01 Juin

La Cité du Vin fête ses 2 ans : en route vers le million de visiteurs !

La Cité du Vin a ouvert au grand public, il y a tout juste deux ans. Inauguré la veille le 31 mai par le Président Hollande et Alain Juppé. Une Cité qui a trouvé sa vitesse de croisière avec 870000 visiteurs et ses rendez-vous culturels autour du vin. Sylvie Cazes la Présidente de la Fondation est l’invitée exclusive de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin (avril 2016) © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : Bonjour Sylvie, c’est le 2e anniversaire de la Cité du Vin aujourd’hui, qu’est ce que cela vous inspire, vous allez le fêter ?

Sylvie Cazes : « J’arrive tout juste de Vinexpo Hong-Kong; non, on n’a rien prévu… Les équipes se sont donné à fond durant 2 ans. Le succès est au rendez-vous grâce à l’investissement de l’équipe originelle avec Philippe Massol, Géraldine (Clerc), Laurence (Chesneau-Dupin) et (Véronique Lemoine), mais aussi grâce à l’équipe d’aujourd’hui. C’est une belle récompense de pouvoir fêter ces 2 ans, on a fait un travail « du feu de Dieu ».

 JPS: « Où en est-on en terme de visiteurs ? »

Sylvie Cazes : « En 2017, on a enregistré 445000 visiteurs » (la 1ère année sur les 12 mois glissants 425000) (Philippe Massol m’a confié faire désormais des bilans sur une année entière, toutefois à ce stade ce sont 870000 visiteurs depuis le 1er juin 2016). « J’attends les chiffres de mai qui devraient cartonner. C‘est un succès car nous avons des retours et études de satisfaction à la fois sur les contenus et sur la qualité de l’accueil ».

« Cela a été un travail considérable de créer de toute pièce une équipe de 100 personnes, avec une vrai philosophie d’entreprise, un travail de fond, de gestion sociale et entreprenariale. Ces jeunes qui travaillent là ont tous le feu sacré.

« On a fédéré toute une profession avec les viticulteurs et les politiques vers un même but. Tout le monde a réussi à s’impliquer dans cette réussite. »

« Les institutionnels, les privés, les négociants et viticulteurs sont très présents, les gens se l’ont appropriée… »

« Je rentre de 3 semaines à l’étranger entre les USA et l’Asie, quand je demande aux gens vous connaissez la Cité du Vin ? Ils me répondent souvent non nous n’y sommes pas encore allés, mais on a très envie de s’y rendre. Il y a une espèce d’onde positive qui dit que c’est un lieu où il faut y aller. Il y a eu la reconnaissance par le National Géographic, le New-York Times, et bien d’autres articles de presse qui en ont parlé. »

Les mécènes américains sont fiers de leur participation, octobre 2015 © JPS

JPS : « Qu’en est-il du mécénat et notamment le mécénat américain, le financement de l’amphithéâtre est enfin bouclé ? »

Sylvie Cazes : « L’amphithéâtre, oui c’est bouclé, avec les USA; 1,5 million d’euros réunis et désormais ils ont aussi insisté pour co-financer les expositions temporaires tous les ans. Ils ont  cette volonté de continuer à accompagner la Cité du Vin en co-finançant les expositions. »

JPS : « Quelles sont les prochaines expositions, elles rencontrent aussi leur public ? »

Sylvie Cazes : « Oui, c’est un beau succès, « Le Vin et la Musique » continue jusqu’au 24 juin. Quand elle sera terminée, à la rentrée, début octobre il y aura Porto et la Vallée du Douro (exposition intitulée « Vignoble invité Porto : Douro,l’air de la terre au bord des eaux »), à l’occasion du 40e anniversaire du jumelage de Bordeaux et de Porto. Au printemps suivant, nous aurons une exposition sur l’art du verre, sur le design un peu plus contemporain, alors qu’avec l’exposition « Bistrot » on était surtout plongé dans le XIXe et avec « Vin et Musique » du Moyen Age au XVIIIe surtout. On a aussi signé récemment un partenariat pour une exposition avec les vins argentins« .

Les scénographes du Parcours Permanent de CassonMann, Dinah Casson, Gary Shelley et Roger Mann © JPS

JPS : « Quel avenir désormais pour la Cité du Vin ? »

Sylvie Cazes : « Tout peut arriver, mais on peut penser que la fréquentation va augmenter, sans doute un peu moins rapidement que précédemment, la notoriété de la ville ne cesse aussi d’augmenter, le tourisme ne cesse de se développer. Quant au mécénat, bien sûr il continue mais on a un besoin beaucoup moins important que par le passé ».

« En tout cas, l’avenir est envisagé avec la même équipe qui était là à la création en 2009, avec la même motivation, c’est peut-être cela le plus important par rapport à tout le reste. On continue à préserver l’esprit de la Cité du Vin ». 

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la culture à la Cité du Vin, lors de la présentation de l’expo Vin et Musique © JPS

« Désormais son rayonnement est international et l’objectif est que les expositions voyagent comme celle de « la Géorgie, le berceau de la viticulture » qui sera exposée au printemps 2019 à Tokyo puis en fin d’année à New-York. On a aussi des idées qu’on dévoilera plus tard de créer des choses hors les murs et on travaille sur des projets en collaboration avec la Chine à Pékin… »

Côté Châteaux ne pouvait pas oublier un tel anniversaire. Happy Birthday of course à La Cité du Vin, ce bel édifice, HB aux architectes Anouk Legendre et Nicola Desmazière ses architectes, HB aux équipes de CassonMann qui ont réalisé le Parcours Permanent, HB à Sylvie Cazes, Philippe Massol, la présidente et le directeur de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin, HB à Alain Juppé qui l’a lancé, HB à l’ensemble des mécènes et des équipes.

Nicolas Desmazières (architecte de la Cité du Vin XTU), Sylvie Cazes et Philippe Massol (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin) et Anouk Legendre (architecte -XTU de la Cité du Vin)

Et pour couronner le tout : voici le magazine « La Cité du Vin, au confluent des civilisations » signé Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger et Véronique Lamartinère pour France 3 Aquitaine.

Bilan de la réunion au sein du BNIC sur la grêle à Cognac : voici les mesures d’accompagnement dévoilées par la préfecture

Une réunion s’est tenue ce jour dans les locaux du BNIC à Cognac, en présence de Didier Lallement, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine et des préfets de la Charente et de la Charente-Maritime, avec les services de l’État, les acteurs des différentes filières du bassin viticole Charentes-Cognac et les parties prenantes privées (assurances, secteur bancaire, Météo France, réseau Anelfa).

Réunion ce matin du BNIC avec Préfet et acteurs de la filières dont © Jeunes Agriculteurs de Charente

L’objectif de cette réunion était de partager un bilan et dégager les mesures
d’accompagnement des viticulteurs dans ce contexte difficile.

► Grêle du 26 mai 2018 : bilan météorologique et impacts sur le vignoble
Météo France a présenté un bilan météorologique de l’épisode du 26 mai 2018. A 14h00 une première cellule orageuse a abordé la Haute Saintonge en provenance du Sud Sud-Ouest. Elle a touché le secteur ouest de Jonzac entre 14h30 et 14h45, le secteur des Borderies autour de 15h15. En parallèle un deuxième phénomène plus vaste et plus rapide est entré par le sud de la Charente et a frappé le secteur de Rouillac vers 16h00. Ces deux cellules ont provoqué de très fortes chutes de grêle et des fortes rafales de vent de plus de 100 km /heure.

Météo France a placé les deux départements en vigilance Orange à 6h06. Puis a lancé l’alerte auprès du réseau Anelfa à 9h15 qui a pu enclencher son réseau de lutte contre la grêle (96 générateurs).

Le bilan est de 3 500 hectares de vignes détruits à plus de 80 % sur un total de plus de 10 000 hectares concernés à des degrés divers sur l’ensemble du vignoble.

► Mesures d’accompagnement et propositions des filières
Les instances présentes ont abordé l’ensemble des mesures pouvant être mises en œuvre afin d’aider les viticulteurs et autres opérateurs viticoles touchés
Densification du réseau Anelfa : conjointement les filières et Anelfa ont présenté un plan volontariste de densification du réseau de lutte antigrêle pour passer de 96 générateurs à 121. Pour rappel, le principe de ces générateurs est d’ajouter aux poussières glaçogènes du nuage de grêle en formation de l’iodure d’argent en vue de réduire le diamètre des grêlons. Les services de l’État, les conseils départementaux, le BNIC, l’UGVC et les Chambres d’Agriculture vont mettre en place ce dispositif de façon coordonnée avant la prochaine campagne.
Mesures fiscales, le recours à l’activité partielle ou encore le report de cotisations sociales (MSA).
Un point a par ailleurs été fait sur l’état des stocks de réserves climatiques des viticulteurs qui apparaissent hétérogènes selon les zones géographiques (stocks d’eaux-de-vie non-vieillies).
Enfin, le secteur bancaire et des assurances, représenté lors de la réunion mettent en œuvre des procédures d’accompagnement des viticulteurs au cas par cas.
► Par ailleurs, devant la fréquence des aléas climatiques, les filières appuyées par les Chambres d’Agriculture ont exprimé les demandes suivantes :
Assurance récolte : les filières demandent une amélioration du « contrat socle » des assurances récolte (contrat aidé à hauteur de 65 % par l’Union européenne) afin de permettre aux viticulteurs de bénéficier pleinement de ce dispositif qui aujourd’hui est mal adapté à la viticulture
Épargne de précaution : les filières demandent la création d’un nouveau dispositif fiscal permettant aux agriculteurs de mettre en épargne non soumise à l’impôt, une partie de leurs résultats sur les bonnes années ; et ce, afin de les réutiliser en cas d’aléas.

Ces demandes vont être transmises aux ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation, et de l’Économie et des Finances.

La Médocaine VTT fête ses 20 ans demain à Arsac

Ambiance carnaval ce samedi 2 juin dans le Médoc. 6500 vététistes, tous déguisés, engagés dans la 20e Médocaine VTT. Au départ d’Arsac (Gironde), ils effectueront des circuits allant de 20 à 80 km, traversant plus de 50 châteaux et dégusteront avec modération bien sûr.

Ils sont 6500 en VTT, déguisés et de très bonne humeur chaque année. Depuis 20 ans, la Médocaine VTT mérite son surnom de « balade des gens heureux ».

Samedi 2 juin, à partir de 8h30, ils seront autant à prendre le départ de cette randonnée qui marie avec harmonie, découverte du sud du Médoc, dégustation et effort sportif.

Les 7 parcours de 20, 30, 45, 50, 55, 60 et 80 km proposés depuis Arsac parcourent 54 châteaux des Appellations viticoles Margaux, Haut-Médoc, Moulis, Listrac et Bordeaux Supérieur, dans une ambiance festive, comprenant de nombreuses dégustations en châteaux, des ravitaillements et des animations musicales.

17 RAVITAILLEMENTS ET 11 POINTS DE DEGUSTATIONS

En 2018, ils trouveront 17 animations musicales, 17 ravitaillements et 11 points de dégustations oenologiques en châteaux ainsi qu’une grosse surprise. Ces dernières ne manqueront pas tout au long de cette édition « 20e anniversaire » avec notamment des cadeaux pour les participants, des animations supplémentaires et de nouvelles douceurs gastronomiques. Autre nouveauté, un thème de déguisement sera proposé aux participants, en fonction du circuit effectué : jaune, bleu, mauve, vert, orange, marron et rouge. Il faudra se déguiser en fonction de la couleur du circuit.

LA MEDOCAINE EN CHIFFRES

  • 100 000 randonneurs inscrits en 19 éditions
  • En 2017, ils venaient de 83 départements et de 15 pays, 23% femmes & 67% hommes
  • 167 Entreprises, Châteaux et Collectivités partenaires, 650 Bénévoles

LA VERSION DE LA MEDOCAINE VTT EN VIDEO

Avec Médocaine VTT.

31 Mai

Vinexpo Hong-Kong : 20 ans et un salon désormais majeur en Asie

Vinexpo Hong-Kong a démontré qu’il était « le King-Kong du salon des vins et spiritueux en Asie ». Pour ses 20 ans, il a une fois de plus démontré la qualité de son organisation, son professionnalisme et confirmé son leadership en Chine et en Asie.

Ouverture de Vinexpo Hong-Kong dont c’éait le 20e anniversaire le 29 mai © ©Phil-Labeguerie pour Vinexpo

Vinexpo Hong-Kong s’est tenu sur 3 jours du 29 au 31 mai et a démontré, s’il en était encore besoin, son grand professionnalisme, avec une « exigence de rester sur le « trade only« , ce qui a permis d’attirer un visitorat très qualitatif. 

Le salon a enregistré une fréquentation de 17500 acheteurs (+2% par rapport à 2016), avec une augmentation notable du visitorat chinois (+10%) qui reflète la consommation toujours en hausse en Chine qui devrait devenir en 2021 le 2e pays consommateur de vin au monde derrière les Etats-Unis et devant la France et atteindre selon Vinexpo 23 milliards de dollars d’ici 5 ans, ça fait rêver !

Une belle fréquentation à Vinexpo © Phil-Labeguerie pour Vinexpo

La région fait toujours preuve d’une belle santé et d’une formidable effervescence  avec 1465 exposants (+12% par rapport à 2016) issus de 30 pays, la présence des 305 nouveaux exposants, les 62 exposants de WOW! (World of Organic Wines), sans oublier l’Australie, pays à l’honneur (225 marques présentes) et la Chine (27 exposants)

 Vinexpo Hong Kong est une excellente plateforme pour rencontrer des importateurs de toute l’Asie-Pacifique, pénétrer de nouveaux marchés et renforcer ses positions auprès des influenceurs », Andreas Clark, Directeur général de Wie

Hong-Kong conserve sa position particulière et sa 2e place des pays visiteurs, ce qui confirme cette big city comme le Hub asiatique pour commercialiser et importer les vins du monde entier. Tawain, la Corée du Sud et l’Australie ont bien été présents ainsi que Singapour, la Thaïlande, le Vietnam ou la Malaisie qui continuent de croître

« Nous mettons tout en place pour offrir les meilleures prestations possibles et aider nos clients à atteindre leurs objectifs », Guillaume Deglise directeur général de Vinexpo.

Le Vinexpo Challenge © Joanna Margan pour Vinexpo

  • Durant ces 3 jours intenses, 50 conférences (dont une exceptionnelle sur le marché chinois), dégustations et masterclasses se sont succèdés avec des speakers et dégustateurs de renommée internationale.
  • Le Service « One to Wine Meetings » de Vinexpo : gros succès des rendez-vous d’affaires planifiés avec des contacts ciblés et qualifiés. 1 609 rendez-vous d’affaires organisés en trois jours, en plus de tous les autres rendez-vous pris directement sur les stands.
  • Le Grenache Day :  ce fut la fête et la mise en lumière de ce cépage international le 30 mai.
  • L’Australie pays à l’honneur, a fait le buzz: 225 marques australiennes, 26 masterclasses, une conférence sur la croissance des importations de vins australiens en Chine, des animations sur le stand Wine Australia et la Soirée The Blend.

Un coup de chapeau de Côté Châteaux à Guillaume Deglise, le directeur de Vinexpo, qui signait là son dernier salon à la tête de cette énorme structure qu’il a essayé de relancer avec de nombreuses idées novatrices. Côté châteaux y reviendra dans un prochain article.

Prochains  rendez-vous de Vinexpo :

Vinexpo New York : 4 et 5 mars 2019
Vinexpo Bordeaux : 13 au 16 mai 2019
Vinexpo Paris : 13 au 15 janvier 2020

30 Mai

Solidarité avec les vignerons grêlés : revoir l’émission spéciale « Nouvelle-Aquitaine les ravages de la grêle »

France 3 Nouvelle-Aquitaine a pris la mesure du cataclysme subi par les vignerons de Bordeaux et de Cognac, et a réalisé une émission spéciale, d’une heure, mardi matin, notamment depuis les vignobles meurtris.

En direct de Samonac, en Côtes de Bourg, j’ai souhaité redonner la parole à Cyril Giresse, très touché par l’orage de grêle intense qui a ravagé sa propriété et notamment cette parcelle de 9 ha d’un seul tenant en bas du château Gravettes Samonac :

« En m’approchant samedi, j’ai vu des vignes de plus en plus détruites, j’ai ressenti un sentiment d’énorme tristesse tout d’abord puis d’abattement ensuite. C’était une sorte de tourbillon… »

Celui aussi de l’emballement médiatique où Cyril qui n’était pas préparé à cet événement climatique, n’était pas plus habitué à voir déferler l’ensemble de la presse locale, régionale et nationale sur sa propriété. Cela peut être parfois mal ressenti, une sorte de pression supplémentaire et puis quand on quitte les lieux un grand vide. Si nous sommes arrivés les premiers chez lui, nous avons aussi décidé de revenir et d’occuper le terrain.

Les dégâts samedi au château Gravettes Samonac, peu de temps après les chutes de grêle © Côtes de Bourg

« J’ai reçu beaucoup de soutiens, ça m’a vraiment fait chaud au coeur, c’est dans ces moments-là qu’on se dit qu’il faut qu’on reparte…Alors, on essaie de trouver des solutions, on se parle entre collègues et ici sur des vignes aussi détruites que, celles-là on a pris le parti de les tailler pour essayer de sauvegarder l’année prochaine, de concentrer les réserves de la plante et pour avoir de bons bois pour tailler. Sur d’autres vignes touchées en partie, on a appliqué des traitements cicatrisants pour essayer de sauvegarder ce qui peut l’être. »

Damien Labiche, président des Jeuanes Agriculteurs, JPS et Cyril Giresse du château Gravettes Samonac © Pascal Lécuyer

Ce sont 5500 hectares de vignes dans le nord Gironde entre le Bourgeais et le Blayais qui ont été touchées, dont 3000 à 80%, comment se remet-on de ces phénomènes climatiques ?

« on s’en remet difficilement car la viticulture, c’est des cycles longs : on réalise des cultures, puis on élève le vin et on le vend par la suite…Donc pour se remettre d’un épisode climatique, il faut un peu de temps, reconstituer les stocks, reconstituer une trésorerie, pour se remettre d’un épisode, d’une catastrophe, on dit souvent qu’il faut 3 ans. Plusieurs à suivre, évidemment, c’est compliqué. Je pense aussi à mes collègues, je sais qu’il y en a beaucoup en difficulté. On pourra s’en sortir malgré tout, mais c’est très difficile quand c’est consécutif. »

Damien Latouche le président des JA des Côtes de Bourg en appelle au Président Macron © PL

LA SOLIDARITE ENTRE VIGNERONS ET AVEC LES POUVOIRS PUBLICS ?

La solidarité s’est exprimée de suite « par des coups de téléphones à des copains pour prendre des nouvelles », commente Damien Labiche, président des Jeunes Agriculteurs des Côtes de Bourg. « On a commencé par faire un constat… savoir dans quel état était le vignoble. Hier soir on s’est retrouvé et pour se remonter le moral, on a bu un petit verre de vin tous ensemble, on discute de ce qui vient de nous arriver et on essaie de trouver des solutions… Comment on va pouvoir faire face à un tel incident voire à un tel drame ? Car pour nous, c’est dramatique, en 10 minutes, on a tout perdu. Bon moi j’ai eu la chance de ne pas geler l’année dernière, mais je pense à mes collègues qui eux ont tout perdu l’année dernière et qui viennent encore de tout perdre cette année, vraiment c’est dramatique ! »

« Nos attentes vont clairement vers nos pouvoirs publics et vers l’Etat, on espère que notre Président (Emmanuel Macron) ne va pas nous oublier car c’est certes les vignerons qui sont touchés mais aussi tous les acteurs qu’il y a autour (salariés, marchands de matériel, oenologues, c’est vraiment une filière complète qui est impactée aujourd’hui. Et franchement si on ne nous aide pas, j’ai peur que la moitié de nos confrères disparaissent ».

Ce n’est pas comme si le nombre de vignerons n’avait pas déjà été divisé par deux en 20 ans, Bordeaux ne compte plus que 5800 exploitants à ce jour. » Toujours moins.

Revoir l’émission spéciale « Nouvelle-Aquitaine : les ravages de la grêle », présentée par Serge Guynier, avec en direct Jean-Pierre Stahl depuis Samonac, Bruno Pillet depuis le vignoble de Cognac et Emmanuel Brault depuis Saint-Mathieu (87) et comme invités en plateau :

  • Lydia Héraud, conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine, déléguée viticulture et spiritueux.
  • Eric Hénaux, le directeur-général de la Coopérative des Vignerosnde Tutiac
  • Frédéric Lot, expert en vins
  • L’assureur Pierre-Marie Gauthier, directeur-général adjoint de Filhet-Allard.

Réalisation Fabien Roy – Rédaction en Chef : X.Riboulet F.Bidault S.Leclère B.Tavitian

Alerte orange aux orages violents : cela ne va pas recommencer !

39 départements à nouveau placés en vigilance orange par Météo France. Des orages violents annoncés à partir de cet après-midi, et risque de grêle par endroits.

Le bulletin annonce « orage violents attendus cet après-midi et en soirée de ce mercredi, du Sud-Ouest au Nord-Est du pays, avec de fortes intensités pluvieuses et localement un risque de grêle. »

N’en jetez plus, depuis samedi en Gironde et dans le Cognaçais (10000 ha en Charentes !), on est servi, d’autres vignobles en début de semaine ont aussi « mangé » en France comme en Champagne près d’Epernay le village de Damery a été touché sur moitié de ses vignes (200 ha sur 400), le Lubéron a aussi été touché le 19 mai dernier…

Dame Nature peut-être généreuse, mais aussi tout reprendre, à l’heure où Bordeaux a perdu 4 à 5% de son vignoble suite à la grêle de samedi, il ne faudrait pas que cela continue. Merci au bon Dieu de lire ce message.

 

29 Mai

Grêle à Bordeaux : l’appellation Pessac-Léognan n’a pas été épargnée

Petit à petit, les propriétés commencent à estimer les dégâts occasionnés par la grêle. Des estimations qui devront être confirmées encore d’ici quelques jours. Philibert Perrin, le président du syndicat, réagit à ce nouvel épisode de grêle qui touche son appellation, après le gel d’avril 2017 qui avait touché Pessac-Léognan à 45%.

Pour évaluer la taille des grêlons tombés durant 5 minutes sur Bordeaux samedi après-midi – image d’illustration © JPS

Quand on a en tête ces images encore fraîches de l’orage de grêle de samedi sur Bordeaux, quand on sait que cet épisode a été intense avec des grêlons tranchants de 2 à 3 centimètres,  on se dit que l’orage a pu endommager des vignobles intra-muros ou sur l’appellation la plus proche de Bordeaux.

Joint par téléphone hier, Jean-Christophe Mau, directeur de Brown m’a confirmé que  « tout le vignoble, 35 ha d’un seul tenant, a été touché. Maintenant il faut attendre un mois pour voir. On a du prendre de 50 à 70% ; maintenant, il faut attendre. 

Autres propriétés impactées, les vignobles Clarence Dillon, la Mission serait bien plus touchée que le célèbre Haut-Brion, c’est surtout le côté Talence qui a pris, plus que Pessac. Un impact qui serait estimée de l’ordre de 30%

Smith Haut Lafitte en saura plus en fin de semaine comme me l’ a confié Fabien Teitgen : « nos 80 ha ont été touchés à des degrés divers. Smith n’avait jamais été touché, en 25 ans c’est la première fois que je vois la grêle ici. « 

Le nuage de grêle a démarré sur le haut du plateau de Rochemorin (vignobles André Lurton) avec des blancs bien impactés sur les 2/3, a poursuivi ses dégâts sur Carbonnieux (grêlé à 25%), puis vers Villenave d’Ornon avec Couhins-Lurton, Brown, le bas de Olivier, Pontac Monplaisir, Grandmaison un peu impacté, pareil pour Larrivet-Haut-Brion (en face de Smith), Baret,… et même les Carmes Haut-Brion sur une petite parcelle.  Des noms bien connus des Bordelais premiers consommateurs de ces châteaux prestigieux, mais aussi connus de par le monde.

Il est encore trop tôt pour envisager exactement l’impact sur les volumes, mais cela vient s’ajouter au gel de 2017, à ceci près que certaines propriétés comme château de France que j’ai pu contacter et Pique Caillou n’ont pas été touché cette fois, ce qui fait dire au président Philibert Perrin : « heureusement le couloir de grêle ne passe pas sur les vignobles touchés par le gel. »

C’est malheureux, la viticulture est à nouveau touchée par une catastrophe naturelle », Philibert Perrin, Président Syndicat des Vins de Pessac-Léognan.

Comme dans l’ensemble des propriétés, Philibert Perrin me confie qu’il est « difficile d’estimer les dégâts, comme pour nous à Carbonnieux, on doit encore attendre quelques jours. Le feuillage va repartie en buisson, et cela va demander plus de travail. On ne sait pas encore si les grappes vont être touchées entières ou en partie. On n’a pas une grande expérience de la grêle en Pessac-Léognan. »

En tout cas « les assureurs nous le disent, ces phénomènes climatiques sont de plus en plus violents et plus dévastateurs. » Entre le gel, la sécheresse et la grêle, répétés ces derniers temps, il y a de quoi s’interroger… Le réchauffement climatique y serait-il pour quelque chose ? A suivre…

Grêle : le lourd tribut payé par Cognac

Avec 10000 hectares touchés par la grêle du week-end dernier, Cognac et la Charente ont sévèrement été impactés par ce phénomène climatique. En proportion, 1/7e du vignoble de Cognac a été touché, plus qu’à Bordeaux.

Les dégâts qui laissent sans voix © Vignobles Plaize

Dans le bassin Charente-Cognac, ce sont plus de 10.000 hectares qui ont subi les dégâts dus à la grêle du samedi 26 mai, dont 3.500 hectares  « très fortement touchés (plus de 80% de destruction) » selon l’estimation du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC). Le vignoble charentais correspond à 78.000 hectares, dont 72.000 destinés à l’eau-de-vie de Cognac. 

La zone la plus touchée en Charente se situe dans la zone des Borderies au nord-ouest de la ville de Cognac, des parcelles très difficiles à reconnaître tellement elles ont « pris cher ».

Sur leur page Facebook, les vignobles Plaize commentaient :

« Sans mots face à un tel désastre !!!!
Le destin s’acharne après le gel de 2017 maintenant la grêle…..
Il va falloir du courage pour faire face mais bon il faut toujours regarder devant et penser à l’avenir.
70% de l’exploitation touchée de plein fouet et malheureusement la récolte 2019 sûrement affectée aussi…. »

Philippe Martineau, lui aussi, a perdu 75% de sa prochaine récolte, c’est d’autant plus dramatique qu’il ne possède plus de réserve climatique ce procédé qui permet de pallier les aléas météorologiques; cette année il va faire appel à son assurance. « Heureusement qu’on a cela, car l’année dernière, avec le gel, j’ai perdu mes stocks de réserves climatiques et cette année, si je n’avais pas été assuré j’aurais pu mettre mon entreprise en grande difficulté. »

Au niveau du BNIC, des mesures d’accompagnement vont être mises en oeuvre comme l’étalement des cotisations MSA ou des mesures d’exonération de taxes foncières sur tout ce qui est non bâti par exemple », commente Claire Caillaud, directrice de la communication BNIC.

Une réunion de crise doit se tenir en fin de semaine pour une éventuelle inscription de ce phénomène en catastrophe naturelle.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Poitou-Charentes de B. Pillet, C. Guinot et C. Pougeas (intervenants : Simon Bourdet, technicien d’expérimentation au BNIC ; Philippe Martineau, viticulteur ; Claire Caillaud, directrice de la communication BNIC)

Raccord au rouge : la Jurade de Saint-Emilion fait son show à Hong-Kong

Dédilé des Jurats, dîner divin, coupe des vins et dégustation des vins de Saint-Emilion…A Vinexpo Hong-Kong, pour le 20e anniversaire, on charme à tout va les Chinois.
Toges rouges et blanches, chapeau et ambiance Moyen-Âge: la Jurade de Saint-Emilion confrérie des vins de la Cité millénaire du Bordelais, a ripaillé ce week-end au « Nid d’oiseau » de Pékin, le stade des JO 2008, avec l’ambition de promouvoir ses crus en Chine.
« Qui sont ces gens? Des membres d’une Eglise chrétienne? », s’interrogent des passants chinois devant la cérémonie des membres de l’organisation bachique française, dont les tenues peuvent faire penser à celles de prélats catholiques.
Depuis 70 ans, la jurade intronise des personnalités chargées de promouvoir les vins de Saint-Emilion. Sa création remonte à 1199, lorsque l’Aquitaine était sous domination anglaise: elle réunissait alors des notables (« jurats ») de la commune, à qui Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, avait concédé une certaine indépendance.
Parmi les membres connus et intronisés parmi la Jurade figurent des comédiens (Dany Boon, José Garcia, Julie Gayet), des chanteurs (Sting), des ex-sportifs (Eric Cantona) ou  encore des hommes politiques (Vladimir Poutine, François Baroin, Albert II de Monaco). Des Chinois ont également rejoint l’organisation ces dernières années. Dont l’une des actrices les plus populaires du pays: Zhao Wei (Vicky Zhao), intronisée membre
en 2012 et propriétaire du château Monlot à Saint-Emilion.
« Le but, c’est que dans leurs repas d’amis, dans leurs fêtes qu’ils font chez eux, les membres mettent à l’honneur nos vins », explique Jean-François Galhaud, président du Conseil des vins de Saint-Emilion, en enfilant sa robe rouge et son petit chapeau.
A côté du monumental stade olympique, il intronise lors d’une cérémonie solennelle une dizaine de nouveaux membres chinois — dont Zhang Guoli, un acteur très connu en Chine. Avant de faire servir à 300 personnalités locales du monde de la culture, du sport et des affaires un dîner arrosé de plusieurs crus de Saint-Emilion.
« J’ai rejoint la jurade car la France est un pays séduisant et que j’adore boire du vin », explique tout juste intronisée Yuan Zidan, scénariste
du feuilleton télévisé à succès « Ode to Joy » — le « Sex and the City chinois ». « Je vais parler des vins de Saint-Emilion à mes amis, dont beaucoup sont des sportifs connus. S’ils en boivent lors de fêtes, beaucoup de gens de notre milieu en boiront », assure Yan Dinan, ex-champion du monde de kickboxing, en recevant sa cape de membre.
La jurade s’est implantée à Pékin avec une « chancellerie » en 2014, dans l’espoir de relancer ses ventes. Une initiative payante: le volume de Saint-Emilion exportés en Chine a bondi de 52% sur un an en 2017, à 22,5 millions de litres.
« Pour les Bordeaux, la Chine est devenue le marché numéro un. C’est un potentiel de consommation fabuleux », note Jean-François Galhaud.
Les Chinois ont bu 1,46 milliard de litres de vin l’an passé — soit environ un par habitant. Actuellement 5e consommateur mondial, derrière les Etats-Unis, la France, l’Italie et l’Allemagne, le pays asiatique sera au 2e rang en 2021, selon Vinexpo, organisateur de salons internationaux.
« Au début, seule une élite fortunée achetait du vin. Auquel elle ne connaissait pas grand-chose. Elle achetait le pouvoir de l’étiquette, comme
d’onéreuses bouteilles de Lafite-Rothschild par exemple. Ça s’est arrêté brutalement après l’arrivée aux affaires de Xi Jinping » en 2013, souligne M. Galhaud, en référence à la campagne anti-corruption lancée par le président chinois. Les ventes de vins, perçus comme des produits de luxe trop ostentatoires, en avaient pâti. « Mais ça a ouvert la voie. Depuis, un nombre croissant de Chinois rejoignent la classe moyenne et beaucoup commencent à vraiment s’intéresser au vin. »
En quelques années, près de 150 domaines du Bordelais sont ainsi passés sous pavillon chinois.
Avec AFP
(Photos Vins de Saint-Emilion)

28 Mai

« Des orages de grêle aux conséquences désastreuses »: 7100 hectares confirmés dont 3400 touchés à 80%

Les ODG, le CIVB et la Fédération des Grands Vins de Bordeaux ont tenu leur réunion de crise de 15h30 à 17h15 à Beychac-et-Caillau. L’état des lieux que Côté Châteaux vous a donné en primeur est confirmé : 7100 hEctares touchés par 2 épisodes de grêle les 21 et 26 mai.

Les surfaces grêlées atteignent 7100 hectares dont 3400 hectares à 80%, compromettant la récolte 2018 et aussi celle de 2019, lorsque les bois sont atteints.

  • Les secteurs les plus touchés sont Blayais/Bourgeais : 5500 ha, dont 3000 à plus de 80%;
  • Secteur Médoc : 1200 ha dont 400 à plus de 80%.
  • Secteur Entre-Deux-Mers : 400 ha
  • mais aussi Pessac-Léognan à estimer…

C’est le 3e épisode climatique important en 6 ans qui fragilise de plus en plus de petits vignerons, aussi des mesures sont envisagées par l’interprofession et les associations viticoles.

« Les mesures envisagées sont des mesures « classiques », je dirais, comme des reports d’échéances MSA, allègement voire dégrèvement des taxes foncières sur le non-bâti, » commentait Bernard Farges.

On demande des mesures fortes de la part de l’Etat, qui n’ont pas pu être mises en oeuvre en 2017, notamment la mobilisation de cautions par l’intermédiaire de la Banque Publique d’Investissements. » Bernard Farges vice-président du CIVB.

Cet après-midi, Jean-Luc Gleyze le président du Conseil Départemental s’est rendu à Bourg et à reignac dans le Blayais, il compte bien se montrer solidaire des viticulteurs par quelques mesures comme par le passé. Le Préfet de Région se rendra à Macau dans le Médoc mais aussi dans le Blayais et le Bourgeais.

Une réunion publique réunira aussi les vignerons victimes à 14h30 à Saint-Christoly de Blaye.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères et Ines Cardenas

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