21 Oct

« Surface », Olivier Norek

Présentation de l’éditeur :

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police.

Là-bas, personne ne veut de son enquête.

Avec Surface, Olivier Norek nous entraîne dans une enquête aussi déroutante que dangereuse. Un retour aux sources du polar, brutal, terriblement humain, et un suspense à couper le souffle.

 

Notre avis :

Olivier Norek avait placé la barre très haute avec son incroyable roman « Entre deux mondes ».

Mais comment survivre à un tel succès ?

La solution, il l’a trouvée, elle s’appelle « Surface »… changement de décor, de personnages, de sujet…

Le talent d’un grand auteur est de savoir se réinventer, et de sans cesse surprendre ses lecteurs. Norek y parvient avec brio en signant ici un thriller captivant.

L’entrée en matière est tonitruante. L’écriture, rapide et cinématographique, nous plonge au cœur de l’action.

Puis l’auteur prend le temps de décrire ses personnages et on apprend peu à peu à les connaître, à comprendre leur psychologie… à s’y attacher aussi. L’empathie est un des moteurs de la narration.

Très vite, on est entraîné dans la spirale infernale des indices, des déductions, et de leurs conséquences.

Les vieux souvenirs et les vieilles affaires refont surface, au propre comme au figuré.

L’enquête est menée tambour battant. A partir de la moitié du livre, il n’est quasiment plus possible de le lâcher tant le rythme est tendu et le suspense à son comble.

La chute arrive enfin, et on regrette d’avoir déjà tournée la dernière page.

« One shot » ou héroïne récurrente ? Peu importe, ce thriller est une réussite, tant sur la forme que sur le fonds.    

Olivier Norek a du talent à revendre, et plus d’un tour dans son sac.

Vivement le prochain livre !

 

©Bob Garcia

14 Oct

XIII T25 « The XIII History », Scénario : Yves Sente Dessins : Youri Jigounov

XIII et ses « secrets d’histoire »

Le 25 – serions-nous même tentés d’écrire XXV – semble devoir être l’autre nombre d’or de XIII, l’amnésique le plus célèbre de la bande dessinée franco-belge. Un quart de siècle après la prépublication du tout premier épisode dans les pages du journal de Spirou, le 25e tome creuse encore plus en profondeur la généalogie du personnage tout en étoffant l’arrière-fond historique de la série.

On le sentait venir à la lecture des dernières pages de « L’Héritage de Jason Mac Lane », l’album précédent : « The XIII History » se situe dans la droite lignée du livre-enquête tel que défini dans la série par les deux volumes de « XIII Mystery ».

Le fil rouge de l’enquête journalistique en forme de course-poursuite est repris quasi à l’identique, mais la forme est ici légèrement différente. Alors que, dans « XIII Mystery », les inserts dessinés se présentaient sous la forme d’une double page, ils sont dans « XIII History » directement intégrés aux textes des différents dossiers conçus par le journaliste Danny Finkelstein.

« The XIII History » se transforme même en véritable thriller : le scénariste Yves Sente y ajoute quelques chausse-trappes, notamment par le rôle joué par le Stephen Dundee, patron de presse de Danny Finkelstein et de son supérieur direct Randolph McKnight. Cet équilibre entre les flashbacks historiques – qu’aurait sans doute adoré mettre en images feu William Vance, dessinateur historique de la série – et la fuite de Danny Finkelstein.

Avec les deux volumes de « The XIII Mystery », « The XIII History » constitue un véritable sous-ensemble d’une remarquable cohérence, dessinant de véritables « secrets d’histoire » souterrains de l’Amérique. L’omniprésence de la tentaculaire Fondation Mayflower telle que définie par Yves Sente donne même un nouvel éclairage sur le premier cycle scénarisé par Jean Van Hamme.

En cet automne 2019, le scénariste Yves Sente et Youri Jigounov esquissent une intrigue parallèle riche de promesses pour les albums à venir, entre la traque de Danny Finkelstein par la Fondation Mayflower, désormais infiltrée par XIII. Et doublent même la mise, avec la sortie le 8 novembre de « 2132 mètres », le 26e album.

©Jean-Philippe Doret

 

XIII T25 « The XIII History »

Scénario : Yves Sente

Dessins : Youri Jigounov

64 pages

Dargaud

06 Oct

« Michel Vaillant, 13 jours », Graton, Lapière, Benéteau, Dutreuil

La 13 est (toujours) au départ

Ce 13, c’est le nombre fétiche de Jean Graton, ici remis en perspective dans un arc narratif clé de la nouvelle saison de Michel Vaillant : son retour en Formule 1, entre jeu de clins d’œil et nouveau regard sur la discipline reine du sport automobile.

« 13 jours » est donc la chronique d’un retour qui fait à la fois appel au passé et au présent. Côté passé, le 40e anniversaire de la première victoire en Formule 1 de Renault, que rejoint Michel Vaillant pour pallier au remplacement de l’un de ses pilotes actuels… avec seulement 13 jours pour se préparer au Grand Prix de France de Formule 1. Pour la circonstance, Michel Vaillant retrouve l’un de ses circuits fétiche : le Paul Ricard, mis en scène notamment dans les albums « Série noire » et « La Révolte des rois », où le pilote le plus célèbre de la bande dessinée le présente comme « le meilleur (circuit) du monde et le plus sûr d’Europe ».

Si le 13 a donné son titre à un autre album (« Le 13 est au départ »), il accompagne le retour de Michel Vaillant en Formule 1 d’une autre manière… que nous vous laissons découvrir ! Au début de cette histoire, qui voit l’apparition de Cyril Abiteboul, et plus tard de Daniel Ricciardo et Nico Hülkenberg, les authentiques patron et pilotes actuels de Renault en Formule 1, Philippe Graton s’amuse même, avec une histoire de trompette, d’un court rappel à « Bon sang ne peut mentir », la toute première histoire courte de 4 pages parue dans le Journal de Tintin en 1957.

Mais il n’est pas seulement question de références, car ce « 13 Jours » intègre avec beaucoup de pertinence dans son intrigue les éléments du quotidien du pilote de Formule 1 d’aujourd’hui : sa préparation physique (notamment la gestion de la respiration et de l’apnée, qui donne lieu en mer à l’une des plus belles séquences de l’album) et la technologie moderne des simulateurs de pilotage… que Michel Vaillant, qui a tout connu du sport automobile des six dernières décennies, ne goûte guère !

Et, comme dans certains des précédents albums de cette nouvelle saison voulue par Philippe Graton, l’intégration dans les séquences de course de commentaires de speakers en remplacement des récitatifs de son père Jean apporte une dimension supplémentaire qui ajoute à leur suspense, et propre à séduire aussi bien le profane que l’initié.

Signalons également que cet album marque l’arrivée d’un nouveau collaborateur. Si Philippe Graton et Denis Lapière sont toujours au scénario, Benjamin Bénéteau, qui avait dessiné seul l’album précédent « Macao » après le départ de Marc Bourgne, est rejoint par Vincent Dutreuil, pour le premier aboutissement de l’un des nombreux arcs narratifs de cette nouvelle saison, avec de nombreuses questions : quand se concrétisera le retour de l’équipe Vaillante, le golden boy aux dents longues Ethan Dasz a-t-il dit son dernier mot ? Comment évoluera la carrière de sénateur de Steve Warson ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses dans les albums – et peut-être d’autres surprises – à venir…

©Jean-Philippe Doret

Michel Vaillant Nouvelle Saison T8 « 13 jours »

Scénario : Philippe Graton & Denis Lapière

Dessins : Benjamin Bénéteau & Vincent Dutreuil

56 pages

(Edition spéciale 80 pages « 13 Jours – L’histoire vraie » à paraître en novembre)

Graton