13 Juin

Les livres des 24 Heures du Mans 2018 : « 24 Heures du Mans. 1951-1957 : Le triomphe de Jaguar », de Christian Papazoglakis (dessins) et Denis Bernard (scénario).

Présentation de l’éditeur

24 Heures du Mans, 1957. Suite à un incroyable concours de circonstances, Jaguar obtient sa 5ème victoire au Mans avec quatre de ses fameuses Type D en tête de la course.
Suite à cet exploit, un journaliste s’entretient avec « Lofty » England, directeur technique et sportif de Jaguar, pour revenir sur l’histoire de la marque : de l’abandon du nom SS (peu judicieux au sortir de la Seconde Guerre mondiale) pour Jaguar aux débuts dans la compétition automobile jusqu’aux premières gloires…

 

Christian a répondu à quelques questions, un peu submergé par la foule d’amateurs de BD qui l’assiégeait !

BG : Comment est née cette BD ?

CP : Elle fait partie d’une série qui revisite la légende des 24 Heures du Mans.

BG : De façon chronologique ?

CP : Pas forcément. Les sujets sont tellement variés. On joue sur la nostalgie et le souvenir. Cela peut être un pilote, une marque, une époque donnée. En s’attaquant à Jaguar, on aurait pu penser que le jeune public n’allait pas s’y intéresser. C’est un peu loin, oublié. En fait, on constate que ce n’est pas le cas. Le mythe de Jaguar dépasse les générations.

BG : D’autres projets ?

CP : Oui, le sujet est pratiquement inépuisable et on fait en sorte que les lecteurs ne se lassent pas. Chaque dessinateur a sa propre patte et sa personnalité. Il n’y a pas de consigne d’uniformité, au contraire. On pense même remonter plus loin dans le temps, dans les années avant-guerre. On réfléchit à un triptyque. Le plus compliqué pour l’éditeur, c’est de trouver des dessinateurs disponibles.

BG : Merci, bonne dédicaces !

 

 

 

 

 

Les Livres de 24 Heures du Mans 2018 : « Les pilotes belges aux 24 Heures du Mans », de Lucien Beckers

C’est peu dire que les pilotes Belges ont marqué les 24 Heures du Mans. Lucien Beckers leur rend hommage à travers un beau livre préfacé par Pierre Fillon, le Président de l’Automobile Club de l’Ouest !

 

Les pilotes belges aux 24 Heures du Mans – Edition luxe, Lucien Beckers

Double couverture indépendante, incrustée de deux médailles émaillée de 5cm de diamètre. L’une représente le logo « 101 Belgians » et l’autre le premier logo (1955) de l’Equipe Nationale Belge

Jacky Ickx, Monsieur Le Mans, et l’élégant Olivier Gendebien, cumulent 10 victoires aux « 24 Heures du Mans ». Ils sont tous les deux membres du prestigieux « Hall of Fame de la course ». Ils font partie des 8 pilotes à avoir gagné au moins 4 fois la plus célèbre course d’endurance au monde. C’est une très belle illustration de la passion, de l’abnégation, du talent et de la réussite des pilotes belges au Mans. Au volant des voitures jaunes, couleurs nationales obligent, mais aussi recrutés par les plus grands constructeurs, les « Belges » ont contribué à écrire parmi les plus belles pages du grand roman « 24 Heures du Mans ».

C’est justement à travers ce bel ouvrage, écrit par un passionné Lucien Beckers, inspiré par le parcours de sa sœur Christine, quatre participations aux 24 Heures et lauréate de la Coupe des Dames, que vous pourrez découvrir ou redécouvrir les portraits de tous ces talentueux pilotes. Souhaitons maintenant que la jeune génération, élevée à l’ombre du légendaire circuit de Spa- Francorchamps, par ses prouesses, incite à l’écriture d’un deuxième tome de l’aventure des « Belges au Mans ».

Pierre FILLON Président de l’Automobile Club de l’Ouest

Préfaces de/Voorwoord van Thierry Boutsen & Pierre Fillon (président ACO)
101 pilotes belges
6 artistes : Clovis-Pierre Englebert – Benoît Deliège – Nicolas Cancelier – Yahn Janou – François Bruère.
Anecdotes pilotes.
Les « Autres Belges »
« Et eux, sont-ils Belges? »
Anecdotes des fans
Tableaux complets de tous les résultats des 101 pilotes belges de 1923 à 2017

 

 

11 Juin

Les livres des 24 Heures du Mans 2018 : « Rebellion Racing aux 24 Heures du Mans », de Bob Garcia

Amandine Gazeau a posé à Bob Garcia quelques questions sur son ouvrage « Rebellion Racing aux 24 Heures du Mans ».

AG : Bob Garcia, on vous connaît plutôt comme auteur de polar que comme spécialiste de l’automobile. Quel rapport entre les deux univers ?

BG : Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai aucune légitimité dans le monde de l’automobile. Je suis très loin d’être un spécialiste de l’automobile et encore moins de la course d’endurance. Ce qui me passionne et me fascine dans la course automobile, c’est plutôt sa dramaturgie qui ressemble justement beaucoup aux scénarios de thrillers. Tout y est : des personnages hauts en couleur (souvent dotées d’ego très fort, des battants dans l’âme mais profondément humains, qui ont aussi leurs failles et leurs faiblesses), un suspense de chaque instant (tout peut arriver dans une course d’endurance et rien n’est joué tant que les pilotes n’ont pas passé la ligne d’arrivée, il suffit de revoir les 24 Heures du Mans 2016 et 2017 pour s’en convaincre. Même 24 heures après la courses, il peut encore y avoir des rebondissements), l’adrénaline de la course (comment ne pas frissonner en assistant au dépassement d’anthologie de Thomas Laurent dans le Raidillon de l’Eau Rouge lors des 6 Heures de Spa 2018, ou pire encore lors de l’énorme crash de Pietro Fittipaldi au même endroit ?), la stratégie des écuries et ses conséquences sur le déroulement de la course (parfois de véritables coups de poker). A ces faits de course s’ajoutent toute la pression et l’influence de l’environnement : délais de réalisation de machines, tractations en coulisses, évolutions de la réglementation, etc. A chaque course j’ai l’impression d’assister à un film de super-héros au volant de machines extraordinaires, sauf qu’à l’arrivée aucun scénariste n’oserait écrire des histoires aussi improbables ! Ce sont aussi des aventures humaines incroyables. Chaque membre d’une écurie est un rouage essentiel au bon fonctionnement de l’ensemble. C’est comme une mécanique de précision. Une horlogerie de haut niveau. Le moindre de grain de sable dans la mécanique, la moindre erreur de jugement ou d’inattention, et le travail de dizaines de personnes est anéanti en un rien de temps. Chacun a une responsabilité énorme sur les épaules. Cela contribue aussi à la tension et à la dramaturgie de la course. On tremble à chaque arrêt au stand, à chaque dépassement (il faut se souvenir qu’il n’y a pas qu’une seule course, mais quatre courses qui se déroulent en même temps), à chaque virage…

AG : Si je comprends bien, toutes les écuries automobiles sont confrontées aux mêmes contraintes. Pourquoi vous intéresser à Rebellion Racing plutôt qu’à une autre ?

BG : Rebellion, c’est le « petit » qui s’attaque aux « grands ». Son budget de fonctionnement est environ 15 fois moindre que celui des écuries d’usine telles que Porsche, Audi, et pour 2018 Toyota. Une petite équipe d’une quinzaine de personnes parvient à se hisser au niveau des plus forts, et parfois à les dépasser à la régulière. Pour reprendre une image qui est chère à Calim Bouhadra, le vice président de Rebellion Racing, c’est vraiment l’histoire de David contre Goliath ! A force d’ingéniosité, de ténacité et de passion commune, Rebellion a remporté le trophée FIA d’endurance LMP2 en 2017 et s’est attaché les services de pilotes exceptionnels pour la super saison 2018-1019. Il y a aussi le nom « Rebellion », qui colle tellement à l’état d’esprit de l’écurie. Ils ne se laissent pas faire, ils innovent, ils inventent, ils ne font rien comme les autres et ne sont jamais où on les attend… Rebellion, c’est surtout à l’origine une marque de montres Suisses de haute technologie créée par Alexandre Peschi, le propriétaire et la tête pensante de Rebellion Racing. C’est de l’horlogerie de précision appliquée à la course d’endurance… et ça marche !

AG : Je comprend votre enthousiasme pour Rebellion, mais comment le livre est né ?

BG : Sur une simple poignée de main ! J’ai eu la chance d’être reçu par Calim Bouhadra, dont je vous ai déjà parlé, en début d’année 2018 dans les locaux de LEMO (le groupe qui pilote Rebellion Racing) à Lausanne. Le but de ma démarche était de savoir s’il existait un livre sur Rebellion, afin que je puisse interviewer l’auteur et en faire une chronique sur « lire délivre ». Mais la discussion a pris un tour inattendu quand Calim m’a appris qu’il n’existait aucun livre (à part quelques articles ou mention dans des ouvrages plus généraux) sur Rebellion Racing, et qu’il serait favorable à l’idée qu’un tel livre voit le jour. En moins d’une heure de discussion à bâtons rompus sur la monde de la course, et en particulier sur l’incroyable dénouement de la saison 2016-2017, il était implicitement convenu que je pourrais écrire un livre sur l’écurie. Un peu plus tard, après quelques échanges de mail, on a décidé de sortir le premier livre pour les 24 Heures du Mans 2018. Le livre retrace l’origine de Rebellion depuis 2007, et toutes ses participations aux 24 Heures du Mans. C’était un challenge quasi impossible en terme de délai, et pourtant…

(Bob Garcia – Calim Bouhadra)

AG : Le livre est plein de photos. Je suppose que cela implique des droits de copyrights ?…

BG : Calim Bouhadra m’a fait confiance. J’ai pu ainsi accéder à toute la base de donnée de photographies de Rebellion depuis 2012. De plus, ces photos ont été réalisées par Eric Fabre, un des meilleurs (sinon LE meilleur) photographe de course d’endurance.

AG : Et avant 2012 ? Si l’histoire commence en 2007, comment avez-vous fait pour les autres photos ?

GB : Là, c’était plus compliqué. Un vrai travail de fourmi. J’ai retrouvé des témoins de cette époque (pilotes, photographes professionnels ou amateurs). J’ai eu de nombreuses réponses. Tous ont accepté de me donner des photos, sous réserve bien sûr de mentionner leur nom et les copyrights. c’était la moindre des choses. Cela a pris du temps, mais j’ai réussi à retrouver et rassembler les photographies nécessaires pour retracer cette incroyable histoire née de la rencontre de deux  passionnés d’auto, Alexandre Pesci et Hugh Hayden.

AG : Il y a aussi beaucoup d’informations techniques dans le livre, dates, lieux, cursus des pilotes, caractéristiques des voitures… Comment être sûr de ne pas se tromper, si vous prétendez ne pas être spécialiste ?

BG : J’avais un autre joker dans ma manche, mon ami Jean-Philippe Doret, consultant automobile, rédacteur ACO FIA WEC, traducteur de nombreux ouvrages techniques anglais. Ce gars-là connaît par coeur le monde de l’endurance, et en plus il a une mémoire prodigieuse de presque toutes les courses d’endurance. Il a accepté de relire et corriger mes erreurs. Il a aussi apporté ses remarques et de précieuses informations.

(Bob Garcia – Eric Fabre – Jean-Philippe Doret)

AG : Finalement, à qui s’adresse ce livre ? Plutôt à un public de spécialistes ?

BG : Comme je le disais au début de cette interview, je n’ai pas la prétention d’être un spécialiste auto. Cela pourrait être le livre écrit par n’importe quel spectateur fasciné par ces drôles d’engins et les pilotes. J’ai plutôt essayé de raconter une belle histoire. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour s’y plonger et y prendre du plaisir. Dans tous les cas, il reste aussi les fabuleuses photographies d’Eric Fabre qui permettent de contempler cet univers sans forcément entrer dans les détails. Nous avons des commandes de mamans pour leurs enfants, de messieurs, et même d’une grand-mère !

AG : Le livre est bilingue, français/anglais…

BG : Oui. La partie française a été d’abord été corrigée par Valérie, une correctrice professionnelle qui travaille pour des éditeurs de polars, et a ensuite été traduit par Laurent Whale, auteur de polars franco/anglais. Tous deux m’ont confié qu’ils étaient passionnés d’automobiles. Le père de Laurent a même tenu un garage !

AG : Il y a plus d’une relation entre les univers du polar et de l’automobile… ça pourrait presque faire l’objet d’un livre !

BG : Vous ne croyez pas si bien dire… Mais ceci est une autre histoire…

AG : Vous disiez tout à l’heure « on a décidé de sortir le premier livre pour les 24 Heures du Mans 2018 ». Cela signifie qu’il y en aura d’autres ?

BG : Pour l’instant, Rebellion s’apprête à écrire la suite de ce livre en temps réel lors de cette super-saison 2018-2019. Comme dans les bons vieux feuilleton de suspense, nul ne peut imaginer ce qui peut se passer. Rendez-vous au Mans en juin 2019 !

©Amandine Gazeau

Pour se procurer le livre, écrire à : cil.diffusion@gmail.com

 

 

 

Les livres des 24 Heures du Mans 2018… Mickey, ambassadeur des 24 heures du Mans auprès des petits…

Le journal de Mickey aux 24 Heures du Mans pour la cinquième année consécutive !

L’ACO a trouvé un excellent porte parole des 24 Heures du Mans auprès du jeune public de 7 à 14 ans :  Mickey !

Le journal du même nom a réalisé un hors-série tiré à 45.000 ex comportant des jeux, des infos pratiques, comme cette double page intitulée « Au coeur de la course », un portait du jeune pilote Rebellion justement intitulé « Thomas Laurent, le surdoué », ou encore des gags pour apprendre et s’amuser. Le numéro sera distribué sur le circuit pendant l’événement mais aussi dans les écoles du Mans.

Autre façon de faire participer le jeune public : 12 enfants et leurs familles ont été sélectionnés pour participer à l’événement les 16 et 17 juin.
Un Mickey géant (3 m de haut) au volant d’un bolide sur mesure participe à la Parade en ville organisée en ville vendredi 15 juin, au même titre que les pilotes des 24 Heures du Mans 2018 !

L’ACO a multiplié les animations à destination de ses jeunes spectateurs sur le site même, dans l’enceinte du circuit.
Une Kid zone destinée aux 3-12 ans leur est réservée dans la Fan Zone, sous la surveillance des parents.
Au programme : Espace VIP Baby, Espace Kappla, Château gonflable, Remorque Multi-activité, le critérium du jeune conducteur, un stand de maquillage. Cette zone est sous la surveillance des parents. A noter une animation spéciale kids sur la ligne droite des stands, le vendredi 15 juin de 10h à 19h.
Dans la Zone expérience, un espace « loisirs » permettra aux plus de 12 ans de découvrir le monde de l’automobile comme si on y était avec des simulateurs de course, un Pit Stop en réalité virtuelle, des casques oculus ou encore un batak challenge.

Les enfants ont bien d’autres occasions d’approcher leurs idoles, comme à lors des dédicaces dans la pit-lane, le mardi. Ou lors de la fameuse parade des pilotes ! Ces petites filles se précipitent pour se faire dédicacer leur T-Shirt !!

Et plus loin, elles/ils pourront découvrir des voitures… à leur taille !

 

 

 

 

 

Les livres des 24 Heures du Mans 2018 : « Les 24 Heures du Mans, 150 aquarelles de Yahn Janou »

« Les 24 heures du Mans – 150 aquarelles de Yahn Janou« , Glénat, le 30 mai 2018

Textes de Frédéric Bourrigaud et de Bruno David.

Présentation de l’éditeur

Depuis 1923, chaque année durant 24 heures, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques, pilotes et équipes s’affrontent. Qu’il s’agisse de professionnels ou d’amateurs, au volant de voitures de différentes catégories, tous ont pour défi de parcourir le maximum de kilomètres en 24 heures. L’artiste Yahn Janou nous fait découvrir l’histoire de la course à travers ses aquarelles.
Plus que la ligne des voitures de course, c’est avant tout la compétition que l’artiste exprime : dépassements, ravitaillements, courbes, dans toutes ces scènes, son travail respire la tension de la course. Ses toiles colorées traduisent puissance et énergie, dans un style libre et précis et plongent le spectateur dans un monde coloré, en action. Ses aquarelles représentent les 85 voitures victorieuses et les pilotes vainqueurs, dont Tom Kristensen, Jacky Ickx, Derek Bell, Yannick Dalmas, Henri Pescarolo, Olivier Gendebien, Woolf Barnato, Luigi Chinetti, Phil Hill ou encore Graham Hill.
On retrouve également dans ses peintures les spécificités du circuit, avec son départ en épi ou la passerelle Dunlop, mais aussi des portraits de personnalités qui ont marqué l’histoire des 24 Heures, comme Charles Ernest Faroux, créateur de la course avec Georges Durand, John Wyer, directeur de l’écurie Gulf, ou Jean Rondeau, Manceau et vainqueur de l’épreuve sur sa création. L’artiste nous fait également redécouvrir les huit grandes marques qui ont inscrit leur domination au fil des décennies : Bentley, Alfa Romeo, Jaguar, Ferrari, Ford, Porsche et Audi.
Ce superbe carnet d’aquarelles rend hommage à cette course incontournable.

 

 

 

04 Juin

L’esprit de Lewis – Tome 1 de Santini et Richerand

Présentation de l’éditeur :

Lewis Pharamond est un jeune écrivain en plein deuil. Bouleversé par la mort récente de sa mère, il traverse l’Angleterre pour s’installer à Childwickbury, le manoir de son enfance où il espère pouvoir écrire son premier roman d’inspiration gothique. Mais hanté par le chagrin, il n’arrive pas à écrire une ligne… Bientôt, des phénomènes étranges se produisent… et une nuit, la responsable de ces événements apparaît. Elle se nomme Sarah, fantôme dune Française à la beauté remarquable. Au fil des jours, Lewis et Sarah apprennent à se connaître, et en échange d’une promesse d’amour éternel, le fantôme offre au jeune homme le don de l’écriture. Un acte qui ne sera pas sans conséquences pour Lewis…

Notre avis :

Cette BD est le premier tome d’une histoire en deux parties avec pour personnage principal Lewis Pharamond, jeune écrivain en plein deuil.

Avant de parler du contenu, parlons de cette couverture ! Elle est absolument sublime. Le dessin est superbement mit en valeur avec ces reflets dorés.

Cette BD aborde le thème du deuil et du syndrome de la page blanche d’une manière plutôt étrange à travers un trait de crayon qui ne laisse pas indifférent. Cette histoire est à la fois terrifiante et fascinante. Elle n’a rien de joyeuse et le dessin est bien là pour nous le rappeler.

Le personnage principal, Lewis, est des plus torturés qui soit. Il vit très mal son deuil et le faite de ne pas trouver l’inspiration. Sa rencontre avec Sarah va complètement le transformer pour le meilleur et peut être pour le pire.

L’histoire peut paraître assez folle par moment. Les hallucinations de Lewis sont très spectaculaires. Il y a une double page en particulier qui m’a fasciné de par la richesse du dessin. On plonge totalement dans l’univers de cette histoire.

Dès qu’il rencontre Sarah, l’histoire devient plus intéressante et change complément de rythme. Le personnage de Lewis se transforme complètement d’un extrême à l’autre y compris dans sa relation avec Sarah.

J’ai beaucoup aimé le respect à travers le dessin de cette époque victorienne avec un décor très riche et sophistiqué en même temps. La force de cette BD réside dans le dessin. J’ai eu l’impression de plonger un peu dans l’univers de Tim Burton par moment. Cette BD m’a fait aussi pensé au film « La dame en noir » de James Watkins à cause de cette ambiance très sombre et gothique.

Le second tome permettra sûrement d’approfondir un peu plus la relation entre Sarah et Lewis qui nous réserve encore de sombres surprises. De nombreuses questions restent en suspens à la fin de ce premier acte.

Editions : Soleil, Collection Métamorphose – Date de parution : 18 Octobre 2017 – 72 pages

© Amandine Gazeau

03 Juin

Un Jardin de sable de Earl Thompson

Présentation de l’éditeur :

Un Jardin de sable est le cri de rage des laissés-pour-compte et des âmes médiocres à qui on ne tend jamais la main, mais qu’Earl Thompson [1931-1978] embrasse dans la brume du sordide et de l’impur. Jacky, né au Kansas à l’aube de la grande dépression, porte le désespoir et la misère comme une seconde peau. Témoin malgré lui de toutes les turpitudes, il se nourrit d’un monde où prévalent la brutalité, le sexe et le mépris. Sa jeunesse est un combat dans les bas-fonds de l’humanité pour se libérer de son destin et remonter à la surface. Un Jardin de sable est une oeuvre puissante et sombre, traversée de violences et de transgressions. Une histoire peuplée d’êtres acariâtres, de gamins aux mentons croûtés, de truands, de vagabonds, de prostituées, de macs et de brutes les ongles y sont sales, la peau, couverte de bleus, et les draps comme les âmes sont souillés au-delà de toute rédemption. Pourtant c’en est beau de douleur et de foi en l’avenir. C’est Steinbeck et Zola. C’est Bukowski et Fante. C’est de la dynamite et de la poésie. C’est la vie. Brutale, nauséabonde, fragile et magnifique.

Notre avis :

« Jacky, né au Kansas à l’aube de la Grande Dépression, porte le désespoir et la misère comme une seconde peau. Témoin malgré lui de toutes les turpitudes, il se nourrit d’un monde où prévalent la brutalité, le sexe et le mépris. Sa jeunesse est un combat dans les bas-fonds de l’humanité pour se libérer de son destin et remonter à la surface ».

Les romans et les auteurs américains publiés pendant la Grande Dépression des années 3O et un peu au-delà, exercent une étrange fascination chez moi. Comment pourrait-il en être autrement quand cette « génération perdue » a donné naissance à des Steinbeck, Fitzgerald, Hemingway, Dos Passos ou Nabokov. C’est aussi le terreau fertile du roman noir américain que j’affectionne particulièrement

Mais revenons à notre auteur. Earl Thompson a publié 4 romans (dont le dernier à titre posthume). « Un jardin de sable », sa première œuvre parue en 1970, a réussi la prouesse d’être nominée pour le National Book Award.

J’ai découvert ce livre vraiment par hasard. La superbe couverture des Editions Toussaint Louverture a d’abord accroché mon regard puis, juste en-dessous, comme pour faire office de bandeau rouge « Préface de Donald Ray Pollock ».

Ni une, ni deux, je me suis dit « celui-là, il me le faut ! ».

Je porte toujours une attention particulière aux préfaces et comme Donald Ray Pollock est ma plus belle découverte littéraire depuis quelques années, un bouquin qui se paye le luxe d’avoir son préambule se doit obligatoirement d’atterrir entre mes mains. Je ramène donc le bel objet chez moi et commence ma lecture.

831 pages et quelques nuits blanches plus loin, je referme le roman. Sonnée.

Par où commencer ?

D’abord, âme sensible s’abstenir (mais ce serait fort dommage). Ce n’est pas une bluette et si vous pensez lire un de ces romans dont on ne se souvient plus du titre à peine terminé, vous allez être déçu.

Cette prose prend aux tripes et ne vous lâche pas.

Non, pas d’hémoglobine, rien de gore, juste une vérité brute et nue qu’on prend en pleine gueule et c’est très déstabilisant.

Bien que le thème du bouquin soit la construction, les errances psychologiques d’un jeune gars et la structuration de ses obsessions sexuelles autour d’un complexe d’Œdipe des plus délirant, ce roman charrie bien d’autres turpitudes et allégories, toutes plus fortes les unes que les autres.

C’est une sorte de récit initiatique, qui plaque des images impitoyables sur vos rétines, un feu inextinguible dans votre cœur et vous laisse un peu désemparé.

L’histoire est semi-autobiographique, ce qui est suffisant pour donner une force incroyable au récit, qui de toute façon n’en n’avait pas besoin tant l’écriture est puissante et les descriptions violentes. Les personnages sont abîmés, brisés, malmenés par la vie et l’époque dans laquelle ils évoluent.

La ténacité du héros, ce mélange de candeur et de roublardise, force à la fois le dégoût et l’admiration. La faiblesse et l’inconséquence de la mère révolte et fait pitié. L’inceste est sans doute un des sujets les plus difficiles à aborder et le mélange des rôles, entre la victime et le séducteur, rend les choses très inconfortables pour le lecteur. On oscille entre la révolte et une certaine compassion et ce qu’il reste au final, c’est la nausée.

Le plus difficile c’est qu’il n’y a rien à quoi se raccrocher. Tout est sale et misérable. Les mentalités, sans vouloir jouer les prudes, font dresser les cheveux sur la tête. La mère et le fils sont victimes de cette époque brutale pleine de bruit et de fureur et les autres personnages sont à l’avenant.

Il y a pourtant une énergie et quelque chose d’inéluctable dans ce roman, une volonté de vie qui balaye tout sur son passage et, tour de force incontestable, on s’attache à tout ce monde.

Tout est à retenir dans ce livre. L’histoire, le style, c’est un extraordinaire moment de littérature. Je ne sais pas pourquoi cet écrivain n’est pas plus connu de ce côté-ci de l’Atlantique parce que véritablement, c’est énorme ! Tout à la fois poétique, brutal, désespéré et désespérant.

Faites-vous un cadeau, laissez-vous embarquer dans le sillage de cette famille à la dérive pendant la période glauque de la Grande dépression. Vous passerez par toutes les sensations, pas forcément les plus agréables, et, sans doute comme moi, vous refermerez ce roman en ayant la sensation d’avoir été malmené mais d’en sortir plus riche d’humanité.

Une véritable pépite.

Editions : Monsieur Toussaint Louverture. Paru en janvier 2018.

© Mireille Eyermann

24 Mai

« En rose et noir », tome 26 des aventures de Mélusine

Présentation de l’éditeur :

La journée a plutôt mal commencé pour Mélusine. D’abord il y a ce nain chevauchant un dragon qui surgit du sol du château et qui accuse Mélisande, la cousine fée de Mélusine, de voler l’or des nains ! Et qui, pour se rembourser, repart avec quelques-uns des plus beaux chandeliers du château… Ensuite, il y a l’arrivée à l’école de sorcellerie d’un nouvel élève venu d’Afrique, spécialiste en sorts à partir de grigris, amulettes et fétiches divers, et que ses condisciples accusent de n’être qu’un imposteur incapable de faire de la vraie magie. Il y a enfin la visite totalement inattendue de Kaspar, le père de Mélusine, qui lui annonce son prochain divorce… et la disparition de sa mère ! Mélusine va enquêter et partir sur les traces de sa mère… et découvrir le terrible secret de ses parents qui pourrait bien mener à une guerre entre sorciers et fées !

Notre avis :

Voici une BD qui m’a rappelée mon enfance. C’est une sorcière que les moins de 20 ans ne connaissent surement pas. Cette bande dessinée est apparue dans le célèbre magasine « Le journal de Spirou » en 1992. Depuis 1995, 26 albums sont parus aux éditions Dupuis avec toujours le même dessinateur, Clarke.

N’ayant pas lu tous les précédents tomes, je n’ai pas été trop perdue dans celui-ci. Il y a des références aux précédents tomes mais elles n’empêchent pas de comprendre ce qu’il se passe.

Ici Mélusine va être confrontée au divorce de ses parents mais surtout à la disparition de sa mère. Elle va se lancer à sa recherche avec sa cousine qui est une fée, Mélisande. Ce personnage a été mon préféré. Elle est très drôle. Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle fait ou dit et de l’impact que cela peut avoir. Elle apporte de la légèreté aux scènes un peu sous tension.

Un nouveau personnage fait son apparition, Mathys, un jeune marabout. Avec son père ils ont du quitter leur pays et ils se sont installés dans une maison qu’ils louent. Ces personnages font référence à un sujet très actuel, celui des migrants. Mélusine va aider Mathys à s’intégrer dans l’école.

On va de péripéties en péripéties dans ce nouveau tome. Mais surtout nous avons le droit à une révélation de taille pour Mélusine qui va changer beaucoup de choses pour la suite.

Je ne me suis pas ennuyée dans ce tome. Le dessin est superbe. J’ai vraiment retrouvée la Mélusine de mon enfance sur le début du tome. Elle est toujours prête à défendre les autres, son caractère est toujours très affirmé. Mais vers la fin on se rend compte qu’elle a grandit et que l’auteur a choisi de s’adapter à ce public qui a grandit avec mais aussi à la société actuelle. Ce fût au début une surprise pour moi mais je me suis dit que Mélusine s’adapte à son époque et donc reste très actuelle avec les thématiques abordées.

Le prochain tome s’annonce très intéressant avec la dernière page. Mélusine va voir son petit monde bouleversé…

Editions : Dupuis – Date de parution : 4 Mai 2018 – 48 pages

© Amandine Gazeau

19 Mai

« Plein phare sur » Fred Campoy, reçu par Aurélie Bambuck dans 9h50 le matin !

UNE VIE AVEC ALEXANDRA DAVID-NEEL – Tome 2

Scénario : FRED CAMPOY
Dessin : Mathieu BLANCHOT, FRED CAMPOY
Couleur : Mathieu BLANCHOT, FRED CAMPOY
Paru le 01 Fevrier 2017

Présentation de l’éditeur

Le plus grand explorateur du XXe siècle est une femme…

Première femme à être entrée dans la ville de Lhassa en 1924, Alexandra fête ses 100 ans. Rêvant toujours de voyager à travers l’Europe et la Russie, elle entame
pourtant une longue et sereine agonie, veillée par Marie- Madeleine. Au cours de ces 17 jours, le présent et le passé s’entremêlent, allant de l’épisode de Lhassa jusqu’à son enfance difficile, en passant par sa découverte du musée Guimet de Paris où elle passait d’innombrables heures à étudier l’hindouisme et le bouddhisme.

18 Mai

« Michel Vaillant, le rêve du Mans » !

Qui ne connaît pas le célèbre pilote Michel Vaillant… Son créateur, le génial Jean Graton, a fait apparaître son héros aux Les 24 Heures dans 13 albums… Jusqu’à ce que la réalité rejoigne la fiction… Cette aventure incroyable méritait bien un film ! C’est ce qu’a réalisé Frédéric de Brabant avec le film documentaire « Michel Vaillant, Le rêve du Mans ».

Il était présenté le jeudi 17 mai 2018 au cinéma Grand Action (5, rue des Ecoles, 75005 Paris), devant une salle archi comble de fans et de journalistes.

Ce film a une histoire peu banale. C’est d’abord l’histoire d’une passion : celle des bandes dessinées de Michel Vaillant, et aussi celle de la mythique course des 24 Heures du Mans.

C’est aussi et surtout l’histoire de la rencontre de Philippe Graton (fils de Jean Graton, créateur de Michel Vaillant, et talentueux scénariste de la nouvelle série) et du cinéaste Frédéric de Brabant.

Au départ, de l’aveu des protagonistes de cette aventure cinématographique, il n’y avait pas de projet de film, ni bien sûr le moindre budget de réalisation. Deux fous de course automobile ont cependant décidé de filmer les moments forts de la course 2017, lors de laquelle deux Vaillante-Rebellion (n°13 et n°31) étaient engagées. Ce sont ces quelques heures de films qui ont donné naissance à ce documentaire passionnant.

Des documents d’archives et des extraits d’albums de Michel Vaillant complètent à merveille cette aventure, entre rêve et réalité.

On y apprend l’origine de la passion de Jean Graton, découvrant au passage un de ces premiers dessins réalisé à l’âge de 8 ans, où le futur grand dessinateur représente son papa « en train de réparer sa moto ». On y voit aussi – non sans émotion – des photos d’archives, où le petit Jean Graton découvre la première fois, en 1937, les 24 Heures du Mans en compagnie de son père. Une expérience qui le marquera à vie. Plus tard Jean Graton restera très proche de cet univers et cultivera de véritables amitiés avec des pilotes de légende, dont l’immense Jacky Ickx !

Au fil du documentaire, on voit aussi défiler les principaux protagonistes de l’aventure Vaillante-Rebellion : les pilotes (Bruno Senna, Nicolas Prost, Julien Canal, Nelson Piquet Jr., Mathias Bèche), le vice-président de Rebellion Racing (Calim Bouhadra), le constructeur de la mythique Oreca 07 (Hugues de Chaunac), Gérard Neveu (directeur général du WEC), des journalistes spécialisés, des collecteurs et passionnés. Chacun apporte son témoignage et son expérience. Tous semblent réunis par leur passion commune pour la course et en particulier pour l’univers incomparable de Michel Vaillant.

Le documentaire entre ensuite dans le vif du sujet. On découvre la première présentation officielle de la Vaillante-Rebellion, dévoilée sous les crépitements des flashes des photographes, puis l’arrivée des voitures au Mans pour la célèbre séance du pesage lors de laquelle une foule subjuguée se presse. La voiture de la BD existe donc « en vrai » !

L’action se déplace dans le stand Rebellion. On assiste aux séances chronométrées de changements de pilotes et de ravitaillements. L’horlogerie de précision Vaillante-Rebellion ne laisse au hasard.

Vient alors l’incroyable récit de la course, avec ses innombrables rebondissements. Cette partie du documentaire pourrait être un thriller, tant la tension et le suspense sont palpables. Le facteur humain, associé aux mécaniques de précision – pilotes, ingénieurs et mécaniciens – est magnifiquement bien rendu. Aucune mise en scène, nul besoin de « surjouer » ou de scénariser. Le fil des événements réels est à lui seul aussi hallucinant et palpitant qu’un album de Michel Vaillant.

« Tout peut arriver au Mans » rappelle Gérard Neveu.

Les scénarios les plus fous se déroulent sous les regards incrédules ou fascinés des acteurs et spectateurs de leur propre récit. Tous les éléments d’une dramaturgie existent dans la matière même du sujet.

La fin de la course, ponctuée d’innombrables rebondissements, déjoue les pronostics les plus invraisemblables.

Nous la laisserons découvrir – sans rien spoiler – aux spectateurs de ce magnifique documentaire qui ne connaîtraient pas encore le résultat de la course et des suivantes.

La projection, longuement applaudie, a été suivie d’une séance de dédicaces de Philippe Graton et Frédéric de Brabant. L’occasion aussi de croiser quelques personnalités, telles que Gérard Neveu, directeur général du championnat du monde d’Endurance (WEC), qui nous a confié avoir réellement apprécié ce film.

©Bob Garcia