09 Mai

Yannick Alléno, le chef aux 3 étoiles, va sublimer la Fête de la Fleur au château Malartic-Lagravière

« Un accord parfait », celui du chef aux toutes nouvelles 3 étoiles Yannick Alléno et de Malartic-Lagravière qui fête les 20 ans de la famille Bonnie au château. En clôture de ce 19e Vinexpo, ce dîner promet d’être grandiose.

La famille Bonnie fête cette année ses 20 ans à la tête du © château Malartic-Lagravière

La famille Bonnie fête cette année ses 20 ans à la tête du © château Malartic-Lagravière

C’est un temps fort de Vinexpo. La Fête de la Fleur clôt en général cette séquence de dégustations, de représentations, de contacts liés entre producteurs, négociants et distributeurs de toute la planète. Pas moins de 1500 professionnels du monde du vin et des spiritueux seront invités à la Fête de la Fleur, organisée par la Commanderie du Bontemps Médoc et Graves, Sauternes et Barsac. Une fête qui cette année est également marquée par les 20 ans de la famille Bonnie à la tête de Château Malartic-Lagravière.

Yannick Alléno, c’est ce grand chef deux fois triplement étoilé. Le chef du Pavillon Ledoyen était au coeur de des récompenses du Guide Michelin en février dernier, décrochant 3 étoiles également pour son autre restaurant dans les Alpes pour le 1947 à Courchevel. Déjà bien connu de la place de Bordeaux, il a eu plusieurs fois l’occasion de venir s’illustrer pour la présentation du nouveau millésime d’Yquem, notamment en 2009.

Cette fois, il va jouer de sa baguette de chef d’orchestre dans un concert  « d’excellence, de pureté du goût, de maîtrise technique et de sublimation du terroir ». A l’occasion de ce dîner d’exception  le 21 juin prochain,  une profonde réflexion a été menée sur les accords mets et vins entre les différents millésimes du château Malartic-Lagravière et les créations culinaires de Yannick Alléno.

« Nos deux maisons se connaissent depuis plusieurs années, car nous travaillons au quotidien avec les grandes tables », précise Alfred Bonnie, propriétaire du Château Malartic-Lagravière.

Yannick Alléno est un cuisinier hors pair, il est une figure emblématique de la gastronomie française. C’est lui qui a mis au point la Cuisine Moderne. Une cuisine qui a pour vocation de réconcilier la parfaite maîtrise des techniques de la grande cuisine française avec une véritable ambition créative, dans laquelle la recherche occupe une place prépondérante », Alfred Bonnie

« Nous avons été immédiatement séduits par sa démarche. Par ailleurs, le travail du chef en cuisine et le nôtre dans le vignoble, montrent beaucoup de parallèles et de similitudes. La sublimation du terroir, les extractions et la fermentation, prônées par Yannick Alléno, font aussi partie intégrante de notre travail de viticulteurs à Château Malartic-Lagravière. »

© yannickalleno.com

Pour Yannick Alléno « Le vin est une véritable passion ; le travail de la vigne tout comme l’immensité du savoir qu’il sous-tend me fascine. J’aime échanger avec les vignerons ; certains ont eu une influence fondamentale sur notre cuisine moderne ; l’assemblage ou la compréhension du terroir par la fermentation sont, entre autres, des notions vinicoles aujourd’hui appliquées au quotidien dans nos préparations. Je suis d’ailleurs persuadé qu’une cuisine moderne est une cuisine saucière capable de mettre en valeur les magnifiques bouteilles qu’un grand repas implique. Malartic-Lagravière est un château que j’apprécie énormément et je suis particulièrement honoré d’avoir été choisi pour célébrer la Fête de la Fleur à travers un dîner que nous souhaitons exceptionnel. »

08 Mai

Offrez-vous « un grand week-end à Bordeaux et ses environs »

Avec ces ponts du mois de mai, on ne manque pas de grands week-ends, mais il vous manque certainement le nouveau City Guide d’Anne Lataillade et Anne Quimbre, pour vous aider à vous repérer et à décoder Bordeaux, sa Cité du Vin, son vignoble et toutes ses bonnes adresses.

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C’est un guide de poche, « a pocket guide » pour touristes et amis étrangers, et pourquoi pas pour Bordelais. Un guide de plus me direz-vous, oui mais il est « pratique, tendance et coloré » et j’ajouterais simple, ludique et efficace, agrémenté de photos bien senties de la belle endormie, aujourd’hui réveillée, par Patrice Hauser.

Alors bien sûr, vous allez y retrouver les monuments de Bordeaux : la cathédrale Saint-André, la Grosse Cloche, le Grand Théâtre, les Girondins de Bordeaux, le cannelé, les cèpes, …il ne manque qu’Alain Juppé, mais il y est en filigrane pour avoir marqué de son empreinte la rénovation de Bordeaux, dont le symbole la place de la Bourse très XVIIIe est passée au XXIe siècle avec son tram et son miroir d’eau.

On y trouve aussi ses musées traditionnels comme le Musée des Beaux Arts ou le Musée du Vin et du Négoce aux Chartrons, mais aussi ses lieux bobos comme Darwin ou plus modernes et interactifs comme la Cité du Vin.

Ce guide emmène, par la main, le visiteur de quartier en quartier et même au delà à Saint-Emilion, la Cité millénaire avec son vignoble classé Unesco, bien des années avant Bordeaux, mais aussi sur le bassin d’Arcachon ou l’Estuaire de la Gironde, sans oublier au Cap Ferret, tout étant si proche de Bordeaux, à 1h plus ou moins.

Anne Lataillade et Anne Quimbre, présentant leur nouveau guide "un grand week-end à Bordeaux et ses environs" ©

Anne Lataillade et Anne Quimbre, présentant leur nouveau guide « un grand week-end à Bordeaux et ses environs » © papillesetpupilles.fr

Et pour une petite faim, vous avez droit à un répertoire des « restos&bistrots par quartier » et faire confiance à Anne Lataillade, passionnée de gastronomie et auteure du blog « Papilles et pupilles ». Pour la petite soif, rien de plus simple, là c’est peut-être Anne Quimbre qui aura été en éclaireur, longtemps attachée de presse dans les domaines tourisme, vin et gastronomie, qui aura sillonné pour vous les « bars&clubs » avec un « top des bars à vins » et un « top des bars à bières » établis…Anne Quimbre tient également un blog, intitulé « j’ai toujours rêvé d’être une potiche. »‘

Décidément un compagnon de voyage à se procurer de toute urgence, avec encore un carnet pratique pour dénicher une chambre d’hôtel, avec à la fin, une carte de la Gironde et un plan détaillé de Bordeaux. Elle est pas belle la vie ?…à Bordeaux !

Aux éditions Hachette, 8,95€, par Anne Lataillade, Anne Quimbre et Patrice Hauser.

06 Mai

« Le secteur du vin face aux défis et enjeux du changement climatique », la conférence à l’ouverture de Vinexpo le 18 juin

Le réchauffement et les changements climatiques seront au centre de la grande conférence qu’organise Vinexpo avec le Wine Spectator, le premier jour de Vinexpo Bordeaux, dimanche 18 juin.

A SaintEmilion, une vigne assez homogène aussi, seuls quelques jeunes plants peuvent souffrir du manque d'eau © JPS

La vigne à Saint-Emilion à l’été dernier, une vigne qui avait un peu souffert du manque d’eau, avant les quelques précipitations de septembre © JPS

L’impact du changement climatique sur la viticulture est un des grands défis auxquels la communauté internationale du vin est confrontée.

Pour faire face à cette problématique, Vinexpo, le partenaire de la filière du vin et des spiritueux et Wine Spectator organisent une conférence, dimanche 18 juin, à 15h00, à Vinexpo Bordeaux, sur « Le secteur du vin face aux défis et enjeux du changement climatique ».

Cette table ronde réunira des vignerons pionniers d’une viticulture durable, des scientifiques et des experts politiques.

Dana Nigro, rédactrice en chef adjointe du magazine Wine Spectator, animera les débats. Les spécialistes feront un point scientifique complet sur l’état actuel du changement climatique, le contenu de l’accord de Paris et autres initiatives intergouvernementales. Les vignerons aborderont les défis auxquels ils doivent faire face et les solutions qu’ils ont mises en place.

Le changement climatique est une préoccupation de plus en plus forte pour les viticulteurs. De faibles changements de température ou de niveau de pluie peuvent grandement influencer la production», Guillaume Deglise, Directeur général de Vinexpo.

« Vinexpo a étroitement travaillé avec Wine Spectator pour organiser cette table ronde qui constituera un formidable forum, pour partager, s’instruire et élaborer des stratégies gagnantes. »

Pour Marvin R. Shanken, rédacteur en chef et éditeur du magazine, « Wine Spectator a abordé le sujet de l’impact du changement climatique sur l’industrie du vin depuis des annéesNos intervenants sont des leaders quand il s’agit de comprendre et relever ces défis. Nous sommes ravis de pouvoir partager leurs expériences et leurs connaissances à travers cette présentation à Vinexpo Bordeaux. »

Un avant-goût des inetervenants :  

  • John P. Holdren, ancien conseiller du Président Barack Obama, Directeur de Recherche à Harvard et expert en sciences de l’énergie et des changements climatiques
  • Miguel A. Torres Sr., Président et Directeur général de la Bodegas Torres à Pacs del Penedes (Espagne)
  • Gaia Gaja, co-propriétaire des Vignobles Gaja à Barbaresco (Italie)
  • Kathryn Hall, ancienne ambassadrice américaine et consultante en commerce international, propriétaire de Hall Vineyards en Napa Valley (Etats-Unis), l’un des rares vignobles à avoir obtenu la certification LEED Gold.

Avec Vinexpo.

05 Mai

#Gel à Bordeaux : des pertes considérables pour le vignoble estimées entre 1 et 1,5 milliards d’euros

C’est aujourd’hui que doit se tenir une réunion de crise, pour faire un point sur la situation du vignoble touché par le gel à Bordeaux. Ce gel pourrait avoir « un impact de 40 à 60 % sur la récolte » selon Bernard Farges, vice-président du CIVB. En valeur, ce sera plus d’1 milliard de pertes, voire 1 milliard et demi.

A Laruscade, 90% touchés ici © JPS

A Laruscade, 90% touchés ici © JPS

Ce qui s’est passé, on ne peut le minimiser, c’est « très grave », « plus de 60 à 70% du vignoble atteint à des degrés divers, dont pas mal à 90 et 100% » commente Bernard Farges, vice-président du CIVB. C’est donc une épreuve qui s’annonce pour toute une filière à Bordeaux, et même si on se dit souvent, ça va aller, ça va aussi être super dur pour certains.

Pour Olivier Bernard, de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, de grands châteaux en Pessac-Léognan ont sérieusement été impactés comme Fieuzal, de France, Léognan, de Sartre, parfois à 80-100% ; sur les 110 hectares qu’il gère en Pessac-Léognan 45 ha ont été bien touchés. « Bon c’est la vie d’agriculteur, philosophe-t-il, « mais le passé a montré sur des épisodes de gel, que les surprises vont toujours dans le mauvais sens ».

« Les appellations des Graves et de Pessac-Léognan ont été très touchées, dans le Médoc c’est très localisé à Moulis et Listrac, plutôt proche de la forêt que de la Garonne, Saint-Emilion et Pomerol bien touché aussi (le plateau est plusou moins épargné mais dans les sables on a gelé à 80%), Saint-Emilion est très marqué en bas des coteaux ».

C’est sans aucun doute la gelée la plus meurtrière depuis 1991″, Olivier Bernard président de l’Unions des Grands Crus de Bordeaux.

« Heureusement 2017 est arrivée après deux belles années en 2015 et 2016, et puis qualitativement rien n’est perdu sur 2017; pour la suite, on a déjà donné, pas la peine de remettre un nouveau coup de pression ! »

Quant à chiffrer les pertes, c’est difficile, toutefois Bernard Farges se réfère aux 3,8 milliards que dégage la filière, il y aura sans doute plus d’un milliard, voire 1 milliard et demi. Derrière ces chiffres globaux, il y a surtout des viticulteurs amputés de 80%; selon que l’on a ou pas du stock, que l’on est nouvellement installé ou pas, selon les investissements, les choses seront plus rapides pour certains que pour d’autres. »

En espérant que la plupart de nos amis vignerons réussissent à passer cette douloureuse épreuve.

Elan de solidarité : la maison de négoce Jean-Pierre Moueix annonce une hausse de 100 € du tonneau pour soutenir les petits vignerons

Christian Moueix, Edouard Moueix et Laurent Navarre, négociants à Libourne, ont envoyé une lettre à leurs fournisseurs leur annonçant une bonne surprise : une hausse de 100 € des prix du vin en vrac de la récolte 2016, pour les accompagner dans l’épreuve difficile du gel, qui vient de les toucher de plein fouet. Interview de Christian Moueix, consacré « vigneron du mois » par Côté Châteaux.

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite un peu touchée par le gel © JPS

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite une autre touchée par le gel, qui va dépérir © JPS à Saint-Emilion

Quand la nature s’arrête, l’être humain s’arrête aussi…Le vigneron se prend la tête entre ses mains, comme pour se dire, ce n’est pas possible…un genou à terre…à regarder le désastre.

Le négociant, lui est aussi touché, car au fil des années, il est l’accompagnateur, le revendeur de ce produit de la terre, et il sait, oui il sait combien cela risque d’être une mauvaise passe pour le vigneron. Alors, lui aussi s’arrête, et dans cette lueur d’intelligence, il se dit que pourrais-je faire pour aider mon compagnon vigneron, sans qui je ne serais finalement pas là ?

Cette homme qui a eu cette vision d’aider, d’augmenter quelque peu le prix du tonneau, c’est Christian Moueix, négociant à Libourne, mais avant tout vigneron lui-même. « J’ai fait un grand tour de la région durant le wek-end du 1er mai et cela m’a révélé un désastre ».

« Je suis vigneron dans l’âme, avant d’être négociant, et je peux vous dire que

C’était triste à pleurer de voir ces vignes dévastées et en particulier dans la plaine de Saint-Emilion », Christian Moueix

Christian Moueix et son fils Edouard Moueix © château La Fleur Pétrus

Christian Moueix et son fils Edouard Moueix © château La Fleur Pétrus

« Vous savez, mon père est arrivé à Saint-Emilion, il y a 80 ans, et depuis on achète beaucoup de vins de Saint-Emilion, notre maison s’appelait d’ailleurs la maison de négoce des vins de Saint-Emilion, et cette région est sinistrée… On n’est pas insensible à leur malheur… »

Aussi Laurent Navarre, Edouard Moueix et Christian Moueix, respectivement directeur général,  directeur général délégué et président des Etablissements Jean-Pierre Moueix ont co-signé une lettre, datée du 2 mai, et qui s’assimile à un bel élan de solidarité, un geste du coeur, un geste humain, dont voici la teneur :

« Vous êtes tous plus ou moins sévèrement touchés, et la perte financière se double de sentiments de désespoir et d’injustice. »

« En tant que négociants en vins, nous avons eu le privilège d’acheter en vrac tout ou partie de votre bonne récolte 2016, aux prix du début de cette campagne.

« La seule conséquence positive de ce gel sinistre sera un raffermissement des cours, dont vous ne pourrez pas même bénéficier. En conséquence, il nous semble juste de rectifier les bordereaux vrac des vins de la récolte 2016 -enlevés ou non enlevés – en ajustant le prix initial pour tenir compte de cette hausse accidentelle. Nous souhaitons donc -en accord avec  votre courtier et quelque soit l’appellation concernée- majorer de 100 € le prix de chaque tonneau déjà acheté »  

Une lettre relayée dès le lendemain sur les réseaux sociaux et notamment par  le château Grand Tuilliac Elegance qui commente : « Je ne reviendrais pas sur les situations plus ou moins dramatiques que nous allons devoir affronter, mais plutôt sur l’attitude HUMAINE, RESPECTUEUSE, PROFESSIONNELLE et GENEREUSE, d’un de nos Négociant local: Les Etablissements JEAN PIERRE MOUEIX ».

Et Christian Moueix de continuer à m’expliquer : « quand on a acheté du 2016, il était au prix de l’époque, on ne savais pas qu’il n’y aurait pas de récolte pour certains en 2017 et peut-être moins en 2018,

Je trouve normal d’avoir eu ce geste symbolique, ce geste de solidarité », Christian Moueix.

« Depuis les prix du 2016 ont commencé à augmenter quelque peu de 10 à 20 %. Et de continuer à dépeindre le vignoble de Saint-Emilion, aujourd’hui, une semaine après le gel : « le plateau de Saint-Emilion est particulièrement indemne, et quand on regarde en bas de Saint-Emilion, c’est morne plaine, c’est dur de voir ce coup du sort sélectif. On n’est pas du tout insensible à ce qui s’est passé. »

Bravo pour cette belle initiative que Côté Châteaux se devait aussi de souligner.

04 Mai

La presse étrangère souligne « le plus dur épisode de gel de ce quart de siècle »

Pour le Wine Spectator « bon nombre de régions viticoles françaises ont subi le pire épisode de gel jamais connu » , Decanter parle d’un « jeudi noir » à Bordeaux qui va affecter la campagne des primeurs 2016.

WINESPECTATOR

Lire l’article du Wine Spectator par James Molesworth et Suzan Mustatich

CaptureLire l’article de Decanter par Jane Anson 

decanterLire l’article de Yohan Castaing – Photo de Jean-Bernard Nadeau

A l’aube de Vinexpo, le top ten des pays les plus gros consommateurs de vin au monde

Conséquences du #gel : les tonnelleries s’attendent à quelques baisses de commandes, mais devraient passer ce mauvais cap

La Tonnellerie Boutes, en pleine expansion depuis 3 ans, s’attend à légère baisse de ses commandes, qu’elle estime entre -20 et -30%, car l’épisode de gel a touché non seulement Bordeaux, mais aussi la France et même une bonne partie de l’Europe.

La Tonnellerie Boutes s'attend à une baisse de 20 à 30 % des commandes en 2017 © JPS

La Tonnellerie Boutes s’attend à une baisse de 20 à 30 % des commandes en 2017 © JPS

A Beychac-et-Caillau, la tonnellerie Boutes sait déjà qu’elle sera impactée par l’épisode de gel qui a touché Bordeaux, mais aussi la France entière, avec la Bourgogne ou encore la Provence. Car lorsque la Bourgogne avait connu un épisode similaire l’an dernier à la même date le 27 avril, les commandes ont nettement baissé de la part de cette région viticole. Julien Ségura a déjà fait une projection de ce qui pourrait être l’impact pour son entreprise : entre 20 et 30% de baisse des commandes, car Bordeaux représente 1/7e de leurs ventes :

Julien Ségura, directeur opérationnel de la tonnellerie Boutes © Jean-Pierre Stahl

Julien Ségura, directeur opérationnel de la tonnellerie Boutes © Jean-Pierre Stahl

C’est dramatique pour beaucoup de nos clients en France et en Europe en général et à Bordeaux en particulier qui est une zone d’activité forte pour nous, on estime à ce jour entre 20 et 30% les pertes en volumes de ventes, des estimations qui seront réajustées » Julien Ségura Tonnellerie Boutes.

La Tonnellerie Boutes est pourtant depuis ces dernières années en pleine expansion, elle avait acquis la Tonnellerie Garonaise à Marmande, le groupe emploie aujourd’hui une centaine de personnes.

La Tonnellerie Boutes à Beychac-et-Caillau en Gironde © JPS

La Tonnellerie Boutes à Beychac-et-Caillau en Gironde © JPS

Elle fabrique 30000 à 40000 barriques à l’année, une activité qui a pris de l’ampleur avec des marchés à l’export en plein développement comme aux USA « le marché américain explose », en Australie, en Argentine. Toutefois, certains gros marchés européens ont eux aussi été touchés par le gel, comme l’Allemagne, la Suisse et les deux autres gros pays producteurs de vin:

IMG_4946Il n’y a pas eu que Bordeaux, c’est une vague de foid généralisée sur l’Europe, qui sont des marchés importants pour nous. Même si on réalise 80% de notre chiffre d’affaire à l’export, le marché européen reste un marché très important avec notamment l’Espagne, l’Italie et la France qui n’ont aps été épargnés.

Il est hors de question de réduire la masse salariale, peut-être jouera-t-on un peu sur les mois de septembre-octobre sur les intérimaires qu’on a l’habitude de prendre, mais on ne touchera absolument pas à la masse salariale », Julien Ségura.

En 2015 et 2016, cette tonnellerie avait réalisé une belle campagne, elle a bien conscience qu’elle aussi s’inscrit dans cette filière agricole et qu’elle est tributaire des intempéries et de ce que Dame Nature peut donner. La tonnellerie Boutes sera fixée sur ses commandes pour le marché bordelais entre mi-août et fin novembre 2017.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout :

03 Mai

Conséquences du #gel : moins de main d’oeuvre actuellement dans les vignes du bordelais

Première conséquence directe, les châteaux sévèrement touchés par le gel ont appelé les prestataires de service pour leur dire de ne pas venir pour le moment. De nombreux ouvriers viticoles appelés habituellement pour l’épamprage vont devoir attendre. Pourtant, il va y avoir du travail dès que la vigne va repousser…

Quelques ouvriers viticoles ce jours dans les vignes de Saint-Emilion, employés par Banton et Lauret © JPS

Quelques ouvriers viticoles ce jours dans les vignes de Saint-Emilion, employés par Banton et Lauret © JPS

UNE VOILURE REDUITE CHEZ LES PRESTATAIRES

« Aujourd’hui, on n’a pas la capacité d’employer tous les gens qu’on emploie habituellement » commente Benjamin Banton, gérant de la plus grosse entreprise prestataire de services pour les châteaux, avec 182 employés en CDI. – Banton & Lauret à Vignonet, non loin de Saint-Emilion.

Benjamin Banton, gérant du plus grand prestataire de travaux viticoles à Vignonet © JPS

Benjamin Banton, gérant du plus grand prestataire de travaux viticoles à Vignonet © JPS

On a entre 600 et 800 pendant cette période, et là sur le mois de mai, on va tourner entre 50 et 80 personnes », Benjamin Banton de Banton & Lauret.

Danny, chef d'équipe chez Banton et Lauret © JPS

Danny, chef d’équipe chez Banton et Lauret © JPS

Et d’ajouter : »Aujourd’hui, on a beaucoup de clients qui nous disent on avait prévu de faire les travaux avec vous, mais ne venez pas pour l’instant, ce n’est pas la peine… » Fort heureusement, tous les châteaux n’ont pas été touchés, il y a donc quelques travaux d’épamprage et de dédoublage dans la vigne épargnée, que l’on peut apercevoir, comme une note d’espoir et de nature qui va aussi reprendre ses droits.

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite un peu touchée par le gel © JPS

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite un peu touchée par le gel © JPS

« LES TRAVAILLEURS DES VIGNES, LES PREMIERES VICTIMES » 

Marilys Bibeyran, ouvrière viticole, se désole en voyant l’immensité des parcelles touchées par le gel :

Les travailleurs des vignes sont les premières victimes du gel. La passion et la douleur chevillées au corps, c’est le fruit de leur labeur qu’ils ont vu disparaître. « 

Pour Marie-Lys Bibeyran

Pour Marie-Lys Bibeyran : « Les travailleurs des vignes sont les premières victimes du gel » © JPS.

Et de dénoncer l’attitude de certains châteaux du bordelais qui pour l’heure donnent moins de travail ou prévoient moins de primes :

« je pense que c’est une solution de facilité d’amputer d’ores et déjà les travailleurs ou de leurs revenus -en les mettant au chômage technique- ou de leurs primes, primes saisonnières et primes de vendanges, il y a déjà des domaines viticoles qui ont averti leurs personnels que ces suppléments de salaires seraient déjà supprimé au moins pour l’année à venir, voire pour l’année prochaine ».

Une fois passé le cap des 15 prochains jours, et d’un mois de mai difficile, la vigne devrait repousser en buisson, et donner quelques grappes, mais de là à connaître exactement sa réaction : « personne n’est capable de dire, si on va avoir du raisin », ajoute Benjamin Banton. A l’été, il y aura sans doute des travaux d’effeuillage et de vendanges « en vert », normaux pour les vignes non touchées, mais très réduits pour les vignes impactées car les domaines ne vont certainement pas faire tomber le peu de grappes qui viendront à repousser.

A suivre…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout sur les conséquences sur les sous-traitants :

Gel à Bordeaux : la Chambre d’Agriculture considère que plus de la moitié du vignoble a été sévèrement touché.

La Chambre d’Agriculture de la Gironde et ses équipes de terrain sont fortement mobilisées depuis les épisodes de gel à recenser les parcelles touchées et venir en aide aux viticulteurs. Ce mercredi, ils sont une fois de plus sur le terrain et ils ont mis en place un numéro d’appel pour toute question des viticulteurs.

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

> Accompagner les viticulteurs

Une mission d’évaluation se rendra demain, mercredi, sur le terrain.

Une réunion de crise se tiendra, vendredi 5 mai, à la Chambre d’Agriculture, avec tous les acteurs concernés afin de dresser un bilan plus complet des dégâts et appréhender les mesures à mettre en œuvre pour venir en aide aux viticulteurs et agriculteurs.

La Chambre d’Agriculture invite les agriculteurs du département à déclarer les dégâts subis directement en lignesur www.gironde.chambagri.fr afin d’évaluer de façon précise l’étendue du sinistre. Un numéro d’appel a également été ouvert pour répondre à leurs questions : 0800 002 220 (coût d’un appel local).

> Un premier bilan

  • Médoc : la moitié des surfaces est touchée de façon significative. Les zones intérieures sont très touchées alors que les parcelles de bord de Gironde ont été plus épargnées. Le Sud Médoc est tout particulièrement atteint ; sur de nombreuses zones, les dégâts atteignent les 80 voire 100%.
  • Haute-Gironde (Bourg-Blaye) : ces secteurs, cumulant les dégâts dus aux 2 épisodes successifs, sont particulièrement atteints.
  • Libournais : sur l’ensemble de la zone, nombre de parcelles sont touchées de 80 à 100%. Les zones situées autour des communes de Montagne et Saint-Christophe des Bardes ont cependant été épargnées.
  • Entre-Deux-Mers : de gros dégâts sont à déplorer dans la plaine de la Dordogne et de nombreuses parcelles sont très touchées dans l’ensemble de l’Entre-Deux-Mers.
  • Graves-Sauternais : de nombreuses parcelles sont détruites dans le Sauternais. Dans le reste de la vallée de la Garonne, un grand nombre est atteint à plus de 50%. Pour la plupart, la totalité de la récolte est perdue.

Avec chambre d’agriculture.