07 Juin

24 Heures du Mans 2023, les livres du centenaire : 24H Le Mans 1023-2023, 100 ans de légendes, de Gérard Holtz, Julien Holtz, Basile Davoine, Bernard Denis

24H Le Mans 1023-2023, 100 ans de légendes, de Gérard Holtz, Julien Holtz, Basile Davoine, Bernard Denis, Editions Gründ

Présentation de l’éditeur

Les 100 ans du Mans : Célébration d’une course visionnaire

Richement illustré par l’iconographie de l’ACO (Automobile Club de l’Ouest), venez découvrir le livre officiel des 100 ans de la course des 24 heures du Mans. De son histoire aux portraits de légendes telles que Jacky Ickx, Georges Durand ou Michelin, en passant par des infographies de points plus techniques comme l’évolution du volume sonore des voitures sur le circuit ou des records de température, cet ouvrage référence toutes les thématiques autour d’une course visionnaire, et célèbre 100 ans de moments spectaculaires.

Notre avis :

Une mine d’information époustouflante réunie par quatre grands spécialistes du sport automobile et en particulier de la mythique épreuve mancelle. LE livre du centenaire, publié aux prestigieuses éditions Gründ, spécialiste des « beaux livres ». Belle idée en particulier que de comparer les voitures sur des doubles pages. Un incontournable à lire et relire sans fin, car il y a toujours des détails et des informations à (re)découvrir.

©Bob Garcia

24H du Mans 2023, les livres du centenaire : Michel Vaillant, La cible, de Denis Lapière, Benjamin Benéteau et Marc Bourgne

Michel Vaillant, saison 2, tome 12, La cible, de Benjamin Benéteau, Marc Bourgne, Denis Lapière

Présentation de l’éditeur

Alors que Michel Vaillant, Jean-Michel, Patrick et Françoise sortent enfin de prison, le sénateur Warson annonce aux membres du Parti Démocrate qu’il va quitter la politique après les élections présidentielles afin de se consacrer intégralement au sport automobile. Mais la situation est loin d’être sous contrôle. Car si Steve sait que des extrémistes conspirationnistes oeuvrent dans l’ombre afin de faire de sa mort un exemple servant leur cause, il ignore qu’une date est déjà arrêtée pour cette dernière…

Notre avis

Encore un excellent scénario de Denis Lapière, qui a le génie de se renouveler sans cesse, tout en inscrivant Michel Vaillant et les protagonistes du récit dans un contexte proche de la réalité.

Les dessins de Benéteau et Bourgne touchent à la perfection d’album en album. Dans la fiction comme dans la réalité, Michel Vaillant nous réserve des rebondissements et un suspense à toute épreuve.

Interview de Denis Lapière sur le stand Michel Vaillant au village des 24 Heures du Mans…

Et une fois encore, la réalité dépasse la fiction…

Avant même que ne débute l’épreuve, le premier rebondissement frappe la Vaillante n°13 : le pilote John Farano, qui devait faire partie de l’équipage de la 13 a un accident lors de la quatrième manche de la saison de l’IMSA, disputée le dimanche 14 mai sur le circuit de Laguna Seca à Monterey. L’écurie publie un communiqué le vendredi 2 juin : « Tower Motorsports a le regret d’informer que John Farano ne participera aux prochaines 24 Heures du Mans. Ce fut une décision difficile, mais elle a été prise par mesure de précaution des suites de son accident à Laguna Seca. Bien que John soit en bonne santé, il a pris cette décision dans le meilleur intérêt de l’équipe et du programme. Le pilote TDS Racing et champion LM P2 Pro-Am du Mans (avec Algarve Pro Racing. Ndlr) Steven Thomas a été choisi pour épauler Ricky Taylor et René Rast en lieu et place de John. L’équipe reste pleinement focalisée sur la course à venir et conserve ses ambitions de signer le meilleur résultat possible. En tant que propriétaire de l’équipe, John restera en contact rapproché avec les pilotes et le staff, et les soutiendra à distance. »

L’entrée du stand de Tower Motorsports au paddock, la Vaillante dans le stand, les pilotes en dédicace sur la pitlane le mardi…

   

    

Le mercredi après-midi, les essais commencent. Tout se passe bien…

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…sauf dans l’univers improbable de Michel Vaillant… Steven Thomas est au volant de la n°13 quand l’Aston Martin de D’Station Racing fait une sortie de piste au Tertre Rouge et s’immobilise au milieu de la piste, en pleine trajectoire. La n°13 arrive à grande vitesse et ne peut l’éviter. Le choc est violent et la n°13 est partiellement détruite.

©Photo FIA-WEC extraite du live TV

Steven Thomas est évacué par ambulance et emmené au centre médical pour des vérifications réglementaires. Fort heureusement, les deux pilotes sont indemnes, mais la 13 ne pourra pas participer aux qualifications. TDS Racing publie alors sur sa page Facebook : « Never give up ! Suite à l’accident, nous sommes obligés de changer la coque. Une nouvelle course vient de débuter. Une course contre la montre pour tous les mécaniciens où l’objectif est de reconstruire la voiture en un temps record. »

Les mécaniciens tiennent leurs engagement, et la n°13 est de nouveau en piste le jeudi lors des essais libres, oscillant entre la 4ème et la 5ème place de la catégorie…

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La course est cruelle et capricieuse. Le samedi, quelques heures après le début de course, la 13 est très endommagée lors d’un nouvel accident et doit abandonner… Mais on peut en être certain, Michel Vaillant reviendra !

©Bob Garcia

 

14 Mai

24H du Mans 2023, les livres du Centenaire : Henri Vaillant, Marc Bourgne

Henri Vaillant Tome 1 : Passion, Marc Bourgne (scénario), Stassi Claudio (dessin), Editions Dupuis/Graton

Présentation de l’éditeur

Le jeune Henri Vaillant est Breton. Et donc têtu ! Ce qui le pousse à aller en Alsace afin de se faire embaucher par la célèbre firme Bugatti ! Il s’y fera une jolie place, même si son rêve ultime est de devenir pilote de course… De quoi lui donner envie de fonder sa propre firme ?
En attendant de découvrir toute l’histoire dans un beau et gros volume, venez découvrir le premier tiers d’Henri Vaillant dans une première fan-box numérotée et signée, proposant les 54 premières pages de Claudio Stassi en version lavis ainsi que des goodies exclusifs !

Notre avis

Quelle idée géniale ! Un immense bravo à Marc Bourgne pour ce scénario original et fidèle à l’esprit de la série « Michel Vaillant », servi par les dessins parfaits de Stassi Claudio.

Une totale réussite, un collecteur déjà incontournable.

©Bob Garcia

 

09 Juin

24 Heures du Mans 2022 : rencontre avec Jean-Louis Dauger, directeur de la marque et du développement Michel Vaillant

C’est la troisième fois que la mythique écurie imaginée par Jean Graton court aux 24 Heures du Mans. La première édition eut lieu en 1997 sous le nom de Courage-Vaillante; en 2017 sous le nom de Vaillante-Rébellion… et en 2022 sous le nom de TDSxVaillante (lire TDS by Vaillante) ! Nous avons rencontré le dynamique et sympathique Jean-Louis Dauger, directeur de la marque et du développement Michel Vaillant pour nous parler de cette nouvelle aventure mêlant la fiction et la réalité…

Mais la passion de Michel Vaillant (et surtout celle de Jean Graton) pour les 24 Heures du Mans est bien antérieure encore. On relira sur ce sujet les excellents articles de Jean-Philippe Doret, ainsi que le formidable Hors-série publié par Ouest-France en 2016 !

Présentation de l’éditeur
Un hors-série exceptionnel dans son contenu et dans sa forme. Ce numéro de 128 pages vous invite à découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Jean Graton, le « père » de Michel Vaillant, et les 24Heures du Mans, la plus grande course automobile du monde.
La fiction de la BD et la réalité se croisent en permanence au fil de ce numéro. Les articles, reportages, entretiens et portraits sont illustrés de photos et des plus beaux dessins de Michel Vaillant ayant trait aux 24heures du Mans.
Au sommaire :
– Les 24H du Mans dans les albums de Michel Vaillant
– Graton-Vaillant et Le Mans
– L’Histoire du circuit des 24heures sous le crayon de Jean Graton
– Ces pilotes qui ont écrit la légende du Mans
– Michel Vaillant à la télé et au cinéma

Sans oublier le mythique album « Michel Vaillant, 24 Heures sous silence » signé Philippe et Jean Graton, père et fils partageant la même passion…

Présentation  de l’éditeur

Les 24 heures du Mans. Les Audi Diesel y font la loi depuis quelques années. Michel Vaillant et Steve Warson constituent une équipe de choc pour les contrer. Le troisième pilote, Dylan Montusset, est un néophyte prometteur. Jouant ce pari, Jean-Pierre Vaillant espère bien ajouter une course de plus au palmarès prestigieux de l’Ecurie.

En attendant TDSxVaillante vient d’écrire une nouvelle page de saga Michel Vaillant !

© Bob Garcia

 

 

05 Déc

Angers BD 2021 : Zanzim dédicace « Peau d’homme »

Présentation de l’éditeur Glénat :

Sans contrefaçon, je suis un garçon !

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.

 

18 Sep

Circuit des Remparts Angoulême 2021 : rencontre avec B. Benéteau et A. Lapasset, « Renault, les mains noires »

Présentation de l’éditeur :

Revenir sur la vie passionnante de Louis Renault, c’est s’intéresser à la première moitié du XXe siècle. C’est être témoin d’une course au progrès qui ne veut croire en aucune limite. C’est également traverser deux guerres mondiales. Et si la première va mener Renault au sommet, la seconde précipitera sa chute. Inventeur, visionnaire, pilote, businessman… On connait sa signature, reste à découvrir l’homme.

19 Sep

24H du Mans 2023, les livres du centenaire : Les coulisses du Mans, Hervé Guyomard, E.T.AI.

Présentation de l’éditeur

Embarquez pour un tour du circuit des 24 Heures du Mans comme vous ne l’avez jamais vu, passez sous la célèbre passerelle Dunlop qui surplombe les 3 000 hectares du site. Partez à la rencontre de l’armée de l’ombre, ces milliers de bénévoles qui veillent autour de la piste, commissaires, médecins, jalonneurs, découvrez leurs fonctions, visitez les divers bâtiments et leurs fonctionnalités, vous allez croiser des pilotes de renoms, des chefs d’écurie, les directeurs de courses. En embarquant pour cette visite guidée exceptionnelle, vous apprendrez tout ce qu’il faut connaître sur les vêtements de pilotes, les camions usines, le village du circuit… ainsi que les incroyables anecdotes qui ponctuent un siècle de la plus grande course du monde.

Hervé Guyomard a régné en maître sur le circuit des 24 Heures du Mans pendant quarante ans, de 1971 à 2006. Désormais à la retraite, il se déplace sur les épreuves de l’Asian Le Mans Series en tant que responsable des commissaires. Il est aussi conseiller pour l’Automobile Club de l’Ouest.

 

Notre avis

Ce n’est certes pas le premier livre consacré aux 24 Heures du Mans, et ce ne sera pas le dernier. Car il se passe toujours quelque chose sur la piste et dans les coulisses de ce laboratoire automobile à ciel ouvert. Mais ce livre possède une saveur particulière, alors même que le joue l’édition 2020 sans spectateur, pour cause de COVID 19.

La préface de Pierre Fillon (Président de l’Automobile Club de l’Ouest) constitue la meilleure entrée en matière possible :

« Lorsque vous lirez ces lignes, Hervé Guyomard aura assisté à plus de soixante-dix éditions des 24 Heures du Mans, sans interruption depuis la reprise de l’épreuve après-guerre, en 1949. Ceci lui confère la légitimité de nous proposer dans ce livre une lecture transverse de notre organisation phare. Cinq ans après avoir commis, avec Pierre-André Bizien, le livre institutionnel sur le centenaire de l’ACO, Un siècle de vie associative et sportive, commandé par Jean-Claude Plassart, mon prédécesseur, Hervé nous livre cette vision beaucoup plus personnelle de la vie du circuit des 24 Heures du Mans à travers une analyse historique du site, des acteurs, des hauts faits comme des hauts lieux, le tout ponctué d’une myriade d’anecdotes dont il constelle ses visites guidées du circuit, à longueur d’année. […] »

Dans ce gros livre de 240 pages, Hervé Guyomard nous invite en effet à une visite détaillée, historique, du moindre recoin du circuit des 24 Heures. Le livre s’articule en deux parties « Le décor » et « Les acteurs »

Après avoir planté le décor (p. 13), c’est à dire le plan du circuit lui-même, l’auteur passe en revue les différents lieux mythiques, auxquels sont attachés des hauts faits et des anecdotes que l’on ne peut imaginer si on ne les a pas vécues. Chaque endroit est illustré de photographies anciennes. Ainsi « L’épingle de Pontlieue » est illustrée par la Rolland-Pilain C23 de Louis Sire et Jean de Marguanat, qui finit septième en 1925.

La « courbe Dunlop » est illustrée de la 4CV 1063 de Jean Rédélé et Guy Lapchin, qui finit dix-septième et dernière en 1952. L’anecdote, digne des intrigues des albums de Michel Vaillant, nous apprend qu’en pleine nuit, les pompes à essence de l’écurie Porsche n’étaient plus alimentées… « Une main pas innocente avait, dans les coursives des anciens stands, coupé les vannes d’admission du carburant. » Chaque endroit est ainsi disséqué, raconté, illustré. Les titres des paragraphes eux-mêmes portent leur part de légende et de mythe : « Les esses de la forêt », « Le Tertre rouge », « Les Hunaudières », « des ralentisseurs devenus des chicanes », « Mulsanne, sa bosse, ses abeilles et son tas de sable », « Le poste 89, sombres souvenirs et hommage aux commissaires », etc.

Mais l’aventure s’écrit aussi en marge du circuit. Hervé Guyomard nous invite alors à visiter « Les hauts lieux » et leurs temps forts : le pesage, la chapelle, les passerelles et souterrains, le restaurant de l’hippodrome, etc. Et toujours, les anecdotes hallucinantes et improbables « En 1923, les mécaniciens du Championnissimo Nuvolari n’arrivent pas à colmater au chewing-gum la fuite du réservoir. C’est le champion en personne qui s’en charge. »

Tout cela ne serait évidemment rien sans « les acteurs ». L’occasion de (re)découvrir les hommes et les femmes qui rendent cette aventure possible, les pilotes bien sûr, mais aussi toutes les personnes qui y participent : encadrants, médecins, commissaires sportifs, spectateurs. C’est aussi l’occasion de (re)découvrir les hauts faits, de brosser les portraits de personnages incontournables, etc.

Ce livre se dévore comme un roman, bourré de détails inédits ou oubliés, d’émotions, de douleurs parfois, mais toujours de passion… comme les 24 Heures du Mans !

Merci à Hervé Guyomard… et aux éditions E.T.A.I. de nous faire rêver avec leurs magnifiques ouvrages. Incontournable dans la bibliothèque de tout passionné digne de ce nom !

©Bob Garcia

17 Sep

Le souffleur de nuages, Nadine Monfils, Fleuves Editions

Présentation de l’éditeur

Franck, chauffeur de taxi, est triste parce que son chat est mort, que sa vie est monotone et qu’il est seul. Un jour, il reçoit l’appel de Hélène, une vieille dame fantasque, qui l’attend avec sa valise devant sa maison, dont elle laisse la porte grande ouverte,  » comme ça, tout le monde pourra entrer et se servir… » Elle n’a pas l’intention de revenir mais souhaite retrouver enfin le grand amour de sa vie.
Franck et Louise vont alors se lancer dans une aventure pleine de surprises et devenir l’un pour l’autre des souffleurs de nuages. Car il n’y a pas d’âge pour poursuivre ses rêves et les rencontres inattendues peuvent parfois ensoleiller notre existence…

 

Notre avis

Franck est triste parce que son chat est mort. Mais il est aussi très seul depuis que son compagnon l’a quitté. Sa vie est bien morose.

« Quand on a du chagrin, les souvenirs les plus beaux se teintent de la couleur des petites souris qui se font piéger pour un morceau d’illusion »

Mais tout s’éclaire quand il reçoit l’appel de Louise, une vieille dame qui veut retrouver son amour de jeunesse. Elle n’a pas un caractère facile mais elle est attachante. Elle se livre peu à peu. Le taxi est un lieu propice pour les confidences…

« Le taxi est un livre ouvert, une sorte de confessionnal où certains confient des secrets qu’ils ne dévoilent à personne, parce qu’il est plus facile de parler à un étranger qu’on ne reverra en principe jamais, qu’à un ami ou à un membre de la famille. »

La course promet d’être longue et coûteuse. Louise s’en fiche. Elle a de l’argent et le temps ne compte pas. Alors elle l’entraine dans un périple inattendu.

« Paris à cette heure matinale semblait drapée dans un manteau de mousseline qui atténuait les contours, et leur conférait une douceur pareille à celle des tableaux de Renoir. »

Franck se prend au jeu. Il apprécie cette rencontre, et les conseils de la vieille dame.

« Vous savez, l’indifférence ou le fatalisme sont les fauteuils de la bonne conscience. Souvent d’ailleurs, ils sont vides »

Le récit est vif, sans temps mort, prenant. Nadine Monfils décrit la naissance de la connivence entre les personnages. La chute est à la hauteur, pleine de promesses.

Ce genre de livre se lit comme une friandise. L’écriture est d’une fraicheur et d’une spontanéité délicieuses. Mais ne vous y trompez pas, Nadine Monfils est une styliste qui pèse chaque mot. On imagine le travail d’orfèvre derrière l’ouvrage.

Et on referme le livre heureux, sans trop savoir pourquoi.

Merci Nadine pour ce petit bijou.

Vivement le prochain !

©Bob Garcia

02 Jan

Et toujours les forêts, Sandrine Collette

Présentation de l’éditeur

Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.

À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.

Sélection pour le Grand Prix RTL-Lire 2020

Biographie de l’auteur

Sandrine Collette vit dans le Morvan. Elle est notamment l’auteure de Des nœuds d’acier, Il reste la poussière, et Les larmes noires sur la terre, couronnés par de nombreux prix.

 

Notre avis

Les éditeurs et les libraires se cassent la tête pour savoir dans quelle catégorie classer tel ou tel auteur. On peut comprendre. Question d’organisation, d’arguments commerciaux, de publics visés, tout ça…

Mais Sandrine Collette n’entre dans aucune catégorie, sauf à créer une catégorie spéciale « Sandrine Collette ». C’est ça le vrai talent. Avoir une identité tellement personnelle, tellement unique, tellement reconnaissable dès la première ligne, qu’il serait inutile et vain de tenter de tenter de lui coller une quelconque étiquette.

Nombre d’auteurs (polar ou pas, noir ou pas, thriller ou pas, blanche, grise ou rose ou pas…) écrivent des histoires captivantes et sacrément bien ficelées. Mais peu sont des stylistes. Ils se comptent même sur les doigts de la main (d’un manchot ?)

Sandrine Collette est une styliste unique, brillante. Elle peut aborder n’importe quel sujet, toujours avec le même bonheur. Son style transcendera toujours le sujet, au risque de prendre le lecteur à contrepied.

Qui aurait parié sur un récit post apocalyptique, genre traité des milliers de fois par toutes sortes d’auteurs de SF, de thrillers et j’en passe ?

Pourtant, on est pris dans ce récit dès la première ligne. Captivé, hypnotisé.

L’histoire est encore et toujours un prétexte à pourchasser ses vieux démons : l’enfance perdue, l’espoir malgré tout.

Sandrine laisse entrevoir ce que sera notre ancien monde, celui-là même que l’on s’applique à détruire consciencieusement. Comment l’humain va-t-il se reconstruire après notre suicide collectif, quel espoir restera-t-il à l’humanite ?

C’est aussi une métaphore sur le reconstruction personnelle après un naufrage, et un message d’espoir pour ceux qui trainent leur mal de vivre et semblent avancer dans la vie avec des boulets accrochés aux pieds.

368 pages de bonheur absolu. Une ode à la Littérature.

Ce livre va rafler quelques prix littéraires bien mérités. Je serai aux première loges pour applaudir, comme si je recevais les prix moi-même. Et ce sera le cas pour tous les auteurs, car cette reconnaissance et celle de l’Ecrivain.

©Bob Garcia