12 Oct

Le CIVB et la filière vin de Bordeaux adoptent des mesures environnementales et le principe d’évitement des pesticides classés CMR

L’engagement s’intensifie ! Les avancées se font jour. 7 ODG, organismes de défense et de gestion ont inséré des mesures environnementales dans leur cahier des charges. Par ailleurs, le CIVB vient d’adopter le principe d’évitement des pesticides classés CMR.

Allan Sichel, tenait cet après-midi un point presse au CIVB © jps

Allan Sichel, tenait cet après-midi un point presse au CIVB © jps

UNE PREMIERE EN FRANCE

7 ODG, organismes de défense et de gestion, couvrant 80 % du vignoble ont adopté une modification de leur cahier des charges pour y insérer des mesures agroenvironnementales :

  • INTERDICTION DE L’USAGE DES HERBICIDES SUR LA TOTALITE DE LA SURFACE AU SOL, autrement dit la diminution devra se voir ou les herbicides être abandonnés
  • OBLIGATION DE CONNAITRE ET DE MESURER L’INDICE DE FREQUENCE DE TRAITEMENT pour les viticulteurs. Une nette avancée pour allr vers la diminution.
  • POSSIBILITE D’INTRODUIRE DES CEPAGES RESISTANTS (au max 5% de la surface) pour avoir moins recours aux traitements, comme chez les ignobles Ducourt
  • OBLIGATION DE S’ENGAGER DANS UNE DEMARCHE DE CERTIFICATION ENVIRONNEMENTALE

LE PRINCIPE D’EVITEMENT DES PESTICIDES CLASSES CMR

C’est dit et c’est officilel. Tous les viticulteurs sont invités à éviter l’utilisation dans le vigne 70 produits répertoriés dans une liste contenants des agents cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques. Une liste de produits alternatifs est mise en ligne sur le site professionnel du CIVB; toutefois cela ne veut pas dire que le CIVB interdit leur usage dans la mesure où chaque viticulteur est libre de faire le choix et de conduire son vignoble, mais le CIVB les invite désormais fortement, un dossier suivi notamment par Bernard Farges mais aussi le président Allan Sichel.

Le CIVB a mis par ailleurs un atlas des zones sensibles envoyé à plus de 900 viticulteurs concernés par l’arrêté préfectoral du 22 avril 2016, visant les lieux accueillant des personnes vulnérables aux risques phytopharmaceutiques, notamment les écoles : l’objectif désormais est de ne pas traiter durant la semaine (ce qui va plus loin que l’arrêté).

PULVERISATEURS DU FUTUR

26 candidatures ont été reçues dans le cadre de l’Appel à Manifesttaion d’Intérêt Innovation, et 13 projets soutenus par la Région. Il s’agit d’améliorer les pulvérisation ou les produits de bio-contrôle.

DEVELOPPEMENT DU SME

Aujourd’hui 83 crus classés, dont une douzaine viennent de démarrer, sont engagés dans le Système de Management Environnemental, soit 45% des 185 crus classés : tout rentre en ligne de compte : eau, énergie, phytos, salariés et riverains. 700 entreprises sont engagées dans cette démarche SME à ce jour.

VIGNOBLE ENGAGE

Par ailleurs le CIVB a mis en place un site d’infos à destination du grand public : www.bordeauxvignobleengage.com

Ecoutez l’interview d’Allan Sichel réalisée par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

Après les vendanges, Bordeaux estime sa perte de récolte entre 40 et 50%. L’un des épisodes de gel les plus douloureux de l’après-guerre

C’était redouté dès ce fameux gel intense du 27 avril et annoncé par la Fédération des Grands Vins de Bordeaux et Côté Châteaux. Cet épisode de gel est très certainement l’un des plus marquants depuis 70 ans, après ceux de 1991 et de 1956 à Bordeaux. Le point aux châteaux de France et au château Larrivet-Haut-Brion, tous deux ont perdu 70% de la récole, en Pessac-Léognan. Les pertes pour la filière pourraient aller jusqu’à 2 milliards d’euros.

Arnaud Thomassin dans le cuvier du château de France © JPS

Arnaud Thomassin dans le cuvier du château de France © JPS

27, 28 et 29 avril, 3 nuits de gel intense, et c’est sans parler du premier épisode du 21 avril…

Au château de France, à Léognan, on a eu beau lutter sérieusement avec de nombreuses chauffrettes et un système d’éolienne, rien n’y a fait, le gel était trop important et très tôt dans la nuit, dès minuit…Arnaud Thomassin, le propriétaire, se souvient de cet épisode douloureux : « je pense qu’on est descendu à -6 ou -7 dans les points les plus bas de la propriété. Les appareils sont efficaces mais plus il fait froid, plus le périmètre d’action est faible et cette année, c’était particulièrement intense;

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  1. En terme de volume, je pense que c’est certainement la récolte la plus faible qu’on a faite, moi ça fait plus de 20 ans que je suis là et  je n’ai jamais ramassé aussi peu de vin, Arnaud Thomassin propriétaire du château
Au château de France ce matin ©JPS

Au château de France ce matin ©JPS

Depuis le 29 septembre, l’ensemble de la récolte (précoce à cause de juin très chaud et d’un mois de septembre en partie pluvieux) est aujourd’hui rentrée ici. La perte est estimée à 70% : « on peut estimer qu’on va récupérer, entre les rouges et les blancs, de l’ordre de 500 hectolitres. L’an dernier on avait fait le double. » 1200 hectos, alors même que c’était déjà une petite récolte, déjà à cause du gel, car le château de France avait perdu 30% de sa récole en 2016. Le sort s’acharne et Arnaud Thomassin espère que 2018 sera bien plus clément. Pour lui une année normale, c’est en 2014 où la production était de l’ordre de 1700 à 1800 hectolitres.

IMG_0577Au château Larrivet-Haut Brion, même constat, 70 % de pertes au global, un peu plus sur les blancs que sur les rouges:

Sur les blancs, on est à 6 hectos à l’hectare, des rendements extrêmement faibles, avec de la qualité, j’ai 54 hectolitres de vins blancs pour 9 hectares, même en 91 on avait fait un peu plus ! « Bruno Lemoine directeur général de Larrivet Haut-Brion

Ce sont surtout les parcelles les moins qualitatives qui ont été impactées, des parcelles de seconds vins, ou tout ce qui se trouvait en contre-bas de propriétés, dans des combes ou en plaine.

Il y a des grands vins, il y a des vins un petit peu plus légers, il y a des propriétés qui ont fait de belles récoltes et d’autres qui ont tout perdu, et cela depuis 6 mois » Frédéric Massy Derenoncourt Consultants.

IMG_0583La production sera plus faible qu’en 2013 mais plus importante qu’en 1991 l’autre grande année du gel à Bordeaux, comme devrait nous le confirmer cet après-midi le CIVB au cours d’un point presse à 15h. La récolte est estimée avec 40 à 50% de perte pour ce millésime 2017 dont les effets vont se faire ressentir pendant quelques années.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Robin Nouvelle :

11 Oct

Un festival de Portes Ouvertes dans les Graves et Sauternes, cet automne

« Prenons la route fleurie… celles des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes. Elle est en fête d’octobre à décembre avec 3 week-ends Portes Ouvertes. Des dégustations, visites dans une centaine de châteaux et quelques dîners , activités insolites, balades dans les Graves, Sauternes et Barsac et Pessac-Léognan.

© La Route des vins de Bordeaux

© La Route des vins de Bordeaux

CONVIVIALITE DANS LES GRAVES LES 21 ET 22 OCTOBRE

Les Graves lancent les festivités et proposent une plongée conviviale dans l’univers de leurs grands vins rouges, blancs secs et moelleux. Au lendemain des vendanges, les vignerons de cette appellation invitent les visiteurs dans leurs propriétés familiales pour partager un quotidien fait de passion et de savoir-faire.

Au programme : initiations à la dégustation avec l’école du vin du CIVB, accords mets et vins, animations musicales et artistiques, jeux concours, activités pour les enfants, repas vignerons et même un baptême d’ULM…!

SOUS LE CHARME DES SAUTERNES ET BARSAC LES 11 ET 12 NOVEMBRE

Fort de ses beaux paysages vallonnés et de ses somptueux Châteaux, le Sauternais ne laisse personne indifférent ! Lors des portes ouvertes, on laisse la magie opérer et l’on découvre les secrets de ces vins liquoreux d’exception.

Les vignerons d’une cinquantaine de propriétés dont une dizaine de Châteaux Crus Classés invitent à redécouvrir le Sauternes et le Barsac au travers d’escales gourmandes et culturelles, d’expositions, de concerts, d’animations ludiques et pédagogiques…

ENFIN LES PORTES OUVERTES EN PESSAC-LEOGNAN POUR LES 30 ANS DE L APPELLATION LES 2 ET 3 DECEMBRE 

Créée en 1987 sous l’impulsion d’André Lurton, l’appellation Pessac-Léognan est la plus jeune AOC de Bordeaux. Dynamique, elle puise ses lettres de noblesse sur ce terroir de Graves aux portes de Bordeaux.

Cette année, les propriétaires d’une quarantaine de Châteaux présenteront leurs vins rouges et blancs secs au travers de visites, dégustations, et dîners d’exception… pour une plongée à 360° dans leur univers prestigieux. L’occasion de découvrir d’illustres Crus Classés parmi les plus grands noms du bordelais comme les Châteaux Carbonnieux ou Olivier…

Pour plus d’infos : www.bordeaux-graves-sauternes.com

Avec la Route des Vins de Bordeaux

10 Oct

La Jurade de Saint-Emilion organise une soirée caritative au profit de Rose Association

La Jurade de Saint-Emilion, confrérie viticole huit fois centenaire fondée sur des valeurs de solidarité, ne pouvait rester indifférente face à cette cause. Elle a décidé de soutenir Rose Association qui édite notamment le Rose magazine et offre un lieu d’accueil et un accompagnement aux patients atteints de cancer.

© vin de Saint-Emilion

© vin de Saint-Emilion

Créée depuis 2000, Rose Association est une association dont le but est de soutenir, informer et défendre les femmes et les hommes touchés par le cancer. Devenu, en six ans d’existence, un acteur du changement au service des malades, Rose a su mobiliser une importante communauté ; elle édite également un magazine semestriel « Rose Magazine », qui apporte informations et conseils à ses lecteurs, et offre désormais un lieu d’accueil et un accompagnement aux patients dans « La Maison Rose » à Bordeaux.

Pour cette soirée caritative,  il y aura de la magie, des performances artistiques, des vins d’exception et un dîner étoilé… Une soirée organisée par la Jurade de Saint-Emilion au profit de l’Association Rose, samedi 21 octobre prochain, à Saint-Emilion.

Une soirée présidée par le comédien José Garcia, qui fut intronisé par la Jurade de Saint-Emilion, et au cours de laquelle sera organisée vente aux enchères caritative de avec des vins de Château Pétrus, Château Angélus, Château Lafite Rothschild, Château Cheval Blanc….

Cette vente sera orchestrée par la maison de vente Artcurial, qui proposera une vingtaine de lots exceptionnels tandis qu’une tombola organisée par l’Association Rose permettra de se procurer des pièces diverses parmi lesquelles des œuvres d’art, des produits de beauté, des bijoux, des vins… – Un dîner imaginé par Alain Passard, chef du restaurant l’Arpège*** à Paris, et élaboré par les équipes de Jean-Guy Humblot, sera accompagné de Grands Crus Classés et Premiers Grands Crus Classés de Saint-Emilion –

Si cet événement a lieu à Saint-Emilion cette année, c’est avec l’espoir que d’autres organisations puissent être inspirées par la cause défendue par l’Association Rose et la soutiennent dans sa démarche.

09 Oct

« Des Vignes et des Hommes », ou quand la vigne sculpte le paysage, par Véronique Lemoine et Henry Clemens

Partie de son berceau caucasien, la vigne a conquis la planète. De la singularité des environnements conquis sont nés des paysages spectaculaires, des pratiques originales, des architectures de vignes étonnantes, des vins inédits. Des Vignes et des Hommes conte cette aventure humaine. Ce livre présente des paysages emblématiques et insolites de vingt régions sur cinq continents. Il nous fait découvrir des vins « magiques », il nous raconte l’histoire et les terroirs de ces lieux étonnants.

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Les premières vignes sauvages, enlaçant les arbres, produisaient des kilomètres de lianes mais bien peu de fruits. Depuis plus de 8 000 ans, l’homme les a domestiquées, a sélectionné espèces et cépages, les a plantés dans les environnements les plus variés, a appris à les tailler, les soigner et cherche maintenant à préserver leur diversité.

Partie de son berceau caucasien et du croissant fertile, la vigne a conquis la planète. Car le vin n’est pas une boisson comme les autres : boisson de symbole et de tradition autant que de nécessité et de plaisir, elle a traversé terres et mers, accompagnant les rites des missionnaires comme les soifs des colons.

Le vin s’est transformé pour les besoins du transport et réinventé pour répondre aux désirs de riches buveurs lointains. La vigne l’a suivi, presque partout où la volonté et la folie des hommes les ont menés : cap au nord et au sud, toujours plus loin, toujours plus haut, vers les lieux les plus accueillants ou les plus hostiles, et jusqu’aux antipodes de ses terres méditerranéennes d’origine.

De la singularité des environnements conquis sont nés des paysages spectaculaires, des pratiques originales, des architectures de vignes étonnantes, des vins inédits. Partout dans le monde, les vignerons ont surmonté les contraintes naturelles les plus variées : plaines arides ou terres baignées de brumes, montagnes escarpées ou coteaux verdoyants, strates de calcaires recelant les souvenirs de mers oubliées, laves témoins de volcans endormis…

Le vigneron-paysagiste bâtit des terrasses, aligne des rangs tirés aux cordeaux, dessine de larges ondulations, sème des ceps isolés, compose avec ses vignes mosaïques et broderies précieuses, tresse des corbeilles. Ainsi, les vignobles du monde offrent leurs multiples visages.

De ce jeu sans cesse réinventé entre le lieu et l’homme naît à chaque fois un terroir : un lieu spécifique avec son climat, ses sols, ses expositions mis en valeur par des hommes et des femmes au fil des générations pour y créer leurs vignobles. Leurs choix, savoir-faire et traditions engendrent des vins typés, signature de cette osmose homme-nature qui a donné naissance aux appellations d’origine, mais aussi à des identités régionales fortes.

La Cité du vin conte cette aventure humaine : le tour du monde des vignobles est un film qui offre un survol des paysages emblématiques et souvent insolites de vingt-trois régions sur cinq continents ; La table des terroirs donne la parole à cinquante vignerons de dix régions aux environnements très contrastés, choisis pour témoigner du jeu ancien ou récent entre homme et nature. Grand Angle productions, sélectionnée pour la réalisation de ces films et interviews à travers la planète, a prolongé cette expérience par une série de reportages sur ces régions, en coproduction avec Arte et la Fondation pour la Culture et les Civilisations du vin. De cette collaboration est née la série Des vignes et des hommes.

Qui d’autre que Féret, vénérable maison d’édition bordelaise pour qui vin rime avec pages depuis 1812, pouvait éditer cet ouvrage, promenade à travers une palette de civilisations du vin singulières ? Bienvenue donc dans ce voyage autour des vignes et des hommes.

Véronique Lemoine

« Des Vignes et des Hommes », par Véronique Lemoine ( ingénieur agronome, en charge du parcours permanent à la Cité du Vin de Bordeaux) et Henry Clemens (conseiller en dégustation et consultant marketing vin), 208 pages, aux éditions Féret. 29,90 €

08 Oct

A Listrac, 200 personnes ont participé à la marche blanche contre les pesticides

9 associations avaient appelé à la mobilisation contre l’utilisation de pesticides dans les vignes. Une mobilisation moins importante qu’à Bordeaux en février 2016 mais une première dans le Médoc.

La marche blanche contre les pesticides en plein coeur de Listrac-Médoc © Sébastien Delalot - France 3

La marche blanche contre les pesticides en plein coeur de Listrac-Médoc © Sébastien Delalot – France 3

« L’avenir, c’est nous, pas vos pesticides ! », pouvait-on lire sur les pancartes des marcheurs, ou encore « Je veux grandir dans un Médoc sans pesticides. » 

La manifestation s’est élancée depuis le centre de Listrac à 14h30. Une manifestation à l’appel du Collectif Info Médoc Pesticides, d’Alerte aux Toxiques ! Gironde, de La Confédération Paysane, de l’Union Locale CGT de Pauillac, d’ Eva Pour la Vie, de Générations Futures, d’Alerte des Médecins sur les Pesticides, de Vigilence OGM 33, ou encore d’Alerte Pesticides Haute-Gironde.

Cette manifestation voulait souligner le déni de la dangerosité des pesticides et la non reconnaissance de maladies professionnelles liées à leur usage, suite notamment à l’arrêt récent de la Cour d’Appel de Bordeaux du 21 septembre qui a refusé la reconnaissance post mortem de maladie professionnelle dans l’affaire Bibeyran, ou encore du non-lieu rendu dans l’affaire de Villeneuve sur Blaye où un épandage de pesticides avait provoqué des malaises parmi des élèves scolarisés dans l’école jouxtant les vignes traitées.

Une façon d’apporter ainsi un soutien à Marie-Lys Bibeyran, partie civile dans l’affaire en reconnaissance de maladie post mortem. Son frère Denis est décédé en 2009 d’un cancer des voies biliaires.

Marie-Lys Bibeyran a annoncé qu’elle allait se pourvoir en cassation contre cet arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux, qui a rejeté en septembre le lien entre l’utilisation de pesticides et le cancer de son frère. La Cour avait estimé que la famille Bibeyran n’avait pas « rapporté la preuve d’éléments établissant la réalité d’un lien de causalité entre l’exposition aux pesticides » et le cancer, un cholangiocarcinome.

Au-delà du cas de son frère, ce pourvoi « est un devoir pour tous les travailleurs des vignes, pour qui la reconnaissance de maladie professionnelle est un droit, et ne doit pas devenir une faveur », a déclaré Mme Bibeyran à l’AFP.
« Le dossier ne peut pas se refermer comme ça », a-t-elle affirmé, assurant qu’en dépit du revers judiciaire récent, la prise de conscience anti-pesticides s’accroît dans le vignoble et dans le public, qui en a « marre de ce déni, de cette omerta ».

Dominique Techer, représentant de la Confédération paysanne, associée à la marche de Listrac, a affirmé que « les mentalités dans le monde agricole ont beaucoup évolué ».
« Depuis un an et demi, deux ans, de plus en plus d’agriculteurs, même en non-bio,
veulent faire des programmes sans (substances) cancerogènes, mutagènes ou toxiques ».
« Il y a aussi une réelle inquiétude sur l’exposition, le sort des enfants, inquiétude palpable au sein des couples d’agriculteurs », selon Dominique Techer.

Avec AFP

Regardez le reportage de Gladys Cuadrat et Sébastien Delalot, montage Alain Guinchard

 

Bachelor Ferrandi Bordeaux : la 1ère promo à l’honneur au Palais de la Bourse

Vendredi soir, Bordeaux a salué les 41 étudiants de la 1ère promotion du Bachelor Ferrandi, avant qu’ils ne s’envolent pour la cérémonie de remise des diplômes à Paris. Une cérémonie en présence de François Adamski, le parrain de la promo.

Les garçons de la promo © Best Ferrandi Bordeaux

Les garçons de la promo © Best Ferrandi Bordeaux

C’était ce vendredi,  au Palais de la Bourse de Bordeaux, une soirée de fin d’études très enlevée pour cette 1ère promotion bordelaise des Bachelors Ferrandi. Côté châteaux avait pu rencontrer en octobre dernier ces jeunes de la promo 2014-2017 qui s’étaient engagés dans ces métiers de la gastronomie à la française et du service et management en restauration.  

Nicolas Masse, un chef étoilé brillant comme intervenant © JPS

Nicolas Masse, un chef étoilé brillant comme intervenant © JPS

Depuis 2014, 200 étudiants ont été accueillis à BEST (Bordeaux Ecole Supérieure de la Table, l’école spécialisée dans les arts de la table créée par la CCI en partenariat avec Ferrandi. BEST dispense sur son campus trois bachelors signés FERRANDI Paris, l’Ecole française de Gastronomie : « Arts culinaires et entrepreneuriat Pâtisserie », « Arts culinaires et entrepreneuriat Cuisine » et « Food & Beverage and Hospitality Management ».

Les filles de la promo © Best ferrandi Bordeaux

Les filles de la promo © Best ferrandi Bordeaux

La 1ère promotion 2017 diplômée des Bachelors Ferrandi à Bordeaux compte 41 étudiants, dont 31 Restaurateurs et 10 Managers de restaurant. Plus des ¾ de ces jeunes sont déjà en poste dans des lieux étoilés et des établissements de renom ou lieux emblématiques : Ritz, Crillon, Hyatt, Bora Bora, Paris, Londres, Megève…  Elle a pu apprendre dans les meilleures conditions la cuisine, la patisserie ou les arts de la table dans un cadre optimal : un plateau technique de 4000 m2, avec des partenariats privilégiés avec des chefs étoilés et des hôtels de luxe, comme Nicolas Masse, le chef ** de la Grand’Vigne à Martillac en Gironde.

© Florence

© Florence Ricoh-Fayad CCI de Bordeaux

Cette soirée de fin d’études  fut aussi l’occasion pour les jeunes de 1ère et 2ème année de démontrer leur savoir-faire culinaire, en réalisant avec brio le buffet du cocktail. En attendant la remise des diplômes qui aura lieu à Paris le 6 novembre, Côté Châteaux tient ici à les féliciter et se réjouit de cette transmission du savoir et de la gastronomie à la française.

Pour en savoir plus http://best-gastronomie.com 

Regardez le reportage effectué à Best Ferrandi Bordeaux par Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet : 

07 Oct

La vigne, une affaire de famille : portrait croisé des soeurs Courselle et des frères Todeschini

C’est quasi-génétique. Elles ont, ils ont la vigne tatouée au coeur. Les soeurs Courselle et les frères Todeschini sont aujourd’hui les nouvelles générations douées du bordelais. Des vigneronnes et vignerons avant tout passionné(e)s  qui produisent de très grands vins.

Sylvie et Marie Courselle, co-gérantes du château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Sylvie et Marie Courselle, co-gérantes du château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

D’un côté les soeurs Courselle, Marie et Sylvie, 41 et 39 ans, de l’autre les frères Todeschini, Karl et Yann, 35 et 33 ans.

Yann et Karl Todeschini, depuis tout petit dans la vigne, aujourd'hui de grands producteurs © Jean-Pierre Stahl

Yann et Karl Todeschini, depuis tout petit dans la vigne, aujourd’hui de grands producteurs © Jean-Pierre Stahl

Les premières sont à la tête du château Thieuley dans l’Entre-Deux-Mers, les seconds de Mangot en Saint-Emilion Grand Cru. Pour elles, pour eux, la vigne, c’est dans leurs gènes, c’est avant tout une affaire de famille.

Sylvie et Marie Courselle au petit matin pour démarrer les vendanges au château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Sylvie et Marie Courselle au petit matin du 15 septembre, pour démarrer les vendanges au château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Ces filles et ces garçons sont effet la 3e génération de vignerons. Tous ont poursuivi des études spécifiques poussées en BTS viticulture oenologie, Bts agricole ou encore à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan-Toulouse, bref sont devenus oenologues et/ou ingénieurs en agriculture.

Rentrée de vendange de merlots au château Thieuley © JPS

Rentrée de vendange de merlots au château Thieuley © JPS

Vendredi 15 septembre, au petit matin à La Sauve, en Gironde… « Pas trop fatiguée ? T’as réussi à dormir un peu ? », interroge Sylvie la cadette, qui sait que sa soeur a quitté le chai très tard la veille.  « Oui, oui ça va…il fait beau, et c’est super joli ce que l’on rentre, je suis contente » « Je viens de regarder la météo, jusqu’à 11 heures cela tient. », confirme Sylvie.

Marie, la technicienne, au cuvier © JPS

Marie, la technicienne, au cuvier © JPS

Et Marie Courselle de regarder la vendange encore dans la benne rentrée la veille : « Il y avait urgence, avec le week-end qui s’annonce très très pluvieux, on voit que le botrytis commence à arriver et avec ce temps annoncé, ce n’est pas possible d’attendre. » Au chai, l’analyse des sucres la conforte : « potentiel 12,9 c’est pas mal quand même, cela fait une semaine qu’il pleut, donc on a dilué, on était plus élevé il y a une semaine. Il fallait qu’on ait une certaine maturité des pellicules et des pépins. Il n’y a pas que le sucre et l’acidité », explique Marie Courselle.

BB

Jean-Marie, le chef de culture, avec la machine à vendanger © JPS

Dans cette parcelle derrière le château Tieuley, Jean-Marie, le chef de culture, est entré en action avec l’une des deux machines à vendanger du domaine, sous les yeux écarquillés de Paul, 3 ans, le seul garçon de la famille et fils de de Marie.

Paul, le fils de Marie Courselle, les yeux écarquillés en regardant la machine à vendanger, ou comment naît la passion...© JPS

Paul, le fils de Marie Courselle, les yeux écarquillés en regardant la machine à vendanger, ou comment naît la passion…© JPS

« Outre l’intérêt économique de la machine à vendanger…

On peut vendanger la nuit ce qui est très intéressant pour avoir une vendange fraîche, donc pour nous qui produisons beaucoup de blancs, de rosés et clairets, (la machine à vendanger) c’est aussi un atout technique… » , Sylvie Courselle du château Thieuley.

Le château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru à Saint-Etienne de Lisse © JPS

Le château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru à Saint-Etienne de Lisse © JPS

Et dans la famille Todeschini, je voudrais le fils Karl… C’est lui l’aîné, mais il y a aussi le petit frère, Yann, des mordus de la vigne et aussi des techniciens très pointus. Il faut dire que tous deux sont tombés dedans déjà enfants: 

Les frères Todeschini et leur cousines au © château Mangot

Les frères Todeschini et leur cousines au © château Mangot

Tout petit, on était dans nos parcelles avec nos grand-parents et nos parents, on sortait de l’école, vite on retrouvait la machine à vendanger ou les vendangeurs dans les vignes, l’esprit du chai… », Karl Todeschini château Mangot.

« On a toujours été impliqué 7 jous sur 7 avec mes parents et on a toujours habité sur place et vécu le quotidien, donc ça se transmet… » ajoute Yann.

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Karl et Yann goûtent le raisin en train d’être vendangé sur un plateau épargné par le gel à 90 m en hauteur : « On a les deux visages ici à Saint-Etienne de Lisse à Mangot aucun problème (sur le plateau, car 40% de pertes) en revanche, au château la Brande on a tout perdu », explique Karl. « En Castillon, on a perdu 90% sur 30 hectares de vignes, il va falloir faire attention aux investissements dans les prochaines années. »

Jean Petit, le grand-père( aujourd'hui décédé), avec Yann, Jean-Guy (le père) et Karl Todeschini

Jean Petit, le grand-père( aujourd’hui décédé), avec Yann, Jean-Guy (le père) et Karl Todeschini

L’histoire a démarré en 1952 avec le grand-père maternel : « mes grand-parents sont vraiment partis de rien, ils ont constitué les 7 hectares ici  à Saint-Etienne-de-Lisse, en viager, petit à petit ils apportaient à la coopérative, et ont  commencé à faire du vin dans les années 75 au château. Ce sont vraiment mes parents qui ont apporté la qualité en restructurant le vignoble entre les années 90 et 2000″, explique Yann Todeschini. 

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Aujourd’hui, la famille Todeschini possède 34 hectares de vignes à Mangot en Saint-Emilion Grand Cru et 22 en Castillon au château la Brande. « On a des vignes, les plus jeunes ont 8 ans les plus vieilles 78 ans, tous les ans c’est de plus en plus qualitatif. Les parcelles qui sont sur les terrasses et que l’on est en train de vendanger remontent à 1997, ce sont des vignes qui ont 20 ans et qui rentrent maintenant depuis 4-5 ans dans le 1er vin. Elles sont aujourd’hui sélectionnées et bichonnées pour en faire vraiment le meilleur ».

Yann, Karl et Jean-Guy devant la machine de tri densimétrique © JPS

Yann, Karl et Jean-Guy devant la machine de tri densimétrique © JPS

Et au fil des générations, de père en fils, de nouvelles innovations se font jour comme cette machine de tri densimétrique testée pour la 1ère fois par les fils Todeschini : « tout ce qui ne nous intéresse pas, ce qui représente environ 3 à 4%, on le retire grâce à cette machine qui est un bain par flottation, tout ce qui est plus dense coule et est porté par ce tapis jusque sur la table de tri, et tout ce qui flotte est récupéré et éjecté de la machine », m’explique Karl.

Des baies heureuses qui virvoltent et vont être absorbées par la machine par tri densimétrique...au château Mangot © JPS

Des baies heureuses qui virvoltent et vont être absorbées par la machine par tri densimétrique…au château Mangot © JPS

Tout avance, donc il faut s’adapter en permanence, les tris changent complètement », commente son père Jean-Guy Todeschini « donc tous les ans, il faut continuer, continuer et avancer ».

Francis Courselle avec l'une de ses deux filles Sylvie ©JPS

Francis Courselle avec l’une de ses deux filles Sylvie, devant le château Thieuley © JPS

« C’est ta combientième de cuvée, papa ? » interroge à son tour, Sylvie en compagnie de son père Francis Courselle. « Quasiment 50 j’ai commencé en 1968… » Francis Courselle a repris en 1972 à la suite de son père qui acheta le domaine en 1950 et y créa un domaine viticole.

La famille de Francis Courselle au © château Thieuley à La Sauve

La famille de Francis Courselle au © château Thieuley à La Sauve

En 30 ans, il le fit allègrement prospérer puisque de 4 hectares, les vignobles Courselle sont passés à 80 hectares :

Les familles qui se renouvellent de père en fils ou de père en filles, depuis près d’un siècle, il n’y en a plus beaucoup à Bordeaux et il y en aura de moins en moins », Francis Courselle

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Francis Courselle fait partie de ces pionniers qui ont développé et amélioré la qualité des vins blancs secs dans l’Entre-Deux-Mers, comme André Lurton, selon la méthode de Denis Dubourdieu. Aujourd’hui les filles sont dans la lignée de ces vinifications mais elles se permettent aussi des fantaisies avec des cépages essayés à Bordeaux comme le chardonnay ou la syrah.  Pour Olivier Ricaud, « ce sont des passionnées, gourmandes, elles essaient de vinifier ce qu’elles aiment trouver sur les tables. Et ce sont des vins à leur image. »

Sylvie Courselle faisait découvrir les cuvées des deux soeurs en blanc et leur chardonnay en plusieurs millésimes…© JPS

Sylvie Courselle faisait découvrir les cuvées des deux soeurs en blanc et leur chardonnay en plusieurs millésimes…© JPS

« Il y a deux cépages avec Marie qui nous avaient quand même bluffés et amusés, la syrah et le chardonnay…et dès 2006, on en a planté un peu sur de jolis terroirs. On les revendique en vins de France, ils s’appellent « le bien élevé », explique Sylvie Courselle. Bien sûr, l’idée c’est de faire découvrir nos terroirs sur d’autres variétés ». 

Yann, Simone la grand-mère, Anne-Marie la maman, Jean-Guy, la secrétaire depuis 35 ans et Karl Todeschini © JPS

Yann, Simone la grand-mère, Anne-Marie la maman, Jean-Guy, la secrétaire depuis 35 ans et Karl Todeschini © JPS

Et ce mois de septembre, mois des vendanges, est pour la maman de Karl et Yann Todeschini, un mois tout-à-fait particulier et même une date prédestinée : « 

Je suis née ici, en 1959, pendant les vendanges, et pendant cette période de vendanges, comme toujours, le personnel est convié à notre table », Anne-Marie Todeschini du château Mangot.

IMG_0225A table également Simone, la grand-mère de Karl et Yann, mais aussi Louis 18 mois, le fils de Karl, déjà prêt à prendre la relève. En attendant cette nouvelle transmission, les frères Todeschini et les soeurs Courselle continuent de vinifier et d’exprimer leur talent… car pour eux, la vigne est avant tout une affaire de famille.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Rémi Grillot et Christian Arliguié : 

06 Oct

Rendez-vous à la foire aux seconds vins, ce samedi, au Hangar 14 à Bordeaux avec Terre de Vins

Un rendez-vous à ne pas manquer, dans le paysage sauvage des Foires aux Vins… Il y cet événement qui va finir par devenir institutionnel, car il s’agit de la 3e édition, au H14 à Bordeaux.

fasvok-672x500-c-centerCette année encore, et avant le Bordeaux Tasting des 9 et 10 décembre, « Terre de vins » et Cash vin créent l’événement, en ce samedi 7 octobre.

C’est la troisième édition de « La Foire aux Seconds Vins ». 46 grands châteaux bordelais réunis dans un seul lieu (le Hangar 14, quai des Chartrons), proposent à la dégustation et à la vente leur second vin, au meilleur prix.

L’entrée à 10 € sera remboursée dès l’achat d’une caisse de 6 bouteilles. Alors prêt ? Partez…

 

  • Le 7 octobre de 10h00 à 18h30
  •  Hangar 14, 33000 Bordeaux

 

Vin & Société dénonce la « stigmatisation des 500000 acteurs de la vigne et du vin après une nouvelle campagne de prévention des risques de cancer imputables à l’alcool

Vin & Société dénonce « une stigmatisation directe des 500.000 acteurs de la vigne et du vin et une nouvelle orientation de santé publique » après le lancement en septembre par le ministère des Solidarités et de la Santé et l’Institut National du Cancer d’une campagne d’information afin de prévenir les cancers imputables à l’alcool.

20170907_1_1_4_1_0_obj15605672_1Pour Vin & Société, « le symbole de la convivialité et de l’art de vivre « à la française » est stigmatisé », car « l’un des visuels de la campagne cible directement le vin à travers la représentation d’un tire-bouchon complétée d’une signature: « Franchement c’est pas la mer à boire ».

« Je suis particulièrement indigné », a déclaré Joël Forgeau, vigneron et Président de Vin & Société. « Le tire-bouchon est le symbole de la consommation de vin, du partage et de la convivialité » et cette campagne « est déployée massivement » en « pleines vendanges » et « traditionnelles foires aux vins ».

Selon Vin & Société, « la consommation d’alcool a déjà baissé de près de 60% entre 1960 et 2015. Un Français sur deux est un consommateur occasionnel (1 à 2 fois par semaine), 15% sont des consommateurs réguliers et 33% des Français sont abstinents ».