Ils prennent un peu plus leurs distances avec le maire Jean-Louis Fousseret. Treize élus de gauche (cinq écologistes, cinq communistes, deux socialistes et un élu société civile) annoncent ce mercredi qu’ils quittent le groupe majoritaire au conseil municipal de Besançon. « On a un maire qui ne défend pas notre territoire » justifie Anne Vignot (EELV), l’un des chefs de file de cet inter-groupe qui pointe « ceux qui ont rompu le contrat de 2014 en quittant leur formation politique ». Dans leur viseur, le maire Jean-Louis Fousseret (ex-PS) et le député Eric Alauzet (ex-EELV), tous deux partis à La République en marche.
« Nous ne participerons plus au groupe majoritaire dont on ne voit plus la cohérence ». Le groupe majoritaire, c’est l’instance qui réunit les 41 élus de la majorité avant chaque conseil municipal pour entériner les positions à tenir. Le communiste Christophe Lime l’assume: « les divergences exprimées aujourd’hui en interne le seront désormais en public. Les conseils municipaux seront peut-être un peu plus long, mais c’est la démocratie ».
Un projet municipal incompatible avec l’engagement national du maire
Comme douze autres conseillers municipaux de la majorité, l’adjoint en charge de l’eau et de l’assainissement dénonce une politique nationale qui met à mal le projet présenté aux Bisontins en 2014.
Contractualisation avec les collectivités, baisse des contrats aidés, politique du logement… Ces élus estiment que sur bien des dossiers, le ralliement en cours de mandat de treize conseillers municipaux à En Marche (dont le maire Jean-Louis Fousseret) maltraite la politique municipale.
« On ne veut pas lâcher la Ville à En Marche »
« On a un maire qui ne défend pas notre territoire », dénonce Anne Vignot, qui ne cache pas ses ambitions pour les municipales 2020. « Quand il avait des baisses de dotations sous François Hollande, on le dénonçait en conseil municipal », rappelle le socialiste Jean-Sébastien Leuba, évincé par le maire de son poste d’adjoint.
Pour autant, ils ne quittent pas l’exécutif. « On ne veut pas lâcher la Ville à En Marche, nous sommes encore utiles au sein de cette majorité », justifie Anne Vignot. « On a évité des catastrophes sur bien des dossiers », renchérit son collègue écologiste Anthony Poulin, qui cite le projet d’urbanisation des Planches Relançons, près de la forêt de Chailluz.
Une majorité confettis
Désormais, la majorité de Jean-Louis Fousseret se compose donc de 13 élus LREM, 13 PS, 3 non inscrits et donc les 13 dissidents du jour. Le bateau municipal n’a pas coulé, mais il tangue plus que jamais. D’autant que les 13 sortants ne le cachent pas: ils « aiment travailler ensemble » (Jean-Sébastien Leuba) et espère un « rassemblement encore plus large » pour les municipales de l’an prochain (Christophe Lime).
Reste à savoir si cette union pour un projet « de gauche et écologiste » ira jusqu’aux autres élus socialistes sortants et jusqu’aux autres forces de gauche.
Les 13 élus de l’intergroupe quittant le groupe majoritaire:
- 5 PCF: Clément Delbende, Christophe Lime, Thibaut Bize, Elsa Maillot, Emile Briot
- 5 EELV: Anthony Poulin, Anne Vignot, Françoise Presse, Cyril Devesa, Claudine Caulet
- 2 PS: Jean-Sébastien Leuba, Anne-Sophie Andriantavy
- 1 Société Civile: Frédéric Allemann
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