpris. »

Demême pour Pierre Coudurier du château Croix-de-Labrie qui a des vignes à St Sulpice mais surtout à St Christophe-des-Bardes: « samedi, il a encore grêlé du côté de St Sulpice, mais nous on n’a pas grêlé, on a eu beaucoup d’eau en revanche, la lutte anti-grêle a fonctionné, on est 21 propriétés regroupées, on n’était que 17 il y a 15 jours, on arrive petit à petit à ramener du monde, évidemment ce sont des moyens financiers et humains car il faut allumer les dispositifs: c’est un système Selerys qui envoie des bombes (ballons chargés de sel) qui font fondre la glace ».

Il est vrai que tout paraît déréglé, ainsi le cycle végétatif a une avance incroyable, « à Pomerol et à Targon, on a déjà les porte-greffes en fleurs » commente Sophie Aribaud, « il y a de longues blanches et des grappes en formation importantes, c’est un décalage de 15 jours à 3 semaines, du jamais vu. »

26 Avr

Envie de vous évader ? Terre de Vins vous a concocté un hors-série spécial oenotourisme en France

En voilà une bonne idée: préparer ses vacances ou séjours de découverte d’après confinement. Terre de Vins et son numéro spécial oenotourisme va vous y aider avec 40 circuits dans les plus beaux vignobles de France. L’occasion de mettre en avant également les 100 lauréats des trophées de l’oenotourisme 2020.

Premier postulat les vacances à l’étranger sont compromises pour certains, deuxième la France est le plus beaux pays du monde, et troisième elle regorge des plus beaux vignobles accueillants, avec de très nombreuses offres de découvertes.

Partant de là, rien de tel que de se plonger dans le hors série de Terre de Vins d’avril, toujours en kiosque, c’est le petit plaisir que je me suis octroyé ces derniers jours, retrouvant de nombreuses et fameuses adresses connues et en découvrant d’autres toutes aussi intéressantes.

Prenez votre canotier, façon Maurice Chevalier, et imaginez-vous prendre les routes de Sauternes. C’est l’un des vignobles du bordelais, qui ces 5 dernières années a connu les plus grosses transformations oenotouristiques. Ainsi la couverture est consacrée au château Lafaurie-Peyraguey, un 1er cru classé de Sauternes, acheté en 2014 par le Suisse Silvio Denz, qui outre la production de ce vin liquoreux s’est lancé à fond dans le réceptif avec des visites et a transformé le château en hôtel-restaurant d’un grand niveau puisque au bout de 6 mois seulement son chef Jérôme Schilling a décroché une étoile au Guide Michelin. Côté Châteaux vous avait partagé cette épopée de la restauration à l’ouverture en juin 2018.

Le magazine propose comme le rappelle sa rédactrice en chef Sylvie Tonnaire « 40 circuits de 5 ou 6 adresses, le format week-end en somme, englobant les 100 finalistes 2020 des Trophées de l’oenotourisme ».

Parmi les circuits proposés dans le Sud-Médoc, Jean-Charles Chapuzet vous a sélectionné 6 étapes, à commencer par le château Hourtin-Ducasse où la famille Marengo vous proposera une série d’ateliers apéro dans les vignes ou dans les chais, expérience sur l’ampélographie ou les soins apportés par la vigne; impossible à rater avec son nouveau chai en forme de vagues, « le navire amiral » Beychevelle à Saint-Julien avec sa masterclass et une dégustation en 6 vins; Lamothe-Bergeron avec ses jeux de lumières dans ses chais et la visite du sommelier à essayer; le château Marquis de Terme qui propose non seulement une nouvelle table mais aussi le Margaux Gourmet Trail qui traverse le château mais aussi Lascombes et Kirwan; il y a aussi le château Siran et ses formidables collections à admirer, avec aussi un escape game dans un bunker antiatomique et un déjeuner sur sa terrasse à 360° sur le vignoble, enfin Dauzac qui propose une expérience sensorielle et gustative avec du boeuf Wagyu en dégustant de vieux millésimes…

Autre route du vin de Graves à Sauternes proposée par Audrey Marret avec Pape-Clément à Pessac et son expérience le vin sur la table (très pratique) à l’atelier B-Winemaker pour s’initier à l’assemblage; le château Bardins vous propose des balades guidées à vélo dans le vignoble de Pessac-Léognan avec dégustation à Bardins; la dégustation insolite à Larrivet-Haut-Brion associant vins et plante avec le jardin millésimé; le château Jouvente qui donne un nouvel élan viticole et culturel avec ses visites-dégustation, la Tour Blanche, 1er cru classé de Bommes, qui lance cet été un bar éphémère au milieu de ses vignes, Rayne-Vigneau qui propose toute une gamme d’expérience avec sa dégustation perchée, un survol du vignoble avec chateau Vénus, un escape game et son atelier d’assemblage; et pour terminer une croisière avec Bordeaux Be Boat de Bordeaux à Cadillac et un petit tour en trottinette électrique jusqu’au château de Cérons où la famille Perromat vous attend pour déjeuner…

D’autres circuits sont proposés bien sûr dans le Nord-Médoc, sur la Rive-Droite ou dans l’Entre-Deux-Mers, la Dordogne n’est pas oubliée, cette fabuleuse région viticole avec Bergerac regorge d’une multitude d’idées et a créé récemment Quai Cyrano pour porter l’oenotoursime et l’histoire de Cyrano de Bergerac. Cognac bien sûr est incontournable en Charente avec notamment la maison Hennessy qui fit connaître l’eau de vie aux 4 coins du monde ou la maison Courvoisier à Jarnac dont l’histoire est intimement liée avec celle de Napoléon.

Je ne vais pas tout vous citer ici, cela n’aurait pas grand intérêt, le plaisir c’est aussi de feuilleter ce beau magazine sur papier glacé avec ces photos qui invitent au voyage…dans le Sud-Ouest avec Cahors ou des appellations qui méritent d’être connues comme Madiran et sa cave de Crouseilles, Irrouléguy aussi…

Du Val de Loire, du Berry à Pouilly, à la Champagne pour découvrir les installations rénovées d’Ayala, les idées ne manquent pas… Et pour continuer encore plus à l’Est pour pourrez découvrir le vignoble d’Alsace avec le Tour.alsace en bus panoramique, le Théâtre du Vin aux 1500 références à Strasbourg, une vue panoramique aussi sur le fameux Haut-Koenigsbourg depuis le domaine Rolly Gassmann, voilà pour le Bas-Rhin et pour le Haut une petite visite en scooter électrique avec le Riqu’Ecotour avec des motards vignerons Estelle et Daniel Klack (vous n’allez pas en prendre une, pas d’inquiétude) ou encore des balades en gyropodes et visite et dégustation depuis une fabuleuse cave panoramique à Voegtlinshoffen (un nom imbuvable mais pas le reste…)

Je m’ y perds quand je reparle de mes racines ou encore du fameux Jura où j’ai travaillé durant 3 ans où il est impensable d’oublier de sillonner les routes d’Arbois (plus tu bois, plus tu roule droit disaient les anciens, pour rire bien sûr) à déguster les fabuleux vins jaunes ou de paille…

Oh et puis la Bourgogne, ses fameuses Côtes de Nuits ou de Beaune et son haut lieu de l’oenotourisme le château de Meursault…Ca me rappelle ma jeunesse. Comme cela on peut descendre tranquillement en passant par la Côte chalonnaise et Mâcon, arriver dans le Beaujolais avec le Hameau Duboeuf (créé par Georges qui nous a quitté en début d’année): lancé en 1993 ce hameau qui a obtenu le grand prix spécial des Trophées de l’Oenotourisme et est aujourd’hui le premier oenoparc d’Europe.

De la Vallée du Rhône passant par le Lubéron là aussi vous serez sous le charme, et pour les amateurs de rosés, la Provence et sa villa Beaulieu propriété des Comtes de Provence au XVIe siècle qui propose un safari 4X4 dans le vignoble outre une demeure spectaculaire pour s’y reposer…Il y a aussi la Corse à ne surtout pas oublier et l’Hérault avec un carnet spécial au sien de ce numéro lui-même spécial. Allez des idées, en voici en voilà, il n’y a plus qu’à feuilleter et déguster…déjà Terre de Vins.

24 Avr

Philippe Faure-Brac : « pour repartir on a évoqué la date du 15 juin, pourquoi pas, si on est prêt. Nos établissements et produits rassemblent les gens et continuent de faire rêver »

Côté Châteaux vous propose aujourd’hui l’interview du Président de l’Union de la Sommellerie Française, Philippe Faure-Brac, également meilleur sommelier du monde 1992. Un regard très interessant et inquiétant aussi sur l’ensemble des professionnels de la restauration (patrons, chefs, serveurs, sommeliers) victimes de la fermeture de leur établissement. A l’heure où le collectif #RestoEnsemble lance une campagne « Et si c’était la fin », à l’heure également où une entrevue est programmée avec le Président Macron.

Philippe Faure-Brac en février 2019 à Bordeaux pour l’AG de l’UDSF © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac, j’ai vu que vous avez relayé hier l’affiche de #RestoEnsemble intitulée « Et si c’était la fin… » avec cette image terrible d’une corde au bout d’une fourchette, c’est pour vous un cri d’alarme ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est effectivement un cri d’alarme vu qu’on subit ces fermetures, qu’on a des problèmes de trésorerie, d’emplois, et vu le moral des troupes. Il y a une réunion aujourd’hui à l’Elysée, car on n’a pas de visibilité et on ne sait pas quelles vont être les conditions de la réouverture.

Quelles vont être les contraintes, comment les mettre en application sans mettre en péril la rentabilité de nos restaurants déjà très limite…Nos établissements ne sont pas très générateurs de profits et de marges, ce n’était déjà pas simple avant ».

« Les contraintes imposées vont compliquer la tâche: l’espacement entre les tables, le nombre de couverts limités, l’utilisation de produits même si systématiquement nous avions déjà des règles d’hygiène importantes, mais ce qui va être imposé va être plus lourd. On se sent quand même écouté, rassuré, la restauration a un vrai rôle sociétal, elle représente avec les hôtels 7% du PIB français ».

JPS : « Quand vous communiquez sur 30% d’établissements qui pourraient faire faillite, on en est vraiment là ? »

Philippe Faure-Brac : « oui, il y a eu une succession d’événements déjà avant la crise du Covid-19 entre les attentats, les gilets jaunes et les grèves…Cela a été terrible, notamment dans les grandes villes. Il y a eu déjà des restaurants fragilisés car les centres villes étaient touchés par ces phénomènes, c’était déjà compliqué et là cela en rajoute.

 

JPS : Quel est le constat au niveau de l’Union de la Sommellerie Française, vous êtes vous réunis et quelles mesures avez-vous prises ?

Philippe Faure-Brac : « On s’est réuni avant la crise. Notre conseil d’administration a eu lieu en février, les conditions alors n’étaient pas les mêmes, on n’a pas spécialement discuté de cela. Le propos concernait surtout l’emploi et était très axé sur la formation. Nous avons des difficultés à trouver des collaborateurs déjà formés, avec un certain niveau de formation. Depuis j’ai organisé une réunion en ligne avec les autres présidents de régions…

A la sortie de crise, il est clair qu’il va y avoir davantage de monde sur le marché du travail et que les sommeliers qui étaient partis à l’étranger et revenus en France vont avoir du mal à repartir…

« Nous continuons de toute manière à travailler sur le problème du nombre de sommeliers formés et du niveau requis… » 

JPS:  « Quelles mesures spécifiques et mesures d’aides attendez-vous ? »

Philippe Faure-Brac : « En tant que restaurateur et propriétaire du Bistrot du Sommelier à Paris, j’ai activité moi-même toute une série de leviers à disposition: on a mis en oeuvre un certain nombre d’aides comme le chômage technique ou chômage partiel de mes équipes, on a demandé aussi le prêt garanti par l’Etat pour soutenir la trésorerie qu’on a obtenu et le 3e levier ce sont les assurances sur lesquelles on fait pression. Certaines assurances jouent déjà le jeu, il y a eu des avancées, d’autres non.

On voudrait bien une position plus collégiale des assureurs pour garantir la perte d’exploitation, pas la totalité mais entre 10 et 15% pour couvrir une partie des frais fixes, par définition incompressibles.

Quant à la date pour repartir, on a évoqué la date du 15 juin, pourquoi pas, si on est prêt, avant cela paraît compliqué, si c’est après on attendra si c’est nécessaire, on n’a pas le choix on subit le situation.

Nombre de nos établissements sont dans une situation fragile, limite, très compliquée j’ai discuté avec certains de mes confrères, ils m’ont dit : « Philippe on ne va pas pouvoir réouvrir, comment tu veux faire, on va mettre la clé sous la porte ».

Philippe Etchebest, qui est un peu notre porte parole, pense que 30% c’est un chiffre optimiste…!

Philippe Faure-Brac, MOF et meilleur sommelier du monde 1992 au centre avec Pascaline Lepeltier également meilleure ouvrière de France mention sommellerie et meilleure sommelière de France en 2018 avec d’autres nombreux amis du patron du Bistrot du Sommelier à Paris en mai 2019

JPS : « Comment s’annonce la réouverture ? »

Philippe Faure-Brac : « Si on ouvre avec moitié moins de clients, qu’est-ce qu’on va faire de tout le personnel? On n’est pas sûr que les gens se précipitent, il y a une certaine appréhension.

« Au Bistrot du Sommelier, à midi j’ai une clientèle de gens d’affaires, c’est incertain, et le soir une clientèle internationale de touristes et d’amateurs de vin et de gastronomie, mais les échanges internationaux vont rester fermés et limités un certains temps. J’ai eu certains échos, sur des projections les plus plausibles pour arriver dans une situation normale, le temps que tout se remette en route, on parle de 2022, cela va donc être compliqué pendant un an et demi avant que les choses ne reprennent à un rythme normal, mais dans ce laps de temps cela va faire des dégâts.

« Ce qui peut aider en tout cas, c’est la solidarité, l’envie d’avancer, avec des collectifs comme « RestoEnsemble »…

« On a la chance d’avoir des établissements et des produits qui rassemblent les gens et qui continuent de faire rêver et de déclencher de l’optimisme. On y croit, il n’y a pas de raison. »

23 Avr

Grêle à Bordeaux : la chambre d’agriculture de la Gironde au chevet de la vigne

Suite à l’épisode de grêle de vendredi 17 avril, les équipes de la Chambre d’Agriculture sont parties sur le terrain pour essayer de quantifier les dégâts et venir en aide aux viticulteurs. 600 à 800 hectares de vignes seraient touchées à plus de 80%; un numéro vert a été mis en place.

L’épisode de grêle du vendredi 17 avril n’a pas fini de faire parler de lui. Déjà parce qu’il a touché de nombreuses exploitations, de 10 à 100%, ensuite parce que dans le lot forcément, des propriétés ont été déjà « vendangées » comme on dit, car la vigne a totalement été hachée par ces satanés grêlons et le vent accompagnant ce phénomène a accentué et sonné le glas.

Ces dégâts ont été recensés dans « un couloir sud ouest-nord ouest depuis le centre de d’Entre-Deux-Mers, le Saint-Emilionnais, le Castillonnais et jusqu’en Dordogne » sur l’appellation Montravel notamment. Les secteurs les plus marqués relevés dès le jour même et le lendemain par Côté Châteaux, et confirmés par la Chambre d’Agriculture de la Gironde sont ceux de « Targon, la Sauve, Daignac, Grézillac, Branne, Tizac-de-Curton, Moulon, Sainte-Ragonde, Juillac, Flaujagues, Doulezon, Ruch, Vignonet,Saint-Etienne-de-Lisse, Saint-Emilion, Saint-Christophe-des-Bardes, Saint-Sulpice-de-Faleyrens, Saint-Philippe-d’Aiguille, Monbadon, Puisseguin, Francs, Saint-Cibard, Tabac, Pellegrus, Massugas, Caplong, Eynesse et Saint-Avait de Soulège.

Au delà de l’aide déployée aussitôt par la Chambre d’agriculture sur le terrain avec ses conseillers, un numéro vert a été mis en place, il s’agit du : 0800 002 220 pour répondre aux question des vignerons sinistrés.

D’après les premières constations effectuées en ce début de semaine, 600 à 800 hectares de vignes ont été touchées à plus de 80%

Les viticulteurs sont invités à déclarer les dégâts sur le site de la Chambre d’Agriculture de la Gironde, une cellule de crise grêle a été mise en place.

22 Avr

#DegustezConfinés, les rendez-vous Insta de Philippe Faure-Brac et de Vin &Société

3 fois par semaine, Philippe Faure-Brac , meilleur sommelier du monde 1992, et Vin & Société fixent un rendez-vous sur Instagram de 18h30 à 19h avec des épicuriens de renom pour parler goût des vins et plaisir des nourritures.

 C’est qu’il ne manque pas d’idées le président de l’Union de la Sommellerie Française… Philippe Faure Brac, aussi meilleur sommelier du monde en 1992 et patron du Bistrot du Sommelier à Paris, a lancé avec Vin et Société un rendez-vous sur Instagram en live baptisé #DégustezConfinés.

Cela a démarré le 14 avril, puis s’est poursuivi hier mardi 21 avec Vincent Ferniot journaliste gastronomique de France 3 , animateur de Midi en France… Demain jeudi 23, ce sera au tour de Dominique Hutin chroniqueur vin à France Inter, vendredi 24 Stéphanie Le Quellec cheffe 2**, mardi 28 Marie Wodecki apprentie sommelière et blogueuse culinaire, lauréate du Trophée Vins du Sud-Ouest.

Le rendez-vous live est fixé de 18h30 à 19h chaque mardi, jeudi et vendredi durant cette période de confinement sur Instagram. L’idée est de donner de petits conseils et animer des dégustations en live pour tous les gens aussi confinés. @philippefaurebrac

Prochains rendez-vous :

  • Marie Wodecki, le mardi 28 avril, sommelière et blogueuse culinaire
  • Gwilherm de Cerval le jeudi 30, sommelier et chroniqueur sur Paris Première à Très très bon
  • Francois Xavier Demaison, comédien quitta lancé sa propre cuvée le vendredi 1er mai
  • mardi 5 mai: Laura Vidal sommelière de l’année Gault et Millau 2020
  • jeudi 8 Jessica Harnais sommelière prix Femmes d’Affaires du Québec 2019

Fleur Cardinale s’engage avec Reforest’action à replanter 10 000 arbres

C’est aujourd’hui 22 avril la Journée de la Planète. L’occasion pour certains de se réinventer et de réfléchir C’est le cas du château Fleur Cardinale à Saint-Emilion qui s’engage à partir du millésime 2019 à faire un geste qui participe à la reforestation: pour une caisse achetée, un arbre planté. Soit un programme de 10 000 arbres par an.

Fleur Cardinale ne cesse de faire marcher sa matière grise. Déjà au moment de la Fête de la Musique ou un clin d’oeil sur le packaging rock de son millésime 2018, eh bien à partir du millésime 2019 les Decoster ont décidé de s’engager un peu plus envers la planète en réduisant son bilan carbone global. « Parce ce que  nous devons prendre en compte le bilan carbone global de notre activité et proposer des actions concrètes pour le réduire », selon Caroline et Ludovic Decoster.

Aussi, le château s’est rapproché de Reforest’Action, une entreprise qui sensibilise et agit pour les forêts dans le monde…Et le message est assez original puisque chaque caisse vendue se traduira par le geste de replanter un arbre, soit 10 000 arbres plantés par an en moyenne. Des arbres qui seront plantés en Tanzanie où il existe un programme de restauration de la biodiversité des monts Usambara, l’un des hotspots de la biodiversté mondiale.

© Ludovic Decoster avec le projet de replanter 10 000 arbres avec Reforest’Action

Par ailleurs, le château va choisir des étiquettes éco-responsables faites à partir de papier conçu à partir de 95% de fibres de canne à sucre et 5% de fibre de chanvre et de lin, d’encre végétale et abandonnant la dorure (fini le temps de Versailles…vive le koala).

Retrouvez ici le projet du château Fleur Cardinale

21 Avr

Primeurs 2019 : l’Union des Grands Crus et le négoce envisagent « un format ajusté d’ici la fin de cet été »

Confirmant ce que Côté Châteaux vous avait annoncé en primeur, l’UGCB et Bordeaux Négoce envisagent que les primeurs puissent se tenir d’ici la fin de l’été 2020, dans une formule ajustée, vu le contexte lié au déconfinement et au coronavirus. Sans doute au début de l’été.

Ronan Laborde, lors de sa première campagne primeurs en tant que nouveau président de l’UGCB en avril 2019 au hangar 14 pour la dégustation de l’Union © JPS

C’est « une formule nouvelle, exceptionnelle, adaptée et pragmatique » qui sera proposée pour faire déguster le millésime 2019. Une formule qui va tenir compte du déconfinement progressif et la reprise progressive de l’activité.

Elle consisteraient en « sessions de dégustations organisées à Bordeaux et dans d’autres villes du monde », des « sessions adaptées pour offrir les meilleurs garanties sanitaires tout en maintenant le même niveau de professionnalisme », selon l’UGCB

DES CERCLES RESTREINTS POUR DEGUSTER

Cela veut dire un nombre limité de dégustateurs en un même lieu et en même temps, ce que l’Union et le Bordeaux Négoce dépeignent comme « des cercles restreints de professionnels de la distribution, de critiques et de journalistes », avec « plusieurs sessions privatives successives permettant le resect des gestes barrières et des règles de protection sanitaires » Reste à confirmer tout cela vers le 11 mai au moment du déconfinement (progressif).

« L’UGCB et ses membres restent prudents. La priorité aujourd’hui demeure de lutter contre la maladie », commente Ronan Laborde. « Nous ne pouvons cependant pas renoncer à imaginer le jour d’après » (en espérant que cela n’ait aucun rapport avec le film éponyme « the Day After ») Et de poursuivre:

La formule que nous envisageons pour ces primeurs ne sera pas festive, elle sera professionnelle et intimiste » Ronan Laborde, président de l’UGCB.

« Après des moments difficiles, nous souhaiterions pouvoir proposer dans les prochaines semaines à nos amis et partenaires de se retrouver d’une façon un peu différente autour du millésime 2019, qui suscite tant de curiosité et à tant à dire. Cette nouvelle organisation, dont les détails devraient pouvoir être fixés dans » quelques jours, tiendra pleinement compte du caratère progressif et contraint du déconfinement qui devrait intervenir en France après le 11 mai. »

Eric et Andrea Perrin dans le chai de vins blancs du château Carbonnieux  © JPS

LES PROPRIETES PRETES  A S’ADAPTER

Joint par téléphone, Eric Perrin co-propriétaire de château Carbonnieux estime qu’effectivement « il n’y aura pas la place pour 300 châteaux, moi je vois les membres de l’Union (134 membres) et une trentaine supplémentaires, une campagne avec 150 châteaux  ou marques significatives pour un marché primeurs sur Bordeaux. Comment cela va s’organiser, une partie de dégustation et une partie d’échantillons , il faudra forcément imaginer un système différent, avec un système d’envoi et cibler les gros importateurs américains comme KLW ou Wally’s sur la Côte Ouest ou MS Walker ou Frederick Wildman sur la côte est. Je ne voyais pas faire 2 campagne primeurs en 2021, sur la même année pour les négociants ce n’était pas possible. D’un point de vue commercial, c’est clair qu’il va falloir une politique commune à l’extérieur comme avec l’Union. »

Une belle couleur et une belle intensité, pour le 2018 l’an dernier et bientôt le 2019 à déguster © JPS

LES REACTIONS DE COURTIER ET NEGOCIANT

« Pour l’instant c’est un peu prématuré d’en parler maintenant, car on ne sait pas ce qui va se passer le 15 juin. Ce qui est valable le 21 avril à ce jour, ne le sera pas forcément le 15 juin », commente Thimothée Bouffard co-gérant du bureau Ripert à Bordeaux.

« Après, je trouve bien de dire : il faut faire goûter les vins , en début d’été c’est une bonne chose, cela sera ramassé sur un certain nombre de marques, beaucoup moins large que d’habitude, mais tout dépendra de la capacité des clients et du négoce… 

Thimothée Bouffard, du bureau Ripert, courtier en vins depuis 30 ans © JPS

Le phénomène important sera le prix… Avant la crise du covid-19, l’élément prix allait être un élément fondamental, car depuis 3 ans on a une campagne très difficile, là l’impact du prix sera encore plus important » Thimothée Bouffard du cabinet Ripert

Yann Schÿler, PDG de la Maison de Négoce Schröder & Schÿler commente : « si tout le monde s’est mis d’accord, c’est très bien allons-y ! S’il y a du mouvement, cela ne peut être que bon, si tout le monde est partant, tout le monde partira et on fera le maximum.Il faut avancer, on en a marre de piétiner, tout le monde veut faire des affaires et une filière qui est unie, il faut se donner cette chance là, il faut que le coup parte et on l’accompagnera. »

Pour Jean-Pierre Rousseau, manager de la Maison de Négoce Diva à Bordeaux: « cela me va très bien, c’est une très bonne idée, on a besoin de cette campagne, toute la filière, les châteaux ont besoin de faire travailler les équipes. la période la plus adaptée pour moi serait fin juin, la retarder nous handicaperait sérieusement.

Mais faut tout de même s’arrêter et réfléchir un instant, il y a une crise de commercialisation actuelle assez importante et notamment un marché des livrables qui chute avec notamment des acheteurs chinois qui font baisser. « Ce qui est dramatique, c’est la valorisation des stocks du négoce qui a baissé fortement »,  commente Thimothée Bouffard. Elle serait de l’ordre de 15 à 30%, car il y a beaucoup de vin sur la place: « ce qui a été commandé pour le nouvel an chinois n’a pas été consommé, les Britanniques ont beaucoup de vin à vendre et Bordeaux aussi… » Pour Jean-Pierre Rousseau, « pour l’instant la chute des prix n’est pas énorme, on n’est pas encore en négatif comme pour le pétrole…Mais il y a des adaptations et plus le temps passera plus elles seront sévères d’où l’utilité d’une campagne qui permettra de remettre de l’argent dans la trésorerie3

Il y aura toujours des gens intéressés par les vins de Bordeaux, c’est un grand millésime, mais Bordeaux doit s’adapter à la situation...Donc la campagne, on peut la faire si on a un prix: si on trouve des 2019 à des prix inférieurs au 2015, voire en dessous de 2014, cela dépend de chaque marque. Mais en tout cas, il faudra que ce soit beaucoup moins cher que 2016, 2017 ou 2018. Si on a un bon prix, il n’y a pas de raison que nos clients ne soient pas inintéressés. Cela sera fonction de leur capacité financière ».

Yves Beck sur le millésime 2019 à Bordeaux : « quand on a autant d’homogénéité, on est sur une grande année… »

Notre ami Yves Beck, le critique suisse surnommé le « Beckustator », confiné à Bordeaux avant même le début du confinement vient de sortir ses commentaires et notes sur 638 vins de Bordeaux dégustés sur le millésime 2019. Il est un des rares critiques à avoir pu faire cet exercice et à sortir ses notes.Il est l’invité exclusif de « Parole d’Expert » pour Côté Châteaux.

© Yves Beck, le critique en vins suisse, en dégustation début mars

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Yves Beck, en fait vous êtes confiné en France et à Bordeaux depuis le début du confinement et même bien avant ? »

Yves Beck : « je suis arrivé le 28 février, j’avais un voyage avec des clients suisses pour visiter des châteaux et plutôt que de retourner en Suisse, je me suis dit que j’allais commencer ma session de dégustation du millésime 2019 le 6 mars, un peu plus tôt que d’habitude. Donc entre le 6 et le 16 mars, cela m’a permis de déguster pas mal de vins avant le confinement, entre 200 à 250 vins ».

« A partir du 17 mars, la donne a changé, si je retournais en Suisse, j’étais obligatoirement placé en quarantaine (car venant de France) et mon épouse qui est infirmière ne devait plus aller à l’hôpital, on a trouvé plus judicieux que je reste confiné en France. Cela s’est su et des amis oenologues se sont arrangés pour me faire parvenir des échantillons à Saint-Emilion, au château La Voûte »

Jean-Pierre Stahl : « Vous êtes confiné, confiné à déguster, c’est original…mais avec des conditions de dégustations particulières ? »

Yves Beck : « Les conditions finalement sont optimales. On réceptionne les bouteilles, les gens déposent les échantillons devant le portail, on prend des gants, on les stock et met au chai au moins 24h, avec toutes les règles d’hygiène, elles sont stockées à 13-14° maxi.

Quant à la dégustation elle est vraiment top: je suis seul à un endroit, même si ce n’est pas une méthode de travail que j’aime car j’ai envie d’habitude de rencontrer les gens qui font le vin, mais là je comprends certains critiques, c’est pratique, efficace et pour la sérénité, c’est pas mal. »

JPS : « Par rapport aux détracteurs qui pourraient dire que Yves Beck n’a pas jouer le jeu, Yves Beck au contraire est resté confiné ? »

Yves Beck : « Complètement, depuis le 17 mars, je n’ai plus quitté le château la Voûte. Quand je le quitte, c’est juste pour faire des courses ou marcher un peu, avec mon autorisation de déplacement dérogatoire. Mais je joue complétement le jeu du confinement, c’est tout-à-fait normal ».

« Et je me tiens aussi aux directives de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. J’ai dégusté un bon tiers des crus classés de l’UGCB, on m’a demandé, et non imposé, si j’étais OK de ne pas publier mes commentaires et notes, ce que j’ai fait. Mais si un château me demande mes commentaires et notes, je les lui donnerai, ce qu’il en fait cela ne me regarde pas. De toute manière, tous les vins de l’UGCB que j’ai goutés, c’était avant les directives de l’Union. Il n’y a pas eu de château qui disait on donne nos vins à goûter à Yves Beck on s’en fout.  Non, s’ils le font ce sera après le confinement et de manière collégiale et groupé…Sans les vins de l’Union, on m’a présenté 638 vins, cela montre quand même un intérêt… »

JPS : « Alors quels types de vins, Yves ? »

Yves Beck : « J’ai dégusté de tout, de toutes les régions, du Médoc à l’Entre-Deux-Mers, ceux que j’ai dégusté le moins ce sont ceux de Pessac-Léognan (il faut dire qu’il y a beaucoup de crus classés (rires)), beaucoup de Médoc, de Haut-Médoc, Pauillac, Saint-Estèphe, Saint-Emilion en force, Pomerol, Fronsac, et quelques Sauternes mais pas beaucoup, mais cela m’a inspiré, de haut niveau. »

JPS : « Au final quel est votre ressenti sur le 2019 ? »

Yves Beck : « Par rapport au 2019, on a des bons vins partout. Saint-Emilion, Saint-Estèphe ressortent du lot. C’est un indice très important, que ce soit un Médoc, un Entre-Deux-Mers, un Fronsac, un Pauillac, autant en blanc qu’en rouge, en sec qu’en doux…

Quand on a autant d’homogénéité, on est sur une grande année, pas une année exceptionnelle, mais une grande année », Yves Beck.

« On a beaucoup de fraîcheur sur les 2019, de beaux tanins, belles structures, acidités et de beaux équilibres, ce qui fait qu’on va les savourer dans leur jeunesse mais aussi ils ont cette capacité de garde que l’on recherche à Bordeaux, avec des vins sur plus de 20 ans, sans problème. »

2019 est donc une grande année qui arrive dans un contexte malheureux, mais il y a de belles perspectives avec ce millésime »

© Yves Beck avec Eric Boissonot le 10 mars dernier

JPS : « C’est une année en 9 en prime, et souvent ces années en 9 sont réussies… »

Yves Beck : « Tout-à-fait, quand on reprend le 99 c’était une bonne année sur la fraîcheur, 2009 une année chaleureuse avec du gras, du corps, des vins suaves et tanniques…

2019, ce qui le différencie, il a bien plus de corps qu’en 1999 et plus de fraîcheur qu’un 2009″

« La loi des 9 est assurée, avec aussi 1989, si je me souviens bien une année chaude et sèche… »

JPS : « Est-ce que la sécheresse en 2019, cela a joué ? »

Yves Beck : « C’est clair que les terroirs calcaires, ils ont joué leurs atouts. Ce sont eux qui arrivent le mieux à gérer le stress hydrique. Saint-Emilion a profité de son terroir calcaire, tout comme Fronsac qui s’en est bien sorti…

« Si on regarde du côté de Saint-Estèphe, ils ont eu une parfaite maturité des cabernet-sauvignons, difficiles à détrôner, Saint-Estèphe sur 2019, cela donnera de grands vins…A Pomerol, ça a été un peu plus compliqué avec des sols sableux, mais les argiles ont joué, c’est plus en dents de scie que d’habitude. »

En résumé parfaite maturité des cabernet-sauvignons sur la rive gauche et avantage aux beaux terroirs calcaires en Saint-Emilion et Fronsac, il ya une belle complémentarité ».

JPS : « On peut dire que c’est un millésime sauvé des eaux ou plutôt de la canicule, grâce aux mois d’août et septembre ? »

Yves Beck : « Les pluies en août ont été salutaires, on a eu l’impression que la météo était réglée comme une horloge suisse, s’il n’y avait pas eu ces épisodes, cela aurait été encore plus compliqué, cela aurait manqué surtout de fraîcheur et d’équilibre… »

Il y a du pep’s, de la gniaque, dans un style très complet. On a de l’ampleur, de très belles notions d’équilibre avec surtout de la fraîcheur.

JPS : « Et vous avez déjà publié vos notes et commentaires…? »

Yves Beck : « J’ai sorti un premier carnet avant hier avec 638 vins qui sont présentés. Le gros est passé, je ne vais pas attendre, attendre, c’est la première partition. Mais déjà j’ai reçu une cinquantaine d’échantillons supplémentaires, arrivés depuis le 18 avril, évidemment tout le monde n’était pas au courant que j’étais là. il y aura une deuxième carnet avec une centaine de crus et potentiellement un troisième avec la dégustation de l’Union, mais on ne sait pas où ni comment ? Mais je préfère me concentrer sur ce que j’ai à faire. »

JPS : « Et vous notez sur une échelle de 100 comme Robert Parker autrefois. »

Yves Beck : « Je travaille toujours sur des notes potentielles en dégustation primeurs, on déguste à un instant T, on déguste quelque chose en cours d’élevage. Mes meilleures notes on été décernées à Lafleur à Pomerol 98/100 et à Tertre Roteboeuf à Saint-Emilion 98-99/100, mais ce qui est aussi réjouissant c’est château Lousteauneuf qui obtient 95-97 en Cru Bourgeois, cela montre la capacité du propriétaire à produire de grands vins mais aussi la logique d’un grand millésime où l’on voit des crus plus modestes dans la course.

« J’utilise les notes entre 80 et 100/100, en dessous comme 75 cela n’intéresse personne et je suis davantage Das une logique positive. La critique est dans la note, si vous obtenez 90 c’est très bien mais il vous manque 1à pour aller à 100. Je suis plus dans le positif, cela ne m’intéresse pas de dire du mal, il faut être respectueux des gens qui produisent du vin et c’est mon approche.. »

JPS : « Ce n’est pas l’Ecole des Fans tout de même où tout le monde a gagné…? »

Yves Beck : « Non, mais si ton gamin rentre de l’école et te dit qu’il a obtenu juste à 88 sur 100 questions, tu ne vas pas lui foutre une claque, tu vas lui dire bravo c’est bien tu connais bien la matière, mais 88 dans le milieu ça ne vaut pas assez, on commence à s’intéresser à toi si tu as 92 points ou plus, c’est dommage mais c’est comme cela. A 88, j’ai des petits vignerons qui me remercient d’avoir eu 88 points, et y en a d’autres plus grands qui râlent quand j’ai mis 92 à leur vin… »

JPS : « Par rapport à Robert Parker qui a fait la pluie et le beau temps à Bordeaux, et qui a laissé un grand vide, vous êtes plusieurs critiques à vous exprimer aujourd’hui, est-ce que vous l’avez tous remplacé…? »

Yves Beck : « A court et à moyen terme, une telle influence comme Robert Parker a eu, il n’y en aura plus ! C’était mon idole, quand j’étais adolescent j’étais fasciné par ce gars, j’achetais les vins qu’il notait et je les goutais, j’étais un grand fan. C’est un peu grâce à lui et par goût que je suis devenu dégustateur et critique e vins; mais une telle domination et suprématie, c’est dangereux, à l’époque Bordeaux l’a acceptée. 

Le monde des critiques doit être coloré et multiple, aujourd’hui il y a beaucoup plus de dégustateurs et de consommateurs qui s’impliquent et qui commentent, cela s’est démocratisé et diversifié, il y a presque autant de dégustateurs que d’entraîneurs en foot »

James Suckling est très actif à plein d’échelles, sur les vins américains Italiens, Bordelais, il joue sur beaucoup de tableaux, il est très suivant aux USA ou en Asie, il y a aussi Neal Martin, Jeb Dunnuck  très influent sur les Usa mais plus axé Vallée du Rhône et Lisa Peretti du Wine Advocate sur Bordeaux.

« Si on regarde, le consommateur est intéressé, c’est fondamental d’avoir différents sons de cloche et c’est bien que ce monde de critiques soit coloré, c’est plus attractif, plus fun, plus dynamique aussi. Cela ne m’intéresse pas d’être un grand critique mondialement reconnu, je vis de mon métier et je partage le plaisir du vin. C’est vrai que j’ai grandi depuis deux ans, mais je n’ai pas de prétention surdimensionnée, vivre de la critique de vin, c’est tout sauf évident mais je me dédie 100% à cela, j’aime mon métier ».

Pour tout savoir et suivre Yves Beck c’est ici

20 Avr

Solidarité avec les soignants : les initiatives du monde du vin se multiplient

Petit tour d’horizon de ces châteaux, vignerons, négociants et autres représentants de la filière qui se mobilisent à leur niveau pour faire des gestes pécuniers ou autres envers les hôpitaux.

Service des Urgences de l’Hôpital Robert Piqué recevant les tubes de crèmes pour les mains

LOUIS MONNIER LE NEGOCIANT AU GRAND COEUR

De plus en plus d’initiatives se font jour, je vous avais déjà parlé de Louis Monnier, négociant directeur commercial de The Wine Merchant qui mouille le maillot depuis près d’un mois pour apporter des petits déjeuners aux personnels soignants dans les différents services du CHU de Bordeaux, personnels en pointe face à l’épidémie de coronavirus. Une initiative menée grâce au concours de Guillaume Halley et Olivier Cornuaille de Carrefour Market à Bordeaux Caudéran. Par ailleurs, pensant toujours aux personnels soignants, il a réussi aussi grâce à Mathilde Thomas et Caudalie à leur apporter des crèmes hydratantes pour les mains (pas mal attaquées à force de se les laver et d’utiliser du gel hydro-alcoolique)… Il a aussi préparé des petits déjeuners pour les personnels partis en renfort dans le grand est avec le bus de Girondins de Bordeaux. Et il a mis sur pied également une cagnotte leetchi  à destination des soignants et hôpitaux de Bordeaux.

Plus récemment, il a décidé aussi de ne pas oublier les étudiants sur le campus universitaire de Bordeaux-Talence-Pessac, qui en ce moment éprouvent de grandes difficultés à se nourrir, vu que les restaurants du Crous restent fermés, et avoir un minimum d’hygiène : « j’ai eu vent aussi que des jeunes étudiants étaient dans la détresse, des étudiants bosseurs dont certains sont en pharma, ou autres, en 3e ou 4e année, beaucoup d’étrangers avec peu de moyens qui vivaient de petits boulots et qui n’en ont plus actuellement, ils sont démunis, ils n’ont quasiment rien, j’ai commencé à leur distribuer des produits d’hygiène (dentifrices, brosses à dents, Pq, produits de nettoyage ou serviettes hygiéniques), j’ai recensé ainsi 200 jeunes dont 65 filles qui sont un peu laissés pour compte, les Crous devraient réouvrir leurs restaurants, avec l’association Espoir pour Tous de Talence on leur vient en aide en respectant les distances de sécurité par ces distributions, on essaye de faire bouger les lignes » D’autres associations notamment pessacaises leur viennent en aide comme le centre social Alain Coudert qui distribue des dons faits par le Géant Casino de Pessac.

UN DON DE 10000€ DE PETIT BALLON A L’ASSISTANCE PUBLIQUE-HOPITAUX DE PARIS

Spécialiste du vin en ligne et par abonnement, Petit Ballon a fait savoir qu’il faisait un premier don de 10 000€ à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, en soutien aux personnels soignants face à la crise liée à l’épidémie de Covid-19. En fait, ce sont 2€ par commande sur lepetitballon.com qui sont reversés depuis le 27 mars. « Une opération solidaire qui s’étendra jusqu’à la fin du confinement afin de récolter un maximum d’argents pour les hôpitaux », selon Martin Ohannessian cofondateur du Petit Ballon.

La Confrérie des Chevaliers du Tastevin poursuivant le 17 avril la préparation et la distribution de colis gourmands adressés aux personnels soignants © au château Clos de Vougeot

LE CHATEAU DU CLOS DE VOUGEOT ET LES CADETS DE BOURGOGNE MOBILISES POUR SOUTENIR LES SOIGNANTS

Ils font partie du patrimoine bourguignon, le Clos Vougeot, la confrérie des Chevaliers du Tastevin et les Cadets de Bourgogne, choeur d’hommes à 3 voix, apportent eux aussi leurs soutiens aux personnels soignants.

Ainsi des colis sont préparés au sien du cellier cistercien qui sert d’entrepôt logistique depuis début avril par la confrérie des Chevaliers avec l’association Vive la Bourgogne-Franche-Comté et des artisans producteurs locaux. Ce sont ainsi des paniers de spécialités qui sont ainsi préparés, avec des gougères au jambon persillé, de la moutarde Fallot, des fromages des fromageries Delin, Berthaut, et Gaugry, des produits de la ferme Fruitrouge, des nectars de Bourgogne, etc… Chaque semaine 200 colis sont préparés pour remplir le camion du château afin d’être livrés au CHU de Dijon et aux Hospices civils de Beaune. « Les retours des soignants sont nombreux, notamment via les réseaux sociaux, beaucoup ont pris le temps de nous envoyer des messages de remerciements.Cette initiative donne véritablement sens à la vocation de la confrérie: véhiculer des valeurs fortes depuis le Bourgogne vers le monde entier », commente Arnaud Orsel. 600 colis ont déjà été livrés.

Par ailleurs, les cadets de la Bourgogne, coeur polyphonique bourguignon dont la scène de prédilection est le château du Clos de Vougeot, ont adapté la célèbre chanson « joyeux enfants de la Bourgogne » pour saluer les « glorieux soignants » du monde entier.

LA VENTE AUX ENCHERES: « LES VINS DE BORDEAUX LEUR DISENT MERCI »

C’est une grande opération caritative envers les soignants que lancent les Vins de Bordeaux… La filière des Vins de Bordeaux et l’Office de Tourisme lancent une grande opération de solidarité, destinée à soutenir les professionnels des hôpitaux de Gironde, aux dates initiales de Bordeaux Fête le Vin: l’opération LES VINS DE BORDEAUX LEUR DISENT MERCI est une vente aux enchères ouverte au grand public du 15 au 21 juin, avec des vins offerts par les châteaux et négociants, dont le fruit sera reversé aux hôpitaux impacté par le Covid-19. Les châteaux et négociants peuvent proposer leurs vins ou séjours en chambres d’hôtes sur une plateforme ouverte jusqu’au 15 juin pour être ensuite vendus aux enchères.  « 100% de la somme servira à acheter du matériel ou à améliorer leur qualité de vie au travail au sein des hôpitaux qui ont été sur le front du Covid-19 », me précisait Christophe Chateau du CIVB.