07 Avr

Hommage à cette grande dame de la biodynamie: Anne-Claude Leflaive s’en est allée…

La Bourgogne est triste. La papesse de la biodynamie vient de décéder. Anne-Claude Lefaive vient de nous quitter à 59 ans. Elle était à la tête du Domaine Leflaive en AOP Puligny-Montrachet, un domaine qui remonte à 1717.

Anne-Clade Leflaive © La Presse.ca

Anne-Claude Leflaive © La Presse.ca

C’était un personnage. Comme il en est tant dans le monde du vin. Au début des années 90, Anne-Claude  Leflaive venait de reprendre le domaine familial et avait décidé de le cultiver en biodynamie. Une démarche qui vise à respecter non seulement la plante à réhabiliter, dynamiser et intensifier la vie organique dans le milieu où vit la vigne. Cette démarche consiste à intensifier les échanges entre la plante et son environnement (terre et air), de façon à obtenir de meilleurs raisins et donc de meilleurs vins. 

« La biodynamie développe toutes les espèces vivantes grâce à des préparas spécifiques, élaborés à partir d’achillée, de camomille, d’ortie,de pissenlit, de valériane, de compost et de silice, véritables catalyseurs d’énergie. C’est par l’intermédiaire de la plante que l’ensemble de l’organisme est vivifié, tant par l’enracinement profond que par les feuilles captatrices d’énergie solaire. Le vin, issu de cet accord, est le résultat de l’équilibre entre le terroir et l’environnement aérien » comme le souligne  François Bouchet, conseiller du Domaine Leflaive en agriculture biodynamique depuis 1989. 

Parmi les pépites produites par cette viticultrice hors pair: un Meursault Premier Cru les Pucelles d’Anne-Claude Leflaive, auquel bon nombre d’amateurs de blanc sec vouent un culte certain.

Cette démarche de cultiver le domaine en biodynamie avait marqué les esprits et fait des émules au point de consacrer Anne-Claude Leflaive comme la papesse de cette pratique culturale. Elle avait aussi acqui des domaines dans la Loire comme le souligne cet article de 2013 de la Presse.Ca: « une Bourguignonne dans la Loire » De nombreux grands noms du monde du vin et passionnés du monde entier lui rendent hommage aujourd’hui.

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07 Mar

Chez les Perrin, près de deux siècles de traditions de vignerons

Propriétaires du célèbre château Carbonnieux à Léognan en Gironde, les Perrin affichent l’une des histoires les plus extraordinaires parmi les familles de vignerons en France. Partis de Bourgogne au XIXe siècle, ils ont fait du vin en Algérie jusqu’à l’indépendance, pour finalement s’établir définitivement dans les Graves de Bordeaux.

Eric et Philibert Perrin, les deux frères à la tête de château Carbonnieux, avec le tableau de leur ancêtre Philibert parti en Algérie © Jean-Pierre Stahl

Eric et Philibert Perrin, les deux frères à la tête du château Carbonnieux, avec le tableau de leur ancêtre Philibert parti en Algérie au XIXe siècle © Jean-Pierre Stahl

Tout est parti du dénommé Philibert Perrin…non, pas celui que vous connaissez aujourd’hui, mais son aïeul ! Philibert était Bourguignon et même du Mâconnais, issu d’une famille de vignerons de Nuit-Saint-Georges. Philibert travaillait pour Alphonse de Lamartine, écrivain et homme politique marquant, dans ce XIXe siècle qui cherchait ses marques après les guerres napoléoniennes. Ainsi le voilà envoyé en Algérie, rattachée à la France en 1830, pour prospecter des terres pour le compte de Lamartine.

Il a eu le nez creux. C’était un des pionniers. Lamartine l’a envoyé en Algérie pour voir à quoi cela ressemblait, pour le compte d’un groupe d’investisseurs. Mais ils se sont retirés. Lui a senti qu’il y avait quelque chose à faire. Il s’y est installé et a fait des céréales, des olives, des artichauts, il était en polyculture…et bien sûr de la vigne ! » Philibert Perrin

Eric et Philibert dans la cour intérieure du château Carbonnieux dont les parties les plus anciennes remontent au XIIIe siècle © JPS

Eric et Philibert dans la cour intérieure du château Carbonnieux dont les parties les plus anciennes remontent au XIIIe siècle © JPS

Cette page d’histoire s’est écrite dans la région d’Oran, à Siddi Bel Abbès. Son fils Antony, diplômé et major de l’Institut Agricole de Montpellier va faire prospérer la propriété et en faire l’un des plus grands domaines de la région: pas moins de 250 ha. Ce passé est quelque peu lointain pour Eric et Philibert. Mais les racines sont bien là. Eric est né lui même à Oran en Algérie en octobre 1963, un pays un domaine qu’il a quitté avec sa famille en décembre de la même année. »Moi, je suis né ici à Talence », renchérit Philibert le petit dernier (âgé de 45 ans) car il y a aussi Christine, leur soeur qui vit à Toulouse.

« On ne peut qu’être admiratif de cette aventure humaine, d’avoir bâti sur des territoires où il n’y avait rien, et ce malgré les incertitudes. On peut aussi regretter la façon dont ça s’est passé… » explique Philibert un brin nostalgique, évoquant ce passé qui pour eux et pour bon nombre est une déchirure.

Anthony Perrin, le père de Eric, Christine et Philibert Perrin © château Carebonnieux

Anthony Perrin, le père de Eric, Christine et Philibert Perrin © château Carbonnieux

Eric continue: « On avait un père (Anthony Perrin) qui en parlait très peu. Il avait tourné une page. L’arrivée n’a pas été facile. Ils ont travaillé dur pour remettre le vignoble en l’état ! »

Mais celui qui a acheté château Carbonnieux, c’est Marc Perrin, leur grand-père. « Il a eu de la chance car il a acheté en février 1956 », raconte Eric Perrin. « A l’époque, il avait été exproprié d’une partie de ses terres par les américains pour faire une base pour l’armée, il avait alors quelques liquidités. Et puis, il a été bien conseillé par des amis ici. Il avait alors un régisseur d’exploitation et il venait quatre fois dans l’année. Ils ont quitté l’Algérie au moment de l’indépendance et notre père y est resté un peu plus tard. »

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Au début des années cinquante, le vignoble était mal entretenu, clairsemé et les bâtiments, inhabités depuis la première guerre mondiale, dans un état de grand délabrement. Le vin se vendait mal, l’accès au marché intérieur était étroit et les marchés internationaux n’étaient pas encore vraiment tracés. C’est dans ce contexte qu’en 1956, la famille Perrin a acheté le château Carbonnieux.

Leur histoire est aussi partagée par de nombreux algériens qui sont arrivés un peu plus tard sur la propriété « ils sont venus ici car ils n’avaient plus de travail et aussi ils risquaient de se faire trancher la gorge… » Ce sont donc plusieurs générations de vignerons qui ont été hébergés sur la propriété et qui y ont travaillé.

Avec l’aide de son jeune fils, Antony, il a entamé un long travail de réhabilitation qu’il poursuivit sans relâche jusqu’à sa disparition, en 1982.

Anthony Perrin au centre, lors d'une Fête de la Fleur © lesartre.com

Anthony Perrin au centre, lors d’une Fête de la Fleur © lesartre.com

Antony Perrin, lui, a œuvré activement pour la promotion des vins de Bordeaux et pour la création de l’appellation Pessac Léognan en 1987 avec André Lurton. Successivement président de l’Union des Crus Classés de Graves et de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, il a plaidé pour l’ouverture des propriétés vers l’étranger. Il fut le premier à emmener des délégations en Chine et en Russie.

« Il a contribué à faire connaître particulièrement Carbonnieux et a fait partie des générations à être sur les marchés mondiaux, notamment aux USA, en Asie et au Japon, alors que ça n’était pas encore habituel pour les producteurs » confie Eric Perrin.

Anthony Perrin a constitué une belle collection de voitures anciennes pour Carbonnieux © JPS

Anthony Perrin a constitué une belle collection de voitures anciennes pour Carbonnieux © JPS

L’une des images les plus mémorables pour la famille aura sans doute été l’organisation de la Fête de la Fleur en juin 2001 au château Carbonnieux, cru classé de Graves. Peu de temps après, les médecins vont découvrir un cancer à Anthony: « c’est le dernier souvenir de mon père, » raconte Eric; « il avait vu des voitures anciennes sur internet, il s’est dit pourquoi ne pas associer ces voitures anciennes dans le cadre des visites d’amateurs de vins, ça pouvait avoir un intérêt. »

Souvent les visiteurs ont les mêmes souvenirs dans les châteaux, et là, on voulait qu’ils se souviennent de Carbonnieux et de ses vieilles voitures », Eric Perrin rappelant les paroles de son père Anthony.

Eric Perrin a aidé son père Anthony à constituer ce musée de vieilles voitures au château Carbonnieux © Jean-Pierre Stahl

Eric Perrin a aidé son père Anthony à constituer ce musée de vieilles voitures au château Carbonnieux © Jean-Pierre Stahl

Et ce sont ainsi 8 voitures de collection qu’Anthony et son fils Eric sont allés chercher un peu partout en France, de 2006 à 2008. En entrant dans une des ailes du château, le visiteur est accueilli par la plus vieille voiture, une Phaeton 3 chevaux de 1904 par Wacheux, suivie  d’une Citroën Torpedo de 1922 digne de Tintin dont le propriétaire avait accepté de se dessaisir après avoir marié ses 2 filles à bord. « A chaque fois, on allait les chercher ensemble, c’était une échappatoire vis-à-vis de son cancer. On est allé à cavaillon, Orléans, Béziers… »

« La plupart de ces pièces de collection étaient en bon état », elles trônent désormais fièrement dans ce musée qu’a imaginé Antony Perrin, qui a sans doute voulu laisser une autre pierre à l’édifice Carbonnieux, déjà connu pour ses grands vins de par le monde.

(A suivre, Eric et Philibert les frères Perrin, piliers du château Carbonnieux; « on est indépendant tout en étant complémentaire »)

02 Mar

Le trophée du top vin de l’Entre-Deux-Mers remis à Sandrine Piva et au château des Seigneurs de Pommyers

Le Top Vin 2015 fête ses 10 ans. Ce midi une consécration importante pour Sandrine Piva avec son tout premier millésime qu’elle signe seule. Elle se voit décerner le fabuleux trophée réalisé par le designer bordelais Rémi Denjean qui symbolise la finesse et l’équilibre des vins de l’Entre-Deux-Mers.

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Elle n’a seulement que 31 ans. Elle signe là son tout premier millésime en 2014. Sandrine Piva vient d’être élue meilleure Top Vin 2015 pour son Sauvignon de l’Entre-Deux-Mers Château des Seigneurs de Pommyers, à Saint-Félix-de-Foncaude en Gironde.

Joël Dupuch, Sandrine Piva et Rémi Denjean © Jean-Pierre Stahl

Joël Dupuch, Sandrine Piva et Rémi Denjean © Jean-Pierre Stahl

Une remise en bonne et due forme. Pour ce 10e anniversaire, les Vins de l’Entre-Deux-Mers et l’agence Bee Bordeaux voulaient marquer le coup. Aussi ont-il décidé de faire réaliser un trophée tout en finesse et en équilibre par Rémi Denjean, designer bordelais: « le cahier des charges était de représenter l’Entre-Deux-Mers avec toute la complexité de l’assemblage. 6 jours de travail à partir de fers blancs forgés, assemblés à la soudure puis traités en pulvérisation d’argent ». Un trophée unique en acier et douelles de barriques qui symbolise l’équilibre, la finesse et l’excellence des vins de l’Entre-Deux-Mers. Il sera bien sûr remis en jeu en 2016, car le Bordelais est beau joueur.

Les 3 finalistes © JPS

Les 3 finalistes: les châteaux Martinon, Seigneurs de Pommyers et Canteloudette © JPS

Ce n’est pas un hasard si c’est Joël Dupuch, l’acteur et ostréiculteur, qui a été choisi pour remettre ce 10e trophée: « l’Entre-Deux-Mers et les Dupuch, c’est une très vieille histoire. On avait déjà fait le mariage entre l’Entre-Deux-Mers et les huîtres. C’est un travail de héro et d’humilité. »

Les trois derniers en lice récompensés ont été:

  • 1er Château des Seigneurs de Pommyers, propriétraire Sandrine Piva
  • 2e Château Canteloudette, cave coopérative de Rauzan
  • 3e Château Martinon, propriétaire Jérôme Trolliet
La nouvelle génération de l'Entre-Deux-Mers à l'honneur © JPS

La nouvelle génération de l’Entre-Deux-Mers à l’honneur © JPS

La sélection des 20 meilleures cuvées parmi l’ensemble des vins présentés avait eu lieu le 10 février dernier à la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers à la Sauve. Un jury composé de 20 jurés professionnels, négociants, courtiers sommeliers , journalistes et bloggeurs. 20 finalistes qui ont pu être présentés ce midi à la dégustation au bar à vin du CIVB. Et c’est au final un château en bio qui remporte le trophée devant un vin élaboré par une coopérative et un château plus traditionnel. En 2014, ce fut le château des Tuileries qui avait remporté le trophée.

14 Fév

Disparition de Colette Faller, grande dame des vins d’Alsace

C’est une grande tristesse en Alsace…La « pionnière du Weinbach », Colette Faller est décédée samedi dernier, ses obsèques ont été célébrées hier. Elle représentait le domaine Faller, dont les grands crus s’exportent dans une trentaine de pays dans le monde.

Colette Faller à droite de la photo symbolisait une part de l'Alsace © France 3 Alsace

Colette Faller (à droite de la photo) avec sa fille Catherine, elle symbolisait une part de l’Alsace © France 3 Alsace

Après la mort de son mari Théo en 1979, Colette Faller était devenue l’une des premières femmes à diriger un domaine viticole en Alsace, aux côtés de sa fille aînée Catherine, puis à partir de 1993 de sa fille cadette Laurence. Colette Faller s’était engagée dans la viticulture à une époque, où « le métier était particulièrement macho », contribuant à « l’image des vins d’Alsace dans le sens de la qualité », a rappelé Catherine Faller. « Elle a toujours été présente (sur le domaine) même dans ses derniers mois. »Catherine Faller et son fils Théo, chargé actuellement de veiller sur les vignes, doivent prendre la succession du domaine. « Ma mère considérait cela comme une évidence », a souligné Catherine. 

Décrite pas sa fille aînée comme une viticultrice « passionnée », « courageuse » et « perfectionniste », Colette Faller s’était très vite imposée comme ambassadrice des vins d’Alsace.

Quand ma mère a épousé mon père elle disait toujours qu’elle avait épousé la cause des vins d’Alsace » Catherine Faller

Théo Faller avait transmis à son épouse et à ses filles son « amour du beau et bon vin, la recherche de la perfection, et de l’excellence », a-t-elle ajouté. 

Le domaine Weinbach, d’une superficie de 30 ha, cultive une majorité de rieslings de réputation mondiale, mais aussi des sylvaner, pinots et gewurztraminer. Son riesling « Schlossberg » – élevé sur sol granitique et caractérisé par sa grande acidité et sa robe cristalline- avait été le premier grand cru alsacien classé en 1973, parmi les 51 grands crus de la région. Le domaine Weinbach, dont les vins sont déclinés en cuvées Catherine, Laurence, Colette et Théo, accompagnent les grandes tables et s’exportent dans une trentaine de pays dans le monde.

Le domaine avait déjà été endeuillé par la disparition en mai dernier à l’âge de 47 ans de Laurence Faller la fille cadette de Colette, qui était vinificatrice au domaine Weinbach de Kientzheim (Haut-Rhin) où elle s’était forgée une réputation d’excellence bien au-delà du vignoble alsacien.

Avec AFP et France 3 Alsace.

Regardez le reportage réalisé par nos confrères de France 3 Alsace S. Mallauran et A. Ahmed ( Interview réalisée en 2011)

 

03 Jan

Une immense perte pour le Liban: Serge Hochar du château Musar est décédé dans un accident en mer

Serge Hochar, PDG de Château Musar, président de l’Institut de la Vigne et du Vin, et ancien patron de l’Union Vinicole du Liban (UVL) est décédé le 31 décembre à 74 ans d’un accident en mer, alors qu’il était en vacances avec sa famille à Acapulco au Mexique.

Serge Hochar

Serge Hochar Pdg du © Château Musar au Liban www.chateaumusar.com

Noel Wehbe, sommelier-consultant qui était venu se former à Worldsom à Bordeaux, m’a appris ce matin cette terrible nouvelle pour le milieu viti-vinicole au Liban: la disparition de son ami Serge Hochar, l’une des plus grandes figures des vins du Liban, pays où la France a toujours gardé des liens étroits.

C’est une perte immense, car cet homme a consacré sa vie à la renaissance du vignoble libanais et sa reconnaissance sur la scène internationale.

Serge Hochar est l’homme qui a lancé les vins du Liban dans le monde. Pour moi, c’était un maître » Zafer Chaoui, actuel président de l’UVL et PDG de Château Ksara.

Sur son blog, la chroniqueuse anglaise, Jancis Robinson a rendu dès le lendemain du drame cet hommage appuyé : « Serge était beaucoup plus qu’un simple vigneron ou la force vive derrière l’un des châteaux les plus réputés du Liban. C’était quelqu’un de très spirituel, qui était loin cependant d’être un ascète, un homme très positif en fait. Toujours très drôle, il donnait l’impression de comprendre en profondeur la nature humaine. J’ai toujours beaucoup aimé être en sa compagnie. Lorsque nos chemins se croisaient, nous parlions de beaucoup d’autres choses que du seul vin. »

Un choc terrible… une grande perte…On a perdu un grand homme, remarquable par son énergie, sa volonté et son charme.Il va rester toujours une référence mondiale une étoile pour les grands vins de Liban », Noel Wehbe sommelier et auteur du journal du vin – Liban

Fondé en 1930, par le père de Serge Hochar, Château Musar est devenu l’une des plus belles success-stories du Liban au tournant des années 1980. Ce succès, Musar le doit à son PDG, Serge Hochar, qui a repris les rênes de cette cave, située à Ghazir, à la fin des années 1950. L’une des grandes intuitions de Serge Hochar est d’avoir compris l’importance des exportations pour les vins du Liban. Quand la guerre de 1975 éclate, Musar vend 75 % de sa production localement. Vingt ans plus tard, c’est l’exact opposé : la part des exportations est passée de 5 à 75 % entre 1975 et 1995.

Il avait réussi à faire connaître mondialement son vin, alors que son pays était en guerre.Il a réussi aussi à promouvoir à travers le monde la notoriété des vins du Liban avec aujourd’hui plus d’une quarantaine de producteurs. Serge Hochar avait par ailleurs suivi des études à la faculté d’oenologie de Bordeaux avec comme tuteurs Jean Riberau et Emile Peynaud.  

Nous adressons à sa famille et au Liban nos sincères condoléances.

Avec L’Orient-Le Jour et le Journal du Vin -Liban.

A lire également: Le Liban, ce petit pays producteur de vin, prometteur…

04 Nov

Hubert de Montille a tiré sa révérence lors d’un repas entre amis

Ce week-end est décédé, Hubert de Montille, à l’âge de 84 ans, figure emblématique de la Bourgogne et ancien avocat de Bernard Laroche (affaire Grégory). Un personnage qui avait fait le tour du monde grâce au film de Jonathan Nossiter « Mondovino ».

Hubert de Montille © Ina

Hubert de Montille, un grand Monsieur de la Bourgogne viticole © Ina

« Il est parti au cours d’un repas entre amis et en buvant un Pommard Rugiens 1999 », relate Le Point qui révélait l’information hier sous la plume de Jacques Dupont.

Tous ceux qui l’ont connu un peu intimement savent que c’est le départ qu’il aurait souhaité. Tous les amoureux du vin lèvent leur verre à sa mémoire, c’est également l’hommage qu’il aurait attendu. » Jacques Dupont, Journaliste du Point

Ses saillies contre l’uniformisation du vin avaient fait mouche et plu dans le film de Jonathan Nossiter. Cet homme au caractère bien trempé avait défendu les vins de garde et la notion de Climat de Bourgogne, aujourd’hui en lice pour rentrer au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Né en 1930, il avait participé à sa première vendange en 1947 à Volnay. Hubert de Montille s’était également illustré comme l’avocat de Bernard Laroche dans l’affaire de l’assassinat du petit Grégory dans les Vosges en 1984.

Le domaine familial ne comptait alors que trois hectares en 1947. Aujourd’hui, ses enfants, Etienne et Alix, exploitent 20 hectares de premiers et de grands crus en côte de Beaune et de Nuits.

« Côté châteaux » salue sa mémoire et présente ses condoléances à ses enfants. Les obsèques seront célébrées vendredi 7 novembre à 14h30, à la collégiale Notre-Dame à Beaune.

Avec France 3 Bourgogne et Le Point

Regardez le portrait de Hubert de Montille par Michel Gillot de France 3 Bourgogne

30 Août

Les Terres de Jim: Cédric Pérez un coeur d’éleveur, une passion de vigneron mais avant tout le bon sens paysan

Portrait de Cédric Pérez, le plus gros éleveur d’agneau de Pauillac…Un ancien salarié viticole qui s’est lancé dans l’élevage tout en continuant son travail de vigneron. Un jeune agriculteur accompli avec deux casquettes comme autrefois…Il va participer au grand rendez-vous des Terres de Jim du 4 au 7 septembre à Saint Jean d’Illac en Gironde. Côté châteaux lui décerne le titre de vigneron du mois pour sa foi dans le métier d’agriculteur.

le bon coin 011C’est sa dernière année où on peut l’appeler JA pour jeune agriculteur… A 39 ans, Cédric Pérez va participer à l’un de ses derniers rendez-vous des Terres de Jim, un événement de renommée internationale organisée en France par les Jeunes Agriculteurs avec notamment la 61ème Finale Mondiale de Labour.

A cette occasion, l’organisation professionnelle nationale des Jeunes Agriculteurs a choisi de créer, parallèlement au concours mondial, la plus grande manifestation agricole de plein air en Europe: Les Terres de Jim, du nom du personnage Jim Bataille qu’ils ont créé spécialement pour vous guider lors de cette grande fête agricole.

le bon coin 005Cédric Pérez, nous l’avons rencontré à Saint-Yzan du Médoc au beau milieu de ces brebis et de ses boucs.C’est depuis 2006 un éleveur d’agneaux de Pauillac, sous IGP (indication géographique protégée) et label rouge.

Je suis le plus gros éleveur dans le monde d’agneaux de Pauillac », plaisante-t-il. Cédric Pérez élève 530 mères et d’ici 2 ou 3 ans il en espère 550.

Il faut dire que sa bergerie qu’il a faite construire a une capacité de 560 brebis.Il a trois races de brebis: la tarasconnaise, la blanche du massif cental et lacaune viande, quant aux boucs 4 espèces: le bérichon du Cher, le rouge de l’ouest, le charolais et le suffolk. Ses agneaux sont élevés exclusivement en bergerie avec du lait maternel, des céréales et du fouin.

Avec un père mécanicien et une mère au foyer, rien ne le prédestinait au métier de berger. C’est pourtant assez jeune qu’il est venu à apprécier les brebis et c’est « avec un copain que j’ai appris le métier au pays basque ».

Un boulot passionnant mais prenant: de 6h le matin à 13h30 il s’occupe de ses brebis, l’après-midi « on bricole » en faisant des soins aux bêtes. « Dans l’élevage, il y a toujours quelque chose à faire, c’est presque de l’esclavage ». « En hiver, c’est en permanence, depuis 6h le matin, pour l’agnelage et même toutes la journée jusqu’à 23 heures, voire même la nuit. »

Et s’il n’avait que ce petit troupeau…en prime, des fois qu’il s’embêtrait un peu, Cédric Pérez est aussi viticulteur à ses heures qui lui restent…Il exploite 6 ha dont 2,5 qu’il vinifie au château La Douce.

Pour les vendanges vertes et l’effeuillage, il emploi des saisonniers, quant aux vendanges classiques, elles se font à la machine. Il jongle ainsi entre l’élevage et l’élevage…de vin. Il s’arrange toutefois pour que les périodes intenses dans la vigne ne soient pas les mêmes que dans l’élevage.

Et dans la vigne, il y a aussi ces déboires. Cette année, il a été victime à deux reprises de la grêle en juin. Des pertes entre 60 et 70 % voire plus sur certaines parcelles. Il a ce sens paysan et cette philosophie d’autrefois que les anciens lui ont inculquée: « quand une année ça ne va pas pour le raisin, ça va dans l’élevage » …Bref le bon sens paysan comme dans le temps. Cédric Pérez qui vend sa production au négoce en AOC Médoc espère se développer et compte prochainement être reconnu comme Cru Bourgeois du Médoc. Des idées et des projets pleins la tête. La foi quoi !

Découvrez les Terres de Jim , également sur Facebook : https://www.facebook.com/lesterresdejim

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Karim Jbali

08 Août

Jean-Baptiste Cordonnier, viticulteur à Moulis: « cette année, je cours le marathon du Médoc au profit de l’Arche… »

Le Marathon du Médoc, ce sont 9 000 coureurs qui participent à cet événement célèbre dans le monde entier pour son ambiance festive. 42 kilomètres où 90 % des marathoniens courent déguisés à travers le vignoble médocain et ses châteaux. Mais, cette année, Jean-Baptiste Cordonnier, propriétaire des Châteaux Anthonic et Dutruch Grand Poujeaux à Moulis en Médoc, a motivé 24 marathoniens pour relever le défi et courir au profit de L’Arche. Côté Châteaux lui décerne le titre de vigneron du mois.

Jean-Baptiste Cordonnier, viticulteur à Moulis-en-Médoc © Marathon du Médoc

C’est d’après les organisateurs « le plus long du Monde »… 42 kilomètres ! Plus de 10 000 coureurs y sont attendus cette année. Connu à l’international, il y règne une ambiance de folie car 90 % des marathoniens courent déguisés ! Le circuit traverse les vignobles et les châteaux prestigieux des appellations Pauillac, Saint-Julien, Saint Estèphe, Médoc et Haut-Médoc, avec départ et arrivée à Pauillac. La course est entrecoupée de plusieurs animations : pauses musicales, dégustations, etc.

Un marathon pas comme les autres…

Tout est parti d’un pari avec un ami qui l’a mis au défi de courir le Marathon du Médoc… Le projet était lancé! « Je cours le monde pour vendre mes vins et cette année j’avais envie de courir pour autre chose… J’entends depuis si longtemps parler de ce projet d’ouverture d’une maison d’accueil pour des personnes ayant un handicap mental en Gironde que je me suis souvent dit que je soutiendrais cela si je participais au Marathon du Médoc, c’est mon premier !  » explique Jean-Baptiste Cordonnier.

Étant sensibilisé au handicap, Jean-Baptiste Cordonnier a décidé de créer une équipe et d’aider le projet de L’Arche en Gironde. Son oncle et parrain vivait chez ses parents et était lui-même handicapé mental et proche de L’Arche. C’est un projet qui lui tient à cœur, un défi sportif qui appuie un autre défi humain bien plus grand.

Château Dutruch Grand Poujeaux, Cru Bourgeois du Médoc © Crus Bourgeois

Il réunit donc 24 coureurs français, belges, américains, allemands et polonais, amis et professionnels du vin. Le but de cette équipe est de se faire parrainer pour soutenir le projet de construction de deux foyers de l’Arche pour personnes handicapées mentales à Bordeaux.

Trouver des parrains pour financer le projet

Château Anthonic et château Dutruch Grand Poujeaux offrent à chaque coureur son dossard (prix de l’inscription au Marathon). En contrepartie, Jean-Baptiste a demandé à chacun de s’impliquer au maximum pour trouver des donateurs en proposant le don au km: 1 km = 24 €. Chaque coureur doit donc trouver 1000 € (24€ x 42kms ) pour attendre l’objectif des 25000€. Un minimum pour Jean-Baptiste sachant que le coût nécessaire pour la construction d’une maison est de 900 000 €!

Une marée humaine qui sepente sur la route des châteaux du Médoc © Marathon Infos

Le marathon du Médoc…le marathon le plus long du monde

Le marathon, connu à l’international, est célèbre pour son ambiance festive: 90 % des marathoniens courent en effet déguisés. La course est entrecoupée de plusieurs animations : pauses musicales au son de l’un des 23 orchestres disséminés sur le parcours, appréciation des vins offerts par les châteaux (23 dégustations œno-sportives sur le parcours), des huîtres (38e kilomètre) ou encore de l’entrecôte (au 39e kilomètre) .

Avec infos du Marathon du Médoc.

Pour en savoir plus sur L’Arche, retrouvez l’équipe du projet de L’Arche en Gironde sur ligne d’arrivée samedi 13 septembre.www.Je-te-donne.arche-France.org

11 Juil

François Lurton: une success story extraordinaire entre le nouveau monde et Bordeaux

François Lurton a monté sa petite entreprise voilà plus de 25 ans. Depuis, elle produit environ 10 millions de bouteilles, plus que son père André Lurton. Une véritable réussite avec 70 vins différents d’Argentine, du Chili, d’Espagne et de France. Sa plus grande réussite: les « fumées blanches » produites à 5 millions de bouteilles en Côtes de Gascogne. Côté Châteaux lui décerne le titre de « vigneron du mois ».

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François Lurton, le Bordelais globe-trotter qui a réussi à faire fructifier son savoir-faire dans le nouveau monde et en France © Jean-Pierre Stahl

François Lurton a 56 ans. Il s’était dit qu’à la cinquantaine, il baisserait son régime de croisière, or ses affaires se portent de mieux en mieux et il ne manque pas d’idées pour continuer son oeuvre. Tiens, il pense d’ailleurs très prochainement lancer une petite maison de négoce à Bordeaux…

François Lurton est issu d’une grande famille du vin à Bordeaux: les Lurton. Il incarne la 5e génération de viticulteurs qui produit des vins dans le Bordelais depuis 1897. Son père, André Lurton, avec qui il a appris et travaillé au début de sa carrière (il fut directeur général « avec mon frère, on tenait la barraque, pendant que mon père s’occupait des « Pessac-Léognan ») est très connu à Bordeaux car il est à la tête de très grands châteaux: pelle-mêle, La Louvière, Couhins-Lurton, Bonnet, Rochemorin, Cruzeau…et associé à Dauzac et Barbe-Blanche.

François Lurton et son frère Jacques ont donc débuté aux côtés d’André, un personnage cet André Lurton… Ancien responsable de la FDSEA et maire de Grézillac, il a relancé nombre de vignobles dans les Graves, le Médoc et l’Entre-deux-Mers. Il s’est pleinement investi dans la mission de créer une nouvelle appellation, qui ne concernerait que les Graves du Nord (où il y avait une concentration de crus classés): Pessac-Léognan en 1987. « Quand je travaillais avec mon père, il passait 80% de son temps entre Pessac-Léognan et château Bonnet. Quand mon père est revenu dans ses affaires, on est parti ailleurs… »

André Lurton avait aussi un caractère fort, ce qui poussa sans doute ses deux fils à s’émanciper et prouver à leur père qu’ils y arriveraient aussi. François et Jacques sont donc partis dans un premier temps travailler en 1988 pour Ginestet, Marks & Spencer, Tesco, La Virginie, Hardy’s (Domaine de la Beaume), Remy Panier (Loire), Wines of Moldovia, Catena ou encore Vina San Pedro…mais ils vont avoir le déclic lors de Vinexpo en 1991: « On a signé de gros contrats avec l’Argentine et le Chili ». C’est alors le pari de leur vie: un premier achat de parcelles en Argentine en 95 puis les plantations en 96. Les autres vignobles seront acheté en 1999, 2000 et 2001.

« Les terroirs d’Argentine au  pied de la Cordilières, on y fait des malbecs merveilleux ! Au Chili, c’est aussi le plaisir avec des vignes en biodynamie. Il y a un vrai plaisir de vie la-bas. Mes enfants me demandent souvent quand est-ce qu’on va au Chili… »

« Avec mon frère, on a acquis des expériences qui permettent de construire tous ces vins avec ce savoir-faire de vinification. » En plus des vignobles au Chili, en Argentine, François et Jacques Lurton ont acquis d’autres vignobles en Australie, au Portugal, en Espagne, dans le Langedoc Roussillon et dans les Côtes de Gascogne.

Depuis 2007, l’entreprise a connu un nouveau tournant: Jacques a conservé l’activité de consulting, ainsi que le vignoble en Australie, François a gardé les vignobles au Chili, en Argentine et dans les Côtes de Gascogne où est sa plus grosse production avec ses « fumées blanches » avec son sauvignon blanc.

francois lurton 006François Lurton SA, ce sont « 350 hectares de vignes à titre personnel, 700 au total car on fonctionne à l’étranger avec un système de fermage ou on achète de la vendange. Mais tous les vins que je vends sont des vins que je vinifie ! Moi-même ou avec mon équipe »

Sa plus grosse réussite, c’est finalement sa marque mondialement connue avec son sauvignon « fumées blanches », un nom inspiré par des Canadiens, et qui correspond à cette brume que l’on retrouve au petit matin dans les Côtes de Gascogne, un peu comme à Sauternes, « sauf qu’ici il n’y a pas de botrytis ! »

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Francisco Almeida et François Lurton © JPS

Un paysage qui a bleuffé son nouveau venu dans le bateau Lurton: Francisco Almeida, un grand gaillard portugais originaire de la région de Vino Verde, qui comme François est issu d’une famille de viticulteur « il est tombé dedans quand il était petit ! » Francisco n’est là que depuis un mois, mais il va s’occuper du marketing opérationnel.

« Les fumées », ce sont 5 millions de bouteilles, soit la moitié de ma production: 10 millions. Je stagne depuis 10 ans car je fais attention à ne pas augmenter en volume, mais en qualité ! C’est grâce à château Bonnet que j’ai appris à faire des vins de qualité en grande quantité, en volumes. Je suis devenu leader avec les « fumées blanches »

François Lurton a aussi choisi ses terroirs fonction de la climatologie et de l’influence océanique tant au Chili que pour ses Côtes de Gascogne.

On recherche une fraîcheur et un style plus atlantique pour le sauvignon, il faut qu’il soit proche de la mer. »

Autrefois, il produisait ses fumées en Languedoc, depuis 10 ans, il a migré pour trouver cette fraîcheur. « Au nez, il a cette expression herbacée ou florale, qui a une connotation nouveau monde. On sent ces terroirs frais aux matins humides avec beaucoup de brouillard. »

Quant au terroir qu’il appréciait le plus et qu’il regrette, c’est celui du Portugal… »Un des plus grands terroirs qui s’exprime ». Peut-être y reviendra-t-il ? Car les pages de sa vie sont loin d’être totalement écrites. « Avec la famille, on pense de plus en plus à acheter aussi en Californie… »

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Ses vins espagnols Campo Eliseo de Toro, chiliens Hacienda Araucano Clos de Lolol, argentins Piedra Negra Gran Malbec, et du Roussilon Mas Janeil encadrent ses fumées blanches produits en Côtes de Gascogne. © JPS

François Lurton que certains considèrent comme totalement oublié à Bordeaux, ou dont les rumeurs les plus folles aiment à courir, tenait à faire cette conférence à l’hôtel de charme-maison d’hôtes, la Maison Bord’Eaux, que tient son cousin Pierre Lurton (PDG d’Yquem, gérant de Cheval Blanc): « il court tout un tas de bruits à Bordeaux, c’est l’occasion de remettre les pendules à l’heure. »

« Quand Bordeaux a des difficultés, mes ventes se portent très bien. Elles sont en plein boom en Amérique du Sud et Amérique du Nord. On surfe sur la vague aux Etats-Unis. Je fais plus de 60 % de mes volumes avec des vins de France, de Gascogne et du Roussillon et Fitou. Le chai que j’ai à Vayres (en Gironde, juste à côté de Bordeaux) va être complètement remanié avec une nouvelle chaîne d’embouteillage de 7000 bouteilles à l’heure, avec réduction totale d’oxygène. J’emploie 70 personnes en France, en Argentine 80 avec la Bodega Piedra Negra. »

Je rapatrie mes résultats en France, je paie mes impôts en France, je ne suis pas expatrié et je vis plus de 6 mois de l’année en France. » François Lurton

francois lurton 014Mais François Lurton n’est pas la pour régler ses comptes avec la place de Bordeaux qu’il connait bien, car c’est avant tout un business man, mais un viticulteur business man. Un de ceux qui ont non pas des dollars à la place des yeux mais avant toute chose le raisin chevillé aux tripes !

Ainsi en Espagne, à Toro, il est associé à Michel Rolland et produit le « meilleur vin d’Espagne » le « Campo Eliseo » (1 million de bouteilles en rouge, blanc et rosé). Mais surtout, il continue à parcourir la planète, car « le plaisir de mon métier, c’est que j’ai deux vendanges. Par exemple, là, on va finir les remontées de barriques en Argentine. »

« Le vignoble, c’est comme dans les restaurants, il faut toujours être derrière la caisse ! »  

Pour moi, ce qui fait la qualité d’un vin, c’est la qualité du raisin. Je passe partout pour goûter le raisin et donner les dates de vendanges. » François Lurton

Quant à la question de Côté Châteaux de savoir s’il pensait avoir mieux réussi que son père ? (car il produit aujourd’hui plus de vin que lui): « Ce n’était pas mon but, ni mon intention. Mon père a mieux réussi dans la valorisation de ses terroirs. Je n’ai pas encore sa fortune. Dans le monde du vin, les choses sont lentes…Pour que je réussissse autant que mon père, il faudrait que j’ai son âge. Le 4 octobre, il va avoir 90 ans André, on va lui faire une bonne fête ! »

Pour en savoir plus sur François Lurton et ses domaines: françoislurton.com

22 Juin

Ces vigneronnes vous attendent derrière leur stand à Bordeaux Fête le Vin

Portraits croisés de Marion Reculet et de Françoise Lannoy. Deux viticultrices qui vont vous parler de leur appellation, de leur château et de leur passion. Marion participe pour la 1ère fois à Bordeaux Fête le Vin, Françoise, elle, a déjà animé les autres concepts de Bordeaux Fête le Vin à l’étranger à Québec et à Hong Kong.

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Marion Reculet, à la tête du château le Camplat en Blaye, Côtes de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Marion Reculet a 34 ans, bercée depuis toute petite par le rythme des pieds de vigne à planter, des vendanges et de l’élevage du Côte de Blaye que produisait son papa Jean-Louis à Saint-Mariens en Gironde.

Ce matin-là, elle vient prendre des nouvelles de son père et de sa tante, en plein soleil. Levés très tôt, les Reculet ne reculent pas devant le dur labeur: planter quelque 5000 pieds de Malbec sur 1,2 ha. Marion, elle s’occupe depuis mars 2014 de gérer le domaine, avec comme bagage notamment un master en management du vin et des spiritueux.

Son château, c’est le Camplat, 18 ha en Blaye, Côtes de Bordeaux (c’est la nouvelle appellation désormais): 10 ha de merlot, 2,5 de cabernet franc, 1 de Malbec et 4,5 de sauvignon pour le blanc.

C’est pour Marion un peu un baptême du feu, car « même si je l’avais fait en tant que consommatrice, c’est la 1ère fois en tant que viticultrice ! C’est surtout ne pas rater l’événement, faire la promotion de l’appellation… » Marion Reculet, château le Camplat

Pour Françoise Lannoy, c’est une autre histoire. Françoise, âgée de 57 ans, est la Présidente du Syndicat de Castillon, Côtes de Bordeaux. Une femme de caractère, qui sait ce qu’elle veut mais au caractère bien sympathique des gens du « ch’nord ». Car Françoise n’est arrivée que tardivement à la vigne. Originaire de Dunkerque, elle a eu une autre carrière avant d’arriver en Gironde, dans l’immobilier d’entreprise et industriel.

C’est en 2001, qu’elle décide de changer de vie. Elle achète le château de Lambersac, 20 ha en AOC Puisseguin-Saint-Emilion,. Puis, elle achète l’année suivante, le Moulin de la Clotte en Côtes de Castillon. (8ha).

La vigne, c’est pour elle, un rêve d’adolescente, car elle venait dans la région avec son père qui était aussi passionné par le vin: « j’ai été élevée de longue date aux vins de Bordeaux »

Quant à sa présence à Bordeaux Fête le Vin, elle a été de toutes les éditions ou presque depuis son arrivée dans la région.

Françoise Lannoy a même été une ambassadrice avec les concepts exportés de Bordeaux Fête le Vin à Hong-Kong avec le « Wine and Dine Festival », à Québec également et très bientôt à Bruxelles pour le « Eat Brussels, Drink Bordeaux » en septembre.

Bravo à nos vigneronnes. Côté châteaux leur décerne le titre de vigneronnes du mois de juin, spécial Fête du Vin !