28 Mar

Bientôt une jolie reconnaissance pour le Médoc Blanc

C’est un dossier que porte l’ODG Médoc, Haut-Médoc et Listrac-Médoc; présenté à l’INAO en décembre, le comité régional lui a donné un avis favorable début mars, une enquête se poursuit et devrait aboutir d’ici 18 mois à une nouvelle reconnaissance par l’INAO. C’est un ajout de couleur dans l’AOP déjà existante pour parler d’AOP Médoc Blanc avec un cahier des charges bien précis sur les cépages et la densité. Un changement sur ces appellations du Médoc qui jusqu’ici ne produisaient essentiellement que du rouge. Reportage chez Talbot, Castéra et Doyac.

Au château Talbot, dans le chai de blancs © JPS

C’est un retour en grâce des vins blancs secs dans le Médoc. A château Talbot, on en produit ici depuis plus d’un siècle. Même si le chai de rouges reste immense avec 500 000 à 600 000 bouteilles à l’année, le chai de blancs plus intime est choyé avec ses 25 000 bouteilles issues de ce 3e grand cru classé 1855.

Jean-Max Drouilhet maître de chai et Jean-Michel Laporte,DG de Talbot © JPS

Nous sommes ravis de cette reconnaissance à venir sur l’AOP Médoc Blanc », Jean-Michel Laporte directeur de château Talbot.

Château Talbot, 3e cc © JPS

« Nous faisons un vin blanc sec d’assemblage à Talbot, Caillou blanc, un assemblage de 75% sauvignon, et 25% sémillon, en général et nous cherchons à faire des vins de gastronomie », complète Jean-Michel Laporte.

Au château Castéra, on a planté ici en 2017 un hectare de sauvignon blanc. Un cépage qui se plaît particulièrement sur ce terroir.

 Nous avons un sol et un sous-sol qui sont argilo-calcaires, donc ça c’est très intéressant parce ce que ça va permettre aux racines d’aller chercher la fraîcheur et c’est ce qu’il faut pour faire des bons vins blancs », commente Philippe Grynfeltt directeur technique de château Castera

Ce château compte plus de 400 ans d’histoire liée au vin. C’est la nièce de Michel de Montaigne qui a vendu la première du vin ici. Cette nouvelle cuvée lui est dédiée : Anthoinette.

 » Aujourd’hui, on est essentiellement des producteurs de raisins rouges, de vins rouges, et on est dans une difficulté comme beaucoup d’autres régions de Gironde et du monde, mais ce projet de Médoc Blanc est un projet valorisant… », selon Claude Gaudin de l’ODG.

Philippe Grynfeltt et Claude Gaudin © JPS

Il y a un vrai engouement sur le projet pas simplement régional mais aussi à l’international… », Claude Gaudin président de l’ODG Médoc,Haut-Médoc et Listrac-Médoc

Aujourd’hui, 89 vignerons produisent du blanc dans le Médoc sur 208 hectares, avec une densité de plantation de 7200 pieds. Parmi la jeune génération, il y a Clémence de Pourtalès au château Doyac, elle mise sur le cépage Chardonnay (qui sera reconnu à titre accessoire (15% maximum)), cépage qu’elle a bien connu en Nouvelle-Zélande.

Il y a 3 ans, on a planté du chardonnay, c’est un cépage qu’on apprécie beaucoup sur d’autres régions; c’était très concluant car nous avons fait la première récolte cette année », Clémence de Pourtalès, co-gérante château Doyac

La production dans le Médoc se monte déjà à 5000 hectolitres (contre 1800 en 1969) avec les traditionnels cépages (sauvignon blanc et gris, sémillion, muscadelle) et d’autres sont prévus (chardonnay, et cépages résistants pour s’adapter aux changements climatiques). « On adore le sauvignon blanc, son caractère très pur et minéral, avec le chardonnay on découvre d’autres arômes, un peu plus profonds… », complète Clémence de Pourtalès.

A terme, 750 exploitations pourraient ainsi produire du blanc dans le Médoc.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Robin Nouvelle:

 

26 Mar

Côté châteaux, spécial formations aux métiers de la vigne et du vin, le 28 mars sur France 3 NoA

Pour ce numéro 48, Côté Châteaux  est allé à la rencontre des jeunes engagés dans les filières de la production et du commerce. Des lycées viticoles aux écoles de commerce, les vocations continuent, ces filières attirent toujours, 48000 recrutements en Gironde en 2023 selon France Travail.  A l’heure où le vignoble se remet en question, où les viticulteurs continuent de manifester pour défendre le prix de vente de leurs vins, il existe toujours une relève qui espère pouvoir décrocher un job prochainement dans le milieu. Côté châteaux vous propose un numéro formations « vigne et vin » jeudi à 20h40 sur France 3 NoA et ici sur la plateforme Francetv

Analyse sensorielle au lycée viticole de Blanquefort © JPS

Pour ce numéro 48, Côté châteaux vous propose un un joli tour d’horizon avec le lycée viticole de Blanquefort, les écoles de commerce de Kedge, l’Inseec, l’ESG ou encore la MFR de Vayres, ainsi que CAFA formations…

Nous débutons ce numéro au lycée viticole de Blanquefort, le premier focus est axé sur une classe de BTS viticulture-oenologie que l’on retrouve en plein cours d’analyse sensorielle… « Je vous propose de faire une dégustation sur les défauts des vins, notamment sur les défauts liés au brettes… », qui sait ce que c’est ? Simon Quentin-Martinaud de Bergerac qui a fait précédemment un bac STAV : « on commence par un premier nez, déjà pour voir s’il y a des arômes qui vous perturbent, et après un deuxième nez, on peut déguster, recracher, c’est là où on analyse l’amertume, l’astringence, tous les défauts qu’il y a comme par exemple les brettes, les éthylphénols… »

Aujourd’hui, on forme des techniciens qui demain seront dans les propriétés, ou assureront des fonctions dans le commerce, qui seront en lien avec les viticulteurs et les consommateurs, et donc qui doivent être parfaitement formés pour proposer des produits qui correspondent aux attentes de tous, des produits de qualité, avant tout sans défaut »,  Catherine Mazet, professeure en oenologie.

Ce lycée accueille plus d’un millier d’élèves et 700 apprentis, il les forme à la viticulture et à l’oenologie. Pour la seconde partie de matinée, ce sont des travaux pratiques qui les attendent à la vigne :« vous allez avoir le levage et relevage, et en même temps vous allez vérifier votre épamprage car depuis que vous êtes passés il y a 3 semaines, il y a des repousses qui ont eu lieu… » « Ce sont des métiers en tension, nous avons besoin d’employés, d’ouvriers pour les travaux dans la vigne, pour la conduite des engins… », Corinne Reulet directrice de Agro Campus Bordeaux Gironde

Des jeunes passionnés dans cette voie viti-oeno au lycée de Blanquefort © JPS

D’autres entretiens nous font rencontrer ces jeunes à l’aube des portes-ouvertes en mars pour faire connaître ce lycée, l’un des plus importants de France; nous y interrogeons Eve en terminale STAV, Eliott également qui compte poursuivre par un BTS et une licence pour trouver un job dans un chai; il y a aussi Anne, en BTSA viti-oeno « mon grand rêve, c’est de devenir un jour vigneronne », Alexandre qui s’est reconverti après quelques années dans le conseil en gestion « il se trouve que j’habite dans une région viticole et que les besoins de la filière sont là » et puis Cathelyne aussi en reconversion professionnelle « c’est pour moi un retour aux sources, une connexion à la nature et quel plus beau métier qu’est l’agriculture, j’en vois pas en fait… »

Vous allez découvrir des jeunes passionnés  dans ces filières de production, mais aussi de vente avec la Kedge Wine School qui propose à Talence des formations spécifiques aussi aux métiers du vins. 300 jeunes y suivent des masters en management, hôtellerie ou oenotourisme…. Durant leur cursus de 2 ans, 60% vont être aussitôt embauchés, et 95% auront un job dans les 6 mois de leur sortie : « la majorité de l’employabilité, on l’observe sur la partie propriétés et négoce, et c’est encore marginal et cela se développe de plus en plus on voit des emplois dans la filière des spiritueux, mais aussi dans les matières sèches barriques, verres et bouchons », témoigne Yann Chaigne, responsable des programmes vins et spiritueux de la Kedge WS. Des cours qui alternent entre la théorie et la pratique avec un Maître Sommelier , Franck Ramage, ancien du Crillon et du Ritz à Paris, venu leur faire une démonstration de service de vin et crémant dans les règles de l’art…

Les élèves de la MFR de Vayres © JPS

La suite de ce Côté Châteaux nous emmène à Vayres, à la Maison Familiale et Rurale… « Nous avons ici 6 formations: un bac pro technicien conseil-vente alimentaire et boissons, un BTSA viticulture-oenologie, un BTS technico-commercial en vins et spiritueux, une licence commerce international en vins et spi et 2 titres professionnels de niveau 6, au total  entre 160 et 180 étudiants tous les ans et la plupart de nos étudiants qui sortent de la MFR ont un emploi à la clé… », commente Joël Schinazi le directeur de la MFR de Vayres….

Et d’aller à la rencontre des ces jeunes en BTS viti-oeno comme Romain : « on fait une formation où on est amené à travailler dans les vignes ou au chai, c’est vraiment ça l’apprentissage, une formation proposée par la MFR qui fait vraiment de l’alternance et je change d’entreprise à chaque stage… »

Alizia Garrigue veut reprendre la propriété familiale © JPS

De même à la rencontre des technico-commerciaux à l’instar d‘Alizia Garrigue: « je compte reprendre l’exploitation familiale qu’on a à Saint-Emilion avec mon père, et ce BTS me sert pour savoir comment développer la partie commerce…. »

Jean-Baptiste Ancelot de Wine Explorers © JPS

La suite nous emmène sur les quais de Bordeaux où nous avons suivi l’un des formateurs pionniers à Bordeaux Marcello Roudil, responsable formation à l’INSEEC : « 80% de nous étudiants aujourd’hui sont alternants, et là l’étudiant que l’on vient de voir (à la cave de la Cité du Vin), il est confronté à la clientèle française et étrangère… » Ils sont 240 à suivre ses techniques de commercialisation de vins et spiritueux, et ses formations en management comme Amandine : « aujourd’hui je suis en alternance en propriétés en appellations Pessac-Léognan et Graves, et plus tard je compte partir vers l’export et d’autres pays… »

Marcello Roudil de l’INSEEC avec Jean-Baptiste Ancelot  © JPS

Marcello a convié un ancien élève, Jean-Baptiste Ancelot, à venir qui a réussi à venir faire partager son expérience, au cours d’un atelier de dégustation de vins qu’il a découvert au cours de ses voyages… « le fait d’avoir validé le MBA il y a une 15aine d’années, cela m’a ouvert énormément de portes dans le monde du vin »…

Michaël Rouyer, des cas pratiques sur les cartes de restaurants à l ESG © JPS

Séquence cas pratique également à l’ESG aux Bassins à Flots avec Michaël Rouyer, intervenant auprès des licences « vin et gastronomie » : « aujourd’hui nous travaillons avec le vin en restauration et on essaie de trouver des leviers de croissance pour vendre plus de vin en restauration. C’est pas facile. On va essayer de construire des cartes des vins modèles pour vendre du vin en restaurant et il y a du boulot… »

« Maxence Boisse: nous sommes sur un joli Pauillac, en 2016, une très belle année, très solaire, assemblage de cabernet et de merlot »

On a besoin de la jeune génération, qui a cette passion et qui peut  transmettre cette envie dans les restaurants de consommer du vin… » (à consommer avec modération bien sûr) Michaël Rouyer à ESG

Et puis il y a aussi des élèves qui se destinent aux métiers de la sommellerie à l’instar de ceux de CAFA Formations aux Chartrons que nous avons suivi en immersion dans le vignoble… Ils sont  ainsi 17 élèves de Cafa Formations, cette fameuse école de sommellerie de niveau 5 aux Chartrons, à visiter le château Chantegrive et à découvrir ici les méthodes de vinification des vins blancs secs; «c’est important d’apprendre l’histoire d’un lieu, et de comprendre ce qui fait la recette d’un château si prestigieux… »,selon Hannah Smale élève venue de Californie.

Depuis 37 ans, Cafa Formations mise énormément sur la pratique, ces élèves sont encadrés depuis 12 ans par Cyrille Bleeker, qui a fait 10 ans de restaurants étoilés et de grandes brasseries comme le Fouquet’s à Paris…

Le conseil en sommellerie amène à la restauration gastronomique étoilée, au bistronomique, à la cave, au restaurant classique, enfin c’est un socle solide qui permet vraiment une embauche directe, franche et précise », Cyrille Bleeker responsable pédagogique de Cafa Formations.

La suite de ce Côté Châteaux se poursuit également à la rencontre de gens en recherche d’emploi avec France Travail au château Maucamps; l’an dernier la filière a représenté 48 000 recrutements, le plus fort employeur de Gironde. « En ce moment on est en pleine quinzaine des métiers de la vigne et du vin et les agence de FRance Travail organisent des visites et informations collectives pour présenter les métiers »,  commente Marie Vidal.

Et pour terminer ce Côté Châteaux, rien de tel que d’aller à la rencontre de ces vignerons indépendants ; à la mi mars 300 sont réunis au parc des expositions pour partager leur métier et faire découvrir leur production : « c’est la plus belle récompense, vous savez on met tellement nostripes et notre passion dans ces vins », explique Bérangère Quellien du château Lusseau.

Nous interrogerons Vincent Bougès, vigneron et vice-président des jeunes agriculteurs en Gironde, une figure du mouvement de colère en février mars lors des blocages et manifestations sur les routes et devant la grande distribution et le négoce. Il nous confirme qu’il y a encore de l’avenir en Gironde, un bassin pourvoyeur d’emplois, qualifiés, à différents niveaux…La filière viticole reste un poumon économique de notre région »

Avec nous également Régis Falxa président des vignerons indépendants de Gironde; aujourd’hui face à la crise avec ce type de salon, il nous racontera que ces vignerons s’´en sortent mieux… »C’est ici toujours un succès et toujours un plaisir de venir au parc des expos de Bordeaux Lac »

 

A voir ce joli numéro 48 de Côté châteaux, un magazine de 28 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière, diffusé le 28 mars à 20h40 sur France 3 NoA et le samedi 30 mars à 20h; à voir ou revoir ici sur la plateforme Francetv

 

05 Mar

Côté Châteaux, spécial course aux étoiles, le 7 mars  à 20h40 sur France 3 NOA

Côté Châteaux n°47, un numéro tout en saveur, consacré aux étoilés du Michelin, juste avant la parution du guide le 18 mars à Tours. Un magazine de 28 minutes, avec de jeunes chefs dénichés et des chefs expérimentés déjà auréolés d’une ou deux étoiles, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière.

A l’aube de la sortie du nouveau guide le 18 mars prochain à Tours, Côté Châteaux met à l’honneur des jeunes chefs de talent, à travers 4 portraits de chefs pouvant prétendre à leur première étoile : Alexandre Bru chef du Sens, Oxana Cretu cheffe d’Inima Restaurant, Younesse Bouakkaoui chef du Chapon Fin, tous 3 à Bordeaux et Yoann Amado chef du Cercle Guiraud à Sauternes.

Alexandre Bru, le chef du Sens, rue de Soissons à Bordeaux © JPS

Alexandre Bru, c’est ce jeune chef de 32 ans, qui a ouvert le Sens rue de Soissons à Bordeaux ; un démarrage assez difficile puisqu’il a ouvert son restaurant à l’aube du deuxième confinement durant la crise sanitaire du covid. « On a fait un soir d’ouverture et 8 mois de fermeture, donc on a fait un peu de vente à emporter et essayé de s’en sortir comme on pouvait… »  En cuisine, ils sont 3 à préparer le déjeuner pour une vingtaine de couverts, Alexandre Bru et ses commis ont à cœur le respect des produits du terroir…

Mettre le produit au centre de l’assiette, pas de fioriture, c’est un travail sur les jus, les sauces… » Alexandre Bru, du Sens

De 4 plats en découverte, jusqu’à 7 plats pour le plus élaboré de ses menus. « On respecte les codes de la cuisine française et on vient ajouter des petites touches, avec un peu de cuisine fusion, quand je construis un plat j’essaie de mettre 3 saveurs différentes, pour pas que les gens soient perdus à la dégustation… »

Oxana Cretu, l’imagination et la créativité d’une cheffe © JPS

Oxana Crétu, 39 ans, c’est  l’âme créative rue du Palais Gallien à Bordeaux. D’origine moldave, elle a fait d’abord des études de design avant de se réorienter vers la cuisine gastronomique. Ayant fait les Beaux-Arts à Bordeaux, elle aime d’abord imaginer ses plats en les dessinant, tout en faisant elle-même les marchés comme aux Capucins : « il est toujours utile de faire quelques gribouillis sur le papier, on s’imagine plus facilement le dressage… » Depuis octobre, elle a entièrement repensé son restaurant avec une nouvelle équipe, un nouveau décor digne d’un étoilé… »Ca passe aussi par l’art de la table,  que ce soit par la verrerie, par le choix des couverts », témoigne son maître d’hôtel.  En cuisine, elle explore de nouveaux plats, comme avec de la dorade… « On a fait que du poisson d’eau douce à la carte depuis plusieurs mois et on aimerait bien réessayer avec du poisson de mer avec ici une farce à base e Saint-Jacques et orange-vanille…

Ce qui me plaît dans la cuisine, c’est la transmission des émotions, le plus important c’est le partage », Oxana Cretu cheffe d’Inima Restaurant

 

Yoann Amado, le chef du Cercle Guiraud va s’approvisionner au potager du château © JPS

Yoann Amado, 36 ans, incarne au Cercle Guiraud à Sauternes une cuisine gastronomique traditionnelle, mais aussi originale… Il commence sa journée en allant chercher au potager du château Guiraud ses légumes bio de saison cultivés par le jardinier du château Michel Espaignet : « l’hiver, il y a des poireaux, des topinambours… Très bien , les poireaux pour l’œuf à la truffe et les topinambours pour le bar », commente Yoann Amado qui a notamment remis au goût du jour une recette de Raymond Oliver pour l’œuf à la truffe du château Guiraud. Eric Frechon a Paris, chef 3 étoiles a été son mentor :

Comme je dis souvent les plats les plus aboutis sont ceux où on a le plus d’émotion et qui racontent une histoire, et là on a une vraie histoire », Yoann Amado chef du cercle Guiraud

« En dessous on a la fondue de poireaux truffée, dessus l’œuf poché, la sauce au Sauternes, petit jus de volaille truffé et truffe fraîche en lamelle… »

L’équipe de Yoann Amado au Cercle Guiraud © JPS

Ce Côté Châteaux, c’est aussi l’occasion de retracer l’histoire du plus vieux restaurant gastronomique de Bordeaux, le Chapon Fin, 2 siècles de grande cuisine à Bordeaux.

Le Chapon Fin, plus vieux restaurant gastronomique de Bordeaux, depuis 1825 © jps

Un nouveau chef vient de prendre les commandes Younesse Bouakkaoui, originaire du Médoc, qui a travaillé avec Thierry Marx à Cordeillan-Bages. Le Chapon Fin  a été créé en 1825,avec un décor de rocaille typique qui remonte à 1901, et avec les noms peints de têtes couronnées, politiques et artistes qui l’ont fréquenté.

François Régimbeau directeur du Chapon Fin, dans la cave de l’établissement © JPS

Son plus célèbre chef y fut Joseph Sicard qui en 1933 a décroché 3 étoiles au Michelin : « Joseph Sicart a beaucoup de talent et il devient un jeune chef très couru, et petit à petit le mot est donné et les gens viennent de toute l’Europe pour déjeuner, diner au Chapon Fin, cela devient l’étape gastronomique du sud de la France… » explique Sylvie Cazes propriétaire du restaurant. Younesse Bouakkaoui, arrivé en décembre, va essayer de gagner une étoile mais sans doute en 2025 :

On va être sur les classiques de la haute cuisine française qu’on va réinterpréter pour être au plus près dans le thème de la maison qui a quand même 200 ans… » Younesse Bouakkaoui, du Chapon Fin

 

L’avis de chefs déjà étoilés était important à recueillir, aussi  sommes-nous allés à la rencontre de 3 propriétés viticoles qui hébergent des chefs déjà étoilés ou en passe de le redevenir : David Charrier une étoile aux Belles Perdrix-Château Trolong Mondot à Saint-Emilion, Nicolas Masse 2 étoiles pour la Grand’Vigne associée au château Smith Haut-Lafitte à Martillac, enfin Thibaut Gamba étoilé à Lille qui vient de reprendre le Logis de la Cadène qui appartient au Groupe Angélus à Saint-Emilion.

David Charrier, le chef des Belles Perdrix© JPS

David Charrier a obtenu sa première étoile en 2016 et a réussi l’exploit de la reconquérir en 2022, après 3 ans de fermeture du restaurant pour cause de travaux importants et durant le covid… « Je pense qu’il faut avant tout être soit même, travailler avec votre cœur et avec votre énergie, mais il ne faut pas penser à cela (l’étoile) », commente David Charrier. Ce chef qui a pas mal exercé dans le Finistère à 41 ans, continue de s’améliorer et de peaufiner ses recettes avec les produits du terroir du Bassin d’Arcachon et du Périgord…

On a notre potager sur la propriété et cela est une vraie marque aujourd’hui avec des herbes aromatiques, des fleurs sauvages, c’est un vivier de ressources et de goût au quotidien… », David Charrier des Belles Perdrix

 

Nicolas Masse, chef de la Grand’Vigne © jps

Nicolas Masse est arrivé lui à la Grand’Vigne aux Sources de Caudalie à Martillac en 2009. Il a obtenu une étoile puis une deuxième pour son restaurant. Il est à la tête d’une brigade de 40 cuisiniers pour le gastronomique et le bistronomique de la Table du Lavoir juste à côté.

C’est une cuisine qui va à l’essentiel, avant la façon d’assembler un plat comme un grand vin, une cuisine où l’on essaie de sublimer le produit… » Nicolas Masse de la Grand’Vigne

Le Michelin dit de lui qu’il y a une sincérité dans la cuisine, il met en avant la quintessence du produit » Un chef qui pourrait prétendre prochainement à une troisième étoile…

Dans la champignonnièrre d’Angélus © JPS

Le dernier des entretiens nous emmène à Saint-Emilion rencontrer Thibaut Gamba, le chef du Logis de la Cadène (groupe Angélus) qui est parti en immersion dans une carrière s’approvisionner en champignons : « c’est important évidemment, de la même manière que si on se rendrait dans une criée, dans un port de pêche il faut voir ce qui est disponible, ce qu’Etienne Pilard est capable de nous fournir pour faire nos recettes du jour… » commente le chef. « On cultive une dizaine de variétés, allant de la pleurote grise au shiitake, en passant par le champignon de Paris… » Thibaut Gamba affiche une belle carte de visite, car déjà étoilé à Lille au Clarance, avant d’arriver à Saint-Emilion en septembre dernier, il  aussi travaillé auprès de grands chefs à New-York, Paris et en Scandinavie… J’ai une jolie expérience en Scandinavie qui m’a fait découvrir ces produits de la mer et cette passion pour le côté marin, mais pas que il y a aussi le végétal, Saint-Emilion est un terroir magnifique, on a la chance d’avoir une jolie ferme au sein du groupe…

L’objectif est de ravir le client, de former un collectif, j’aime beaucoup le sport et ce rapport au sport, collectif, équipe, dépassement de soi, aller chercher l’excellence tous ensemble… », Thibaut Gamba du Logis de la Cadène.

Effectivement si on jour, on peut aller chercher une étoile, deux étoiles, ce sera une grande fierté, une grande récompense… », conclue Thibaut Gamba

La team à Thibaut Gamba © JPS

Côté Châteaux spécial « course aux étoiles », c’est ce jeudi à 20h40 et samedi 20h sur France 3 NOA. Un magazine de 28 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière.