On les appelle les petites mains de la vigne, ce sont des étudiants, retraités, travailleurs saisonniers ou étrangers. Tous méritent d’être à l’honneur, car sans eux il n’y aurait pas de vendanges… Rencontre ce matin avec ces salariés engagés pour un dur labeur, qui méritent et montrent l’envie de bien faire, avec un smic ou parfois un peu plus. Néanmoins, cela devient compliquer de recruter ces vendangeurs et travailleurs saisonniers.
A l’embauche ce matin, Lisa est encore hésitante, elle se fait monter la manière de couper le raisin et de ne garder que le bon, en retirant parfois du pourri ou des baies desséchées. Lisa a 22 ans, elle est étudiante en master de l’intervention et du développement social et participe pour la première fois aux vendanges de Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde :
« c’est la première fois cette année, je fais les vendanges en tant que petit boulot d’été et en tant qu’étudiante, parce que j’en ai besoin… Cela permet d’aider mes parents à payer mon loyer, et à payer d’autres choses. »
« Cela représente une source de revenus et pour moi une avancée dans mon orientation pro car je vais faire des études en agronomie », commente Julien cet autre étudiant de 18 ans.
Au châteaux Carbonnieux à Léognan, on y trouve une poignée de retraités de 75 et même 80 ans comme Marie-Josée et Daniel. Malgré la pénibilité du travail et la chaleur, ils sont toujours là depuis plus de 20 ans, par envie, par habitude mais surtout pour compléter leur pension avec un salaire au niveau du smic (parfois un peu plus, avec le panier repas).
« C’est un apport au budget, et ce n’est pas plus désagréable qu’autre chose mais c’est surtout un apport au budget » commente Marie-Josée 75 ans; « je pense que je vais continuer un peu, mais pas longtemps (rire), mais enfin je diminue quand même mes journées surtout avec les chaleurs de cette année », commente Daniel 80 ans.
Dans ces vignobles, de nombreux saisonniers aussi des locaux mais aussi pas mal d’étrangers. Autrefois de la main d’oeuvre espagnole ou portugaise, désormais aujourd’hui davantage originaire des pays de l’Est comme ces bulgares sédentaires à Bordeaux Sylvia et Thiomir. « C’est bien, chaque année on vient pour travailler chaque saison ici »
« Il est clair que dans des régions plus éloignées de Bordeaux, c’est beaucoup plus compliqué de trouver du monde mais quelque part on sent un peu plus de tension depuis quelques années pour trouver du monde pour travailler dans les vignes que ce soit en saisons et même en vendanges, même si c’est un peu moins marqué en vendanges car il y a un peu ce côté magique des vendanges qui attire des gens, » selon Fabien Teitgen directeur général du château Smith Haut Lafitte.
Si certains châteaux continuent de recruter sur place, de plus en plus font appel à des entreprises prestataires de service…Et parfois les demandes peuvent être supérieures à l’offre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Astrid Ferbos :