31 Mai

Hôtel de Région à Besançon et réflexes identitaires: quand la fusion ravive les divisions

Marie-Guite Dufay veut implanter le siège de la Région Bourgogne Franche-Comté à Besançon (©f3fc)

Marie-Guite Dufay veut implanter le siège de la Région Bourgogne Franche-Comté à Besançon (©f3fc)

En annonçant qu’elle privilégierait l’équilibre entre Dijon et Besançon plutôt que la centralisation des institutions dans la capitale bourguignonne, Marie-Guite Dufay, la présidente PS du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, a ravivé les tensions entre les élus des deux ex-régions. A droite comme à gauche, les réactions à l’implantation du siège de la Région à Besançon ne se font pas en fonction d’une ligne politique, mais en fonction de sa terre d’élection. Comme si la Bourgogne Franche-Comté n’existait toujours pas réellement dans l’esprit de nos élus, pourtant censés montrer l’exemple.

Dijon capitale régionale, siège de la préfecture et lieu des sessions des assemblées plénières et des commissions; Besançon siège officiel de la Région. Voilà ce que proposera Marie-Guite Dufay, la présidente de la Bourgogne Franche-Comté, en assemblée plénière le 24 juin, en plus d’une répartition des services de la Région entre les deux villes (en adéquation avec les choix faits par l’Etat l’été dernier, lire ici).

Ancienne élue municipale bisontine, Marie-Guite Dufay a donc fait le choix d’un certain équilibre entre les deux grandes villes de la Région. Cette décision est depuis hier abondamment commentée, avec une constante: les Bourguignons s’offusquent et défendent Dijon, les Francs-Comtois se réjouissent et soutiennent Besançon. Peu importe le parti politique. Une seule exception: le Front national, dont les élus voteront pour la proposition de la présidente PS, « comme un banc de poissons » (lire ici).

Au PS, Dijon fait de la résistance…

Si, pour l’instant, le maire de Dijon, François Rebsamen, s’abstient de tout commentaire, plusieurs élus municipaux sonnent la charge, sur le thème « Dijon ne peut pas être une grande capitale régionale sans Hôtel de Région », à l’image de l’adjoint PS Hamid El Hassouni ou de l’élu MoDem Marien Lovichi:

L’Est Républicain révélait par ailleurs lundi matin que les pressions dijonnaises ont été très fortes au sein de la majorité régionale, sur fond de menaces de putsch notamment (lire ici).

A droite, un vote géographique se prépare

Comme on vous l’a raconté ici, le président du groupe de droite, l’UDI François Sauvadet, s’est prononcé « à titre personnel » contre la proposition de Marie-Guite Dufay, issue pour lui de « décisions petits bras »  et de « compromis politiciens qui ne servent pas l’avenir de notre région ». Une position que partage un autre élu de Bourgogne, Gérard Gordat (LR, Saône-et-Loire). A l’inverse, les Francs-Comtois Alain Joyandet (Haute-Saône) et Françoise Branget (Doubs) se préparent à suivre la proposition de la présidente PS (lire ici).

Debout la France, MoDem, EELV… partout, la même division

Parmi les réactions du personnel politique, on notera que le candidat de Debout la France aux régionales, Maxime Thiébaut, parle d’une décision « inadmissible » et demande un référendum. Sans surprise, il est bourguignon.

Une autre élue de Bourgogne, ancienne conseillère régionale PS, Safia Otokoré, estime que les Bourguignons sont « cocufiés ».

A l’inverse, à Europe Ecologie Les Verts, les Francs-Comtois Eric Alauzet (député et conseiller municipal de Besançon, lire sa réaction ici) et Anthony Poulin (conseiller municipal) se réjouissent de la décision de Marie-Guite Dufay:

Enfin, si le MoDem dijonnais conteste la décision de la présidente de Région (lire plus haut), les Francs-Comtois Christophe Grudler et Laurent Croizier sont satisfaits:

Au Front national, une position commune

C’est finalement au Front national qu’il faut chercher pour trouver des Bourguignons satisfaits de l’implantation du siège de la Région à Besançon. Une exception dans le paysage politique de la grande région.


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