La polémique continue entre la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la députée LR du Doubs Annie Genevard. Dans une tribune publiée dans le JDD ce dimanche, la ministre s’en prend violemment à la déléguée générale du parti Les Républicains en charge de l’Education et dénonce « une pensée identitaire qui prône l’exclusion et le repli sur soi d’une virulence inouïe ». Mercredi à l’Assemblée, Annie Genevard avait dénoncé l’intégration dans les programmes scolaires de l’enseignement de l’arabe, « langue communautaire ».
La première salve a été tirée mercredi à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement. L’échange entre les deux femmes avait alors été musclé (à revoir ici).
Mais Najat Vallaud-Belkacem et Annie Genevard ne s’étaient visiblement pas tout dit dans l’hémicycle.
« La décision de Najat Vallaud-Belkacem clive au moment où nous avons besoin de nous rassembler »
La députée LR du Doubs s’est donc d’abord expliqué, vendredi, dans les colonnes de Valeurs Actuelles, dans une tribune intitulée « Enseignement de la langue arabe, arrêtons les hypocrisies ! »: « Si l’on veut que la langue arabe soit traitée de la même façon que toutes les autres, alors il faut des professeurs recrutés par l’Education nationale et enseignant un programme validé par le ministère. Mais ce n’est pas le choix retenu par la Ministre, regrette-t-elle notamment. On ne peut hélas aborder ces sujets sans encourir immédiatement les foudres de tous ceux qui voient de la xénophobie chaque fois que l’on évoque les questions relatives aux populations immigrées ».
« Une pensée identitaire qui prône l’exclusion et le repli sur soi »
La réponse n’a pas tardé. Dimanche dans le JDD, également dans une tribune, Najat Vallaud-Belkacem dénonce « un combat populiste et démagogique qui instrumentalise l’école de la République à des fins idéologiques inavouées, qu’il ne faut pourtant pas hésiter à qualifier de ce qu’elles sont : profondément xénophobes et opposées à la longue tradition républicaine qui a fait de la France le beau et grand pays qui est le nôtre ».
Et la ministre de parler ainsi la question d’Annie Genevard à l’Assemblée: « J’aurais aimé pouvoir attribuer cette sortie à la seule inculture de son auteure, ou encore à son intention tristement banale de lancer une énième polémique sur l’éducation en caricaturant les réformes que je mène pour refonder une école de la République à la hauteur des enjeux éducatifs de notre temps. Malheureusement, je dois plutôt dénoncer une pensée identitaire qui prône l’exclusion et le repli sur soi d’une virulence inouïe ».
Entre la ministre et celle que certains voient déjà comme sa remplaçante en cas de victoire de la droite en 2017, l’ambiance est décidément délétère. Et quelque chose nous dit que ce n’est pas fini.
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