Samedi après-midi, un orage de grêle s’est abattu sur Nuits-Saint-Georges. Le département de la Côte d’Or avait été placé en vigilance orange aux orages. Cela n’a pas loupé. Quelques dégâts notables dans le vignoble de Nuits-Saint-Georges.
Ce matin c’est un moment redouté pour ces vignerons de Côte d’Or qui font le constat des pertes au beau milieu de leur vigne : « là on voit les impacts de la grêle, les grumes qui sont éclatées d’hier, plus on va avancer dans le temps, plus elles vont noircir et tomber…On voit bien les grêlons qui ont éclaté les baies » commente Yvan Dufouleur, président du Syndicat Viticole de Nuits-Saint-Georges pour France 2. « Moi, j’estime les pertes à 15-20% »
Ces parcelles en Bourgogne ont été frappées en quelques minutes à 17 heures hier après-midi, un épisode soudain et localisé qui a empêché les canons à grêle d’être mis en route: « c’est un foyer qui s’est créé à Nuits-Saint-Georges, c’est un phénomène limité à Nuits-Saint-Georges donc qui ne pouvait pas être détecté à l’avance, et il n’y a pas eu l’alerte de donnée pour déclencher tout ce processus de Mâcon jusqu’à Chablis. »
Je pense qu’il ne faut pas se voiler la face, le réchauffement climatique est là, on voit quand même des épisodes qu’on ne voyait pas il y a 20 ou 30 ans », Yvan Dufouleur, président du Syndicat Viticole de Nuits-Saint-Georges
En cas de grêle les assurances ne remboursent que si les dégâts dépassent 20% des récoltes, la majeure partie des dégâts d’hier devrait être à la charge des viticulteurs.
Avec B.Delombre, T.Grosse, A.Guillerot-Mallick, S.Ripaud de France 2
Magique coucher de soleil mercredi soir sur la 5e édition du Dîner du Clos de l’Echauguette à Blaye. Un moment de retrouvailles pour une centaine de convives en plein coeur de la citadelle inscrite à l’UNESCO, construite par Vauban de 1686 à 1689. Un moment que nous relate et fait partager Michaël Rouyer, le directeur des Côtes de Blaye.
« L’incontournable Dîner du Clos de l’Echauguette, micro-vignoble biologique de la Citadelle de Blaye, a eu lieu mercredi 29 juillet pour la 5e édition.
« C’est au sein du « bastion des Pères » que se niche le petit vignoble du Clos de L’Echauguette. Élément défensif placé en avant de la Citadelle de Blaye, le bastion des Pères est stratégiquement placé à l’angle du fleuve, du port et de la ville de Blaye. Accessible uniquement en franchissant un tunnel creusé sous le rempart de terre, le Clos de L’Echauguette est un lieu magique, chargé d’histoire. Planté à 100% en Merlot, ce vignoble de 15 ares seulement, bénéficie d’une situation exceptionnelle surplombant l’estuaire de la Gironde face au Médoc. Labouré à Cheval et vendangé à la main, cette cuvée est élaborée en agriculture biologique avec passion et minutie par les vignerons de l’appellation.
Mercredi, lors d’une soirée spéciale, le public a pu déguster en avant-première le millésime 2018 du Clos de l’Echauguette, pour lequel 560 bouteilles numérotées ont été produites. Elles sont désormais disponibles à la vente uniquement à la Maison du Vin de Blaye et sur la boutique en ligne de l’appellation (www.boutique.vin-blaye.com). Elevé en fût de chêne pendant 16 mois, le Clos de l’Echauguette est un vin rond, complexe et élégant qui incarne l’excellence des vins de l’appellation.
« Trois vignerons de Blaye Côtes de Bordeaux (Château Haut La Valette, Château Monconseil-Gazin et Château La Levrette) étaient également présents pour faire déguster leurs vins aux 100 participants (nombre limité en raison du contexte sanitaire). »
« La soirée affichant complet n’en fût pas moins animée : pique-nique champêtre, visite commentée de la parcelle, démonstration de labour à cheval, animation musicale et jeux de lumière sur la Citadelle à la tombée de la nuit… »
Avec Michaël Rouyer, directeur de Blaye Côtes de Bordeaux
Dépaysement assuré ! Vous êtes bien sur la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes, mais ici une route au fil de l’eau…Ce n’est pas un hasard si cette balade se nomme « Sauternes au fil de l’eau », une découverte insolite en canoë du Ciron qui favorise les brouillards de septembre-octobre et la formation du botrytis, avant d’accoster au Domaine de Carbonnieu. Magie assurée.
Rendez-vous à la Halte Nautique de Bommes, à côté de Sauternes en Gironde. Là des touristes parisiens, Véronique et Benoît, venus dans la région pour un mariage, se sont dit on va profiter de ce séjour pour participer à cette balade de Sauternes au fil de l’eau.
« On s’est dit on va y aller à la fraîche pour visiter cette belle région de vignes », commente Benoît qui pensait avoir affaire à une chaleur étouffante mais ce mardi c’était plutôt couvert et ma foi presque plus agréable.
On ne vient pas à Bordeaux sans visiter, on reste quelques jours pour bien s’imprégner de ce terroir magique de Sauternes, c’est vraiment génial quoi » Benoît Rabourdin
Ce sont un peu plus de 3 kilomètres de descente en canoë qui attendent ces touristes et girondins amateurs de nature, dans ce havre de paix préservé et classé Natura 2000. « C’est très beau, cela fait une espèce de voûte, on se sent au coeur de la nature », commente Véronique.
Un cour d’eau qui favorise la pourriture noble nécessaire à la fabrication du botrytis qui va permettre le Sauternes.« Il faut savoir que c’est la confluence de la Garonne et du Ciron qui crée une brume en septembre et permet le botrytis dans la vigne », explique Florian Queyrel, le moniteur du club de Canoë-Kayak de Bommes-Nautique.
Après 3/4 heure de navigation, avec parfois quelques courants, c’est l’arrivée au Domaine de Carbonnieu, un vignoble de 23 hectares tenu par Alexis Charrier qui leur fait visiter son chai à barriques: « là, on a 37 fûts de chêne, cela fait a près 11 000 bouteilles »
On a des gens qui viennent de la France entière, donc du coup cela permet de faire découvrir plein d’arômes que ce soit des Sauternes en cocktail, des Sauternes sur le repas et là on peut balayer tous les accords possibles… »
C’est alors la dégustation de 3 millésimes du château, un dialogue riche avec le vigneron pour balayer les préjugés de vin trop sucré ou difficile à marier.
« Au niveau des accords, c’est vrai qu’on est sur une palette aromatique assez diversifiée, sur des viandes sur des poulets rôtis, sur des poissons sans sauce et après terminer sur des desserts, commente Laurent Moujon auteur de livres de recettes et d’association de mets et vins de Bordeaux. « Mais aussi sur des fromages persillés, des fromages afinés, au lait cru », ajoutait Stéphanie sa compagne. « C’est vrai que le Sauternes se marie très bien avec tout type de cuisine et notamment épicée »
« On rentre dans le mystère de la complexité du vin, on voyage à la fois géographiquement, géologiquement aussi et dans les goûts quoi », conclue Benoît Rabourdin.
Sauternes, un vignoble de 2200 hectares avec ses 140 vignerons et ses vins liquoreux que ces touristes redécouvrent avec modération.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Beccheti, Stéphanie Plessis :
Tous les vendredis de juillet à mi-août, les vignerons indépendants d’Alsace vous propose chaque vendredi à 18h30 un apéro gourmand. Le 26 et 27 juillet partagez votre pique-nique chez le vigneron indépendant d’Alsace…
PAR ICI L’APERO GOURMAND
Les Alsaciens sont bien connus depuis des années pour leur accueil à la propriété, c’est dans la tradition de faire du vin mais aussi dans la culture de le partager. Aussi ils ouvrent leurs portes non seulement aux jeunes générations mais aussi à tous ceux qui veulent connaître les vins d’Alsace.
Durant ces soirées, ils vous proposent de déguster des accords mets et vins inédits et surprenant. Le but étant de faire découvrir les vins à travers des mets que chaque vigneron aura choisi en harmonie avec ses crus.
Voici quelques exemples de thèmes et rendez-vous :
Domaine Robert Blanck à Obernai
31 juillet : le Liban par Marie-Reine / 7 août : l’Asie par l’Original / 14 août: la fromage par les Blanck
Domaine Schneider à Gertwiller : 31 juillet : Tapas, 7 août départ pour les I’îles, 14 août : on reste chez nous
LE PIQUE-NIQUE LES 26 ET 27 JUILLET
C’est le 25e anniversaire de cette formule où tous les ans, les vignerons indépendants vous accueillent à la propriété pour partager un moment authentique et convivial.
La formule est très simple : apportez votre pique-nique, le vigneron vous offre le vin….C’est ainsi une immersion dans l’histoire, le domaine et la famille du vigneron qui vous est proposée. Au programme : balade dans les vignes, visite des caves, dégustations commentées, … Un succès puisqu’aujourd’hui ce pique nique a été étendu au niveau national, dans 11 régions viticoles.
C’est l’un des festivals qui nous manque tant. Comme un signe prémonitoire, en janvier dernier, avant le coronavirus, les organisateurs ont annoncé marquer une pause, pour mieux repartir sans doute l’an prochain. Côté Châteaux veut vous faire partager quelques bons instants qu’il a pu vivre avec Dominique Renard, Franck Binard, les centaines de bénévoles et bien sûr les très grands artistes qui se sont produits sur la scène du Parc Guadet ou de la Douve du Palais Cardinal.
Regardez le Côté Châteaux n°8 spécial 20 ans du classement Unesco de la Juridiction de St Emilion au Patrimoine de l’Humanité avec le St Emilion Jazz Festival. Réalisé par JP Stahl et Sébastien Delalot :
C’est une triste nouvelle que Bernard Magrez a confié à Côté Châteaux. L’établissement doublement étoilé qu’il tient avec Pierre Gagnaire rue Labottière à Bordeaux va s’arrêter le 16 août prochain à cause de la crise liée au covid 19. En cause la perte de la clientèle étrangère et de la clientèle d’affaires. Le propriétaire a préféré fermer, plutôt que d’offrir une cuisine et un service moins importants pour ne pas perdre son image. Il fixe rendez-vous après cette crise liée au coronavirus.
Joint ce soir par téléphone, Bernard Magrez le propriétaire de la Grande Maison à Bordeaux, et par ailleurs propriétaires de 42 domaines viticoles dans le monde, dont 4 crus classés à Bordeaux explique la décision douloureuse qui l’a conduit à arrêter momentanément le restaurant étoilé qu’il avait lancé avec Joël Robuchon puis Pierre Gagnaire : « vu que les transports sont arrêtés, on perd notre grande majorité de clientèle étrangère, mais aussi les repas d’affaires et les séminaires… »
Après la période de confinement qui a été douloureux pour de nombreux restaurants, un peu plus de deux mois après le déconfinement et surtout un mois et demi après la reprise pour les restaurants, Bernard Magrez et ses équipes ont eu un choix difficile à faire : « 2 solutions se présentaient à nous :
restreindre la qualité de notre service à table, ainsi que le réceptif, cela n’était pas acceptable car cela hypothéquait notre avenir pour la suite
fermer le temps que les effets du covid disparaissent et réouvrir plus tard, en gardant notre standing qu’il ne fallait absolument pas perdre, car on perdrait nos chances pour la suite
C’est donc cette deuxième solution qu’a choisie Bernard Magrez. Ce n’est pas une solution « à long terme », juste le temps que la crise passe. A quel horizon ? « Cela peut être 2022, personne n’est capable de vous le dire, Air France prétend qu’il aura réciupéré ses vols en totale comparaison avec 2019 en 2022 ou 2023. Aussi, on ne veut pas prendre le risque de donner un service moins important que par le passé et qu’on perde notre image.
« On n’est pas les seuls à gérer cela; l‘Hôtel Shangri-La à Paris a ainsi arrêté pour se relancer, de même pour un grand établissement de Genève… »
Le danger est de perdre son image, on serait obligé de jouer sur le personnel, sur tout, on veut garder un standing maximum » Bernard Magrez propriétaire la Grande Maison
Quant à connaître l’avenir et la team prochaine…avec Pierre Gagnaire ? « Je ne sais pas pour le moment. On ne va pas reprendre en demi-mesure, on reprendra sur un même niveau c’est obligatoire. »
Une chose est sûre : « ça s’arrête le 16 août. »« J’imagine, Monsieur Magrez que vous allez d’ici là avoir pas mal de réservations… » « Oui, on a des réservations, mais c’est quand même très mou, mais cela se comprend. On dit que les gens on thésaurisé durant la crise mais l’argent ne sort pas pour autant, car la crise peut toucher des cadres ou des super cadres, c’est comme cela… »
Côté Châteaux souhaite à Bernard Magrez, Pierre Gagnaire, et son second, Jean-Denis le Braz de bien terminer cette saison, en espérant retrouver la Grande Maison et son savoir-faire « à la française » très prochainement.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Hugues Orduna et Emmanuel Cremese réalisé en septembre 2016 à l’arrivée de Pierre Gagnaire
Chose promise, chose due. Début juin, le célèbre château de Saint-Estèphe annonçait la mise en vente de son millésime 2019 en primeur et en même temps, Michel Reybier, son propriétaire promettait à l’Union des métiers et des Industries de l’Hôtellerie de reverser une partie des bénéfices liés à cette vente, en soutien aux restaurants mis en difficulté durant le confinement. 100 000€ vont ainsi être reversés aux plus jeunes structures, sans doute les plus fragiles.
C’est une démarche à saluer, qui vient du fond du coeur et qui est aussi un juste retour envers la restauration qui met en avant et sur les tables le savoir-faire des vignerons, de petits et de grands châteaux comme Cos d’Estournel, ce vin sublime et château du Maharadja du Médoc.
Ce sont donc 65 jeunes établissements de cuisine traditionnelle ou de bistronomie, qui vont bénéficier de ce soutien. Des établissements récents puisqu’ouverts entre janvier 2019 et mars 2020, pour lesquels la trésorerie forcément n’était pas énorme. Ces 65 restaurants vont recevoir chacun 1500 €.
Michel Reybier explique ainsi sa démarche :
S’il est de notre responsabilité de soutenir tous les acteurs de la filière, j’ai fait le choix, en concertation avec l’équipe de Cos d’Estournel, d’orienter notre aide vers les nouveaux établissements, récemment ouverts, et donc plus vulnérables », Michel Reybier propriétaire de Cos d’Estournel.
Chaque dossier reçu sera attentivement étudié par Michel Reybier et Roland Héguy, le président de l’UMIH. Cos d’Estournel souhaite surtout aider les restaurants qui apportent une attention particulière aux vins proposés à la carte avec le conseil d’un sommelier, ou par une sélection travaillée ou dans un menu avec accords mets-vins; les dons seront officiellement remis lors d’un événement d’ici la fin de l’année 2020. Encore bravo.
En pleine saison estivale, voici des idées de visites oenotouristiques en Gironde. Partez à la découverte des 65 appellations de Bordeaux et de ses châteaux, dans le plus grand département viticole de France.
Cette année, dans ce contexte particulier de Covid-19, l’Office du Tourisme s’est adapté pour accueillir et renseigner au mieux une clientèle de visiteurs essentiellement français. Dès lors pour ces touristes possédant leur propre véhicule, il est facile de réserver ses visites en ligne ou bien au Comptoir des Châteaux à l’Office du Tourisme; de nombreuses idées pour découvrir la Toscane Girondine ou plus simplement appelée l’Etre-Deux-Mers, le Médoc, ou les châteaux autour de Bordeaux.
DES EXCURSIONS : AU CHOIX A LA JOURNEE OU A LA DEMI-JOURNEE
Cinq agences ont relancé depuis début juillet leurs excursions au départ de l’Office du Tourisme : A la Française, Bordeaux Top Growth, Bordeaux Wine Trails, Olala et Rustic Vines. Ces visites se font en mini-bus, avec les règles sanitaires de rigueur et notamment port du masque et lavage des mains, cap sur Saint-Emilion ou le Médoc…
C’est une jolie reconnaissance internationale et aussi une première place nationale pour le château Smith Haut Laffite. Le site wordsbestvineyards vient de dévoiler les 50 meilleurs vignobles au monde, entre qualité du vin et expérience offerte durant le séjour. Le château Smith Haut Laffite à Martillac occupe la meilleur place pour la France et figure 7e à ce classement mondial. 5 vignobles girondins figurent parmi les 50.
C’est une belle place, évidement pas la 1ère qui revient à Zuccardi Valle de Uco, vignoble argentin en Amérique du Sud, mais le château Smith Haut-Laffite décroche la 7e place de ce classement 2020 et la 1ère sur le plan national, devant château Pichon Baron (19e), château Margaux (22e), champagne Taittinger (28e), champagne Billecart-Salmon (29e), château d’Yquem (31e), château Mouton-Rothschild (33e), la Maison Ruinart (44e), ou encore le Domaine Marcel Deiss (45e), pour ne citer que les français.
C’est une belle reconnaissance pour la famille Cathiard qui a racheté ce château en 1990, Florence et Daniel Cathiard, y ayant effectué 3 ans de travaux , pour le sublimer et ayant améliorer ce vignoble pour le passer en bio, sous la direction de Fabien Teigen directeur général et ingénieur agronome. Un domaine sublimé par la création des Sources de Caudalie situées juste en face, qui offre de multiples possibilités de passer un agréable moment ou séjour avec 3 restaurants, un spa et un hôtel-palace champêtre. Sources dirigées par leur fille Alice Toubier Cathiard, qui vient d’ouvrir également les Sources de Cheverny à Cheverny dans le Val de Loire.
Et voici les 10 premiers des 50 vignobles classés:
1. Zuccardi Valle de Uco, Argentine 2. Bodega Garzón, Uruguay 3. Domäne Wachau, Autriche 4. Montes, Chili 5. Robert Mondavi Winery, États-Unis 6. Bodegas de los Herederos del Marqués de Riscal, Espagne 7. Château Smith Haut Lafitte, France 8. Quinta do Crasto, Portugal 9. Antinori nel Chianti Classico, Italie 10. VIK Winery, Chili
Le président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a évoqué mercredi l’hypothèse d’un arrachage de vignes comme une des réponses possibles à la sévère crise que traverse le Bordelais.
« Osons parler d’arrachage! », a lancé Bernard Farges lors de l’Assemblée générale de l’interprofession à Bordeaux alors que la crise du Covid-19 n’a fait qu’amplifier des difficultés économiques déjà bien réelles.
Consommation française de vins en baisse, notamment en rouge, repli des exportations vers la Chine, taxes sur les vins de l’administration Trump, incertitudes nées du Brexit ou de la crise politique à Hong Kong…: les causes des soucis du premier vignoble AOC de France sont multiples et la situation est « mauvaise ».
« Il va falloir du temps et de l’énergie pour remonter la pente », a prévenu le président du CIVB, qui a évoqué l’arrachage parmi d’autres sujets jusque là abordés « frileusement ou timidement » mais qu’il faut désormais « mettre sur la table ».
L’arrachage, « s’il est pensé, accompagné, organisé, peut être utile à l’ensemble de la filière, à Bordeaux comme ailleurs en France ou en Europe », a-t-il assuré. Il « peut accompagner des entreprises vers la cessation, le recentrage ou la diversification de leur activité, pour redonner aussi de la compétitivité en relevant les rendements à l’hectare ».
Longtemps tabou dans le vignoble bordelais, le mot avait récemment été prononcé par le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.
Parmi les autres pistes à explorer, selon M. Farges, figure « la mixité bio et conventionnel dans une exploitation ».« Si nous raisonnons cette mixité par îlots culturaux, nous verrons un grand nombre d’entreprises passer au bio sur une partie de leur vignoble », a-t-il expliqué. « Nous ferons disparaître le débat stérile entre bio et conventionnel ».
Selon lui, le vignoble de Bordeaux, déjà à 65% certifié par un label environnemental, doit s’embarquer tout entier dans une démarche de développement durable, un mouvement que le CIVB entend fédérer sous le slogan « Bordeaux cultivons demain ».
M. Farges a également souhaité que les aides OCM (Organisation commune de marché) vitivinicole puissent être utilisées pour la promotion des vins: « Nous devons collectivement faire le choix de (…) consacrer nos moyens à vendre, vendre, vendre ».
Le CIVB a par ailleurs décidé de mettre en réserve une partie de la production des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, les plus importantes du Bordelais en volume et en rouge.