C’est le projet d’urbanisme polémique à Besançon… Eric Alauzet avait donné rendez-vous aux médias ce jeudi sur le chantier suspendu du futur écoquartier des Vaîtes. Empêtré dans un bourbier politico-juridique, le projet est suspendu. Le candidat LREM estime que sur ce dossier les politiques sont « discrédités », et que ni une décision de justice, ni des avis d’experts ne permettront de sortir de l’impasse. Eric Alauzet prône donc « une convention citoyenne ». Quelques dizaines de citoyens tirés au sort pour dégager un consensus.
« Je fais le pari de l’intelligence collective ». Sous une tente bienvenue pour protéger de la pluie battante, Eric Alauzet dévoile son projet pour Les Vaîtes, ce projet d’écoquartier attaqué en justice par un collectif de riverains et dont le chantier est stoppé.
Que fera-t-il de ce serpent de mer urbanistique s’il est élu maire ? Le candidat ne le dit pas.
« Je ne me défausse pas », assure le député La République en Marche. Considérant que la solution ne viendra ni des élus, ni des magistrats, ni des experts, Eric Alauzet s’en remet aux citoyens. Il propose une « convention citoyenne » sur ce dossier explosif: trente à cinquante habitants de Besançon, tirés au sort, se réuniront pour étudier le projet sous toutes les coutures, afin de formuler un avis, au plus tard avant l’été 2020.
« Je suis très confiant, sourit l’élu. Si ces citoyens ont accès à toutes les informations, ils pourront monter en compétences, devenir experts, davantage que bien des élus aujourd’hui, et il se dégagera naturellement un consensus ».
Aux Vaîtes, Eric Alauzet a avancé plusieurs autres propositions sur la démocratie citoyenne, qu’il souhaite contributive: possibilité pour les habitants d’inscrire un point de débat au conseil municipal, expérimentation et évaluation des politiques publiques, budgets participatifs et remobilisation des conseils consultatifs d’habitants, référendums locaux…
Les Vaîtes, un chantier à revoir pour beaucoup de candidats
L’écoquartier des Vaîtes est un projet d’aménagement urbain: 1150 logements sur 23 hectares, dont 7 sont urbanisés. Attaqué par un collectif de riverains, le projet est aujourd’hui à l’arrêt, en attendant une décision du Conseil d’Etat.
Issue de l’actuelle majorité comme Eric Alauzet, l’écologiste Anne Vignot, candidate d’une liste d’union EELV-PCF-PS, a pris position sur le sujet lors du conseil municipal ce jeudi soir. Elle veut, elle aussi, remettre le projet « en discussion avec les citoyens ». Elle évoque « un projet au départ ambitieux », mais souhaite que « les enjeux de biodiversité, de climat, de ressources en eau soient mieux pris en compte » car « la situation [environnementale] s’est aggravée ». Elle reconnaît néanmoins la « nécessaire » densification de ce secteur, desservi par le tramway. Une manière de ménager aussi son allié socialiste Nicolas Bodin, actuel adjoint à l’urbanisme.
A droite, Ludovic Fagaut, le candidat LR, indique qu’il faut « remettre à plat » ce dossier polémique. Il avait indiqué dans un conseil municipal au mois de mars qu’il fallait « arrêter ce projet ».
Sans surprise, Claire Arnoux, chef de file de Besançon verte et solidaire (La France insoumise) et co-présidente de l’association Les Jardins des Vaîtes, opposée au chantier, demande « l’abandon du projet », « la remise en état écologique » du site, et une remise à plat du plan local d’urbanisme. Quant à la convention citoyenne promise par Eric Alauzet, elle n’y croit guère: « C’est de l’enfumage généralisé. Emmanuel Macron nous a déjà fait le coup. Le préalable, pour nous, c’est l’abandon du projet ».
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