27 Mar

Des chauves-souris dans les vignes pour tenter d’éviter les pesticides

Côté châteaux vous en avait déjà parlé avec le Domaine Emile Grelier, précurseur sur la conduite de la vigne en biodiversité dans le Nord Gironde. Confirmation avec cette semaine la LPO qui a annoncé que les chauves-souris contribuent à lutter contre le ver de la grappe et pourraient ainsi devenir une alternative à certains pesticides.

Test pour nourrir une chauve-souris © LPO Aquitaine

Sur 23 parcelles de vignes étudiées en Gironde, une étude menée par la LPO Aquitaine, Eliomys et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), montre que « les chauves-souris augmentent leur activité de chasse en présence des ravageurs ». Cette observation a été confirmée par des analyses génétiques de leur guano (excréments).

« Ces résultats attestent donc de façon formelle, et pour la première fois, la capacité des chauves-souris à se nourrir d’eudémis et de cochylis », des papillons ravageurs de la vigne qui, en cas d’infestation, « contraignent les viticulteurs à l’emploi d’insecticides », ont indiqué dans un communiqué les trois organismes et le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) qui a financé cette étude, réalisée de mai à octobre 2017.
« Ca a été un peu une surprise. Nous avons trouvé 19 des 22 espèces connues en Gironde. On ne s’attendait pas à ce qu’autant d’espèces de chauves-souris fréquentent la vigne, qui n’était pas jusque-là connue pour sa biodiversité. On n’imaginait pas la vigne comme un milieu attractif pour les chauves-souris. Par contre, l’activité dans le vignoble est inférieure à d’autres habitats plus naturels comme les haies », a expliqué  Yohann Charbonnier, chargé de mission scientifique à la LPO Aquitaine.
Maintenant qu’il a été prouvé que les chauves-souris contribuent à lutter contre le ver de la grappe, reste à savoir lors d’une prochaine étude s’il est financièrement avantageux pour les viticulteurs de favoriser l’activité de ces chiroptères. « Est-ce que les chauves-souris mangent assez de ravageurs pour limiter l’utilisation de pesticides? », s’interroge M. Charbonnier.
Le ver de la grappe provoque des blessures et des pertes de grains de raisin, les chenilles de la deuxième génération perforant ces grains.
AFP

26 Mar

Lausanne rejoint le réseau des Capitales de Grands Vignobles

Lentement, mais sûrement. Nos amis Suisses n’ont pas loupé le changement d’heure pour annoncer et devenir avec  Lausanne la 10e ville du Réseau des Capitales de Grands Vignobles. Bravo à eux. 

Lausanne et le vignoble de Lavaux © visitelausanne.ch

Lausanne, quatrième plus grande ville de Suisse, devient la 10ème ville à rallier le réseau des Capitales de Grands Vignobles. Elle rejoint ainsi Adélaïde, Bilbao/Rioja, Bordeaux, Mayence/Rheinhessen, Mendoza, Porto, San Francisco/Napa Valley, Valparaiso/Casablanca Valley et Vérone.  

C’est un grand honneur de rejoindre ce prestigieux réseau. Nous sommes impatients de partager nos connaissances, notre histoire et notre expertise avec nos collègues du Réseau des Capitales de Grands Vignobles », Natacha Litzistorf, représentante de Lausanne.

Ce Réseau est le seul à relier les vignobles de la « Vieille Europe » et du « Nouveau Monde » pour favoriser les échanges commerciaux, touristiques et pédagogiques entre membres et promouvoir ces destinations d’excellence. 

 « C’est avec beaucoup d’enthousiasme et d’amitié internationale que nous accueillons Lausanne, représentant le canton de Vaud, dans notre réseau. Leur vin, leur histoire, leur expérience en matière d’œnotourisme sont de classe mondiale et tout le réseau bénéficiera du partage des connaissances qui découlera de leur adhésion » Mario Agliati, président du Réseau. 

 PLUS DE MILLE ANS D’HISTOIRE COMMUNE ENTRE LAUSANNE ET LE VIN 

C’est une jolie prise que celle de Lausanne. Cette ville charmante au-dessus du lac Léman, incarne la région viticole vaudoise dont l’histoire remonte au 11ème siècle. 

Vaud produit plus de 200 cépages et abrite la variété iconique Chasselas, avec une production également partagée entre les rouges et les blancs. Le vignoble de Lavaux, entre Lausanne et Montreux, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 

« LA PLUS BELLE REGION VITICOLE DU MONDE » SELON FORBES 

 Selon le magazine Forbes, c’est la « plus belle région viticole du monde »; elle offre  de nombreuses salles de dégustation, chambres d’hôtes et autres hébergements. Ce qui en fait une région les plus oenotouristiques au monde.

Tous les 25 ans s’y déroule la « Fête des Vignerons » pour célébrer les vins de la région, la prochaine aura lieu en 2019. Ce festival, de18 jours, accueille pas moins de 300 000 visiteurs. 

25 Mar

Les vignobles Clément Fayat achètent le château Aney en Haut-Médoc

Dans la série mercato des châteaux, voici une nouvelle vente, celle du château Aney en appellation Haut-Médoc que viennent d’acquérir les Vignobles Clément Fayat.

Le © château Aney vienbt compléter les propriétés détenues par la famille Fayat

Les Vignobles Clément Fayat qui possèdent déjà Château La Dominique, Château Fayat,Château Clément-Pichon  (65 ha au total) viennent d’acquérir le Château Aney, en appellation Haut-Médoc, auprès de la famille Raimond.

Située sur la commune de Cussac-Fort-Médoc, Cette propriété, située  à Cussac-Fort-Médoc en Gironde ,représente 15 hectares, 60% en cabernet sauvignon et 40% en merlot.

Une nouvelle corde à l’arc de la famille Fayat qui va compléter l’offre (250000 col produits) et notamment va étoffer la production du Château Clément Pichon, cru bourgeois – Haut-Médoc, acquis par la famille en 1976.

24 Mar

Vivien Laporte remporte le 4e marathon de Bordeaux, chapeau l’artiste

Vivien Laporte s’est adjugé le 4e Marathon de Bordeaux ce soir en 2h32mn alors que David Gosse a remporté  lui le semi marathon de Bordeaux.

Vivien Laporte franchissant la ligne d’arrivée

Quelques 2500 coureurs disputaient ce soir les presque 42 kms du marathon en grande partie sous la pluie, et l’exploit n’en est que plus beau.

C’est  Vivien Laporte qui a remporté l’épreuve reine le marathon en 2h32, alors que David Gosse a gagné de son côté le semi marathon de Bordeaux. Le parcours passait cette année encore à travers quelques châteaux en ville comme Pape Clément ou devant Haut-Brion et la Mission Haut-Brion.

Plus de 20000 coureurs avaient pris le départ du marathon et du semi-marathon (14000 pour le semi) en début de soirée, certains réalisaient la course en relais…

Le podium du marathon avec Vivien Laporte © Arielle Piazza ville de Bordeaux

Alain Juppé a tenu à  « dédier ce marathon à la mémoire de toutes les victimes » du terroriste de Carcassonne et de Trèbes et « tout particulièrement en la mémoire du Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame : l’exemple du devoir, de générosité qu’il vient de nous donner est extraordinaire. C’est un acte d’héroïsme comme on en voit peu. Je crois que la Nation toute entière lui doit admiration et reconnaissance ». Un moment de recueillement et une minute de silence ont été observés ce soir sur les quais de Bordeaux en leur mémoire.

23 Mar

En attendant les primeurs, le château Malartic-Lagravière et la famille Bonnie nous donnent un avant-goût…

Les primeurs approchent à grands pas ! Cette année, le château Malartic-Lagravière aura la joie d’accueillir les châteaux de Pessac-Léognan. Jean-Jacques Bonnie n’a pas résisté à donné ses premières impressions sur ce millésime 2017, de bonne facture mais marqué par le gel du printemps au niveau de la quantité.

Jean-Jacques Bonnie du © château Malartic-Lagravière s’exprime sur le millésime 2017

Ce millésime, un peu particulier à cause du gel de printemps, offre un fruit éclatant et des aromatiques superbes. Il a nécessité beaucoup de soins et d’attention et nous sommes plutôt fiers du résultat ! », Jean-Jacques Bonnie

« Un grand millésime en blancs, qui sont séveux, complets, avec de belles tensions et aromatiques. En rouges, probablement une révélation car, malgré les petits volumes, les Malartics montrent un très beau fruité, une rondeur et une fraîcheur, enrobée de tanins veloutés. Une belle longueur en finale pour un équilibre global très impressionnant », selon le co-propriétaire du château Malartic-Lagravière.

22 Mar

« A la table du roi » : Versailles et 18 autres résidences royales défendent les traditions culinaires

Que mangeaient les souverains européens ? 19 châteaux-musées et résidences royales, dont Versailles, célèbreront en 2018 la gastronomie et les traditions culinaires de onze pays européens, de l’Autriche au Portugal, de la Belgique à la Hongrie.

Intitulée « A la table du roi » et organisée par le réseau des Résidences royales européennes (35 millions de visiteurs par an), cette opération prendra des formes diverses d’un lieu à l’autre: exposition, journée d’étude, banquet, dégustation, ateliers….

A Versailles, par exemple, l’ananas sera très tendance: originaire du Brésil, le « fruit roi » était cultivé par les jardiniers royaux et fréquemment servi à la table du souverain français. Mais il a été aussi « une source d’inspiration pour les arts décoratifs » et apparaît souvent sur les tissus et la vaisselle. Une journée d’étude lui sera consacrée le 22 juin prochain. Une deuxième journée, le 28 septembre, s’intéressera à la place du vin dans les cours d’Europe.
Le 8 octobre, également à l’initiative du château de Versailles, les grands chefs étoilés travaillant avec les résidences royales européennes se réuniront pour rendre hommage à la « haute cuisine européenne » avec des plats inspirés de menus historiques.
Ces menus sont justement évoqués dans un parcours thématique (avec audioguide en 7 langues) dans les grands Appartements de Versailles à partir d’avril.
Le parcours suit l’évolution des repas vers moins de rituel, plus de simplicité et de convivialité. Peu à peu s’installent des modes bourgeoises, du souper solennel de Louis XIV, seul à table, à ceux de Louis XVI où pour la première fois, la reine est conviée. Les menus sont interminables, la viande omniprésente, certains légumes – asperges, pois, concombres, artichauts – très recherchés.
Des rencontres avec les jardiniers de Trianon seront également proposées au public. Un autre potager célèbre, celui du Palais Het Loo (Pays-Bas) sera aussi ouvert aux visiteurs. L’ananas sera aussi à l’honneur au Palais de Sintra (Portugal) où il est cultivé sous serres.
Le Château royal de Varsovie organise des dégustations de mets anciens, selon les recettes remontant à l’époque de la reine Bona Sforza qui introduisit des aromates et légumes jusque là inconnus.
L’association des Résidences royales européennes (www.europeanroyalresidences.eu) regroupe 25 institutions gérant 80 palais dans une quinzaine de pays.
AFP

21 Mar

A la Cité du Vin, la nouvelle exposition temporaire « Le Vin & la Musique, accords et désaccords »

Après « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso », après la « Géorgie, berceau de la viticulture » et en attendant Porto comme vignoble invité à l’automne, voici « Le Vin et la Musique, accords et désaccords », l’exposition temporaire à voir et à écouter d’urgence à la Cité du Vin de Bordeaux. Epicuriens, historiens et mélomanes vont communier ensemble dans une ambiance de baccanales, de ballets et de bals populaires.  

Ces expositions temporaires sont des rendez-vous culturels et patrimoniaux de grande envolée musicale et de grande qualité patrimoniale. Vous allez ainsi découvrir les liens parfois étroits ou discordants entre le vin et la musique à travers les âges…

« Le triomphe de Bacchus » 1624 – Nicolaes Cornelisz Moeyaert © JPS

La Cité du Vin vous convie du 23 mars au 24 juin à sa nouvelle exposition temporaire « Le Vin & la Musique, accords et désaccords ».

Vous allez ainsi pouvoir découvrir plus de 150 œuvres issues de collections françaises et européennes, de la Renaissance à la fin du XIXsiècle, prêtées par la Bibliothèque Nationale, par le Louvre, le Château de Versailles, le Musée Pablo Picasso ou d’autres Musées internationaux.

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la culture à la Cité du Vin © JPS

C’est un instrument de musique, une basse de viole réalisée par Collichon à Paris en 1689, qui a la particularité d’être ornée d’une tête de Bacchus, ce qui était  extrêmement rare, il n’y en a que 4 au monde de connues avec cette représentation, » Laurence Chesneau-Dupin directrice de la culture à la Cité du Vin

« Le cortège du boeuf gras », vers 1640. Prêt du Musée Picasso © JPS

« Le Vin et la Musique sont vraiment intimement liés dans la vie quotidienne et pas seulement chez les élites et dans les opéras, mais aussi dans la rue:  les gens chantaient, dansaient et faisaient de la musique, et ici on a un bon exemple avec le cortège du boeuf gras qui était le cortège de la confrérie des bouchers de Paris », continue Laurence Chesneau-Dupin.

A travers 6 sections thématiques (Dyonisos: triomphes et cortèges bachiques; danse: bacchanales, ballets, bals populaires; amour et ivresse; figures de caractère et allégories; concerts et tables galantes; banquet, tavernes et cabarets) la richesse des liens entre la musique et le vin va vous être dévoilée, à travers un parcours sonore et visuel, qui mêle peinture, musique et scène.

Il y aura aussi des temps forts (événements, spectacles, ateliers, visites et animations) durant ces 3 mois, tout autour de l’exposition:

« On va trouver des temps de rencontres et de conférences, notamment avec Florence Gétreau la commissaire de l’exposition », commente Mélanie Parie, Chargée de la Programmation Culturelle,

Mélanie Paris Chargée de la Programmation Culturelle à la Cité du Vin © JPS

« mais aussi des temps de concerts avec le conservatoire de Bordeaux autour de Lully et Rameau, un concert aussi dans le cadre de la Fête de la Musique dans l’Auditorium de la Cité du Vin, et aussi un concert avec la Clique des Lunaisiens avec Arnaud Marzorati, qu’on aura la chance d’accueillir sur la chanson française. »

Karine Marchadour, responsable de la médiation culturelle complète : « dans cette scène, on investira le temps des vacances  avec une malle aux trésors qui sera proposée pour les enfants;  ils pourront se mettre en scène dans l’exposition en rebond avec les oeuvres présentes autour d’eux et avec un accessoire un chapeau ou quelque chose… »

Cette exposition est réalisée sous forme d’une déambulation joyeuse entre toutes ces peintures des écoles françaises, hollandaises ou européennes, des partitions de musiques et de nombreux petits « livres d’airs sérieux et à boire. » 

Pour tout connaître de la programmation culturelle de La Cité du Vin jusqu’à juin.
A noter : les 23 et 24 mars, la radio France Musique s’installera dans l’auditorium de La Cité du Vin pour 2 jours d’émissions en direct et en public.

Le Vin et la Musique, accords et désaccords, l’exposition temporaire du 23 mars au 24 juin à ne pas louper. Prix d’entrée 8€

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Françoise Dupuis et Emmanuel Cremese :

 

20 Mar

Prix Montaigne de Bordeaux : the winner is Philippe Sands pour « Retour à Lemberg »

Présidé par Alain Duhamel, le jury du Prix littéraire Montaigne de Bordeaux a décerné le Prix 2018 à Philippe Sands pour « Retour à Lemberg » édité chez Albin Michel. 

La statut de Montaigne © Bordeaux quartiers

Créé en 2003 par la mairie de Bordeaux et l’Académie du Vin de Bordeaux, ce Prix récompense un ouvrage littéraire portant des valeurs d’humanisme, de tolérance et de liberté, chères au célèbre écrivain bordelais, maire de Bordeaux de 1581 à 1585.

Le Prix 2018

Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l’histoire universelle.

C’est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l’Holocauste qui décima sa famille ; c’est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l’humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l’entre-deux guerres. C’est là enfin que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu’il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz.

Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s’entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.

Avocat franco-britannique spécialisé dans la défense des droits de l’homme, Philippe Sands est aussi professeur de droit à l’University College de Londres. « Retour à Lemberg » a également été récompensé par le « Baillie Gifford Prize » 2016 et désigné « Meilleur Livre de l’Année » (catégorie Non-Fiction) lors des British Book Awards 2017.

Le Prix Montaigne de Bordeaux

Cette distinction salue la qualité littéraire d’un essai exprimant pour notre temps, l’ouverture et la liberté d’esprit, ainsi que l’humanisme sans frontières qui furent ceux de Michel de Montaigne. Le Prix est attribué par un jury désigné conjointement par la Ville de Bordeaux et l’Académie du Vin de Bordeaux : Alain Duhamel (président), Serge Receveur (Secrétaire perpétuel), Jean-Pierre de Beaumarchais, Philippe Le Villain, membre de l’Institut, Florence Cathiard, Yves Harté, Robert Kopp, Alexandre de Lur-Saluces, Marguerite Figeac-Monthus, Pierre Mazet, Jean-Pierre Poussou, Mathilde Royer de la Bastie-Chevallier, Claire Andries Roussennac et Jean-Didier Vincent. Le Prix Montaigne, doté par l’Académie du Vin de Bordeaux, est constitué de 20 caisses de Grands Crus de Bordeaux, membres de l’Académie du Vin de Bordeaux.

4 ouvrages (sur une liste de 12) avaient été sélectionnés pour l’édition 2018 du Prix Montaigne, qui sera remis par Alain Juppé maire de Bordeaux samedi 7 avril à 11h30 à l’hôtel de ville. Exceptionnellement, le jury accordera un prix spécial à Arlette Jouanna pour sa biographie sur Montaigne parue chez Gallimard.

 

Avec Ville de Bordeaux

19 Mar

10 millions de touristes du vin : l’oenotourisme, de complément de revenu à nouveau métier pour les viticulteurs

Les vignobles sculptent les paysages de l’Hexagone depuis 2000 ans. Et la France affiche une fréquentation touristique record avec 89 millions de visiteurs étrangers l’an passé. Mais le pays, à l’image de cette viticultrice, s’est rendu compte tardivement du formidable potentiel du tourisme du vin.« 

Le bus panoramique idéal pour l’oenotourisme © JPS

« Mes chambres d’hôtes me permettent de vendre 1.500 bouteilles sans bouger de chez moi! »: Nadine David, viticultrice près d’Epernay, devait rembourser ses emprunts bancaires. Depuis huit ans, l’oenotourisme lui procure un sérieux complément de revenu.

« Depuis huit ans, j’ai transformé les dortoirs des vendangeurs en trois chambres d’hôtes », raconte à l’AFP Mme David, 55 ans, qui exploite 4,7 hectares du précieux vignoble de champagne avec son mari et ses deux fils.
Ses résidents, surtout belges, « mais aussi allemands, italiens et parfois français », repartent avec le maximum de bouteilles autorisé dans leur coffre de voiture: 60
litres de bulles blondes. Soit sur un an, 10% de la production de l’exploitation, ainsi « exportée ».
Pour Michel Bernard, président du « Cluster oenotourisme » d’Atout France, créé en 2000 sous la houlette du Quai d’Orsay, « les clients de l’oenotourisme à la française veulent surtout partager l’expérience vigneronne, l’art de vivre, et rencontrer le vrai vigneron ».
 
« En cela, il est très différent des grandes bodegas espagnoles, ou des « wineries » australiennes ou américaines, qui sont des magasins de vente avec des salariés compétents en oeonologie ».
 
 « En France, la Bourgogne et l’Alsace et leurs coquets villages sont les régions qui ont historiquement le plus tôt développé le concept avec un esprit vigneron », souligne M. Bernard. « Même les régions plus riches comme Bordeaux, où il était impensable il y a encore 10 ans de frapper à la porte d’un grand château,
s’y sont mises ».
La preuve: « nous avons atteint avec beaucoup d’avance, en 2016, l’objectif de fréquentation que nous nous étions initialement fixé pour 2020 », remarque M. Bernard. De sept millions en 2009, le nombre de touristes du vin est passé à 10 millions en 2016, pour une dépense globale de 5,2 milliards d’euros, selon Atout France. Le professionnalisme se développe. De complément de revenu, l’oenotourisme devient parfois un métier à part entière.
A Cognac, de grandes maisons organisent des visites de dégustation tarifiées entre 20 et 500 euros. Dans le Bordelais, la nouvelle « Cité du vin » draine les foules. La 20e édition de la fête du vin se tiendra en juin, centrée autour de la dégustation.
Sur 7.000 exploitations viticoles en Gironde, « 7 à 800 » châteaux sont organisés pour l’oenotourisme, indique  le maire-adjoint de Bordeaux,
Stephan Delaux, qui estime à « 2.000 », le nombre de chambres disponibles dans le vignoble.
Un salon « destination vignoble » rassemble tous les deux ans une centaine d’agents de voyage et tour operators étrangers, pour tester in situ l’offre française. Cette
année, à Bordeaux.
Restent quelques freins psychologiques à vaincre. D’abord: parler anglais. « A l’exception des très grands domaines, les viticulteurs ne parlent pas suffisamment anglais » selon M. Bernard, d’Atout France, dont l’organisme finance des formations.
Ensuite, affronter clairement deux grands tabous: l’impact de l’alcool sur la santé, et celui des pesticides.
Le collectif Info Médoc Pesticides et l’association « Eva pour la vie » ont détecté en septembre entre 11 et 21 pesticides dans une dizaine de logements du Médoc viticole. « On fait beaucoup de bruit excessif à ce sujet », juge M. Bernard, tout en admettant « que malheureusement nous avons eu quelques confrères vignerons qui ont travaillé n’importe comment ».
L’évolution des pratiques agricoles « raisonnées » réduisant les intrants chimiques, et le développement du bio pourraient permettre de résoudre le problème.
Quant aux dangers de l’alcool, récemment rappelés par la ministre de la Santé, l’oenotourisme peut être la « meilleure réponse » estime M. Bernard.
« C’est dans les régions viticoles qu’il y a le moins d’alcoolisme, car le vin  est d’abord une culture et un art de vivre, la cuite, c’est une honte chez nous ».
AFP

18 Mar

L’Inde : le futur Eldorado des vins de Bordeaux ?

Le jour où l’Inde va se mettre à consommer vraiment du vin, ce jour-là on pourra dire que comme la Chine, ce marché sera l’un des plus importants au monde. C’est pourquoi les propriétaires de vins de Bordeaux qui commencent à travailler sur ce pays font figure de pionniers mais aussi de visionnaires. Ils ont participé à une tournée de promotion intitulée « Bonjour India ».

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Il y a quelques semaines,  des vignerons bordelais emmenés par Denis Lurton du Château Desmirail à Margaux se sont rendus en Inde. Non pas pour des vacances mais dans le cadre du partenariat économique entre Bordeaux-Métropole et la ville indienne de Hyderabad, forte de ses 7 millions d’hab), associée avec la mission économique du Consulat de Bangalore (4e ville du pays avec 9 millions d’habitants et considérée comme la Silicon Valley de l’Inde).

Leur opération « Bonjour India » consistait à promouvoir la France et à travers elle ses vignerons du Bordelais et les Grands Crus Classés 1855, réalisant des dégustations, des séquences de découverte et d’initiation aux grands vins de Bordeaux.7 févr (2)

L’Inde est un marché à fort potentiel mais qui est pour l’instant fermé à cause des taxes élevées sur les vins. Mais nos vins se marient agréablement avec cette cuisine indienne raffinée. Il faut réfléchir à augmenter notre présence sur ce marché «  Denis Lurton, château Desmirail.

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Les vins de Bordeaux du Classement de 1855 servis à Hyderabad et au Consulat de Bangalore ont été très appréciées par les sommeliers, les importateurs, acteurs économiques liés au vin, le Bangalore Wine Club, et les journalistes présents. Voici les vins qui ont pu être dégustés: les châteaux Batailley, Desmirail, Lascombes, Langoa-Barton, Lafon-Rochet, Prieuré-Lichine, Rayne Vigneau, Doisy-Daene, Rieussec et château Nairac.

Parmi les figures de Bordeaux qui misent sur ce marché en devenir, Laurent Moujon auteur de livres sur Bordeaux Patrimoine Mondial, mais aussi d’autres ouvrages sur la cuisine chinoise et japonaise en accord avec les vins de Bordeaux. Laurent Moujon prépare pour octobre prochain un livre sur la cuisine indienne avec des recettes de chefs indiens à Bordeaux, Paris, Londres, aux Etats-Unis et en Inde.

L’Inde comptait en 2016 1,324 milliard d’habitants, se rapprochant de la Chine, 1,379 milliard d’habitants. Un potentiel qui peut en laisser rêveur plus d’un viticulteur…