Eric Alauzet déjà en marche vers les municipales à Besançon: « une stratégie, pas juste de la com »

Eric Alauzet le 25 février 2019 à Besançon (©f3fc)

Il est le premier candidat d’envergure officiellement déclaré pour les élections municipales à Besançon. Le député La République en Marche Eric Alauzet mène campagne depuis le début du mois de décembre, avec la publication régulière de listes de soutiens. A plus d’un an des municipales de mars 2020, ne s’est-il pas mis en marche trop tôt ? Nous l’avons rencontré pour évoquer cette stratégie de campagne.

Sa dernière initiative a étonné: Eric Alauzet a rendu publique en fin de semaine dernière une liste de soutien de 18 maires de l’agglomération (plus un 1er adjoint).

Surprenant, pas forcément… Car derrière la bataille des municipales se jouera la bataille pour prendre la tête de l’agglomération.

Aujourd’hui, les citoyens n’en ont pas forcément conscience, mais le président de l’agglomération a davantage de pouvoirs qu’un maire. « Vous avez aujourd’hui plus de compétences assurées par l’agglomération que par la Ville », confirme Eric Alauzet, qui cite le transfert récent de la voirie, ou encore l’eau et l’assainissement. Les élus de la périphérie sont concernés au premier chef par ce qui se passe à Besançon (…) Avec ces maires, on va préparer chacun nos projets municipaux, mais aussi le projet d’agglomération. On est imbriqué. L’avenir de ce territoire, qu’on soit d’accord ou pas, il se fera à l’échelle de l’agglomération ».

Cette liste de soutiens a donc pour objet de montrer qu’Eric Alauzet dispose d’une légitimité au-delà de la ville où il se porte candidat.

« Je suis sûr que LREM n’a pas envie de partir à l’aventure »

Surtout, le député LREM multiplie les initiatives depuis sa déclaration de candidature début décembre.

Il y a d’abord eu une liste de soutiens d’anciens élus de Besançon, pour la plupart socialistes, dont l’ancienne ministre Paulette Guinchard, « pour s’inscrire dans l’histoire, dans la tradition de cette ville »… Puis une liste de soutiens de personnalités locales d’en Marche, notamment l’autre députée de Besançon Fannette Charvier, ainsi que plusieurs élus municipaux. Et donc enfin cette liste de maires de l’agglomération…

A un peu plus d’un an des municipales de mars 2020, la stratégie d’Eric Alauzet est claire : occuper le terrain, se rendre incontournable, y compris pour ceux qui voudraient contester sa candidature au sein même de la République en marche: « Je suis sûr que ce mouvement n’a pas envie de partir à l’aventure, qu’il a besoin de solide, de concret, et j’espère incarner cette dimension ». Ceux qui lui voudraient lui disputer l’investiture en interne apprécieront.

« Pas juste de la communication »

« Oui, nous avons pensé tout cela » reconnaît Eric Alauzet à propos de son début de campagne. « Ces soutiens, que vous avez vu s’égrener depuis deux mois, ils sont prévus depuis des mois et des mois. Sinon je ne serai pas parti, poursuit-il. Cette stratégie, elle correspond à la construction d’un projet. Ce n’est pas juste de la communication ».

Le député LREM a donc déjà pleinement lancé sa campagne municipale, quand les autres partis se cherchent encore une tête de liste.

A droite, Les Républicains ont testé d’improbables hypothèses, mais pourraient à nouveau faire confiance à Jacques Grosperrin ou Ludovic Fagaut, qui ont chacun une revanche à prendre sur Eric Alauzet.

A gauche, l’écologiste Anne Vignot a « envie d’être candidate », de même que Nicolas Bodin, qui veut être au minimum « le premier des socialistes ». Ces deux-là arriveront-ils à faire liste commune, comme au bon vieux temps de la gauche plurielle, avec le Parti communiste de Christophe Lime ?

Le Rassemblement national et la France insoumise pourront eux aussi jouer les trouble-fête.

Bref, à un peu plus d’un an du scrutin, l’équation électorale a encore de multiples inconnues.

Pour l’instant, Eric Alauzet a un temps d’avance sur ses concurrents. Sans assurance toutefois pour la suite.

Comme l’écrivait La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Reportage de Jérémy Chevreuil et Marianne Cazaux. Avec Eric Alauzet, député LREM du Doubs et candidat aux municipales à Besançon, et Catherine Barthelet, maire divers gauche de Pelousey.