Programme complet de l’édition 2020, placée sous le signe du Covid…
26 Sep
L’actualité des livres en Ile-de-France
26 Sep
Programme complet de l’édition 2020, placée sous le signe du Covid…
MARIN Olivier
Né en 1970, Olivier Marin est passionné de bande dessinée depuis sa plus tendre enfance, il est fan de « ligne claire » et particulièrement de la BD franco-belge des années 50-60 signées de grands maîtres comme Hergé, Jacobs, Bob de Moor et Jacques Martin. Il garde des sorties dominicales dans la traction 7c de 1936 de son père un souvenir ému, qui est à l’origine de sa seconde passion : les voitures populaires anciennes. Dès 12 ans, il réalise sa première BD sur la 22 CV. Devenu infographiste et webmaster, cet auteur autodidacte est repéré en 2003 par les Editions Paquet. En octobre 2007, il sort sa première BD Michelle – Les Mystères de l’Est, puis crée la série Les enquêtes auto de Margot en 2009 et développe depuis un univers tournant autour des grandes heures de l’automobile, dont la série Les Aventures de Betsy, avec Jérome Phalippou au dessin.
© Editions Paquet
25 Sep
Présentation de l’éditeur
Jérusalem, 1983. Reconnue Juste parmi les nations, Irena Sendlerowa reçoit un arbre en son honneur à Yad Vashem. Elle finit de raconter son histoire, notamment sa rencontre avec le docteur Janusz Korczak, médecin et écrivain polonais, qui a délibérément accompagné les enfants dont il avait la charge au camp de Treblinka. Fin de la série.
©Electre 2020
Vendredi 25 septembre :
CONFÉRENCE DE MAREK HALTER,
DAVID EVRARD & JEAN-DAVID MORVAN
Centre de Congrès « Le Manège » à Chambéry
Horaire : 17 h 00 – Entrée libre
Marek Halter, célèbre écrivain traduit en plus de vingt langues, nous fera l’honneur de présenter la bande-dessinée Irena, qu’il a préfacée, en compagnie de deux des auteurs de l’ouvrage : David Evrard (dessin) et Jean-David Morvan (scenario). Le maître de cérémonie sera Yves Ganansia, actuel président du CRIF de Grenoble – Dauphiné.
Cette conférence sera l’occasion pour Marek Halter de raconter sa rencontre avec Irena Sendlerowa, Juste parmi les nations, qui a sauvé près de 2500 enfants Juifs dans le ghetto de Varsovie.
C’est l’histoire de cette grande dame que raconte la bande dessinée éponyme.
Marek Halter participant à une conférence sur Irena, le parallèle est évident : né en 1936 à Varsovie, d’origine Juive Polonaise, il fuit le régime nazi avec ses parents, survit au régime de l’Union Soviétique pour finalement arriver à Paris dans les années 1950. Marek Halter est aujourd’hui l’auteur de nombreux ouvrages qui plaident l’égalité et la fraternité entre les religions. Ses livres portant sur les figures féminines des grandes religions sont plus que jamais d’actualité.
©Festival BD de Chambéry 2020
François Plisson
François Plisson, né en 1961. Il arrive à Brest à l’âge de 9 ans jusqu’à ses 24 ans. C’est pour lui une fabuleuse découverte : la mer, les bateaux, la musique celtique.
Dès l’âge de 10 ans, il se mettra à la bombarde puis le hautbois au Conservatoire National de Région de Brest. En complément, il est peintre, dessinateur et sculpteur dans l’âme.
L’influence de cette Bretagne mystérieuse, riche et fortement marquée par sa culture, a forgé son immaginaire, ses envies graphiques et ses bases artistiques.
Après, l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, c’est en 1987 qu’il fait une entrée remarquée dans monde de la B.D. avec TRISTAN (7 albums) pour DARGAUD Bénélux, puis DARGAUD France sur les scénarios d’Hélène CORNEN. La collaboration entre les deux auteurs se poursuit avec LA TARTARE pour MC Prod.. En 2000, Pour les Editions Casterman, c’est la naissance de TAANOKI, histoire écrite par Jéromine Pasteur. Puis, le dessinateur Franz, véritable pillier de la bande dessinée franco-belge, qu’il admire depuis toujours comme maître et ami, lui propose un scénario sur mesure, le “western gaulois”, AKARAD, publié aux Editions NUCLEA, en 2003. La série Les korrigans d’Elidwenn, avec le premier tome “ La porte des légendes“, le tome 2 » Le mystère des hommes-crabes », le tome 3 » Les Korils des bois », le tome 4 » Les poulpikans d’Ouessant, le tome 5 « La licorne de Brocéliande » aux Editions de La Fibule, lui donne l’occasion de renouer avec l’illustration et la peinture à l’huile. Le réalisme de son dessin riche et détaillé, allié à son expérience de peintre et de dessinateur de B.D., nous offre ici la palette de son parcours graphique. Vient de paraitre la réédition du 1er tome d’AKARAD « L’homme qui devînt loup ». En préparation une nouvelle série à patir de 12 ans « La ballade Armoricaine de Gweltaz le Korrigan », tome 1 « Le nectar des fées ». Scénario, dessin, couleurs : François PLISSON aux Editions de La Fibule.
Nouveauté : François Plisson ouvre son encrier pour entrer cette fois-ci dans le monde de l’écriture et prépare pour l’été 2010 sa première série « perso » dans son « Fantastique-Merveilleux » avec les aventures de « Gweltaz le Korrigan ». Cette saga dévoilera les épreuves soumises aux jeunes elfes leur Ballade Armoricaine. Par leur quête initiatique, ils deviendront de vrais korrigans.
Source : http://editionsdelafibule.free.fr/
19 Sep
Présentation de l’éditeur
Embarquez pour un tour du circuit des 24 Heures du Mans comme vous ne l’avez jamais vu, passez sous la célèbre passerelle Dunlop qui surplombe les 3 000 hectares du site. Partez à la rencontre de l’armée de l’ombre, ces milliers de bénévoles qui veillent autour de la piste, commissaires, médecins, jalonneurs, découvrez leurs fonctions, visitez les divers bâtiments et leurs fonctionnalités, vous allez croiser des pilotes de renoms, des chefs d’écurie, les directeurs de courses. En embarquant pour cette visite guidée exceptionnelle, vous apprendrez tout ce qu’il faut connaître sur les vêtements de pilotes, les camions usines, le village du circuit… ainsi que les incroyables anecdotes qui ponctuent un siècle de la plus grande course du monde.
Hervé Guyomard a régné en maître sur le circuit des 24 Heures du Mans pendant quarante ans, de 1971 à 2006. Désormais à la retraite, il se déplace sur les épreuves de l’Asian Le Mans Series en tant que responsable des commissaires. Il est aussi conseiller pour l’Automobile Club de l’Ouest.
Notre avis
Ce n’est certes pas le premier livre consacré aux 24 Heures du Mans, et ce ne sera pas le dernier. Car il se passe toujours quelque chose sur la piste et dans les coulisses de ce laboratoire automobile à ciel ouvert. Mais ce livre possède une saveur particulière, alors même que le joue l’édition 2020 sans spectateur, pour cause de COVID 19.
La préface de Pierre Fillon (Président de l’Automobile Club de l’Ouest) constitue la meilleure entrée en matière possible :
« Lorsque vous lirez ces lignes, Hervé Guyomard aura assisté à plus de soixante-dix éditions des 24 Heures du Mans, sans interruption depuis la reprise de l’épreuve après-guerre, en 1949. Ceci lui confère la légitimité de nous proposer dans ce livre une lecture transverse de notre organisation phare. Cinq ans après avoir commis, avec Pierre-André Bizien, le livre institutionnel sur le centenaire de l’ACO, Un siècle de vie associative et sportive, commandé par Jean-Claude Plassart, mon prédécesseur, Hervé nous livre cette vision beaucoup plus personnelle de la vie du circuit des 24 Heures du Mans à travers une analyse historique du site, des acteurs, des hauts faits comme des hauts lieux, le tout ponctué d’une myriade d’anecdotes dont il constelle ses visites guidées du circuit, à longueur d’année. […] »
Dans ce gros livre de 240 pages, Hervé Guyomard nous invite en effet à une visite détaillée, historique, du moindre recoin du circuit des 24 Heures. Le livre s’articule en deux parties « Le décor » et « Les acteurs »
Après avoir planté le décor (p. 13), c’est à dire le plan du circuit lui-même, l’auteur passe en revue les différents lieux mythiques, auxquels sont attachés des hauts faits et des anecdotes que l’on ne peut imaginer si on ne les a pas vécues. Chaque endroit est illustré de photographies anciennes. Ainsi « L’épingle de Pontlieue » est illustrée par la Rolland-Pilain C23 de Louis Sire et Jean de Marguanat, qui finit septième en 1925.
La « courbe Dunlop » est illustrée de la 4CV 1063 de Jean Rédélé et Guy Lapchin, qui finit dix-septième et dernière en 1952. L’anecdote, digne des intrigues des albums de Michel Vaillant, nous apprend qu’en pleine nuit, les pompes à essence de l’écurie Porsche n’étaient plus alimentées… « Une main pas innocente avait, dans les coursives des anciens stands, coupé les vannes d’admission du carburant. » Chaque endroit est ainsi disséqué, raconté, illustré. Les titres des paragraphes eux-mêmes portent leur part de légende et de mythe : « Les esses de la forêt », « Le Tertre rouge », « Les Hunaudières », « des ralentisseurs devenus des chicanes », « Mulsanne, sa bosse, ses abeilles et son tas de sable », « Le poste 89, sombres souvenirs et hommage aux commissaires », etc.
Mais l’aventure s’écrit aussi en marge du circuit. Hervé Guyomard nous invite alors à visiter « Les hauts lieux » et leurs temps forts : le pesage, la chapelle, les passerelles et souterrains, le restaurant de l’hippodrome, etc. Et toujours, les anecdotes hallucinantes et improbables « En 1923, les mécaniciens du Championnissimo Nuvolari n’arrivent pas à colmater au chewing-gum la fuite du réservoir. C’est le champion en personne qui s’en charge. »
Tout cela ne serait évidemment rien sans « les acteurs ». L’occasion de (re)découvrir les hommes et les femmes qui rendent cette aventure possible, les pilotes bien sûr, mais aussi toutes les personnes qui y participent : encadrants, médecins, commissaires sportifs, spectateurs. C’est aussi l’occasion de (re)découvrir les hauts faits, de brosser les portraits de personnages incontournables, etc.
Ce livre se dévore comme un roman, bourré de détails inédits ou oubliés, d’émotions, de douleurs parfois, mais toujours de passion… comme les 24 Heures du Mans !
Merci à Hervé Guyomard… et aux éditions E.T.A.I. de nous faire rêver avec leurs magnifiques ouvrages. Incontournable dans la bibliothèque de tout passionné digne de ce nom !
©Bob Garcia
17 Sep
Présentation de l’éditeur
Franck, chauffeur de taxi, est triste parce que son chat est mort, que sa vie est monotone et qu’il est seul. Un jour, il reçoit l’appel de Hélène, une vieille dame fantasque, qui l’attend avec sa valise devant sa maison, dont elle laisse la porte grande ouverte, » comme ça, tout le monde pourra entrer et se servir… » Elle n’a pas l’intention de revenir mais souhaite retrouver enfin le grand amour de sa vie.
Franck et Louise vont alors se lancer dans une aventure pleine de surprises et devenir l’un pour l’autre des souffleurs de nuages. Car il n’y a pas d’âge pour poursuivre ses rêves et les rencontres inattendues peuvent parfois ensoleiller notre existence…
Notre avis
Franck est triste parce que son chat est mort. Mais il est aussi très seul depuis que son compagnon l’a quitté. Sa vie est bien morose.
« Quand on a du chagrin, les souvenirs les plus beaux se teintent de la couleur des petites souris qui se font piéger pour un morceau d’illusion »
Mais tout s’éclaire quand il reçoit l’appel de Louise, une vieille dame qui veut retrouver son amour de jeunesse. Elle n’a pas un caractère facile mais elle est attachante. Elle se livre peu à peu. Le taxi est un lieu propice pour les confidences…
« Le taxi est un livre ouvert, une sorte de confessionnal où certains confient des secrets qu’ils ne dévoilent à personne, parce qu’il est plus facile de parler à un étranger qu’on ne reverra en principe jamais, qu’à un ami ou à un membre de la famille. »
La course promet d’être longue et coûteuse. Louise s’en fiche. Elle a de l’argent et le temps ne compte pas. Alors elle l’entraine dans un périple inattendu.
« Paris à cette heure matinale semblait drapée dans un manteau de mousseline qui atténuait les contours, et leur conférait une douceur pareille à celle des tableaux de Renoir. »
Franck se prend au jeu. Il apprécie cette rencontre, et les conseils de la vieille dame.
« Vous savez, l’indifférence ou le fatalisme sont les fauteuils de la bonne conscience. Souvent d’ailleurs, ils sont vides »
Le récit est vif, sans temps mort, prenant. Nadine Monfils décrit la naissance de la connivence entre les personnages. La chute est à la hauteur, pleine de promesses.
Ce genre de livre se lit comme une friandise. L’écriture est d’une fraicheur et d’une spontanéité délicieuses. Mais ne vous y trompez pas, Nadine Monfils est une styliste qui pèse chaque mot. On imagine le travail d’orfèvre derrière l’ouvrage.
Et on referme le livre heureux, sans trop savoir pourquoi.
Merci Nadine pour ce petit bijou.
Vivement le prochain !
©Bob Garcia
27 Août
Ibn Battûta, le périple d’un siècle
Déjà riche de nombreux voyages en images, la collection de prestige Aire Libre salue avec ce volume l’immense mémoire d’un grand arpenteur méconnu du monde, au fil d’un voyage foisonnant entre découverte et révélation.
« Quand la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende », entend-on dans le film L’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford… Tant il est vrai que, dans l’histoire du monde, certains récits authentiques ont pris valeur de mythes à force d’être répétés, réinterprétés, voire déformés. Et que, dans certains autres cas, un destin d’exception a parfois pu être enjolivé par celui-là même qui l’a vécu. Ces Voyages d’Ibn Battûta sont au cœur de toutes ces questions.
Cet imposant volume est une adaptation des carnets de voyage d’Abou Abdallah Muhammad Ibn Abdallah Ibn Muhammad Ibnou Ibrahim, dit Ibn Battûta. Un impressionnant périple de près de trois décennies au fil du XIVe siècle et de 43 pays, du Maroc à la Chine, qui fait de son voyageur un véritable père spirituel de nombre de grands explorateurs de l’histoire du monde, et même de grands reporters par un sens aigu de l’illustration.
Pour l’adaptation de cette « rihla » (« voyage ») racontée à son retour par Ibn Battûta au poète Ibn Juzayy qui le transforme en livre, l’écrivain marocain Lofti Akalay (1943-2019), éminent spécialiste de celui qu’il appelait « le premier touriste du monde », abolit le temps et fait le choix d’une approche contemplative, illustrée de trois points de vue différents par Joël Alessandria. Ce dernier alterne l’aquarelle pour le récit de voyage proprement dit, la mise en scène des anecdotes recueillies au fil des rencontres, et les illustrations inspirées des propres carnets d’Ibn Battûta, lui-même initié au dessin et à la calligraphie.
Au gré des étapes, des rencontres et des circonstances, Lofti Akalay n’oublie pas la tradition religieuse, sorte de « guide spirituel » d’Ibn Battûta tout au long de son périple au cœur du monde musulman. Sa foi omniprésente donne ainsi un rythme parallèle au récit, sans jamais être ostentatoire.
Nous suivons ainsi les pas d’Ibn Battûta, au fil de ses rencontres, des ses interrogations, de ses plaisirs, de ses convictions, de ses mésaventures… Ainsi, d’une page à l’autre, d’un pays à l’autre, se dévoile l’Orient du XIVe siècle, entre carnet de voyages, histoire vécues et racontées – ces dernières avérées ou légendaires – qui semble se dévoiler au rythme auquel l’a vécu son protagoniste principal. On devient ainsi tour à tour lecteur, rêveur, voyageur… Tel est le charme de ces 256 pages où l’important n’est pas tant de distinguer la réalité de la légende, mais plutôt de se laisser porter par le charme de leur (con)fusion.
©Jean-Philippe Doret
Les Voyages d’Ibn Battûta
Adaptation : Lofty Akalay
Dessins : Joël Alessandra
256 pages
Aire Libre / Dupuis
07 Août
L’effet d’une bombe…
Il y a 75 ans, les 6 et 9 août 1945, explosaient des deux premières bombes atomiques, respectivement sur Hiroshima et Nagasaki. La genèse de la première arme nucléaire est au coeur de La Bombe, sorti en mars dernier, et incontestablement l’un des grands événements de l’année 2020 de la bande dessinée.
Depuis qu’il s’est lancé en tant que scénariste BD voici quatre décennies alors qu’il venait de passer la cinquantaine, Alejandro Jodorowsky a aimé dire qu’à l’inverse du cinéma, la bande dessinée n’était pas soumise à la moindre limite de budget. Une réflexion qui ne manque pas de revenir à l’esprit à la lecture de La Bombe…
Revisitant douze années d’histoire, de 1933 à la date fatidique du 6 août 1945, ces 472 pages sont portées par un souffle comparable à celui des grandes fresques cinématographiques consacrées à la Deuxième Guerre mondiale pendant les années 1960 : Le Jour Le Plus Long, La Grande Evasion, Patton… Ce que partagent entre autres ces films et La Bombe, c’est une fantastique galerie de portraits, dont aucun n’est banal. Figures réelles et fictives s’entrelacent ainsi dans le monde entier, et même l’uranium est traité comme un personnage à part entière ! Démontrant ainsi, s’il en était encore besoin, que le contexte guerrier constitue une source inépuisable pour sonder le meilleur comme le pire de l’âme humaine.
La Bombe, c’est aussi un défi nourri du vécu de ses auteurs. L’histoire japonaise personnelle de Didier Alcante croise l’art du roman graphique en grand large de Laurent-Frédéric Bollée, dont le magnifique Terra Australis, déjà pour la collection 1000 Feuilles, avait fait date en 2013. Le duo signe une fresque d’une profonde humanité : alternant l’héroïque et l’intime, harmonisant les différents points de vue (allemand, américain, japonais), rendant quasi palpables les doutes nés d’une éventuelle utilisation d’une telle arme, et rêvant même l’histoire de la fameuse ombre de cette victime demeurée inconnue, imprimée à jamais dans la pierre près de l’hypocentre de l’explosion d’Hiroshima.
Le dessin du Québécois Denis Rodier est à la frontière de l’Europe et de l’Amérique, de la bande dessinée franco-belge et des comics, qu’il a d’ailleurs assidument fréquentés, entre autres sur Superman. Une impression renforcée par le format même des albums de la collection 1000 Feuilles des éditions Glénat, très proche de celui des grands graphic novels de Marvel ou DC Comics. L’art du découpage est au diapason, et les cadrages accentuent l’aspect cinématographique et universel de cette épopée, tout en étant pour l’œil une source ininterrompue d’un émerveillement renforcé par choix du noir et blanc.
Après le climax de l’explosion d’Hiroshima, La Bombe s’achève sur le destin de certains protagonistes après la Guerre… Une manière de générique de fin pour un album hors norme, qui sait subtilement s’adresser aussi bien au profane qu’au passionné de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ce dernier saura peut-être y trouver le film de référence jamais réalisé sur la genèse de l’arme qui a fait basculer l’histoire d’une guerre, mais aussi du monde et du XXe siècle…
© Jean-Philippe Doret
La Bombe
Scénario : Didier Alcante & Laurent-Frédéric Bollée
Dessins : Denis Rodier
472 pages noir & blanc
Glénat BD, collection 1000 Feuilles
13 Juin
Simracing
On donne à l’univers des logiciels de simulation de courses automobile (NASCAR Racing: 2003 Season, Rfactor, Race 07, iRacing, Netkar Pro, Richard Burns Rally, Grand Prix Legends, GT Legends, GTR 2; Project CARS ou Assetto Corsa), le nom de sim racing. Les logiciels utilisés se distinguent des autres jeux de voitures par leur réalisme et par la prise en compte et la gestion avancée des paramètres de l’automobile : usure des pneumatiques, du moteur, des freins. La météo peut également évoluer au fil de la course et modifier l’adhérence sur la piste, et donc le choix des pneumatiques. Les logiciels permettent en outre de régler finement toute une foule de paramètres : suspension, frein, boîte de vitesses, différentiel, etc. Les écuries ont la possibilité de mettre au point une stratégie d’arrêt au stand (changement de pneus, essence embarquée, réparation des dégâts) ainsi qu’un nombre important d’informations qui sera retranscrit par le biais du retour de force d’un volant. Les jeux de simracing proposent un mode multijoueur très développé permettant de simuler de véritables courses.
24 Heures du Mans virtuels
Le 18 mars 2020, Pierre Fillon, président de l’ACO annonçait « Conséquence de l’évolution sanitaire liée au coronavirus et des dernières directives gouvernementales, la 88e édition des 24 Heures du Mans, initialement programmée les 13 et 14 juin prochains, est reportée aux 19 et 20 septembre 2020. » Cette décision juste est néanmoins frustrante pour le monde de l’automobile. D’autant que la plupart des compétitions (F1, Fe entre autres) sont également annulées.Très vite, les courses eSport se multiplient. L’idée d’organiser une course des 24 Heures du Mans virtuelle s’impose rapidement et semble faire l’unanimité auprès des pilotes comme des simracers. Le choix se porte sur la simulation rFactor2, qui intègre les LMP2 et les GTE. La course se déroulera dans des conditions très proches du réel, sur le circuit des 24 Heures du Mans, pendant les 24 heures habituelles. Le règlement aussi se rapproche de la réalité : « Les conditions de course : la météo pourra changer ; le concept de jour et nuit est intégré ; les voitures accidentées peuvent être réparées au stand ; les réglages des voitures sont paramétrés par les équipes. Ravitaillements et changements de pneumatiques sont des critères essentiels. La stratégie sera au cœur de la course. Une direction de course veillera à l’équité sportive de l’épreuve. » A cela s’ajoutent les changements de pilotes obligatoires. Les temps de conduite (4 heure minimum par pilote, et au maximum 7 heures sur l’ensemble de la course), permettent d’alterner les pilotes professionnels et les spécialistes de l’esport. Ainsi, les cartes sont rebattues. Les équipes seront composées de 4 pilotes : des équipages avec pilotes de courses et simracers (avec au minimum 2 pilotes professionnels et au maximum 2 simracers par voiture). Les plus grands pilotes automobiles, toutes catégories confondues, se retrouvent bientôt au départ des 24 Heures virtuels au côté des simracers : Simon Pagenaud (vainqueur d’Indianapolis) ; des pilotes actuels de F1 (Charles Leclerc, Max Verstappen, Lando Norris, Pierre Gasly) ; d’anciens pilotes ou champions du monde de F1 (Alonso, Button, Barrichello, Fisichella, Massa, Panis) ; d’actuels pilotes de Formule E (Jean-Eric Vergne, Stoffel Vandoorne) et bien sûr les habituels pilotes d’endurance (Buemi, Hartley, Lotterer, etc.) De leur côté, les meilleurs simracers de la planète viennent compléter les équipes, donnant ainsi sa chance à chaque écurie. En effet, les simracers (très habitués à l’exercice) sont plus performants que les vrais pilotes (de 2 à 4 secondes en moyenne au tour).
La grille totale est composée de 50 voitures (maximum). Voir ici !
Les équipes sont libres de créer leur propre livrée. Toutes les informations sur les pilotes et simracers sont ici…
Côté réalisation, l’ACO assure « Les moyens de production et de mise en image seront conséquents. Les commentateurs et pit reporters seront en direct depuis un studio de Télévision à Paris où des acteurs du monde de la compétition automobile et des invités de renom viendront leur rendre visite pendant ces 24 Heures. Cette course unique qui réunira les meilleurs pilotes du monde et l’élite des sim racers sera diffusée librement sur de multiples plateformes audiovisuelles dans le monde entier. »
Il sera possible de suivre la course en particulier sur Youtube FIA WEC et 24H Le Mans.
Il existe bien sûr des ouvrages spécialisés sur le sujet. Le simracer Alain Lefebre en a fait sa spécialité. Voir son site…
Et deux livres pour découvrir l’univers du sim racing…
Présentation de l’éditeur :
Vous êtes un pilote dans l’âme, mais vous ne pouvez pratiquer cette passion coûteuse et dangereuse ? Convertissez-vous au SimRacing et découvrez des simulations de courses automobiles en ligne bluffantes de réalisme.
Cet ouvrage vous offre un panorama des principales simulations, dont les quatre incontournables Live For Speed, rFactor, Race 07 et iRacing. Découvrez les caractéristiques de ces logiciels, les mods (nouveaux circuits et voitures) créés pour améliorer les simulations initiales, et les importantes communautés de joueurs, les ligues, où sont organisées les compétitions.
À travers des récits de courses et des conseils de réglages, vous partagerez l’expérience de SimRacers chevronnés et accéderez aux clés et méthodes pour progresser rapidement et finir sur la première marche du podium.
Et…
Présentation de l’éditeur :
Une nouvelle branche des jeux vidéo est en train de prendre son essor grâce au développement de l’usage d’Internet… Il s’agit du SimRacing.
Le terme de SimRacing (simulation racing) recouvre un ensemble de simulations de course automobile qui se caractérise par un mode multijoueur très développé et un aspect modulable. Ces « mods » sont créés par la communauté afin d’enrichir la simulation initiale (création de circuits, de voitures, …).
Le SimRacing se distingue des jeux vidéo par sa volonté de coller le plus possible à la réalité. Ces simulations sont surtout utilisées en ligne à travers Internet. De nombreuses compétitions dans toutes les catégories sont organisées grâce aux ligues regroupant les « SimRacers ». Certains championnats rassemblent des centaines de participants.
Pour simplifier, le SimRacing est à la simulation automobile ce que Flight Simulator est à la simulation de vol.
Alain Lefebvre est déjà un auteur confirmé : auteur de nombreux livres professionnels dans le domaine de l’informatique et de l’Internet. Il a aussi une bonne culture du sport-autombile à travers sa participation à des compétitions dans différentes catégories (il a terminé sa « carrière » par une seconde place dans un championnat national disputé sur monoplace, tout son parcours personnel dans les sports mécaniques est raconté dans un livre intitulé « Racing ») et dans sa proximité avec Soheil Ayari dont il est le biographe.
Alain Lefebvre est également l’auteur d’un documentaire vidéo consacré à l’histoire de la Porsche 917.
Alain Lefebvre est aussi un SimRacer accompli : il pratique les différents logiciels disponibles depuis 1992 et est actif online depuis 2004. Il est membre de plusieurs ligues, participe à différents championnats (second du Master Series GP79 en 2008) et il est adhérent d’iRacing depuis mai 2008. Il a également une expérience concrète en matière de modding puisqu’il est le chef de projet du mod consacré à la Ferrari 312B F1 de 1970.
Toutes les parties techniques (réglages des voitures) ont été relues et validées par Soheil Ayari, pilote professionnel au palmarès impressionnant : Karting, Formule Ford (champion de France en 1994) ; Formule 3 (champion de France en 1996 et vainqueur de la coupe du Monde à Macao en 1997) ; F3000 (deux victoires en 97 et 98, plus de nombreux podiums), F1 (test sur Williams-Renault fin 1997) ; Prototype (nombreuses participations aux 24H du Mans dont deux 4e place en 2004 et 2011) ; Supertourisme (3 fois champion de France de la catégorie en 2002, 2004 et 2005) et GT (nombreuses courses sur Viper, Corvette et 2 fois champion de France sur Saleen en 2006 et 2007 plus le titre international en Le Mans Series en 2007).
©Bob Garcia
12 Juin
Tif et Tondu, un retour « choc » !
En 2019 et 2020, ce duo majeur de l’histoire du journal de Spirou a fait son grand retour. Tout d’abord en 2019 sous la forme d’un roman, L’Antiquaire sauvage, dont l’album Mais où est Kiki ?, paru en janvier dernier, constitue le deuxième arc narratif.
Véritables pionniers, Tif et Tondu sont apparus dès 1938, année de naissance du journal de Spirou. Avec une longue généalogie de scénaristes, notamment depuis 1954, qu’il est nécessaire de rappeler ici, et dont on devine immédiatement, au fil de la lecture de ce nouvel album, une connaissance approfondie de la part de la fratrie Blutch et Robber, à l’œuvre au fil de cette reprise.
Le titre de l’album fait ainsi directement référence au personnage de la comtesse Amélie d’Yeu, surnommée Kiki, dont la première apparition remonte à 1969 dans Tif et Tondu contre le Cobra, deuxième histoire écrite par Maurice Tillieux. Dans Mais Où Est Kiki, l’héritage de ce dernier « s’entend » dans un certain art du dialogue de la réplique qui fait mouche. L’esprit de son prédécesseur Maurice Rosy, scénariste de 1954 à 1968, semble se retrouver dans les inventions insolites et une certaine forme de loufoquerie. Successeur de Maurice Tillieux, Stephen Desberg avait offert au personnage de Tif une certaine nonchalance, voire une apparente désinvolture, revisitée ici dans des joutes verbales parfois acides avec son acolyte barbu. Après le départ du dessinateur historique Will, une première reprise signée du duo Sikorski-Lapière avait renoué avec une fibre purement policière, affranchie des références au fantastique des trois scénaristes précédents.
Nantis de ce solide héritage, dont ils connaissent la moindre virgule, Blutch et Robber donnent leur propre tempo. La recherche de Kiki prend ainsi la forme d’une histoire au long cours et aux multiples ramifications, riche d’une galerie de personnages hauts en couleurs, composant une série de figures dont aucune n’est banale : antiquaire escroc et sa fille entreprenante, brochette de criminels réunis dans un club privé, femme de maison éplorée, SDF expert en automobile, avocat marron, chauffeur de kidnappeur, indicateurs, éditrice qui n’hésite pas à faire le coup de poing, voire bien plus… Et même une référence fugitive à un heaume qui ramène à l’un des personnages les plus mythiques de la saga du chauve et du barbu ! Le tout pour une intrigue située dans des années 1980. Donc pas de smartphone, ni d’Internet, ni de réseaux sociaux… Mais décalage temporel ne veut pas forcément dire passéisme : au-delà de l’époque, la dynamique du scénario et du dessin accentuent très subtilement l’intemporalité de deux personnages… nés voici plus de 80 ans !
En somme, une reprise aussi érudite que jubilatoire, que l’on espère vivement se voir pérennisée.
©Jean-Philippe Doret
Tif et Tondu « Mais où est Kiki ? »
Par Blutch et Robber
80 pages
Dupuis
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