13 Juin

Sim racing et 24 Heures du Mans

Simracing

On donne à l’univers des logiciels de simulation de courses automobile (NASCAR Racing: 2003 Season, Rfactor, Race 07, iRacing, Netkar Pro, Richard Burns Rally, Grand Prix Legends, GT Legends, GTR 2; Project CARS ou Assetto Corsa), le nom de sim racing. Les logiciels utilisés se distinguent des autres jeux de voitures par leur réalisme et par la prise en compte et la gestion avancée des paramètres de l’automobile : usure des pneumatiques, du moteur, des freins. La météo peut également évoluer au fil de la course et modifier l’adhérence sur la piste, et donc le choix des pneumatiques. Les logiciels permettent en outre de régler finement toute une foule de paramètres : suspension, frein, boîte de vitesses, différentiel, etc. Les écuries ont la possibilité de mettre au point une stratégie d’arrêt au stand (changement de pneus, essence embarquée, réparation des dégâts) ainsi qu’un nombre important d’informations qui sera retranscrit par le biais du retour de force d’un volant. Les jeux de simracing proposent un mode multijoueur très développé permettant de simuler de véritables courses.

24 Heures du Mans virtuels

Le 18 mars 2020, Pierre Fillon, président de l’ACO annonçait « Conséquence de l’évolution sanitaire liée au coronavirus et des dernières directives gouvernementales, la 88e édition des 24 Heures du Mans, initialement programmée les 13 et 14 juin prochains, est reportée aux 19 et 20 septembre 2020. » Cette décision juste est néanmoins frustrante pour le monde de l’automobile. D’autant que la plupart des compétitions (F1, Fe entre autres) sont également annulées.Très vite, les courses eSport se multiplient. L’idée d’organiser une course des 24 Heures du Mans virtuelle s’impose rapidement et semble faire l’unanimité auprès des pilotes comme des simracers. Le choix se porte sur la simulation rFactor2, qui intègre les LMP2 et les GTE. La course se déroulera dans des conditions très proches du réel, sur le circuit des 24 Heures du Mans, pendant les 24 heures habituelles. Le règlement aussi se rapproche de la réalité : « Les conditions de course : la météo pourra changer ; le concept de jour et nuit est intégré ; les voitures accidentées peuvent être réparées au stand ; les réglages des voitures sont paramétrés par les équipes. Ravitaillements et changements de pneumatiques sont des critères essentiels. La stratégie sera au cœur de la course. Une direction de course veillera à l’équité sportive de l’épreuve. » A cela s’ajoutent les changements de pilotes obligatoires. Les temps de conduite (4 heure minimum par pilote, et au maximum 7 heures sur l’ensemble de la course), permettent d’alterner les pilotes professionnels et les spécialistes de l’esport. Ainsi, les cartes sont rebattues. Les équipes seront composées de 4 pilotes : des équipages avec pilotes de courses et simracers (avec au minimum 2 pilotes professionnels et au maximum 2 simracers par voiture). Les plus grands pilotes automobiles, toutes catégories confondues, se retrouvent bientôt au départ des 24 Heures virtuels au côté des simracers : Simon Pagenaud (vainqueur d’Indianapolis) ; des pilotes actuels de F1 (Charles Leclerc, Max Verstappen, Lando Norris, Pierre Gasly) ; d’anciens pilotes ou champions du monde de F1 (Alonso, Button, Barrichello, Fisichella, Massa, Panis) ; d’actuels pilotes de Formule E (Jean-Eric Vergne, Stoffel Vandoorne) et bien sûr les habituels pilotes d’endurance (Buemi, Hartley, Lotterer, etc.) De leur côté, les meilleurs simracers de la planète viennent compléter les équipes, donnant ainsi sa chance à chaque écurie. En effet, les simracers (très habitués à l’exercice) sont plus performants que les vrais pilotes (de 2 à 4 secondes en moyenne au tour).

La grille totale est composée de 50 voitures (maximum). Voir ici !

Les équipes sont libres de créer leur propre livrée. Toutes les informations sur les pilotes et simracers sont ici

Côté réalisation, l’ACO assure « Les moyens de production et de mise en image seront conséquents. Les commentateurs et pit reporters seront en direct depuis un studio de Télévision à Paris où des acteurs du monde de la compétition automobile et des invités de renom viendront leur rendre visite pendant ces 24 Heures. Cette course unique qui réunira les meilleurs pilotes du monde et l’élite des sim racers sera diffusée librement sur de multiples plateformes audiovisuelles dans le monde entier. »

Il sera possible de suivre la course en particulier sur Youtube FIA WEC et 24H Le Mans.

Il existe bien sûr des ouvrages spécialisés sur le sujet. Le simracer Alain Lefebre en a fait sa spécialité. Voir son site

Et deux livres pour découvrir l’univers du sim racing…

Présentation de l’éditeur :

Vous êtes un pilote dans l’âme, mais vous ne pouvez pratiquer cette passion coûteuse et dangereuse ? Convertissez-vous au SimRacing et découvrez des simulations de courses automobiles en ligne bluffantes de réalisme.
Cet ouvrage vous offre un panorama des principales simulations, dont les quatre incontournables Live For Speed, rFactor, Race 07 et iRacing. Découvrez les caractéristiques de ces logiciels, les mods (nouveaux circuits et voitures) créés pour améliorer les simulations initiales, et les importantes communautés de joueurs, les ligues, où sont organisées les compétitions.
À travers des récits de courses et des conseils de réglages, vous partagerez l’expérience de SimRacers chevronnés et accéderez aux clés et méthodes pour progresser rapidement et finir sur la première marche du podium.

Et…

Présentation de l’éditeur :

Une nouvelle branche des jeux vidéo est en train de prendre son essor grâce au développement de l’usage d’Internet… Il s’agit du SimRacing.
Le terme de SimRacing (simulation racing) recouvre un ensemble de simulations de course automobile qui se caractérise par un mode multijoueur très développé et un aspect modulable. Ces « mods » sont créés par la communauté afin d’enrichir la simulation initiale (création de circuits, de voitures, …).
Le SimRacing se distingue des jeux vidéo par sa volonté de coller le plus possible à la réalité. Ces simulations sont surtout utilisées en ligne à travers Internet. De nombreuses compétitions dans toutes les catégories sont organisées grâce aux ligues regroupant les « SimRacers ». Certains championnats rassemblent des centaines de participants.
Pour simplifier, le SimRacing est à la simulation automobile ce que Flight Simulator est à la simulation de vol.
Alain Lefebvre est déjà un auteur confirmé : auteur de nombreux livres professionnels dans le domaine de l’informatique et de l’Internet. Il a aussi une bonne culture du sport-autombile à travers sa participation à des compétitions dans différentes catégories (il a terminé sa « carrière » par une seconde place dans un championnat national disputé sur monoplace, tout son parcours personnel dans les sports mécaniques est raconté dans un livre intitulé « Racing ») et dans sa proximité avec Soheil Ayari dont il est le biographe.
Alain Lefebvre est également l’auteur d’un documentaire vidéo consacré à l’histoire de la Porsche 917.
Alain Lefebvre est aussi un SimRacer accompli : il pratique les différents logiciels disponibles depuis 1992 et est actif online depuis 2004. Il est membre de plusieurs ligues, participe à différents championnats (second du Master Series GP79 en 2008) et il est adhérent d’iRacing depuis mai 2008. Il a également une expérience concrète en matière de modding puisqu’il est le chef de projet du mod consacré à la Ferrari 312B F1 de 1970.
Toutes les parties techniques (réglages des voitures) ont été relues et validées par Soheil Ayari, pilote professionnel au palmarès impressionnant : Karting, Formule Ford (champion de France en 1994) ; Formule 3 (champion de France en 1996 et vainqueur de la coupe du Monde à Macao en 1997) ; F3000 (deux victoires en 97 et 98, plus de nombreux podiums), F1 (test sur Williams-Renault fin 1997) ; Prototype (nombreuses participations aux 24H du Mans dont deux 4e place en 2004 et 2011) ; Supertourisme (3 fois champion de France de la catégorie en 2002, 2004 et 2005) et GT (nombreuses courses sur Viper, Corvette et 2 fois champion de France sur Saleen en 2006 et 2007 plus le titre international en Le Mans Series en 2007).

©Bob Garcia

 

12 Juin

Tif et Tondu « Mais où est Kiki ? » Par Blutch et Robber

Tif et Tondu, un retour « choc » !

En 2019 et 2020, ce duo majeur de l’histoire du journal de Spirou a fait son grand retour. Tout d’abord en 2019 sous la forme d’un roman, L’Antiquaire sauvage, dont l’album Mais où est Kiki ?, paru en janvier dernier, constitue le deuxième arc narratif.

Véritables pionniers, Tif et Tondu sont apparus dès 1938, année de naissance du journal de Spirou. Avec une longue généalogie de scénaristes, notamment depuis 1954, qu’il est nécessaire de rappeler ici, et dont on devine immédiatement, au fil de la lecture de ce nouvel album, une connaissance approfondie de la part de la fratrie Blutch et Robber, à l’œuvre au fil de cette reprise.

Le titre de l’album fait ainsi directement référence au personnage de la comtesse Amélie d’Yeu, surnommée Kiki, dont la première apparition remonte à 1969 dans Tif et Tondu contre le Cobra, deuxième histoire écrite par Maurice Tillieux. Dans Mais Où Est Kiki, l’héritage de ce dernier « s’entend » dans un certain art du dialogue de la réplique qui fait mouche. L’esprit de son prédécesseur Maurice Rosy, scénariste de 1954 à 1968, semble se retrouver dans les inventions insolites et une certaine forme de loufoquerie. Successeur de Maurice Tillieux, Stephen Desberg avait offert au personnage de Tif une certaine nonchalance, voire une apparente désinvolture, revisitée ici dans des joutes verbales parfois acides avec son acolyte barbu. Après le départ du dessinateur historique Will, une première reprise signée du duo Sikorski-Lapière avait renoué avec une fibre purement policière, affranchie des références au fantastique des trois scénaristes précédents.

Nantis de ce solide héritage, dont ils connaissent la moindre virgule, Blutch et Robber donnent leur propre tempo. La recherche de Kiki prend ainsi la forme d’une histoire au long cours et aux multiples ramifications, riche d’une galerie de personnages hauts en couleurs, composant une série de figures dont aucune n’est banale : antiquaire escroc et sa fille entreprenante, brochette de criminels réunis dans un club privé, femme de maison éplorée, SDF expert en automobile, avocat marron, chauffeur de kidnappeur, indicateurs, éditrice qui n’hésite pas à faire le coup de poing, voire bien plus… Et même une référence fugitive à un heaume qui ramène à l’un des personnages les plus mythiques de la saga du chauve et du barbu ! Le tout pour une intrigue située dans des années 1980. Donc pas de smartphone, ni d’Internet, ni de réseaux sociaux… Mais décalage temporel ne veut pas forcément dire passéisme : au-delà de l’époque, la dynamique du scénario et du dessin accentuent très subtilement l’intemporalité de deux personnages… nés voici plus de 80 ans !

En somme, une reprise aussi érudite que jubilatoire, que l’on espère vivement se voir pérennisée.

©Jean-Philippe Doret

Tif et Tondu « Mais où est Kiki ? »

Par Blutch et Robber

80 pages

Dupuis