06 Déc

« En marche, écologiste et de gauche », le député macroniste Eric Alauzet annonce sa candidature à la mairie de Besançon en pleine crise des gilets jaunes

Eric Alauzet le 6 décembre 2018 à Besançon (©f3fc)

Cette fois, c’est officiel. Eric Alauzet, député LREM du Doubs et élu municipal, a officialisé ce jeudi matin sa candidature à la mairie de Besançon en 2020. « En marche, écologiste et de gauche », Eric Alauzet entend « assumer ses responsabilités » en pleine crise des Gilets Jaunes.

Cela semblait dans la logique des choses. Depuis plusieurs années, Eric Alauzet apparaît comme un successeur potentiel à Jean-Louis Fousseret, maire de la capitale comtoise depuis 2001.

Pendant longtemps, aux yeux de la majorité socialiste bisontine, la seule tare d’Eric Alauzet, c’était d’être écologiste. Depuis un an et demi, il ne l’est plus. Il n’est en tout cas plus adhérent à Europe Ecologie-Les Verts.

C’est donc en pleine crise des Gilets Jaunes que le député LREM choisit de tomber le masque et de se déclarer.

La décision de dévoiler sa candidature a donc été précipitée par le mouvement de contestation actuelle.

Un premier mandat, à la Région, en 1998

Car c’est bien sous la bannière des Verts que ce médecin acupuncteur a mené ses premiers combats. Rallié à la cause écologiste « parce qu’on est venu frapper à ma porte », Eric Alauzet se présente pour la première fois aux cantonales de 1994, à Besançon-sud (presque 6% des voix), puis aux législatives de 1997, toujours à Besançon (5,14%).

Il décroche son premier mandat grâce à un scrutin de liste, les régionales de 1998.

Elu conseiller municipal de Besançon en 2001, il y siège depuis en continu, à l’exception d’une quinzaine de mois entre 2012 et 2014.

Minoritaire dans un parti minoritaire

En 2008, il gagne son premier scrutin uninominal, aux cantonales, en battant le sortant UMP Jacques Grosperrin.

En 2012, toujours face à Jacques Grosperrin, il fait basculer la 2e circonscription du Doubs et devient député, dans le cadre de l’accord entre le PS et EELV.

Fidèle soutien de la politique de François Hollande, il s’isole peu à peu au sein de son propre parti, critique à l’égard du chef de l’Etat socialiste.

Quand le groupe EELV éclate à l’Assemblée, il file siéger au sein du groupe socialiste. Pour lui, c’est clair: mieux vaut faire bouger les choses de l’intérieur, à son niveau, quitte à avaler des couleuvres, plutôt que de rester à l’extérieur à crier dans le vide.

Pragmatique pour les uns, opportuniste pour les autres

En 2017, alors qu’Emmanuel Macron remporte la présidentielle, il s’affiche comme « écologiste » indépendant. EELV ne le soutient plus, à moins que ce ne soit l’inverse, et il ne souhaite pas l’étiquette LREM. Le parti présidentiel ne lui oppose pas de candidat, ce qui vaut soutien.

Ce positionnement, qui peut paraître ambigu, convainc les électeurs: Eric Alauzet est réélu avec 62,2% des suffrages, soit le député le mieux élu des quatre départements comtois. Et tant pis pour les critiques, qui l’accusent de traîtrise à la gauche ou d’opportunisme électoral. Les urnes lui ont donné raison.

Un appel aux « progressistes, humanistes et écologistes »

Cette fois, il demandera l’étiquette En Marche, et appelle « tous les progressistes, humanistes, écologistes » à le rejoindre, lui qui revendique à la fois son appartenance à la gauche, à la majorité en marche et à l’écologie. Il publiera prochainement une tribune pour dévoiler ses premiers soutiens. Peut-on s’attendre à y trouver des élus actuels membres de l’opposition municipale, comme le MoDem Laurent Croizier? « On verra », élude le député.

Une candidature mûrie de longue date

Déjà, au soir du 18 juin 2017, le scrutin municipal de 2020 semble dans sa ligne de mire.

Lorsque sur le plateau de France 3 Franche-Comté, nous lui demandons si son slogan de campagne « député à 100% » tiendrait au delà de 2020, il n’avait pas voulu répondre. Un silence éloquent sur ses intentions (à voir ici). Et en 2013, il nous expliquait qu’il se représentait sur la liste de Jean-Louis Fousseret aux municipales « pour la suite » (à voir ici).

Dans la logique des choses, on vous dit… Même si la logique, en politique, réserve parfois d’étonnantes surprises.

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