Présentation de l’éditeur:
« Je vois Gabrielle, ma fille, m’observer de son regard indéchiffrable. Pourquoi ce livre ? Après tout, c’est notre passé, sa vie, mes sentiments. Il ne concerne qu’elle et moi, pourquoi l’exposer aux yeux de tous ? Parce que nous en avons besoin. Parce que nous devons guérir de cet amour contrarié et nous retrouver. Je n’écris pas un livre sur l’autisme, encore moins un guide ou un mode d’emploi, j’offre les souvenirs que je nous ai volés. L’histoire banale d’un père et d’une fille ». Chaque jour, les chiffres concernant l’autisme nous alertent. 650 000 cas en France… Si chacun est différent, la souffrance de l’enfermement est, pour eux comme pour leurs proches, commune. Une souffrance que Maxime Gillio tente de contourner avec la force de ses mots, sincères et émouvants.
Notre avis:
Beaucoup d’entre vous connaissent Maxime Gillio en tant qu’auteur de romans noirs, pour ma part je l’ai découvert en tant que père. Un papa aimant, qui avec « Ma fille voulait mettre son doigt dans le nez des autres », nous fait un cadeau: une déclaration d’amour à sa fille, Gabrielle, autiste.
Ce récit, cette déclaration d’amour à sa fille, mais aussi à son épouse (en filigrane au fil des pages), n’est pas un livre sur l’autisme: comment le gérer ou que sais-je dans cette veine… non ce récit est « juste » un moyen que Maxime a trouvé pour dire à sa fille combien il l’aime et il nous en a fait cadeau.
Cet amour que chaque parent ressent, pas un amour qui se voudrait différent parce que Gabrielle est autiste, non. Cet amour simple d’un père pour sa fille. Certes, le récit est émaillé de combats, mais pas de victimisation, simplement le constat de l’inadaptation chronique de notre société et de notre système éducatif face à des enfants qui n’entrent pas dans les cases dites de la « normalité ».
Il y a de la tendresse, de l’amour, de la sincérité, beaucoup de sincérité dans la narration de Maxime. Il nous offre un peu de son intimité, partage avec nous ses joies et ses peines, ses douleurs aussi. Pas de pathos, pas de phrases larmoyantes, en revanche des émotions et beaucoup de pudeur.
L’amour d’un père ou d’une mère est, le plus souvent, inconditionnel pour son (ses) enfant(s), qu’il soit dit « normal » ou handicapé ou malade… C’est aussi ça le message de Maxime, il n’est pas un père extraordinaire parce que Gabrielle souffre de ce handicap. Il est un père exceptionnel comme chaque père qui donne de l’amour à ses enfants, comme chaque père qui donne de son temps pour ses enfants, comme chaque père qui aide son enfant à construire son avenir. Un papa aimant, tout simplement.
Le récit terminé, Maxime a ajouté une nouvelle écrite pour un recueil caritatif « Asperger mon amour ». Bouleversante, cette nouvelle raconte l’arrivée au Collège de Pauline, atteinte d’Asperger. Une plongée dans son quotidien, son maelström d’émotions, ses difficultés face à des ados cruels…
Maxime, merci pour ce cadeau que tu fais aux lecteurs de ton récit. J’espère qu’un jour Gabrielle et toi vous vous retrouverez comme quand elle te scrutait les narines….
Chez Pygmalion, paru le 22 mars 2017- 185 pages
© Ophélie Cohen