En Gironde, certains châteaux allient le travail et l’insertion. C’est le cas depuis plus de 5 ans au château la Garde qui fait appel aux travailleurs de l’ESAT Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde. 30 vendangeurs sur le pont depuis ce matin, très appréciés de tous.
C’est la reprise pour ces 30 travailleurs en situation de handicap de l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde, un coup d’envoi des vendanges en blancs au château la Garde à Martillac en Gironde; un travail important et aussi valorisant.
« C’est très facile, on met la main comme cela et puis on coupe comme ça pour ne pas se couper », explique Yannick, qui a commencé les vendanges il y a 25 ans déjà au château Crabitey « en 1997, ça date … » commente-t-il encore.
Sabrina :« nous faisons différentes activités au sein de l’ESAT qui sont assez sympathiques, moi ça fait 17 ans que j’y suis, on récolte donc la vendange, c’est assez simple, on coupe et on vide dans les cagettes, pour après mettre dans les cuves quand ce sera trié…Nous faisons plusieurs châteaux différents également. »
Tous sont majeurs et ont entre 18 et 60 ans, ils ont quelques « déficiences mentales légères ou moyennes, ou peuvent encore être autistes », selon Christophe Jussier chef d’atelier de l’ESAT Magdeleine de Vimont. Ce sont en tout cas des travailleurs professionnels, très motivés. Quelle est l’ambiance ici ? « Bonne, très bonne, le chef de culture est vachement sympa, on rigole bien, après il faut être sérieux au travail comme tout le temps… », commente Julien, habituellement sur les espaces verts, mais venu prêter main forte à la vigne.
C’est déjà une reconnaissance de leur activité, une professionnalisation de leur métier, puisque l’on met en place un ensemble de pratiques et de formations pour qu’ils puissent se professionnaliser dans ce métier qu’est la vigne, on le fait également sur le secteur du chai » Christophe Jussier ESAT Magdeleine de Vimont
Et de compléter :« Cela vient finaliser l’ensemble de toutes les pratiques qu’on met en oeuvre… On le sait 80 à 90% de la qualité d’un vin provient d’une qualité de vendanges donc pour eux c’est aboutir à un travail d’une saison qui se termine (car ils font aussi les travaux hivernaux et travaux en vert à la vigne) et qui va débuter par l’élaboration du vin aussi. On a aussi la possibilité de produire du vin sur l’ESAT… »
Cela fait 5 ans que ces travailleurs participent aux vendanges du château la Garde, qui compte 54 hectares (3,5 en blanc et 50,5 en rouge); ils effectuent ici un travail méticuleux.
C’est vraiment un travail de grande précision qu’ils maîtrisent à merveille; ils ne vont pas très vite, mais nous c’est exactement le rythme que l’on recherche, parce qu’on est dans une dimension de précision qui doit correspondre au micro-parcellaire, et aux variations de terroirs que nous avons sur la propriété », selon Pierre Estorge, responsable d’exploitation du château La Garde.
Pour Frédéric Bonnaffous, directeur des Domaines Dourthe : « on a voulu depuis des années privilégier des gens en local et aussi l’ESAT qui proposait des travailleurs handicapés pour les travaux de la vigne, que ce soit au moment des vendanges mais aussi toute l’année parce que c’est aussi important pour arriver à fidéliser des équipes, il faut leur proposer du travail toute l’année…Et nous le principe de proposer du travail à des établissements d’insertion, c’est quelque chose qui nous tenait à coeur dans la vision qu’on a de l’entreprise aussi de l’insertion de l’entreprise dans son environnement… »
L’ESAT de Castres-sur-Gironde collabore ainsi avec 15 propriétés viticoles et s’est spécialisée depuis quelques années dans les travaux de la vigne et des espaces verts.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Sarah Colpaert :
On les appelle les petites mains de la vigne, ce sont des étudiants, retraités, travailleurs saisonniers ou étrangers. Tous méritent d’être à l’honneur, car sans eux il n’y aurait pas de vendanges… Rencontre ce matin avec ces salariés engagés pour un dur labeur, qui méritent et montrent l’envie de bien faire, avec un smic ou parfois un peu plus. Néanmoins, cela devient compliquer de recruter ces vendangeurs et travailleurs saisonniers.
A l’embauche ce matin, Lisa est encore hésitante, elle se fait monter la manière de couper le raisin et de ne garder que le bon, en retirant parfois du pourri ou des baies desséchées. Lisa a 22 ans, elle est étudiante en master de l’intervention et du développement social et participe pour la première fois aux vendanges de Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde :
« c’est la première fois cette année, je fais les vendanges en tant que petit boulot d’été et en tant qu’étudiante, parce que j’en ai besoin… Cela permet d’aider mes parents à payer mon loyer, et à payer d’autres choses. »
« Cela représente une source de revenus et pour moi une avancée dans mon orientation pro car je vais faire des études en agronomie », commente Julien cet autre étudiant de 18 ans.
Au châteaux Carbonnieux à Léognan, on y trouve une poignée de retraités de 75 et même 80 ans comme Marie-Josée et Daniel. Malgré la pénibilité du travail et la chaleur, ils sont toujours là depuis plus de 20 ans, par envie, par habitude mais surtout pour compléter leur pension avec un salaire au niveau du smic (parfois un peu plus, avec le panier repas).
« C’est un apport au budget, et ce n’est pas plus désagréable qu’autre chose mais c’est surtout un apport au budget » commente Marie-Josée 75 ans; « je pense que je vais continuer un peu, mais pas longtemps (rire), mais enfin je diminue quand même mes journées surtout avec les chaleurs de cette année », commente Daniel 80 ans.
Dans ces vignobles, de nombreux saisonniers aussi des locaux mais aussi pas mal d’étrangers. Autrefois de la main d’oeuvre espagnole ou portugaise, désormais aujourd’hui davantage originaire des pays de l’Est comme ces bulgares sédentaires à Bordeaux Sylvia et Thiomir.« C’est bien, chaque année on vient pour travailler chaque saison ici »
« Il est clair que dans des régions plus éloignées de Bordeaux, c’est beaucoup plus compliqué de trouver du monde mais quelque part on sent un peu plus de tension depuis quelques années pour trouver du monde pour travailler dans les vignes que ce soit en saisons et même en vendanges, même si c’est un peu moins marqué en vendanges car il y a un peu ce côté magique des vendanges qui attire des gens, »selon Fabien Teitgen directeur général du château Smith Haut Lafitte.
Si certains châteaux continuent de recruter sur place, de plus en plus font appel à des entreprises prestataires de service…Et parfois les demandes peuvent être supérieures à l’offre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Astrid Ferbos :
C’est historique. Avec le réchauffement climatique, les vendanges se rapprochent de plus en plus de la mi-août. En Pessac-Léognan, les premiers sauvignons blancs ont commencé à être récoltés depuis ce mardi 16 août au château Carbonnieux à Léognan. Les châteaux Picque-Caillou, Luchey-Halde à Mérignac ont aussi démarré. Demain, au tour des vignobles André Lurton, de Latour-Martillac et Smith-Haut-Lafitte.
On peut en rire, ou en pleurer. Mais finies les vacances tranquilles pour les propriétaires et leurs équipes de vendangeurs, tout s’accélère et il faut désormais planifier des vacances avant !
Imaginez plutôt, des maturités optimales le 12 août sur certaines parcelles… Le château Carbonnieux voulait donner son coup d’envoi vendredi dernier mais a du y renoncer du fait d’un manque de main d’oeuvre.
C’est donc hier que la troupe de 50 coupeurs et porteurs a commencé à s’activer dans les rangs de vigne et à récolter ce millésime 2022; un millésime parmi les plus précoces avec 1997, 2003, 2011 et 2020…
« On a été surtout très inquiet avec les 4 épisodes de canicule cet été, en se disant la vigne va souffrir, on va connaître enfin du stress hydrique et regardez la vigne est restée très verte, aujourd’hui les baies, c’est sûr, sont un peu plus petites que d’habitude, mais d’un point de vue aromatique et qualité, on est plutôt content », témoigne Eric Perrin du château Carbonnieux.
A Mérignac, le château Luchey-Halde a démarré ce matin… Même si la vigne a montré ces derniers jours quelques signe de souffrance, les 130 millimètres tombés en juin ont été salvateurs et ont donné des réserves en eau suffisantes pour affronter les 2 premiers épisodes de canicule. En revanche, les degrés mesurés témoignent d’une année chaude.
« Il y a un fort degré potentiel alcoolique, nous c’est notre premier jour de vendange, je pense qu’on va ramasser des blancs qui vont être entre 13 et 14 degrés, ce qui est très très élevé, pour nous »,, Pierre Darriet directeur d’exploitation de Luchey-Halde
Avec ces vendanges avancées, les équipes vont savoir maîtriser les équilibres sucres et acidité au chai. Toutefois des questions se posent sur certains cépages pour les années à venir.
« Nos cépages commencent à connaître pour certains leurs limites, comme le sauvignon, le merlot… On voit bien que la sécheresse, les degrés alcooliques commencent à créer des soucis, on va devoir prendre des mesures certainement au niveau de la conduite de la vigne et au niveau de l’irrigation… »Andrea Perrin oenologue et maître de chai au château Carbonnieux.
Cette année l’appellation Pessac-Léognan a eu une dérogation pour pouvoir arroser la vigne, peu l’ont fait, mis à part sur les jeunes plants.
En tout cas les vendanges des blancs risquent ici de se terminer début septembre et pour les rouges démarrer fin août et s’échelonner jusqu’à fin septembre, début octobre en Pessac-Léognan.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Sarah Colpaert:
C’est un élan de solidarité qui se poursuit avec les pompiers de Gironde et d’autres départements qui ont sauvé de nombreuses habitations et la forêt des Landes de Gascogne. Le CIVB et l’UBB ont décidé de les remercier à leur manière en offrant 1000 bouteilles et 1000 places pour le match de rugby Bordeaux-Toulouse; le syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur collecte aussi d’autres bouteilles pour les pompiers girondins.
Grâce au professionnalisme des 3000 pompiers mobilisés durant plus de deux semaines sur le front des incendies de La Teste et de Landiras en Gironde depuis le 12 juillet, aucune victime n’est à déplorer et des communes entières ont été épargnées par les flammes. 20 800 hectares ont toutefois brûlés, mais comme le soulignait lundi la Préfète de Gironde, Fabienne Buscio, le bilan aurait pu être pire 50 000 hectares de plus de forêt auraient pu brûler. Si 5 habitations ont été détruites (ainsi qu’une discothèque, un restaurant et 5 campings), 2870 maisons ont pu être sauvées par les pompiers, ce qui représente des efforts considérables.
Allan Sichel, président du CIVB, et Laurent Marty, président de l’UBB, dans un communiqué commun ont déclaré:
Nous nous associons pour remercier ces hommes et ces femmes exemplaires, et saluer leur courage, leur dévouement, leur ténacité, malgré des conditions d’intervention dantesques », Allan Sichel CIVB et Laurent Marty UBB
Aussi « le club de rugby de l’Union Bordeaux Bègles (UBB) leur offrira 1000 places pour le match d’ouverture de la saison, Bordeaux-Toulouse, le dimanche 4 septembre. Un tour d’honneur des pompiers avant le coup d’envoi donnera au public l’occasion de les applaudir et de les remercier.’
De son côté le CIVB, a décidé d’offrir aux pompiers girondins 1000 bouteilles de vin, et le syndicat viticole de Bordeaux et Bordeaux Supérieur a décidé aussi de se mobiliser et fiat un appel à ses adhérents afin de collecter d’autres bouteilles et de les distribuer directement dans l’ensemble des caserne de la Gironde. « N’hésitez pas à déposer un carton de 6 bouteilles à l’accueil du syndicat et un carton de remerciement avant le 26 août » selon la lettre d’information du Syndicat des Bordeaux.
Ce n’est pas encore dramatique, mais par endroits la sécheresse se fait bien sentir avec des blocages des baies, quelques feuilles sèches et marrons… 2 épisodes de canicule de juin et juillet en sont la cause, un autre est à venir la semaine prochaine. Le manque d’eau de cet hiver et du printemps est désormais accentué. Même si le système racinaire de la vigne est très profond, les jeunes vignes souffrent et pourraient décrocher… Reportage à Génissac et Galgon.
Des feuilles prématurément sèches et marrons… Pour Mathieu Jabouin, vigneron à Génissac en Gironde, la sécheresse se fait déjà cruellement sentir sur ces pieds de merlots âgés de 10 ans. Sur ce terroir de grave très drainant, la température en plein soleil a pu dépasser les 55° durant les épisodes les plus chauds, aussi ces quelques pieds de vigne qu’il nous montrent risquent de ne pas aller au bout et donner de récolte…
« On voit ici ces feuilles vertes commencent juste à flétrir, ça c’est des rescapées, après elles deviennent comme cela, elle évapore de l’eau que contient la plante et puis après, une fois qu’elle est complétement sèche, on le voit, on l’entend, elle tombe, donc c’est un automne prématuré, sauf que là on a besoin de toutes les feuilles pour faire la photosynthèse et pour aller jusqu’au mois de septembre pour la récolte », commente Mathieu Jabouin du château Le Tros.
Le manque d’eau se traduit par un phénomène de blocage… La baie ne grossit plus, elle a peu de jus voire se déssèche (phénomène de raisin de corinthe visible sur certaines baies)…
Seuls les jeunes plants peuvent être arrosés (car il est interdit d’arroser la vigne, sauf dérogation) comme ici ces malbecs à Galgon, tous les 3-4 jours. 4600 ont été plantés mi-juin, mais 1/3 n’a pas résisté. Pour Stéphane Gabard, président du syndicat viticole Bordeaux et Bordeaux Supérieur, cette sécheresse est pire que 2003…
« La sécheresse de 2003 avait été une canicule sur le mois d’août, là on a déjà eu un épisode caniculaire avec des températures à plus de 40° sur le mois de juin, on a eu un deuxième épisode sur le mois de juilletet là quelque soient les modèles météo on n’a pas de prévision de pluie sur 15 jours ou 3 semaines, sachant que sur le mois de juillet on a eu 0 millimètre de précipitations, donc on est vraiment dans un phénomène plus sévère que 2003 et surtout beaucoup plus précoce », selon Stéphane Gabard.
Depuis 2017, le gel, la grêle; le mildiou et quelques épisodes de sécheresse ont diminué la production de vin à Bordeaux (2017: 3,5 millions d’hectolitres, 2018 : 5 m , 2019: 4,9 m ; 2020: 4,4 m et 2021: 4 m hl) alors qu’elle dépassait traditionnellement les 5 millions d’hectolitres (même lors de la sécheresse de 2003 : 5,5 m hl).
Le salut pourrait venir de pluies espérées en août, qui pourraient regonfler les bais de 25 à 30 %), (et en ce moment de matinées plus fraîches) car comme le veut le célèbre adage août fait le mou.
Regarder le reportage de Jean-Pierre Stahl et Karim Jbali :
« Instant d’émotion hier soir pour les vignerons de Blaye qui ont pu apprécier le travail du génie de la photo qui sait mettre l’humain en avant et avant tout. Il a tenu à être là, ce mec engagé pour la survie de la planète, ce témoin de l’évolution du climat et de la sauvegarde de la planète. Bravo Yann pour cette belle restitution.
« Le vin, c’est la FRANCE, c’est le goût de la terre… » dixit Yann Arthus-Bertrand …
Yann Arthus-Bertrand a réalisé de nombreux reportages, documentaires et notamment la Terre Vue du Ciel est un photographe émérite qui a sillonné la planète Terre et a pris conscience de l’urgence climatique et des dangers pour la planète.
C’est en toute amitié et humilité qui a répondu à l’invitation des vignerons de Blaye de venir les immortaliser, enpréambule de son film « France une histoire d’amour… »
Il a voulu ainsi partir à la rencontre des français et de leur fibre, afin de les restituer le plus fidèlement possible…. Et ainsi de relater une réflexion d’une viticultrice qu’il a adoré , sur le ton de l’humour, « mon mari est moche sur la photo, mais mon chien est bien… »
Et ainsi de relater une réflexion d’une viticultrice qu’il a adoré , sur le ton de l’humour, « mon mari est moche sur la photo, mais mon chien est bien… »
Regardez le reportage lors de son shooting photo à Blaye en novembre dernier. Côté Châteaux y était: lire ou relire :
C’est de tradition, au CIVB on alterne la présidence entre un viticulteur et un négociant. Cette fois ci c’est une double tradition car Allan Sichel succède à Bernard Farges, après avoir déjà succédé à Bernard Farges déjà en 2016.
A la tête de la Maison Sichel depuis 1998, Allan Sichel célèbre négociant de la place de Bordeaux (qui compte 300 maisons de négoce) redevient président du CIVB; ce n’est pas une première pour lui car il a déjà été élu en 2016, un certain 11 juillet déjà. Sans doute la même date en l’an de grâce 2022 a du inspiré le même dénouement, en ce 11 juillet l’assemblée générale a donc réélu Allan Sichel comme nouveau président. Il succède à Bernard Farges, qui lui même a déjà effectué 2 mandats (non successifs bien sûr).
Allan Sichel, comme Bernard Farges, connaît bien les dossiers, ayant déjà été président de la Fédération des Négociants de Bordeaux et de Libourne de 2010 à 2016, puis président du CIVB de 2016 à 2019, et vice-président de 2019 à 2022. Certains regretteront un manque de changement de têtes nouvelles, mais bon, l’assemblée générale est souveraine et a parlé.
Des enjeux importants vont être à l’ordre du jour de cette nouvelle présidence comme la relance de la commercialisation des vins de Bordeaux en perte de vitesse sur certains marchés, les défis du changement climatique, le virage vers une transition environnementale ou écologique, et des dossiers épineux comme la superficie du vignoble de Bordeaux, faut-il ou non la réduire…? Bon courage à la nouvelle équipe.
C’est un peu un cheval de Troie en terre bordelaise. Le bistro des Vignerons de Tutiac, qui regroupe 520 vignerons, dont Côté Châteaux avait suivi son implantation non loin de la porte Cailhau est un bar à vins-brasserie tenue par les Vignerons de Tutiac. L’équipe a été remodelée avec un nouveau chef et un nouveau manager.
Vous ne le connaissez peut-être pas encore mais le jeune chef de 27 ans Bastien Castagne a pris les commandes de la cuisine des Vignerons de Tutiac à Bordeaux, il se propose de vous faire découvrir une « cuisine brute et franche mais raffinée aux couleurs végétales ».
Fils d’une maman cuisinière à Banyuls, Bastien Castagne s’est formé auprès des meilleurs, notamment Jean Sulpice à l’auberge du père Bise à Talloires et a aussi exercé comme chef gastronomique en Australie au sein d’un restaurant japonais Blanca à Sydney, mais aussi dans un resto aux couleurs de l’Italie.
Nul doute qu’il va faire preuve d’imagination au Bistro des Vignerons tout en mettant en avant la cuisine du Sud-Ouest.
Quant au nouveau Manager, il s’agit de Laurent Mars, qui a grandi du côté de Fronsac, au domaine familial Haut-Merley. Devenu barman dès 19 ans, il a choisi cette voie et a travaillé notamment comme maître d’hôtel aux villas du Lagon, un 5 étoiles à la Réunion, puis 11 ans en Polynésie dans un autre bel établissement. Passant par l’île de Ré ou encore en Suisse, nul doute qu’il saura faire partager sa passion du vin et du service aux clients du Bistro des Vignerons de Tutiac, pour faire découvrir les vins de Tutiac présents dans 15 appellations de Bordeaux.
Après les terribles épisodes de grêle de juin et notamment du 20 juin, la Chambre d’Agriculture de la Gironde vient d’annoncer qu’elle lançait un fonds de solidarité exceptionnel afin d’intervenir rapidement envers les plus touchés, avec une rapprochement pour fédérer les initiatives publiques et privées. Voici en substance le communiqué de la Chambre d’Agriculture.
« 14 000 : c’est le nombre d’hectares touchés par les épisodes de grêle en Gironde au mois de juin. Maraîchage, fourrage, vigne, forêt, céréales, légumes de plein champ, vergers : aucune culture n’a été épargnée.
Pour certains agriculteurs, impossible de remettre leurs cultures en production immédiatement, faute de trésorerie pour ré-acheter semences et plants. Pour déblayer les serres, pour acheter du matériel. D’où l’urgence à leur apporter une aide financière.
C’est pourquoi la Chambre d’Agriculture de la Gironde lance un fonds de solidarité exceptionnel destiné à ceux dont la trésorerie ne permet pas de faire face aux premiers travaux suite aux sinistres.
Faire vite pour permettre de redémarrer
La Chambre d’Agriculture propose des critères d’intervention liés aux dépenses de redémarrage immédiat de l’activité agricole en complément des mesures nationales.
La gestion de ce fonds, destiné à fédérer l’ensemble des initiatives et éviter un éparpillement des dispositifs, associera l’ensemble des contributeurs, les services de l’Etat et tous les syndicats agricoles. Quant à son usage, il fera l’objet d’un contrôle strict sous la responsabilité de la Chambre d’Agriculture en tant qu’Etablissement Public.
Sauvegarder l’agriculture girondine
« Alors que la crise du covid et la guerre en Ukraine ont remis la question de la souveraineté alimentaire au centre des préoccupations et des questions géo-politiques, il est essentiel de soutenir la production agricole locale » rappelle Jean-Louis Dubourg, Président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde. Et d’ajouter qu’il faut « tout mettre en œuvre pour maintenir et développer les exploitations du département ».
La priorité porte aujourd’hui sur les éleveurs, qui doivent trouver des solutions pour assurer l’alimentation de leurs troupeaux. Les maraîchers également, dont les installations ont été pour beaucoup détruites. Et bien entendu les viticulteurs, dont certains étaient déjà dans une situation économique très fragilisée ».
Le 32e numéro du magazine Côté Châteaux va vous emmener au coeur de la 11e édition de Bordeaux Fête le Vin, tellement attendue du public car cela faisait 4 ans qu’elle ne s’était pas tenue sur les quais de Bordeaux. Alexandre Berne et moi-même, nous donnons la parole aux amateurs de vin, aux vignerons exposants, vous allez découvrir 4 reportages réalisés à l’occasion de BFV dont un sur le terrible épisode de grêle. De nombreux entretiens avec les acteurs de la filière également, allez entrez Côté Châteaux Bordeaux Fête le Vin c’est chai vous !
Bordeaux Fête le Vin 2022, l’édition des retrouvailles !Un public d’amateurs de vin et de cette grande fête populaire enthousiaste à l’idée de revenir sillonner les 1200 mètres de quais dédiés à ce patrimoine culturel qu’est le vin… « J’adore tellement la ville de Bordeaux que dès que je peux, je viens à la fête du vin… »
Depuis 2018, l’édition des 20 ans il n’y avait pas eu de fête du vin. Aussi anglais, belges, suisses, espagnols sont revenus en nombre :« nous on vient de Suisse , pour moi c’est une découverte, ce n’est que du bonheur… » « Je suis plus que prêt à faire la fête, Bordeaux c’est le QG du vin dans le monde, où voulez-vous trouver meilleur vin? « commente cet anglais.
Et entre deux averses, les éclaircies ont tout de même prévalu, notamment les jeudi et vendredi soirs : « c’est super, la température est parfaite et il fait beau », « c’est bon, c’est frais, là à l’heure de l’apéro, c’est extra, il ne manque plus que le saucisson… » « c’est super sympa, cela a manqué ces dernières années avec le covid, on est vraiment content de retrouver tout cela… C’est une super ambiance dans tous les stands, dans toutes les animations… » « C’est vraiment formidable sur les quais dans un cadre magnifique », autant de réactions plutôt emballées par cette 11e édition.
L’objectif sur ces quais c’est de faire déguster des vins de terroirs…« C’est exactement cela, et cela permet au consommateur de découvrir plein d’autres vins, on partage, on leur transmet notre passion et on peut prendre le temps quand il n’y a pas trop de monde de leur expliquer ce que l’on fait et de partager un moment, la convivialité », commente Pierre Rebaud du château de la Rivière... « quand on fait un bon travail à la vigne, après c’est beaucoup plus facile au chai et on fait des belles choses. »
Cette édition, c’est aussi une démarche environnementale un peu plus affirmée, voulue notamment par la mairie verte de Bordeaux, comme le souligne Julie Mounet Brun du château Moulin des Laurets en Puisseguin: « beaucoup de châteaux sont certifiés aujourd’hui, on ressent effectivement que c’est une demande des consommateurs, de voir des vins qui correspondent au profil gustatif qu’ils recherchent …mais aussi avec des manières de produire aujourd’hui où on fait attention à la biodiversité, à la manière où on consomme de l’eau et où on rejette des effluents dans la viticulture… Effectivement c’est une des attentes des consommateurs de vins aujourd’hui… »
Vous verrez également à travers un reportage que Bordeaux Fête le Vin aura commencé une semaine plus tôt avec les avant-premières de Bordeaux Fête le Vin et les restaurants et cavistes de Bordeaux Métropole qui ont été associés…
C’est aussi l’occasion de retrouver sur les grilles du Jardin Public une magnifique exposition signée par Guillaume Bonnaud, photographe à Sud-Ouest, qui a avec Xavier Sota sorti un ouvrage intitulé les « Gueules de Bordeaux » : « sur les grilles du Jardin Public, ce sont 23 belles gueules des Bordeaux Supérieur… Au total, il y avait 50 vignerons représentés dans le livre (sorti aux éditions Sud-Ouest), cela montre le travail du vigneron tout au long d’une année », à l’instar de Sylvie Courselle du château Thieuley dans sa cuve: « elle en bave, elle en bave, elle est rentrée dans la cuve pour sortir après tout le raisin, après la fermentation alcoolique, c’est très physique, on rentre dans la cuve et on a toutes les émanations du vin, et ensuite il faut sortir le mou, pour pouvoir le jeter et ensuite nettoyer la cuve… »
Une séquence tournée sous la pluie et qui n’est pas sans rappeler tous ces aléas climatiques, gel, grêle, sans parler du mildiou et des maladies… Une grêle qui a touché plus de 14000 hectares en juin dans le bordelais et notamment les soeurs Rozier du château des Arras à Saint-Germain :« on peut vraiment penser à elles, elles ont tout perdu, la grêle est passée, et déjà en 2017 quand j’ai commencé ce travail là on a été confronté au gel et on a failli arrêter carrément le reportage sur ces 50 vignerons car beaucoup avaient gelé… On a pris le parti de continuer car cela fait partie des aléas du viticulteur , mais c’est vrai que pour Anne-Cécile Rozier, sa soeur et sa mère, c’est gravissime… » Vous aurez l’occasion d’ailleurs de voir ou revoir un reportage qui leur a été consacré le 24 juin dans le jt de France 3 Aquitaine. « Je suis fière de nous car on a monté cela (une visite des autorités sur leur vignoble très touché), on s’est dit ce n’est pas possible faut qu’on se réunisse, il faut qu’on soit soudé », témoigne Marie-Caroline Rozier, du château des Arras…« Les vins que je vends aujourd’hui paient les avances que j’ai faites pour la récolte précédente, mais cette récolte que je ne vais pas avoir ne va pas payer ce que j’ai avancé ces derniers mois. »
Entre 2 averses, l’occasion est trop belle de se retrouver à la Cité du Vin au bout des quais, remplie de monde, avec Frédéric Lot et Gérard Spatafora qui ont écrit et co-produit un documentaire de 90 minutes narré par Jeffrey Davies « Eastbound Westbound, a winemaker’s story from Bordeaux and California », un film réalisé et co-produit par Julien Couson: « le coeur du sujet c’est comment se sont mises en place les relations culturelles entre les vins de Bordeaux, la France et les Etats-Unis et les vins californiens en l’occurrence… ce par l’intermédiaire d’un personnage clé, historique Thomas Jefferson, futur 3e président des Etats-Unis« , commente Frédéric Lot.
« Jeffrey Davies est le narrateur et co-auteur du film, il suit cette enquête à travers des rencontres », selon Gérard Spatafora : « il est allé voir la famille Tesseron, avec ses enfants, et puis Madame Adams qui est américaine et qui a un château à Saint-Emilion, nous avons aussi Claire et Gonzague Lurton , et puis bien sûr le Prince Robert du Luxembourg, sans oublier une personnalité très importante qui est Robert Parker… »
Un film docu présenté à Cannes « dans le cadre du marché du film qui est un salon business à la fois films, documentaires, séries, fictions, nous avons fait la même choses à La Rochelle consacré aux documentaires et nous avons inscrit également ce film dans douze festivals… »
Au Belvédère de la Cité du Vin nous retrouvons Christophe Chateau commissaire général de BFV, l’organisateur qui apporte son éclairage sur cette édition particulière avec ces vignerons (dont Yann Arthus Bertrand a tiré le portrait de ceux de Blaye en expo dans les jardins de la Cité du Vin et qu’il inaugure ce lundi 11 juillet) ont subi de gros dommages au mois de juin : « ça a été très dur de démarrer la semaine avec ce terrible orage de grêle lundi soir (20 juin) qui a dévasté près de 10 000 hectares du vignoble, le moral des troupes n’est pas au beau fixe, il faut l’avouer, mais au contraire on se serre les coudes et il faut regarder devant, reconstruire et on essaie de célébrer la fête et venir rencontrer les consommateurs pour remonter le moral des vignerons sinistrés. »
Avec nous il y a le ministre belge, président de la région Bruxelles-Capitale, Rudy Vervoort : « nous participons avec les vins de Bordeaux à une activité tous les ans qui s’appelle « Eat! Brussels, drink ! Bordeaux », c’est l’occasion pour nous de faire venir les vignerons bordelais pour qu’ils présentent leurs produits dans un cadre festif, de partager le travail des vignerons et celui de nos chefs, nos grands cuisiniers…Ce sont des journées où on célèbre l’amitié entre Bordeaux et Bruxelles. »
Bordeaux Fête le Vin a énormément été dupliqué ces dernières années et récemment à Liverpool : « tout-à-fait, on était il y a 15 jours à Liverpool, Liverpool nous avait invité en 2018 quand Bordeaux accueillait la Tall Ship Regatta, les bateaux partaient de Liverpool pour aller à Bordeaux et on a noué des liens très forts avec eux et on a fait un Taste Liverpool, drink Bordeaux où ils se sont un peu inspiré de l’idée bruxelloise pour mettre en avant la gastronomie et les chefs de Liverpool, et cela a été une très très belle édition… », selon Christophe Chateau.
Par rapport à l’édition 2018, beaucoup moins de bateaux présents le long des quais mais tout de même le Belem et puis le Nao Victoria (réplique du 1er bateau de Magellan à avoir fait le tour du monde) où l’on retrouve Romain Bertrand de Gironde Tourisme, en charge de l’oenotourisme au sein de Bordeaux Wine Trip : « c’est le réseau qui rassemble l’ensemble des acteurs qui font de l’oenotourisme en Gironde, essentiellement des châteaux viticoles, mais aussi des hébergeurs, des restaurateurs, des prestataires d’activités de pleine nature, tout ceux par qui on peut découvrir ce qu’est le vignoble bordelais. »
« On a un site Bordeaux Wine Trip qui est le portail de l’oenotourisme en Gironde, où l’on retrouve toute l’offre qui existe…Et on a souhaité créer depuis 3 ans Pulpe, un média pour rendre tout cela plus vivant et montrer ce qu’est le vignoble bordelais…. »
La fin de ce numéro spécial est toute aussi spéciale, puisqu’elle se termine en musique et en dégustation ludique sur le stand de l’Ecole du Vin qui chaque soir propose des ateliers Rock and Wine… « Super, alors là c’est fantastique, c’est vraiment top, top, top…. »« On a vraiment une très grosse ambiance, on voulait au départ un atelier extrêmement ludique, en alliant un groupe de musique qu’on connaît bien et le vin, en montrant qu’à chaque étape de la dégustation on pouvait aussi accorder la musique et le vin… Le public est super enthousiaste, on essaie de les faire danser à la fin, parce qu’on est sur Bordeaux Fête le Vin et il faut impérativement que les gens s’amusent… », commente Benoît Manuel Trocard de l’Ecole du Vin.