Bonne année 2022 à tous. Profitez raisonnablement de ces derniers instants de 2021 et surtout une bonne santé à toutes et tous…
Dernier tournage de Côté Châteaux spécial Bordeaux Tasting, le 11 décembre, avec Nicolas Lebedeff de champagnes & châteaux sur le stand Thiénot, JPS et Alexandre Berne pour France 3 Noa
Tic, tac, tic, tac… Plus que quelques heures et puis ça y est….On y sera, ou quand vous le lirez le papier, on y est en 2022 ! Deux mille vingt-deux l’année des voeux, des bleus, des vieux, des noeuds, des neuneus, des vins de lieux, des chatouilleux, des crayeux, des merveilleux, et en cette période de covid si vous êtes pointilleux des nauséeux…
Allez Côté Châteaux ne va pas vous gâcher la fête, passez un bon réveillon en famille ou entre amis, en respectant les règles barrière, en se testant, etc… Surtout dégustez de bonnes choses et sachez appréciez ces instants car 2022 rime aussi avec (instants) précieux. Carpe diem. Profitez du jour présent.
Côté Châteaux, le blog du vin, à Borde(a)ux comme dirait Johnny et pour rimer, essaiera de continuyer à vous z’informer toute l’année sur toute l’actualité de la vigne et du vin, autant que faire se peut (en 2022). Le prochain magazine Côté Châteaux Spécial Bordeaux Tasting sera bientôt disponible, mais pour les autres tournages vu le recours au télétravail et cette période compliquée, ils sont remis à plus tard… On devait faire un focus sur les 700 ans de la Vinée en Bergerac, c’est comme la manifestation qui était prévue partie remise, la Commanderie du Bontemps a aussi annulé sa Fête de la Sainb-Vincent prévue initialement le 16 janvier à Saint-Estéphe, et on se demande bien si Wine Paris-Vinexpo Paris va bien se tenir début février… Réponse officielle la semaine prochaine..
Bref cela ne peut aller que mieux en 2022, on croise les deux doigts, en 2022 cela ne peut être que fameux. Foi de vache, moi ce qui m’é…meuh c’est l’originalité, la subtilité et l’humanité. 2022 année des voeux, permettez moi de vous souhaiter une bonne santé, davantage de sérénité et le bonheur pour tous retrouvé. Allez à tous bonne année !
Oups, j’ai failli oublier… Mais c’est le 23 décembre 2013 qu’a été publié le 1er article de Côté Châteaux. 8 ans plus tard, il est encore là ce fichu blog… Avec 3550 articles publiés et largement plus de 3 millions de pages lues. Allez encore un peu et on va fêter les 10 ans…
23 décembre 2013… 23 décembre 2021… Que le temps passe vite. Et pourtant cela a commencé presque par une catastrophe avec l’accident d’hélicoptère au château de la Rivière où le nouveau propriétaire Lam Kok a connu un destin tragique avec l’ancien James Grégoire, une série de reportages suivis par votre serviteur sur le blog et France 3 Aquitaine… Aujourd’hui, on continue avec une catastrophe sanitaire qui se poursuit et a des effets désastreux sur l’humanité et aussi l’économie.
On espère malgré tout continuer à commenter l’actualité plus heureuse pour ces prochains mois, en espérant que Wine Paris puisse se tenir en février et plus tard en juin la Bordeaux Wine Week dont je vous parlais le 15 décembre lors de sa présentation…
Côté châteaux a essayé de couvrir toutes les actualités viticoles-vinicoles durant ces 8 ans, avec les grands châteaux mais aussi les petits et les pépites, tous ceux qui avaient à coeur de bouger et de faire preuve d’initiatives…
En 8 ans, il y a eu pas mal d’évolution, dans le bon sens, sur la manière de conduire le vignoble, avec sans doute des gens qui ont fait bouger les lignes, on en est encore qu’au début et on va continuer à suivre tout cela.
On a vu aussi s’inviter le réchauffement climatique qui va remettre en question beaucoup de choses, et notamment sur les cépages, les questions d’eau, d’irrigation ? Bref, cela continue d’évoluer.
Côté châteaux, c’est aussi une émission tournée avec des téléphones potables avec mon collègue Alexandre Berne chaque moi sur France 3 NOA
Evolution quand tu nous tient, on a vu aussi les goûts changer, ainsi à Bordeaux on a progressivement moins eu recours aux vins très boisés et bodybuidés pour revenir aux fondamentaux, à l’expression du lieu, du terroir et des cépages, le fruit a fait son grand retour… Et on a vu émergé partout en France des vignerons qui se sont fait un nom et à Bordeaux aussi… Mais aussi des cavistes et sommeliers qui ont suivi ce virage.
Bref, ça ne cesse de bouger malgré le ou les classements parfois figés, les lignes ne sont plus forcément droites, parfois sinueuses et des petits nouveaux bousculent parfois les règles établies. Tout en reconnaissant le travail sur des dizaines d’années remarquable fait par de nombreuses propriétés, il ya encore de quoi alimenter ce blog encore pour des années, si vous continuez à le suivre, cela vaudra sans doute le coup (à boire) ! Allez bonnes fêtes à tous et carpe diem.
C’est une bouffée d’air pur qu’Alexandre Berne et moi-même nous vous offrons à l’occasion de ce 27e numéro de Côté Châteaux qui sera diffusé le 6 décembre sur France 3 NoA à 20H05. Vous allez faire la connaissance de ces vignerons au caractère bien trempé de la cave de Gan et celle des vignerons indépendants de Jurançon. Un dépaysement assuré avec ces magnifiques coteaux de petits et gros mansengs coincés entre le château de Pau et la chaîne des Pynénées.
Côté châteaux a toujours à coeur de faire découvrir de jeunes vignerons et pour l’occasion une jeune femme Camille Laplume à Monein qui est à la tête du Clos Laplume. « Ici, c’est une exploitation familiale, mon père a donné naissance il y a quelques années au Clos Laplume, et j’ai grandi là-dedans, donc c’est un métier de passion… »
« On a des vignes qui sont plantées dans le sens des côteaux, des vignes assez hautes, c’est vraiment la typicité du jurançonnais avec une grosse surface folaire, des vignes très espacées car nous on n’a pas d’enjambeur et un enherbement sur toute la parcelle… En Jurançon, on a tout de même 2 cépages principaux, gros manseng et petit manseng, c’est vrai que le cépage phare c’est le petit manseng, des petites grappes avec des peaux très épaisses, qui permettent vraiment de concentrer les arômes, les sucres, et qui évitent la pourriture, cela donne des vins riches, gourmands, avec toujours de l’acidité, c’est toujours la marque de fabrique du Jurançon. Des vins moelleux avec toujours une pointe de fraîcheur en fin de bouche… »
Une production de vins moelleux, de vendanges tardives mais aussi de blancs secs : « c’est vrai que depuis quelques années, le Jurançon s’est tourné vers des blancs secs, on arrive à faire des vins gourmands, aromatiques, qu’on peut prendre à l’apéritif, mais aussi avec des poissons, des viandes blanches, des secs vraiment de grande qualité… »‘
Et de nous projeter à la cave de Gan Jurançon, qui représente à elle seule la majorité des producteurs avec 800 des 1200 hectares de l’appellation et quelques 300 vignerons; nous y rencontrons François Ruhlmann, son directeur ou secrétaire général et Philippe Somprou technicien viticole.« Les vendanges tardives, ce sont les ultimes vendanges en Jurançon, on est passé déjà deux fois dans le vignoble, une première fois début octobre pour prélever 30% sur les pieds pour faire des Jurançons secs, une 2e fois pour récolter 15 jours à 3 semaines plus tard des raisins qui auront muri un peu plus longtemps sur les ceps pour faire des Jurançons doux,et sur des parcelles qui le permettent comme celles-ci on a laissé un peu de raisin, mûrir encore plus longtemps, surmûrir se flétrir un peu et on vient les ramasser maintenant, avec précaution et sans en oublier pour faire les vendanges tardives, mention particulière de notre cahier des charges que l’on partage avec les vins d’Alsace. »
Un vignoble particulier avec des vignes très hautes comme le précise Philippe Somprou :« on a des lignes qui sont tenues de haut en bas, suivant la pente et ensuite quand la pente est trop importante, comme vous voyez sur le bas, ce sont des terrasses…
On fait des escaliers qu’on taille dans le sol pour arriver à planter toutes les vignes…Il y a un peu de vent du sud qui fait aussi la typicité du Jurançon, ca assèche le fruit et développe des arômes naturels qui sont plus denses. »
« On a sur cette année 2021 la chance de faire une belle récolte et avec la météo qu’on a eu, depuis 6 à 8 semaines, une récolte qui va être excessivement qualitative… »
Et de nous dévoiler le dernier centre d’embouteillage de cette vieille cave de Jurançon créée en 1949, il s’agit là d’une unité très moderne remontant à 2011 : « aujourd’hui en 2021, quand on travaille dans l’agroalimentaire, on est obligé d’avoir atteint un certain niveau de technologie, un certain standard de sécurité… Aujourd’hui, on tourne entre 4000 et 6000 bouteilles par heure, ce qui nous permet d’assurer la production de nos adhérents qui aujourd’hui se situe aux alentours de 5,5 millions de bouteilles.
Instant d’émotion également dans ce formidable chai à barriques circulaires où l’élevage de ces dignes vins de Jurançon se fait au rythme du groupe Nadau et d' »Aqueros Montagnos » « Ici on a théâtralisé un petit peu avec notamment l’éclairage, mais c’est surtout un endroit où on travaille, les barriques accueillent les vins, on change un tiers de notre parc tous les ans, il y a 400000 bouteilles dans ce bâtiment, essentiellement des petits mansengs, des vendanges tardives, qui ont besoin d’un temps d’évolution en bouteille pour trouver toute leur qualité…Ils vont rester ici entre 6 mois et un an, avant d’être étiquetés et proposés à nos clients », commente Bertrand Pedeflous responsable commercial. « Pour les 250 000 visiteurs qu’on reçoit chaque année, voir ce chai de vieillissement, c’est quand même une chance. » complète François Ruhlmann.
La suite se poursuit forcément par une dégustation avec Pierre Mourterot et Alex Labordette, les adjoints au maître de chai, qui vont nous faire déguster leurs blancs secs et vendanges tardives…« La c’est un 100% gros manseng, c’est un cépage qui donne à nos vins une typicité, beaucoup de fruits exotiques, d’arômes floraux et en bouge ce côté fruit et ce plaisir qu’on a sur nos vins », commente Pierre sur ce Jurançon sec.
Et Alex de commenter la dégustation de vendange tardive, « Privilège d’automne, millésime 2018, avec des grains rôtis, dorés par le soleil, avec beaucoup de concentration, en sucre, mais pas que en arômes, en couleur, …des vins avec des nez très complexes, avec des arômes de fruits très mûrs, de fruits exotiques, de fruits confits, et en bouche des vins avec beaucoup de rondeur, des vins avec un potentiel de garde très longs, une quinzaine d’année, une vingtaine d’années, qui peuvent être dégustés à l’apéritif ou encore accompagner des fois gras… »
Didier Capdevieille, est l’une des figures du Jurançonnais, vigneron indépendant à Monein :« la ferme ici date de 1847, c’est plusieurs générations de Capdevieille qui se sont succédés, et moi j’ai repris la suite de mon oncle en 1993. J’ai fait ma première cuvée de Jurançon en 1995, et maintenant cela fait plus de 20 ans que je me débrouille tout seul ». Ce d’autant qu’il a obtenu le coup de coeur des 18e Best Of Wine Tourism 2022 en octobre dernier : « ça a été une très très belle surprise, je ne m’y attendais pas du tout et en fait le Best Of Wine Tourism, récompense les propriétés qui évoluent dans l’oenotourisme, nous sommes 3 dans le Béarn à être sorti du lot donc ça fait vraiment très très plaisir. »
Avec ses copains Nico et Benoît, de faire déguster ses cuvées de vins effervescenst : « c’est un peu la tendance, il faut savoir aussi sortir de l’appellation Jurançon, c’est pour cela que j’ai lancé du pétillant en brut et en demi-sec, pour satisfaire notre clientèle, c’est un vin plaisir, une méthode champenoise, élevée pendant neuf mois », une jolie gestation.. » « On sent bien les bulles fines, c’est très bon », commente Nicolas Meler.
Dernière escale à Geus d’Oloron, chez Germaine, avec Valérie Roger la cheffe de cet hôtel restaurant qui va proposer un accord met-vin de Jurançon :
« je vous aiu préparé comme un millefeuille de mousse de potimaron et de chocolat noire avec du piment béarnais, et quelques zestes de yuzu pour relever un peu la vendange tardive »…. Une belle variété de couleurs automnales.
Ne loupez pas ce numéro tout en saveurs et en couleurs de Côté Châteaux le 6 décembre 2021 sur France 3 NoA à 20h05, un numéro réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne. Rendez-vous également le 12 décembre pour les portes ouvertes chez les vignerons indépendants de Jurançon et le 22 décembre à la Cave de Gan Jurançon.
Découvrez ce lundi à 20h05 sur France 3 NOA le nouveau magazine de Côté Châteaux consacré aux châteaux de l’agglomération bordelaise qui demeurent contre vents et marées au fil des décennies et des siècles, et continuent d’écrire de nouvelles pages d’histoire, malgré l’urbanisation galopante. Un joli tour d’horizon entre les Carmes Haut-Brion, Haut-Bacalan, Pape-Clément, Pique Caillou, Haut-Brion et le Taillan au moment des vendanges et vinifications. Réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne.
Côté châteaux de ce mois de novembre vous emmène à la rencontre de ces châteaux de Bordeaux, ceux qui sont en plein coeur de l’agglomération bordelaise et qui ont résisté depuis toutes ces années à l’urbanisation galopante.
C’est un Côté Châteaux qui se déroule en plein coeur des vendanges de fin septembre et de début octobre, avec tout d’abord un focus sur le château Haut-Bacalan, détenu par une famille de vignerons champenois, les Gonet à Pessac, un château non loin de l’hôpital Haut-Léveque qui a été construit en 1726 par un illustre Girondin Montesquieu.
Le premier entretien de ce magazine nous plongera dans le seul château qui peut se targuer d’avoir son adresse à Bordeaux: les Carmes Haut-Brion, propriété de Patrice Pichet. Avec Alexandre Berne, nous avons rencontré Guillaume Pouthier le directeur qui nous dévoile le fabuleux chai désigné par Philippe Starck et construit par l’architecte Luc-Arsène Henry, un chai en pleine effervescence au moment des vinifications avec des vinifications intégrales avec grappes entières notamment et avec une dégustation du millésime 2016.
Le deuxième reportage exposé nous emmène à la rencontre de Bernard Magrez et de Pape-Clément, le plus ancien vignoble planté en 1256 dont le plus illustre propriétaire fut le Pape Clément V, avant de devenir la propriété de Bernard Magrez à Pessac, l’homme aux 4 crus classés et 42 domaines viticoles dans le monde.
Avec Paulin Calvet du château Pique Caillou, nous reviendrons aussi sur ce millésime 2021 qui a connu le gel, un millésime qu’il situe un peu comme un 2014.
Nous le retrouvons également au beau milieu des vendanges d’octobre. Il évoquera la particularité de ces châteaux qui se retrouvent avec de nombreuses habitations autour d’eux.
Le troisième reportage vous en mettra encore plein les yeux avec le mythique château Haut Brion, 1er cru classé 1855 qui a fait sa renommée en Angleterre dès le XVIIe siècle avec la famille de Pontac.
Une histoire qui se poursuit, aujourd’hui, avec le tout nouveau chai Catelan dévoilé en compagnie de Jean-Philippe Delmas, directeur général délégué, qui va accueillir des passionnés de vin et grands amateurs du monde entier, avec une nouvelle boutique.
Enfin, nous terminerons dans un château étonnant, véritable havre de paix, le château du Taillan qui semble être à la campagne et qui pourtant se trouve aussi dans l’agglomération de Bordeaux. Armelle Crise sera là notre guide et nous parlera de cette résistance à l’urbanisation.
Voilà retrouvez ce soir sur France 3 Noa ce magazine Côté Châteaux n°26, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, avec des reportages de votre serviteur , de Guillaume Decaix et Charles Rabréaud
Vous l’attendiez, le revoilà ! Le magazine Côté Châteaux fait son grand retour sur France 3 Noa lundi 4 octobre à 20h05 avec ce numéro 25. Un magazine qui revient sur ce « satané millésime 2021 » qui a été et va être très difficile à produire, à cause du gel du printemps et du mildiou du début d’été. Retour sur ces aléas climatiques sur le vignoble bordelais entre Saint-Emilion, les Graves, Pessac-Léognan et les Côtes de Bourg et en Blaye Côtes de Bordeaux. Entretiens avec Jean-Jacques Dubourdieu du Clos Floridène et Paul Garcin du château Haut-Bergey. Une émission réalisée par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne.
« Récolter du raisin en 2021, c’est déjà un exploit ! On a passé 8 nuit à lutter contre le gel, le printemps a été horrible. Finalement on a du raisin, il est arômatiquement assez intéressant et les acidités sont très bonnes.. », Andrea Perrin, l’oenologue du château Carbonnieux résume à lui seul cette année horrible pour un vigneron. Partout en France le gel a été intense à Chablis, en Bourgogne, en Alsace, en Champagne et bien sûr dans le Bordelais. Les quantités de raisin et la récolte vont s’en ressentir. Les vignerons vont s’en souvenir de ce millésime 2021.
Nous nous retrouvons en ce 15 septembre avec Jean-Jacques Dubourdieu au Clos Floridène à Pujols-Sur-Ciron qui comme bon nombre de viticulteurs et d’ouvriers viticoles n’ont pas bien dormi en ce début avril 2021 : « eh oui, ça a été un printemps assez mouvementé, c’était les montagnes russes, avec un certain nombre de matinées très fraîches, bon ici à Clos Floridène on est habitué à cette lutte (contre le gel), on a des éoliennes depuis près de 25 ans, et puis on adapte nos méthodes culturales avec une taille plus tardive, donc globalement on a un peu de dégâts mais on a une récolte en blanc qui est un peu au dessus d’une moitié de récolte, ce qui pour une année de gelée est acceptable et à un niveau de qualité parfait bien sûr… Et puis après des conditions climatiques difficiles du 15 juin au 15 juillet, particulièrement humides où le mildiou a , pris aussi sa part.
Une année où il y a eu gel et mildiou, c’est un peu frustrant… Ici les pires matins, c’est descendu entre -6 et -7°C. 2021 va resté gravé dans la mémoire de tous les vignerons, du début du printemps jusqu’au début de la récolte on a tremblé à chaque instant… », Jean-Jacques Dubourdieu du Clos Floridène.
La suite de ce Côté Châteaux nous replonge dans ce combat dantesque qu’ont mené les vignerons de Saint-Emilion et notamment au château Grand Corbin Despagne avec François Despagne dans la nuit du 6 au 7 avril : « C’est une soirée angoissante, on est sur le pont depuis 10 heures, là il est 5h30 du matin, cela fait déjà 7 heures qu’on tourne, qu’on sonde dans les vignes à droite, à gauche, qu’on allume des feux, des foins, qu’on allume des bougies, avec aussi l’éolienne qui fonctionne déjà depuis 5 heures ». Tous avaient disposé des milliers de bougies comme au château Figeac, 1er cru classé de Saint-Emilion, 9000 bougies qui brulaient depuis 1 heure du matin, pour lutter contre cette gelée noire.« On considère qu’il faut une heure à -2° pour griller les bourgeons qui commencent à éclore. C’est vraiment une masse d’air qui arrive du pôle et qui se déplace sur une grande partie de la France et beaucoup de nos confrères vignerons ont aussi été touchés, »Frédéric Faye directeur château Figeac.
« On sait qu’on a une demi-récolte dans les tuyaux et ce ne sera déjà pas si mal, à la fin cela fait un millésime où il n’y aura pas beaucoup de vin. Cela ne veut en aucun cas dire qu’il ne sera pas qualitatif, et généralement bien au contraire car quand la vigne produit moins elle fait du bon vin, cela dit cela ne suffit pas à consoler le vgneron car cela intervient après les 3 derniers millésimes qui étaient des super millésimes 2018, 2019 et 2020, mais où on n’a pas produit énormément aussi. Donc depuis 2016, qui était l’année généreuse à Bordeaux, on n’a pas produit de millésime de manière confortable… Donc après le challenge où on s’est demandé si c’était vendre ou produitre, aujourd’hui, on se dit c’est sans doute produire et c’est une interrogation dans les années à venir pour toute la profession…
« Certains vignobles dans le monde se plaignent de manquer d’eau, nous à Bordeaux on est très loin de cette problématique, et c’est ce qui en fait un vignoble durable avec un vrai futur…Mais avec des aléas et une pression de maladies et notamment de mildiou… de plus en plus préoccupante et qui nous fait perdre chaque année plusieurs dizaines de milliers d’hectolitres et cela devient problématique pour tous les vignerons quelque soit leur niveau de valorisation… »
Le mildiou véritable plaie à Bordeaux, vous vous en rendrez compte aussi avec ce reportage dans les Côtes de Bourg : « on a le mildiou sur feuilles, donc on voit bien les taches d’huile, qui sporulent, c’est un champignon, avec la pluie cela va tomber sur les grappes et infecter les grappes. On voit bien sur un pied comme cela, il y a 70 à 80% de pertes », commentait en juillet David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac en Gironde.
Il a du effectuer 15 traitements à base de cuivre, des traitements qui ont souvent été lessivés par la pluie, avec plus de 300 millimètres d’eau tombés sur 2 mois. « On s’est battu tant qu’on a pu, on n’a pas de regret, on a fait ce qu’on a pu, mais la maladie a gagné. » Au château Peyreyre à Saint-Martin-Lacaussade en Blaye Côtes de Bordeaux, l’oenologue Jean-Luc Buetas n’en reviennait toujours pas: « moi, dans ma carrière, c’est la 1ère fois que je vois une année aussi pluvieuse sur la période végétative ! C’est une très grande inquiétude, on peut estimer 20 à 30 % de perte, on a la pression de la pluie et du mauvais temps qui est constante, ce qui nous amène à une inquiétude forte… », Jean-Luc Buetas du château Peyreyre.
La suite de ce Côté Châteaux n°25 nous emmène à Léognan au château Haut-Bergey, conduit en biodynamie depuis 2016. Paul Garcin nous explique en plein milieu des merlots sur des sables :« effectivement cette année cela a été une vraie bataille contre cette maladie qu’est le mildiou à cause de l’humidité… On a eu les deux, un peu de mildiou sur feuilles et un peu sur grappes. Il y a eu plusieurs phénomènes, le premier c’est qu’on a eu du gel, un coup de froid et c’est comme un homme quand on prend un coup de froid, après on est fragilisé et la vigne c’est pareil. »
‘ »Nous c’est vraiment sur ce cépage-là le merlot où c’est un peu plus dur sur la région, après la façon dont poussent les autres cépages fait qu’ils sont un peu plus tardifs et donc ils ont été naturellement plus protégés de ce gel. On est touchés, durement touchés, mais malgré tout on s’en sort un petit peu mieux que les autres régions, ce qui est un point positif pour nous, mais ce qui est très difficile pour tout le monde… »
« Néanmoins on va pouvoir vendanger, vendanger de jolies choses, on va avoir un joli millésime parce que quand on a des années où la vigne souffre un peu comme cela elle crée des antocyanes, elle est là pour se protéger donc cela fait des millésimes structurés, qui vont être intéressants, on av avoir une belle maturité, le soleil est avec nous cela va faire de jolies choses… »
Quant à savoir si c’est aussi facile de traiter en biodynamie, s’il n’y a pas plus de contraintes? Paul Garcin répond : « on a une contrainte on doit passer derrière les pluyies au plus tôt, et de manière à prévenir les pluies… Il faut toujours avoir un temps d’avance sur le contact de cette maladie avec nos feuilles. Donc il faut traiter le plus rapidement possible et le plus précocement possible pour protéger au maximum ».
Paul Garcin, qui incarne la nouvelle génération de vignerons répond également sur ce tournant que semble prendre la viticulture à Bordeaux à faire davantage de bio ou de biodynamie : « j’ai de plus en plus de copains qui se tournent vers ce type de travail, avec une vraie volonté de raviver Bordeaux, d’amener quelque chose de plus rieur, de plus enchanté dans le vin avec une vraie dynamique de dégustation, voire de consommation plaisir… »
Et de présenter sa cuvée Paul qu’il sort « sur des autres contenants que des barriques, sur des oeufs en béton, des choses en inox ou d’autres choses encore plus originales, donc on est vraiment sur les arômes les plus purs du fruit, plus facile à boire »…
Il y a toute une nouvelle génération de consommateurs qui se mettent à boire du vin, ils cherchent souvent des vins de lieux, des vins de vigenrons : « je crois qu’on cherche de plus en plus cette idée d’identité, il y a l’identité du terroir, mais aussi l’identité d’une personne derrière qui fait le vin, avec cette envie de signer des vins et de ne pas uniformiser, mais plutôt de rentrer dans cette idée de personnalité ! »
Regardez ici Côté Châteaux n°25 réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :
Parti de rien il y a 7 ans, ce blog du vin enregistre en ce mois de juillet plus de 3 millions de pages lues. Un petit succès, au plus près de l’actualité de la vigne et du vin à Bordeaux, en Aquitaine, Nouvelle-Aquitaine, en France et dans le monde. Au départ un blog, puis une émission qui s’est ajoutée: Côté Châteaux a trouvé son public.
Lancé fin décembre 2013, le blog Côté Châteaux, créé et animé exclusivement par Jean-Pierre Stahl, journaliste à France 3 Aquitaine, vient de dépasser ce chiffre rond de 3 millions de pages lues. C’est pas mal, cela aurait pu être encore mieux, je l’avoue. Alimentant depuis le début au quotidien le blog, avec un post ou un article chaque jour, levant un peu le pied cette dernière année, Côté Châteaux a somme toute réussi à vous informer, à vous étonner, à surtout vous faire passer un bon moment.
Car la force de ce blog atypique est de jouer sur l’information, les photos, des reportages, des vidéos et des magazines… Bref, il est complet le gars…un peu comme une galette de sarrazin (jambon, fromage, oeuf, parfois tomate, ma préférée). Et puis, le sens de l’humour et de la dérision n’est jamais très loin non plus, ce qui en fait aussi le charme.
Durant ces années, Côté Châteaux s’est mis à la portée de tous : novices, amateurs (éclairés ou ceux qui n’ont pas encore la lumière (à tous les étages (qui a dit ça ?)), connaisseurs et professionnels. C’est ainsi que plusieurs milliers de personnes se sont mises à le suivre sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, LinkedIn, Insta,… Chacun y trouvant sa chacune ou plutôt l’info qui lui plaisait ou l’informait en des temps parfois records.
Ainsi sur toutes ces intempéries avec la rubrique vin…tempéries, Côté Châteaux a toujours été à la pointe et premier à vous informer, notamment lors du gel de 2017 (avec un pic de fréquentation plus de 37000 visites en une seule journée, cette année encore relatant les terribles journées de gel du mois d’avril 2021, sans parler de la grêle également de plus en plus fréquente et des maladies de la vigne comme le mildiou.
Vous avez été nombreux à apprécier également le magazine Côté Châteaux diffusé Sur France 3 NOA, un magazine sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine (Bourg, Blaye, Buzet, Cognac, Castillon, la Corrèze, Monbazillac, Sainte-Croix-du-Mont, Sauternes, ou sur les actualités du vignoble comme les nouveaux chais du Bordelais, les femmes du vin, la crise du coronavirus, le boom du bio. Bref 24 numéros au total tournés avec des smartphones, montés par votre serviteur, avec le concours de mes collègues Alexandre Berne, Sébastien Delalot et Charles Rabréaud.
L’insolite a aussi été mis en avant avec Michel Jack Chasseuil, le plus grand collectionneur de vin au monde: un magazine de 7 minutes diffusé sur France 3 Aquitaine puis sur Facebook qui a totalisé plus de 3 millions de vues. Il y a eu aussi récemment le vin au CBD, Catherine Ringer en Guest star du château de la Rivière, Philippe Geluck et ses chats invités de Bordeaux Fête le Vin, Bernard Hinault intronisé par la Jurade de Saint-Emilion…. De nombreuses thématiques ont été régulièrement couvertes comme la Cité du Vin, Bordeaux Fête le Vin, les Primeurs, Bordeaux Tasting, etc… Bref de quoi trouver de quoi boire… outre mes paroles, celles de mes interlocuteurs à l’occasion de ces événements, et avec l’analyse et le regard du reporter.
Allez Carpe Diem, j’espère que ne vous saoule pas trop depuis tout ce temps, vous savez me le rappeler à bon escient, en espérant pouvoir continuer à vous raconter ces histoires du monde du vin. Vive Côté Châteaux.
C’est le dernier numéro de cette saison 2020-2021, un numéro 24 riche en rencontres… Entre les portraits de Jean-Baptiste Duquesne, de Malika et Pascal Boueix ou encore les jeunes Anaïs et Bastien Pastourie et les entretiens avec les Lavau au château Bernateau, Alain Moueix à Fonroque et Béatrice Larribière et Gwenaelle le Guillou au château Trapaud, vous allez faire un joli tour d’horizon des vignerons bio de la région de Bordeaux. Un magazine de 26′ réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne à voir ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA.
On se retrouve à Saint-Etienne de Lisse, au château Bernateau, où Karine et Pierrick Lavau nous expliquent pourquoi ils se sont lancés dans le bio il y a presque 14 ans :« on a commencé à faire du bio au château Bernateau en 2007, pour des raisons environnementales, on voulait cultiver nos vignes d’une façon qui impacte moins l’environnement… On est rentré officiellement en conversion en 2009, et on a été certifié à partir de 2012 pour l’ensemble de nos vins… », explique Karine Lavau.
Pierrick Lavau nous éclaire sur ce que l’on entend par « faire du bio » :« c’est une autre façon de gérer les traitements, tout simplement, on est toujours dans du préventif, avec effectivement comme difficultés les prévisions météos qui ne sont pas toujours complétement fiables (avec pas mal d’intempéries) et il faut savoir s’adapter… Donc le bio, c’est une meilleure compréhension, effectivement utiliser le soufre et le cuivre quand on en a besoin, mais surtout faire en sorte que la plante puisse s’installer au mieux pour se défendre face à ces intempéries…
Etre en bio, cela a du sens ? Y-at-til une réelle demande de la part du consommateur ? « On observe effectivement aujourd’hui une réelle demande, au début il y avait une demande d’une clientèle particulière et pro très spécialisée, mais il y avait un petit peu une méfiance du reste des consommateurs… Maintenant, cela fait 3 à 4 ans que l’on observe un réel intérêt de la part des consommateurs… Nous on reçoit beaucoup de visiteurs à la propriété, et le bio fait partie des critères de choix quand les gens viennent chez nous pour une visite, car effectivement les gens se posent beaucoup de question sur ce qu’ils mangent et ce qu’ils boivent…et du coup on se rend compte que même dans le vin, il y a une vraie demande sur le bio… », commente Karine.
Au niveau des marchés, certains étaient plus matures que d’autres, aujourd’hui on sent que l’élan est beaucoup plus important :« quand on a commencé, les marchés qui étaient les plus matures étaient essentiellement au nord de l’Europe, mais aussi l’Allemagne qui s’était déjà plus intéressée à la contenance des produits, ou aux résidus, aujourd’hui la France s’est aussi tournée là-dessus… Au grand export, on trouve désormais des pays peut-être moins traditionnels comme la Chine, le Japon qui était déjà un petit peu présent et les Etats-Unis…et même sur le centre de l’Afrique on peut avoir quelques demandes sur le bio. On voit que ce label, en tout cas, amène une certaine sécurité à l’export et même au grand export », ajoute Pierrick Lavau.
Parmi les pionniers du bio, on ne pouvait pas passer à Saint-Emilion, sans aller voir Alain Moueix, le propriétaire du château Fonroque, grand cru classé : « cela n’a pas été facile, car il y a toujours un peu d’inquiétude quand on se lance dans ce nouveau système, surtout qu’à l’époque c’était quand même moins répandu, donc on avait beaucoup moins de personnes avec lesquelles on pouvait discuter ou se rassurer en fait… Voilà, il y avait un peu de tout, certains étaient septiques, d’autres disaient bravo, y en a qui ne disaient rien et c’était mieux… »
Pour moi, c’était une nécessité, c’est pour cela que je suis passé en bio, je ne l’ai pas fait par rapport aux autres, je l’ai fait par rapport à mes convictions, par rapport à la propriété, » Alain Moueix de château Fonroque
« Pour la partie agriculture biologique, il y a quand même beaucoup d’efforts, beaucoup de gens qui vont vers une remise en cause, même si parfois ce n’est que sur une partie, mais il y a quand même un mouvement… Pour ce qui est de la biodynamie, parce que nous sommes aussi certifiés en biodynamie, on est quand même un peu plus rare mais cela viendra ».
Et Alain Moueix de nous faire découvrir son nouveau chai tout juste livré :« nous avons d’abord refait la maison avec une structure d’accueil, pour organiser des réception, avec une salle de dégustation et des chambres qui sont mises à disposition des professionnels… On avait besoin de place et d’améliorer notre outil de production, donc on a choisi de conserver les bâtiments du XVIII pour l’élevage des vins, et de construire un nouvel outil pour les vinifications, donc un nouveau cuvier... »
L’idée était d’avoir un cuvier avec beaucoup de petites cuves, on passe de 13 à 27 cuves de vinification, de manière à pouvoir identifier chaque terroir, chaque partie de parcelle qui a sa propre identité, pour la vinifier en fonction. Et puis ensuite d’avoir des petites cuves qui permettent d’avoir des marcs moins compacts et des extractions plus douces…
Bio – béton, ce n’est pas antagoniste ? « Non , au contraire les cuves en béton ont l’avantage d’être moins sensibles à des perturbations électromagnétiques, d’avoir plus d’inertie thermique et moi je préfère travailler sur le béton. Après quand on fait un cuvier en biodynamie, on a positionné les cuves là où c’était favorable, et on a aussi voulu avoir un éclairage naturel, on a voulu utiliser des matériaux nobles avec des ressources qui ne sont pas trop éloignées… Ces cuves en béton ont été construites spécialement pour nous, uniquement dans des jours qu’on qulifie de « fruit » ou « fleur » en biodynamie…
La biodynamie, c’est une manière de vivre, de penser, qu’on on la pratique depuis quelques temps, on a une sensibilité, un regard différent, cela dépasse le fait de faire du vin…
La biodynamie permet d’obtenir des vins qui sont sur la fraîcheur, donc même dans les millésimes chauds, on n’a pas de lourdeur, d’écrasement du au soleil, on a toujours des vins avec un fruit frais et une dimension florale qui est très développée », Alain Moueix du château Fonroque
Ce Côté Châteaux nous emmène également à la rencontre de Béatrice Larribière au château Trapaud à Saint-Etienne de Lisse qui outre le fait d’être en bio, continue de nouvelles expériences : « cette année nous devons planter de la syrah, du touriga nacional, du marselan, et ontva encore étendre nos sauvignons gris, pour étendre notre gamme en vins de France… » Preuve que ces vigneronnes continuent à innover…
Gwenaëlle Le Guillou, directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaineconfirme cet essor important avec près de 1700 exploitations en Nouvelle-Aquitaine : « aujourd’hui, on a presque 20 000 hectaress en bio et en conversion sur la région Nouvelle-Aquitaine… On en compte tous les ans de plus en plus, si on compte juste le territoire de la Gironde, on a 775 viticulteurs qui font le cahier des charges de la viticulture biologique et 245 se sont engagés sur la seule année 2020, donc on est sur un phénomène d’expansion important… On a un marché national qui représente aujourd’hui plus d’1,2 milliard d’euros, un consommation de vins bio qui augmente à tel point qu’aujourd’hui le marché français représente une part importante de la consommation. On a même du mal à trouver des volumes pour pouvoir partir à l’export. »
Et n’oubliez pas Côté Châteaux Spécial Vignerons Bio, ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA et ici sur You Tube:
Voilà un vigneron qui a un joli savoir-faire, une patte. Même s’il n’est pas tout jeune, ce nouveau venu, grand amateur de vin depuis des années incarne la nouvelle génération de vignerons de Bordeaux avec une sacrée personnalité. A la tête du château Cazebonne, à Saint-Pierre-de-Mons, Jea-Baptiste Duquesne s’est lancé non seulement dans le bio, mais aussi la biodynamie. Il sort actuellement une dizaine de cuvées et en promet bientôt le double. Empêcheur de tourner en rond il a créé Bordeaux Pirate sur Facebook « des vins en dehors des sentiers battus. » Il veut aussi remettre à la page les cépages d’autrefois. A découvrir aussi dans le prochain magazine Côté Châteaux le 7 juin sur France 3 NOA.
Jean-Baptiste Duquesne, un personnage, un vigneron un vrai. Embeded dans sa voiture , Jean-Baptiste Duquesne m’emmène sur la partie surélevée de son terroir de Cazebonne… « Là, on va sur la parcelle de Couet, une parcelle où on a replanté 8 cépages oubliés, d’autrefois, qui étaient plantés au XIXe siècle,et c’est une parcelle où on devrait faire la 1ère récolte cette année…
« Là on est sur notre terroir de Cazebonne, sur ce qu’on appelle la croupe, c’est notre plus beau terroir de graves sur cette parcelle; c’est là qu’on a décidé de surgreffer 2 cépages d’autrefois…le mancin et le castets. On voit qu’on a nos premières grappes avec des repousses car ce sont des pieds qui ont gelé… Le mancin des palus était un très beau cépage d’autrefois en Médoc, tardif et qui aujourd’hui donne des choses très fines ».
Jean-Baptiste Duquesne sort un livre en juin « Bordeaux, une histoire de cépages aux éditions BBD sur les cépages historiques de Bordeaux :
J’ai identifié 52 cépages qui existaient dans les vignes à Bordeaux au XIXe siècle, en fait le vigneron il avait une palette, une palette de peintre énorme pour faire ses vins… », Jean-Baptiste Duquesne vigneron.
« Un cépage qui a plus d’acidité, qui est plus tardif, à 5% dans l’assemblage, il va me redonner de la fraîcheur, des équilibres, alors qu’avec le réchauffement climatique on a des vins qui montent en alcool avec des acidités qui baissent. Donc je veux retester ces cépages, les vinifier pour retrouver des possibles…. »
Les 40 hectares du château Cazebonne sont certifiés bio et biodynamie depuis le millésime 2020 : « dans le bio, il n’y a pas de produit de synthèse, on a droit au soufre et au cuivre, et après on travaille avec un certain nombre de plantes qu’on dynamise, qui vont permettre d’amplifier l’effet du cuivre pour limiter les doses…Nous notre combat, c’est de tenir à moins de 3 kilos de cuivre par hectare, et par an. »
« Le débat de dire, j’ai supprimé des produits de synthèse, j’ai supprimé le glyphosate ce n’est pas un débat suffisant. »
En fait pour moi, le vrai outil de mesure qui devrait être l’outil de mesure dans le bio, c’est pour cela qu’on est en biodynamie, ce serait un outil de mesure de la vie des sols…
Et de montrer: « là dedans, il y a de la vie, il y a de la vie là dedans, c’est cela notre métier et notre mission…Le sol, c’est quelque chose de vivant, il y a énormément d’oligo-éléments, cela ne se résume pas à de la potasse et de l’azote, pour nourrir une plante. Il y a beaucoup d’interaction dans ce sol, de symbiose, avec les champignons, avec les micories, qui permettent d’apporter à la plante ce dont elle a besoin… »
C’est alors la découverte de son chai, oh non pas un chai grandiose, mais un grand chai d’élevage et d vinification que me laisse à penser à ces endroits où l’on faisait des vins de garage… »Voilà notre modeste chai d’élevage… Globalement, on utilise la barrique sur notre grand vin, on ne veut pas des vins trop marqués par le bois, on veut des vins qui sont éclatants de fruits, qui ont de la fraîcheur, et des vins qui doivent être gourmands dès leur première année de consommation…Aujourd’hui, on vend notre 2019 et cela se goûte super bien ».
« L’amphore, elle a les mêmes vertus, elle est poreuse, on choisit nos amphores en fonction de leur porosité, donc on peut choisir des amphores qui sont cuites autour de 800° versus des amphores qui sont cuites autour de 1200° de cuisson. Et plus elles vont être chauffées à une température élevée, moins elles vont être poreuses et plus elles vont ressembler à une porcelaine. C’est ce qu’on cherche sur les amphores et sur nos parcellaires, c’est de revenir à la pureté du fruit, sans aucune aromatisation par le bois… »
« Là c’est notre cuvée entre amis 2020 qu’on vient de mettre en bouteilles…J’ai tendance de traaviller les blancs sur la richesse, sur la maturité avec des dates de vendanges poussées, assumées, en ayant des acidités qui baissent mais avec beaucoup plus de gourmandise au niveau des vins…
Avant tout, je crois que c’est cela qui est important, c’est refaire les vins qu’on aime…Quand on a une passion à communiquer, qu’on aime ce qu’on fait, qu’on aime ses vins, eh bien ça marche quoi !
« De plus en plus, on ne vend pas du vin, on vend une histoire…Pourquoi ce terroir, pourquoi ce raisin, pourquoi j’ai fait des choix oenologiques, des choix de vendanges, on a fait une fermentation en amphores, on a fait 2-3 mois d’amphores, et après on a fini le vin en barriques… Tout de suite la couleur est beaucoup plus jaune foncé et or… »
Je veux que mes clients me disent 15 jours ou un mois après, ta caisse je l’ai ouverte et les 6 bouteilles, je les ai bues, parce que c’était bon quoi ! »
Retrouvez le portrait réalisé par votre serviteur de Jean-Baptiste Duquesne dans le magazine de 26 minutes Côté Châteaux n°24 spécial Bio le 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 Noa :
Anaïs Bernard et Bastien Pestourie ont acheté le château La Bastane à Rions. Un château qu’ils conduisent depuis leur achat en agriculture bio depuis 2017 et qui est certifié bio depuis le millésime 2020. Rencontre avec ce jeune couple déterminé. Un portrait à retrouver dans le prochain Côté Châteaux diffusé le 7 juin sur France 3 NOA.
Au château La Bastane à Rions en Gironde, Anaïs et Bastien un jeune couple de vignerons m’accueillent sur le perron du château : « bienvenue Jean-Pierre, bienvenue à la Bastane, on accueille actuellement des hôtes en chambre d’hôtes, ils sont actuellement au petit déjeuner… » « On voulait venir vers Bordeaux et se retrouver entourés de vignes…et pourquoi pas déguster du vin bio…tout en ayant la possibilité d’avoir une chambre d’hôtes, donc nous sommes ici depuis hier et profitons des bienfaits de la région », commente Saveria Talbot arrivée avec son compagnon de région parisienne.
« Hier soir bien sûr, ils ont fait une petite dégustation de nos vins qui sont en bio depuis 2017…On fait différents vins rouges, un blanc sec très minéral, du rosé, du crémant rosé… », ajoute Anaïs Bernard.Des vins que ces hôtes ont pu apprécier et commander avant de repartir…
Bastien Pestourie me montre alors la fabuleux panorama :« on peut s’arrêter ici parce qu‘on comprend bien pourquoi on appelle les Côtes de Bordeaux… Nous on a voulu s’installer sur ce 1er côteau qui part de la Garonne, et qui remonte jusqu’au sommet ici...Il y a 35 millions d’années, on retrouve des traces de bord de mer ici, avec des fossiles d’huîtres, des calcaires à astéries, des graves qui ont été déposées au dessus… » Et Anaïs de montrer ce terroir très riche et complexe avec encore ces cailloux de fer, « un minerai aurait été exploité sur la propriété ces cailloux en plus de drainer ont l’avantage de maintenir la chaleur donc on a une meilleure maturité et moins de variation de température…
Conduire son vignoble en bio nécessite beaucoup de travail à la vigne et de la main d’oeuvre :« en ce moment, c’est l’épamprage, c’est la période qui est importante en bio, où on enlève à la main les pousses de vigne qui sont en trop. C’est important d’éclaircir pour que les raisins mûrissent bien, qu’ils ne pourrissent pas et qu’ils atteignent une bonne maturité… »
S’en suit une séquence dégustation avec Anaîs et Bastien au château La Bastane: « ça, c’est un vin sans sulfite, bio, qu’on a commencé l’année dernière : naturiste, un vin parce qu’il n’a rien pour le protéger et qui est à nu, c’était aussi un clin d’oeil au Médoc, d’où je viens et où les premiers camps naturistes ont été lancés à Montalivet… »
Anaïs Bernard et Bastien Pestourie produisent à l’année 30 000 bouteilles en bio et du vin bio en vrac également. Bastien Précise, « ce vin est sans sulfite, mais on a fait aussi un gros travail sur nos autres cuvées, sur lesquelles on utilise des sulfites, mais on a baissé nos doses par 3 quasiment, en dessous des quantités limites, qui sont imposées, même en bio… »
« Bien que sans sulfite, c’est quand même un vin qui mérite un peu d’aération, c’est bien d’ouvrir la bouteille 30 minutes avant de la boire pour qu’elle s’oxygène un peu et que le vin libère encore plus d’ârômes… »
Un reportage tout en saveur à retrouver dans le Côté Châteaucx n°24 le le 7 juin sur France 3 NOA à 20h05
Ce couple de vignerons de Saint-Magne-de-Castillon conduit son vignoble en mode bio depuis 2009 et désormais fait le choix de la biodynamie. Je vous propose de faire connaissance avec Malika Faytout-Boueix et Pascal Boueix du château Lescaneaut qui seront dans le Côté Châteaux n°24, diffusé sur France 3 Noa le 7 juin prochain.
« Bonjour Jean-Pierre, bienvenue au château Lescaneaut, je suis Malika Faytout-Boueix et voilà Pascal mon mari, nous sommes vignerons ici au château et en bio depuis 2009 »... Par une belle journée à réjouir les grenouilles du châteaux, ce couple de vignerons me présente leur vignoble sous quelques giboulées de mai… « Ca c’est un pied qui a été gelé cette année, là ce sont des bourgeons gelés, bizarrement les bourgeons qui sont juste à côté sont repartis, enfin cela nous arrange, donc on pensait être un petit peu plus gelé que cela mais c’est en train de repartir… » m’explique Pascal Boueix devant un pied de vigne.
Leur vignoble de 8,8 hectares est planté à 75 % merlot, 15% de cabernet sauvignon, 10% de cabernet franc. Un vignoble qui est certifié bio depuis le millésime 2009.
« Le fait d’être en bio, cela signifie zéro produit chimique, pour faire très simple. On a droit à des produits, des produits organiques, mais pas d’insecticide, pas de désherbant, en revanche beaucoup de travail du sol pour enlever les herbes… » Et de montrer ce sol vivant : « la base du vin, c’est cela, un sol grumeleux, pour avoir un sol vivant, en forme, avoir une vigne en forme, et avoir des bons raisins et quand on a des bons raisins après c’est presque facile de faire du vin… » « Depuis 20 ans qu »on fait du vin, je trouve que tout le monde s’y met de plus en plus;maintenant à Castillon, on est 25% de bios, tous les jeunes qui s’installent ont plutôt cet état d’esprit, c’est plutôt pas mal pour le futur… »Et de faire remarquer à Pascal « t’es encore jeune toi ! » « Si je suis encore jeune, oui il me reste encore 30 à 40 ans à travailler dans les vignes, jusqu’à 90 ! Tu seras là aussi pour nous filmer peut-être ! » Bien évidemment…
Pascal, souvent en bermuda, me fait visiter son chai qui n’a rien à voir avec ces chais clinquants que j’ai pu vous faire découvrir récemment, mais bien sûr ce n’est pas aussi les mêmes budgets : « nous on a réalisé ce chai en 2002, 2003, quand on s’est installé, on a voulu un chai très pratique…Ce sont des cuves toutes simples en ciment, mais avec une très grande ouverture d’un mètre, on mouille le chapeau d’en haut à la main, cela permet d’arroser très facilement et de faire les vinifications très facilement dans ce genre de cuves. »
Et de déguster à la barrique le millésime 2019 toujours en élevage : « nous à Castillon, on a majoritairement du merlot et donc Castillon, c’est pareil 75% de merlot, le reste en cabernet sauvignon et cabernet franc… » « C’est le 2019 là, on fait un élevage 18 mois, il y a vraiment de bons arômes de fruits noirs, un panier de fruits noirs et rouges, avec un léger toasté… C’est un vin avec des tannins déjà soyeux, avec de la gourmandise… », commente Malika.
« Lescaneaut, c’est un domaine familial, de mon côté, il y a des vignes tout autour de Lescaneaut, c’est planté sur une veine de graves, ma grand-mère, la fille de la rivière, puisqu’il y a la Dordogne juste là, elle a épousé le fils des côteaux », explique Malika dans cette vieille demeure familiale. « C’est vraiment une belle histoire de famille entre la fille de la rivière et le fils des côteaux… »
Malika et Pascal, incarnent à leur tour une belle histoire de famille, elle psychologue et lui architecte, ils se consacrent beaucoup à leur passion et mènent quasiment à eux seuls le domaine qu’ils ont orienté en bio dans les années 2000, avec une certification en 2009; « là, on va même un peu plus loin en faisant de la biodynamie. Il se trouve qu’on fait du vin, mais les vignes ce n’est pas la priorité, la priorité c’est la maison, c’est les champs, c’est les arbres, c’est l’éco-système en fait, les vignes en font partie et donc il faut préserver cet éco-système. »
Une belle rencontre à découvrir dans le n°24 de Côté Châteaux sur France 3 Noa, le 7 juin prochain à 20h05.