19 Nov

39ème salon du livre du Touquet : Rencontre avec Max Monnehay pour « Je suis le feu »

Je suis le feu, Max Monnehay, Seuil, Collection Cadre Noir

Présentation de l’éditeur

La Rochelle, mois de juillet. Une femme est retrouvée égorgée chez elle face à son fils de dix ans, qu’un bandeau et un casque audio ont préservé de l’intolérable spectacle. C’est la deuxième en l’espace de trois mois et les flics n’ont pas la moindre piste.
Le commissaire Baccaro va alors faire appel à Victor Caranne, psychologue carcéral et oreille préférée des criminels multi-récidivistes de la prison de l’île de Ré. Mais le tueur est une ombre insaisissable qui va bientôt faire basculer la ville dans la psychose.
Avec cette deuxième enquête de Victor Caranne, Max Monnehay confirme qu’elle a gagné sa place auprès des grands maîtres du thriller.
Max Monnehay est née en 1980 à Beauvais. Elle est l’auteure de plusieurs romans et nouvelles, parmi lesquels Corpus Christie, Prix du premier roman 2006 et Géographie de la Bêtise, publié au Seuil. Somb en 2020, prix Transfuge du meilleur espoir polar, initiait les aventures de Victor Caranne.

©Bob Garcia
©Images Isabelle Gosselin

 

 

21 Nov

Salon du livre du Touquet 2021 – Entretien avec Nicolas Lebel, lauréat du prix Polartifice

Salon du livre du Touquet : entretien avec Nicolas Lebel, lauréat Polartifice 2021 pour « Le Gibier »

Présentation de l’éditeur

Trente ans après la chute de l’apartheid, les Furies, déesses du châtiment, viennent à Paris initier leur danse macabre. Qui sont-elles venues venger ?
La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien. L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain. Tous les indices accusent Chloé de Talense, une brillante biologiste. Starski n’ose y croire : Chloé était son grand amour de jeunesse. Afin de prouver son innocence, le commissaire prend l’enquête à bras le corps – et certainement trop à coeur –, tandis que les meurtres se multiplient. Car l’étau se resserre autour de la biologiste qui semble être le gibier d’une chasse à courre sanglante lancée à travers la capitale. Starski prend peu à peu conscience que rien n’arrêtera les tueurs. Pire, qu’à fureter au-delà des évidences, il vient peut-être lui-même d’entrer dans la Danse des Furies…

Notre avis

Un démarrage sur les chapeaux de roues accroche le lecteur, au point de ne plus pouvoir lâcher le livre. Difficile de classer ce roman tant il combine avec brio les styles : roman noir, enquête policière, thriller… le tout teinté d’humour. Une vraie réussite, tant sur le fond que sur la forme.

Bob Garcia

13 Nov

Salon du Livre du Touquet Paris Plage 2019 : Solène Bakowski présente « Miracle » (Editions Cosmopolis)

Présentation de l’éditeur

Quel est le prix d’un miracle ?La vie de Laure, vingt-et-un ans, s’écroule lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur incurable au cerveau. Les médecins sont formels : la jeune femme est condamnée. Mais Laure est une battante, et grâce aux réseaux sociaux, récolte des fonds pour se lancer dans un projet fou : celui de traverser l’Atlantique en solitaire. Très vite, les internautes se prennent de passion pour cette jeune malade que d’aucuns voient comme une héroïne des temps modernes. Elle est invitée sur les plateaux de télévision, son périple est suivi sur YouTube par des centaines de milliers d’abonnés. Adulée, elle devient un symbole d’espoir et un modèle de courage. Dans sa course contre la montre, Laure pense avoir trouvé un sens à sa vie, mais une question parmi d’autres se pose : quel est le prix d’un miracle ?

Conduite pied au plancher, Miracle est l’histoire aux rebondissements en rafale d’une chute libre dans l’enfer des réseaux sociaux, qui va emporter Laure au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin… Là où le lecteur n’a plus de répit.

Biographie de l’auteur

Née à Paris en 1981, fascinée par les personnages faillibles et les monstres du quotidien, Solène Bakowski, auteur des succès Un sac et Une bonne intention, est l’une des nouvelles grandes voix du thriller psychologique.

10 Oct

« Apocryphe, qu’est-ce que la vérité ? » de René Manzor

« Apocryphe, qu’est-ce que la vérité ? » de René Manzor

Présentation de l’éditeur

Jérusalem. An 30.

Un petit garçon regarde avec rage

son père agoniser sur une croix.

Son nom est David de Nazareth,

et ceci est son histoire.

Un adolescent en quête

de justice et de vérité,

Une fresque épique, violente et émouvante,

un thriller biblique à couper le souffle

relecture stupéfiante

de l’histoire officielle.

Biographie de l’auteur

René Manzor est scénariste, réalisateur, et écrivain. En seulement deux romans, René Manzor s’est imposé comme un des nouveaux noms du thriller français, et a reçu pour Celui dont le nom n’est plus (Kero, 2014) le Prix Cognac du polar Francophone .

Notre avis

En fin d’ouvrage, l’auteur prévient que « Ce livre est une œuvre de fiction. Même s’il est inspiré en partie de faits réels et qu’il évoque certaines personnes ayant existé, il reste cependant un roman noir. »

Pour moi, il est beaucoup plus que cela. On peut aussi le lire comme un thriller et un péplum, une quête spirituelle et un « road trip » biblique.

Mettre en scène les péripéties du fils de Jésus n’a rien d’évident. C’est même un sujet franchement « casse gueule ». Comment ne pas tomber dans les clichés et les poncifs. Pourtant, ici, tout sonne juste, tout semble réel ou du moins plausible.

Les scènes de bataille, comme la description des mœurs au début de l’ère chrétienne semblent sortir de textes d’époque. La vie d’un esclave ne vaut pas le prix de la lame qui lui tranche la gorge à la moindre contrariété. Le « pacificateur » roman ne fait pas dans la dentelle. Âmes sensibles s’abstenir.

Le récit est captivant et sans temps mort. Les personnages sont attachants et parfaitement bien campés.

On se laisse emporter par ce souffle épique doublé d’une quête spirituelle. René Manzor interpelle le lecteur sur ses propres croyances, et sur la genèse du judéo-christianisme.

Les thèmes de la repentance et du pardon sont au centre de cette fresque flamboyante.

Le tout est servi par une écriture soignée, cinématographique, sans faille.

Du bel ouvrage.

Ne passez pas à côté de ce livre, il vous fera voyager loin dans le temps, dans des contrées miraculeuses… et au fond de vous-mêmes.

Un véritable coup de cœur !

 

©Bob Garcia

30 Sep

Tr@que sur le web de Didier Fossey

Présentation de l’éditeur:

La première enquête du commandant Le Guenn au 36 quai des Orfèvres. – PARIS. 13ème arrondissement. Le cadavre d’une femme est découvert atrocement mutilé. Boris Le Guenn, chef de la B.A.C. au 36 quai des Orfèvres, conclut en premier lieu à un cas isolé. Une mauvaise rencontre… Mais quand des meurtres de femmes se succèdent selon le même mode opératoire, il comprend alors qu’il est confronté à un tueur en série, organisé et méthodique, qui ne laisse aucune trace derrière lui. Seul lien entre toutes les victimes : INTERNET. C’est une enquête d’un genre nouveau qui se présente pour Le Guenn et son équipe. Ils se rappelleront, à leurs dépens, qu’il ne faut jamais se laisser piéger par les apparences.

Notre avis:

Chronique d’un roman connecté!

Connecté, c’est LE mot qui correspond le mieux à ce roman: connecté avec internet, connecté avec l’époque 2.0 mais aussi connecté avec la réalité de terrain des policiers.

Quand le corps d’une femme est retrouvé violé et mutilé, le Commandant Le Guenn et son équipe ne savent pas qu’ils viennent de commencer une traque qui les mènera à un tueur méticuleux, entraîné, précis…. Un tueur connecté qui a fait des sites de rencontres son territoire de chasse.

Une écriture rythmée, boostée par une intrigue efficace, « Tr@que sur le web »est un bon thriller qui respecte les codes du genre. Un meurtrier psychologiquement instable, des crimes en série, du sang sans aller jusqu’à des descriptions dignes de « Braindead »…

Le style est agréable et on devine la patte du poulet derrière la plume de l’auteur: notre vocabulaire, nos soucis… Didier connaît son sujet et ça se sent:
« La politique est partout. Tout est bon pour que les présidentiables fassent leur show. L’opinion publique, c’est tout ce qui les intéresse, hein! Si l’on ne va pas dans ce sens là, on brandit au dessus de votre tête le spectre de la retraite anticipée, de la carrière avortée, bloquée, voire, de la révocation. C’est la nouvelle version de la carotte et du bâton! Quand on a commencé tous les deux ça marchait à coups de lettres de félicitations et de gratifications. On était contents d’avoir résolu une affaire, on avait le sentiment du devoir accompli! Maintenant c’est: attention à ne pas faire de l’ombre ou du tort à un tel ou un tel! ».

Toutefois deux petits bémols pour moi, le manque de profondeur des personnages (mais il s’agissait du premier roman de Didier et je suis certaine que ça a évolué depuis); et une erreur de procédure que ne peuvent pas relever les non-initiés à la procédure pénale (oui oui je suis exigeante je sais!).

Malgré ces deux petits points qui n’ont pas pour autant gâchés ma lecture, « tr@que sur le web » est idéal pour passer un bon moment. Il se lit rapidement de part le rythme de l’intrigue qui ne souffre d’aucun temps mort et qui est bien amenée.

Et vous, vous lancerez-vous à la poursuite ce tueur 2.0?

Paru le 15 décembre 2017 chez Flamant Noir éditions, 358 pages.

@Ophélie Cohen

12 Mai

« Les Jumeaux de Piolenc » de Sandrine Destombes, prix VSD RTL du meilleur thriller 2018.

Présentation de l’éditeur:

« Un vrai page-turner, addictif et haletant, porté par une atmosphère envoûtante et une écriture ciselée.  » Michel Bussi

Août 1989. Solène et Raphaël, des jumeaux de onze ans originaires du village de Piolenc, dans le Vaucluse, disparaissent lors de la fête de l’ail. Trois mois plus tard, seul l’un d’eux est retrouvé. Mort.
Juin 2018. De nouveaux enfants sont portés disparus à Piolenc. L’histoire recommence, comme en macabre écho aux événements survenus presque trente ans plus tôt, et la psychose s’installe. Le seul espoir de les retrouver vivants, c’est de comprendre enfin ce qui est arrivé à Solène et Raphaël. Au risque de réveiller de terribles souvenirs.

Notre avis:

« Les Jumeaux de Piolenc » de Sandrine Destombes aux éditions Hugo Thriller, prix VSD RTL du meilleur thriller 2018.

Il est vrai que l’on utilise souvent des expressions récurrentes pour qualifier un bon thriller: page Turner, addictif, claque… mais que voulez-vous, même si la langue française regorge d’adjectifs, il est parfois difficile de trouver les bons mots pour qualifier une lecture. Alors je vais tenter de ne pas tomber dans les lieux communs pour vous faire comprendre à quel point ce thriller est une réussite et qu’il est indispensable de le lire…

« les jumeaux de Piolenc » s’ouvre sur un prologue original, le récit de la disparition de jumeaux, vu au travers des médias. Sandrine Destombes y évoque les évolutions scientifiques et notamment le travail autour de l’ADN. L’utilisation de ce procédé met tout de suite le lecteur en conditions, le climat est posé. Qui ne s’émeut pas de la disparition d’enfants? Sujet qui a inspiré Sandrine. Mais ne vous y trompez pas, ce petit bijou de littérature noire ne peut pas se résumer à la disparition de Solène et Raphaël…

Dès les premiers chapitres, Sandrine passe au crible les mécanismes de la machine judiciaire et certains passages ne sont pas sans rappeler « l’affaire Grégory », notamment par le fait que l’enquête sur la disparition des jumeaux est confiée à un jeune enquêteur.

Tout au long du roman, Sandrine évoque la fragilité émotionnelle des enfants, ces adultes en devenir, l’importance de la construction de leur personnalité, les dangers des réseaux sociaux et des rencontres virtuelles.

Le combat du papa des jumeaux, Victor, renvoie à  celui du papa de la petite Estelle, similitude troublante qui renforce la charge émotionnelle à la lecture.

J’ai également été émue du lien tissé entre Victor et Jean, premier officier a avoir enquêté sur les jumeaux. Cette enquête qui a été son graal, le combat de sa vie au point de tout lui sacrifier:

« Il y avait quelque chose de triste et beau à la fois dans ce lien qui unissait ces deux hommes. A les observer dans ce cadre plus intime, Fabregas se demanda à quel moment leur relation s’était éloignée du cadre professionnel pour devenir cette amitié à la fois pudique et sincère ».

Sandrine décrit d’ailleurs de manière remarquable le sentiment d’impuissance de l’enquêteur qui, malgré tous les moyens mis en œuvre, n’avance pas d’un pas.

Enfin, au delà de tous les sujets traités, du travail remarquable autour de la psychologie tant de l’enfant que de l’adulte; au delà de la construction précise et admirable des personnages qui vous hanteront un petit moment, il y a l’intrigue.

Le rythme et la tension montent crescendo au fil des éléments que Sandrine distille habilement, nous renvoyant d’une piste à l’autre, bousculant nos soupçons pour en faire naître d’autres, multipliant les possibilités pour nous amener vers un final surprenant. 

Dans la catégorie thriller, « Les jumeaux de Piolenc » flirte avec la perfection. Il va falloir dorénavant compter avec Sandrine Destombes qui vient de rejoindre les maîtres du genre!

Chez Hugo Thriller, paru le 03 mai 2018, 400 pages.

@Ophélie Cohen

20 Mar

Boréal par Sonja Delzongle

Présentation de l’éditeur:

Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un œil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C’est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d’eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l’origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s’immerger dans le travail, Luv s’envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la première disparition.

Notre avis:

Je ressors pensive et émue de ma lecture. Je dis souvent que les romans noirs ne sont pas « que » des enquêtes de police, qu’ils sont souvent le vecteur de tant d’autres messages, « BORÉAL » ne déroge pas à ce constat, au contraire.

« BORÉAL » est certes un thriller, glaçant au sens propre comme au figuré, l’intrigue est passionnante et largement documentée, mais « BORÉAL » est tellement plus qu’un thriller.

Au travers de ses mots et de l’histoire de ses personnages, Sonja a su évoquer des sujets puissants, parfois douloureux, avec une empathie incroyable sans jamais tomber dans le  pathos.

Elle y évoque avec pudeur mais de manière si juste le « désir d’enfant », désir ou non d’ailleurs, le sacro-saint instinct maternel que nous devrions toutes ressentir dès l’annonce d’une grossesse, quand tant de femmes culpabilisent, à tord, parce que ce n’est pas leur cas ; les relations mères-enfants quelques soient la forme de cette maternité: enfant naturel, enfant adopté, enfant désiré ou non…

« Pour qui les parents le font-il vraiment? Pour eux ou pour lui? Mon enfant, mon miroir, mon autre, ma chair. La seule idée de toutes les épreuves et les souffrances auxquels il sera confronté devrait en faire renoncer plus d’un. Mais ce n’est pas à ça que l’on pense lorsqu’on caresse ce doux projet. Non, quand ce n’est pas un accident, une erreur, on ne pense qu’à cet être fragile issu de soi, que l’on a conçu à deux ou bien fabriqué seul pour satisfaire son propre besoin de donner, transmettre, besoin d’immortalité, pour lutter contre le vide qui attend chacun. »

Elle nous parle aussi de la complexité des relations familiales dans leur ensemble mais également la beauté que peut revêtir ce lien du sang.

Elle partage avec nous ses réflexions sur le deuil et la mort. Que nous reste-t-il quand l’ un de nos proches disparaît:

« Que subsiste-t-il de quelqu’un après sa mort? Mais aussi que reste-t-il aux vivants? Le chagrin, les larmes. La résignation ou la colère. »

D’ailleurs la vie et la mort se font échos tout au long de l’histoire, se livrant une bataille dans la nuit polaire du Groenland. Cette nuit qui nous envahit et ne nous quitte pas tout au long de la lecture.

Débordée plusieurs fois par les émotions que l’auteur a su transmettre, j’ai pleuré, j’ai eu froid, j’ai eu peur, et en terminant ton roman mille et une questions demeurent:

– que serais-je prête à faire pour ne pas mourir et voir grandir mon fils?

– quel impact nos comportements ont-ils réellement sur notre éco-système?

Et tant d’autres…

Sonja m’a emportée avec elle sur l’inlandsis, au cœur de cette nuit sans fin, dans des descriptions à couper le souffle. Un tableau à l’aquarelle, une nature faite de noir et de blanc comme un ying et un yang, comme cette éternelle opposition entre la vie et la mort.

Sonja Delzongle nous offre « Boréal » comme un cadeau, on y sent l’émotion dans son écriture, un truc en plus, en filigrane, que je n’avais pas ressenti ailleurs…

N’hésitez pas, « Boréal » est glaçant de vérités. Un thriller angoissant, rythmé, dépaysant mais tellement plus… Un roman que vous n’êtes pas prêt d’oublier!

Boréal, paru le 08 mars 2008 aux éditions Denoël, collection « sueurs froides », 448 pages.

© Ophélie Cohen

10 Fév

Punk friction, de Jess Kaan

punk

Présentation de l’éditeur:

Auchel, nord de la France. Le corps d’un jeune marginal brûle au petit matin dans le cimetière municipal. Acte gratuit, vengeance, meurtre ? La police ne sait quelle hypothèse privilégier, d’autant qu’on découvre très vite un nouveau cadavre, celui d’une étudiante, sauvagement assassinée. La population aimerait croire que le coupable se cache parmi la bande de punks squattant dans les environs…

Le capitaine Demeyer, quadragénaire revenu de tout, et le lieutenant Lisziak, frais émoulu de l’école de police, du SRPJ de Lille sont chargés de cette enquête qui s’annonce particulièrement sordide. Une jeune lieutenant, en poste dans la cité, ne veut pas lâcher l’affaire et s’impose à ce duo pour le moins hétéroclite.

Notre avis:

C’est avec beaucoup d’humour que Jess Kaan nous entraîne dans une double enquête, entre Lille et Auchel (le Pas de Calais pour les non ch’ti), dans mon plat pays.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman, qui je dois l’avouer ne m’a pas émue, mais touchée. Touchée parce qu’il est une véritable critique de notre société. Avec des prises de positions assumées et une grande habilité, l’auteur amène son lecteur à réfléchir sur des sujets qui sont tout sauf légers.

Ainsi Jess décrit une jeunesse perdue et désabusée:

« Quatre paumés du Nord, le genre de gosses comme il en existe des milliers, une génération sacrifiée par un système à bout de souffle. Enfants cassés, enfants broyés par des rouages socio-économiques les dépassant. Difficultés familiale au sein de tribus éclatées, borderline, échec scolaire lié à leur différence, aucune perspective et aucune possibilité de rémission. »

Il parle d’une région qui souffre de l’abandon des politiques élus:

« Les bâtisses rappelaient surtout qu’Auchel avait grandi avec les mines, comme d’autres villes du bassin avant que tout s’arrête; subitement. Parce que les politiciens gouvernaient sans prévoir. Parce que les travailleurs trimaient pour finir le mois. »

Mais il rend aussi hommage aux habitants de la région, car s’il joue avec les clichés (qui ne sont pas nés de rien), l’accent, la consommation d’alcool etc… Il met en lumière une population qui galère plus qu’ailleurs, ces personnes courageuses qui donneraient tout pour leurs enfants:

« A côté, tu as un tas de braves gens qui triment ou essayent de gagner leur vie et qui s’en sortent tant bien que mal. Plutôt mal que bien. En tous cas de pire en pire, ceux-là, tu n’en entends jamais parler. Ils paient leurs impôts, ils essaient d’envoyer leurs gosses dans de bonnes écoles pour qu’ils aient un avenir correct et ils ont le sentiment d’être jetés par tous les partis politiques. »

Effectivement, comme le dit la ligne éditoriale « roman policier mais pas que… »

Deux mentions spéciales pour ce roman:

J’ai rencontré avec une vieille « boyau rouge » qui m’a rappelé les mamies de la petite ville minière dans laquelle j’ai vécu quelques années, ces grand-mère toudis cachées derrière leurs rideaux ou assises sur leur pas de porte à épier la vie de leur petite ville, mais surtout de leurs voisins! Un personnage qui ne fait qu’un passage fugace mais tellement bien décrit que j’avais l’impression être juste à côté d’elle!

Mais aussi l’utilisation du « parlé » du bassin minier qui renforce la crédibilité des propos… l’immersion est totale!

« Punk Friction » m’a touché mais m’a aussi beaucoup fait sourire. Les sujets si graves soient-ils sont abordés finement et avec humour pour ne pas tomber dans le pathos,les préjugés. La critique est acerbe mais tellement bien amenée. Une intelligence d’écriture qui marque.

L’exercice n’était pas simple et Jess y est arrivé haut la main !

« Punk friction », aux éditions Lajouanie. Paru le 14 juillet 2017, 270 pages.

© Ophélie Cohen

09 Fév

Le diable s’habille en licorne, de Stanislas Petrosky

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Présentation de l’éditeur :

Requiem, votre curé préféré est de retour à… Dunkerque et en plein carnaval ! Pour une séance d’exorcisme.

Notre héros, hors norme, est, il faut l’avouer, un peu étonné par cette divine mission. Non pas qu’il ne croie pas au démon, c’est quand même un petit peu son boulot, mais il se méfie, c’est tout. Il faut dire que les festivités donnent lieu à de sacrées fiestas mais aussi à quelques curieux décès. Des lycéens meurent les uns après les autres après avoir ingurgité des bonbons aux saveurs bien peu catholiques. Requiem réussira-t-il à démanteler ce trafic de « Licorne » et à sauver le carnaval ? Vous le découvrirez dans ce troisième tome des aventures de Requiem, le plus déjanté des serviteurs du Seigneur…

Notre avis :

Voici le troisième tome des aventures de ce prêtre exorciste pas comme les autres !

C’est le genre de livre qui ne peut pas rester longtemps dans ma PAL. C’est le genre de livre que je dévore et que je savoure à la foi. Les précédents tomes sont des coups de cœur donc j’espérais beaucoup de ce tome ci qui ne sera pas le dernier !!!!

L’action se passe toujours dans le Nord de la France et à Dunkerque en grande partie. Cette enquête de Requiem se déroule en plein carnaval ! Cela ne va pas la faciliter mais surtout créer des moments cocasses !

Au début tout porte à croire qu’il s’agit d’un exorcisme. J’étais assez surprise comme Requiem. Cela paraîtrait logique vu la nature du personnage mais on a très vite des doutes car ce serait trop simple.

Mais bien sûr cette enquête va être assez complexe. Beaucoup de morts et peu d’indices pour comprendre ce qu’il se cache derrière.

On suit l’enquête avec Requiem donc comme lui on fait des hypothèses sans savoir où l’on va. Mais lui aussi nous fait des cachotteries parfois pour nous garder en haleine !

Comme dans le précédent, Requiem s’adresse au lecteur et l’implique dans le récit. Cette manière de tutoyer le lecteur est utilisée comme il faut. On a un sentiment de complicité avec le personnage.

Dans ce livre, l’auteur (donc son personnage) se permet quelques prises de positions sur des sujets d’actualité ou qui le touche. Il est question en grande partie du terrorisme. Il aborde ce sujet d’une manière très intéressante. Il n’y a pas que l’islam qui est concerné par ce fléau mais aussi le catholicisme. Il explique comment fonctionnent ces gens qui se disent religieux alors qu’il utilise la religion pour d’autres fins. L’instrumentalisation des plus jeunes est aussi montré dans ce livre avec une certaine justesse. De manière générale ce sujet est bien traité dans le livre et pour ma part il m’a beaucoup intéressé.

Comme dans les précédents tomes, l’humour est ce qui fait le charme de ce livre ! Dès le début ça commence fort ! Dans celui ci je trouve que le niveau est supérieur et qu’il est présent dans beaucoup de détails jusqu’au prénom de certains personnages.

Extrait : « Je suis fébrile, tel un morbaque au salon de la foufoune. »

Ces touches d’humour aident à supporter l’horreur à laquelle Requiem est confronté dans ce livre.

L’action et le suspense rythme le livre à merveille ! Plus on approche de la fin et plus on se demande comment cela va bien pouvoir finir. Les surprises sont présentes et notre Requiem, aussi doué qu’il est, va devoir mettre les bouchées double pour réussir cette enquête.

Ce livre comme les précédents est un vrai coup de cœur ! C’est un plaisir de se plonger dedans mais il y a aussi une certaine tristesse de les finir. Pendant ces 200 pages ont oublis tout les soucis et on rit !

Donc si tu n’as pas la forme, que la vie te fait la misère et bien fonce lire les aventures de Requiem !!

Éditions : Lajouanie – Date de parution : 9 Février 2018 – 216 pages

© Amandine Gazeau

13 Juil

Super8 : les huit livres Ring indispensables de la rentrée !

La maison Ring est née dans le prolongement de la revue éponyme, créée en novembre 1999 par David Serra. Notre arrivée en librairie fut marquée par de grands succès critiques et populaires comme autant de portes vers notre salle des machines : le document et le témoignage brûlants, le thriller, le rock, le fait criminel. Telle une panthère sous le soleil, Ring portera des voix originales, vous parlera de l’excès du malheur et du mal, de l’envers d’un pouvoir, du destin d’une rock star. Ring propose cinq cellules éditoriales : Documents(documents d’actualité, enquête sociales, témoignages et essais), Ring Blanche (littérature générale), Ring Noir (thrillers/policiers), Murder Ballads (documents et récits criminels réels) etPulp (musique & bande dessinée). Ring possède sa propre marque de livres de poche, La mécanique générale, qui éditera nos parutions bestsellers et des titres d’exception parus chez d’autres éditeurs, deux ans après les éditions originales grand format. Les catalogues de ces collections sont disponibles à la gauche de cette page, ainsi que notre adresse, téléphone et emails. Ring est l’éditeur de Jimmy Page (Led Zeppelin), Norman Mailer, Zineb El Rhazoui (Charlie Hebdo), Frédéric Ploquin (Marianne), Stéphane Bourgoin, Pierre-André Taguieff, Frédérique Lantieri et Dominique Rizet (Présentateurs de Faites entrer l’accusé), Waleed Al Husseini, Laurent Obertone, Alain Bauer pour ne citer qu’eux. Notre directeur littéraire, Raphaël Sorin, fut l’éditeur historique de Houellebecq, Bukowski, Philip K. Dick, William Burroughs. Chez Ring, tous les horizons se croisent.

David Serra a été le premier éditeur au monde à inventer, réaliser et diffuser des bandes annonces de romans et documents (depuis 2004). Ce site officiel, entièrement en haute définition, vous permet de suivre l’actualité quotidienne de Ring, qui plante son drapeau dans le derme de l’alphabet national.