09 Août

Cédric Coubris rempile pour un 6e mandat à la tête des Vignerons Indépendants de la Gironde

Cédric Coubris a été élu une fois de plus élu Président de la Fédération des Vignerons Indépendants de la Gironde. Un 6e mandat pour le propriétaire du château de la Mouline à Moulis en Médoc. Un mandat où il va encore falloir gérer la crise sanitaire avec les salons qui devraient reprendre et un redémarrage des marchés en France et à l’export.

Cédric Coubris, le Président des Vignerons Indépendants de Gironde dans son chai du château La Mouline à Moulis © JPS

Mieux qu’Alain Rousset, Cédric Coubris. Alors que le Président de Région est reparti fin juin pour un 5e mandat, Cédric Coubris lui  a été réélu pour un 6e. A ceci près, c’est que le mandat de Cédric Coubris n’est que d’un an contre 6 ans pour le Président de Région de Nouvelle-Aquitaine, et reconnaissons qu’il reste encore de la marge à Cédric Coubris pour rejoindre aussi la longévité de Fidel Castro…47 ans

Non 48 ans, c’est l’âge de ce « jeune » Président, propriétaire du château la Mouline à Moulis, avec son frère célèbre avocat Jean-Christophe Coubris. Un château qu’il dirige depuis 1993.

Cédric Coubris va continuer à oeuvrer dans l’intérêt commun de cette Fédération de Gironde, qui depuis 1986, représente les 500 vignerons indépendants de Gironde, 2200 salariés et 750 000 hectolitres de production.

Cédric Coubris dans son vignoble en mars 2020 © JPS

Le but est de suivre et pérenniser les exploitations familiales, de représenter les vignerons indépendants dans toutes les instances et de les accompagner dans les difficultés rencontrées au quotidien. Cette année a été particulièrement marquée par le gel et le mildiou, des difficultés commerciales et notamment la problématique des salons des vignerons indépendants qui ont été mis entre parenthèses depuis plus d’un an à cause de la crise sanitaire.

Pour tous les amateurs et connaisseurs qui attendent le fameux salons de Bordeaux, il se tiendra si tout va bien et on l’espère au Parc des Expositions du 11 au 13 mars 2022.

Le Nouveau Bureau :

Président : Cédric Coubris (Moulis) Vice-Président : Régis Falxa (Salleboeuf); Vice-Présidente: Isabelle Bouchon (Génissac)  Secrétaire générale : Florence Rossignol Xans (St Sulpice de Faleyrens); Secrétaire générale adjointe Anne Sophie Pages (Mesterrieux) Trésorier : Alain Appollot (Saint-Emilion) Trésorier adjoint : Thibaut Bardet (Vignonnet).

Voir ou revoir le magazine de Côté Châteaux sur les Vignerons Indépendants avec le portrait de Cédric Coubris à 4’53 »

08 Août

Production viticole 2021 : un niveau historiquement bas prévu en France, à cause du gel et du mildiou

Selon le Ministère de l’Agriculture, la production française de vin sera en baisse de 24% à 30% en 2021, ce qui augure d’un niveau « historiquement bas ». A cause du gel printanier et des attaques estivales de mildiou.

Attaque de mildiou sur des cépages de merlot en Côtes de Bourg © JPS

On se souvient des faibles récolte en 1991 et en 2017, qui avaient été sévèrement touchées par le gel notamment. Eh bien 2021, pourrait être à un niveau jamais vu depuis 45 ans, en baisse de 24 à 30%, plus faible que 1991 et 2017…

9000 bougies au château Figeac © JPS

Les explications sont déjà dues au gel du mois d’avril qui a été particulièrement intense durant 15 jours sur les différentes régions viticoles, alors que la vigne avait précocement débourré du fait d’un hiver très doux, trop doux même, à cause du réchauffement climatique. Le Ministère de l’Agriculture avait déjà avancé qu’il s’agissait sans doute d’une des plus grandes catastrophes agronomiques du XXIe siècle, également pour les cultures arboricoles, et ce malgré la lutte intensive avec des éoliennes, bougies, hélicoptères pour réchauffer l’atmosphère, ou encore par de l’aspersion.

L’autre grande raison est liée au mildiou et à l’oïdium, maladies de la vigne, qui se sont propagées à une vitesse fulgurante à cause de la pluviométrie infernale des mois de mai, juin, et juillet. Du coup, Agreste estime que la production de vin en France devrait se situer entre 32,6 et 35,6 millions d’hectolitres, bref un rendement des plus faibles proche de celui de 1977 marqué par le gel sévère et des précipitations estivales…

07 Août

Disparition de Pierre Dubourdieu : « un personnage hors du commun, intuitif et intemporel »

Pierre Dubourdieu est décédé avant-hier midi alors qu’il allait avoir 98 ans le 27 août prochain. Propriétaire de Doisy-Daëne, ce travailleur acharné, intuitif, fan d’innovation a passé sa vie à rechercher l’excellence avec son fils Denis, lui-même disparu en 2016. Un vigneron et grand-père inoxydable que me raconte l’un de ses petit-fils, Jean-Jacques Dubourdieu. 

Pierre Dubourdieu en octobre 2017, entouré de ses petit-fils Jean-Jacques et Fabrice, lors d’un hommage vibrant à Denis Dubourdieu à l’ISVV © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « bonjour Jean-Jacques, toutes mes condoléances, j’ai appris pour ton grand-père, qu’est que tu as envie de me dire pour un petit hommage »

Jean-Jacques Dubourdieu : « le pauvre, il nous a quitté avant-hier midi. Il allait avoir 98 ans dans 22 jours, le 27 août, il était né en 1923. Il était en pleine forme jusqu’à fin juin; il avait un suivi cardio qui faisait son chemin et cela s’est détérioré subitement en juin, il est devenu plus fragile et avec un peu moins le moral.Je me suis installé avec lui à Doisy, il y a deux semaines et demie, ensuite il y a eu cette descente hyper rapide… »

« C’est dur car depuis 5 ans, je me suis beaucoup occupé de lui, suite au décès de mon père. Il a eu à vivre cela, la perte de son fils unique en 2016 et de sa femme 6 mois plus tard. C’est pour moi un exemple, car il a surmonté tout cela, il a survécu à ces épreuves , en allant voir sa vigne, en continuant d’aller sur le Bassin et au restaurant. C’est un exemple de ténacité et de courage. Il aura vu naître son arrière petit-fils Augustin, il y a 5 mois et demi, il aura vu aussi la rénovation de Doisy Dubroca, qui jouxte Doisy. »

Il m’a toujours impressionné, il a donné un bel exemple à toujours aller de l’avant, ce malgré la perte de son fils et de sa femme à 93 ans, certains ne s’en remettent pas de ce genre de pertes… »

JPS : « Quels étaient ses traits de caractère et qu’a-t-il apporté à Doisy-Daëne ? »

C’était un énorme travailleur, une force de la nature, il a commencé à travailler à 17 ans, il travaillait comme un fou. C’était un intuitif qui aimait améliorer la copie, il a passé sa vie à améliorer les choses pour rendre le travail moins pénible »

Il est passé du cheval de trait au tracteur repéré par GPS et au drone…Il a aussi imaginé des effeuilleuses, des presses automatiques, il a développé tout cela, il a été à l’origine de la stabulation à froid, de manière empirique…où on refroidit les blancs, les moûts, avant fermentation et où on pouvait contrôler la turbidité.

« Il a aussi développé Doisy-Daëne, c’était une toute petite propriété en 1947 quand il l’a reprise, il en a fait un village en rachetant les maisons autour. Il avait un grand ami, Pierre Coste, négociant à Langon, avec qui il avait développé la distribution de ses vins partout.

Mon père est arrivé aussi avec sa carrière d’enseignant et de chercheur, ils ont fait un super duo de 1976 à 2016, c’était quand même une sacrée équipe »

« Ils ont développé ensemble Clos Floridène, certes propriété de mes parents, mais qu’il suivait, il était en permanence sur le terrain, il a d’ailleurs arrêté sa carrière à 81 ans. Il est une partie aussi de la réussite de mon père, il l’a aidé d’une certaine manière. »

JPS : « Un sacré personnage… »

Jean-Jacques Dubourdieu : « Il avait la réputation d’un caractère affirmé. Il n’aimait pas la médiocrité, l’à peu près, il n’aimait pas ni le mauvais vin, ni la mauvaise bouffe, c’était un hédoniste.

« Il était assez direct, parfois un peu trop, beaucoup de gens s’en souviennent, il ne mâchait pas ses mots, et même en famille, on entendait des trucs un peu rudes, c’était pour nous un moteur… »

« Quand j’étais plus jeune, il me disait, tu n’as rien sans rien, si tu veux que ce soit bien fait, il faut se battre, chaque détail compte, et dans le vin la liste de recette est longue, lui était très sensible à cela et il m’a formé comme cela. A 20 ans, je trouvais qu’il en faisait trop, mais aujourd’hui à 40 je trouve qu’on n’en fait beaucoup plus que ce qu’ils nous a dit de faire… J’ai appliqué cela ».

Mon grand père était inoxydable, il était sur son tracteur à un moment donné et l’heure d’après il était capable d’être en complet et de recevoir des gens du bout du monde. »

« Mon grand-père était aussi un fana d’innovations : il a eu la 1ère bagnole, le 1er téléphone portable, 1ère voiture électrique et 1er vélo électrique…Quand la LGV est arrivée en 2018, mon grand-père a voulu connaître ce TGV qui mettait Paris à 2 heures de Bordeaux à plus de 300 km/h, on a fait un aller-retour dans la journée pour déjeuner à la Tour d’Argent. »

« J’ai eu mon père et mon grand-père à mes côtés, c’est une chance. Un grand-père qui a donné sa vie à son village, à Barsac. Il a choisi de mourir dans sa maison, à Barsac, on l’a accompagné. Un jour et demi avant de mourir, il nous avait demandé si on avait vendu assez de vin. Jusqu’en dernier, c’était lui le patron. C’était quelqu’un hors du commun, de très intuitif et au final intemporel. »

06 Août

La 10e Nuit du Terroir, c’est samedi en Côtes de Bourg

C’est un événement attendu depuis longtemps. Il va se tenir selon le respect des règles et avec pass sanitaire samedi soir à Bourg en Gironde. Au programme de nombreux concerts, barbecue et dégustations des vins des Côtes de Bourg.

Au départ, cet événement est né de l’idée de copains, de jeunes viticulteurs, qui avaient envie d’animer l’été bourgeais chaque 1er samedi d’août…D’un petit événement, la Nuit de Terroir a grossi et est devenu un véritable événement festif, avec toutefois cette année une jauge limitée.

Rendez-vous donc au Parc de l’Esconge à partir de 17h ce samedi et jusqu’à 1h, pour une fête épicurienne qui a fait ses preuves et rassemblé 4000 personnes en 2019, personne en 2020 car les grands rassemblements étaient interdits, moins cette année bien sûr qu’en 2019 mais avec pass sanitaire.

Au programme, il y aura les Dätcha Mandala, en tête d’affiche, quelques autres groupes, comme Benjamin Bobenrieth Quartet (jazz manouche), Chelabôm, et aussi la banda l’Impériale de Bordeaux, bien connue de Côté Châteaux.

Pour en savoir plus : c’est ici

03 Août

Boire avec les Dieux, la fabuleuse exposition à déguster juqu’au 7 novembre à la Cité du Vin

A voir sans modération. Cette exposition Boire avec les Dieux est l’une des plus réussies des expositions temporaires de la Cité du Vin de Bordeaux. Près de 50 oeuvres de la civilisation greco-romaine faisant référence à Dionysos ou Bacchus sont à découvrir jusqu’au 7 novembre. Une exposition préparée par Jean-Yves Marin et Isabelle Tassignon, co-commissaires de l’exposition.

Boire avec les Dieux, l’expo temporaire à voir jusqu’au 29 août à la Cité du Vin © JPS

Si vous le l’avez pas vue. Je vous la conseille. Boire avec les Dieux, c’est l’exposition temporaire que vous pouvez découvrir seule ou bien en jumelant votre ticket d’entrée avec le parcours permanent de la Cité du Vin.

La libation, rituel de partage du vin avec les Dieux…Décrite par Homère dans l’Illiade dans la société aristocrate; rhyton conique avec rosettes venant de Grèce (Santorin) 1600 avant JC Musée d’Athènes © JPS

Cette expo explore l’Antiquité, retrace l’évolution du rôle du vin dans la civilisation greco-romaine et dévoile les liens étroits entre le vin, les Dieux et les hommes.

Des oeuvres magistrales sont à admirer : des céramiques, sculptures peintures, dont les plus anciennes remontant à plusieurs siècles avant Jésus Christ. Des oeuvres antiques, provenant de célèbres musées comme le Musée du Louvre à Paris ou encore le Musée National Archéologique d’Athènes, mais aussi du street art avec des créations monumentales que l’on doit à 3 artistes contemporains.

Heureusement pour vous, l’exposition a été prolongée, elle devait se terminer le 29 août et au final vous aurez jusqu’au 7 novembre pour pour la découvrir. Carpe Diem avec un peu de culture.

 

29 Juil

Mildiou à Bordeaux : pour certains, une année plus sévère qu’en 2018

Le mildiou n’en finit pas de faire parler de lui. Avec plus de 300 millimètres de pluies tombées ces 2 derniers mois, certains domaines, en bio, comme en conventionnel, ont longtemps combattu cette maladie, qui a fini par s’installer, plus ou moins. Certaines parcelles de merlot sont sérieusement touchées, d’autres moins, néanmoins cette pression de pluies et de mildiou a été des plus intenses sur ces 2 derniers mois.

Attaque de mildiou sur des cépages de merlot en Côtes de Bourg © JPS

2021, une année à mildiou,aussi violente voire pire que 2018, pour David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac. Il a vu ses parcelles de merlot (cépage plutôt sensible au mildiou) sévèrement attaquées…

On a le mildiou sur feuilles,  donc on voit bien les taches d’huile, qui sporulent, c’est un champignon, avec la pluie cela va tomber sur les grappes et infecter les grappes. On voit bien sur un pied comme cela, il y a 70 à 80% de pertes », David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac en Gironde.

A ce jour, ce vigneron compte 15 traitements à base de cuivre, des traitements qui ont souvent été lessivés par la pluie, avec plus de 300 millimètres d’eau tombés sur 2 mois. « On s’est battu tant qu’on a pu, on n’a pas de regret, on a fait ce qu’on a pu, mais la maladie a gagné. »

Côtes de Bourg, Blayais, tout le Bordelais dans son ensemble a été touché de l’ordre de 5 à 100 % (selon le CIVB), selon les parcelles et propriétés (les chiffres seront officialisés avec les compte-rendus de récolte à la fin de l’année). Au château Peyreyre à Saint-Martin-Lacaussade en Blaye Côtes de Bordeaux, l’oenologue Jean-Luc Buetas n’en revient toujours pas:

Moi, dans ma carrière, c’est la 1ère fois que je vois une année aussi pluvieuse sur la période végétative ! C’est une très grande inquiétude, on peut estimer 20 à 30 % de perte, on a la pression de la pluie et du mauvais temps qui est constante, ce qui nous amène à une inquiétude forte… », Jean-Luc Buetas du château Peyreyre

2021, une année de gel, de coulure et de mildiou, qui laisse présager aussi une perte de 30% de récolte pour le château Tour des Graves… « Si on n’a pas de vin, on ne rentre pas d’argent, derrière cela demande de la trésorerie qu’on va chercher à la banque, de l’endettement…et il y a aussi la problématique des marchés… », commente David Arnaud.

Un contexte économique très difficile pour ces vignerons en proie également depuis un an et demi à la crise du coronavirus.

« Tout notre commerce est basé sur les restaurants, clientèle particulière et restaurants qui étaient fermés, donc ca devient extrêmement difficile; si le mildiou en rajoute une couche cela devient très très dur »,commente encore Jean-Luc Buetas.

La bonne nouvelle, c’est que le raisin commence sa véraison, ce passage de la baie de vert à rouge, va bloquer le mildiou. On devrait malgré tout avoir une récolte suffisante à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Margot Michele et Corinne Berge:

27 Juil

Le Conseil d’Etat renforce les règles d’épandage de pesticides

Le Conseil d’Etat, dans une décision rendue lundi, demande au gouvernement de renforcer sous six mois la réglementation encadrant l’épandage des pesticides « pour mieux protéger la population ». Les réactions des collectifs et associations anti-pesticides, de vignerons et présidents de syndicats viticoles et agricoles.

Pulvérisation de produits phyto-sanitaires dans des vignes du Médoc – image d’illustration  © Jean-Pierre Stahl

Après plusieurs mois de polémiques, le gouvernement avait fixé en décembre 2019, les distances minimales à respecter entre les zones d’épandage de produits phytosanitaires et les habitations: cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales, et dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes.

Le décret prévoyait également des dérogations ramenant ces distances à trois mètres pour les cultures hautes et cinq pour les basses, dans le cadre de « chartes d’engagement départementales » proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et validées par les préfets après avoir été soumises à concertation publique.

« Ces distances minimales et les conditions d’élaboration des chartes ont été contestées devant le Conseil d’État par des associations, communes et agriculteurs bio qui les jugeaient insuffisamment protectrices, et par des agriculteurs et une chambre d’agriculture qui les considéraient excessives », rappelle le Conseil d’Etat dans un communiqué.

Le Conseil d’Etat indique que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) « recommande une distance minimale de 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage de tout produit classé cancérogène, mutagène ou toxique, sans distinguer si leurs effets sont avérés, présumés ou seulement suspectés ».

Par conséquent, la plus haute juridiction administrative française juge que « les distances minimales d’épandage des produits dont la toxicité n’est que suspectée, qui ont été fixées à cinq mètres pour les cultures basses comme les légumes ou les céréales, sont insuffisantes ».

Il demande aussi au gouvernement de « prévoir des mesures de protection pour les personnes travaillant à proximité d’une zone d’utilisation de pesticides, ce que la règlementation en vigueur ne fait pas ». Il estime que « les chartes d’engagements d’utilisation doivent prévoir l’information des résidents et des personnes présentes à proximité des zones d’épandage en amont de l’utilisation des pesticides ».

Le Conseil d’Etat donne six mois au gouvernement pour revoir sa copie. Il annule par ailleurs les conditions d’élaboration des chartes et leur approbation par le préfet « car celles-ci ne pouvaient être définies par un décret, mais uniquement par la loi » conformément à une décision du Conseil constitutionnel rendue en mars

AFP

LES COMMENTAIRES COLLECTES CE JOUR PAR COTE CHATEAUX ET FRANCE 3 AQUITAINE (Marie-Neuville- Karim Jbali)

  • Marylis Bibeyran du Collectif Info Médoc Pesticides : « Pour ma part, c’est surtout le volet des travailleurs des vignes qui m’intéresse: c’est une sacrée avancée car jusqu’ici il n’y a rien a part le bon sens qui interdisait les pulvérisations de pesticides à côté de salariés qui travaillaient à côté…

Ils devront aussi au niveau des habitations être informés des traitements: c’est quelque chose qu’on demandait depuis longtemps… On nous disait que c’était impossible à mettre en place, les responsables de propriétés ont souvent du mal à communiquer entre eux, là désormais avec cette obligation d’informer, on va pouvoir espérer que ce soit mis en place…

C’est une bonne chose que les 2 textes de 2019 soient invalidés…Puetêtre qu’on va enfin remettre tout à plat et revoir ces pulvérisations à proximité. En soi, c’ets une très bon décision, qui maintenant doit être appliquée.. »

  • Samuel Eynard, président de la FDSEA Gironde et vigneron en Côtes de Bourg : « Il va surtout falloir que le gouvernement s’y penche, c’est une claque de plus pour tous ceux qui sont dans les ministères… Si des produits sont reconnus comme extrêmement dangereux, eh bien que l’Anses les interdise… Car pour l’heure, ils sont autorisés, alors s’ils sont dangereux à ce point-là ils devraient être interdits. »

« On va compliquer de plus en plus la vie des viticulteurs français et faire disparaître des lieux de production. C’est de la perte alimentaire, qui va au-delà du vin. Il faut que les ministères fassent une fois pour toutes les choses comme il faut et qu’on ne revienne pas 25 fois sur un texte, produit à la va-vite entre Noël et Nouvel An. Vu ce que pèse les familles de viticulteurs et d’agriculteurs 400 000 familles, c’est quantité négligeable …?! Après, bon on s’adaptera… » 

  • Sophie Nony : le Conseil d’Etat répond à 10 requérant et il répond que oui l’arrêté de 2019 n’est pas assez protecteur, notamment il prévoyait une distance entre les habitations et les épandages de 20 mètres pour les produits les plus dangereux et 10 mètres pour les autres qui pouvaient encore être réduits par les chartes départementales…Et le Conseil d’Etat dit non, les produits qui sont suspectés d’être les plus dangereux cancérigènes soient concernés par une distance incompressible…et il ajoute qu’il faut qu’il y ait une information des riverains avant les épandages. Dans les chartes, il est prévu l’envoi de sms, mais on a vu que l’envoi de sms par les agriculteurs la veille de l’épandage était facultatif et étaient de plus en plus rare, nous dans la région on en a plus du tout… »
  • Valérie Murat d’Alerte aux Toxiques : « le Conseil d’Etat dit que nos organisations ont raison et il dit que désormais les pesticides pulvérisés sur les parcelles ne doivent plus sortir de ces parcelles. La grande nouveauté, c’est pour les ouvriers agricoles et de la viticulture, qui ne seront plus obligés de travailler à côté de parcelles qui sont pulvérisées... Dorénavant les agriculteurs qui persisteront à utiliser des pesticides et qui les pulvériseront devront non seulement prévenir les riverains, c’est la première victoire, et la seconde grande victoire pour les ouvriers agricoles et les invisibles, c’est qu’ils devront aussi être prévenus et ne plus subir ces pulvérisations qui ont lieu à côté des parcelles sur lesquelles ils travaillent; la troisième victoire, c’est que tous les produits classés en catégorie 2 c’est à dire les cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques suspectés seront sous le coup d’une obligation de respecter 20 mètres incompressibles lors de chaque pulvérisations, et ça ce ne sont pas nos organisations qui le disent mais le Conseil d’Etat, qui a donné raison à nos organisations, et qui le dit et exige que le gouvernement prenne sous 6 mois des mesures pour appliquer ces nouvelles données. »
  • Nicolas Carreau, président de Blaye Côtes de Bordeaux : « c’est une obligation de plus très certainement, c’est sûr que dans un moment où la viticulture vit une période très difficile c’est quelques chose de pas très agréable, les viticulteurs y feront face comme ils ont toujours fait, quand la décisions de mettre des distance entre les zones de traitement et les habitations, cela s’est fait il y a un an et demi, les viticulteurs s’y sont pliés, ont investi dans du matériel également pour pouvoir respecter les chartes départementales, ce que j’espère c’est que ces investissements ne vont pas être inutiles, ça c’est certain, parce que les finances des exploitations sont actuellement très compliquées…La problématique des viticulteurs à l’heure actuelle c’est plutôt de payer leurs salariés voire de se payer eux-mêmes, mais bon on s’y pliera. La campagne de traitement 2021 s’est bien passée, je n’ai pas eu de retour entre les riverains et les vitis de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux. Je n’ai rien contre le Conseil d’Etat, mais laissons faire les gens, instaurons le dialogue et ça peut bien se passer aussi… »

24 Juil

Dans l’estuaire de la Gironde, Cordouan, le « roi des phares », sacré par l’Unesco

Surnommé le « roi des phares » pour son histoire et sa prestance, Cordouan, sentinelle maritime battue par le vent et la houle depuis 400 ans, entre océan Atlantique et estuaire de la Gironde, est entré samedi au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Voici donc un nouvel emblème qui outre le vignoble de Bordeaux va attirer encore davantage de touristes du monde entier…

Le roi des phares : Cordouan © France 3 Aquitaine

Dernier phare de mer habité en France et deuxième phare inscrit par l’Unesco après celui de La Corogne, en Espagne, l’imposante tour tronconique de pierre claire balise l’entrée du plus grand estuaire d’Europe, aux courants capricieux et rochers piégeux, à sept kilomètres du Verdon-sur-Mer (Gironde) et dix de Royan (Charente-Maritime).

Les ministres de la Culture Roselyne Bachelot et de la Mer Annick Girardin se sont félicitées de cette décision. C’est « une victoire pour le patrimoine maritime français mais qui implique une grande responsabilité, celle de continuer à préserver ce site exceptionnel pour les générations futures », a salué Mme Girardin dans un communiqué.

Bâti sur un plateau qui se dévoile à marée basse dans des reflets verts et bleus, tranchant avec le jaune des bancs de sable, et ceint d’un épais mur de pierres qui le protège des assauts de l’eau à marée haute, tel un bouclier, Cordouan ne se dévoile au public qu’à la belle saison et seulement si la mer le veut bien.

« Superbe », « classieux », « bluffant »... C’est peu de dire que le phare, entré à l’inventaire des Monuments historiques dès 1862, comme Notre-Dame de Paris, fait impression. Des visiteurs s’étonnent que l’Unesco n’ait pas reconnu plus tôt sa « valeur universelle exceptionnelle ».

« Son aspect, son architecture, son état de conservation, son histoire, l’accès compliqué… C’est un château ! », remarque Jacques, retraité de 69 ans et « fan de phare » venu de Nantes. « En plus, c’est un phare riant, avec sa couleur moins austère que celle du granit de Bretagne ».

« Cordouan, c’était la première chose à faire sur ma liste de jeune retraitée. Cette richesse, ces sculptures… Je ne le voyais pas aussi grand à l’intérieur », glisse Martine, une Girondine de 61 ans.

Débarqués du bateau à marée basse, les visiteurs (environ 24.000 par an hors crise sanitaire) sont instruits de la riche histoire et la valeur patrimoniale du lieu par des gardiens qui vivent dans ce bâtiment propriété de l’Etat mais géré par le Syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (Smiddest).

Voulu par Henri III pour remplacer une vieille tour à feu anglaise, construit sous Henri IV et rehaussé sous Louis XVI, le phare est inauguré en 1611 comme un bâtiment « à la mesure du pouvoir royal » dans un pays sortant à peine des guerres de religion, expliquent-ils.

Une fois franchi le portique à colonnes qui marque l’entrée de cette tour de 67 mètres, avec ses pierres ouvragées et ses mascarons, figures humaines de style grotesque, il y a 301 marches à gravir pour passer de la mer au ciel.

Il faut traverser l' »appartement du Roi » – où jamais roi n’a mis les pieds -, puis une chapelle à vitraux et au sol de marbre – où quelques visiteurs allument des cierges -, et emprunter un escalier hélicoïdal de pierres, comme suspendu, pour rejoindre la coursive extérieure, juste sous la lanterne.

De là-haut, un panorama à 360 degrés, de Soulac-sur-Mer à La Palmyre, s’offre au visiteur dont l’oeil aiguisé peut distinguer la forme de proue de navire de l’église en béton brut de Royan.

C’est à Cordouan, expliquent les gardiens, que le scientifique Augustin Fresnel a expérimenté sa fameuse lentille en 1823. Depuis, ce dispositif de plaques de verre, qui permet « d’aplatir le faisceau lumineux pour l’intensifier », équipe tous les phares du monde. Ici, une simple ampoule de 250 watts porte le signal lumineux à 39 km.

Venu à la force des bras, en kayak de mer, Christophe Bonnin – visiteur régulier de l’édifice – se félicite des toutes dernières campagnes de travaux effectuées pour la candidature Unesco: « Le phare est vraiment tout beau, tout propre ». Renforcement du chemin d’accès, reprise de pierres rongées par le sel, restauration de la chapelle… Maçons, cordistes, sculpteurs et tailleurs de pierres se sont succédé l’hiver, depuis 2019, pour un coût de 2 millions d’euros supporté par l’Etat et les collectivités territoriales.

En quittant Cordouan, visiblement à regret, un homme lance aux gardiens: « Vous avez une très belle résidence secondaire! ». Une habitude pour eux: « Il y en a toujours un qui demande à rester à notre place ».

AFP

 Regardez le reportage de Marie-Eve Constans et Iban Carpentier : 

Ce week-end, Sauveterre fête ses vins !

Tout ce week-end, la bastide de Sauveterre de Guyenne vous accueille pour sa traditionnelle Fête des Vins. Avec au programme de nombreuses animations, vin et gastronomie à l’honneur et de nombreux concerts gratuits.

© Fête des Vins de Sauveterre

Depuis hier, ce samedi et demain dimanche, cette fameuse bastide s’anime au rythme de la Fête des Vins de Sauveterre. L’occasion pour ceux qui sont en vacances et les autres de passer un bon moment avec de nombreux concerts gratuits, des dégustations et de quoi faire ripaille.

A l’occasion de ce week-end, un concours des vins atypique est organisé :  des vins inclassables, atypiques, mais bien sûr très bons, dégustés par un jury de 4 ou 5 personnes extérieures au monde du vin avec des critères portant sur l’originalité, les cépages, l’étiquette le design ou encore le mode de vente, le tout sera validé par un jury un peu plus spécialisé d’oenologues et autres sponsors. Des coups de coeur seront attribués par couleur, bulles, prix spécial du jury et trophée élégance.

 

22 Juil

Chat de Geluck : la souris s’est fait la malle !

La souris est partie ! Ironie de l’histoire belge, non plutôt un acte de vandalisme. En tout cas les chats de Philippe Geluck inaugurés lors de Bordeaux Fête le Vin n’arrêtent pas de faire parler d’eux. Pas étonnant que la souris aussi essaie de faire parler d’elle. Face à ce nouvel acte de vandalisme, l’Office de Tourisme porte plainte.

« Sur le fil », titre de la sculpture du chat et de la souris qui avait fortement amusé le cortège inaugural de Bordeaux Fête le Vin le 16 juin © Jean-Pierre Stahl

C’est bientôt la ménagerie. On avait déjà 20 gros matous sur les quais, quelques oiseaux aussi associés au chat martyre ou au chat fakir, eh bien là c’est la souris qui tire la couverture à elle puisqu’elle a disparu. Un avis de recherche est lancé.

Non plus sérieusement, tout cela pourrait prêter à rire ou sourire, s’il n’y avait pas derrière quelques actes de vandalisme, ce n’est pas la première fois que les chats se font dégrader, il y avait déjà eu un premier épisode le 21 juin lors de la fête de la musique, où un chat avait été tagué.

L’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole présidé par Brigitte Bloch a décidé de porter plainte :  « nous avons porté plainte pour dégradation », selon la Présidente de l’Office de Tourisme et des Congrès à Actu.fr. « Parfois, les sculptures peuvent être légèrement abîmées par les enfants qui grimpent dessus, les personnes qui s’appuient contre, le temps d’une photo. Mais là, ce n’est pas de la maladresse ou de la dégradation d’usage, ce sont des actes délictueux. »

Voici donc une photo désormais collector que j’avais prise lors de l’inauguration de Bordeaux Fête le Vin, le 16 juin dernière avec Philippe Geluck et le maire Pierre Hurmic. A priori il ne s’agit pas d’une histoire belge , la thèse du vandalisme est plutôt privilégiée…Et le ou les auteurs risquent de ronger leur fromage s’ils viennent à se faire piéger, la surveillance va être renforcée sur les quais…Cela inspirera peut-être à nouveau cet auteur à succès, dont l’exposition fait un carton sur les quais de Bordeaux.

Laissez donc ces pauvres gros matous tranquilles, un vraie vie de chien à force.