25 Mar

« Sale temps pour les grenouilles », Isabelle Bourdial

Présentation de l’éditeur

Je m’appelle Hadrien Lapousterle et je dirige le département Histoire et Civilisations aux éditions Galvani. De l’avis général, je suis un type posé et pacifique. Pourtant il n’a fallu que 4 mois pour faire de moi un tueur.
Ma cible, c’est mon chef, Grégoire Delahousse. Il vient d’être nommé à la tête du pole Arts et Savoirs. un harceleur, un costkiller, un Pomme K … vous savez, le raccurci clavier qui supprime les blocs de texte sur les Mac.
Une comédie noire contre le harcèlement au travail et le burn out, un hommage aux séries télévisées et à la culture populaire.

Notre avis

Le burn-out, Isabelle Bourdial connaît bien !
Elle a choisi le mode roman pour en parler, sans tomber dans le pathos, mais plutôt sur un mode ironique, voire franchement comique.
Les grenouilles du récit sont les victimes collatérales d’un boss aussi incompétent que sournois.
« Sur le coup, je n’ai rien perçu de sa manœuvre. À la lumière des événements qui suivirent, je comprends aujourd’hui que le feu venait d’être allumé sous la casserole. Il fallait attendre que la température monte peu à peu, en occupant la grenouille, pour qu’elle ne s’aperçoive de rien. »
Et plus loin…
« En repensant à cette scène, je vois six grenouilles dans une marmite, le cerveau en ébullition. Sauteraient-elles a temps avant de cuire dans le bouillon ? »
Tout y passe : l’humiliation, la « remise en question », le doute, la culpabilisation, la peur de mal faire… pas assez… pas à temps…

L’homme a de la ressources : « Goût pour la manipulation », « cruauté gratuite », « humour au vitriol », « goût du massacre », « génie pour mentir, tricher et blesser »…
Le changement selon Delahousse est synonymes de nivellement par le bas.
Mais il ne faut pas sous-estimer l’instinct de survie des grenouilles.

Et puis un matin : « Mon instinct me disait que tout pouvait arriver : la suppression de l’open Space, la mise au placard de Gregoire, la fin des sèche-mains. Ainsi commença l’une des pires journées de mon existence… »

La solution s’impose alors : il faut tuer ce boss toxique !
La « Confrérie de l’Orient Express » attaque alors le « Clan des chacals »…
Avec une écriture vive et pleine d’humour, Isabelle Bourdial traite d’un sujet plus grave qu’il n’y parait. En fin des remerciements, elle rappelle d’ailleurs : « une page se tourne. Un dernier conseil, fuyez comme la peste les Grégoire Delahousse. Le burn-out n’est décidément pas une maladie à prendre à la légère ».
La dernier page du récit quant à elle se termine par « FIN (ou pas) », laissant entrevoir une suite possible à ce récit…
Un bon moment de lecture, et un remède efficace contre la dépression !

©Bob Garcia