08 Sep

Denis Mayaud et Raphaelle Jourdrin remportent le 34e Martahon du Médoc

Chez les hommes, Denis Mayaud a remporté le maraton 2018 en soit 2h25mn43s, tandis que Raphaelle Jourdrin remporte l’épreuve chez les dames en 2h58mn52s. Bravo à tous.

Ancien coureur de cross, le limousin Denis Mayaud s’est imposé chez les hommes en moins de trois heures et demi soit 2h25mn43s devant Freddy Guimard (02h28mn27s) et devant le tenant du titre, le très grand champion qui a remporté 6 fois précédemment le marathon du médoc : Thierry Guilbaut (02h30mn51s).

Chez les dames, c’est la Bretonne Raphaelle Jourdrin qui a remporté l’épreuve en 2h58mn52s devant Nathalie Vasseur. 

07 Sep

Du baume au coeur en Côtes de Bourg : les vendanges en blanc ont commencé, de quoi oublier les orages de grêle

Les vendanges ont commencé en Côtes de Bourg pour les blancs. Une appellation du Nord Gironde qui a été durement touchée par deux gros orages de grêle des 26 mai et 15 juillet dernier. Ces premières vendanges réchauffent le coeur de ces vignerons comme ici au château Mercier.

Début des vendanges à 7h à Saint-Trojan © JPS

En Côtes de Bourg, depuis 7 heures ce matin, les vendanges en blanc commencent au château Mercier entre chien et loup… La machine à vendanger s’active à ramasser ces sauvignons gris sur une parcelle de 80 ares. Un instant d’émotion pour la famille Chéty, victime de la grêle le 26 mai dernier.

Christophe et Isabelle Chéty, du chateau Mercier © JPS

« C’e n’est pas oublié, cela reste dans nos coeurs, on ne va pas tout vendanger mais là nos blancs sont magnifiques, il faut penser à ce qui est beau et là c’est notre 1er jour et là pour les sauvignons gris qu’on rentre il y a une maturité superbe. » commente Isabelle Chéty du château Mercier.

Vignerons depuis 1698, les Chéty ont bien sûr connu de nombreux orages de grêle en plus de 3 siècles, mais surtout 3 phénomènes intenses en 40 ans.

« Effectivement, on a environ 30% de la propriété qui a grêlé et dont une grosse partie à 100% », continue Christophe Mercier, son frère; « mais heureusement, on constate aujourd’hui que cet été a été tès clément pour nous et ce qui n’est pas grêlé semble pouvoir être de très bonne qualité, on a des raisins qui sont sains ».

      De quoi remonter le moral alors qu’Isabelle Chéty nous montre ces 12 hectares de merlot qu’il a fallu tailler juste après la grêle et qui ne donneront rien cette année.

« Le couloir a vraiment commencé ici, sur la commune de Teuillac, et il n’y avait plus rien. »

Entre l’orage de grêle du 26 mai et l’autre du 15 juillet, ce sont près de 2500 hectares qui ont été touchés à des degrés divers (dont 1000 très impactés pour lesquels il n’y avait plus rien). Ces pertes de volumes risquent de se traduire par des pertes momentanées de marchés.

Le président des Côtes de Bourg Stéphane Donze © JPS

« Le problème, c ‘est surtout pour les viticulteurs qui n’avaient pas de stock. Même si le manque à gagner et la trésorerie se répeccute sur plusieurs années derrière (on met au moins 4 ans à se remettre…). Mais ceux qui n’avaient plus de dernier millésime et qui ne peuvent pas mettre en marché, vont perdre desmarchés aujourd’hui », commente Stéphane Donze le président des Côtes de Bourg.

Au château Mercier, la production pourrait avoisinner 1500 à 1700 hectolitres 2500 à 2800 habituellement.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Sabine Hostein, Isabelle Rougeot : 

Un milliardaire colombien a acquis une part minoritaire du château Petrus

La famille Moueix, propriétaire du célèbre château Petrus à Pomerol, a cédé 20% du capital du vignoble à Alejandro Santo Domingo, un milliardaire d’origine colombienne, indiquent jeudi Les Echos sur leur site internet.
Le montant de l’opération, qui a été réalisée il y a plus d’un an, n’a pas été dévoilé, selon le journal économique qui cite des « sources exclusives ».
Le célèbre domaine situé sur la commune de Pomerol, dans le Bordelais sur la rive droite de la Dordogne, forme un ensemble de 11,5 hectares et aurait été valorisé plus de 1 milliard d’euros, indique le quotidien.
L’acquéreur est notamment actionnaire du leader mondial de la bière belgo-brésilien AB InBev, qui a racheté son concurrent britannico-sud-africain SABMiller en 2016. Le prestigieux vin Petrus est le Pomerol le plus connu de Bordeaux.
AFP

34e Marathon du Médoc : la fête foraine entre sur la piste aux étoiles…

La fête foraine, c’est le thème du prochain marathon des châteaux du Médoc. Demain samedi, 8 500 concurrents prendront le départ de la 34e édition du Marathon des châteaux du Médoc, la course déguisée la plus déjantée au monde. Cette année, le thème sera « la fête foraine ». Au programme, jonglages ou un tours de piste entre les appellations prestigieuses de Pauillac, St Julien, Haut Médoc et St Estèphe. 

Le marathon du Médoc, un rendez-vous incontournable ©

A 9h30 demain matin, 8500 coureurs déguisés s’élanceront pour 42,195 km de course, d’animations musicales et 21 points de dégustations de châteaux en châteaux. Cette année, le thème de déguisement est des plus originaux puisque c’est la fête foraine, en référence au parcours du marathon, qui ressemble à un 8, celui du grand « huit » des fêtes foraines.  On attend comme tous les ans de nombreux étrangers : près de 4000 étrangers représentant plus de 70 nationalités différentes,  au départ de cette course festive unique au monde mêlant sport, vins et santé.

UN MARATHON POUR DE VRAI

Même si elle est festive, cette course reste avant tout un véritable marathon long d’au moins 42,195 km avec un parcours vallonné, comprenant 24 % de chemins de grave et de nombreux changements de terrain. Les champions qui l’ont déjà gagné se préparent chaque année sérieusement, comme le vainqueur 2016 Freddy Guimard, Thierry Guilbaut, l’ancien international Philippe Rémond, ou Nathalie Vasseur en féminines.

UN MARATHON QUI DURE 3 JOURS

Le « Médoc » est le seul marathon qui dure 3 jours, méritant ainsi son surnom de « plus long du monde ! » Le vendredi, le repas des mille-pâtes accueillera 1450 convives au château Marquis de Terme à Margaux pour un dîner dansant avec feu d’artifice. À Saint-Estèphe, ce sont 900 coureurs qui danseront au repas Pâtes à caisses. Samedi, précédé par une caravane publicitaire et un spectacle unique qui sert de compte à rebours, le défilé des 8 500 coureurs, tous déguisés, partira pour 42,195km. Pauillac s’embrasera encore sous un feu d’artifice en soirée. Dimanche, 4 000 participants se retrouveront pour la balade de récupération, 8km autour des vignes du château Marquis de Terme, suivis d’un repas.

UN MARATHON DE LA FETE

Ce marathon qui a pour partenaire la Commanderie du Bontemps traverse les châteaux prestigieux du Médoc. 22 points de dégustations de grands crus appelés tests oeno-sportifs sont sur le parcours ( à consommer avec modération). L’ambiance est du feu de Dieu car 52 orchestres vont joueur, 18.000 huîtres, plus de 200 kg d’entrecôte, un ravitaillement  en produit bio et une glace au 41e km seront aussi dégustés.

UN MARATHON A SUIVRE EN DIRECT

Le marathon du Médoc sera visible en direct sur une chaîne privatisée de Dailymotion dés 9 h du matin. Au programme, le départ, les passages en château, l’arrivée, mais aussi des reportages, des clins d’œil des coureurs, filmés par l’agence de production, Broduction.   À  voir sur www.marathondumedoc.com et www.dailymotion.com/MARATHONDUMEDOC

05 Sep

« 1 Minute 1 Vignoble » : le programme court des régions viticoles françaises revient sur France Télévisions en cette rentrée !

 Bonne nouvelle !  « 1 Minute 1 Vignoble » revient  sur France Télévisions entre le 10 septembre et le 30 décembre 2018. Diffusé pour la première fois en
mars 2017, ce programme court et oenotouristique  axé sur la culture et le patrimoine met un véritable coup de projecteur sur la richesse oenotouristique des régions viticoles françaises.

Au printemps 2017, 2 millions de téléspectateurs en moyenne à chaque diffusion avaient apprécié le programme. En 2018, rebelotte : ce sont 16 films (dont 7 inédits 2018) qui ont été mis en boîte. Ils vont inciter les téléspectateurs à découvrir les régions viticoles de Bordeaux, des Côtes du Rhône, du Val de Loire, du Languedoc, du Pays d’Oc et du Roussillon. Une durée d’une minute chacun et pas plus. Ces films emmèneront le spectateur à la rencontre des paysages et du savoir-faire de ces terroirs.

Le programme sera diffusé sur France 2, le samedi vers 15h30 et le dimanche vers 16h30 (du 6 au 28 octobre puis du 8 au 30 décembre) ; sur France 3, du lundi au vendredi vers 20h45 (du 10 au 28 septembre et du 5 au 30 novembre) ; et sur France 5, le samedi vers 17h45 et le dimanche vers 18h25 (du 22 septembre au 14 octobre et du 24 novembre au 16 décembre). (également en replay)

1 Minute 1 Vignoble nous plonge dans l’histoire, la culture et la géographie des terroirs viticoles français. Réputés dans le monde entier, ils nous rappellent que notre pays accueille plus de 10 millions d’œnotouristes par an, dont 40 % visiteur de l’étranger », Joël Forgeau, Président de Vin & Société

« Ces visiteurs se rendent dans les quelque 10 000 caves œnotouristiques, les 31 musées et les divers sites thématiques liés au vin. Ils parcourent 70 destinations labellisées Vignobles & Découvertes. Nous sommes fiers de ce patrimoine que nous avons la responsabilité de transmettre aux générations futures » selon  Joël Forgeau

« 1 Minute 1 Vignoble » a fédéré 6 régions viticoles1 pour cette diffusion 2018, sur la base du volontariat des interprofessions participantes. Il est conçu par la société Kabotine et parrainé par Vin & Société.

7 NOUVEAUX FILMS :

  • Le vignoble de Bordeaux acteur de la biodiversité
  • Bordeaux, un vignoble riche de ses générations
  • Le vignoble du Val de Loire ancré dans sa nature
  • IGP Pays d’Oc : un périmètre de créativité
  • IGP Pays d’Oc: 58  cépages, des milliers d’expressions
  • Le vignoble du Languedoc, un acteur majeur du développement durable
  • Perpignan, ville du vin entre terre et montagne

9 EPISODES REDIFFUSES :

  • Le vignoble de Bordeaux : unique, pluriel et authentique
  • Pour un terroir durable à Bordeaux
  • Le négoce, le coeur battant de Bordeaux
  • L’assemblage des vins, un savoir-faire historique  à Bordeaux
  • L’élevage des vins de Bordeaux, entre tradition et innovation
  • Le microclimat unique de la région Sauternes
  • Côtes du RhôNe, terre d’accueil
  • Avignon, capitale des Côtes du Rhône
  • Les terroirs AOC du Languedoc

04 Sep

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?

Ce 5 septembre sort en librairie ce livre écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud. Un bouquin qui s’inspire de la démarche de Loïc Pasquet, l’électron libre ou plutôt l’OVNI du bordelais, qui s’est mis en tête de retrouver le goût d’autrefois, d’avant-phylloxéra, à Bordeaux. Retour sur son initiative qui le place désormais en tête des vins les plus chers de Bordeaux.

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés © JPS

C’est pour certains un hurluberlu, pour d’autres un génie. Souvent décrié, toujours envoûté, Loïc Pasquet a continué depuis plus de 10 ans sa mission qu’il s’est fixée en 2006 de « retrouver le goût du vin d’autrefois, d’avant phyloxéra »

Pour Stéphane Derenoncourt, figure de Bordeaux et de Saint-Emilion, qui conseille une centaine de domaines dans le monde et signe la préface de ce livre : « c’est une mission bien singulière à laquelle s’accroche avec acharnement Loïc Pasquet », c’est presque un moine-soldat au service du terroir, qui a pourtant eu des déboires suscitant jalousies et vacheries comme avoir rasé ses pieds de vigne. (une plainte avait été déposée aussitôt).

En fait Loïc Pasquet, ce buté incompris, s’est mis en tête de planter sur un terroir de graves des cépages locaux, ancestraux plantés en franc de pied, c’est-à-dire non greffés, le tout avec en toile de fond « une viticulture qui s’inspire de vieilles pratiques respectueuses de l’environnement », comme le soulignent les auteurs Jacky Rigaux et Jean Rosen. Le premier auteur a précédemment écrit « Ode aux grands vins de Bourgogne » à propos du célèbre vigneron disparu Henri Jayer, dont les bouteilles s’arrachent partout dans le monde en salle des ventes à des prix incroyables. Le second, docteur en histoire de l’art et directeur de recherche au CNRS, est vice-président de l’association Rencontres des cépages modestes.

D’emblée les auteurs précisent que « le but de ce livre n’est pas de lui faire une publicité dont il n’a nul besoin, mais de démontrer que, en dehors des pratiques actuelles, sans l’apport d’intrants plus ou moins nuisibles au vigneron, au consommateur et à la planète, et sans le secours de l’oenologie, le nouveau vigneron pourra non seulement faire parler son terroir et produire de l’excellent vin en pratiquant une autre viticulture, mais aussi y gagner sa vie correctement. »

Des cépages de Saint-Macaire, Castet, tarnet, Petit-Verdot, Prunelard, Cabernet Franc, Carménère, Pardotte, Merlot, Cabernet Sauvignon et Malbec, en tout 11 cépages assemblés dans le Liber Pater rouge © JPS

Le hic, c’est que ce vigneron têtu qui s’est levé un beau matin pour reprendre ces cépages plantés en franc de pied est aujourd’hui suivi par les plus grands amateurs de vins étrangers chinois, russes, américains ou des émirats, et même Michel-Jack Chasseuil (le plus grand collectionneur de vin au monde).

Dans son vignoble de Landiras, il nous dévoile ainsi ces cépages très divers qui font sa fierté : « ici on a du petit verdot, là-bas du tarnay coulant, et de ce côté-ci du saint-macaire », nous montre-t-il sur ses parcelles de 3 ha en situées dans les Graves.

Ce sont des cépages qu’on a retrouvé dans des conservatoires nationaux ou dans les vieilles parcelles, ces cépages constituent Liber Pater ; pour les rouges on a 11 cépages assemblés et pour les blancs 3 cépages », Loïc Pasquet.

Ses bouteilles en blanc et en rouge se vendent à prix d’or ! 4300 € la bouteille chez Millésima par exemple, qui vend ce Liber Pater Collection « la Feuille » 2007, l’Orage 2009″ ou encore « la Scène » 2010 à ce prix là. Le pire c’est que paraît-il ces bouteilles se sont déjà revendues à l’étranger bien au-delà. « Vers l’infini et au-delà », Buzz l’Eclair sait que sur la planète vin parfois, c’est « no limit », on touche là au monde du luxe, à l’oeuvre d’art, aux choses dignes du surnaturel…

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet

Loîc Pasquet dans les chais de Millésima à Botrdeaux © JPS

Quand on se pose un instant et qu’on tente d’analyser l’histoire de la viticulture depuis l’arrivée du phylloxéra et la chimie mise sur un piédestal à une certaine époque, ça donne le tournis. C’est en fait ce que retrace ce bouquin : il y a eu l’arrivée de « potasse et d’engrais azotés de synthèse vantés par des agronomes bien formés qui sont devenus commerçants » explique Stéphane Derenoncourt, « sans parler des herbicides, pesticides et autres insecticides, utilisés à des doses à peine avouables de nos jours. On en mesure aujourd’hui les dégâts : appauvrissement de la vie bactérienne de nos sols, comme de la faune et de la flore…baisse de la durée moyenne de nos vignes, perte de goût. »

Loïc Pasquet a donc tout repris à l’envers, se documentant sur les anciennes pratiques, les anciens cépages, pour retrouver « le goût du lieu ». A l’inverse du mouvement de fond du XIXe avec « le négoce triomphant qui se focalisa davantage sur la marque que sur la recherche du goût du lieu », écrivent les auteurs du livre. Néanmoins ceux-ci pondèrent le propos reconnaissant aussi le réveil des vins fins dès la 2e moitié du XIXe à Bordeaux, en Bourgogne et en Champagne. C’est ainsi que Bordeaux vu le naître le classement de 1855 de grands vins fondés sur les notions de château, de terroir, de cépage et de prix bien sûr ou de notoriété pour ne pas froisser. Les auteurs reconnaissent que ce « classement s’avère encore pertinent aujourd’hui », prenant pour exemple Pontet-Canet, 5e cru classé, converti en biodynamie. (bon là on sent une petite tendance à soutenir ce type de profil…). Quelques paragraphes plus loin, retraçant les petits coups de canifs dans le classement avec Cantemerle (5e ajouté très tôt) et Mouton passé de 2nd à 1er crus classé en 1973,même si un Jean-Paul Kaufmann est favorable au statu quo, on relate que Loïc Pasquet serait plutôt favorable à un réexamen comme celui de Graves de 1959, tant il est vrai que « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même » dixit Loïc Pasquet (ça risque de tousser dans le landerneau). Mais on n’y est pas encore, il y a de la marge…

Un exemplaire de Liber Pater rouge La Scène millésime 2010

Revenons à nos moutons, la force du vigneron en recherche de vin fin, c’est en somme miser sur un fabuleux terroir. Ce fut le pari de Loïc Pasquet, ce Poitevin, qui trouva dans les Graves et ses sols drainants, « un terroir plutôt froid la nuit et chaud le jour où les vignes mûrissent harmonieusement leurs fruits,  avec des baies petites aux peaux épaisses qui libèrent peu de jus en vinification, synonyme de grand vin à venir » permettant la digne expression de ces cépages autochtones.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima est l’un des rares négociants de la place de Bordeaux à commercialiser Liber Pater © JPS

A l’heure où certains reviennent de l’ère industrielle et de la standardisation du goût, la typicité, qui n’a jamais disparue mais dont le terme avait peut-être été dévoyé, utilisé pour des raisons de marketing, fait ou pourrait faire son grand retour, exprimant pleinement le goût du lieu et du raisin. Bordeaux peut-elle suivre cet exemple ? Peut-être… ou pas.

En tout cas, la célèbre maison Millésima, leader de la vente de grands vins sur internet et en primeurs, possède quelques flacons de Liber Pater parmi ses 2,5 millions de bouteilles dans ses chais, quai de Paludate à Bordeaux. Pour Fabrice Bernard, le PDG :  « la clientèle n’est peut-être pas à Bordeaux, c’est plutôt une clientèle internationale… »

Ce vin là aujourd’hui, c’est vrai qu’on va plutôt aller le vendre sur des marchés américains, russes, asiatiques, et pourquoi pas le faire découvrir à ceux qui en ont envie :le tout est de trouver les amateurs qui ont envie de redécouvrir un vin tel qu’il était produit, c’est vrai que c’est une histoire, quelque chose de différent et c’est cela qui m’a plu dans cette histoire », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

Christophe Château du CIVB © JPS

Le CIVB accueille ce livre sereinement « pour moi on n’avait pas perdu le goût des vins de Bordeaux, le goût des vins de Bordeaux il évolue », commente Christophe Château. « Je n’ai jamais vu des vins de Bordeaux d’il y a 1000 ou 2000 ans, donc je ne peux pas vous dire si les vins d’aujourd’hui sont très différents.

Le goût du consommateur a évolué, les vignerons, et le climat, ont évolué, c’est une évolution perpétuelle et ce dont je suis sûr c’est que la qualité des vins de Bordeaux est bien meilleure qu’il y a 10 ans, il y a 20 ans et encore plus qu’il y a 50 ans » Christophe Chateau CIVB.

Et de compléter :  « bien sûr, c’est une expérimentation et toutes les expérimentations sont intéressantes, et aujourd’hui le consommateur a besoin qu’on lui raconte de belles histoires et ça c’est une très belle histoire à raconter. C’est un joli coup marketing et ça fait parler de Bordeaux, on sera vigilant à ce que les règles de l’AOC soient respectées ou si c’est pas le cas qu’il fasse son vin sans IG (indication géographique) ». Quant à la critique formulée dans le livre sur l’uniformisation du goût, Christophe Chateau répond: « je ne suis pas d’accord avec cela. Oui il y a des modes où les consommateurs aimaient les goûts liés au feu, au bois, à la vanille, au réglisse dans les vins, et on allait avec plus de bois neufs, des bois chauffés, et aujourd’hui le consommateur il préfère le fruit, la fraîcheur, l’équilibre. »

« Le Goût retrouvé du Vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud © JPS

Le nombre d’initiatives individuelles ces dernières années ne manquent pas, de plus en plus de propriétaires, viticulteurs retrouvent le sens du mot vigneron, ce paysan au service de la terre qui réussit à faire s’exprimer avant tout le goût et l’authenticité de la vigne. De là à dire qu’il n’ya  pas de bonnes choses à boire à Bordeaux, c’est faux, en revanche le goût de ce Liber Pater est bel et bien atypique, un grand vin fin de Bordeaux, avec des arômes de fruits, des notes florales assez exceptionnels. Dommage qu’il soit si cher, le grand public serait intéressé de le découvrir aussi mais la production en général avoisine 1500 bouteilles à 2000 bouteilles. Et comme ce qui est rare est cher…voilà aussi l’explication, mais pas seulement car si ce n’était pas un grand vin fin, il ne s’arracherait pas.

En août dernier, Wine Searcher a dévoilé le classement des 50 vins les plus chers au monde : Liber Pater se classe à la 17e place, avec un prix moyen de 4.321 dollars, devant Petrus mais juste derrière la Romanée-Conti. 

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen. A paraître le 5 septembre. 21 €

Retrouvez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague : 

03 Sep

Avec la rentrée, c’est aussi le top départ des foires aux vins

Traditionnellement, les foires aux vins débutent en septembre et se poursuivent jusque début octobre. Ces dernières années, certaines commençaient de plus en plus tôt fin août, on revient dans la norme. Elles correspondent presque avec la rentrée scolaire, qui a dit que les parents boivent pour oublier ? Avec modération bien sûr.

Voici les dates des foires aux vins dans les enseignes de la grande distribution :

Casino Supermarchés : du 31 août au 16 septembre
Géant Casino : du 4 au 16 septembre
Netto : du 4 au 16 septembre
Leader Price : du 4 au 16 septembre
Ma Cave par E.Leclerc (le site d’e-commerce de Leclerc) : du 4 au 1er octobre
Biocoop : à partir du 4 septembre
Vente-privee.com : du 4 au 20 septembre
Lidl : à partir du 5 septembre
Cdiscount : à partir du 6 septembre
Chateaunet.fr (Duclot) : du 7 au 30 septembre
Casino (petites enseignes) : du 10 au 23 septembre
Intermarché : du 11 au 30 septembre
Carrefour hypermarchés : du 12 au 24 septembre
Naturalia : du 12 au 20 septembre
Monoprix : du 12 au 27 septembre
Le Comptoir des Vignes (50 magasins) : du 15 septembre au 15 octobre
Carrefour Contact : du 21 au 30 septembre
Auchan Supermarchés/Simply Market : du 21 septembre au 7 octobre
Système U : du 25 septembre au 6 octobre
Auchan : du 25 septembre au 9 octobre
Carrefour Market : du 28 septembre au 14 octobre
Leclerc : du 2 au 13 octobre

02 Sep

2e édition de « Paille et Ripaille »: ça se poursuit encore ce dimanche à Langon !

« Paille et Ripaille » 2017 a été un succès. Que la 2e édition soit que diantre aussi festive ! Des nouveautés en pagaille et de l’authentique pour ripaille.

Cela se passe au Parc des Vergers de Langon en Gironde, un paradis pour amoureux de la terre et des animaux; pour cette 2e édition, les organisateurs espèrent faire aussi bien voire mieux que l’an dernier où 12000 personnes se sont régalé.

Ce festival des vins de Langon et de Sauternes, des produits du terroir et de la ferme plaît énormément, voici d’ailleurs des réflexions entendues sur place : « C’est authentique, ça manquait tellement », « C’est génial, il y a des animaux pour y amener les enfants »…

L’intérêt de Paille et Ripaille est de rencontrer ces hommes et ces femmes qui tentent un peu plus chaque jour de nous sensibiliser à la traçabilité et la qualité de leurs produits. Un événement débuté dès vendredi avec guinguettes et des soirées de concerts reggae, rock, musiques latines…

Quant aux enfants, ils ne seront pas oubliés avec des baptêmes en tracteurs, animations entre les stands, concours de cris des animaux de la ferme… La grande nouveauté c’est « Roule Ma Poule » un véritable petit village d’animaux où ces chérubins pourront rentrer dans les parcs et côtoyer, caresser d’adorables mini-chèvres, ânes, poules, etc.

N’hésitez pas, si vous ne saviez pas quoi faire en ce dimanche ensoleillé !

Horaires d’ouverture : dimanche de 10h à 22h ; entrée : 3€ (verre offert pour déguster) Ateliers et dégustations gratuits.

01 Sep

La preuve…pardon, la pieuvre : Bordeaux est bien tentaculaire !

Non, ils n’ont pas fumé la moquette, oui ils abusent du Bordeaux ! Dans les locaux du CIVB, on savait que certains avaient le bras long, mais de là à ce que ça se voit…à travers les fenêtres, eh bien c’est fait ! A l’occasion du prochain Climax, du 6 au 9 septembre, le CIVB et Darwin ont ainsi voulu souligner l’urgence de préserver la biodiversité. Des tentacules vertes jaillissent ainsi des fenêtres…et pourquoi pas ?

7 tentacules vertes sortent des étages supérieurs du CIVB © Jérémy Stahl

Ils ne manquent pas d’humour en tout cas et bon nombre de Bordelais ont apprécié ces 7 gigantesques tentacules qui se déploient dans les étages supérieurs de l’immeuble Gobineau, à l’angle des allées de Tourny et du cours du XXX Juillet. Là où il y a les têtes pensantes, sortent généralement de grandes idées, ces tentacules sont-ils ceux d’Allan Sichel, de Bernard Farges, d’Hervé Grandeau, de Fabien Bova ou de Christophe Chateau, difficile de les reconnaître…

Fanny et José : »je trouve ça vraiment original » © Jean-Pierre Stahl

Depuis vendredi, c’est la nouvelle attraction de Bordeaux, plus célèbre que la Cité du Vin, la Porte Cailhau ou la Grosse Cloche sur Instagram ou Facebook, les Bordelais et les touristes ne cessent de déclencher leurs appareils photos et de prendre des clichés ou des selfies avec leur téléphone portable. Ils ont perdu la tête, d’ailleurs la tête de la pieuvre, on la cherche toujours !

Je trouve ça vraiment original parce que l’architecture de Bordeaux en soi , c’est quelque chose de très historique, et de voir des choses comme ça cela casse ce côté-là » Fanny et José

En tout cas ces tentacules ont eu l’effet escompté, on ne parle que d’elles sur Insta et les réseaux sociaux © JPS

  Le but c’est d’interpeller et de faire passer des messages sur ce qui est fait et ce qui reste à faire en matière de biodiversité » Christophe Château du CIVB

 Vue l’urgence de protéger la biodiversité pour lutter contre l’extinction de certaines espèces, certains ont réfléchi, de la fumée blanche est sortie pour une idée verte !  C’est Simon Rossard, curateur à Darwin, qui a eu cette idée géniale au printemps dans l’optique du prochain Climax. Il l’a soumise à Philippe Barre et au CIVB.

Christophe Château du CIVB, et Philippe Barre, Simon Rossard de Darwin © JPS

« Les artistes contemporains britanniques Pete Hamilton et Luke Egan nous ont proposé cette installation. Il nous est apparu évident de la proposer au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ». selon Philippe Barre, fondateur de Darwin.

L’idée est de montrer ici que si on ne réagit pas le plus vite possible pour sauvegarder et restaurer même notre biodiversité locale comme planétaire, eh bien la nature reprendra ses droits de manière brutale, violente », Philippe Barre de Darwin.

Après avoir eu une position attentiste il y a 20 ans, le CIVB s’est engagé ces dernières années sur une démarche volontariste de diminuer voire abandonner à terme les pesticides, comme l’avait annoncé Bernard Farges, ancien président du CIVB. Cela passe actuellement par une agriculture raisonnée ou une transformation des propriétés en agriculture biologique ou en biodynamie. 

Christophe Chateau du CIVB explique : « aujourd’hui on travaille avec d’autres outils pour limiter l’usage des pesticides, on a des exemples concrets, on a un partenariat avec la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) sur la mise en place de chauve-souris qui vont venir jouer le rôle de pesticides mais sans avoir d’impact sur l’environnement. On a plus de 10000 hectares en Gironde où on fait de la confusion sexuelle pour éviter que les insectes se reproduisent sans dégrader la biodiversité aux alentours. » 

Mardi prochain à 10h30, le CIVB a prévu d’organiser une table ronde sur ce thème « viticulture et biodiversité », une bonne entrée en matière deux jours avant Climax.

En tout cas, on connaissait l’oncle Sam d’Amérique, maintenant voici la tentacule de Bordeaux, on n’arrête pas le progrès…de Lyon. A quand des petits hommes verts…de grappe en façade du CIVB ?

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Marc Lasbarrères, montage Corinne Berge :

31 Août

Champagne: « Expérience » chez Pommery

La célèbre maison de champagne Pommery, propriété de Vranken-Pommery Monopole, a invité une vingtaine d’artistes à produire des oeuvres dans ses caves et crayères, à voir à partir du 14 septembre.

La maison de champagne © Pommery à Reims

La maison de champagne Pommery a laissé libre cours à la création culturelle sur son domaine en invitant vingt artistes à produire des oeuvres in situ, dans sescaves et ses crayères, sous la houlette d’Hugo Vitrani, commissaire de l’exposition « Expérience Pommery #14 ».

Le résultat sera accessible au grand public à partir du 14 septembre et jusqu’à l’été prochain, au sein d’un parcours muséal qui s’insère dans la visite des caves de cette maison fondée en 1856.
Peinture, graffiti, musique, sculpture et vidéo offriront une nouvelle approche du monde souterrain, composé ici d’un dédale de galeries de 25 km où reposent,
à l’abri de la lumière, quelque 25 millions de bouteilles de champagne. La maison Pommery, propriété de Vranken-Pommery Monopole, est installée dans un château à l’architecture atypique sur la colline Saint-Nicaise à Reims (Marne), l’un des sites champenois classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec AFP